PROMISED LAND
de Gus Van Sant °

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de Gus Van Sant °


Julie rentre à Paris après un séjour à New-York. Dans l'avion, elle se trouve placée juste à côté d'Antoine qu'elle a quitté trois ans plus tôt. Antoine bambocheur de première ne s'est pas remis de cette rupture et son meilleur ami lui conseille de mettre à profit les 7 heures de vol pour reconquérir la belle. Mais Julie doit se marier dans une semaine. L'affaire n'est donc pas aisée.
Comédie sentimentale américaine à la française, ou française à l'américaine, difficile de trancher. En tout cas, tous les ingrédients incontournables tournent en boucle et piétinent. Le réalisateur qui enferme ses personnages dans l'avion choisit le flash-back pour nous faire revivre la rencontre, l'amour puis la rupture des deux tourtereaux, avec parfois les mêmes événements relatés du point de vue de chacun. Rien de bien neuf si ce n'est quelques trucs de mise en scène plutôt sympas et élégants. Et pour une fois le copain relou n'est pas obèse même s'il ne parvient pas à "pécho" et, miracle... il est parfois drôle, merci Jonathan Cohen. Mais je ne parviens pas à comprendre pourquoi les scénaristes se sentent forcément obligés d'humilier un personnage (pauvre Arnaud Ducret !). Au début, Julie téléphone à son fiancé qu'elle couvre de "je t'aime" et "tu me manques, j'ai hâte de te retrouver". Ledit fiancé est alors un type tout ce qu'il y a de plus charmant et fréquentable. Comment se fait-il qu'à l'arrivée, la demoiselle se retrouve face à un connard insupportable ? Est-il indispensable, est-ce drôle de prévoir un mariage pour le faire annuler et faire passer le fiancé pour le dernier des abrutis (pauvre Arnaud Ducret, bis !). Bref.
Antoine est donc un type qui "drague tout ce qui bouge, et même ce qui ne bouge pas" et est incapable de s'engager plus de quinze jours avec une fille. C'est un mufle un peu lourdingue qui séduit en emmenant ses conquêtes en haut de la Tour Eiffel. Il peut aussi être poète à ses heures perdues : "habille-toi comme une pute, comme j'aime". Evidemment le rôle convient parfaitement à Nicolas Bedos qui endosse avec pas mal d'ironie le costume du pignouf grossier et égoïste. Il nous fait par ailleurs une démonstration croquignolette de "douche à la française". Il est d'ailleurs plus souvent torse nu qu'habillé... et le torse va bien, merci. Le véritable atout du film c'est lui, son charme, son humour, sa dérision. Même si on a un peu de mal à l'imaginer dans un autre registre que la comédie.
Julie est une jeune femme pas bien finie qui cherche encore sa voie, rêve du grand amour exclusif et vit chez sa maman. Cette dernière est Clémentine Célarié, toujours un verre de champagne à la main comme il se doit et grande classe. Conversation entre la mère et la fille en train de faire un jogging : "accélère t'as pris du cul"... "accélère t'as pris du bide" ! Ludivine Sagnier est vraiment très très mignonne mais sinon what else ? Elle semble monter sur roulements à billes lorsqu'elle se déplace. Et ses tentatives pour paraître élégante et distinguée dans ses jolies robes et perchée sur ses hauts talons ne sont pas très naturelles.

Alix joue une pièce à Calais. Son agent lui demande de faire un aller retour à Paris auditionner pour un film. Mais la journée va prendre un tour tout à fait inattendu. Alix n'est pas au mieux de sa forme et de son moral. Elle se sent à une période charnière, capitale de sa vie (on apprendra assez tard pourquoi) et elle s'interroge sur l'avenir de son couple avec Antoine, dont on n'entendra que la voix au téléphone. Un événement va rendre cette journée qui aurait dû être banale, tout à fait particulière, unique puis inoubliable. Dans le train le regard d'Alix croise celui d'un homme triste et sans le comprendre ni se l'expliquer, elle va être comme aimantée à cet inconnu, le suivre, le perdre, le retrouver...
Bien sûr, l'homme observe un peu, discrètement Alice du coin de l'oeil, sans doute intrigué par son regard à elle, insistant. J'avoue que j'ai eu un peu de mal à comprendre l'attitude d'Alix. Comment une femme peut-elle suivre un homme au point d'aller frapper à la porte de sa chambre d'hôtel et lui bouffer la bouche, cet homme qui, sans réellement la repousser, ne l'encourage à aucun moment ? Au cinéma je suis très romantale et sentimentique et je peux comprendre et même souhaiter un coup de foudre réciproque, le genre qui pétrifie les deux protagonistes. IRL beaucoup moins et il faut (fallait !!!) me jouer du biniou suffisamment longtemps avant que je lève un oeil. Ici, pendant un looong temps je me suis dit qu'Alix allait se prendre un rateau et que le monsieur en costume allait lui demander de retourner jouer avec les enfants de sa cour. Oui, je sais, c'est moche. Mais il faut l'avouer, Gabriel Byrne est réfrigérant malgré son charme XXL et indéniable. Il ferme la porte, tourne le dos, disparaît et Alix réapparaît collée à ses basques incapable de prendre le train de retour. On le sait Gab' finira par céder et plus si affinités...
Et il fallait bien le talent d'une actrice exceptionnelle, naturellement décalée pour faire qu'on la suive dans son ivresse, dans ses frémissements. La première demi-heure, on l'accompagne dans son parcours du combattant frénétique. Partir tôt de Calais, prendre le métro, rentrer chez elle, se changer, chercher son homme, appeler sa mère, se rendre au casting où elle doit jouer deux fois le même dialogue débile face un type qui lui donne la réplique excédé (IMMENSE scène où le talent de l'actrice est démontré par A + B sans contestation), aller à la gare, rater son train, se retrouver sans portable (déchargé et chargeur oublié à Calais), sans argent (CB bloquée), courir de cabine téléphonique en cabine téléphonique, décommander sa mère, se prendre un poteau, s'humilier devant sa soeur (autre scène extraordinaire, drôle et angoissante où Aurélie Petit, distribue les baffes)... Le stress et l'accumulation de revers d'Alix sont arrivés jusqu'à mes neurotransmetteurs au point de me provoquer un début d'angoisse. C'est rare au cinéma et c'est dire le pouvoir incroyable de persuasion d'Emmanuelle Devos.
Quand enfin l'homme cède... on est soulagé pour Alix qui vivait sans doute la journée la plus étrange et humiliante de sa vie. Tout enfin prend son sens et la rencontre se fait étourdissante, déraisonnable, à la fois évidente et incontrôlable. Et c'est quand les deux amants éblouis sortent enfin de la chambre que l'on comprend encore mieux leur proximité, leur intimité. L'évidence. C'est un 21 juin à Paris, en pleine fête de la musique. Tout autour d'eux n'est que fête et musique et ils sont blottis l'un contre l'autre, seuls au monde, heureux, bouleversés, étourdis d'eux mêmes. Et Alix parvient à faire de la journée éprouvante de cet homme (raison de son voyage à Paris) une embellie. Faire sourire puis rire Gabriel Byrne (si, si on voit ses dents à deux reprises) c'est dire à quel point Alix/Emmanuelle est une magicienne irrésistible.
Oui cette actrice est une enchanteresse et son réalisateur totalement fou d'elle sublime son visage, son corps, sa voix, sa démarche et comme lui, on sort du film, amoureux d'elle !

Personne ne croit à l'histoire de Nat et Josh et le jour de leur mariage les paris vont bon train : on ne leur donne pas un an. Effectivement, elle est aussi sérieuse, ambitieuse et business woman qu'il est bohême, insouciant et rigolo. A force de persévérance et de bonne volonté ils parviennent à tenir alors qu'autour d'eux rôdent leurs alter ego respectifs, Chloe l'ex amie de Josh et Guy le client américain de Nat. Vont-ils résister ou céder ? Suspense total et insoutenable.
Bon, pas de quoi révolutionner le genre de la rom-com. On sait comment ça va finir et les chemins pour y parvenir sont toujours aussi balisés. Le mariage avec moult sucre et fleurs roses. L'intervention de l'insupportable inénarrable copain moche, relou, sans doute puceau, responsable du discours à gerber et des réflexions les plus vulgaires possibles.
Ce qui change par contre c'est que le couple le plus attirant n'est pas le couple vedette qu'on a envie de laisser à leurs affaires. Je pense que Guy et Nat pourront passer de longues soirées réconfortantes à causer boulot et faire tourner la boîte. Leur manque de fantaisie et d'humour, leur prétention sont réfrigérants.
Et on souhaite le meilleur à Chloé et Josh qui referont le monde à leur image, plein d'extravagance et d'imprévus. Ils sont faits l'un pour l'autre.
Simon Baker (inconnu pour moi) est un mix étrange de Robert Redford pour la chevelure blondinette et la machoire carrée et d'Hugh Grant pour les yeux de coker qui tombent ! Je trouve Rafe Spall qui ne ressemble à personne, beaucoup plus choupi et surtout plus rigolo.
Je m'aperçois qu'en disant cela je ne dois pas donner envie. Et pourtant, j'ai passé un moment agréable avec de jolis acteurs mignons tout plein et je crois que parfois j'ai ri. Alors !

Elle n'est pas banale du tout l'histoire de Toni Musulin convoyeur de fonds modèle responsable en 2009 du détournement de 11.6 millions d'Euros dont 2.5 millions n'ont jamais été retrouvés et qu'il assure ne pas avoir cachés. "Quelqu'un s'est servi" dira t'il laconiquement aux enquêteurs. Toni Musulin n'a pas été capturé, il s'est livré lui-même au terme d'une dizaine de jours de cavale. Et lorqu'on sort de la salle, on a en tête bien plus de questions qu'en y entrant.
A la question "comment ?", le réalisateur répond et nous montre effectivement comment Toni Musulin a organisé et réussi le casse parfait, sans la moindre violence physique et avec un souci pointilleux du détail. Il a la bonne idée de nous laisser découvrir au fur et à mesure chacun des agissements de ce non héros mutique et obstiné. Comment de collègue charmant, de conjoint vivable, il se transforme en être odieux, comment il fait le vide autour de lui pour agir seul et n'impliquer personne. Pour protéger son entourage en quelque sorte.
La réponse à la question "pourquoi ?" reste confuse, obscure. L'opacité du personnage demeure de bout en bout. Il dira "j'aime la solitude et le silence". Et à peine verra t'on poindre un soupçon de ras le bol envers une hiérarchie qui lui refuse une journée de congé, qui le rend corvéable à merci au prétexte qu'il n'a pas de famille, qui l'escroque sur le paiement de ses heures de travail. Est-ce contre cette société qui ne connaît que la productivité au risque de ne pas respecter le règlement que Toni Musulin se rebelle finalement ?
Toujours emprisonné pour l'instant et à l'isolement pour ne pas recevoir de pressions de la part des autres détenus sur la prétendue cachette des 2.5 millions, Toni Musulin n'a toujours pas révélé son secret.
Philippe Godeau scrute et tente d'analyser la personnalité du personnage et c'est une réussite totale car il se repose sur la Ferrari des acteurs français, François Cluzet. Le visage de cet homme est un paysage qui s'anime à peine. Sa voix est un instrument aux modulations uniques. Et le sourire à peine perceptible lorsque le commissaire lui annonce le sort réservé à l'entreprise qui l'exploitait, du grand art !

Je crains que Monsieur Joseph Kosinski ait tenté de faire son 2077 - L'Odyssée de l'Inception à grand renfort de zim boum patatra, de rebondissements en cascades et de twist again à gogo. Autant le dire sans tergiverser, c'est complètement raté et un peu d'humilité aurait plus convenu au projet. Ou pas.
Qu'en est-il de cet oblivion ? En 2077 donc, des extra-terrestres appelés chacals ont déboulonné la Lune et envahi la Terre. Le Terrien toujours aussi bas du bulbe a sorti sa réserve de bombes atomiques et le héros Jack Harper dit en voix off : "on a gagné la guerre mais la terre est dévastée". En effet, il ne reste plus rien. Et le peu d'humains survivants est parti se planquer sur Titan une planète d'un autre système.
Sur la Terre, dans un appartement high-tech suspendu dans l'air demeurent Jack Harper (Tom Cruise) et Vika (Andrea Riseborough... je crois que j'aime cette fille d'amour), un binome chargé de sécuriser le périmètre avec des gros pistolets en plastique et de réparer les drones. Bon. Plus que 15 jours et le couple rejoindra Titan. Sauf que Jack n'a pas envie de quitter la Terre et qu'en plus il fait un rêve récurrent où une brune à grosse bouche lui fait des sourires niaiseux. Jack est troublé et se réveille toujours en sursaut du coup. Forcément, ça fait peur cette grosse bouche ! Il faudra qu'on m'explique comment, quand on a Andrea Riseborough à côté de soi on peut être troublé par Olga Kurylenko qui sert à rien !!! Mais bon, en même temps faut pas s'affoler... A une époque, on voyait Gemma Arterton qui sert à rien partout et ça s'est calmé. En ce moment c'est la Kurylenko qui sert à rien qu'on voit partout.
Soit... Pendant que Jack fait son Maverick au volant de son engin spatial tout en parlant à Bob, la petite poupée qu'il a collée sur le tableau de bord (!!!) Vika ne le quitte pas des yeux sur ses écrans de contrôle qui lui disent "est-ce que Jack et toi vous faites un bon binome ?" et elle répond "oui, un autre jour au paradis". Elle reste à la maison dans des robes à tomber, et le soir, elle lui prépare des ptits plats juteux avant de se mettre à oilpé et de le vamper dans la piscine qui tient toute seule dans l'air. Elle lui dit "viens je vais te montrer un truc". Et elle ne lui montre rien. Jack ne résiste pas. Mais il se baigne avec son pantalon. C'est pour ça.
Un jour, c'est le matin et Jack s'énerve contre un drone qui veut lui tirer dessus. Et il sauve une fille dans un sarcophage. Pile poil la fille de ses rêves. Je rigole pas, c'est LA fille dont auquel il rêve et qu'il se réveille en sursaut après, rapport à la grosse bouche qu'elle a, qui fait peur. Il la ramène à la maison et Vika fait la tronche dans sa belle robe. Elle veut lui faire une piqûre parce qu'elle a vomi partout. Normal, la fille elle a dormi pendant 60 piges, Julia elle s'appelle, et quand t'as dormi si longtemps, tu vomis. Elle dit "touche moi pas toi, nan mais oh, allo quoi ?" Jack est bien embêté avec ses deux meufs qui peuvent pas se voir en peinture. Il manque de se faire capturer par des mauvais qui ont des combinaisons noires et des plumes mais il arrive à se libérer. Le chef c'est Morgan Freeman. Là, j'ai textoté à mon mec (parce que les SMS i passent bien entre nous !) : "'tain, y'a Morgan Freeman avec un scaphandre et des plumes, je sais pas si c'est un mauvais ou un gentil !". Et il m'a répondu : " t'inquiète poulette, te laisse pas impressionner par les plumes, Morgan c'est jamais un badass". J'étais rassurée et je me suis concentrée sur autre chose, ça occupe, ça énerve, ça détend.
Parfois Jack sort du périmètre de sécurité et va dans un endroit pas irradié où il a une maison près d'un étang avec des arbres, des fleurs et tout. Il pique un roupillon en pensant au PSG/Barça foot-ball et... hop, il se réveille en sursaut ! Et puis, il s'éloigne et il tombe nez à nez avec... lui-même. Et Morgan lui montre toute une usine de Tom Cruise. Des Tom Cruise par milliers. On sait plus qui est le bon. Heureusement, il a une petite croûte sur le nez, rapport à un bobo qu'il s'est fait. Et du coup, on sait que le bon, c'est lui. Sauf que non...
Oh et puis flûte, j'en ai ras le bol de parler de ce film. Et puis je ne veux pas spoiler. ça twist un max à la fin de toutes choses !

Dans cette maison de retraite grand luxe, Beecham House, les pensionnaires sont tous d'anciens musiciens et chanteurs d'opéra qui ont jadis connu leur heure de gloire. Comme chaque année, un gala de fin d'année est proposé à de généreux donateurs qui permettent ainsi à l'illustre maison d'éviter la fermeture. Chacun doit y aller de sa chansonnette ou de son concerto ! Reginald, Cissy et Wilfred voient débarquer avec surprise le quatrième membre de leur ancien quatuor, Jean... celle dont l'ego surdimensionné et toujours d'actualité avait mis en péril les amitiés et les amours du groupe.
La grande question est de savoir si oui ou non Jean acceptera de remonter sur scène pour ce gala. Le suspense est total et entier vous imaginez bien.
J'attendais un peu plus de cette comédie du troisième voire quatrième âge ! Mais il faut bien l'avouer c'est mauvais, naïf, paresseux pour ne pas dire ennuyeux, sans grand intérêt et Dustin Hoffman aurait pu s'abstenir ! Toute cette tendresse, toute cette joyeuseté sonnent faux et creux et n'émeuvent jamais. Et puis, c'est bien beau de vouloir mettre en vedette des personnages qui frisent les 80 balais, encore faut-il y mettre un tantinet de réalisme ou alors faire le choix de les laisser en bonne santé ! Un personnage a été victime d'un AVC ? Il boitille à peine. Evidemment, on est pas obligé de se refaire une interprétation à la Anthony Hopkins dans Légendes d'Automne (allez à 1mn20, ça vaut l'jus !) mais quand même ! Une autre est atteinte d'un Alzheimer ! La maladie fait d'elle une petite dame tout à fait adorable et inoffensive qu'il suffit de rabrouer un peu pour la remettre sur les rails. Tout cela est très charmant et totalement surréaliste. Des scènes incongrues sans finesse tombent ça et là pour tenter de faire un lien "transgénérationnel" ! Ah la visite des djeunz et du rappeur et les analogies entre rap et opéra !!! Ah le discours lacrymo-larmoyant de la directrice de la maison de retraite ! Ah le cabotinage de Michael Gambon ! Et je ne dis rien du personnage absolument insupportable de Billy Connolly en vieillard priapique censé être drôle j'imagine.
Il y a bien de ci de là quelques remarques sur le fait qu'à la vieillesse tout fout le camp, la peau, la forme, la voix... mais c'est tellement lourdingue et niaiseux qu'on frôle l'overdose de bons sentiments !
Pourquoi une étoile me direz-vous ?
La musique, sublime. Et puis surtout les oeillades de Tom Courtenay et Maggie Smith, tous les deux très classe, élégants, séduisants. Ils méritaient mieux que ce navet. Le reste est à jeter aux orties !

Synopsis : Jon Banks est un psychiatre ambitieux. Quand une jeune femme, Emilie, le consulte pour dépression, il lui prescrit un nouveau médicament. Lorsque la police trouve Emilie couverte de sang, un couteau à la main, le cadavre de son mari à ses pieds, sans aucun souvenir de ce qui s’est passé, la réputation du docteur Banks est compromise…
Si vous vous attendez à un brulot contre l'industrie pharmaceutique, passez votre chemin et soyez rassurés, le prozac et l'effexor sont réhabilités dans le film : ouf ! Le premier quart d'heure, malin et palpitant nous laisse beaucoup espérer. Un psychiatre multiplie les heures de travail et s'accoquine avec un labo pour arrondir les fins de mois. Un jeune marié sort de prison après avoir purgé sa peine pour délit d'initié et rejoint sa jeune épouse dépressive récidiviste...Hélas passé ce préambule prometteur, Soderbergh fait volte face, triture, manipule et entreprend un virage à angle droit pour bâcler un petit trhiller misogyne où les filles sont des poules de luxe prêtes à tout pour que leur niveau de vie ne baisse pas. Minable !
Rooney Mara est toute mimi et fait très bien la dépressive mais ne dégage rien aucun mystère. Jude Law est aussi désincarné que Gigolo Jo et il est grand temps que quelqu'un ose lui suggérer de se débarrasser de la houpette ridicule posée sur le sommet de son crâne. Il me fait trop penser à ça. Catherine Zeta Jones est transparente. Vinessa Shaw ne sert à rien et Channing Tatum a une panne d'érection !
J'étais triste d'entendre ce matin dans le poste que Soderbergh souhaitait arrêter le cinéma. Après avoir vu ce film je me demande si ce n'est finalement pas une bonne nouvelle.

Synopsis : Sarah Polley a une famille (presque) normale… Et presque comme toutes les familles, la sienne cache un secret. Quand Sarah le découvre, elle décide de se lancer à la recherche de la vérité.
Mais quelle vérité ? Celle de ses parents, acteurs comme elle, celle de ses frères et sœurs, celle des amis d'antan ? Jouant les détectives avec une ironie et un naturel désarmants, elle va démêler sous nos yeux la pelote de toutes ces histoires qu'on raconte, et auxquelles on finit par croire. La légende familiale se construit alors sous nos yeux, entre faux-semblants et sincérité, humour et tendresse.
A la frontière de plusieurs genres cinématographiques, tordant le cou aux clichés du documentaire et du cinéma vérité, cette œuvre inclassable et si personnelle mêle souvenirs et fiction, mystères et fausses pistes, mensonges et révélations. Bref, l'histoire d'une famille comme les autres !
Comme il arrive parfois aux réalisateurs, l'actrice/réalisatrice Sarah Polley s'offre une psychanalyse à la face du monde et à la recherche de ses origines. En proposant et magnifiant le portrait d'une mère charismatique, envahissante, "bruyante" dira un de ses frères. Incarnation de la joie de vivre et trop tôt disparue cette femme, aussi exubérante que le père est réservé et solitaire ne se révèle pas aussi superficielle et limpide que tout le monde se l'imaginait. En convoquant ses souvenirs et tous les témoins vivants qui ont côtoyé l'absente, frères, soeur(s), oncles, tantes, amants de la défunte, Sarah Polley interroge chacun. Et chacun livre sa vision, sa perception de l'histoire commune. Et c'est fascinant. Un tel assure avoir rencontré tel autre le jour de l'enterrement et ce dernier assure qu'il n'y était pas. La réalisatrice s'amuse à brouiller les pistes et réussit même à instiller un suspense en brassant interviews, vrais documents et reconstitutions avec des acteurs.
Sarah Polley qui semble avoir hérité du tempérament enthousiaste de sa maman, aurait pu réaliser un documentaire lacrymal tant ce qu'elle découvre et confirme remet en question de certitudes et semble perturbant. Elle parvient au contraire à se mettre en retrait, observatrice de sa vie et de sa famille et fait de son film, entre vraie fiction et faux documentaire, une oeuvre touchante et universelle.

Synopsis : "Mitraillette" a 12 ans. Il vit à la Cité Rose, sa cité qu'il ne quitterait pour rien au monde. Son univers, c’est sa famille : Isma, son cousin de 16 ans, qui admire Narcisse, le caïd du quartier et prend un mauvais chemin. Son grand frère, Djibril, 22 ans, étudiant à La Sorbonne et qui rêve de devenir avocat. Mitraillette, lui, aimerait juste sortir avec Océane, la plus belle fille du collège... Leurs destins sont liés, au sein d'un quartier, au cœur de ses tours où les rêves, parfois, se payent cash.
Quelques mots sur ce film formidable avant de partir... car en effet, il vaut bien mieux que son affiche, que la niaiseuse jolie phrase en exergue et même que sa bande-annonce qui donne le sentiment de voir tout le film en condensé. Porté par une énergie et une tchatche vigoureuses, le réalisateur réussit à allier la chronique de la vie dans une cité du 93 et une histoire de gangsters. Ses héros issus de toutes les cultures possibles et imaginables se composent d'un melting pot black, blanc, beur, asiatique et gitan. Pour la plupart d'entre eux, Paris c'est Disney Land et ils n'y mettent parfois les pieds que pour de mauvaises raisons. Car hélas la Cité est gangrénée par le trafic de drogue et les petits caïds à la fois minables et redoutables n'hésitent pas à recruter parmi les plus jeunes attirés par l'argent facile et l'illusoire et éphémère prestige tape à l'oeil.
Drôle et émouvant, courez voir ce film au casting non professionnel épatant.