Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : un des n��tres

  • C'ETAIT UN PIEGE

    je prêchais le faux pour connaître le vrai... mais "ON" m'a confirmé que c'étaient mes reportages photos qui étaient les plus intéressants. Je suppose que ça tient à la qualité des photos. Tiens, et si j'ouvrais un blog photos ??? Bon j'y réfléchirai plus tard. Dans l'immédiat voici quelques clichés :

    Le warrior avant qu'il n'aille traîner "en ville" (c'est vous dire s'il va bien... les "scores" de jeudi étaient EXCELLENTS !) pendant que je chargeais péniblement les photos pour vous :

    P2050001.JPG

    Les photos suivantes sont du Warrior himself, puisque je vous dis que j'étais restée enfermée à l'hôtel pour vous mettre en joie et vous donner envie de venir passer vos prochaines vacances à Nonnay :

    P2050003.JPGP2050006.JPGP2050004.JPGP2050009.JPG

    Annonay est une ville jeune, dynamique et toujours ensoleillée :

    P2050010.JPGP2050016.JPG 

    Et voici donc les membres du jury de cinéphiles sélectionnés dans toute la France après qu'ils aient envoyé une lettre de candidature motivée :

    P2050018.JPG

    Au premier rang en partant de la gauche : Gaëtan vient de Dignes les Bains (il a de jolies rouflaquettes), Zlata vit entre Prague et Epinal (je ne sais comment elle fait, mais les membres sont des êtres de lumière), Brigitte vient de Fontenay sous Bois (et assortit toujours son bonnet à son écharpe), Bénédicte de Paris (mais n'est pas noble pour autant). Deuxième rang en partant de la gauche : Michel arrive tout droit de Chaussan dans le Rhône (et ses lunettes se teintent avec le soleil), Léonard habite Paris mais est marseillais (et sur la photo il est plié en deux car il mesure 3m20), Anna vient de Bordeaux (et n'en a pas amené) et François d'Annecy (mais personne ne lui en veut).

    Vous voyez ils ont tous des têtes à peu près "normales", j'espère que ça vous incitera à tenter votre chance l'année prochaine. Je tiens d'ailleurs à préciser que Léo et Anna ont découvert le Festival grâce à ce modeste blog !

    Gaël Zi Artistik qui n'est pas rancunier et sa meuf Turtle rider (parce qu'elle chevauche les tortues) pour se faire pardonner ont offert ceci au Warrrior :

    9782842631017.gif

    C'est le livre dont est tiré le beau film de Frédéric Pelle que nous avons vu l'autre jour "La tête ailleurs".

    Et Joël un vieux de la vieille ancien membre du jury de 2008 et sa Catherinette m'ont offert sans raison ou parce qu'ils aiment mon rire, ceci :

    M6945H.jpg

    qui commence par un quizz "Les formules fameuses au cinéma" qui consiste à retrouver à quel film appartient telle phrase (ex. "Vive la cupidité !"). J'ai eu Gaël Zi en challenger, et je lui ai mis sa pâtée, il en pleure encore.

  • Un été italien de Michaël Winterbottom ***

    Un été italien - Colin FirthUn été italien - Colin Firth

    Sur une route enneigée de la banlieue de Chicago, la maman conduit pendant que les deux filles jouent pour passer le temps à deviner la couleur des voitures qu’elles croisent. Un moment d’inattention et c’est l’accident. Les deux filles survivent, la maman meurt. Face au cataclysme provoqué par ce drame et alors qu’il devient au fil des mois de plus en plus insupportable de vivre dans l’appartement familial, le père, prof de fac, profite d’une opportunité de poste à Gênes en Italie pour aller y vivre avec ses filles. La petite, Mary, va emmener avec elle le fantôme de sa maman et sa culpabilité (elle se sent responsable d’avoir détourné la vigilance de sa mère au volant), la grande va tenter de vivre sa vie d’adolescente, découvrir une forme d’indépendance, les premiers émois amoureux, sous le regard attentif et préoccupé du père.

    Le titre original du film est « Genova » et il est évident qu’elle est le 4ème voire le 1er personnage de cette histoire qui parle de deuil, de « survivance », d’amour. Ecrasée de soleil sur la plage, grouillante d’animation dans ses artères principales, moderne et chargée d’histoire, ombrageuse et parfois inquiétante par son labyrinthe de ruelles où il est si simple de se perdre, la vision de cette ville donne tour à tour l’envie de faire ses bagages pour aller y séjourner tant elle est mystérieuse et colorée et de ne jamais y mettre les pieds tant elle semble grouillante, bruyante et survoltée.

    C’est dans ces méandres que les trois personnages vont tenter d’apaiser la confusion et le chagrin qui règnent dans leur cœur et dans leur âme. Et on peut dire que le réalisateur sans pourtant jouer sur l’émotion, au contraire, met le cœur du spectateur à rude épreuve en scrutant et décortiquant tous les tourments endurés après un tel anéantissement.

    Les rapports entre le père et ses filles, ainsi que ceux des deux sœurs qui se rejettent tout en s’adorant, sont admirablement bien vus et décrits. Mais je crois que rarement le dévouement proche de la dévotion, la tendresse, l’inquiétude, la vigilance et l’amour paternels n’ont été si bien incarnés à l’écran. Le père Colin Firth débordant d’amour, est contraint de faire passer son propre chagrin au second plan. Sans effet appuyé, sans larme, patiemment, calmement, rongé d’angoisses par moments lorsqu’une de ses filles nage un peu trop loin, lorsqu’une autre disparaît, fait preuve d’une attention permanente, de tous les instants, de jour comme de nuit, la petite étant sujette à des cauchemars effroyables, la grande se permettant des retours de plus en plus tardifs après ses soirées… Délaissant les opportunités de rencontres, repoussant une vieille amie amoureuse de lui, il se consacre tout entier et sans partage à ses filles (les deux jeunes actrices sont formidables) avec un naturel renversant.

    A force de faire le grand écart entre tous ses films et en regardant de plus près sa filmographie, je me demande si Michaël Winterbottom n’est pas en train de devenir un des mes réalisateurs préférés tant il réserve de surprises à chaque fois. Ce film, tout en délicatesse, charme et pudeur est un nouvel ovni dans sa filmo, un coup de cœur et un coup au cœur.

    Quant à Colin Firth !!!

    Aussi…

  • Un jeu cinéma tous les lundi promis,

    un jeu cinéma tous les lundi dû.

    Vous aviez adoré (si, vous aviez adoré) ce jeu qui consistait à retrouver le titre d'un film à partir d'une image de paysage gribouillée. Donc, on remet ça, dans la joie et la bonne humeur, merci.

    Vous devez me donner LE TITRE du film. Et si vous le (re)connaissez, l'endroit où il a été tourné.

    INDICE (pour éviter de vous égarer) : Il n'y aucun film de Clint Eastwood.

    Quoique*.

    I

    1.jpg
    IL éTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST - Bravo Yohan
    La Sierra Nevada en Andalousie
    etait-fois-l-ouest-264044.jpg

    II

    2.jpg
    UNE HIRONDELLE FAIT LE PRINTEMPS : Bravo Sandra (comment as-tu fait ?)
    Le massif du Vercors
    hirondelle-fait-printemps-264014.jpg

    III

    3.jpg
    L'homme au Pistolet d'or - Bravo Marion
    La plage de Phang Nga Bay (Thaïlande), le site a adopté depuis le nom de "James Bond Island".
    james-bond-264034.jpg

    IV

    4.jpg
    UN LONG DIMANCHE DE FIANçAILLES - Bravo Chu
    La pointe d'Eckmülh
    long-dimanche-fiancailles-264042.jpg

    V

    5.jpg
    Nuits blanche à Seattle - Bravo Marion
    Evidemment, ce n'est pas Seattle mais l'Empire State Building à New-york
    nuits-blanches-a-seattle-264018.jpg
    VI
    6.jpg
    THE ROCK (sans Clint Eastwood) : Bravo Frederique
    La prison d'Alcatraz au milieu de la baie de San Francisco.
    the-rock-264008.jpg
    VII
    8.jpg
    INDIANA JONES ET LA DERNIERE CROISADE : Bravo Marion
    Les ruines de Pétra en Jordanie
    indiana-jones-derniere-croisade-264022.jpg
    * mais non ch'rigole !!!
    Mais reconnaissez que c'est "cadeau" cette fois.
     
  • UN CONTE DE NOËL : ROUBAIX !

    d’Arnaud Desplechin ****

    un conte de noël,cinéma

    Impossible de s’y prendre autrement pour annoncer de quoi il s’agit. Le film débute par une voix off qui déclare :

    « A l’origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d’une maladie génétique rarissime, le petit Joseph fut condamné à subir une greffe de moelle osseuse. Sa sœur étant incompatible, ses parents conçurent un troisième enfant, Henri, dans l’espoir de sauver Joseph. Mais Henri, lui non pus, ne pouvait rien pour son frère, et Joseph mourut à l’âge de sept ans. Malgré la naissance d’un petit dernier, Ivan, la famille Vuillard ne se remet pas des conséquences de ce traumatisme… »

    Bien des années plus tard et alors que les relations sont plus que tendues, surtout entre Elizabeth qui a « banni » son frère Henri, Junon et Abel décident de rassembler tout ce monde pour la traditionnelle fête de Noël. Or rien ne semble traditionnel ou classique dans cette famille. On dirait que la mère n’a pas pardonné à Henri de n’avoir pu sauver son frère. Or, aujourd’hui, c’est elle qui est atteinte de la même maladie et qui a besoin d’une greffe de moelle. Chaque membre de la famille a fait les tests.

    Par où commencer pour parler de ce film, de cette histoire, de ce conte humain, cruel qui emporte et submerge dans un maelström d’émotions insoupçonné et inattendu ? Toujours tendu, parfois drôle, souvent féroce, Desplechin réussit la prouesse d’être d’une profondeur inouïe sans jamais être lourd, d’une douceur, d’une légèreté, d’une gravité et d’une drôlerie ébouriffantes. Il vous cloue au fauteuil à la manière d’un P.T. Anderson au début lorsqu’il faut mettre en place les nombreux personnages sans embrouiller. Il y parvient. Ensuite, on pense à « Festen » pour les règlements de comptes familiaux, les révélations aussi, à Bergman pour la force et l’intensité. Et pourtant cela reste un film unique, de Desplechin, son meilleur, abouti, complet, intime, épidermique, un film qui approche la perfection tant il permet de visiter toute l’étendue de ce qui fait les rapports humains et plus encore les relations entre les membres d’une famille éclatée, décomposée.

    Amour, haine, égoïsme, générosité sont au cœur de cette tragédie familiale jamais pesante, souvent hilarante et pourtant ô combien tendue voire inquiétante. Se dire des horreurs, crier au secours mais pas vraiment, tenter de révéler en une soirée tous les non-dits, chercher à guérir de tous les traumatismes qui collent à la peau, à la vie, à l’identité… tel est le pari de ce conte sublime et cruel.

    Mais saura t’on jamais ce qu’Elizabeth reproche à Henri au point de ne pouvoir supporter physiquement d’être dans la même pièce que lui ? Henri, finalement seul donneur compatible pour sa mère lui fera t’il ce don ? Donnera t’il la vie à sa mère qui ne l’aime pas ? Est-ce que la vie, l’amour triompheront de la mort et de la haine ?

    Être happé, littéralement par les joies et les tourments d’une famille dont on ne connaissait pas l’existence est le miracle, encore une fois, de ce film de Desplechin, un cadeau dans une vie de cinéphile.

    Attardons-nous (le nous de majesté me sied à merveille non ?) sur l’interprétation, la distribution, le casting en acier trempé, en béton armé, en or massif.

    Abel, le père, c’est Jean-Paul Roussillon, débordant d’amour maladroit pour ses enfants parce que trop envahi par celui, inconditionnel qu’il porte à sa femme. Il tente, toujours un peu gauche, d’harmoniser l’ensemble mais se heurte constamment à l’omnipotence de Junon. Ivan, le plus jeune (Melvil Poupaud) grand enfant bien que père lui-même, aime sa femme et semble être tout surpris d’être aimé en retour. Sa femme c’est Sylvia (Chiara Mastroiani), lumière vive et irrésistible, aimée d’amour inconsolable par son cousin. Anne Consigny est Elizabeth, la grande sœur qui vit le drame d’avoir un fils schizophrène, celui de perdre sa maman, d’avoir un frère qu’elle déteste (pourquoi ?) et qui pleure et qui chuchote (insupportable pour moi… bien qu’elle soit idéale pour incarner la tristesse qui suinte par tous les pores de sa peau… ne peut-on arrêter de la faire murmurer en pleurant ???). Emmanuelle Devos est Faunia, l’amie d’Henri, compréhensive, énergique qui refuse de se laisser asphyxier par les déchirements et les incertitudes de cette famille. Elle est tordante.

    Mais au-dessus de ce monde en fusion, il y a Mathieu Amalric, indomptable, excessif et convaincant. Il est le plus torturé, le plus fragile, le plus abominable, méchant et drôle aussi. C’est lui qui peut regarder en face les gens et leur dire exactement ce qu’il pense d’eux (Jacques Becker si tu passes par là, regarde et écoute !) sans sourciller : « toi tu ne comptes pas », « je ne t’ai jamais aimée », « fous le camp ». Il est sans cesse au bord du coma éthylique (ce qui semble aider à pouvoir dire ce qu’on pense) sans jamais être ridicule. Il se prend des baffes, des coups de poing tant il est agaçant, sans sourciller. Il parle seul dans la rue, s’effondre tête première dans le caniveau. Il est grandiose, jamais ridicule, souvent drôle, parfois pathétique ou émouvant. Quel acteur, mais quel acteur !

    Un conte de Noël - Mathieu Amalric

    Et puis, évidemment, il y la reine, que dis-je elle est impériale, Catherine-Junon-Deneuve qui comme toujours m’hypnotise littéralement par sa présence, rien que sa présence, son visage et sa voix unique qui peut cracher à son fils dans un débit inimitable « je ne t’ai jamais vraiment aimé »… et lors de la greffe lui dire encore « regarde, je rejette tout ce qui vient de toi ». Elle n’est jamais meilleure que quand elle est sentimentalement incorrecte comme ici. On sent qu’elle jubile à être cette « Junon » autant crainte que vénérée. Elle peut aussi sans jamais être ridicule, manger du regard Jean-Paul Roussillon et lui affirmer « t’es mignon », on la croit, puisque c’est elle qui le dit.

    Ce film laisse son empreinte, délicieusement dérangeante et c’est avec de tels films que se renouvelle encore et encore l’amour du cinéma. Merci, que dire d'autre ?

     
    Un conte de Noël - Catherine Deneuve et Jean-Paul Roussillon
  • Allez un dernier petit effort :

    je constate que plus personne ne cherche à résoudre le merveilleux "jeu du lundi" qui paraît n'importe quel jour. Donc pour le "jeu du lundi" de lundi, il reste encore 3 titres de films à trouver et LE point commun entre tous ces films.

    Et ben voilà, y'a qu'à demander ! Et moi qui n'osais pas... Bravo et merci à ceux qui sont passés : F, Marion, Michèle qui est d'accord avec Jordane qui est d'accord avec Michèle !

    LE point commun est MOZART !

     

    Evidemment il n'y a plus rien à gagner mais pour vous encourager, sachez que très bientôt, il y aura un nouveau "jeu du lundi" (aujourd'hui ou demain).

    Hélas, deux énormes handicaps :

    - il n'y aura qu'une fois deux places à gagner,

    - il faudra être parisien ou être à Paris le 6 janvier 2010 pour pouvoir le remporter...

    En attendant, creusez vous un peu :

    5

    5.jpg

    OUT OF AFRICA

    18798061_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20070815_090134.jpg

    8

    8.jpg

    EYES WIDE SHUT

    19106205_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20090515_124926.jpg

    9

    9.jpg

    LA MAÎTRESSE DU LIEUTENANT FRANCAIS

    3344429009754.jpg
  • UN + UNE de Claude Lelouch *

    016306_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

    Antoine compose des musiques de films. Oscarisé, charmeur, très sûr de lui il se rend en Inde pour superviser la musique du prochain film d'un réalisateur indien, une adaptation nouvelle de Roméo et Juliette. Il laisse en France son nouvel amour qui ne va pas tarder à le demander en mariage. Mais à Bombay il est reçu chez l'Ambassadeur et tombe sous le charme d'Anna la femme de l'Ambassadeur, une femme mystique qui ne parvient pas à avoir d'enfant. Chabadabada.

    Chaque fois que je commence à écrire à propos d'un film de Claude Lelouch, il me semble que je commence à m'excuser comme si aimer Claude Lelouch (ce qui est mon cas) était une maladie honteuse. Mais là je vais une fois de plus avoir un peu de mal à le défendre car déjà je n'avais pas du tout aimé le précédent On t'aime, salaud. Mais pour trouver ici des Lelouch que j'aime, il y a Roman de Gare et surtout D'un film à l'autre et un peu moins Ces amours-là.

     

    On reconnaît absolument la patte lelouchienne, même s'il y a beaucoup moins de personnages qu'habituellement, le film est donc beaucoup moins choral mais les histoires s'enchevêtrent, se répondent, sont des miroirs les unes des autres. Beaucoup de hasards et plein de coïncidences. Il y a le film dans le film, les aphorismes et la musique omniprésente et vraiment pas bonne du tout du fidèle Francis Lai. MAIS...

     

    Le plus gros souci qui s'est imposé à moi d'emblée, dès la première scène est le total miscasting en la personne de notre cher Jeannot national. Jean Dujardin, bien beau la plupart du temps, est parfois et involontairement à la limite de son imitation du dromadaire tant il semble mal à l'aise dans son rôle. Certes, il joue un type décontracté qui prend tout à la légère et tourne toutes les conversations en dérision, et pourtant je l'ai senti complètement empêtré dans le jeu faussement improvisé qu'on lui fait jouer.

     

    Les filles m'ont paru beaucoup plus à l'aise avec le savoir-faire lelouchien et notamment Elsa Zilberstein parfaitement crédible en fille qui a découvert une spiritualité dans ce pays et y consacre sa vie. C'est aussi elle qui est le plus convaincante dans l'histoire du couple qu'elle forme avec le mari qu'elle aime (Christophe Lambert, très bien et touchant) puis avec Jean/Antoine qui lui ne semble amoureux ni de sa compagne ni d'Anna. C'est très gênant pour une histoire d'amour. Il est par contre beaucoup plus persuasif quand il dit : "je l'aime parce que quand elle est là, c'est comme si j'étais seul".


    Et la scène de sexe enfin, pas de quoi éloigner les enfants hein, on la voit d'un peu loin. Mais on est bien loin de Cécile de France qui disait à Jeannot dans Moebius : "t'es un putain de cadeau !" Ici, avachi sur la pauvre Elsa/Anna il la bourrine comme un débutant et on a juste envie de lui dire : "pousse toi de là que je m'y mette".

     

    Par contre, ce qui vaut vraiment le déplacement c'est la rencontre avec Mata Amritanandamay, cette figure spirituelle, avatar de Dieu sur terre, qui "embrasse le monde". On sent bien que Claude Lelouch qui a reçu le darshan (étreinte) de cette femme qui passe 10 à 12  heures par jour à prendre des personnes dans ses bras, qui font des queues interminables pour se faire enlacer, est fortement marqué par ce moment. Il lui consacre beaucoup de temps, de nombreuses scènes de son film. Et on le comprend. Son film donne au moins l'envie d'aller en Inde et de se reposer un instant dans les bras de Amma.

     

    Il déclare 2014 à ce sujet : « Je pense que les 50 films que j'ai faits jusqu'à présent n'étaient juste qu'une préparation à celui auquel je me prépare et qui traitera de l'Inde et d'Amma. Recevoir le darshan d'Amma a été plus touchant que de gagner mes Oscars et la Palme d'Or. Ce jour, est probablement le jour le plus important dans mes 76 années de vie »

      

    15-paris-15-2.jpg

  • 11 JUIN 2015 - IL Y A UN AN

    après 6 jours à tenir ta main froide...

     

    je t'emmenais...

     

    j'emmenais tes cendres avec Amaury (et Adeline et Bibi).

     

    C'était un étrange voyage, hors la loi. Les cendres doivent "normalement" paraît-il, être emmenées "en convoi" comme un cercueil. Mais la personne qui s'est occupée des obsèques nous a accordé le droit de t'emmener, serré contre nous.

    DSC03167.JPG

    C'est moi qui t'ai enfermé derrière cette plaque. La même personne m'a laissé visser les boulons...

     

    Je sais que ce n'est pas "TOI" qui es là, et pourtant je me suis rendue devant cette plaque TOUS LES JOURS pendant huit mois. Depuis, je me suis calmée... j'y vais 3 à 4 fois par semaine, pas par obligation, par besoin.

     

    Parfois, voir ton nom gravé dans le marbre est INSUPPORTABLE, je te supplie de m'aider... j'ai tant de soucis il me semble...


    D'autres fois, je te parle simplement, je te raconte ce que je fais, ce que je dis, ce que je pense.


    Tu es présent absolument à chaque instant de ma vie parce que c'est simple, je t'aime, par l'infini et au-delà, à jamais et pour toujours...

    mouche.jpg1.jpg

    P9040085.JPGDSC07571.JPG

  • POROROCA, pas un jour ne passe

    de Constantin Popescu ****

    0847848_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

    Avec Bogdan Dumitrache, Iulio Lumanare, Costin Dogioli

    Synopsis : Cristina et Tudor Ionescu forment une famille heureuse avec leurs deux enfants, Maria et Ilie. Ils ont la trentaine, vivent dans un bel appartement en ville. Il travaille dans une entreprise de téléphonie, elle est comptable. Un dimanche matin, alors que Tudor se trouve avec les enfants au parc, Maria disparaît. 

    Pororoca est un film dont on sort complètement rincé, lessivé. Le silence pesant de la salle, incapable de remuer pendant les quelques minutes du générique silencieux m'ont confortée dans l'idée que je ne suis pas la seule à avoir été fortement secouée par ce que je venais de vivre. Mais c'est ce que j'attends toujours plus ou moins du cinéma. Être bousculée même si cela n'a rien de confortable comme ici.

    Il y avait une "plaquette" à propos du film. Je l'ai prise à la sortie pour comprendre d'abord le titre abscons et le sous-titre ajouté par le distributeur français, pas plus explicite et un peu lourdingue. "Le Pororoca est un phénomène de mascaret, avec des vagues pouvant atteindre les 4 mètres de haut et qui parcourt 800 km sur la rivière Amazone et ses affluents. Son nom provient du dialecte Tupi, signifiant « le grand rugissement » ou « ce qui détruit tout sur son passage avec grand fracas ». C’est aussi une association des mots poroc (embarquer, déchirer) et oca (maison)

    Différents drames peuvent anéantir l'existence. La disparition d'un enfant est l'un d'entre eux parmi les plus inenvisageables. C'est donc ce tsunami qui s'abat sur la famille de Tudor avec laquelle on entre immédiatement en empathie. La vie joyeusement banale de cette famille bascule ainsi du tout au tout à cause de quelques secondes d'inattention. Et pourtant Tudor est le père aimant par excellence. Très présent auprès de ses enfants, tout ce qu'il y a de plus vigilant et attentif.

    Le réalisateur ne caresse pas le spectateur dans le sens du poil. Il ne l'oblige pas à l'émotion à tout prix, relativement absente d'ailleurs. On ne pleure pas, on est asphyxié d'angoisse. Le film est glaçant et nous laisse observer la descente aux enfers d'un couple puis d'un père (la mère retourne vivre chez ses parents avec son autre enfant) anéanti de chagrin et peut-être de culpabilité. Il lui sera à deux reprises reproché d'être parti avec deux enfants et de n'être rentré qu'avec un. Au départ, le couple reste soudé mais s'emmure finalement chacun dans son chagrin et son silence.

    Impossible de ne pas évoquer ce plan séquence de 20 mn. Un plan fixe aussi où l'on observe un peu à l'écart la vie grouillante d'un parc pour enfants. Il s'y passe mille choses, mais il ne s'y pas rien de notable. C'est un parc comme tous les autres. Il est en Roumanie, il pourrait se trouver à Rome, à Paris ou Lefrincoucke. Les enfants jouent, les parents attendent, observent, téléphonent, boivent un café. D'autres s'engueulent. On entend des bruits. Un marchand de ballons passe. Maria entre puis sort du champ. Elle disparaît. Ah non, elle est encore là... Le réalisateur explique dans la brochure que des détails sont dissimulés au premier comme en arrière plan et qu'on peut y trouver les indices et l'explication de ce que le père va se mettre à chercher. Il n'est pas impossible que j'aille au moins revoir cette séquence fascinante pour mieux voir, mieux regarder. Avoir des réponses...

    La durée du film, 2 h 34, en rebutera sans doute certains. C'est dommage. Le temps qui s'étire et se dilate est un atout du film. Il en est en partie le sel. Pas d'ellipse durant laquelle des choses se seraient produites. Le père retourne chaque jour dans le parc, s'assied sur le même banc et observe et nous avec lui. Il faut un coupable. Il en perd le sommeil. On le voit se déliter sous nos yeux, maigrir à vue d'œil, se transformer. La performance de l'acteur Bogdan Dumitrache est exceptionnelle, hallucinante. La paranoïa galopante de cet homme condamné au désespoir nous envahit peu à peu.

    Tudor trouve la police insuffisamment active et rencontre régulièrement le commissaire chargé de l'enquête. Leurs conversations sont des moments intenses et particulièrement passionnants du film. Les explications du flic ne lui suffisent pas et pourtant on ne peut s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour ce policier calme, compatissant et parfois froidement mais pédagogiquement professionnel.

    Après nous avoir asphyxié puis fait suffoquer dans une dernière scène peut-être contestable mais que j'ai trouvé s'inscrire dans la logique de l'évolution du personnage, le réalisateur nous abandonne stupéfait dans le silence.

  • COMME UN AVION de Bruno Podalydès **

    203359_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

    Michel est un grand gamin rêveur de 50 ans. Toujours la truffe au vent, il semble déconnecté de la réalité et s'en échappe de toute façon dès qu'il peut grâce à sa passion des avions et de l'aéropostale.

    Jusqu'au jour où il tombe en extase devant un kayak (palindrome), sorte de carlingue fuselée et sans ailes donc. Il en achète un à monter soi-même ainsi que tout un équipement pour survivre en milieu hostile, apprend à pagayer sur le toit de son immeuble. Consciente du changement qui s'opère, il révèle à sa femme Rachelle son intention de partir seul et contre toute attente, elle l'y encourage.

    La mélancolie touchante et naïve du personnage interprété par le réalisateur lui-même fait tilt tout de suite. On entre immédiatement en empathie avec Michel qui rêvasse plus qu'il ne vit mais sans jamais faire de tort ni de mal à personne. 

    Servi par des dialogues savoureux et des acteurs qui sont entrés comme chez eux dans le monde burlesque et saugrenu de l'acteur réalisateur, le film est une ode à la liberté, à la nature et on se laisse glisser au fil de l'eau un sourire aux lèvres.

    Mais le road-trip de l'apprenti aventurier fait rapidement du surplace et le film aussi car dès sa première halte, il est accueilli dans une gargote au bord de l'eau tenue par une accorte veuve quoiqu'un peu ronchon de prime abord (normal c'est Agnès Jaoui) qui héberge quelques zigotos qui ont tous plus ou moins un pète au casque. Normal que Michel se sente comme chez lui dans cette ambiance très décontractée, voire un peu fêlée.

    On aurait aimé que Michel continue son voyage, fasse d'autres rencontres car cette halte qui s'éternise pour en arriver à une situation des plus convenues tourne un peu en rond et on n'attend qu'une chose, qu'il se remette à l'eau.

    Quelques longueurs et répétitions, les interventions sans intérêt de Pierre Arditi en papy mal embouché desservent le film. Mais les acteurs sont formidables. En tête Sandrine Kiberlain, radieuse et Vimala Pons rayonnante. Et les choix musicaux : Bach, Charlélie Couture et Alain Bashung vous collent au fauteuil jusqu'à la fin du générique