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Souvenez-vous en avril 2009, la petite ville d'Art d'Aquila était victime d'un tremblement de terre qui faisait 300 morts et à la manière d'un Michaël Moore transalpin (avec l'humour en moins, mais peut-on rire de tout ??? demandez le au fabricant d'étiquettes !!!) Sabrina Guzzanti, caméra au poing, démontre la merveilleuse gestion qu'a fait le Président du Conseil, cette face de cire de Berlusconi, de l'après catastrophe naturelle. Et quand je dis "gestion", c'est à dessein... car si j'ai bien compris, il semblerait que le "programme" immobilier visant à défigurer cette région était déjà dans les cartons. Tout comme il est démontré que ce tremblement de terre était tout à fait prévisible et prévu d'ailleurs, la région en connaît de nombreux depuis des siècles et s'y prépare toujours. Sauf ce jour là. Berlusconi, cette face de hareng, n'avait sans doute pas prévu les nombreux morts, mais qu'à cela ne tienne, l'erreur est humaine après tout. Et puis tous ces gens ont été relogés dans des tentes, ça leur faisait des vacances non ?
Ce film est terrifiant. Passons sur le côté purement matériel de l'affaire qui n'est pourtant pas négligeable. En effet, Aquila est... était une ville d'Art d'une beauté sans nom, recélant des trésors d'architecture séculaires. Tout a été laissé à l'abandon sans aucun programme de restauration prévu.
L'aspect humain de la catastrophe est une honte. Les habitants de la ville ont été "relogés" dans des tentes, puis des barraquements et... vu d'avion je vous assure qu'il n'y a rien qui ressemble plus à un barraquement qu'un autre ! Le "camp" est entouré de grilles et gardé de jour comme de nuit par la police ou l'armée. On prétend que c'est pour la sécurité des résidents alors qu'une personne dit très justement "que pourrait-on nous voler... nous n'avons plus rien ?". En fait, toute caméra, tout journaliste sont interdits de séjour à l'intérieur de camp.
Je vous la fais courte... j'ai des trucs sur le feu. Un an après le séisme, 50 000 personnes sont sans abri. Certaines sont relogées dans des immeubles cages à poules tous semblables avec tout le confort moderne à l'intérieur, y compris l'écran plat évidemment. Rien n'est oublié jusqu'au moindre ustensile de cuisine et à l'intérieur de l'appart un petit mot de bienvenue du "Cavaliere" !!! Il faut le voir parader dans le poste ou à Aquila même pour assurer tout le monde de son soutien. La réalité est tout autre, mais certains remercient ce bienfaiteur.
Une question taraude un critique de cinéma (dont j'ai oublié le nom) : "pourquoi les Italiens votent-ils Berlusconi ?" (j'aurais moi, envie de poser la même question aux français concernant celui-dont-je-ne-peux-écrire-le-nom... mais on me dirait qu'il n'a jamais eu à gérer ce genre d'horreurs et qu'il n'a aucun lien avec la mafia etc...). Berlusconi, ce pantin en caoutchouc, est pire que ce qu'on croit. Il n'est que bassesse et vulgarité. La pire catastrophe naturelle de l'Italie depuis longtemps, c'est lui.
Lily est une grande fille sans âge qui est restée une enfant. C'est une herbe un peu folle qui fait des trucs étranges avec les animaux vivants ou morts. Elle vit seule avec sa maman dans une grande maison à la campagne et ça tombe bien, ça arrange tout le monde. Il fait du soleil tout le temps et Lily peut courir pieds nus dans la nature, se baigner nue et porter des robes trop courtes. Mais maman est victime d'un AVC mortel au volant de sa voiture. Lily pourrait vivre seule, elle est adulte, mais en fait non, elle ne peut pas. Alors sa grande soeur Clara, très sage, très gentille et très affectueuse vient la rejoindre chaque weed end avec son mari plutôt conciliant et pas trop con mais qui aime faire l'amour même les jours d'enterrement, ce qui ne se fait pas quand même ! Mais ce n'est pas encore suffisant, Lily qui n'est pas seule dans sa tête, fait des bêtises en dehors du week-end et la personne chargée de s'occuper un peu d'elle (mais pas trop) se lasse rapidement. Lily vient donc vivre en ville (à Paris) chez sa soeur et son beauf qui ont un appartement très moche et très laid et vraiment pas beau du tout. Alors Lily se sent en prison et elle déprime. Sa soeur rêve toute éveillée de la noyer dans l'eau du bain mais ne le fait pas. Lily qui n'a pas tout son kilo s'échappe et traîne dans Paris à la recherche d'un verre d'eau. Alors Clara décide de la ramener dans la grande maison Ricorée à la campagne et comme ça elles pourront se mettre des limaces sur les bras, des poulpes sur la tête, remplir le congélo d'animaux morts, sauter à pieds joints dans l'eau froide sans culotte et en riant comme des sottes !
Et pourquoi pas créer un business de PantouFFles et confitures pendant qu'on y est ?
Trois mecs à qui on hésiterait à donner l'heure au coin d'un bois viennent faire un barbecue merguez. Lily qui a une araignée dans le plafond fabrique un slip en poils de rats à son fiancé et Clara se fait réchauffer par Jean-Pierre Martins. C'est dur parfois le métier d'actrice.
Que serait ce film sans l'immense talent déployé ici par les deux actrices ? Rien car il est cousu de fil blanc, totalement invraisemblable et le bonheur vraiment trop beau pour être vrai... Mais il faut reconnaître que Ludivine Sagnier est ici parfaitement crédible et convaincante en adulte qui a oublié de grandir dans sa tête. Et on sait gré à la réalisatrice d'avoir su exploiter à ce point la part d'enfance qui demeure en elle. Quant à Diane Kruger, elle est sobre, digne, délicate et protectrice. Un beau rôle.
Mais le côté "viens poupoule, je suis demeurée mais je vais t'expliquer la vie à toi la sacrifiée qui a toujours fait là où on t'a dit de faire !..." non et non, à d'autres.
Dernière chose, il faudrait que les réalisateurs et trices se décident un jour à ne pas faire disparaître Jean-Pierre Martins dans les dix premières minutes de leurs films ou aparaître dans les dix dernières. Merci. On tient sans doute là notre Javier Bardem à nous... et qui le connait à part Fred et moi ???
Jorge et Roberta se sont aimés intensément. Au point qu'ils sont persuadés qu'ils ne se sont rencontrés que pour permettre à Natan de naître. Hélas, comme parfois, les histoires d'amour s'achèvent. L'incompatibilité des aspirations de l'un et de l'autre ayant finalement raison des sentiments. Jorge, d'origine Maya, retourne seul vivre au Mexique sur la barrière de corail de Chinchorro (site protégé) tandis que Roberta s'installe à Rome avec Natan. Lorsqu'il a cinq ans, le petit garçon part vivre quelque temps avec son père. D'abord triste d'avoir quitté sa mère, il va peu à peu s'ouvrir à un monde qui lui est totalement étranger et à un père qu'il connaît mal.
Il est quasiment impossible je crois de ne pas aimer ce film tant il est dépaysant et surprenant. On est d'abord embarrassés de voir cet enfant passer sans transition de la vie urbaine à cette vie sauvage dans une maison sur pilotis où l'on vit pieds nus, torse nu et où l'on se nourrit exclusivement du produit de sa pêche. Puis, peu à peu comme Natan, on est conquis, envoûté par l'environnement paradisiaque qui côtoie parfois le danger (un crocodile rôde autour de la maison).
J'ai eu l'impression qu'en même temps qu'il "apprivoise" son fils, tout en douceur, en patience, en tendresse, en compréhension, l'acteur et le réalisateur en faisaient de même avec le spectateur confortablement installé dans son fauteuil. La vie est rythmée par la pêche qui permet de vivre. Ce que l'enfant découvre est totalement inédit et au travers du regard émerveillé de Natan, de sa fraîcheur, de son innocence, de son enthousiasme et de sa confiance absolue en ce père doux, tendre, patient et protecteur on se laisse porter par le charme et l'enchantement de toutes ces révélations.
L'aspect documentaire du film est indéniable puisque le réalisateur a laissé vivre sans intervenir le père et le fils qui connaissent un peu la même situation mais c'est aussi une fiction puisque dans la réalité ils se voient davantage que dans le film. Le réalisateur nous dira de son film que «c’est une histoire inventée dans le cadre d’une situation réelle, une invention ancrée dans la réalité». Mais il y a aussi une part autobiographique d'une relation fantasmée entre un père et son enfant.
La beauté magique indéniable des images est pour beaucoup dans le bonheur du voyage fascinant qui nous est proposé là mais c'est aussi un film écologique sur une intitiation, la rencontre captivante entre un père et son fils, l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre qui ne cesse de grandir et de les rapprocher qui fait que le coeur palpite souvent. Et puis, l'homme et l'enfant acteurs sont extraordinaires de beauté, de naturel de connivence... Beau et enivrant.
Il était une fois une belle Princesse répondant au doux et curieux nom de Raiponce qui naquit dans un royaume idéal dont le bon roi et la très jolie reine étaient aimés de tous leurs sujets. Hélas tout ne pouvant jamais être pour le mieux dans ce monde de brutes, une vilaine bonne femme, vieille et laide, Mère Gothel, kidnappe la petite encore au berceau pour s'emparer de sa chevelure aux pouvoirs magiques de jeunesse éternelle, de guérison... et toute cette sorte de choses à condition que les cheveux demeurent sur la tête de sa propriétaire. La vieille se voit donc contrainte de séquestrer dans une tour inaccessible le bébé qui devient une petite fille puis une belle jeune fille, en la couvrant d'un étrange et envahissant amour et prétendant la protéger du monde cruel extérieur. Mais à 18 ans, la belle a des velléités d'indépendance, des rêves d'évasion et de liberté. Sa rencontre inopinée avec Flynn Rider, voyou charismatique qui s'la pète, recherché par toutes les polices du royaume va évidemment changer la donne et le cours des événements qui vont entraîner Raiponce dans une succession d'aventures et de drames.
Chez Walt Disney il y a souvent une Princesse qui s'ignore mais qui finira par retrouver statut et position sociale. Mais aujourd'hui, même si au final le résultat sera le même : "Ils vécurent heureux et...bla bla bla" (ben oui, l'amour finit toujours par avoir raison des plus rebelles), elle ne somnole plus en soupirant qu'un Charmant vienne la délivrer. C'est elle qui prend son destin en mains en faisant du premier macho qui passe, son otage et en lui proposant un marché !
Les héros du dernier Disney (j'ai dû en rater pas mal mais celui-ci est vraiment formidable je trouve) sont donc une Princesse à la chevelure magique longue de 20 mètres (ce qui n'est pas toujours pratique), un bandit de grands chemins plein de charme, d'assurance et d'humour, un cheval qui va retourner sa veste, un petit caméléon qui s'appelle... non, je vous laisse découvrir (cte honte !!!), une vilaine, des pas beaux, une poêle à frire etc. Et tout cela est drôle, beau à regarder, parfois profond dans l'analyse psychanalytique des rapports mère/fille, plein d'action, de bonne humeur, de retournements de situations, de suspens, de bons sentiments et d'autres qui le sont moins. Il y a quelques numéros chantés et dansés pas désagréables du tout, qui servent au contraire à éclaircir certains points, de la magie un peu, des invraisemblances parfois mais l'ensemble est franchement réjouissant et puis, un grand retour en arrière vers la Princesse de mon enfance, Cendrillon, la moins passive des belles endormies, ne fait pas de mal du tout.
Cerise sur le sundae, le casting français est un régal de tous les instants. Si Raiponce est doublée en VF par Maeva Méline (inconnue de nos services) mais qui possède la voix idéale d'une princesse. Isabelle Adjani en vilaine mère de substitution abusive et Romain Duris en séducteur accomplissent des merveilles.
Bahia Benmahmoud (dire "BenmaRmoud") est aussi extravertie et fantasque qu'Arthur Martin est renfermé et réservé. Mais comme souvent au cinéma, les contraires peuvent s'attirer et faire des étincelles. C'est le cas ici évidemment. Bahia a été élevée par une mère française baba cool et un père algérien. Elle est fière de ses origines et rêvent que tous les êtres humains s'aiment d'amour. Pour elle, tout ce qui n'est pas à gauche est à droite et fondamentalement "facho". Elle ne fait pas beaucoup de nuances dans l'appellation et son combat consiste à séduire des hommes de droite pour les convertir à la cause. Pour un UMP il faut compter deux jours, c'est beaucoup plus long pour un mec du FN. Quant à Arthur, il n'en veut pas à ses parents traumatisés par leur passé de juifs persécutés qui ne veulent plus en parler, de l'avoir appelé Arthur, l'exposant ainsi aux moqueries diverses et variées... mais c'était Arthur ou Jacques...
Donc Bahia et Arthur se rencontrent, s'aiment mais Arthur a un peu de difficulté à admettre le style de "travail" de Bahia. Il faut dire que militante sexuelle ce n'est pas courant comme job et il faut aimer partager sa fiancée, ce qui est rare.
En tout cas, c'est une riche et formidable idée que d'avoir abordé le thème de l'identité nationale sur le ton de la comédie. Car sous ses airs de ne pas y toucher et en multipliant les pitreries parfois énormes, ce film réussit mine de rien et avec beaucoup de bon sens à évoquer des thèmes graves et bien dans l'air du temps. Je n'irai pas jusqu'à dire que le réalisateur réussit un pamphlet politique mais tout en divertissant (on rit fort et beaucoup !), il parvient à faire passer un courant d'air salutaire sur certains clichés qui ont la vie dure. Non, tous les arabes ne sont pas musulmans et encore moins intégristes ! Il y en a même qui sont athés. Oui, on peut être fiers de ses origines mais on peut aussi s'en foutre. Et non, on n'est pas obligés de se trimballer toute sa vie durant les souffrances de nos aînés opprimés. Et j'en passe...
Tout cela est traité sur le ton de la plaisanterie, mais comme c'est intelligent et drôle, c'est réjouissant. Une Cohen épouse un Martin pour ne pas se faire rattraper par les nazis. Quand les drames familiaux deviennent des priorités nationales. Quand une fille de gauche s'effondre en pleurant à la sortie de l'isoloir parce qu'elle a été obligée de voter Chirac en 2002. Quand la même, suffoque en 2007 de voir qui succède à Chirac... c'est à la fois drôle et grinçant.
Jacques Gamblin prête son charme lunaire, sa désinvolture et sa fantaisie décalée à cet Arthur Martin fou amoureux. Sa timidité et sa gaucherie font merveille face à cet ovni qu'est Bahia Benahmoud. Sara Forestier qui n'avait fait que me décevoir depuis l'Esquive est ici époustouflante, complètement désinhibée, décomplexée, d'un naturel désarmant.
Pour gagner ces deux places, ce n'est pas sorcier.
Il y a bien longtemps que je n'ai testé votre vision de près et de loin... Alors je vous propose des images drôlement chahutées. LE point commun est HYPER difficile à trouver MAIS il faut quand même que vous trouviez le titre des films suivants.
Comme il n'y a que deux places à gagner, je ne mets que 5 propositions. Au cas où il y aurait des petits nouveaux, sachez qu'il ne faut donner qu'UNE réponse à la fois.
Vendredi, j'étais à l'avant-première du prochain film de Jean-Pierre Améris qui sortira le 22 décembre dans toutes les bonnes salles françaises. Je vous en reparlerai plus précisément aux alentours de cette date. En attendant, Jean-Pierre accomplit un Tour De France marathonien (oui, à pieds !) en compagnie de Rania de Studio Canal, qui prendra fin le 23 décembre. Si vous voyez donc ce film à l'affiche en avant-première dans votre ville, je vous invite, vous encourage et vous ordonne de vous y rendre. Cela vous permettra de rencontrer ce réalisateur qui a choisi de nous parler de son handicap paralysant (l'hyper émotivité) sur un mode burlesque et tendre avec deux acteurs (Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré) parfaitement au diapason et qui ne sont peut-être pas aussi éloignés que l'on croit de leurs personnages. Jean-Pierre en est à son 7ème film et il s'agit ici de sa première comédie. Plutôt habitué aux histoires sombres qui évoquent le deuil, la mort, la maladie... il est agréablement surpris de découvrir qu'il peut aussi faire rire ! J'espère qu'aux alentours de Noël ce film charmant, plein de douceur et de chocolat vous ravira et si ce n'est pas le cas NE REMETTEZ PLUS LES PIEDS ICI.
La salle était comble et contrairement à ce qui arrive fréquemment, à l'issue du film, absolument personne ne l'a quittée pour assister au débat.
Jean-Pierre avait le soleil dans les yeux, alors du coup, il fait comme ça :
Comme beaucoup de timides, émotifs étou étou, il parle beaucoup avec de grands gestes qui font comme ça :
Parfois, il réfléchit, alors il se gratte le front en faisant comme ça :
Parfois, quand il a trop chaud et qu'il devient encore plus émotif, il préfère regarder l'ombre de la personne qu'il l'interviewe. C'est étrange :
Mais je vous garantis que l'écouter parler cinéma est toujours PASSIONNANT. Il trouve toujours le mot juste et la moindre réponse aux questions les plus banales est intéressante, et drôle.
Donc, foncez voir le film et rencontrer son réalisateur ensuite. Je vous garantis une rencontre que vous n'oublierez pas. Et allez lui dire bonjour après en disant que vous venez de ma part (vous aurez un chocolat Jeff de Bruges), comme il est très poli, il vous dira bonjour aussi.
J'ai oublié de me prendre en photo avec lui parce qu'après j'ai squatté la table VIP... et parce que je suis polie aussi, j'ai même bu du champagne alors que je déteste ça.