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5 * Bof ! - Page 37

  • Le nouveau protocole de Thomas Vincent *

    Le Nouveau protocole - Clovis Cornillac

    Raoul est bûcheron. Ça se voit, il a une barbe, une chemise à carreaux et un bonnet. Il reçoit un coup de téléphone qui lui annonce la mort de son fils de 18 ans dans un accident de voiture. Il est fou de chagrin jusqu’à ce qu’une jeune femme très très exaltée lui affirme que cette mort serait dû aux effets secondaires d’un protocole médical que son fils aurait suivi lui faisant perdre le contrôle de sa voiture. D’abord sceptique, il va finalement suivre Diane militante alter mondialiste dans son combat contre le lobbie pharmaceutique.

    La première et la dernière scènes, terrifiantes, essaient de nous faire croire que nous allons assister à un film très politique basé sur l’indignation que provoquent les essais cliniques commis sur les enfants africains par les grandes firmes pharmaceutiques. Pour cela, je vous conseille plutôt de revoir « The constant gardener » car ici nous assistons à un petit thriller paranoïaque à l’américaine, survolté et la plupart du temps assez invraisemblable. Si Clovis Cornillac est tendu, très impliqué et plutôt crédible, Marie-José Croze est très très exaspérante.

  • MR 73 d’Olivier Marchal *

    MR 73 - Daniel Auteuil
    MR 73 - Daniel Auteuil

    Un serial killer de femmes commet des crimes épouvantables à Marseille. Dans le même temps, un ancien sauvage qui purge une peine à perpétuité « risque » d’être libéré pour bonne conduite après 25 ans d’enfermement. Au milieu de ces deux histoires (sans aucun lien l’une avec l’autre !!!) se trouve Schneider, flic brisé, ratatiné par un drame personnel mais qui tente, entre deux comas éthyliques de résoudre les énigmes.

    Ça commence plutôt bien. Se lancer sur les traces d’un serial killer au cinéma promet toujours une multitude de pistes et de mystères à résoudre. Et puis découvrir le fonctionnement d’un cerveau malade peut être un voyage fascinant. Hélas, on ne saura rien de ce qui se passe dans ce cerveau et nous assisterons abasourdis à une succession de plans indigestes et très insistants sur des corps de femmes martyrisées, torturées, violées alors qu’un expert ès crime nous explique (pour enfoncer encore bien le clou) comment l’assassin a procédé. Est-ce le moment d’employer le mot « complaisance » (oui, pour ceux qui me connaissent, ils savent que c’est un mot que je ne parviens jamais à caser, les autres auront raison de s’en foutre) ? Sinon, il me semble que le film pourrait se « voir » simplement, sans arrière pensée si l’on ne savait qu’Olivier Marchal est un ex flic et que donc, il est difficile de ne pas voir un aspect documentaire dans ce(s) film(s)… C’est là que ça devient réellement effrayant. Soit Olivier Marchal a des comptes à régler avec son ancien métier, soit il crache dans la soupe froide, soit… et c’est là qu’on tremble, sa peinture du milieu de la police municipale reflète la réalité ! En effet, alors que ce matin encore dans ma radio préférée un monsieur flic qui a écrit un livre nous implorait d’aimer la police, il se trouve qu’ici aucun flic n’attire la sympathie et qu’au contraire même, ils sont tous plutôt repoussants voire inquiétants et effrayants les uns que les autres, à l’image des squats miteux où ils ont leur bureau. Apparemment, ils exerceraient tous leur métier par dépit, pour se venger de la vie qu’est pas rose tous les jours, certains parleraient à leur flingue « c’est plus beau qu’une gonzesse ! », certains voleraient des objets de valeurs sur les lieux de crimes et traficoteraient pour arrondir les fins de mois, d’autres vendraient des photos à la presse, sans parler des règlements de compte, vengeances et autres meurtres entre flics, et aussi qui couche avec qui, qui veut la place de qui, que doit-on cacher aux supérieurs etc, etc… Quant à l’aspect « dossier de l’écran » du film qui va faire plaisir à Mâme Dati (pouh ! rien qu’écrire ce nom fout le frisson !) : un psychopathe peut-il être réinséré ? La réponse est « non ». Les tarés restent tarés surtout si entre temps ils ont rencontré dieu en prison (ça aide pas !) et ceux qui ne le sont pas le deviennent. A ce titre, ce qu’on fait faire à Daniel Auteuil dans la dernière demi-heure (qui part en vrille ni plus ni moins) est tout bonnement invraisemblable, inconcevable et honteux. Je me demande toujours jusqu’à quel point les acteurs peuvent TOUT accepter dès lors qu’ils ont signé un contrat ? Ajoutons à cela une image bien crade aux couleurs sursaturées ou désaturées (les spécialistes trancheront) et vous aurez une idée de l’ambiance !

    Alors pourquoi une étoile me direz-vous encore ? Parce que les acteurs, figurez-vous ! Des seconds rôles en pagaïe : Louise Monot (la fofolle des pubs « une seconde de bourjois ») que j’attends dans un vrai rôle, Gérald Laroche impeccable, Francis Renaud toujours au bord de l’implosion et Catherine Marchal grande classe. Olivia Bonamy hérite du rôle difficile de la victime collatérale chargée de chialer abondamment avec le nez qui coule à flot (il faudra aussi qu’on m’explique pourquoi les jolies brunettes acceptent parfois de se coller une serpillière jaune paille sur la tête ?). Reste Philippe Nahon qui après une incursion (hilarante et réussie dans la comédie « Vous êtes de la police » de Romuald Beugnon) reprend avec conviction et persuasion son costard de salaud débectant.

    Et enfin, le stradivarius… Daniel Auteuil, imbibé jusqu'au fond d'oeil, qui compose ici une épave, un débris, un homme en ruines absolument irrécupérable et qui le fait avec toute son envergure et son talent, sans excès, sans exubérance, avec classe et sobriété. Chapeau.

    Olivier Marchal peut lui dire merci !!!

  • Les femmes de l’ombre de Jean-Paul Salomé *(*)

     

    Photos de 'Les Femmes de l'ombre'
    Photos de 'Les Femmes de l'ombre'
    Photos de 'Les Femmes de l'ombre'

    Créé par Churchill, le SOE (Special Opérations Executive), service secret de renseignements a parachuté en France des femmes qui ont accompli des actions héroïques en 1944. Ici, elles doivent récupérer un soldat anglais tombé aux mains des allemands qui en sait beaucoup sur le très prochain débarquement. Cette mission accomplie, à l’arrache, elles doivent en accomplir une autre, encore plus suicidaire, éliminer un colonel nazi.

    Le principal mérite de ce film (qui a dit le seul ???) est que pour l’une des rares fois le cinéma évoque le combat et le sacrifice des femmes qui sont entrées en résistance pendant la guerre et n’ont connu aucune reconnaissance (ou si peu) par la suite, contrairement aux héros masculins ! Hélas, si le film se laisse voir sans déplaisir et avec intérêt même, il lui manque le souffle épique et l’émotion qu’il devrait susciter. Il manque d’ampleur et du je ne sais quoi en plus qui fait LE film de référence. Cela tient sans doute (peut-être) au casting. Julien Boisselier si sensible par ailleurs, ne convainc pas du tout en chef de réseau. Rarement hélas, on ne sent de réelle complicité entre les cinq femmes. Si elles sont emmenées tambour battant par Sophie Marceau, très autoritaire, sniper tireur d’élite, paupières mi-closes et mâchoires serrées à la Michaël Douglas, si Julie Depardieu confirme de film en film qu’elle est la Rolls Royce des seconds rôles et qu’on a toujours envie d’être sa copine (Julie si tu me lis…) et si Maya Sansa, beaucoup plus discrète crève littéralement l’écran… on ne peut en dire de même de Marie Gillain (toujours un verre à la main… ça se confirme donc) mais à sa décharge, elle a remplacé au pied levé Laura Smet (dépressive...). Quant à Déborah François, elle joue vraiment comme une savate et son sacrifice en crucifixion est d’un ridicule achevé.

    Multiplier à l’infinie les scènes de torture est également d’un goût hasardeux. Est-ce qu’on doute encore du sort réservé aux résistants lorsqu’ils étaient arrêtés par les nazis ? Lorsqu’on nous montre un gars ou une fille avec le visage défoncé, on se doute qu’on ne lui a pas fait des chatouilles… filmer les coups, les arrachages d’ongles, les écrasements de pied et j’en passe (sadiques, courez-y) n’est peut-être pas utile, en tout cas pas une dizaine de fois !

    Que reste t-il donc qui mérite les deux étoiles me direz-vous ? L’histoire qui mérite d’être connue. L’interprétation (et la présence, rien que la présence) de Sophie Marceau, de Julie Depardieu et Maya Sansa mais aussi, mais surtout celle de l’incroyable, époustouflant, magnifique, magnétique, phénoménal acteur allemand Moritz Bleibtreu. Il compose ici un officier nazi tour à tour cruel, bourreau implacable puis humain.

    Photos de 'Les Femmes de l'ombre'
  • Juno de Jason Reitman*

    Photos de 'Juno'

    Juno 16 ans tombe enceinte. Elle décide de ne pas avorter mais d’offrir son bébé à un couple en manque et désir d’enfant.

    Dans un monde parfait tout le monde serait incroyablement bon, généreux, compréhensif et aurait toujours pile poil la réaction idéale à une situation donnée. Mais le monde que nous décrit Jason Reitman est « presque » parfait car une gamine de 16 ans délurée comme pas deux, tombe enceinte. Qu’à cela ne tienne tout va quand même pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et Juno mène sa grossesse tambour battant, continue à aller à l’école et nous affirme que tout le monde la regarde bizarrement (ce qu’on ne voit jamais à l’écran), trouve le couple idéal, bourgeois jusqu’au collier de perles de la dame. On se dit que dans ce monde rose bonbon qui essaie de nous faire croire à l’anticonformisme très très convenu de la fillette parce qu’elle parle et jure comme un charretier, quelque chose de dramatique va finir par arriver, ou simplement un grain de sable qui enrayerait la belle machine… quelque chose qui ressemblerait à la vraie vie quoi ! Et bien, la jolie dame au collier de perles va se faire larguer comme une malpropre par son immature mari qui joue de la guitare et porte des t-shirts ridicules... Non mais vous vous rendez compte ??? Etc, etc, jusqu’à épuisement et happy end ! Evidemment la petit Ellen Page est à croquer mais on atteint très très rapidement les limites de son jeu sans nuances… La photo ci-dessus en est (pour moi) la preuve flagrante. J'ai remarqué ce geste de la main qui se lève chez les actrices qui ne savent plus quoi faire de leur corps et comment exprimer quoi que ce soit...

    Je ne demande pas au cinéma d’être réaliste (au contraire) mais un chouilla de vraisemblance m’aurait aidée à y croire un peu. Trop d’idéal tue la crédibilité. Et puis, dans ce monde de politique régressive, il ne faut peut-être pas s'étonner de voir un film anti avortement... finalement !

    Enfin, je crois que ce qui a terminé de m'agager très très fort, c’est d’avoir entendu partout, ici et là et même ailleurs des comparaisons entre ce tout petit petit petit minuscule film et la pépite en or massif qu’est « Little Miss Sunshine »… franchement rien à voir…

  • Didine de Laurent Dietschy *

    Didine - Christopher ThompsonDidine - Géraldine Pailhas

    Didine a la trentaine lisse et mollassonne. Elle sourit tout le temps mais tout semble glisser sur elle, le temps, les sentiments, rien ne s’y accroche. Par hasard et inadvertance elle va franchir le seuil d’une association d’aide aux personnes âgées qui va changer sa vie.

    Je n’aime pas dire du mal des gens (vous le savez) mais Didine est une fille très très gentille. A propos du film « Didine » (on ne se lasse pas de dire « Didine », vous ne trouvez pas ?) je vais me permettre un avertissement.

    AVERTISSEMENT :

    si vous avez l’intention de voir « Didine » le film, « Sweeney Todd » et « No country… », je vous conseille et recommande vivement de commencer par « Didine » . Sinon dans le cas contraire, si vous ne m’écoutez pas et que vous ne commencez pas par « Didine », entre « Didine » et les deux autres merveilles laissez passer du temps… le temps d’avoir bien digéré les merveilles avant de voir et éventuellement de savourer (on ne sait jamais) « Didine »… qui est un film gentil, mignon tout plein et basta. Evidemment, ce serait absurde de comparer « Didine » avec Sweeney et The Old men, mais quand même, ça porte aussi le nom de film mais là (pour « Didine »), j’ai eu mal aux fesses, me suis tortillée comme un vers sur mon fauteuil en attendant que ça cesse.

    Géraldine Pailhas est très jolie, je ne dis pas le contraire… mais au bout de la énième mimique, moue boudeuse de petite fille… moi je soupire. En plus, sa petite voix qui chuchote, ça m’agace. Pour une fois que Géraldine (Didine quoi !!! suivez un peu… sauf que… vous avez raison, dans le film elle s’appelle Alexandrine… on aurait dû l’appeler DrineDrine alors… sont cons des fois les scénaristes !)… enfin bon, pour une fois que Géraldine n’est ni cocue ni veuve (citez moi un film où elle n’est ni veuve ni cocue ??? Hein ? Pas fastoche la colle !) je me disais, elle tient le rôle de sa vie. Ben non, elle n’est ni veuve ni cocue (remarquez, c’est normal, elle n’a pas de mec… ça aide !) mais elle fait quand même ses grands yeux de biche effarouchée en souriant doucement. Oui Géraldine Pailhas sourit doucement, c’est ainsi.

    Bon y’a quand même un message dans « Didine » le film : c’est que les jeunes, les moins jeunes et carrément les vieux : IL FAUT QU ILS SE PARLENT bon sang, sinon comment voulez-vous que ça tourne rond cte fichue planète ? Mais quand dans un film, « Didine » par exemple, une petite fille (ou presque… 18 ans à tout casser) est demandée en mariage par un vieux de 70 ans et qu’elle accepte juste parce qu'elle trouve le vieux "très chou", et qu’on assiste au mariage, sous vos applaudissements… moi je crie : HALTE AU FEU !!! Prenez nous pas pour des cons quand même !

    Ah oui, aussi dans le film, y’a un mort, mais ce n’est pas un vieux, c’est une jeune… : zéro émotion ! Faut le faire non ? En général, les morts, ça fait pleurer. Là, c’est le mariage qui fout le tournis…

    Bon allez, j’arrête, mais avant je veux laisser un message final aux filles célibataires ! Moi quand je peux rendre service !!!

    LES FILLES CÉLIBATAIRES : si vous voulez rencontrer quelqu’un, habillez-vous comme un sac… portez des robes sans forme qu’on voit la marque de votre culotte petit bateau en transparence, ou un chemisier à carreaux (comme ceux qu’on faisait dans les années 70), ne vous lavez plus les cheveux, ne les coiffez pas non plus (ça va ensemble !) et SURTOUT SURTOUT faites vos grands yeux de biche effarouchée… et là, c’est sûr vous aurez une bombe genre Christopher Thompson qui va vous tomber tout cuit dans votre lit à barreaux et vous pourrez compter vos cicatrices ! Garanti.

    Pourquoi j’ai mis une étoile ??? J’en sais rien moi pourquoi j’ai mis une étoile ? Il fait beau ? C’est l’été ? Je suis de bon poil ?

    Ah ça y est, ça me revient pourquoi j'ai mis une étoile, Christopher Thompson !!!!

  • Rendition (Détention secrète) de Gavin Hood *

    Détention secrète - Meryl Streep

    Anwar El-Ibraim, américain d’origine égyptienne, rentre d’un voyage d’affaires en Afrique du Sud pour retrouver sa famille. A son arrivée à l’aéroport, il est sauvagement arrêté, enlevé plutôt, interrogé et expédié en Egypte où il sera torturé dans le but de lui faire avouer qu’il est un des responsables d’un nouvel attentat terroriste.

    Voici un nouveau film qui dans la lignée du récent « Lions et agneaux » de Robert Redford malgré ses bonnes et nobles intentions est loin de convaincre. Bien qu’il soit estampillé « Amnesty International » et que les nombreuses scènes de torture orchestrées par les Etats-Unis soient insoutenables, on reste toujours étrangement extérieur à ce qui se passe sur l’écran… A l’exception de Meryl Streep, une nouvelle fois parfaite dans un rôle odieux, d’une froideur inouïe… tout le star système ici présent semble singulièrement éteint. Il devient donc difficile pour le spectateur de se sentir concerné quand les acteurs le sont si peu.

    Bizarre.

  • Ce que mes yeux ont vu de Laurent de Bartillat *

    Ce que mes yeux ont vu - Sylvie Testud

    Qui se cache derrière cette femme toujours représentée de dos par le peintre Antoine Watteau ? C’est ce que Lucie, étudiante chercheuse en histoire de l’art va essayer de découvrir, aidée par un professeur expert qui se la joue énigmatique en faisant la gueule...

    C’est très beau et très brillamment interprété mais que c’est long ces plans fixes sur des toiles du maître, surtout pour s’entendre dire, des trémolos dans la voix que l’œil de l’âne (en bas à la droite du Gilles) « est humain… C’est l’œil du peintre » !!!

    Que c’est lent cette enquête où se multiplient tellement les ellipses qu’on a bien du mal à la suivre !

    Et que c’est compliqué voire franchement confus et incompréhensible, même si l'on admet sans peine que l'obsession peut rendre barjot. On ne comprend effectivement pas bien comment Lucie parvient à ses/ces conclusions séduisantes certes mais sur lesquelles le pauvre spectateur est à peine éclairé.

    Par contre, LA trouvaille, la révélation même si son rôle est totalement confus et inexpliqué et sacrifié… c’est James Thiérrée acrobate, clown, poète et magicien dont le visage capture l’attention et conquiert le cœur. Il ressemble de façon troublante, bouleversante à son grand-père, et son grand-père, c’est LUI.

    S’il passe en spectacle chez vous, ne le ratez pas !

     

  • Les deux mondes de Daniel Cohen *(*)

    Photos de 'Les Deux mondes'
    Photos de 'Les Deux mondes'

    Rémy est transparent aux yeux de tous. Chez lui, au travail, dans la rue, dans sa famille, tout le monde l’ignore. S’il se fait bousculer, c’est lui qui s’excuse. Il profite d’un dérapage, d’une faille dans l’espace spatio temporel qui l’engloutit, l’aspire et le propulse dans un monde où on le prend pour le sauveur pour reprendre confiance en lui et sa vie en mains… en même temps, il en profite pour sauver les Bégaminiens du joug du tyran cannibale Zotan !

    Dire la moindre chose négative à propos de Benoît Poelvoorde est inconcevable en ce qui me concerne. Quoiqu’il fasse, quoiqu’il dise, il est excellent et c’est lui qui porte, emporte et soutient ce film très prometteur au début, qui s’essouffle dans la dernière demi-heure assez laborieuse et qui ne sait comment se conclure.

    Benoît Poelvoorde est un grand acteur qui n’a pas encore eu les films qu’il mérite (attendons le très prochain « Cowboy » de Benoît Mariage) mais il est complet. Il est drôle, émouvant et même en dictateur très con (pléonasme) il excelle. Il est ici ce qu’on appelle « en roue libre » mais il est un des rares acteurs que je connaisse qui balance ses répliques comme s’il improvisait et à chaque fois ça fait mouche. Benoît Poelvoorde est incroyable, drôle, charmant, délirant, énergique.

    J’aime Benoît Poelvoorde.

    Ce film c’est lui, et c’est pour lui qu’on peut le voir.

  • American gangster de Ridley Scott °/*

    Photos de 'American Gangster'Photos de 'American Gangster'

    Dans les années 70 à New-York, l’histoire vraie de Frank Lucas, son ascension, sa grandeur et sa dégringolade. A la mort de son ‘patron’, ce second couteau va discrètement prendre la relève et devenir leader dans le commerce de la drogue ! Un flic, LE seul flic non corrompu et incorruptible de New-York et du New-Jersey réunis est lancé à ses trousses.

    Pour en arriver à la dernière bonne (mais sans plus) demi-heure il faut endurer deux interminaaaaaaaaables heures d’un film qui piétine, tourne en rond et se regarde le nombril (les références sont tellement écrasantes que je n’aurai pas la cruauté de les citer) sans énergie ni invention. C’est un film où les truands ressemblent à des hommes d’affaires et les flics à des délinquants. Quoi d’neuf docteur ?

    Quelques scènes réveillent la spectatrice que je suis : une intervention musclée dans un logement social new-yorkais (une ruine) par exemple ou le désossage intégral d’un avion qui revient du Viet-Nam… et hop, on se rendort gentiment (mais un peu en soupirant quand même) en attendant la suivante, qui peine à arriver. C’est bien filmé, la reconstitution seventie a l’air nickel chrome et on apprend même (enfin, moi j’ai appris) que l’aviation US s’occupait du transport de la drogue lors du rapatriement des militaires morts au Viet-Nam sous le regard hypocrite de Nixon qui déplorait, la larme à l’œil dans le poste, que l’Amérique de ces années là soit devenue toxico. Le réalisateur insiste d’ailleurs lourdement en nous matraquant pas moins d’une bonne dizaine de seringues s’enfonçant dans des bras bien amochés et quelques overdoses bien craignos… C’est bon Ridley, on a compris : la drogue c’est pas bien !

    Ajoutons à cela quelques scènes bien ridicules. Celle de l’arrestation de Frank est un sommet. Le flic l’attend, sourire en coin à la sortie de la messe (oui messieurs dames, le truand est un bon chrétien et aussi un bon garçon (il aime sa maman) et un bon mari (il ne trompe pas sa femme, une ex miss sans cervelle épousée vite fait après une séance de drague très comique) et le truand répond par un sourire en coin, pareil le même !

    Une autre pour la route ??? Allez, je ne peux rien vous refuser. L’enquête piétine (faut dire aussi qu'elle semble se résumer à épingler des photos sur un tableau, j'vous jure !!!)… imaginez que les flics n’en sont encore qu’à pister des petits revendeurs sur le trottoir. Alors évidemment, ils sont encore loin de savoir qui est le grand manitou derrière tout ça. Et bien le super-cop, un jour il va voir un match de boxe au Madison Square Garden (ooops pardon, THE match de boxe, y’a même Woody Allen et Diane Keaton dans la salle dites-donc) entre Mohammed Ali et je ne sais plus qui. Il a son appareil photo. Il y a des milliers de personnes… Et bien le super flic trouve que le type noir avec un chapeau à poils laineux au deuxième rang n’est pas à sa place ! Et hop, c’est comme ça que le Franck Lukas a été démasqué : parce qu’il portait un chapeau et un manteau où c’était écrit dessus « arrêtez-moi ! ».

     Encore une ??? Oh la la, vous êtes gourmands ! Bon d’accord, mais rapide alors, juste un petit bout de dialogue. Le flic, qui a sa vie privée qui se barre en sucette (divorce, garde d’enfant et tout le toutim je vous passe les détails, on a même droit aux scènes de prétoire de la séparation…) n’en est pas moins homme pour autant. Donc, il saute sur tout ce qui bouge (avocate, hôtesse de l’air etc…) et l’avocate qui est en train de se faire besogner sur une table lui hurle : « va-z’y Johnny, baise moi comme un flic !!! ».

    Tout n’est pas ridicule, non, pas tout mais plutôt ennuyeux et looooooooooooong.

    Reste que j’attendais l’affrontement entre les deux fauves… et que même, encore plus fort je m’attendais à une espèce de choc du genre Bob/Al dans « Heat », j’étais folle… Chacun essaie de tirer la couverture en se passant une tasse de café (le voir pour le croire…).

     

    Photos de 'American Gangster'

     

    Sinon, quand même et HEUREUSEMENT, il y a Denzel, son visage, son sourire à 48 dents, son allure, sa démarche, son physique, sa classe, Denzel, Denzel, Denzel. Mais malgré cela, je trouve qu’il se fait chiper la vedette par Russel -Maximus ! Maximus ! Maximus ! – Crowe. Il paraît qu’il n’y a que Ridley Scott pour maîtriser la bête et il la maîtrise admirablement. Tout en sobriété, mal coiffé, mal sapé, mal rasé, le muscle gras (bien qu’il transpire des litres à pousser de la fonte en salle), il est magnifique même si, j’avoue, à tout moment je m’attends à ce qu’il annonce : « je vais tuer Commode ! ».

     

    Allez voir : "L'homme sans âge" de Francis Ford Coppola (un film qui invente...).

  • Faut que ça danse de Noémie Lvosky *

    Faut que ça danse ! - Valeria Bruni Tedeschi et Jean-Pierre Marielle
    Faut que ça danse ! - Valeria Bruni Tedeschi et Jean-Pierre Marielle

    Salomon a plus ou moins 75 ans, il vit seul mais est encombré d’une ex-femme folle et dépendante, d’une fille qui l’idolâtre et tremble à l’idée de le voir mourir. Salomon, plein de vitalité devient vieux dans le regard des autres alors qu’il rêve de Fred Astaire et d’amour encore, du dernier.

    D’une comédie qui s’appelle « Faut que ça danse », on est en droit d’attendre que ça pétille, que ça sautille, que ça frétille… or ici, on reste constamment au niveau du dance-floor sans jamais décoller et à aucun moment on n’a de fourmis dans les jambes. Que reste t’il 24 heures après la projection d’un film qui brasse la transmission, la Shoah, la peur des enfants de voir leurs parents mourir, la vieillesse, la maternité… sans s’attarder sur aucun thème ? Peu de choses, si ce n’est quelques échanges touchants et savoureux entre un père et sa fille mais aussi une scène d’accouchement INTERMINABLE la plus grotesque, débile et jamais vue à l’écran… même si au cinéma, les scènes d’amour et d’accouchement sont celles qui ont souvent, selon moi, la palme du ridicule, celle-ci remporte la mise haut la main. Reste les comédiens que la réalisatrice aime et qui le lui rendent bien. Valéria Bruni Tedeschi est épatante. Bulle Ogier, pourtant condamnée à répéter indéfiniment la même scène et à traîner en moon boots et robe de chambre matelassée (pour signifier la folie douce…) est délicieuse. Arié Elmaleh en mari attentif est touchant. Bakary Sangare en ange gardien est un rayon de soleil. Reste « le cas » Sabine Azema, la seule actrice connue qui « régresse » de film en film et sera bientôt capable d’interpréter une gamine de 12 ans.

    Mais largement et très haut dessus de tout, des autres et du film, il y a Jean-Pierre Marielle, impérial, magnifique, jamais ridicule quelles que soient les situations, touchant, maladroit, de mauvaise foi, élégant… Il a une classe inouïe et il est LA raison d’être de ce film raté.

     

    ALLEZ VOIR LE FILM DE FRANCIS FORD COPPOLA :

    "L'HOMME SANS ÂGE"...