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5 * Bof ! - Page 36

  • Le crime est notre affaire de Pascal Thomas *(*)

    Le Crime est notre affaire - André Dussollier et Catherine Frot Le Crime est notre affaire - André Dussollier

    Bélisaire et Prudence Beresford sont à la retraite dans leur immense maison savoyarde. Mais Prudence s’ennuie ferme. Heureusement, la vieille tante Babette qui vient leur rendre visite assiste à un crime qui a lieu dans le train qui croise le sien. Cela permet à Prudence de reprendre sa loupe de détective. Sans avertir son mari, elle se fait engager comme cuisinière dans la famille Charpentier qui vit dans un sinistre château plein de pièces mystérieuses, et dont elle soupçonne chaque membre.

    Le plus réjouissant dans l’histoire n’est pas l’enquête ou l’intrigue mais le duo vedette qui s’en donne à cœur joie et nous réjouit par la même occasion. Toujours amoureux malgré le temps qui passe, le couple n’en finit pas de se faire des niches et chahuter en ricanant comme des gamins. Catherine Frot (délicieuse) et André Dussolier (tendre et ronchon) font ça à merveille. Il faut aimer ces deux acteurs pour apprécier  ce film un peu poussiéreux mais charmant, car en dehors de leur prestation délectable, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent et même les autres acteurs semblent particulièrement absents.

    Mais si vous voulez voir, entre autre, André Dussolier en kilt rejouer la scène de « 7 ans de réflexion » dans laquelle la robe de Marilyn se soulevait au-dessus d’une bouche d’aération, foncez . Moi, j’ai trouvé ça tordant.

  • Blindness de Fernando Meirelles *

    Blindness - Mark Ruffalo et Julianne Moore

    Une « épidémie » de cécité s’abat sur une mégalopole anonyme qui ressemble à New-York ou Tokyo. Les autorités, dépassées par l’ampleur de l’événement, font mettre en quarantaine tous les « malades » dans des baraquements insalubres. Pour ne pas quitter son mari atteint de l’étrange mal, une femme qui voit toujours, se laisse enfermer à l’insu de tous. Les cas se multiplient et la cohabitation se transforme très rapidement en lutte pour la survie.
    Dommage qu’une morale à deux balles (les hommes confrontés à l’apocalypse se transforment immanquablement en monstres barbares, les humains se regardent mais ne se voient pas…) parce que le sujet en or aurait dû inviter à une belle réflexion. Mais tout tourne rapidement à la répétition et à la caricature (par exemple, dans le groupe de tête on trouve quelques noirs, quelques jaunes, quelques blancs, un hispano, une pute, un enfant, un couple qui se dispute, un couple qui s'aime…). Emaillé de quelques jolies scènes et parfaitement interprété (sauf par Gael Garcial Bernal : R.I.D.I.C.U.L.E. parce que manifestement pas à l’aise dans un rôle de méchant!), le pire de ce film sur un univers concentrationnaire où l’homme finit par devenir un loup pour l’homme est à peine flippant...

  • Wackness de Jonathan Levin *

    Wackness - Ben Kingsley, Josh Peck et Mary-Kate Olsen

    New-York, été 1994. Luke passe son temps à dealer pour arrondir les fins de mois difficiles de sa famille. Il deale également ses séances de psy en échange d’herbe. Il tombe amoureux de Stéphanie fille sublime mais pas très sentimentale. Le maire Giulani instaure une police de plus en plus répressive, et voilà, juin, juillet et août passent…

    Malgré une interprétation plaisante et même mieux que ça de la part des deux petits jeunots Josh Peck et Olivia Thirlby (Ben Kingsley lui, cabotine au-delà de ce qui est supportable), je ne peux pas dire que je sois entrée dans ce trip caniculaire shooté aux joints et pétards et dopé par une bande son hip hop qui n’est pas ma came ! De jolis moments mélancoliques où les garçons ont le cœur brisé viennent rehausser l’ensemble vraiment mou du genou.

     

     

    Et n'oubliez pas, ce soir c'est sur France 3 à 20 h 50 que ça se passe...

    L'Arnaque

  • Comme les autres de Vincent Garenq *

    Comme les autres - Pascal Elbé et Lambert WilsonComme les autres - Lambert Wilson

    Dans un Paris de carte postale avec vue sur la Tour Eiffel où l’on trouve une place pour se garer juste devant l’appartement avec jardin… Philippe et Emmanuel s’aiment depuis longtemps. Emmanuel veut un enfant et Philippe pas. Alors Philippe quitte Emmanuel qui décide de faire quand même une demande d’adoption. Mais comment devenir papa quand on est homosexuel ?

    Le manque d’ambition dans le traitement d’un sujet grave et dans l’air du temps est assez décevant. Si l’ensemble est joli à regarder, on assiste quand même à une succession de saynètes et à un empilement de clichés :

    -          les homosexuels lisent « Têtu »,

    -          ils portent des chemises mauve,

    -          ils décorent leur appartement avec goût,

    -          les hétéros (hommes) lisent « L’Equipe »,

    -          les vieilles filles rêvent d’enfants,

    -          sans enfant, pas de bonheur et d’épanouissement possibles…

    Si Pascal Elbé, d’habitude excellent, nous la joue ici plus virile que Rambo, Anne Brochet est délicieuse en meilleure copine en mal d’amour… mais le petit miracle se produit dans l’interprétation juste et touchante de Lambert Wilson, convaincant, drôle et émouvant dans son rôle de futur papa perdu et amoureux.

  • Un mari de trop de Griffin Dunne *

    Un mari de trop - Uma Thurman et Colin FirthUn mari de trop - Jeffrey Dean MorganUn mari de trop - Uma Thurman

    Emma est sur le point de se marier avec Richard. Ils forment le couple parfaitement idéal puisqu’ils sont beaux, riches, intelligents, drôles, complices et qu’ils dorment en pyjamas blancs dans des draps blancs dans un appartement blanc à New-York. Richard est éditeur comme tout le monde et Emma vient d’écrire un best-seller comme vous et moi. Elle anime par ailleurs une émission de radio comme tout un chacun, où elle prodigue des conseils stupides sur le VRAI et grand amour avec un grand H (méfiez-vous les filles, y’a des imitations et des faux !) à des sottes qui ont trop regardé « La Belle au bois dormant » en chantant « Un jour mon prince viendra/ Un jour il me dira/ Des mots d’amour si troublants si tendres/ Que j’aurais tant plaisir à entendre ». J’en sais quelque chose, je suis une de ces sottes, sauf que moi j’ai trouvé y’a belle lurette sans avoir demandé conseil à Macha Béranger ou à Ménie Grégoire (les anciens comprendront…), thanks God !

    Bon, un jour Emma, toujours sûre d’elle et catégorique, fait comprendre à une de ses auditrices qu’elle ferait mieux d’annuler son mariage qui court à la cata avant même d’être consommé. Le promis évincé (Patrick) ne l’entend pas de cette oreille et va chercher à se venger de la belle péremptoire (c'est une catégorie de belle qui commence toutes ses phrases par "je sais de quoi je parle"). Il échafaude un plan machiavélique destiné à lui pourrir la vie bien comme il faut…

    Le principe de la comédie sentimentale (américaine) c’est la dichotomie, oui messieurs dames. Une paire de chromosomes XX et une paire de chromosomes XY qui n’ont rien en commun se rencontrent, se chamaillent, se séparent à l’orée d’un quiproquo et se retrouvent le fond de l’œil humide à roucouler le Canon de Pachelbel, parfois sous la pluie, d’autres fois à l’Eglise, rarement dans un garage. En principe, les individus sont deux, généralement équipés du-meilleur-ami-à-la-vie-à-la-mort plus moche et stupide qu’un bulot, et roule ma poule jusqu’au happy end. Une autre catégorie (et nous y sommes en plein ici) fait intervenir un troisième larron à la limite de la perfection physique, intellectuelle et plus si ça vous dit, qui sera humilié en place publique avant la fin de la dernière bobine alors qu’il ne demandait qu’à faire le bien sur la terre et au-delà. C’est donc le cas, et ça, j’aime pas. L’humiliation en place publique je veux dire. On n’est pas chez les sauvages quand même. Quoique.

    Vous l’aurez compris, ah non pas encore ??? Et bien je vais vous le dire, le seul, l’unique et cela dit, pas négligeable, intérêt de ce film couillon, n’est ni son affiche rose urticante, ni son titre gras crétin, c’est son casting quatre étoiles du luminaire. Et là, on est servi et on en reprend.

    D’abord Uma. Elle est irrésistible et se donne un mal de chien pour faire la rigolote. Elle y parvient parfois, mais elle n’a pas son pareil dans l’émotion et on la préfère de toute façon en Black Mamba déchaînée chez Couennetine. Cela dit, elle est parfaite, belle, drôle et tout et tout. Jeffrey Dean Morgan, parfaitement inconnu pour moi, est une révélation, un sosie, clone, mixe entre Javier Bardem et Robert Downey Jr, donc hotissimo les filles vous m’avez comprise. Sam Shepard est craquant en papa poule (et toujours hot aussi, y'en a des, on sait pas comment ils font... c'est comme ça, on n'a qu'à subir point barre).

    Mais surtout, surtout, il y a Colin Firth, et je sais pas vous mais moi il m’énerve beaucoup ce garçon, dans le sens sexuel du terme bien sûr. Dès qu’il s’approche (enfin, je me comprends), j’ai envie de lui arracher ses vêtements. Mais je ne sais pas s’il apprécierait (il faudra que je me renseigne) parce qu’en toutes circonstances, je trouve qu’il est vraiment la classe incarnée !

    Un mari de trop - Colin Firth

  • La fille de Monaco d’Anne Fontaine *

    La Fille de Monaco - Fabrice Luchini et Roschdy ZemLa Fille de Monaco - Roschdy Zem, Louise Bourgoin et Fabrice Luchini

    Chargé de la défense d’une meurtrière à Monaco, l’avocat d’assise Bertrand se voit imposer la présence d’un garde du corps, Christophe, pendant la durée du procès. Très médiatique, Bertrand fait la connaissance de la Miss Météo Audrey lors d’un passage à la télévision locale. Il va tomber sous le charme et l’emprise sexuelle de cette bombe pas farouche et très opportuniste !

    Je ne sais si quelqu’un trouvera la réponse à la très subtile et raffinée question posée sur l’affiche, ce qui est certain c’est qu’après un démarrage assez prometteur le film long et répétitif malgré sa raisonnable durée (1 h 35 mn) endort prodigieusement et ce n’est pas la fin pas très finaude qui réveille !!!

    Je ne la connaissais ni d’Eve ni d’Adam pour cause d’absence de Canal + à la maison, mais pour que Louise Bourgoin soit mon amie et que je puisse me faire une opinion sur ses qualités d’actrice il faudra qu’elle se dévoile en se dévoilant moins… si vous voyez ce que je veux dire. Ici, à part quelques répliques assez drôles qu’elle balance énergiquement, on constate surtout que la nature peut être cruelle… mais pas avec elle, qu’elle a des jambes d’un mètre 30 chacune, des cheveux en cascade parce qu’elle le vaut bien, un ventre plat et de jolis seins moulés dans des robes cousues sur elle (environ 3cm² chaque robe !). Avec le même genre de prestation, Isabelle Adjani avait fait des miracles dans « L’été meurtrier ». Ici l’encéphalogramme reste plat, d’autant que la belle se répand en affirmant « j’aime le sucre et le gras… de dos je ressemble à un travelo…etc ». C’est ça, on va te croire !

    Bref, ce qui accroche vraiment ici, en ce qui me concerne évidemment, ce sont les deux garçons. Leur rencontre, leurs tête à tête, leurs face à face, chacune de leur scène est un régal. C’est bien entre le volubile intellectuel et l’ex loubard taciturne que les étincelles ont lieu. L’histoire de ce trio étant tarte à souhait et complètement invraisemblable, c’est vraiment sur ces deux grands acteurs qu’on s’attarde et c’est leur couple qui est la belle et grande idée du film. Fabrice Luchini est charmant, drôle, séduisant, fragile et j’en passe. Il m’étonne, il m’épate toujours. Ecouter ses répliques est toujours un festin : « ça va trop vite. Je vous assure, ça va beaucoup trop vite ! ». J’adore. Roschdy Zem n’a plus rien à prouver depuis longtemps mais il est parfait, d’abord muré dans son silence et son travail d’APR (Agent de Protection Rapprochée), il lâche un peu ses fêlures. Il est impressionnant, beau, inquiétant et drôle.

    Pour les garçons, donc.

  • Mad Money de Callie Khouri *

    Mad Money - Diane Keaton, Queen Latifah et Katie Holmes

    Son mari se retrouvant au chômage, la bourgeoise Bridget Cardigan sur-endettée se voit contrainte de chercher du travail. Son diplôme de littérature n’étant plus trop d’actualité et son âge avancé font qu’elle accepte un poste de femme de ménage à la Réserve Fédérale Américaine. Lorsqu’elle découvre le service où les billets usagés sont détruits, ses yeux clignotent. Elle va se faire deux copines déjà installées dans la place et elles vont à elles trois, aux yeux et à la barbe d’un service d’ordre sur-armé, prélever des milliers de dollars pendant des années…

    Le scénario abracadabrantesque, tiré, paraît-il d’une histoire vraie était très alléchant. Voir ces trois filles futées mais sans prédispositions particulières pour le hold-up est même plutôt plaisant. Et l’idée de prendre de l’argent qui n’appartient plus à personne et destiné à la poubelle donne à ce film un côté curieusement moral… Si le premier cambriolage est particulièrement réussi, vraiment drôle et réjouissant avec un petit côté (tout petit petit…) « Ocean… », le reste est hélas poussif et ennuyeusement répétitif.

    Par ailleurs, voir Diane Keaton jouer les fofolles survitaminées histoire de nous prouver qu’elle est toujours en forme malgré ses biiiip ans ne m’a pas séduit du tout. J’ai même trouvé ça assez gênant. Queen Latifah continue de jouer les bonnes copines. La bonne surprise vient de la charmante Katie Holmes vraiment craquante et à croquer ici. C’est maigrichon comme butin.

  • Sagan de Diane Kurys *

    Sagan - Sylvie Testud

    La vie, la mort, les amours, les emmerdes de Sagan… et quelques pages d’écriture de celle qui devint un mythe et dont la carrière commença par la sortie du livre jugé scandaleux « Bonjour tristesse ».

    On ne peut que reconnaître deux atouts imparables à ce film : la performance miraculeuse de Sylvie Testud et l’envie qu’il donne de (re)lire de toute urgence toute l’œuvre de Sagan.

    Bizarrement le film laisse une impression très mitigée de malaise et de déception, comme s’il était poussiéreux, inadapté et surtout l’insondable tristesse qu’il dégage, malgré les quelques tentatives pour faire sourire, laisse complètement anéanti.

    Sagan était une femme gaie qui aimait faire la fête et ne savait que faire une chose : écrire. Elle n’attendait qu’une chose de ses amis (nombreux) : qu’ils soient heureux ! Dès la parution de « Bonjour tristesse » elle devient millionnaire alors qu’elle n’a que 18 ans. Elle passera sa vie à dilapider tout l’argent qu’elle gagne, aux jeux, dans l’achat de luxueuses voitures, de maisons et surtout en s’entourant d’une cour de pique-assiette qu’elle entretient, loge, nourrit, sort. Elle s’en fiche, elle est généreuse, elle ne sait pas compter, elle veut qu’on l’aime.

    Deux mariages, un enfant (renié… pourquoi ?), ses relations homosexuelles, ses beuveries, son accident de voiture qui l’a rend pour toujours accro à la drogue, son arrestation… tout le film n’est qu’une succession de pages people ou scandaleuses. C’est un peu comme si on feuilletait en accéléré 50 ans de « Paris Match » et c’est assez écoeurant car si on se rend compte à quel point cette femme était adorable et imprévisible, on cerne peu sa personnalité complexe et son génie d’écrivain. Les plus beaux (et rares) moments sont ceux où en voix off, elle « écrit » ses plus belles pages. Pour le reste, toute une galerie de marionnettes plus caricaturales les unes que les autres se succèdent auprès d’elle pour l’abandonner finalement.

    Mais au centre de ce tourbillon de fêtes, de séductions et de défaites, il y a Sylvie Testud à la tête d’un rôle colossal qu’elle a empoigné, petite brindille au corps anorexique, comme possédée par l’écrivain. Elle est incroyable, troublante car on ne peut qu’insister sur la ressemblance confondante avec son modèle. Sans maquillage outrancier, sans latex qui enlaidit et dénature, juste par le mystère d’une mèche blonde qui balaye le front, d’une démarche qui devient de plus en plus hésitante avec les années, d’une façon de se caresser le sourcil, de se plaquer les cheveux dans la nuque nerveusement, et d’une voix sans pareil et surtout d’un débit hypernerveux, inquiet et impatient, elle devient Sagan, gaie, excessive, timide, attachante, touchante.

    Ce film doit TOUT à Sylvie Testud mais ne rend pas hommage à Françoise Sagan réduite ici à une fêtarde désespérée.

    Il faut également remercier, féliciter et rendre grâce à Chantal Neuwirth et à Sylvie Testud encore, qui dans le « spectacle » final de l’agonie rendent, par la force de leurs regards, toute sa dignité à une scène qui aurait sombré dans un mauvais pathos sans le talent de ces deux actrices.

    Un film d’une grande, profonde et insondable tristesse !

  • Le grand alibi de Pascal Bonitzer *

    Le Grand alibi - Mathieu Demy
    Le Grand alibi - Mathieu Demy

    Monsieur le Sénateur (Pierre Arditi, tellement rocailleux qu’il va finir par être inaudible) et Madame (Miou Miou tellement effacée qu’elle va finir par disparaître) reçoivent dans leur grande demeure/château avec piscine. Les invités s’aiment ou pas, se supportent ou pas sans qu’on sache vraiment quels liens les lient les uns aux autres. Mais on saura qui couche ou a couché ou couchera avec qui. Passionnant… Evidemment, on le sait, le scénario est tiré d’un roman d’Agatha Christie donc rapidement il y a un meurtre que sera chargé d’élucider le lieutenant Grange et les nombreux personnages semblent avoir tous une bonne raison d’avoir assassiné le Professeur Pierre Collier, au bord de la piscine avec un 7-65 !

    Que dire ! Oscillant entre sérieux et burlesque Pascal Bonitzer hésite sans cesse et ne se décide jamais. Dommage, burlesque ça aurait pu être bien. Du coup, on  ne sait jamais non plus sur quel pied danser et l’apathie des personnages finit par gagner le spectateur qui s’assoupit mollement dans son fauteuil. Si ce n’est une scène (trop courte) entre Miou Miou et Pierre Arditi qui nous sort de la torpeur, ce n’est pas rien de dire qu’on s’en fout un peu, beaucoup, passionnément de tout ça. A propos des acteurs, tous relativement apathiques devant défendre des personnages plutôt antipathiques, je dirai que Valeria Bruni tedeschise comme d’hab’, Anne Consigny complètement hagarde se ridiculise, et je décerne à Catherine Murino la palme d’Or de l’actrice tête à claques comme il y avait longtemps que je n’en avais pas rencontrée (la phrase est mal ficelée et tordue… mais j’ai la flemme). Elle a cependant le privilège d’avoir à proférer la réplique la plus tordante que j’ai entendue depuis longtemps également : « ne fais pas cette tête, tu ressembles à Bob l’Eponge »… Et ayant pu faire la connaissance très très récemment dudit Bob dans une salle d’attente où la télé braillarde et matinale était allumée, je peux confirmer que ce n’est pas un compliment.

    Que reste t’il et pourquoi une étoile me direz-vous ? Parce que j’en ai assez et plus qu’assez de cette hémorragie de bulles, qu’il faut que cela cesse et qu’il y a aussi et surtout les yeux de Mathieu Demy, la voix de Mathieu Demy, le sourire de Mathieu Demy, la barbe de Mathieu Demy… Mathieu Demy…

    Et puis aussi, un film dont le grand alibi est la connerie mérite bien une étoile... Non ? Mais si !

    Ah ! hélas je n’ai plus le temps (ce soir j'ai Cluedo) de vous parler de la… prestation ? apparition ? de Dany Brillant… hélas je n’ai plus le temps. Dommage si j’avais eu le temps je vous aurais parlé de Dany Brillant…. J MDR. LOL. PTDR…

  • Passe passe de Tonie Maschall *

    Passe-passe - Nathalie Baye et Edouard Baer

    Pour emmerder son beau-frère (très beauf) le doux, rêveur et prestidigitateur au chômage Darry lui pique sa grosse bagnole. Sur une départementale il rencontre Christine Deviers Joncourt Irène Montier Duval abandonnée là avec son sac Hermès rempli de billets de banque. Un peu contraint, beaucoup forcé par la belle emmerdeuse, il va la véhiculer de Paris à Lyon à Locarno et surtout tenter de la faire échapper à ses poursuivants : un ministre, la mafia coréenne…(et d'échapper lui-même à son beauf qui veut récupérer sa voiture). En effet, Irène a servi d’intermédiaire de séduction dans une vente d’armes !

    Que dire de cette course poursuite mollassonne survitaminée comme un épisode de Derrick qui fera sourire à peine et jamais rire ? La scène d’ouverture est un crève-cœur où Darry « place » sa mère dans une clinique chic et chère. Bulle Ogier ne se sort décidément plus de ces rôles de vieille dame un peu douce, un peu folle qui lui vont comme la maladie d’Alzheimer. Après ce démarrage, une révélation : Joey Starr, vraiment épatant dans une seule scène où tout l’écran lui appartient ! Il faut lancer un appel aux réalisateurs qui oseraient lui offrir un rôle à contre-emploi. Belle présence, belle diction, il est formidable ! Et puis, Nathalie et Edouard se rencontrent et ça marche. Leur fantaisie respective, l’énergie de l’une, la paresse de l’autre font merveille et puis rapidement pfffff, le soufflet retombe… Ils s’agitent à peine alors qu’ils ont la mort aux trousses, ils balancent leurs répliques qui semblent avoir été écrites, travaillées et retravaillées avec application, tellement que certaines sont répétées deux fois ! Allez, un ptit cadeau pour la route : « la politique ce sont des idées qui rencontrent des circonstances »… et on la bisse au cazou... Quelques seconds rôles viennent faire un petit numéro et le César revient à Mélanie Bernier (la pauvre !) contrainte de déverser des flots d’insultes et de mots très drôles (bites, couilles, zob… ah ah ah !) dès qu’elle est émue car elle est atteinte du syndrome Gilles de la Tourette ! A cette belle actrice aussi il y a urgence à lui offrir un rôle ! Un petit coup de Sinatra par ci « I got you under my skin », un petit coup de séduction de la part d’un acteur coréen très très très beau par là, un petit coup d’altermondialisme, des garde du corps armés et très très méchants … et puis hop le grand mystère, l’énigme sont résolus en 2 secondes par un tour de passe-passe non moins mystérieux et par le miracle d’une clé USB en croco Hermès ( !). Tous les acteurs sont debout sur un parking, certains trouvent l’amour, tout le monde est libre et content. J’ai RIEN compris. Cela dure 1 h 33 et ça m’a paru interminable !