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5 * Bof ! - Page 32

  • In the air de Jason Reitman *

    In the Air

    Ryan Bingham fait un joli métier : il est chargé d’annoncer le licenciement des salariés dans des entreprises qui n’ont pas le courage de le faire elles-mêmes. Sans attache familiale ou sentimentale, égoïste et forcément cynique, sa vie tient dans une valise qu’il emporte d’un bout à l’autre des Etats-Unis. Mais son objectif ultime est d’atteindre les 10 millions de miles qu’il peut capitaliser grâce à ses nombreux voyages et qui lui donnera droit à une énième golden card avec plein d’avantages dedans. Ce collectionneur puéril n’en est pas moins homme et au hasard d’une de ses escales il rencontre Alex une femme aussi surbookée que lui et qui comme lui passe énormément de temps dans les aéroports. Chacun des deux, persuadé d’avoir rencontré son double épicurien (on s’éclate au lit et au restau sans autres exigences) Ryan et Alex vont « caler » leurs emplois du temps pour s’envoyer en l’air d’un bout à l’autre du pays. Mais une complicité, peut-on parler d’attachement (le cynique se découvre parfois un cœur de midinette qui bat), va progressivement s’immiscer dans la relation… Vous me voyez arriver avec mes gros sabots ?

    Et ben, pas du tout… enfin, pas vraiment, pas tout à fait, pas comme ça, pas maintenant, oooooh, aaaaah !!!

    Moi qui pensais terminer la semaine et le mois en apothéose grâce à-qui-vous-vous-doutez, je n’irai pas par quatre chemins, ce film n’a d’aérien que son titre. Tout y est tellement patapouf et téléphoné qu’à chaque scène, je me disais « non… va quand même pas y avoir ça ??? »,

    et ben si,

    y’a !!!

    Les plus indulgents y verront peut-être (y voient ??) une critique acerbe du monde de l’entreprise, du monde en général et peut-être aussi les bouleversements des méthodes de travail générés par les nouveaux ( ???) moyens de communication (internet, web cam, vidéoconférence…). Mais tout cela est démontré avec une épaisseur tellement écrasante, dénuée de la moindre finesse, que bien que les pauvres licenciés défilent et crachent face caméra leur indignation et leur colère, jamais ils n'émeuvent, ne convainquent ou ne surprennent. On voit même le gros malabar d’abord agressif s’effondrer en larmes, et les répliques iront de « mais… euh… quand même… pourquoi… j’ai donné 18 ans de ma vie à cette boîte… » à « mais… qu’est-ce que je vais dire à ma femme/mes enfants… » à encore « mais… comment je vais retrouver du boulot à 57 ans ? »… jusqu’au très digne « je n’ai plus qu’à trouver un pont pour me jeter dans le vide » !!! Et j’en passe, il suffit de trouver le petit livre rouge de-l’employé-licencié-alors-qu’il-ne-s’y-attend-pas. Tout y est. Sinon, il y aura deux formules :

    • Le type (ou la fille) complètement effondré(e) et démotivé(e) à qui notre brillant Ryan/Georges trouvera les bonnes raisons/motivations de « rebondir »,
    • Le type (ou la fille) qui déstabilisera en une seule question pertinente l’apprentie « liquidateur » aux dents longues mais pas tant que ça, que notre vieux briscard Ryan/Georges a pris (contre son gré) en formation.

    C’est un peu court !

    Quant à la partie comédie sentimentale, elle réserve elle aussi son lot de défilés de scènes vues et revues ailleurs : le type seul, insensible au reste du monde (notre Georges) qui vit quasiment à l’hôtel et n’est chez lui que 20 jours par an (un appartement aussi « classe » et personnel qu’une chambre de Formule 1 pour bien enfoncer le clou du type sans ancrage), qui tient des discours sur la vie, la mort, les êtres, la famille je vous hais pouah beurck, les bienfaits de l’indépendance tout ça, la famille dudit type qui l’invitera quand même malgré son désintérêt de la famille au mariage d’une de ses sœurs, la sœur qui se fera PRESQUE larguée le jour du mariage alors qu’elle a déjà la robe meringuée sur elle et que ses demoiselles d’honneur en rose fushia lui tiennent la main et lui sèchent les larmes (que sinon son rimmel va foutre le camp)… mais finalement pas, parce que c’est notre Ryan/Georges (oui, oui celui qui est anti-mariage, anti-attachement tout ça !!!) qui va aller raisonner l'hésitant qui s'interroge en lui énumérant les bienfaits du mariage et de la famille Ricorée réunis… Je vous la fais courte. Mais on aura quand même droit aussi au couplet clamé par la petite en formation qui dit en gros que « t’es qu’un égoïste, tu refuses tout engagement, tu finiras seul comme un chien tu verras tiens ! ».

    L’interprétation, elle est au niveau. Qui est pour vous la plus mauvaise actrice de tous les temps ? Sarah Forestier; Keira Knightley ? Ben vous multipliez par 12 et vous obtenez Anna Kendrik. Vous aviez adoré Vera Farmiga dans « Les Infiltrés », « Esther », « Joshua » ? Comment ça vous ne connaissez pas Vera Farmiga ? Rassurez-vous vous allez la connaître, c’est une valeur sûre, elle a au moins 10 films à venir et vous ne risquez plus de ne pas la reconnaître, elle a décidé d’avoir 25 ans à tout jamais. Là, elle a commencé par les pommettes qui lui remontent (à peu près, on va pas chipoter) à la racine des cheveux. Et ici, elle est une working girl chaude à l’aspect glacial (son tailleur gris et ses chemisiers en satin (qui porte encore des chemisiers en satin ?) le démontrent, sauf en cas de soirée karaoké où elle porte une robe noire décolleté pigeonnant) qui mène les mecs à la baguette (même notre Georges), la preuve, elle s’habille la première le matin alors que monsieur somnole encore et lui lance grande classe, œil lubrique, sourire lascif « tu déposes le fric en sortant ».

    Que dire encore sur les hommes, les femmes, les gentils, les méchants, les vilains en pleine rédemption, les méchants qui culpabilisent, les arroseurs arrosés ??? Allez voir ce film et vous aurez TOUTES les réponses à vos interrogations existentielles et vous rentrerez chez vous faire des enfants pour ne pas finir malheureux comme les pierres, bien fait !

    Que manque t’il à ce film vous allez me dire ?

    Si, vous allez me le dire !!!

    D.I.E.U., il ne manque que lui.

    Même pas une petite prière pour le remercier de tous ses largesses ! Est-ce que Jason Reitman est un vrai américain ?

    Ah oui, au fait, y’a Notre George, nothing else. Ce type est PARFAIT (et vous avez compris, l’étoile est pour lui, pour lui seul... remplacez Georges par Gerard Butler (le tue-l'amour d'Hollywood) et vous obtenez °°°) !

  • Où sont passés les Morgan de Marc Lawrence *

    Où sont passés les Morgan ?

    Meryl et Paul, New-Yorkais surbookés à limousine et chauffeurs, sont en voie de séparation pour cause de tromperie de monsieur. Alors que Paul essaie de reconquérir Meryl par un dîner au restau (ah ces hommes, trop mignons !!!) et qu’il la raccompagne chez elle à pieds sous la pluie… ils sont témoins d’un meurtre. Pour échapper aux tueurs, ils deviennent candidats désignés au programme de protection des témoins et sont envoyés dans le Wyoming le temps que l’enquête soit résolue. Ils sont hébergés chez Clay et Emma chargés de les protéger et qui en profiteront pour leur faire comprendre, grâce à la vie au grand air que finalement ils sont faits l’un pour l’autre.

    Enième comédie sentimentale ? Oui et non car toujours rien de neuf sous le soleil,

    • des clichés,
    • des situations prévisibles,
    • des acteurs qui essaient d’être drôles,
    • des situations improbables,
    • une crise conjugale majeure résolue en 4 jours,
    • des amitiés à la vie/à la mort qui s’établissent dans le même laps record,
    • des ours (ou deux fois le même peut-être !!!),
    • des bouseux à Stetson, à 4X4, républicains armés, chasseurs,
    • la demeure des bouseux avec trophées de chasse accrochés au mur,
    • des bobos de la ville, démocrates, végétariens, joogers, militant de la défense des animaux mais qui n’en ont jamais vus la queue d'un,
    • un désir d’enfants,
    • une gamine (bouseuse) candidate à la « starac » tellement elle a du talent et dont on a envie de dévisser la tête dès qu’elle apparaît et qu’on a envie de voir agoniser à petit feu dans les pires souffrances dès qu’elle se met à chanter,
    • un grand-père bourru mais qui a du cœur,
    • un rodéo,
    • une soirée danses folkloriques…

    (complétez la liste si j’en ai oublié).

     

    Et des acteurs :

    • Hugh Grant, mauvais comme un cochon, caricature de Hugh Grant himself, grimaces non stop, clignements de paupières frénétiques, bégaiement, démarche courbée et hésitante… MAIS une façon assez inimitable de balancer des répliques à la mode flegme british plutôt drôle car inimitable ET une esquisse de tentative d’acter parfois touchante sur le mode sentimental…
    • Sarah Jessica Parker, hystérique, pas drôle, et son visage d’une longueur extravagante absolument irregardable je trouve, et des yeux tellement bleus et humides qu’on dirait toujours qu’il y a du truc bleu qui coule…
    • Mary Steenburgen-regardez-comme-je-suis-mince-et-belle-à-mon-âge, caricaturale aussi, démarche masculine MAIS psychologie fémine…
    • Sam Elliot désinvolte et complètement indifférent à tout ce qui se passe…

    Mais,

    •  des paysages de western du Wyoming à couper le souffle,
    • et UNE réplique drôle lorsque Meryl rencontre Emma (look de Calamity Jane, armée jusqu’aux dents) pour la première fois : « Oh my god(e) Sarah Palin ! ».
  • Agora d’Alejandro Amenabar (* ou ° je n’arrive pas à me décider !)

    AgoraAgora

    Dans les 300 (hou ha !) et des poussières après notre Seigneur Jésus-Christ, Hypathie est une jeune femme philosophe, mathématicienne et astronome qui dispense ses cours à de jeunes disciples admiratifs tout en continuant ses recherches sur le monde, la vie, les êtres, le cosmos. Un parmi ses élèves, Oreste est amoureux d’elle, ainsi que Davus son jeune esclave. Mais devant les portes de la Grande Bibliothèque d’Alexandrie la révolte gronde entre chrétiens, juifs et païens.

    Hypathie réussit à sauver quelques documents du saccage de la bibliothèque et parvient à échapper au massacre perpétré sur ses occupants. Les années passent, elle poursuit ses travaux avec ferveur et enthousiasme mais se trouve rattrapée (pour ne pas dire devancée) par l’obscurantisme qui s’est emparé de l’Egypte.

    Pensez donc, une femme intelligente et impie : c’est une sorcière !

    Rien de bien nouveau sous le soleil de Satan en somme !

    Pour trouver un avis plein de fièvre et d’intelligence, il faudra vous rendre chez Sandra, l’Hypathie des blogs ciné qui a eu le privilège et la chance de rencontrer Alejandro himself entre quatre z’yeux !

    Ici vous n’aurez qu’incompréhension, déception et « ridiculisation ». Il faut dire que rapidement, très très rapidement même je me suis dit « waouhhh ! les belles maquettes !!! avec des beaux personnages numériques qui courent dedans ! » jusqu’à ce que j’apprenne, ô surprise, qu’il s’agissait de vrais décors avec de vrais gens qui courent. Alors là, si les effets spéciaux se mettent à être plus vrais que la vérité, je suis mal barrée.

    Cela dit, regarder de belles images d’une jolie fille dans une belle bibliothèque avec un beau plafond dans une belle cité de Péplum avec toges, haillons, tongs, spartiates, coiffures zarbi et tutti frutti, ce n’est pas désagréable. Mais s’ennuyer au cinéma, j’ai toujours trouvé cela très très embêtant… ou être prise de fous rires quand ce qui se passe à l’écran est dramatique, c’est dramatique ! Avoir envie de chanter une chanson de Claude François quand au loin on aperçoit le phare d’Alexandrie qui fait naufrager les papillons de ma jeunesse, c’est pas bon signe.

    Pour ce qui m’aurait permis de mettre une étoile (mais que je me tâte vraiment), il y a le fait que ce film raconte un peu l’histoire d’Hypathie qui envisageait de prouver des choses qui avaient toutes les chances de la faire passer pour dangereuse ou folle telle que la terre ne serait pas plate ou ne serait pas le centre de l’univers… mais surtout dans un contexte et une époque qui entremêlent passion, pouvoir, ambition, extrémisme, superstition, fanatisme, beaucoup de bêtise et … de religion (même qu’on se croirait un peu/beaucoup de nos jours).

    Voir Hypathie (Rachel Weisz, idéale) faire ses démonstrations devant ses disciples ou seule dans son « labo » sont les meilleurs (mais trop rares) moments du film.

    Et puis, et surtout il y a la dernière scène suffocante, tragique et bouleversante où Hypathie tremblante et terrifiée, dans un regard de connivence s’abandonne une première et dernière fois dans les bras de Davus. C’est cette scène sublime et rien qu’elle qui me fait tant hésiter… et si le film avait été de ce niveau, j’aurais eu mon premier vertige de l’année.

    Hélas non, je n’ai pas eu et le reste est franchement étrange. Pourquoi choisir le Péplum pour nous parler de science, de religion et peut-être de féminisme ?

    C’est donc l’histoire d’une Epatite qui donne des leçons à des garçons Oreste, Amonbofis, Olympius, Sinesius, Coupobolus etc . En général, les garçons n’aiment pas que les filles soient plus fortes qu’eux. Là, ils tolèrent parce que la prof est drôlement jolie, pleine de science et d’humour à ses heures. D’ailleurs quand Oreste (nanmého, comme on dit si on blogue, d'où qu'il sort cet Oscar Isaac ??? Il voudrait pas faire concurrence à mon Gérard Butler dans le rôle convoité de l'acteur le plus figé dans une attitude inexpressive et impénétrable quand même ?) lui déclare son amour devant tout le monde en lui jouant de la cornemuse sans sac, elle lui offre en retour un tampax usagé. Oreste est vexé comme un pou mais Davus (l’esclave) va le ramasser parce qu’il aime bien, c'est bon pour sa collec'.

    Le vieux d’Epatite avant de se prendre un sale coup sur la calebasse qui va s’infecter plein écran, il joue au 4.21 en se tenant sur un coude au hammam où il n’y a que des hommes (mais que des moches, donc je ne vois pas l’intérêt).

    Pour se venger d’Epatite (et du coup du tampax), Oreste quand il sera grand deviendra préfet et la trahira, enfin, pas vraiment tout à fait, mais il la laissera bien tomber* .

    Quant à Davus, il découvrira qu’il croit en Dieu quand il va se mettre à faire des trucs de chrétiens comme donner son pain à plus pauvre que lui, faire des guilis sous les pieds d’Epatite, tenter de la violer et jeter des cailloux aux païens et aux juifs. De toute façon, à un moment ou à un autre tout le monde se jette des cailloux. C’est très brouillon, on ne sait pas toujours qui est qui… et ça donne envie de jeter des cailloux dans l’écran parfois. Quand ils ne jettent pas des cailloux, ils détruisent des statues comme celle de Sakapis qui trône devant la Bibliothèque.

    Et parfois aussi, en pleine bagarre, il y a de beaux dialogues :

    « i fait quoi ton Dieu charpentier hein chrétien ?

    - i prépare ton cercueil païen !

    - ouais ben tout ça c’est la faute aux juifs ! 

    - je boirai tout le Nil si tu n’me retiens pas !

    - et oh, doucement, on est les parabalani nous !

    - oui ben moi, j’ai plus d’appétit qu’un Barracuda.

    - Ba-rra-cu-da ???».

    Le monde est en mouvement. il y a des barques sur le Nil, des voiles sur les filles, ce soir je danse, danse, danse… Claude François avait tout bon.

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    *ne pas oublier de se méfier des mecs poilus en jupette !

    Ci-dessous : poilu(s) en jupette(s). 

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  • Esther de Jaume Collet-Serra *

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    Après avoir eu deux enfants dont une petite fille très mimi mais très muette et beaucoup sourde, porté un troisième enfant mort, fait une fausse couche sanglante qui donne des cauchemars, s’être mise à picoler, Kate reprend du poil de la bête et ce n’est pas grâce à sa psy culpabilisante bien comme il faut. Elle décide d’adopter (oui, la fausse couche a eu raison de sa nurserie intégrée), et John son mari choupinou (architecte comme il se doit) qui a donné un coup de canif dans le contrat il y a longtemps (mais faute avouée est pardonnée), est d’accord à 200 %.

    A l’orphelinat, le couple tombe en arrêt de stupéfaction devant Esther, jolie poupée intelligente, surdouée en dessin, en musique, très en avance sur tout pour son âge (9 ans), différente notamment dans sa façon très désuète de s’habiller et trop polie pour être crédible. Evidemment, Kate et John tombent dans le panneau. Heureusement, sinon y’aurait pas de film s’ils choisissaient Léa, moche, ordinaire et douée en rien…

    Esther est accueillie à bras ouverts par la petite sourde qui rêvait d’une sœur vivante et un peu moins bien par Daniel, le garçon de la famille qui voit tout de suite au premier coup d’œil que la Esther elle a grave something wrong qui tourne pas rond sous ses couettes comme c’est dit sur l’affiche ! Esther s’en fiche. Elle sait choisir ses alliés car Esther en plus de toutes ces aptitudes intellectuelles et de courtoisie, est manipulatrice et on sent bien qu’elle a un objectif… Bref, même si elle est totalement fêlée des pâtes, ce dont on s’aperçoit assez rapidement, ce n’est pas gratuit et nous ne saurons que très tard les raisons de son acharnement à être mauvaise. Car oui Esther est mauvaise comme une teigne galeuse et elle fait des choses que j’ai rarement vu faire par et à des enfants au cinéma. En vrai IRL, si, souvent !

    Esther a un sens précis à donner à sa vie et ce film mérite trois fois qu’on s’y attarde.

    1) le twist final est tellement « hénaurme » qu’il en devient fascinant et que je suppose qu’il faut être bien malin pour le découvrir. Le twist s’il est final n’est pas une danse qui fait mal au dos et où il faut se tortiller, c’est une révélation, un coup de théâtre J .

    2) Le suspens est suffisamment bien mené (malgré quelques longueurs et répétitions) pour ne pas s’ennuyer, ce qui est déjà un excellent point.

    3) L’interprétation de la petite Isabelle Fuhrman, tête d'ange puis tête de monstre la seconde suivante, est tellement fabuleuse qu’on peut véritablement se demander si elle n’est pas… non je ne dirai rien !

    Mais, il y a un mais et même plusieurs.

    Je rechigne toujours à voir ce genre de films d’épouvante/thriller/horreur alors qu’en fait d’autres films tels que « Inglorious Basterds » ou « Avatar » par exemple sont bien plus violents et sanglants que ce que j’ai vu là. Car si ce que Esther fait est absolument ignoble, injuste, révoltant et mûri dans un esprit totalement dérangé, la seule chose qui fasse sursauter sont : les coups de cymbales de la musique, une porte qui claque, la lumière qui s'allume ou s'éteint brusquement. Et ça, c’est insupportable et complètement ridicule.

    Quant au scénario qui fait qu’il faut tenir presque deux heures avant de démasquer la petite, il est tellement grossier qu’il en devient consternant. Malgré toutes les horreurs, et non des moindres, qui se passent en présence d’Esther et depuis qu’elle est dans cette famille, tout le monde s’acharne à lui trouver mille excuses. Et notamment le père dont le rôle pas enviable revient à Peter Sarsgaard de faire comme si la fillette était un ange et sa femme devenue une tarée. Quant à la psy… à part dire qu’elle est bonne à enfermer je ne vois rien d’autre pour sa défense.

    En résumé, cette chose se voit sans ennui, ce qui n'est déjà pas si mal mais sans affolement non plus.

  • Le dernier vol de Karim Dridi *

     

    Le Dernier volLe Dernier vol

    Sahara français 1933. Marie, aventurière et aviatrice amoureuse, débarque en plein désert dans son avion. Elle est à la recherche de l’homme qu’elle aime et qui s’est crashé quelques jours auparavant au-delà des montagnes du Ténéré. Elle rejoint un camp dirigé par un jeune colonel ambitieux et très respectueux de sa hiérarchie militaire. A ses côtés, le lieutenant Antoine Chavet en conflit avec la politique colonialiste française et très proche des touareg va aider la jeune femme à rechercher son homme. Ils vont quitter le camp et partir seuls dans une région où il n'est forcément pas simple de survivre.

    On est obligé de penser au romantiquissime « Patient anglais » : des militaires en sarouels, de beaux touareg qui portent de somptueux chèches aux beaux drapés bleu intense, une héroïne passionnée en veste saharienne, des chameaux, des tempêtes de sable, un soleil implacable, des crises de palud impitoyables… mais la comparaison s'arrête là car, au-delà de la perfection des décors et des tenues : rien. Le vide. L’histoire est portée sans conviction et comme nous pauvres spectateurs ne connaissons pas le Bill Lancaster que Marie recherche, on s’en fiche complètement un peu.

    Des dialogues insignifiants. Des personnages déprimés qui boudent ou qui pleurent. Et comme unique effet spécial, une alternance de plans fixes sur le désert monumental et sublime, de jour avec chaleur insupportable ou de nuit avec ciel étoilé, et sur le visage de Marion Cotillard qui quand elle ne boude pas, pleure. Et Guillaume qui joue le bel indifférent...

    Le film s’achève alors qu’il n’est pas fini et qu’il aurait pu commencer à devenir intéressant.

    On comprend que les deux tourteraux à la ville aient eu envie de re-faire un film ensemble, mais là franchement, à part des vacances au soleil, ils n'ont pas eu grand chose à nous proposer. Dommage.

    A voir pour les vues stupéfiantes de cette plage sans fin qu’est le désert et pour écouter la superbe musique du Trio Joubran. Est-ce ce qu'on demande à un film ?

  • Pas si simple de Nancy Meyers *

    Pas si simplePas si simplePas si simple

    Jake et Jane sont divorcés depuis 10 ans. Bien que Jake ait refait sa vie avec une femme beaucoup plus jeune que lui, les sentiments du couple semblent n’être qu’endormis. A l’occasion de la remise d’un diplôme d’un de leurs enfants bien arrosée, Jake et Jane « remettent le couvert » avec beaucoup d’enthousiasme et de plaisir(s) partagé(s). La question est : vont-ils revivre ensemble ? Ce n’est pas si simple.

    Si l’on passe outre le fait de l’absence totale de cinéma ici et que cette comédie sentimentale pour midinettes du troisième âge se déroule sur la côte ouest chez des richards qui n’ont qu’à se préoccuper de savoir « c’est quand le bonheur » ou « c’est quand qu’on baise » ? je dois dire que ça commence pas trop mal. Tout ça parce que le couple de divorcés n’est autre que Meryl Streep (formidable) et Alec Baldwyn (adorable, toujours prêt à retirer le bas...), qu’ils sont en pleine forme, drôles, plein de charme, qu’ils vont bien ensemble et qu’on ne souhaite qu’une chose, qu’ils se remettent à roucouler comme deux gamins sous la couette.

    Ajoutons, dans le rôle très très second du gendre traité comme une pièce rapportée dans cette famille « idéale », John Krasinki dont toutes les apparitions sont délicieuses, et on arrive à prendre pas mal de bon temps.

    On peut même, si on est de très très bonne humeur noter de ci de là quelques observations bien vues sur la différence entre les femmes qui viennent de vénus, les hommes de mars… les unes qui se cachent, les autres totalement impudiques, les unes qui enragent de vieillir et les autres qui se disent qu’il serait grand temps de repartir pour un tour de manège… Mais bon…

    Arrive l’erreur définitive de casting dont le film ne se relève pas : Steve Martin en séducteur. Imaginez un ringard lifté et bronzé aux cheveux blancs et la raie sur le côté qui part de dessus l’oreille… pouah ça fait froid dans le dos ! Ajoutez à cela quelques violons, trois moutards débiles (entre 20 et 28 ans) qui pleurnichent parce qu’ils ne se sont pas remis du divorce de leurs parents… et à partir de là, il faut endurer une heure interminable d'attermoiements, d'explications, de justifications jusqu’au dénouement pluvieux !

  • Arthur et la vengeance de Maltazard de Luc Besson *

    Arthur et la vengeance de MaltazardArthur et la vengeance de MaltazardArthur et la vengeance de Maltazard

    Arthur vit toujours parmi les humains, disons plutôt parmi des adultes inadaptés, mais peut parfois retourner au pays des Minimoys retrouver sa princesse Sélénia qui l'attend en languissant. A la date prévue et avec la complicité de son grand-père, de sa mère et de sa grand-mère il va traverser le passage secret pour retrouver ses amis. C'est précisément ce jour que choisit son père (le plus humain des humains...) pour rentrer en ville et Arthur est bien obligé de se plier à sa volonté. Mais il reçoit un appel au secours : les minimoys sont en danger. Il va donc braver les interdits et affronter de multiples dangers pour les secourir.

    Il y a du bon et du (beaucoup) moins bon dans cette deuxième aventure. J'avais beaucoup aimé la première car il y avait la surprise de découvrir un nouvel univers et de nouveaux personnages, Luc Besson prenait son temps pour installer son histoire et c'était vraiment bon. Cette fois évidemment l'effet de surprise ne peut plus jouer. Mais là où Luc  exagère c'est qu'il n'a fait de ce film qu'un épisode de transition, qu'il nous congédie brusquement par un "à suivre" alors qu'il n'a même pas fini de nous raconter cet épisode. Bien sûr, on ne doute pas que les Minimoys laissés sur place vont s'en sortir et que le vilain Maltazard ne va pas être à la fête sur terre... mais franchement, il ne se passe pas grand chose ici. On attend un semblant de scénario qui n'arrive jamais. Les séquences s'enchaînent. Il faut attendre un temps infini avant de retrouver Sélénia, une vraie bombe absolument craquante, et j'ai toujours envie de fiche des claques à Mia Farrow.

    Par contre, c'est très beau, enfin, moi j'adore, la symphonie et l'explosion de couleurs, la lune la nuit, les bestioles qui font pas peur (je déteste les insectes IRL), et surtout Sélénia. Donc j'irai sans doute voir la suite mais franchement comme disait ma grand-mère "quand y'a d'l'abus, y'a d'l'excès".

    Quant à l'incontournable Freddie Highmore on se demande comment il va pouvoir poursuivre l'aventure car il grandit le bougre et pas en grâce je trouve. Il a squatté tous les films où un moutard à l'air ahuri, aux cheveux hirsutes et aux oreilles décolées était nécessaire... mais là, il a 17 ans au moment où je vous parle. Il va finir par avoir atteint l'âge limite pour courir dans les pâturages. Cela dit, sa Sélénia a mille ans, donc, je dis n'imp' en fait.

  • PERSÉCUTION de Patrice Chéreau *

     PersécutionPersécution

    Souvenez-vous, si, souvenez-vous j’ai vu ce film il y a quelques mois en présence de l’équipe du film  à la Mostra de Venise où il était en compétition ! ça y est vous y êtes ? Même que je n'avais pas encore mon super appareil qui fera plus tard de belles photos de Clint...

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    Je n’en avais pas parlé car Chéreau fait partie de gens que j’aime. Et je déteste dire que les gens que j’aime me déçoivent. Or, il l’a fait une fois encore, après « Intimité », après « Gabrielle », je crois que Patrice et moi, on ne se comprend plus du tout.

    Pourtant ça commence très fort et très bien par une scène sidérante, qui va vite, dans le métro. On suit et on a envie de suivre cet homme dont on ne sait rien. Qui ressemble à un ouvrier. C’est Daniel, il retape des appartements immenses et tout cassés. Et puis, un homme inconnu s’introduit sur le chantier où Daniel dort, sans explication. On prend peur. Daniel le chasse, mais l’homme revient et persécute Daniel. Cet homme lui avoue son amour mais Daniel n’en veut pas.

    Il aime Sonia qui s’absente beaucoup pour son travail. Il la fuit, la rejette, l’attend. Elle lui manque. Quand elle revient, il l’ignore. Sonia aime Daniel. Elle est compréhensive, attentive mais se sent aussi persécutée par les exigences considérables et l’insatifaction permanente, maladive de Daniel. Et ce dernier commence à comprendre que cet homme qui le harcèle est un peu comme son double et qu’il agit de la même manière envers la femme qu’il aime, exigeant toujours plus.

    Au travers de ce couple incapable de s’aimer, ou d’aimer, chacun préférant chez l’autre son absence, voilà Chéreau qui replonge dans ses pires travers, des flots incessants de dialogues hurlés, une violence qui s’affiche parfois, une théâtralité, une hystérie, les corps nus qui s’expriment comme ils peuvent…

    Et pourtant, il y a de ci de là, de beaux moments malheureusement étouffés par une histoire qui finit par être grotesque d’invraisemblance et parfois même risible. Des adultes même passionnés ne sont pas obligés de s’infliger et de nous infliger ça.

    Romain Duris est formidable. Jean-Hugues Anglade aussi. J'ai trouvé Charlotte terne...

    On rêve pour Patrice Chéreau d’un amour sincère, idéal et apaisé.

  • Limits of control de Jim Jarmush *

    The Limits of Control

    Par un beau matin de fumette alcoolisée, Jimmy Jim s'est réveillé et s'est dit : "tiens mozeurfokeur, il me reste de la pelloche, et si je faisais un film ?" Alors bon, avoir de la pellicule, une caméra posée par terre pour faire des plans pas évidents, des potes disponibles pour venir faire un ptit numéro, de jolis endroits à filmer, une très belle musique électro et volatile suffit-il à faire un film ? Je dirai non, mais je peux comprendre que certains parlent d'ennui et d'autre d'hypnose. La première heure passée, le comique de répétition n'a plus agi sur moi et je me disais "finissons-en ou j'bouffe le klebs !".

    Un homme très mystérieux avec un costume bleu et une chemise mauve (bonjour l'assortiment de couleurs !) et une expression unique en guise de visage retrouve deux autres types dans un aéroport qui lui disent des phrases étranges, genre  "tu suivras le violon" et lui donnent une boîte d'allumettes.

    Puis les deux plus grands se jettent dans les bras l'un de l'autre et tronche de cake prend l'avion. Dans l'avion il ouvre la boîte d'allumettes et bouffe le petit papier blanc plié en quatre qu'était dedans.

    Arrivé en Espagne, il fait son taï chi, se couche tout habillé, se lève sans se laver, va au musée. Comme il regarde qu'un tableau à la fois, il y retourne le jour suivant. Il voit un violon, mais c'est pas le bon. Il commande deux expressos dans deux tasses séparées. Le garçon lui amène un double expresso. ça l'énerve.

    Un type avec un violon s'assied. "Tu parles pas spingouin ? ", "Non" qui dit avec la tête. L'autre lui baragouine des trucs sur un sujet et lui donne une boîte d'allumettes. L'homme étrange bouffe le papier qui est dans la boîte. Et va au musée voir un tableau. La routine.
    Il rentre le soir. Oh y'a une fille moche avec une grande bouche, des lunettes de secrétaire de porno et des seins disproportionnés dans son lit ! Elle a pas de vêtement du tout et elle lui dit "tu l'aimes mon cul... on jouerait pas à la poutre de Bamako ?". "Jamais pendant le service " qui dit. Alors ils dorment comme frère et soeur.

    Le lendemain, il se lave pas, il va au musée voir un tableau, il fait son Taï Chi... tout ça. Il revient chez lui et la fille avec sa grande bouche étou a mis un imper en plastique et rien en dessous. Elle dit "tu l'aimes mon imper en plastique transparent sans rien en dessous". Ouais, on voit qu'il aime bien, mais pas touche à la femme blanche ? Il préfère les chinoises je parie ! Alors pour passer ses nerfs, il casse son portable. "Han ? t'aimes pas les portables" qu'elle dit. Mais lui il répond jamais, il fait genre j'ai le rôle du type mystérieux. Du coup la fille, elle lui donne une boîte d'allumettes. Et il bouffe le papier.

    Il voit Tilda Swinton déguisée en pouffe qui lui parle cinéma. Elle lui donne une boîte d'allumettes. Elle lui dit qu'il devra suivre le pain et la guitare viendra. Il bouffe le papier. Il boit un café. Il fait son taï chi. Il prend le train et... Première péripétie :

    IL CHANGE DE COSTUME !

    Dans le train. Il fait son taï chi. Il boit des cafés. Il voit une fille bridée. Il la suit. Elle lui donne une boîte d'allumettes. Mais avant de bouffer le papier blanc qu'est dedans, il l'écoute. Elle aime la science. Et... deuxième rebondissement :

    IL SOURIT

    Il voit une guitare qui vient à lui. Il commande rien. Il veut deux cafés. Il parle pas espagnol. C'est pas la bonne guitare. Y'a pas le pain. Pas fou. Trop fort. Il fait son taï chi. Y'a pas de musée à Séville ou quoi ? Mais après i trouve un mec avec une guitare c'est Elephant Man qui lui donne une boîte d'allumettes. Il bouffe le papier blanc et hop... troisième cascade :

    IL PREND LA GUITARE.

    En plus de la boîte d'allumettes. C'est trop un fou ce mec ou quoi ?

    Faut qu'il trouve un mexicain. Gael Garcia Benal arrive en voiture (je dis pas tout de suite qui c'est qui conduit la voiture), ça tombe bien il fera le rôle du mexicain. J'ai toujours cru qu'il était spingouin moi. J'y connais vraiment queud en cinéma. Tu parles pas espagnol ? Non. Gael lui donne sa boîte d'allumettes. Mais il préfère la bouffer quand il est tout seul. On a sa fierté. Et il sort un portable. Comment c'est trop un rebelle lui. "No mobil" qui gueule l'autre (ça veut dire "pas de portable"). Il fait son taï chi, ça calme.

    Il monte dans la voiture. C'est Hiam Abbass qui conduit. Elle lui dit un truc en arabe. Sûrement : "vous parlez pas espagnol ?". Elle lui donne...

    loupé !

    Des clés.  ah ah ah j'vous ai bien eus !

    Il trouve la fille avec la grande bouche. Il lui met un drap sur elle. Toujours à poil. Elle va finir par prendre froid. Quoique là, on s'en fout, c'est la dernière boîte d'allumettes. Il bouffe le papier blanc et il va trouver Bill Murray. Mais bon. Avant il fait un peu de taï chi, mais on voit que c'est une nouvelle race de taï chi. C'est une sorte toute énervée, comme pour s'entraîner.
    Après il reprend l'avion. Il met un jogging vert.

    Fin.