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5 * Bof ! - Page 30

  • LE PREMIER QUI L'A DIT de Ferzan Ozpetek *

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    Tommaso annonce à son frère Antonio que lors du prochain repas il va révéler à toute la famille qu'il n'a jamais fait d'études d'économie mais de littérature, qu'il souhaite vivre de sa plume et non participer à l'entreprise familiale de fabrication de pâtes, mais surtout qu'il est homosexuel. Or, Antonio profite du même repas pour chiper le coming-out de son frère et avouer son homosexualité. Devant la stupéfaction générale et surtout la réaction de leur père qui fait une crise cardiaque, Tommaso décide de tenter de rentrer dans le rang et de continuer à cacher ses secrets...
    Je dis bien "avouer son homosexualité" car chez les bourgeois/beaufs elle est encore vécue et considérée comme une tare voire une maladie dont éventuellement on peut guérir. D'ailleurs le père (INSUPPORTABLE acteur dont je ne cherche même pas le nom, autre chose à faire !) renie son fils aîné et concentre dès lors toutes ses attentes sur l'autre, Tommaso.
    La salle a beaucoup ri, pas moi. Pourtant, je vous assure, j'aime rire mais je trouve que le réalisateur hésite beaucoup, trop et souvent entre le rire et la gravité et il me semble que la deuxième solution aurait été plus judicieuse. Non pas que ce thème ne puisse être traité sur un mode léger, au contraire, mais le réalisateur est beaucoup plus à l'aise quand les choses deviennent graves. L'acteur Riccardo Scamarcio aussi d'ailleurs, qui a beau faire tout ce qu'il peut pour jouer au foot en levant les bras comme une fofolle, ou danser devant sa glace en agitant le bassin est beaucoup plus convaincant lorsqu'il regarde la jolie fille qui tombe amoureuse de lui et le fait douter un temps (il me semble...) que lorsqu'il retrouve son "fiancé". Je trouve d'ailleurs les retrouvailles assez lamentables.
    Les scènes interminables et répétitives où le père (je vous ai dit que l'acteur était insupportable ?) sanglote, pleurniche et se désole sur la "maladie" de son fils, mais surtout sur la honte qui se répercute sur sa famille. Celles où il rit bêtement pendant un quart d'heure pour tenter de cacher son désespoir et simuler qu'il vit une relation de complicité avec son fils cadet. Celles encore où les copains de Tomasso (trois folles auxquelles il ne manque que le rouge à lèvres et les plumes) débarquent et essaient de cacher leurs préoccupations (quel t-shirt vais-je porter ? ai-je grossi ? etc...), leurs gestes efféminés et leurs voix de fausset... m'ont consternée.
    Cependant quelques moments m'ont énormément touchée : un enterrement où souvent les membres d'une famille se retrouvent, une mariée qui essaie d'échapper à un mariage et puis surtout l'Italie... la langue italienne et la ville de Lecce, véritable musée dans la campagne...

  • PREDATORS de Nimrod Antal *

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    7 couillus et une pépète armés jusqu'au fond des yeux sont parachutés de nulle part et séparément sur une planète étrangère et hostile. Il y a Royce (Adrien Brody), un mercenaire qui saura rapidement tout sur tout, qui l'aime le suive et tutti frutti, Isabelle (Alice Braga, bof !) une israëlienne surentraînée, un toubib intello à lunettes (ChrisTopher Grace, joli), un latino (Danny Trejo) qui fricotait avec le cartel de Médelin, un condamné à mort violeur récidiviste qui aimerait bien recommencer dès que possible, un noir qui a égorgé en Afrique, un russe qu'en a bavé en Tchétchénie, un japonais en costume cravate yakusa-samouraï-kamikaze, et un peu plus tard un barjo rescapé (Laurence Fishburne, ridicule le temps de fredonner la Chevauchée des Vaches Qui Rient et de nous rappeller qu'il était tout jeunot sur le rafiot in "Apocalypse now") !
    Après qu'ils se soient regardés avec des yeux plein de doute et de méfiance, ils décident de faire munitions communes car ils s'aperçoivent qu'ils sont tous là grâce à LEUR point commun (ATTENTION-WARNING-JE SPOILE), ce sont tous des pourris de la caisse prêts à tuer père et mère pour jouer de la gachette sur tout ce qui remue. Ils ont donc été choisis (là j'ai dû roupiller car je n'ai pas compris par qui !) pour servir de plats de résistance à des aliens MDR affamés qui ressemblent comme deux horreurs aux urukaïs de la Terre du Milieu.
    Je reconnais que c'est le premier Predator de toute ma vie et que la première demi-heure où on ne sait rien de qui est qui, de où ils sont et de qui les attaquent n'est pas déplaisante du tout. D'autant que le réalisateur ne se sert pas des coups de cymbales d'un orchestre tapageur ni plus tard de jets d'hémoglobines pour nous faire sursauter, et c'est tant mieux. La jungle asphyxiante et l'incompréhension des personnages sont bien suffisantes à installer un climat.
    Evidemment, à partir du moment où les vilaines bestioles apparaissent et que l'équipe se fait décîmer (jouons : à votre avis dans quel ordre ?) un à un, c'est beaucoup plus ronronnant. Dommage.

  • CLEVELAND CONTRE WALL STREET de Jean-Stéphane Bron * - Festival Paris Cinéma

    FILM EN COMPETITION - FRANCE

    Les habitants de la ville de Cleveland sont frappés depuis plusieurs années par des saisies, expulsions, ventes aux enchères de leurs maisons parce qu'ils ne parviennent plus à rembourser les crédits qu'ils ont contractés. Les quartiers défavorisés à l'Est de la ville sont particulièrement touchés car ils semblent avoir été victimes d'une vente massive de subprimes censés résoudre leurs problèmes ce qui n'a évidemment fait que les engloutir davantage compte tenu des taux de ces crédits.

    La forme et le fond de ce documentaire en forme de fiction sont intéressants. Le résultat est décevant. Le réalisateur a organisé un procès de la Ville de Cleveland contre Wall Street. Ce procès n'a jamais eu lieu mais l'originalité très séduisante du projet consiste à faire "jouer" tous les rôles par de véritables victimes de subprimes, de véritables avocats etc...

    La possibilité pour ces victimes d'obtenir un espace de parole est indéniable. So what pour eux ? Et moi qui pensais me perdre dans les méandres économico-banco-politico-financiers auxquels je n'aurais évidemment rien compris, me suis finalement retrouvée devant une espèce d'émission de télé réelle où l'on ne nous dit rien d'autre que les pauvres sont pauvres, les riches sont riches et de plus en plus. Le monde est cruel et injuste et Obama ne tient pas ses promesses. Chaque scène de tribunal nous dévoilant les quartiers dévastés de la ville sur une pianistique musique classique... Simpliste.

  • MUNDANE HISTORY de Anocha Suwichakornpong*

    Film en compétition - Thaïlande

    Ake est un jeune homme qui vit cloué dans un lit médicalisé, paralysé suite à un accident de circulation. Il vit seul chez son père très riche avec qui il n'échange absolument rien et est entouré de pas mal d'employés qui s'occupent de lui. D'abord hostile au nouvel infirmier qui l'aide dans le moindre geste du quotidien il va peu à peu parvenir à lui parler et à l'écouter ce qui améliorera un peu ses conditions de vie.

    Je suis totalement restée en dehors de ce film hermétique qui pourtant commençait bien avec une musique (seul élément irréprochable du film selon moi !) qui s'amplifie et installe un climat à la fois angoissant et mystérieux qui hélas disparaît comme il a commencé. C'est d'ailleurs à trois reprises, grâce à cette musique enivrante que mon intérêt a été ravivé mais pas durablement.

    Ce film a été desservi par plusieurs raisons. D'abord et étonnamment par sa réalisatrice qui avant la projection nous signale que le film n'est pas linéaire et que peut-être on aura du mal à le comprendre... Merci, le montage est limpide ! Et puis par son acteur principal qui évidemment est cloué dans un lit mais est particulièrement inexpressif sauf dans son bain...

    Pour le reste, des images volatiles du cosmos, des explications scientifiques sur le pourquoi du comment de la disparition des étoiles et des super nova et un accouchement par césarienne en temps réel et plein écran... Bon, soit ! Désolée.

  • L'ILLUSIONNISTE de Sylvain Chomet *

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    A la fin des années 50 le numéro d'un vieil illusionniste n'obtient plus que de maigres applaudissements polis dans les salles parisiennes. Le spectacle est alors assuré par un groupe de jeunes musiciens qui font se déchaîner les fans. L'illusionniste se rend alors à Londres où se posera le même problème. Il finira par échouer en Ecosse dans un pub où il rencontrera Alice, une jeune fille qui sert de bonne à tout faire. Ensemble ils vivront dans la petite chambre d'un hôtel où se côtoient des artistes traditionnels jongleurs, acrobates, un ventriloque et sa marionnette, tous plus ou moins au bord du désespoir.
    On peut dire que ma déception est à la hauteur de mon attente et malgré la durée du film qui est d'une heure vingt le temps m'a semblé incroyablement long. Sur un scénario inachevé de Tati (le personnage principal se nomme d'ailleurs Tatischeff le véritable nom du grand Jacques), Sylvain Chomet nous conte l'histoire de cet artiste vieillissant qui crève de solitude et de tristesse mais qui ne démord pas de son numéro poussiéreux qu'il ne renouvelle pas.
    Sa rencontre avec la petite Alice, petite Cendrillon oubliée qui va s'émerveiller des lumières de la ville, démarrait plutôt bien. Et puis, pschitt, à aucun moment je n'ai été émue, touchée. Pourquoi son seul souci devient-il de ne plus se préoccuper que d'avoir une belle robe, de belles chaussures, un beau manteau ? Alors que l'Illusionniste va travailler jour et nuit pout tenter de la combler de cadeaux, elle ne verra rien de l'isolement du vieil homme. Elle se comportera même de la même façon méprisante qu'elle fut traitée lorsqu'elle croisera sans la voir une jeune paysanne qui débarque à la ville.
    Non seulement, je n'ai pas compris mais je n'ai été ni sensible, ni bouleversée par les difficultés et le désespoir des personnages. Je me suis même demandée à un moment à qui pouvait bien s'adresser ce film ? Une spécialiste m'a dit : "à la famille Tati", et à la fin du film il y a effectivement cette dédicace "à Sophie Tatischeff"... Pour moi, ce film est gentil et mignon, rien de plus. Désolée.
    Par contre, ce qui est indéniable et qui m'a maintenue éveillée tout le temps c'est la beauté du dessin, des décors et des paysages et qui m'a réellement donné envie de me rendre à la Galerie Arludik lorsque je serai à Paris (ah oui, rappelez-moi que je dois vous raconter/annoncer où je serai bientôt !) qui propose une exposition du 15 juin au 28 août  des dessins originaux de Sylvain Chomet.
    La galerie se situe aux 12-14 rue Saint-Louis en l'Île, 75004 PARIS.

  • SALLE N°6 TCHEKOV de Karen Shakhnazarov, Aleksandr Gornovsky *

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    Dans cet hôpital psychiatrique russe, la Salle N° 6 est réservée aux fous incurables. Le docteur Raguine dirige l'établissement, mais désabusé et scandalisé par cette "salle", il se laisse peu à peu "séduire" par un patient atypique, Gromov qui développe un discours spirituel et métaphysique. Observé par ses collègues inquiets et notamment par le jeune médecin Hobotov qui rêve de prendre sa place, Raguine se fait piéger et enfermer à son tour dans la salle n° 6.

    Je n'ai pas lu la nouvelle de Tchékov dont est tiré le film mais je sais que le réalisateur en a conservé les dialogues prouvant ainsi la modernité de l'écrivain. Mais la déception est à la hauteur de mon attente, de mon désir et mon acharnement à voir ce film qui fut un projet longuement mûri et longtemps empêché (puisque Marcello Mastroianni était pressenti pour interpréter le médecin... et on se prend à rêver ce qu'il en aurait fait). Pourtant il y a quelques scènes qui élèvent l'ensemble, quelques moments fabuleux comme ce réveillon où les hommes et les femmes ont exceptionnellement le droit et l'occasion de partager un moment ensemble et de danser. Mais...

    Le réalisateur brouille les pistes dès le départ en choisissant de traiter son film sur le principe du documentaire en filmant de vrais et de faux malades/acteurs, face caméra dans le style interview.

    Mais la limite tient au fait qu'on ne comprend plus de quoi il s'agit : une loghorrée parfois lassante sur le sens de la vie, une accusation du système de soins psychiatriques en russie, une analyse de la limite entre la folie et la raison ! Et puis le goufre qui s'installe dans l'interprétation entre Vladimir Ilyn qui tient le rôle essentiel de Raguine mais dont le "jeu" très restreint et sa tête de Droopy triste est loin de convaincre, alors que face à lui Alexey Vertkov qui interprète Gromov est intense et vraisemblable avec son visage inquiet et son discours intelligent qui fait vraiment douter des raisons de sa présence dans ce lieu.

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    N'oubliez pas qu'aujourd'hui sort le beau film de Romain Goupil :

    LES MAINS EN L'AIR

    (voir ma note ici) 

    et que vous devez pouvez le voir avec vos enfants.

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  • COPIE CONFORME de Abbas Kiarostami *

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    James Miller est un écrivain britannique qui donne une conférence à Florence (Italie) à propos de son dernier ouvrage qui évoque les relations entre l'original et la copie d'une oeuvre d'art. A l'issue de la causerie il retrouve une française qui vit à Florence et tient un magasin d'art. Elle n'a pu assister en totalité à la conférence à cause de son sale moutard qui tapait du pied parce qu'il voulait son hamburger avec double frite et ketchup ! L'homme et la femme se rendent à Lucignano, petit village comme la Toscane en recèle tant et devant lequel on ne peut que tomber foudroyé d'amour. Regardez :
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    Il s'agirait donc de distinguer l'original de la copie en s'interrogeant doctement devant un tableau et s'extasiant dans tel musée qui dévoile depuis deux siècles une oeuvre qui n'est en fait que sa copie ! Mais alors, on nous spolie ? Et si la copie était plus "belle", plus vraie, plus tout ce que vous voulez que l'original ? Et si le véritable original de la Joconde (pour parler d'un tableau que tout le monde connaît) était en fait Mona Lisa elle-même ? C'est-à-dire la personne ! Celle qui s'appelle Mona Lisa, hein ? ça vous la coupe sévère là non ? Et comme ici il s'agit d'un film, oeuvre du 7ème art, comment distinguer la réalité de la fiction ? Est-ce que l'une dépasse ou rattrape l'autre ?
    S'il faut faire une dissertation je pourrais commencer par affirmer que "l’œuvre est dans le regard de celui qui la contemple" mais aussi qu'il n'existe rien qui "entende" autant de conneries bêtises qu'une oeuvre d'art et ajouter que ceux qui la contemplent feraient souvent mieux de se taire. Mais ce serait vraiment dommage car l'un de mes grands plaisirs dans un musée est bien d'écouter les commentaires pédants érudits des contemplateurs. Et ce film est l'illustration suprême de ces bavardages pontifiants mais ô combien hilarants. Sauf que m'ennuyer au cinéma est beaucoup moins plaisant que m'extasier devant la prétention, et me désoler de mon ignorance sans doute mais peu importe.
    A quoi donc tient que j'aie trouvé ce film absolument assommant ? Pas à la caméra amoureuse de Monsieur Kiarostami ni à la Toscane en tout cas. Et puis les comédiens sont très beaux. Juliette Binoche est en effet plus belle que jamais, bien coiffée/décoiffée, bien (dé)maquillée, vêtue d'une robe en soie et d'un soutien-gorge très visible qui aura un rôle primordial..., elle est toujours championne du monde toute catégorie pour passer du rire aux larmes dans le même plan. Et William Schimell, chanteur d'opéra de son état, dont c'est le premier film, a beaucoup de prestance et énormément de culot pour passer son temps à repousser consciencieusement Juliette.
    Mais ça ne tient pas la route, je n'y ai pas cru. Tout sonne faux dès leur première rencontre. Dans la première partie du film, l'homme et la femme sont censés ne pas se connaître mais ils partent ensemble en voiture (Abbas, champion du monde palmé des films en voiture) et je n'ai jamais vu deux adultes consentants être autant agacés par la présence, les remarques et les répliques de l'autre.
    Dans la seconde partie, à la suite d'un malentendu, une serveuse de café les prend pour mari et femme. Ils ne démentent pas et se mettent à jouer le rôle d'un couple vieux de 15 ans qui a mille choses à se reprocher. S'ensuit une scène de ménage interminable où l'on se demande comment l'un et l'autre peut "encaisser" ce que l'autre lui dit sans le planter là sans autre forme de procès. Au milieu de cette querelle parfois surgissent des jacasseries autour de tel tableau ou telle statue au milieu d'une place.
    Que le couple de la première partie ne finisse pas dans le même lit me paraît très sage, que le second se sépare, plus avisé encore.
    Quant à Juliette, si belle... il m'a semblé pour la toute première fois qu'elle "récitait" son texte et qu'elle était atteinte des mêmes tics et rictus insupportables isabellhupperiens. A surveiller.
    Mais je ne voudrais pas vous détourner d'un film devant lequel beaucoup s'extasie et je vous livre ci-dessous l'avis éclairé de Didier Péron de Libération (c'est du miel !!!) :
    "Le babillage n'est probablement qu'un leurre pour dresser soudain dans le vide démeublé d'une fin d'après-midi le bilan moral des expériences et des émotions encloses dans le seul réceptacle mystérieux des visages que la caméra du cinéaste ne quitte presque jamais du regard une vérité immortelle se fait jour et, sans phrase ni pitié, nous transperce le coeur".
    Il n'est pas interdit de rire.

  • LES AVENTURES D'ADELE BLANC SEC de Luc Besson *

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    En 1912 (date très importante pour la toute dernière image du film...) Adèle Blanc-Sec est une journaliste écrivain aventurière qui n'en fait qu'à sa tête et tient d'ailleurs tête à tout le monde. Elle se sent responsable du coma dans lequel sa soeur est plongée depuis plusieurs années et cherche à réanimer un médecin Egyptien embaumé qui aurait la possibilité de la sauver. De Paris aux Pyramides, Adèle va vivre mille aventures périlleuses, rencontrer Ramsès II et sa suite, être confrontée à la police, au Président de la République et aussi à un ptérodactyle vieux de plusieurs millions d'années dont l'oeuf à éclos au Jardin des Plantes et qui terrorise la capitale...

    Je ne voudrais pas propager une rumeur fâcheuse mais je crains de pouvoir affirmer qu'on a définitivement "perdu" Luc Besson. Où est le temps où il nous offrait une héroïne aussi touchante que perdue et sanguinaire ? Sa Nikita dont j'aurais tant aimé avoir des nouvelles ! Même si Louise Bourgoin a exactement les mêmes intonations de voix (je trouve), elle n'est pas Anne Parillaud qui avait trouvé le rôle de sa vie et son Adèle, si elle s'agite beaucoup, prend des bains en fumant des clopes, se montre charmeuse quand ça l'arrange, elle est antipathique, invariablement de mauvais poil, point barre.

    Le pognon se voit sur l'écran certes, et même si l'on sent qu'hélas, trente six mille fois hélas, Luc Besson rêve de faire voler son ptérodactyle en 3D et nous le propulser en pleine figure, les scènes parisiennes sont totalement copiées/collés sur l'ambiance des films de Jean-Pierre Jeunet et l'expédition dans le désert et le tombeau égyptien un hommage, une réincarnation, un avatar (???) des aventures d'Indiana Jones.

    Je n'ai pas lu la BD donc je ne peux parler de la fidélité ou non aux albums de Tardi, qui me semblait néanmois ravi de l'adaptation lors d'une interview. En ce qui me concerne il manque juste, de l'humour (je n'ai jamais esquissé le moindre sourire aux réparties des uns et des autres, au comique de répétition (le commissaire ne parvient pas à prononcer ptérodactyle) et surtout, surtout,  je le répète, un personnage sympathique. Le summum étant atteint lorsqu'Adèle/Louise dit aimer sa soeur plus que tout, qu'elle est son ange et j'en passe... mais lorsqu'elles sont en présence lors d'un flash-back, on a franchement l'impression qu'elle voudrait lui arracher un oeil, les cheveux, les dents... Il faut dire que je trouve (moi aussi) Laure de Clermont-Tonnerre (la soeur) beaucoup plus jolie effectivement et bien meilleure actrice que Louise. Pardon aux fans.

    Vous pouvez toujours (comme moi) vous amuser à reconnaître les acteurs sous les maquillages !

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  • NINE de Rob Marshall *

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    Guido Contini est le plus grand réalisateur de sa génération en Italie. On l'appelle "Maestro", c'est la preuve. Tout est en place pour son prochain film au titre ambitieux "Italia" : les décors, les costumes, le financement, les acteurs... Le tournage doit débuter dans 10 jours. Le problème c'est que Guido est à court d'idée, d'inspiration et d'envie, et qu'il n'a pas encore écrit la moindre ligne du scenario. Pressé de toute part, hypocondriaque et en proie à de véritables crises de panique, il se réfugie dans un palace proche de Rome pour tenter de faire le point. Le fantôme de sa mère (Sophia Loren, fantasmatique) revient parfois tenter de le rassurer. Hommes à femmes, adulé et immature Guido est également tiraillé entre son épouse Luisa, sa maîtresse Carla, son actrice fétiche Claudia, son amie et costumière Lily et deux autres filles qui ne servent à rien, auprès de qui il cherche un soutien permanent
    Ce "Nine" a trois atouts : Daniel Day-Lewis, les scènes chantées/dansées et Daniel Day-Lewis. Point. En dehors de cela, rien. Il s'agit donc d'un enchaînement de numéros chantés et dansés par les comédiens eux-mêmes et c'est ce qui en fait tout le sel car ils font tous cela très très bien, même si aucune chanson ne reste en tête à la fin de la projection. Pour donner un semblant de liant à l'ensemble, Guido rêve et imagine chacune des femmes de sa vie dans un numéro de cabaret. Les chorégraphies sont pour la plupart bouillonnantes voire frénétiques ce qui donne une énergie réjouissante qui retombe à chaque fois.
    Parlons donc des numéros. Penelope Cruz, la maîtresse très amoureuse et prête à tout, hérite de la partie la plus hot qui devrait réjouir les garçons. Judi Dench comme toujours grande classe assure en titi parisien meneuse de cabaret. Marion Cotillard se débrouille mieux que bien dans ses deux scènes chantées. Elle est aussi très convaincante en femme trompée qui se lasse peu à peu des mensonges de son mari. Elle est d'ailleurs la seule à avoir un vrai rôle consistant. Mais il est grand temps qu'elle trouve des rôles à sa mesure, sinon elle va finir par se lasser. Je ne sais pas moi, mère de famille, serial killeuse. Cette fille a du talent, qu'elle cesse de pleurer ! Nicole Kidman chante bien, on le sait... mais elle frôle le ridicule dans sa scène de star amoureuse qui renonce aux paillettes (le jet de perruque : un grand moment !). J'ai cru qu'elle allait nous refaire le "Marceeellllllo.... commmme... hiiiiirrrr !"... mais manifestement, dans la fontaine Piazza Navona, elle a pas pied. Ouf.
    Je ne vous parle ni de Kate Hudson ni de Fergie (jamais entendu parler), je suppose qu'il n'y avait pas d'actrice disponible !
    Mais évidemment, Daniel Day-Lewis, même si on se demande un peu ce qu'il fait là, est parfait en super star mégalo, capricieux, bluffeur, ironique mais finalement seul et paumé ! En outre, il est plus beau et souriant, oui vous avez bien lu SOURIANT, que jamais, ce qui n'est vraiment pas rien !