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5 * Bof ! - Page 29

  • DERNIER ETAGE GAUCHE GAUCHE de Angelo Cianci *

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    François Echeveria huissier de justice se rend au domicile de Mohand Atelhadj pour y pratiquer une saisie entouré de policiers. Comme ça se passe en banlieue et que Salem le fils ne se sent pas bien net avec la légalité, il pète un plomb et voilà notre huissier pris en otage. Au cours des 24 heures qui vont suivre et malgré l'intervention de différents négociateurs, les choses ne vont faire que s'envenimer et l'appartement va se transformer en véritable camp retranché. Le père et le fils ne vont pas tarder à être pris pour des terroristes. Le Préfet et le GIGN vont devoir s'en mêler.

    Pas grand chose à dire sur ce film gentillet qui ne parvient pas à se décider entre le drame absolu et la comédie complètement barge. Les situations alternent entre l'invraisemblable et le plausible. Rien n'est jamais poussé à bout, ni le tragique ni l'absurde. Et du coup, le spectateur se retrouve comme le film, le cul entre deux chaises ! Une chose est sûre, le final ne milite pas en faveur de la paix dans les banlieues pas roses/moroses.

    Par contre, il est incontestable que le casting aide à passer cette heure et demi en excellente compagnie. Le jeune Aymen Saïdi, perpétuellement en pétard nous régale d'un langage entre verlan et argot, une véritable langue étrangère. Hippolyte, ben c'est Hippolyte quoi, parfait. Mais Fellag m'a littéralement sidérée. L'évolution de son personnage est le grand atout du film. Et je lui ai même trouvé un air de ressemblance avec Vittorio Gassman (un des amours de ma vie !), ce qui n'est pas rien.

  • UNSTOPPABLE de Tony Scott *

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    - Chris : allo ? Denzel ? comanxé ch’gros ?

    - Denzel : WTF, faut arrêter man avec ces gros ! Gros, faut pas pousser quand même !.

    - Chouchou dans la cuisine : c'est qui ????????

    - Denzel : t'inquiète Chouchou c'est le ptit Pine.

    - Chouchou dans la cuisine : MDR LOL PTDR.

    - Denzel : alors tiot, comanxé toi ? Toujours à la recherche d’un scénar ???

    - Chouchou dans la cuisine : MDR LOL PTDR.

    - Chris : oh ben tu sais, le train-train t’vois l’genre. Mais justement à propos de train-train, je crois que je le tiens mon scénar. Y’a le Scott qui m’a appelé là et je suis du prochain film !!!

    - Chouchou dans la cuisine : Qu’est-ce qui veut l’Pine ?

    - Denzel : ta gueule Chouchou, y’a le Scott qui l’a appelé.

    - Chouchou dans la cuisne : Hein ??? Y’a Ridley qu’a appelé le tiot ??? et toi t’es là à siroter de la bud dans ton rocking ?

    - Chris : Nan, c’est pas Ridley c’est…

    - Denzel  Tony ?????????? laisse tomber man, c’est un branleur ! I sait que faire des remakes, et encore quand je dis faire, je devrais dire défaire…

    - Chouchou dans la cuisne : MDR LOL PTDR.

    - Denzel : Arrête euh, Chouchou quoi ! I sait déjà pas faire les remakes…

    - Chris : Nan ben justement là, c’est une histoire canon, et il veut bien que je choisisse mon partenaire. Il veut un vi… un acteur qui a de l’expérience ! J’ai pensé à toi. T’en es ? T’en es ? Allez vi… Denz’ dis moi que t’en es ?

    - Denzel : ‘tain man ça craint.là ! J’ai déjà donné avec le Tony. Son histoire de métro c’était déjà pas bien jobard !!!

    - Chris : Ouais je sais, je sais. Mais là c’est une histoire de train…

    - Denzel  - oh putain, dis moi pas que c’est pas vrai qu’après le métro, je vais m’embarquer dans un train ? Bon, vas-y, balance la purée. C'est quoi le taf.

    - Chris : en gros, c’est un train qui, suite à une erreur humaine est lancé à plein à l’heure sur Philadelphie.

    - Denzel : merde mais c’est pas vrai ? ça tient un quart d’heure son affaire là ! Et moi je suis le gars qui aiguille les trains je parie ?

    - Chris : nan, toi t’es un chauffeur de train !

    - Denzel : et je suis dans le train ? et quoi ? j’appuie sur le frein et je rentre à la maison ?

    - Chris : ‘tain t’es drôle toi. Je le savais. Nan, dans le train y’a personne ! Toi au départ, t’as un taf pépère. Tu montes dans des locos, tu les amènes de là à là. Et le jour où l’histoire commence, tu fais équipe avec moi pour la première fois…

    - Denzel  : Ah oui ! Je vois, l’histoire du bleubite et du vieux briscard.

    - Chris  : Merde, toi t’es vraiment une tronche en scénar.

    - Denzel : et je parie que t’as des problèmes de couple ?

    - Chris : tu me la coupes Denz’, comment tu sais ? Oui, j’ai déconné un max avec ma meuf. J’ai fait mon jaloux, genre… J’ai même failli lui en mettre une et du coup, j’suis tricard chez moi. Je peux plus voir mon fils et je passe en conciliation mais pile le jour…

    - Denzel :  ouais, allez abrège. J’ai compris l’idée générale. Et à la fin, vu que t’es un héros, ta blonde elle te retombe dans les bras !

    - Chris : respect mec. Oui elle est blonde. C’est même le sosie de Charlize Theron mais en moche.

    - Denzel : ouais c’est ça man, j’ai un sixième sens. Et moi dans tout ça. Je fais quoi ? Y’a un peu de cul quand même ?

    - Chris : euh, du cul non. Toi, t’es veuf et t‘as deux filles, une de 18 et une de 19. T’as oublié de souhaiter l’anniv’ de la petite. Du coup elle fait la tronche et en plus t’as un peu la rage parce que pour se payer leurs études, elles font gogo danseuses dans un rade à marins…

    - Denzel : y’a des marins à Phillie ???

    - Chris : Nan, c’est pour l’image…c’est genre un bar moyen fréquentable que t’as un peu la chouma que tes filles elles y bossent avec un short ras la salle des fêtes quoi !

    - Denzel : my god, mais où c’est qu’ils vont chercher tout ça. Quand c’est que les scénaristes ils vont se remettre au taf. Et alors je sers à quoi dans ce bousin ?

    - Chris : ben vu que ça fait 28 ans que tu bosses là ben, après qu’ils aient envoyé la grosse artillerie, la cavalerie, et même GI Joe tout droit rentré d’Afghanistan en hélico (là j’ai pas bien compris) et que tout le monde s’est vautré… toi, tu proposes de lancer ta vieille loco à la poursuite du train fou de la mort qui tue ! Ah oui, j’ai oublié, le train il est rempli de produits toxiques que s’il explose ça te fait une catastrophe genre mille fois pire que Tchernobyl !

    - Denzel : Tcher" quoi ? Non laisse tomber et sinon ?

    - Chris : sinon ? Tu me demandes sinon ? Sinon quoi, mec ? Y’a de l’action, à un moment t’es sur le toit du train fou que t’as réussi à rattraper avec ta vieille loco et tu sautes de wagon en wagon. Tes filles elles te regardent à la télé et font « vazi papa, vazi papa » (t’as pigé la putain d’ellipse pour dire que ta fille est réconciliée ?). Moi je suis blessé au pied et je me prends des grains de maïs dans ma figure pendant que ma meuf qu’est réconciliée aussi, crie « vazi bébé, vazi bébé », elle m'appelle bébé dans le film. Tout le monde tremble. Dans le bureau des aiguillages tout le monde est debout genre « Houston on a un problème »…

    - Denzel : stop ! te fatigue pas j’ai compris. Et un détail là pendant que je te tiens, y’a de l’humour ?

    - Chris : de l’humour ? De l’humour ? Tu me demandes si y’a de l’humour. Bouge pas, tiens rien que pour te donner une idée, écoute ça. Au début du film, je me pointe dans le bureau pour t’annoncer que je bosse avec toi… y’a deux copains à toi qui me regardent d’un drôle d’air alors moi ça me gave et je dis : « y’a un problème les gars ? ». Un de tes potes me répond « ben, c’est qu’on aime pas trop bosser en crèche » (il dit ça c’est rapport à mon âge t’vois ?) et moi, aussi sec j’embraye « oui, ben c’est pas la joie non plus de bosser en maison de retraite" (c’est rapport au fait que vous êtes tous assez âgés pour être mon père t’vois ?). Alors, mec, t’en es ?

    - Denzel : merde quand même, je me demande si je ne suis pas trop vieux pour ces conneries…

    Chouchou ??? L’Oscar ! Ben, c’est pas encore pour cette année.

  • BURIED de Rodrigo Cortès *

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    Paul se réveille, oppressé et mal en point. Normal, il doit être six pieds sous terre, enterré vivant dans un cercueil sommaire, une boîte en bois. Le temps de reprendre ses esprits et d'avoir dépassé l'intense moment de panique qui lui fait appréhender la situation, il se souvient. Paul n'est pas un soldat, il est chauffeur de camion pour une société américaine qui envoie du matériel nécessaire à la reconstruction d'un pays : l'Irak. Le convoi dont il faisait partie a été caillassé, attaqué près de Bagdad et tout le monde à l'exception de Paul a vraisemblablement été tué.

    C'est étrange, il arrive parfois que la fin, l'épilogue d'un film ne soient pas à la hauteur du film lui-même. Et là, c'est l'inverse, le film n'est pas à la hauteur de sa conclusion totalement scotchante, sidérante, inattendue. Quel dommage, mais quel dommage ! Néanmoins, il y a deux superbes idées dans ce film. Cette fin donc, absolument immense, déconcertante et inattendue et le fait que l'acteur Ryan Reynolds soit  seul à l'écran du début à la fin. Les autres acteurs crédités au générique ne sont que des voix. Jamais nous ne sortons du cercueil pour voir ou comprendre ce qui se passe à l'extérieur. Ce qui rend d'autant plus étrange et regrettable le fait qu'à plusieurs reprises le réalisateur nous montre le personnage dans la boîte toujours, mais sans couvercle ou sans montant sur un des côtés... Comme pour nous dire à nous autres pauvres abrutis de spectateurs que "hé ho, c'est pour du faux... l'acteur est pas tout seul enfermé dans une boîte !!!". Oui Monsieur Cortès on se doute qu'une équipe de tournage ne tient pas dans un cercueil de 2 mètres de long sur 50 cms de hauteur. Merci.

    Alors oui, la métaphore est hardie et l'on comprend que les Etats-Unis se sont enlisés (buried ?) en Irak dans un conflit jamais justifié. On comprend que la vie d'un homme ne pèse pas lourd dès qu'il s'agit d'un anonyme, d'un civil, simple victime collatérale. On comprend que l'administration américaine soit un poil trop lourde : lorsqu'un citoyen appelle au secours on lui demande son numéro de sécu et j'en passe...

    Alors oui, six feet under, personne ne vous entend pas crier, certes... mais alors pourquoi n'ai-je jamais ressenti de sympathie pour le personnage alors qu'il n'a absolument rien d'antipathique, m'a même tout l'air d'être un brave type le Paulot, super papa, gentil mari, bon camarade de travail, quoiqu'un peu injurieux avec une pauvre fille qu'il agresse au téléphone. Pourquoi n'ai-je jamais éprouvé cette impression d'asphyxie, de suffocation et d'angoisse que la situation filmée au plus près de la peur du héros aurait dû provoquer ?

    Chaque événement est proposé l'un après l'autre comme autant de chapitres, Paul et son briquet, Paul et son portable (oui, dans sa caisse Paulot a un téléphone portable, un couteau, un stylo, un zippo et son lexomyl !!!), Paul a peur, Paul se calme, Paul s'énerve... Le grand moment reste sans doute Paul et le serpent (excusez-moi j'ai un peu pouffé !).

    En résumé, la grande scène d'enfermement, d'ensevelissement la plus traumatisante que j'ai jamais vue au cinéma reste celle de Kill Bill II où Black Mamba se débrouillait bien mieux avec ses petits doigts musclés, celle qui m'a fichu la trouille ma vie dans une salle de ciné.

    Reste quand même les cinq dernières minutes de ce film... Pfiou quelle fin !!!

  • FAIR GAME de Goug Liman *

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    Après la tragédie du World Trade Center le 11 septembre 2001, Valerie Plame (véritable agent de la CIA) mène l'enquête concernant l'existence des ADM (armes de destruction massive) en Irak. Son mari Jo Wilson, ancien ambassadeur, se voit confier par l'Agence la mission de prouver la vente d'Uranium enrichi par le Niger. Bien que les preuves soient apportées que ni les ADM, ni l'Uranium n'existent, George W. Bush ignore les conclusions, se répand en déclarations télévisuelles alarmistes et compassées pour ainsi justifier la guerre qu'il déclare à Saddam Hussein. Dès lors, l'identité et la fonction de Valerie seront révélées dans la presse. L'administration abandonnera lâchement son employée et son mari, grande gueule ne désirant pas se laisser piétiner, multipliera les actions et déclarations publiques via les média le faisant passer un temps pour un ennemi supplémentaire de son épouse.

    Sur ce thème passionnant, Doug Liman nous jump un film mou du genou et le transforme même à partir de la moitié en chronique sentimentalo conjugale encore plus planplan dont on n'a que faire. Ah qu'il est dur et contrariant d'avoir une femme agent secret ! Val et Jo vont-ils divorcer ?

    Tout ici ne semble qu'effleuré. Le sort des "équipes" de Valerie mises en danger de mort car déployées à travers le monde qui saute sous les bombes, est évoqué certes, mais jamais approfondi. Les victimes "collatérales" des décisions sont accessoires. Quant aux risques quotidiens encourus par Valerie et sa famille, il est évoqué par un unique appel téléphonique anonyme et insultant. A aucun moment on ne voit la menace peser. On s'en doute, on nous dit qu'elle existe mais jamais on ne la ressent.

    Sean Penn, acteur et personnalité fascinantes (c'est MON avis !) n'a pas de mal à rendre crédible son personnage de type incapable de se taire, de ne pas s'emporter, qui se bat et réagit épidermiquement au racisme et à l'indignité de l'administration Bush. Mais j'ai toujours trouvé que Naomi Watts était une actrice très très surestimée. Excepté une scène époustouflante dans "Mullholand drive" où elle passe un casting face à un acteur vieillisant, libidineux et très hâlé, je l'ai toujours trouvée inexistante. Ici, elle arbore un brushing soleil "drôle de dame" très seventies (comme la vraie Valerie Plame) et démontre en gros plan qu'elle n'a recours ni au botox ni à la chirurgie (mais quand même, ça n'empêche pas les crèmes hydratantes !). Mais bon, et alors ? Affichant calme et totale maîtrise de soi, elle semble terne et sans réaction. Et puis, je sais que ça ne se fait pas mais j'ai toujours trouvé qu'elle avait des joues de hamster et ça me gêne !

  • KABOOM de Gregg Araki *

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    A quoi rêvent les djeuns sur les campus méringouins ?

    Qui a dit à inventer FaceBook ?

    Nan, à BAISER.

    Moi je dis, saine occupation… à condition que vous ayez fait vos devoirs les moutards et que vous sortiez couverts car tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir 19 ans dans les années 70 !!! Ce qui préoccupe la jeunesse d’Araki c’est de jouir dans toutes les positions en attendant la fin du monde qui est pour dans pas longtemps.

    Donc, voici Smith, un peu à voilvap suivant comment le vent l’emporte. Il aime bien se branler devant des films pornos gays, d’ailleurs son coloc’, un surfer peroxydé très con, le met en appétit. Un soir de beuverie où il ingurgite un cookie psychédélique et qu’une rousse lui vomit sur les pieds, il rencontre London dans les toilettes. Comme elle est très chaude et très dévergondée ils se fiancent illico. Smith a aussi une meilleure amie très gay. Elle s’appelle Stella et fait tout le temps la gueule. Elle sait tout sur tout et même au-delà, d’ailleurs ça se voit : quand elle cause, elle pose son pied sur la table, genre ! ça ne l’empêchera pas de devenir parano comme son copain et de se faire couillonner par une plus tarée qu’elle.

    Ah oui, entre temps j’ai pas dit ? Ben si j’ai dit. Smith a mangé un macaron qui fait la vision trouble et rend la libido encore plus active sauf que des vilains à tête d’animaux se promènent avec des objets tranchants et attention… ça peut couper. Coup de cymbale, on sursaute. On ouvre une porte ? Ah rien ! Une petite ambiance David Lynchienne pour tenter de corser l’affaire ? Et allez, hop, pourquoi pas !

    C’est moi ou Thomas Dekker a des yeux très bleus ? Je trouve qu’il ressemble un peu à l’autre là… ah oui, Jared Leto. Autant dire qu’il sert surtout à faire joli.

    Ce film m’a fait penser, ne me demandez pas pourquoi, à une connerie que j’avais vaguement regardée dans le poste « Souviens toi… l’été dernier ». Sans doute parce qu’il y était question de djeunz qui s’emmerdent et font des conneries en essayant de se prendre pour des grands. A moins que ce ne soit dans leur tête. Va savoir avec ce qu'ils mettent dans la nourriture ?

    Je me demande si je ne serais pas en train de devenir une vieille conne moi, parce que franchement ce film m’a fait l’effet d’une pilule homéopathique… c’est-à-dire n’a eu aucun effet sur moi. Bon, tant pis.

    Et juste pile poil quand j’étais en train de rassembler mes affaires en soupirant et en me disant que j’allais me tirer… Miracle, Pif, paf, kaboom, tout a pété ! The end.

  • AU FOND DES BOIS de Benoît Jacquot *

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    En 1865 dans le sud de la France Joséphine jeune bourgeoise dévote et secrète vit avec son papa médecin. Un jour, alors qu’elle se rend à la messe en robe blanche, son regard croise celui de Timothée un jeune vagabond tout crado qui ne s'est jamais lavé les dents. Fasciné par la jeune fille, il se rend chez elle car il sait que le papa médecin accorde le gîte et le couvert aux miséreux. A table, Joséphine porte une robe rouge et le toubib se montre très intéressé par cet « enfant sauvage » qui l’amuse avec ses tours de passe-passe. Le lendemain Joséphine porte une robe bleu pâle et Timothée la viole sur le sol de la cuisine. Malgré cela, Joséphine en robe sale suit le vagabond. Il la repousse, elle s’accroche. Ils vont finalement vivre tous les deux dans les bois. Il la fera « tomber en faiblesse chaque jour », elle résistera peu au début puis plus du tout. Après avoir vécu une passion sexuelle torride dans les feuilles et les torrents, ils seront contraints de revenir « en ville ». Joséphine assurera avoir été envoûtée. Lors du procès Timothée dira le contraire. Ils se feront des clins d’œil… tout ça.

    So what ?

    Je crois qu’il faut que je me rende à l’évidence, le cinéma de Benoît Jacquot n’est pas fait pour moi. Evidemment, ceux qui veulent s’intéresser à la passion entre un va-nu-pieds et une bourgeoise et tenter de démêler qui est la victime et qui est le manipulé y trouveront peut-être leur compte. En ce qui me concerne, je suis restée de marbre devant le spectacle. La faute peut-être aux deux acteurs aussi sensuels qu’un robot moulinex et au réalisateur qui semble ne s’appuyer que sur leur physique respectif très « atypique ». Nashel Perez Biscayart n’a pas grand-chose d’autre à proposer que son air inquiétant et Isild Le Besco, gros seins, gros yeux, grosse bouche, plus adjanienne que jamais (mais en moins bien) est même franchement risible lorsqu’elle fait l’envoûtée.

    L’hystérie féminine a l’air d’intéresser Benoît Jacquot mais son film n’est pas habité de subtilité.

  • TOUT VA BIEN, THE KIDS ARE ALL RIGHT de Lisa Chodolenko *

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    Nic, Jules, Joni et Laser (kiffez àdonf les prénoms, merci !) formeraient presque une famille Ricorée ordinaire avec soleil dès le petit déjeuner si les deux enfants de 18 et 15 ans n’avaient pour parents, non pas une, mais deux mamans. Imaginez un instant le cauchemar et revenons en au fait : Nic et Jules sont deux femmes qui s’aiment depuis 20 ans et ont eu deux enfants, une fille et garçon, par insémination artificielle. La semence provenant du même donneur. Il semble qu’avec l’avis du papa-bio, même 18 ans plus tard quand les moutards sont en âge de le faire, l’identité du mystérieux et généreux donateur puisse être révélée. C’est donc ce qui se passe lorsque Joni et Laser retrouvent donc sans difficulté la trace de leur « papa » qui accepte de les rencontrer. Le courant passe illico entre les trois avec plus ou moins de nuances et d'affinités. Les enfants vont avouer à leurs mamans cette cachotterie et elles vont à contre cœur accepter de recevoir l’éprouvette en se promettant de tout mettre en œuvre pour la faire fuir. Hélas (ou pas… on ne peut réellement se prononcer après avoir vu le film) les choses ne vont pas se passer tout à fait comme prévu et le papa va venir mettre une sacrée pagaïe dans le bon ordonnancement des choses.

    Tout cela est bien mignon mais je crois que le film qui parlerait d’une famille homoparentale, quel que soit le sexe des parents, reste à faire. Ici, les efforts sont louables pour nous prouver qu’un couple formé de deux personnes du même sexe ont exactement les mêmes attitudes, problèmes, façons de s’appeler «mon chou», «chérie» ou autres noms d’oiseaux, de se dire «c’est moi !!!» quand une d’entre elles entre, de veiller aux bonnes fréquentations des moutards, à la réussite des études etc… Mais pourquoi une famille fondée par deux personnes, filles ou garçons, du même sexe n’aurait-elle pas le « droit » d’être différente ou plutôt devrait absolument être identique aux autres ? Je n’ai pas compris cet acharnement.

    L’interprétation est certes nickel et pourtant je n’ai jamais été surprise, encore moins émue. Les enfants sont sages comme des images. L’homme de l’histoire, Mark Ruffalo, est macho juste ce qu’il faut mais pas trop, et se découvre une providentielle fibre paternelle. Julianne Moore est parfaite. Annette Bening est la seule à en faire des tonnes dans le registre lesbienne masculine (j’ai d’ailleurs toujours vu une actrice hétéro qui s’applique à jouer une homo). Et c’est finalement au garçon que revient la réplique la plus charmante et rigolote. A son « fils » qui lui demande pourquoi il a donné son sperme, il répond :

    « parce que c’est plus agréable que de donner son sang ! »

    Quant à la réalisatrice, elle ne sait comment se débarrasser de ce gêneur et achève son histoire à la fois dans la guimauve et la cruauté. Strange.

  • JOSEPH ET LA FILLE de Xavier de Choudens *

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    Joseph, taulard épuisé sort de 20 années de réclusion. Il fait la connaissance de Julie, la fille de 20 ans d'un ex compagnon de détention. La demoiselle n'est pas farouche et souhaite ainsi qu'elle le dit elle-même "comme toutes les filles de ma génération, avoir beaucoup d'argent sans me fatiguer". Ils vont donc préparer à eux deux le braquage du Casino d'Enghien !
    Invraisemblance des situations dont l'apothéose est atteinte lors du braquage en question (aux ultra-sons !!!) avec caméra lelouchienne virevoltante (il n'est pas interdit de rire), difficulté de croire à la relation de confiance, de connivence qui s'établit entre les deux protagonistes, ambiguité et confusion de la psychologie de comptoir qui sous-jace (la ptite cherche son papa qu'elle n'a pas connu dans tous les hommes beaucoup plus vieux qu'elle qu'elle rencontre et se jette régulièrement sur Joseph (pour plus si affinité) qui la rejette délicatement), cafouillis de l'interprétation de Hafsia Herzi dont l'accent fleur de banlieue ne convient absolument pas ici, ellipses en pagaille, imprécisions récurrentes, final abracadabrantesque... font de ce film une étrangeté inaboutie et ronronnante sans énergie ni passion.
    Reste Jacques Dutronc qui joue pleinement de son fonds de commerce : indifférence au monde, décontraction, sérénité et lassitude. Mais il le fait si bien qu'on a qu'une hâte, le retrouver vite fait dans un film avec un scenario et des partenaires !

  • CRIME D'AMOUR de Alain Corneau *

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    Christine est responsable de la filiale française d'une entreprise multinationale. Sa collaboratrice la plus proche est Isabelle une jeune femme pleine de talent. Les deux femmes partagent la même passion pour leur travail qu'elles font passer avant tout. Elles s'admirent, se respectent, sont complémentaires. Entre elles deux la complicité se transforme peu à peu en ce qui pourrait ressembler à un sentiment amoureux. Mais Isabelle est jeune, peut-être encore un peu naïve, trop confiante et influençable. Christine va profiter de cette fragilité pour utiliser Isabelle. Elle se servira de ses idées, de ses compétences pour briller auprès des responsables américains et obtenir un poste qu'elle convoite. Elle ira jusqu'à "offrir" son amant à Isabelle. Mais lorsqu'elle l'humiliera en public, Isabelle, blessée, se montrera aussi machiavélique que sa supérieure.
    Il s'agit d'un polar assez classique dont l'intrigue un peu diabolique mais pas révolutionnaire (la manipulation, la séduction, le rapport dominant/dominé, on a déjà vus) permet d'installer un suspens plutôt réussi. On ne sait plus toujours qui dit vrai, qui utilise qui, qui est sincère ou pas.
    Par ailleurs une trouvaille vraiment judicieuse et originale tirait également le scénario vers le haut. Une coupable avoue le crime qu'elle a prémédité en dissimulant soigneusement des indices qui seront découverts alors qu'elle est incarcérée.
    Mais Corneau nous joue un drôle de tour en nous détaillant à deux reprises ces indices !!! Une fois en temps réel, une autre en flash-back (bleu grisâtre pour qu'on comprenne bien qu'il s'agit de flash-back, j'imagine).
    Rien n'est à reprocher à Kristin Scott Thomas, vraiment très belle, très chic, autoritaire, distinguée et brutale. Est-ce réellement une faille que découvre Isabelle et qui la rend brusquement encore plus impitoyable ? Le doute subsistera toujours quant à ses sentiments véritables grâce à sa troublante et subtile interprétation.
    Mais l'erreur colossale dont le film ne se remet pas c'est cette aberration de casting qui saute aux yeux comme un coup de pied au cul dès les premières secondes du film. Dès l'apparition de Ludivine Sagnier en chemisier rose pâle boutonnée jusqu'à la glotte et lunettes noires en écailles dix fois trop grandes pour elle, on n'y croit pas et on a envie de rire. Ensuite, la voir en "cadre supérieure" d'une grande entreprise, moulée dans ses tailleurs, juchée sur des talons aiguilles, assister à des réunions puis les diriger elle-même face à des nuées de working boys qui se laissent mener par le bout du nez... le fourire gagne. Evidemment on n'est pas toujours responsable de son physique. Ludivine Sagnier a beau avoir 30 ans, elle a la chance et la malchance d'en paraître 10 de moins, et ce ne sont pas les chignons, le rouge à lèvres et les échasses qui pourront y changer quelque chose. Elle a l'air d'une gamine déguisée en grande fille à qui on a confisqué les jouets. On s'attend à tout moment à ce qu'elle se mette à taper du pied en boudant et ronchonnant : "mais heu, arrêtez de m'embêter euh !!!"... et d'ailleurs, elle le fait, elle tape du pied dans un grand moment de désespoir que nous reverrons également deux fois... Si seulement son jeu très limité ne se limitait pas à avoir le sourcil droit constamment étiré vers le haut du front quand elle doit avoir l'air sérieux (une véritable cascade, personnellement je m'entraîne, je n'y arrive pas), et les yeux dans le vague (avec gros plans répétés sur le réveil pour nous prouver qu'elle peut tenir très très très longtemps les yeux dans le vague) quand elle doit avoir l'air triste ou contrarié !!! Il faut également la voir se dandiner, se déhancher, chalouper... Il y a longtemps que je n'avais vu une interprétation catastrophique, calamiteuse aussi pitoyable ! Est-ce du cabotinage, de l'inconscience, une direction d'acteur approximative ? Si peu de finesse, de justesse, de subtilité, d'élégance, d'intuition, de sobriété, de légéreté... finalement ça frôle peut-être le génie !

  • CLEVELAND CONTRE WALL STREET de Jean-Stéphane Bron *

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    Les habitants de la ville de Cleveland sont frappés depuis plusieurs années par des saisies, expulsions, ventes aux enchères de leurs maisons parce qu'ils ne parviennent plus à rembourser les crédits qu'ils ont contractés. Les quartiers défavorisés à l'Est de la ville sont particulièrement touchés car ils semblent avoir été victimes d'une vente massive de subprimes censés résoudre leurs problèmes ce qui n'a évidemment fait que les engloutir davantage compte tenu des taux de ces crédits.

    La forme et le fond de ce documentaire en forme de fiction sont intéressants. Le résultat est décevant. Le réalisateur a organisé un procès de la Ville de Cleveland contre Wall Street. Ce procès n'a jamais eu lieu mais l'originalité très séduisante du projet consiste à faire "jouer" tous les rôles par de véritables victimes de subprimes, de véritables avocats etc...

    La possibilité pour ces victimes d'obtenir un espace de parole est indéniable. Donner l'occasion aux victimes de s'exprimer, d'accord. Et alors ? 

    Moi qui pensais me perdre dans les méandres économico-banco-politico-financiers auxquels je n'aurais évidemment rien compris, me suis finalement retrouvée devant une espèce d'émission de télé réelle où l'on ne nous dit rien d'autre que les pauvres sont pauvres, les riches sont riches et de plus en plus. Le monde est cruel et injuste et Obama ne tient pas ses promesses. Chaque scène de tribunal nous dévoilant les quartiers dévastés de la ville sur une pianistique musique classique... Trop simpliste.

    Ce film a obtenu le Prix du Public au dernier Festival Paris Cinéma. Preuve qu'il plaît au public !