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5 * Bof ! - Page 25

  • UNE VIE MEILLEURE de Cédric Kahn *

    Une vie meilleure : photo Cédric Kahn, Guillaume Canet, Leïla Bekhti

    Une vie meilleure : photo Cédric Kahn, Guillaume Canet, Slimane Khettabi

    Yann rencontre Nadia et c'est "chabadabada" dès le premier rendez-vous. Après une première nuit torride Yann découvre que Nadia a un petit garçon d'une dizaine d'années. No problemo, Yann est un grand gamin qui peut encore jouer à l'hélicoptère téléguidé avec le petit pendant que maman les observe d'un oeil humide et attendri. Il est cuisinier dans une cantine scolaire, elle est serveuse dans un restaurant. Lors d'une promenade près d'un étang, ils tombent nez à nez avec une bâtisse abandonnée mais néanmoins à vendre dans laquelle ils voient leur avenir. Ni une ni deux, ils foncent à la banque et contractent un crédit aussitôt accepté. Il manque quelques milliers d'euros ? Qu'à cela ne tienne, un mauvais conseilleur leur indique les prêts revolving qui leur permettent de financer un apport. Joie, bonheur à tous les étages ! Sauf que le jour du passage de la Commission de Sécurité... l'établissement n'est pas aux normes et l'autorisation d'ouvrir est refusée. Et voilà les deux tourtereaux empêtrés dans la spirale du surendettement. Fichés à la Banque de France, ils n'obtiennent plus un centime pour finir les travaux. Le couple ne survit pas aux problèmes. Nadia accepte un travail lucratif au Canada. Elle confie son fils à Yann en lui promettant de le faire venir dès qu'elle aura trouvé un logement décent. Mais quelques mois plus tard, elle ne donne plus signe de vie et Yann est de plus en plus réduit à la misère...

    La rencontre ? Je n'y ai pas cru. Les problèmes de ce petit couple de tourteraux ? Pas plus. J'ai toujours vu Leïla Bekhti et Guillaume Canet qui jouaient des surendettés et pas les personnages d'une histoire plausible et tellement actuelle. Partant de là c'était déjà difficile de me faire avaler la pilule. Lorsque Nadia disparaît... le film trouve un léger sursaut grâce à l'interprétation de Guillaume Canet dont la rage et l'obstination deviennent tout à coup crédibles.

    Mais le traitement du film est tellement calamiteux qu'à aucun moment on ne sent de révolte ou d'indignation face à cette dégringolade due en partie à la complexité implacable d'un système. Et puis, à l'instar du raté et récent "Toutes nos envies" de Philippe Lioret qui ne réussissait pas à choisir entre deux thèmes... Cédric Kahn mélange tout, se prend les pieds dans le tapis et ne cesse de semer de nouvelles embûches (et non des moindres !) sur le chemin déjà pas facile de Yann et Nadia. Il brasse large : en plus du surendettement, tout y passe, les marchands de sommeil, le statut illégal de la garde du fils de Nadia et lors de la partie canadienne... au secours !!! Je ne vous dis rien. Incapable de traiter ses sujets dans un seul film, il passe sans transition d'un thème à l'autre... Lorsque Yann s'occupe (très bien : "voler c'est pas bien") du fils de Nadia, ses problèmes insolubles de dettes disparaissent, et lorsqu'il s'occupe à nouveau de trouver de l'argent, l'enfant disparaît mystérieusement !

    Le final est à pleurer... de rire !

    Que certains osent faire un parallèle entre ce film qui n'émeut pas et ne fait pas bien peur et la galère sans nom de "Louise Wimmer" est totalement aberrant !

  • LA DELICATESSE de David et Stéphane Foenkinos *

    La Délicatesse : photo Audrey Tautou, David Foenkinos, François Damiens, Stéphane FoenkinosLa Délicatesse : photo Ariane Ascaride, Audrey Tautou, David Foenkinos, Olivier Cruveiller, Pio Marmai

    Deux tourtereaux s'aiment d'amour tendre, ne se quittent plus, vivent ensemble, se marient. Tous les ans ils se retrouvent comme s'ils ne se connaissaient pas sur le lieu de leur rencontre. C'est trop romantique. (Etant donné que mon Jules et moi nous sommes embrassés pour la première fois sur du crottin de cheval, on n'y retourne jamais... Fin de la parenthèse). Leurs parents sont merveilleux et s'entendent à merveille. Et puis un jour, François sort faire un jogging, Nathalie s'endort en lisant, et... Pio... Marmaï. Le téléphone sonne et dès qu'elle arrive à l'hôpital, Nathalie ne peut que s'entendre dire "votre chéri d'amour est dans le coma". Elle a beau dire "faut le réveiller là !". Il meurt. C'est l'effondrement quoiqu'elle a ce geste, courageux ou inconscient entre tous, de rassembler toutes les affaires de François et de tout bazarder illico. Le garçon n'était pas envahissant, deux sacs suffisent. Nathalie reprend vite fait le travail avec acharnement. Les années passent, Nathalie repousse les avances de son patron canon qui se meurt d'amour et un jour, alors qu'elle a entendu sa collaboratrice dire à ses collègues que seul le travail compte pour elle depuis la mort de son mari... elle se lève de son bureau, s'avance vers Markus qu'elle n'avait jamais vu/regardé jusque là et l'embrasse fougueusement, goûlument, bref, en plein dans sa bouche. Markus aime beaucoup ça mais il est un garçon aussi beige que les murs de l'entreprise et aux pulls tellement improbables qu'on ne doit même plus les trouver dans les foirfouilles Emaüs ! Le geste de Nathalie le bouleverse, il est amoureux. Mais Nathalie est un astre solaire alors qu'il n'est qu'un crapaud qui ne se transformera jamais en prince charmant. Nathalie résiste, mais Markus est couvert d'humour et bien que leur relation fasse jaser dans l'entreprise et au-delà, Nathalie va braver le terrible et fameux "regard des autres" et leur avis aussi tant qu'on y est.
    Et dès lors le postulat de départ ne fonctionne pas. Si Nathalie/Audrey Tautou est tout a fait mimi et adorable elle n'est certes pas une espèce de "Yoko Hono capable de faire se séparer le groupe le plus mythique de tous les temps" comme le dit un personnage du film. Et Markus/François Damiens, s'il n'est pas Michael Fassbender Brad Pitt évidemment, il est loin d'être le laideron repoussant qu'on essaie de nous présenter. Même si aucun plan insistant sur sa calvitie ne lui est épargné. Mais comment résister à un type qui vous dit "je pourrais partir en vacances dans vos cheveux !" ? avec tout le mal qu'on se donne sans que PERSONNE ne le fasse jamais remarquer.

    Alors il y a bien de ça de là quelques petites scènes toutes mimis entre les deux tout nouveaux amoureux qui ne feront que s'effleurer. Mais le film croule sous les clichés et la banalité : la collègue commère pour ne pas dire totalement LDP, le patron très beau mais plus relou qu'un dragueur de super marché, la meilleure amie compréhensive qui devient la reine des connes à la première occasion, la maman chiante comme la pluie qui débarque pour faire manger sa fille (manger c'est important) alors qu'elle est anéantie par le chagrin et que donc ingurgiter une ratatouille avec les légumes cuits séparément est le cadet de ses soucis, le papa complice de tous les temps, la grand-mère adorable dans son adorable maison avec son adorable jardin... et j'en oublie peut-être ! Alors non, halte au feu, n'en jetez plus, la cour est pleine.

    Heureusement, il reste le charme et le naturel d'Audrey Tautou, l'humour et le potentiel de séduction évident de François Damiens. Mais ce tout petit film mineur est tout ce qu'il y a de plus gentillet, sans plus.

    NB : le Gérard de la plus moche collection de vêtements posés sur une actrice (Audrey) est attribué à la Costumière du film. Bravo à elle.

  • DES VENTS CONTRAIRES de Jalil Lespert *

    Des vents contraires : photo Jalil LespertDes vents contraires : photo Jalil LespertDes vents contraires : photo Jalil Lespert

    Ce matin là et Paul et Sarah se disputent avant d'emmener les enfants à l'école. Comme il arrive souvent dans les couples, ils se reprochent ce qui les avait tant séduits au début de la lune de miel. C'est finalement Paul qui est de corvée d'école mais le soir Sarah tarde à rentrer... ne rentre finalement pas du tout. La police est sur le coup. Paul est suspecté et puis plus. Il ne va pas bien, les enfants non plus. Et puis non content d'être rongé de culpabilité Paul ne sait pas bien s'occuper de ses petits et en plus il n'a plus un sou. Il est écrivain, forcément en panne d'inspiration et c'est Sarah l'absente qui faisait bouillir la marmite. Mais, ça tombe bien (façon de parler et mes excuses aux parents vivants !), les parents de Paul sont morts et ont laissé une maison tout ce qu'il y a de plus vide et de plus habitable en bord de mer près de St Malo. Y'a vraiment des gens qui n'ont pas de chance ! Alors ni une ni deux, Paulot et ses deux mouflets vont s'installer là bas pour refaire leur vie. D'écrivain, Paul devient moniteur d'auto école car ça tombe super bien aussi, son frère a une auto-école là-bas en Bretagne et il lui dit "bon, t'as pas ton diplôme (plôme) de mono mais t'as qu'à pas le dire" et puis dans les films on fait ce qu'on veut et puis quoi encore ! Manquerait plus que ça ! Manon et Clément (les ptits choux A.D.O.R.A.B.L.E.S je dis ça pour une certaine qui m'annonce tout de go par SMS comme si elle avait des actions chez "Des vents contraires" : "t'aimes pas les gosses !" Moi j'aime pas les gosses !!! qu'est-ce qu'il faut pas entendre au lieu d'être sourde !) disent que leur vraie maison est à Paris et Manon fait des crises d'asthme quand elle est contrariée, surtout quand il s'agit d'aller à l'école. D'autant que l'instit' (elle doit être de l'Educnat) n'entend pas faire d'exception pour une pitchoune dont la maman a disparu. J'adore l'Educnat mais j'espère toujours comme un miracle (c'est Noël merde !) que ma Poupée d'amour n'ira pas à l'école... Bref. Donc voilà notre trio chez les celtes face à la mer tout ça. A sa première leçon de conduite de mono, Paul se fait draguer copieux par la soeur de Laetitia Casta, un peu pareille mais beaucoup moins bien quand même. Il l'a quasi viole sur la plage. Elle porte plainte si j'ai bien compris mais après, en boîte de nuit, ils s'embrassent en plein dans leurs bouches. ça signifie qu'elle lui a pardonné. Paul rencontre un type chelou qui a fait de la prison et qui est au chomage et qui est un peu instable dans sa tête. C'est Ramzy et il est mauvais, d'ailleurs il a un pull très très moche. Il enlève son enfant et Paul l'invite chez lui pour pas que la police le capture. Normal, ils se sont vus deux fois et ils ont fait un foot avec les enfants sur la plage. Mais la fliquette (Isabelle Carré, non, ça va pas mais pas du tout Isabelle Carré en Capitaine de la Police) a une plainte de la mère de l'enfant enlevé alors elle vient arrêter le type qui traverse pas dans les clous et... paf, le chien. Mais Paul a un autre élève à son auto-école et comme c'est Bouli Lanners il n'a pas envie de le violer sur la plage. Bouli était représentant en sous-vêtements masculins et il n'a pas de lobes d'oreilles, c'est étrange. Il doit repasser son permis car un jour qu'il avait bu deux verres, il a renversé un enfant qui roulait à vélo sans lumière parce que c'était la nuit. L'enfant n'est pas mort, il a survécu mais quand même les parents devraient pas laisser leurs enfants rouler sans lumière, surtout à minuit du soir et surtout quand ils ont 9 ans. Du coup on lui a retiré son permis à Bouli et sa femme est partie. Un mec sans permis, non merci qu'elle a dit. Il vit dans un mobil-home. Il aime bien car l'été les gens viennent et ils sont en shorts. ça lui rappelle son métier d'avant où il vendait des shorts. Il doit repasser son permis mais Paul qui est un mono sans diplôme (plôme) le laisse se planter dans un poteau un jour qu'il lui donne une leçon. Et du coup, il saigne de la tête. Pas Paul, Bouli. Le frère de Paul qui est proprio de l'auto école se torpille au chouchen parce qu'il est cocu et qu'il est le dernier à le savoir. Dans tout Saint Malo, ça se sait. Et il se bagarre avec Paul parce que quand leur père est mort, il (Paul) n'est pas venu UNE SEULE FOIS pendant l'agonie et c'est lui (le frère de l'auto-école) qui s'est tapé le sale boulot. Même à l'enterrement Paul n'est pas venu. Alors ils se battent et Paul dit : "papa était un gros salopard et il a fait de toi une lopette". Mais après ils se réconcilient et Paul rencontre une dame qui a une maison, un chateau même plutôt je dirais, avec vue sur la mer encore plus belle que celle où Paul habite et elle lui donne parce qu'elle va aller vivre en Suisse avec sa fille, et elle veut quelqu'un pour ouvrir les fenêtres quand elle sera pas là. C'est pas qu'elle aime sa fille, mais elle adore ses petits enfants, alors il faut bien faire un choix. Souvent dans la maison, le téléphone sonne et Paul regarde le téléphone d'un air de dire "le téléphone sonne". Parfois il décroche et au bout du fil, il n'y a personne. Il raccroche et le téléphone sonne rebelote derechef. C'est énervant. Paul va le dire à Isabelle Carré qui dit qu'elle peut enquêter s'il porte plainte, mais Paul ne veut pas porter plainte. Alors Isabelle fait quand même l'enquête et quand elle trouve le coupable, vu que Paul n'a pas porté plainte, elle dit "comme vous n'avez pas porté plainte, je ne vous dirai pas le nom du mec qui vous appelle nananère". Et elle ne lui dit pas. Et à nous non plus. Mais on s'en fiche un peu. Nous on est là, tranquilles, on attend la fin !

    Et elle arrive. Isabelle emmène Paul de St Malo au 36 quai des Orfèvres, comme tous les flics font j'imagine et Paul revient à St Malo. Voilà.

    Dommage car Benoît Magimel et les enfants sont vraiment formidables. Mais ce galimatias d'histoires en cascade qui s'enchevêtrent et viennent polluer la vie de ce pauvre Paul comme si la foudre tombait 12 fois sur sa tête... on s'en fiche, mais on s'en fiche !!!

  • OKI'S MOVIE de Hong SangSoo *

    Oki's Movie : photo

    Oki's Movie : photoOki's Movie : photo

    Voilà ce que nous dit le synopsis : "Quatre histoires courtes sur l’évolution de deux relations liées à la même femme mais aussi sur la nature du cinéma, les complications de l’amour et la difficulté de communiquer sincèrement. Quatre variations sur une même histoire centrale, mettant en scène les mêmes personnages (joués par les mêmes acteurs) et leurs hésitations amoureuses".
    Soit. Quatre petits films donc ("Un jour pour l'incantation", "Le roi des baisers", "Après la tempête de neige" et "Le film d'Oki") qui s'ouvrent et s'achèvent sur le très emphatique Pomp and Circumstance March N°1 de Sir Edward Elgar, et ça surprend car je m'attendais à tout moment à voir surgir celui-ci.

    Sauf qu'en mélangeant tout, l'amour (très peu !), le cinéma et son enseignement, l'alcoolisme d'un des personnages, la rumeur, les rapports humains, leurs tergiversations, leurs petites lâchetés, leurs gros mensonges... le cinéaste en 1 h 20 ne parle de rien et nous embrouille la tête. La mienne en tout cas. Et alors que le quatrième volet où une jeune femme nous conte en parallèle ses deux histoires d'amour à un an d'intervalle, l'une avec un homme d'âge très très mûr, l'autre avec un jeune de son âge, est vraiment intéressant avec sa construction en miroir et l'on voit le résultat d'une promesse tenue qui pourrait commencer à faire battre le coeur... mais le film s'achève et l'on a rien appris et surtout rien ressenti.

    J'en retiens :

    - que si vous rencontrez deux sud-coréens qui parlent dans la rue en se hurlant littéralement dessus, il ne faut pas vous inquiéter, ils devisent de choses et d'autres et se séparent en se souhaitant une bonne journée,

    - qu'il fait très très froid en sud-Corée.

  • LE STRATEGE de Bennett Miller*

    Le Stratège : photo Bennett Miller, Brad Pitt

    Le Stratège : photo Bennett Miller, Brad Pitt

    Comment Billy Beane, ex joueur raté et pas doué (bonjour le traumas !) devenu manager de l'équipe de baseball de Oakland va t'il réussir à emmener son équipe au sommet alors qu'elle vient de perdre son meilleur joueur vendu pour des millions de dollars à je ne sais plus quelle autre club ? Le suspens est total, entier et insoutenable ! La réponse est : en s'associant à Peter Brand, jeune statisticien diplomé de Yale qui évalue les performances des joueurs et va révolutionner la pratique de ce sport tazunien auquel je ne comprends que dalle (cela dit, je ne sais pas non plus ce qu'est un corner ou un penalty et je m'en fiche comme de ma première dent de lait) et qui me rappelle toujours le sketche d'Abbott et Costello : "Qui est en première base ?".

    Oui, je suis capable d'aller voir un film juste pour mater du Brad Pitt pendant plus de deux heures. J'en ai eu mon compte. Et je n'ai absolument rien à dire sur ce film dont je serais également bien incapabable de dire à qui il est destiné. Il n'y a même pas un match et pour les amateurs de sport, ce doit être frustrant. Je ne sais pas, ça ne m'a pas manqué !

    Mais il y a Brad, très beau, très souple, très musclé, qui y fait plus de grimaces que Al Pacino et Robert De Niro sur leurs vieux jours, ce qui n'est pas peu dire. Mais on le sent totalement investi dans la défense de la pratique de ce sport abscons et pas sexy pour deux sous. La preuve il porte une casquette et à un moment il refuse d'aller à Boston pour s'occuper de l'équipe locale. Pourtant, ce sont les Red Socks quand même. Excusez du peu !

    Bradichou est en totale roue libre et cabotine comme un ptit foufou. Du coup même Phillip Seymour je t'aime d'amour Hoffman a l'air de se dire "je laisse la star faire son show" et semble éteint comme jamais. Par contre Jonah Hill, comme par miracle ne se contente pas de jouer le gros de service mais tire de façon assez touchante son épingle du jeu.

    Mais surtout dans ce film, il y a UN grand moment de cinéma et il faut être un réalisateur (je n'arrive d'ailleurs pas à me dire qu'il s'agit du même qui soit responsable de "Truman Capote") plein d'audace pour le réaliser : une cascade sans filet et sans coach mais totalement ratée néanmoins, Robin Wright SOURIT. Oui mesdames et messieurs Robin Wright ex Penn, sourit !

    .............................

    Si vous ne savez que choisir comme film ces jours ci je vous recommande le dernier Kasso "L'ordre et la morale"****. Je suis encore sous le choc le lendemain. Je tache de vous en parler le plus vite possible mais demain j'ai...

    mais ça ne vous regarde pas !

  • MON PIRE CAUCHEMAR d'Anne Fontaine *

    Mon pire cauchemar : photo Anne FontaineMon pire cauchemar : photo Anne Fontaine

    J'aime Benoît Poelvoorde, et Isabelle Hupppert que j'ai cessé d'aimer il y a quelques années (pour cause de tic labial insupportable) est plutôt pas mal ici. Mais faire de Benoît un belge, alcoolique, beauf, vulgaire et d'Isabelle une bourgeoise coincée, méprisante et pas commode aussi bien avec son entourage proche qu'avec ses collaborateurs n'a rien de bien inventif et ne mène nulle part. Dans cette histoire où la Belgique d'en bas rencontre la France d'en haut, Anne Fontaine qu'on a connue plus subtile, essaie de nous faire croire à une histoire d'amour en empilant les clichés et les situations pas drôles. Pire, au bout d'une demi-heure la bourgeoise dont un feu incandescent brûle ardemment sous la banquise apparente évidemment, tombe sous le charme du prolo pas sortable qui, entre autres délicatesses "fourre du boudin !"

    Je comprends parfaitement qu'on tombe sous le charme de Benoît Poelvoorde, en une scène où il chante "Les yeux noirs" dans "Les émotifs anonymes" il pourrait conquérir la plus récalcitrante. Mais qu'en quelques jours cette grande bourgeoise arrogante se mette à faire la brouette en poussant des cris dans son appartement... j'ai des doutes !

    La seule orginalité est d'avoir avancé cette hypothèse subversive voire révolutionnaire : le fils de l'ouvrier est surdoué alors que celui du VIème arrondissement est une vraie tanche !

  • CONTAGION de Steven Soderbergh *

    Contagion

    Contagion

    Une vilaine toux brusque et grasse, une fièvre foudroyante, une fatigue soudaine et voilà qu'en quelques jours à travers le monde des personnes succombent la bave aux lèvres en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "pandémie". La faute à Gwyneth Paltrow qui serre la main au premier venu et surtout à une chauve-souris qui a fricotté avec un cochon ! Le virus se transmet à une vitesse fulgurante et voilà que le CPCM (Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies), l'OMS (je ne vous traduis pas) et tout ce qui se fait de plus balèze en matière de scientifiques planétaires se mettent sur le coup pour tenter d'enrayer l'épidémie galopante en découvrant le précieux vaccin qui mettrait fin au fléau. Avant d'y parvenir, des millions de morts resteront sur le carreau. Depuis la grippe espagnole de 1918 on n'a ps fait mieux en matière de grande lessive naturelle. Le temps presse, les groupes pharmaceutiques se frottent les mains et les pillards dévalisent les supérettes du coin ! La vie qui va quoi !

    Souvenez-vous le 12 septembre dernier, j'avais fait ma maligne et j'étais allée voir ce film en VO sous titré spaghetti bolognese, et pour cause de mousson j'avais dû jeter l'éponge au bout de 45 minutes, voire tout au plus trois quarts d'heure. Et je m'aperçois que personne ne s'était donné la peine de commenter cette note qui était pourtant du dernier cri !

    Ne voulant pas passer à côté d'un chef d'oeuvre... Soderbergh tout de même, ça n'est pas rien, je dédidai donc de voir comment se comportaient les 45 minutes restantes ! Poulala ! Sur le thème "on va tous mourir dans d'atroces souffrances", Steven (encore un) ne réinvente pas le concept. Un virus, une épidémie maousse, la recherche du contre-poison, des héros, des minables et hop c'est plié.

    Rien de nouveau sous le soleil donc sauf quelques mini trucs qui varient de l'ordinaire troupe. Ici, la paranoïa terroriste galopante fait craindre que des petits malins aient "militariser un virus". J'adore l'idée, mais c'est pas ça !

    C'est le film où Soderbergh scalpe, dissèque et extermine de la star à tire-larigot. Je suppose qu'il veut passer à autre chose mais il laisse quand même Matt Damon en vie, oups... trop tard je l'ai dit ! Mais ce n'est pas vraiment spoliage car on sait dès les premières minutes que Mattounet est immunisé. Me demandez pas pourquoi, c'est scientifique. Il y a aussi des gens avec de jolis scaphandres coccinelles qui déplacent des éprouvettes dans des endroits aseptisés et Jude Law affublé d'une prothèse dentaire pourrie du plus bel effet. Il est tellement fier et ravi de son nouveau dentier qu'il n'hésite pas à le montrer sans qu'on lui demande. En outre, il est journaliste, pigiste et blogueur et je n'ai pas compris comment il avait gagné 4 millions de dollars avec son blog. Je pense que ça pourrait en intéresser plus d'un qui se demande toujours comment gagner du clic ! Fermez le ban.

  • TOUTES NOS ENVIES de Philippe Lioret *

    Toutes nos envies

    Toutes nos envies

    Claire est juge et s'implique un peu trop émotivement dans les affaires de surendettement dont elle s'occupe. Lorsque la mère d'un copain de classe de son fils comparaît devant elle, elle dépasse les limites de sa fonction et se fait rappeler à l'ordre. Ce qui ne l'empêchera nullement de prendre fait et cause pour cette jeune femme et son fils, de les héberger chez elle et bien plus encore... Elle rencontre alors Stéphane, juge lui aussi mais chevronné, de plus de 20 ans son aîné qui connaît parfaitement ce genre d'affaires et en est un peu devenu le spécialiste. Entre eux, naît un lien père/fille fait de tendresse et d'admiration, mais aussi l'impression de livrer le même combat contre les plus démunis...
    Le premier quart d'heure nous laisse clairement entendre qu'on va assister à une histoire qui traite du thème du surendettement et des sociétés de crédits qui vendent malhonnêtement aux insolvables et on est tout prêt à s'indigner violemment évidemment... brusquement le film bifurque. Claire est atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable,
    elle va mourir dans les 3 mois. Et là, ça ne va plus du tout. En voulant traiter deux sujets et deux thèmes, Philippe Lioret n'en traite finalement aucun et s'embourbe dans un pathos qui fait pitié, qui met mal à l'aise mais n'émeut jamais. Rester l'oeil définitivement sec devant cette avalanche de malheurs et de tristesse est aussi incompréhensible que suspect.

    Son histoire cousue de fil blanc enchaîne les incohérences. Par ailleurs, Marie Gillain dans son costume de juge, dans son habit de mère de deux enfants n'est à aucun moment crédible. Elle n'est pas responsable évidemment et elle a même bien de la chance d'avoir 36 ans et d'en paraître 15, mais avec son habit de juge, avec ses deux enfants, ça ne passe pas.

    Et ce film enchaîne les absurdités et les incohérences : pourquoi Claire (alors qu'elle est soudée comme personne à son mari) ne lui parle t'elle pas de sa maladie ? Peut-on sortir et entrer d'un hôpital comme d'un moulin ? La scène du match de rugby (au secours !!!) a t'elle une signification ? Pourquoi n'y a t'il aucune complicité entre Claire et ses enfants ? Elle sait qu'elle va mourir et n'a aucun geste particulier vers eux ! Par contre, elle n'est que douceur et gentillesse envers la femme qu'elle décide de mettre à sa place auprès de son mari.
    Ce film, c'est n'importe quoi XXL ! Je n'ai pas cru à cette générosité.

    Mais, il y a Vincent Lindon, l'Acteur avec un grand A.

  • LA SOURCE DES FEMMES de Radu Mihaileanu *

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    Dans un petit village D'Afrique du Nord écrasé de chaleur et de sécheresse et oublié du reste du monde, les femmes doivent se rendre chaque jour dans la montagne pour chercher de l'eau. C'est leur lot depuis une éternité, aucune raison que cela change même si le chemin presque impraticable qu'elles doivent emprunter fait qu'elles chutent régulièrement, se blessent et s'épuisent. Mais le jour où l'une d'entre elles, enceinte et victime d'une chute de plus perd son bébé, Leïla se rebelle. Cette belle jeune femme instruite grâce à son (beau) mari instituteur qui lui a appris à lire (et à penser ?) propose à ses compagnes d'infortune de mettre les hommes (dont certains les regardent passer nonchalemment installés à la terrasse du café du village chargées comme des bourriques) face à leurs responsabilités. Le marché est simple : tant qu'ils n'auront pas fait installer l'eau courante dans le village, les femmes se refuseront à eux. La "grève de l'amour" est donc solennellement proclamée et pas forcément facile à respecter. Il y a celle dont "le four est chaud" et ne peut résister à son homme plus de deux jours et celles (plus nombreuses) qui ne peuvent se défendre face aux assauts parfois violents de leurs maris. Seule Leïla reçoit le soutien du sien.

    Sous ses airs de conte des milles et une nuit clairement cité ici, c'est une histoire bien actuelle que le réalisateur évoque. Mais dans la série "les grandes et belles intentions ne font pas les grands et bons films", celui-ci en est une fois de plus un exemple criant. Malgré quelques passages forts dont une explication de textes du Coran entre les insubordonnées et l'Imam, que les hommes ne cessent depuis des temps immémoriaux d'interpréter à leur avantage tentant toujours de réduire les femmes à l'esclavage alors qu'elles sont explicitement nommées comme étant leurs égales dans le texte, le film n'est qu'un très long et ennuyeux devoir appliqué, néanmoins illustré d'images sublimes élégamment éclairées.

    S'il paraît inconcevable à l'heure actuelle d'imaginer encore dans un pays tel que le Maroc où le film a été tourné, des endroits où l'eau n'arrive pas, où les poteaux électriques sont installés sans que l'électricité n'y arrive, où l'instituteur passe dans les maisons le matin pour persuader les mères d'envoyer leurs filles à l'école, où les hommes véritables coqs de basse-cour parfois oisifs contemplent, un verre de thé à la menthe à la main, les femmes s'éreinter à des besognes d'un autre âge simplement parce que ça a toujours été ainsi, se sentent humiliés si elles refusent de céder à leurs assauts nocturnes, où des petites filles de 14 ans continuent d'être mariées à des types qu'elles ne connaissent pas et qui ont trois fois leur âge... à aucun moment le film ne choque vraiment ni ne révolte jamais. Dommage. Tout cela est raconté sans énergie, sans souffle, sans réel vent de résistance ! La façon que les femmes ont de transmettre leurs messages aux hommes, en chansons devant des touristes qui croient assister à une cérémonie traditionnelle ou les habitants d'autres villages est surprenant, pas très convaincant à la limite du ridicule.

    A qui ou à quoi la faute ? Pas facile à dire. Evidemment, on sent Leïla Bekthi très appliquée mais jamais, malgré son regard embué, on ne croit à la paysanne frondeuse qui souffre, et la "star" apparaît toujours sous le khôl. Et puis Radu finit par s'empêtrer dans des histoires annexes qui alourdissent l'ensemble et desservent plutôt le propos. Qu'a t'on (entre autre) à faire de cet ancien fiancé de Leïla qui débarque comme un cheveu sur la soupe dans l'espoir de peut-être éventuellement et si ma tante en avait... récupérer la belle qu'il a trahie jadis, rendant le bel instit jusque là très compréhensif complètement con ? 

    Par contre, chaque intervention de la grande Biyouna bouscule le film. Dès qu'elle apparaît, dès qu'elle ouvre la bouche, on sent toute la connaissance et la souffrance des femmes du Maghreb qui s'expriment. Que ce soit au hammam, au lavoir ou sur son âne, chaque tirade de l'actrice comme une interpellation secoue l'inertie ambiante. Mais elle ne suffit pas hélas, à elle toute seule, à en faire un manifeste pour une cause.

    Je suis tombée tout à fait par hasard hier soir sur un reportage d'Envoyé Spécial qui a encore davantage décrédibilisé les bonnes intentions du film. Tourné dans le village où le film a lui aussi été réalisé, on découvrait les villageois dont de nombreux ont fait de la figuration. Jamais ils n'avaient vu un film et ne savaient même pas que le cinéma existe. On découvre, contrairement au film qui nous montre des femmes totalement décomplexées dès qu'il s'agit de parler de sexe, des femmes très embarrassées qui affirment qu'elles ne parlent jamais, même entre elles "de ces choses là". Et surtout on voit tout le folklore de leur visite éclair à Cannes. Elles vont au souk acheter une belle robe pour la cérémonie... mais arrivées sur la croisette on les pare des mêmes (très beaux) costumes que ceux du film. Une jeune fille dira : "je n'ai jamais vu personne habillé comme ça chez moi". Le retour à la réalité 48 heures plus tard est d'autant plus dur et sinistre. Chacun attendait quelque chose du film. "Quoi ?" leur demande t'on. "De l'argent".

    Je crois qu'il faut que je me fasse une raison, je n'aime pas le cinéma de Radu et le premier qui me demande qui est le père d'Anne-Marie Jaquet...  je l'extermine !!!

  • LOVE AND BRUISES de Lou Ye *

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    Hua est venue de Pékin à Paris pour suivre un homme et poursuivre ses études. Lorsque cet homme la quitte brutalement, Hua se retrouve seule et perdue dans la capitale. Le jour même de la rupture et alors qu'elle traîne son âme en peine dans les rues, elle "tombe" sur Mathieu un ouvrier qui lui propose un rendez-vous et rapidement plus si affinités. Malgré la différence de milieu et surtout de culture Mathieu et Hua vont (paraît-il !!!) s'aimer et nous pauvres spectateurs allons assister assez accâblés à leurs frénétiques ébats jusqu'à épuisement.

    Jusque quand vais-je me précipiter dès que je verrai le nom de Tahar Rahim à un générique ? Hélas, même si Tahar est ici encore une fois assez extraordinaire, je peux dire aussi que ce film est une épreuve tant le personnage féminin principal m'est apparu obscur et antipathique. Comment aimer un personnage auquel je n'ai absolument rien compris ? Comment comprendre cette femme qui se jette continuellement aux cous des hommes, s'humilie, les supplie ? Comment surtout admettre qu'après s'être fait violer elle accepte de suivre un homme et d'entamer une relation amoureuse, un peu sado, beaucoup maso, à laquelle personnellement je n'ai jamais cru ? Comment comprendre qu'elle soit quittée de façon assez pathétique en pleine rue par un homme dès les premières images du film pour s'apercevoir qu'elle vivait finalement avec un autre, qu'un autre encore (ou plusieurs... là, j'ai un peu lâché l'affaire) l'attendai(en)t à Pékin mais qu'elle s'en vienne retrouver Tahar/Mathieu dans sa famille d'arriérés au fin fond du Pas-de-Calais pour lui faire comprendre que c'est sans doute fini entre eux ? Car oui comme pour Nakache et Toledano hier, n'oublions pas que tous les réalisateurs sont convaincus que les gens du nord sont édentés, abrutis et qu'ils vivent à 15 dans 8m² en se hurlant dessus. Enfin, même si les hommes viennent de Mars et les filles de Vénus, comment réussir à comprendre que TOUS les hommes qui croisent la route de cette fille perdue cheveux gras, triste à mourir, qui parle peu, en deviennent instantanément fou ?

    Le débat qui suivait la projection du film que j'ai eu la chance (!!!) de voir à Venise ne m'a pas éclairée sur les intentions et sur le comportement étrange de cette fille pas intéressante pour deux sous. Personne ne semblait pouvoir réellement expliquer le fond du film et s'attardait sur la forme. Quant à Tahar, il a fait comme si...

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