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5 * Bof ! - Page 22

  • OBLIVION de Joseph Kosinski *

    Oblivion : affiche

    Je crains que Monsieur Joseph Kosinski ait tenté de faire son 2077 - L'Odyssée de l'Inception à grand renfort de zim boum patatra, de rebondissements en cascades et de twist again à gogo. Autant le dire sans tergiverser, c'est complètement raté et un peu d'humilité aurait plus convenu au projet. Ou pas.

    Qu'en est-il de cet oblivion ? En 2077 donc, des extra-terrestres appelés chacals ont déboulonné la Lune et envahi la Terre. Le Terrien toujours aussi bas du bulbe a sorti sa réserve de bombes atomiques et le héros Jack Harper dit en voix off : "on a gagné la guerre mais la terre est dévastée". En effet, il ne reste plus rien. Et le peu d'humains survivants est parti se planquer sur Titan une planète d'un autre système.

    Sur la Terre, dans un appartement high-tech suspendu dans l'air demeurent Jack Harper (Tom Cruise) et Vika (Andrea Riseborough... je crois que j'aime cette fille d'amour), un binome chargé de sécuriser le périmètre avec des gros pistolets en plastique et de réparer les drones. Bon. Plus que 15 jours et le couple rejoindra Titan. Sauf que Jack n'a pas envie de quitter la Terre et qu'en plus il fait un rêve récurrent où une brune à grosse bouche lui fait des sourires niaiseux. Jack est troublé et se réveille toujours en sursaut du coup. Forcément, ça fait peur cette grosse bouche ! Il faudra qu'on m'explique comment, quand on a Andrea Riseborough à côté de soi on peut être troublé par Olga Kurylenko qui sert à rien !!! Mais bon, en même temps faut pas s'affoler... A une époque, on voyait Gemma Arterton qui sert à rien partout et ça s'est calmé. En ce moment c'est la Kurylenko qui sert à rien qu'on voit partout. 

    Soit... Pendant que Jack fait son Maverick au volant de son engin spatial tout en parlant à Bob, la petite poupée qu'il a collée sur le tableau de bord (!!!) Vika ne le quitte pas des yeux sur ses écrans de contrôle qui lui disent "est-ce que Jack et toi vous faites un bon binome ?" et elle répond "oui, un autre jour au paradis". Elle reste à la maison dans des robes à tomber, et le soir, elle lui prépare des ptits plats juteux avant de se mettre à oilpé et de le vamper dans la piscine qui tient toute seule dans l'air. Elle lui dit "viens je vais te montrer un truc". Et elle ne lui montre rien. Jack ne résiste pas. Mais il se baigne avec son pantalon. C'est pour ça.

    Un jour, c'est le matin et Jack s'énerve contre un drone qui veut lui tirer dessus. Et il sauve une fille dans un sarcophage. Pile poil la fille de ses rêves. Je rigole pas, c'est LA fille dont auquel il rêve et qu'il se réveille en sursaut après, rapport à la grosse bouche qu'elle a, qui fait peur. Il la ramène à la maison et Vika fait la tronche dans sa belle robe. Elle veut lui faire une piqûre parce qu'elle a vomi partout. Normal, la fille elle a dormi pendant 60 piges, Julia elle s'appelle, et quand t'as dormi si longtemps, tu vomis. Elle dit "touche moi pas toi, nan mais oh,  allo quoi ?" Jack est bien embêté avec ses deux meufs qui peuvent pas se voir en peinture. Il manque de se faire capturer par des mauvais qui ont des combinaisons noires et des plumes mais il arrive à se libérer. Le chef c'est Morgan Freeman. Là, j'ai textoté à mon mec (parce que les SMS i passent bien entre nous !) : "'tain, y'a Morgan Freeman avec un scaphandre et des plumes, je sais pas si c'est un mauvais ou un gentil !". Et il m'a répondu : " t'inquiète poulette, te laisse pas impressionner par les plumes, Morgan c'est jamais un badass". J'étais rassurée et je me suis concentrée sur autre chose, ça occupe, ça énerve, ça détend.

    Parfois Jack sort du périmètre de sécurité et va dans un endroit pas irradié où il a une maison près d'un étang avec des arbres, des fleurs et tout. Il pique un roupillon en pensant au PSG/Barça foot-ball et... hop, il se réveille en sursaut ! Et puis, il s'éloigne et il tombe nez à nez avec... lui-même. Et Morgan lui montre toute une usine de Tom Cruise. Des Tom Cruise par milliers. On sait plus qui est le bon. Heureusement, il a une petite croûte sur le nez, rapport à un bobo qu'il s'est fait. Et du coup, on sait que le bon, c'est lui. Sauf que non...

    Oh et puis flûte, j'en ai ras le bol de parler de ce film. Et puis je ne veux pas spoiler. ça twist un max à la fin de toutes choses !

  • QUARTET de Dustin Hoffman *

    Quartet : affiche

    Dans cette maison de retraite grand luxe, Beecham House, les pensionnaires sont tous d'anciens musiciens et chanteurs d'opéra qui ont jadis connu leur heure de gloire. Comme chaque année, un gala de fin d'année est proposé à de généreux donateurs qui permettent ainsi à l'illustre maison d'éviter la fermeture. Chacun doit y aller de sa chansonnette ou de son concerto ! Reginald, Cissy et Wilfred voient débarquer avec surprise le quatrième membre de leur ancien quatuor, Jean... celle dont l'ego surdimensionné et toujours d'actualité avait mis en péril les amitiés et les amours du groupe.
    La grande question est de savoir si oui ou non Jean acceptera de remonter sur scène pour ce gala. Le suspense est total et entier vous imaginez bien.

    J'attendais un peu plus de cette comédie du troisième voire quatrième âge ! Mais il faut bien l'avouer c'est mauvais, naïf, paresseux pour ne pas dire ennuyeux, sans grand intérêt et Dustin Hoffman aurait pu s'abstenir ! Toute cette tendresse, toute cette joyeuseté sonnent faux et creux et n'émeuvent jamais. Et puis, c'est bien beau de vouloir mettre en vedette des personnages qui frisent les 80 balais, encore faut-il y mettre un tantinet de réalisme ou alors faire le choix de les laisser en bonne santé ! Un personnage a été victime d'un AVC ? Il boitille à peine. Evidemment, on est pas obligé de se refaire une interprétation à la Anthony Hopkins dans Légendes d'Automne (allez à 1mn20, ça vaut l'jus !) mais quand même ! Une autre est atteinte d'un Alzheimer ! La maladie fait d'elle une petite dame tout à fait adorable et inoffensive qu'il suffit de rabrouer un peu pour la remettre sur les rails. Tout cela est très charmant et totalement surréaliste. Des scènes incongrues sans finesse tombent ça et là pour tenter de faire un lien "transgénérationnel" ! Ah la visite des djeunz et du rappeur et les analogies entre rap et opéra !!! Ah le discours lacrymo-larmoyant de la directrice de la maison de retraite ! Ah le cabotinage de Michael Gambon ! Et je ne dis rien du personnage absolument insupportable de Billy Connolly en vieillard priapique censé être drôle j'imagine.
    Il y a bien de ci de là quelques remarques sur le fait qu'à la vieillesse tout fout le camp, la peau, la forme, la voix... mais c'est tellement lourdingue et niaiseux qu'on frôle l'overdose de bons sentiments !

    Pourquoi une étoile me direz-vous ?

    La musique, sublime. Et puis surtout les oeillades de Tom Courtenay et Maggie Smith, tous les deux très classe, élégants, séduisants. Ils méritaient mieux que ce navet. Le reste est à jeter aux orties !

  • LES AMANTS PASSAGERS de Pedro Almodovar *

    Les Amants passagers : affiche

    Deux employés d'aéroport (Antonio et Penelope en guests...) roucoulent au lieu de faire leur boulot et c'est la négligence. Le personnel du vol 2549 de la compagnie Peninsula doit rapidement faire face en plein ciel à cette évidence : l'avion ne pourra pas atteindre sa destination Mexico. Il doit se poser en urgence. En attendant de trouver un aéroport susceptible de l'accueillir, l'avion doit tourner en rond. Les membres de l'équipage ne savent comment annoncer la nouvelle aux passagers de la classe affaire, sachant que le sort de ceux de la classe économique a été réglé, ils ont été endormis !

    Il ne reste donc que quelques passagers qui se doutent que quelque chose ne tourne pas rond, hormis l'avion. Deux jeunes mariés mis KO par la fête de leurs noces, un financier escroc en fuite, un mexicain basané et mystérieux, une voyante vierge, une ex actrice reconvertie dans une affaire d'escorts girls et un tombeur. Les stewards, les pilotes, très alcoolisés, drogués éludent le problème et sont plus préoccupés par leurs histoires personnelles de couples et de famille. Ils finissent par révéler l'avarie de l'avion aux passagers et tentent de les faire patienter le plus agréablement possible.

    Pedro s'est répandu partout que son film, celui-là précisément, serait une métaphore de l'état de l'Espagne. Tout va mal, rien ne va plus et on tourne en rond en attendant des solutions. La réponse d'Almodovar à la crise ? Baiser ! Fellations, drogues, alcools et karaoké ! Mouais, soit. En tout cas son film ressasse en boucle les mêmes blagounettes pas bien finaudes : un pédé suce t'il mieux qu'une femme (le personnel est 100 % gay) ? Et pour essayer de boucler une heure et demi de film, le réalisateur s'égare parfois hors de l'avion. L'histoire des deux ex petites amies du don juan tombe comme un cheveu sur la soupe et fait perdre le peu de rythme qu'il y avait déjà. Pour remplir le vide, il aurait mieux fait de demander à Blanca de Li de chorégraphier plusieurs chansons. Les deux ou trois minutes chantées et dansées par les stewards homos sont réjouissantes. Sinon... Bof.

  • UNE ESTONIENNE À PARIS de Ilmar Raag *

    Une Estonienne à Paris : affiche

    EDIT du 2 janvier 2013 : Je pense que le bug de l'an 2 000 est arrivé en l'an 13... Aucun commentaire n'a été publié depuis plusieurs jours. Je suppose qu'il s'agit d'un problème chez haut et fort car la même chose se produit sur d'autres blogs. Je leur ai signalé. Je suppose, enfin j'espère que ce sera réparé rapidement.

    EDIT du 2 janvier 2013  14 h 08 : apparemment c'est réparé, mais les commentaires postés ces deux derniers jours semblent avoir définitivement disparu. Désolée. J'avais moi-même répondu à tous vos commentaires...

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    En Estonie Anne n'est pas à la fête. Elle a quitté son travail pour s'occuper de sa mère gravement malade qui parfois ne la reconnaît même pas. L'agonie dure deux ans. Son ex mari dont elle est divorcée depuis 12 ans est alcoolique et peut devenir violent à ses heures avinées. Mais Anne est une bonne personne, il peut encore lui arriver de ramasser le pochtron dans le caniveau. 

    Lorsque la très vieille dame finit par mourir dans un ronflement de soulagement, Anne est triste, mais ça ne se voit pas car elle n'a qu'une seule expression. Le jour de l'enterrement, elle espère que ses deux grands enfants vont rester un peu près d'elle pour la soutenir, mais non, ils ont un travail, eux. Pourtant Anne est une bonne personne. La Providence va intervenir en la personne de son ancien employeur qui lui propose de partir à Paris pour s'occuper d'une vieille dame qu'on ne peut laisser seule. Anne espère que ses charmants enfants vont la retenir mais au contraire ils sautent de joie : "Paris ??? quelle aubaine ! dégage fonce !". Anne débarque donc à Paris avec son air triste, sa parka moche de la baltique et ses bottines estoniennes. Elle est à peine accueillie par Stéphane qui la conduit chez Frida, la vieille estonienne de Paris, et lui donne pour seule indication que Frida est une personne peu commode et suicidaire à ses heures.

    Effectivement, Frida n'a aucune envie qu'on s'occupe d'elle et qu'une étrangère, même Anne qui est une bonne personne, s'installe dans son luxueux appartement. Frida regrette sa vie de séductrice et surtout l'absence de Stéphane, son soleil, qui fut son amant dans les temps bénis de la folle jeunesse. Malgré l'irascibilité voire l'agressivité dont elle fait preuve à l'égard d'Anne, cette dernière résiste, échine courbée et tête de chien battu de bonne personne.

    Je pense que ce film mériterait une ° mais je ne veux pas commencer l'année sur une si mauvaise impression et puis malgré tout il y a Jeanne Moreau, toujours parfaitement à l'aise et à sa place devant une caméra. Elle est la classe incarnée malgré un scénario bâclé sur un coin de table de bistrot et des dialogues à faire fuir. Une personne entre dans la pièce et elle doit dire : "ah tu es venu ?". Méditons.

    Ni la psychologie ni l'évolution des personnages ne tiennent la route. Le film est lent, monotone, répétitif et en même temps tout arrive comme par miracle sans qu'on sente d'où provient la progression. Et le final enrobé de guimauve rose fluo donne un peu un haut le coeur de lendemain de réveillon.

    Et puis, il y a cette actrice INSUPPORTABLE qui porte la misère, la difficulté et la méchanceté du monde sur ses frêles et généreuses épaules de bonne personne, et j'ai eu grande envie de la secouer pour savoir ce qu'il se passait réellement à l'intérieur ! Son air triste, accablé (quoiqu'un éclair semble furtivement illuminer son regard éteint lorsqu'elle découvre la Tour Eiffel et l'Arc de Triomphe), son attitude prostrée et soumise ne collent absolument pas avec le fait que Frida reprenne brusquement goût à la vie en sa sinistre compagnie de bonne personne. L'incohérence est de taille. Bref, je suis sortie de la salle plutôt irritée, quoique soulagée, mais toute cette bonté me file la nausée !

  • ALEX CROSS de Rob Cohen *

    Alex Cross : affiche

    Alex Cross est un genre  de flic psy qui peut te dire que tu as bu un café rien qu'en respirant ton haleine, c'est dire si lorsqu'il arrive sur une scène de crime, il rabat le caquet de son ami d'enfance, son quasi frère le sexyssime Ed Burns (c'est son nom, ça ne s'invente pas) qui s'est acharné à niquer sa carrière d'irlandais imbibé.

    Mais revenons à notre Cross, super flic, super psy, super ami, mari, père, fils... La suite de l'histoire nous prouvera qu'il n'est en fait rien de tout ça et qu'il ferait mieux de la mettre en veilleuse de temps à autre. Dans un premier temps il se la joue, grave. Bref le genre de type insupportable qui se croit le roi du monde alors que c'est une tache congénitale. Et lorsqu'un tordu de première s'en vient en ville faire du hâchis avec les doigts d'une milliardaire pas farouche de l'entre-jambes, on met le Cross sur le coup. Il va tout renifler l'affaire rien qu'en entrant dans la pièce où la meuf a été tuée mais va oublier de protéger sa famille. Et ça c'est un peu l'unique originalité de ce ragoût sans saveur : éliminer des personnages auxquels d'habitude on ne touche pas dans les films américains. Pas la famille !

    Si ce thriller qui lorgne sans beaucoup de talent du côté de Seven se laisse regarder sans honte mais aussi sans aucune passion, on est en droit de se demander où le réalisateur est allé chercher son acteur  principal ??? Tyler Perry !!!! Rarement je crois il est offert de voir un premier rôle aussi dépourvu de charisme et de qualités, incapable de la moindre expression ni d'exprimer la moindre émotion. Si je revois ce nom sur une affiche je fuirai en sens inverse ! Pourtant l'affiche prévient : "ne croisez jamais son chemin".

    Pour une fois qu'on tenait un vrai méchant sans état d'âme et dont on ne cherche pas à savoir s'il a respiré les ptites culottes de sa mère dans l'enfance... voilà que le "héros" est une endive insignifiante... et pourtant il est noir ! Reste donc Matthew Fox que j'avais jadis hâtivement rangé dans la catégorie des Butler, Statham, Worthington et compagnie. Ici, méconnaissable avec trente kilos de moins et néanmoins tout en muscles, visage émacié et tics nerveux, il est un méchant psychopathe sadique réjouissant, hélas le film ne le mérite pas.

  • MAIN DANS LA MAIN de Valérie Donzelli *

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    Hélène Marchal a la charge prestigieuse de former les petits rats de l'école de danse de l'Opéra Garnier de Paris. Joachim travaille dans une miroiterie à Commercy (Meuse) et vit chez sa soeur qui fait des enfants comme une poule pond des oeufs. Au premier abord, rien ne pouvait les rapprocher, ni leur âge (15 ans d'écart), ni leur situation sociale, elle bourgeoise, lui prolo, ni leur façon de vivre, elle a un chauffeur, il ne se déplace qu'en skate board. Peut-être éventuellement leur amour de la danse, mais là encore, elle ne pense que pointes et entrechats, il s'entraîne pour un concours de danses de salon avec sa soeur. Sauf que la première fois qu'Hélène et Joachim se rencontrent sans l'avoir prévu, ils s'embrassent presque malgré eux et tombent instantanément sous l'effet d'un charme, d'un sortilège dont on n'aura jamais l'explication. C'est LA bonne idée du film, ne pas chercher à donner l'amorce d'une raison au fait que Joachim et Hélène deviennent inséparables au point de faire les mêmes gestes au même moment, de ne plus pouvoir se passer l'un de l'autre, de devoir vivre ensemble à leurs corps défendant.

    Et sinon quoi ? Pas grand chose. Le coup de foudre serait donc un fait inattendu et imprévisible ! La belle affaire ! On ne s'en doutait pas. Et Valérie Donzelli, dont le capital sympathie n'est pas à démontrer nous envoie un film mignon, frais, gentil et plein d'énergie. Constamment en mouvements. Mais il ne s'agit pas ici d'une énergie fatigante, épuisante comme celle récente du film de Michel Leclerc, mais plutôt de tonus et de vitalité. Quelque chose de positif qui respire la bonne santé. Néanmoins, il ne reste finalement pas grand chose de ses tentatives de rapprochement puis d'éloignement des deux protagonistes qui veulent tenter de résister à l'inévitable !

    Par ailleurs, je ne suis pas sûre que le couple "fonctionne". Le visage ingrat et inexpressif de Valérie Lemercier ne m'a jamais plu. Par contre son corps, puisqu'elle est toujours prompte à nous le montrer sous toutes les coutures, est d'une perfection irréprochable. Jérémie Elkaïm a l'air d'un gamin à côté d'elle et pourtant c'est lui la révélation du film, lui pour qui il vaut éventuellement le déplacement.

    Le personnage de l'amie inséparable qui partage jusqu'au lit du couple, qui finira par être atteinte d'une maladie incurable et dont on découvrira qu'elle tapine quand elle ne soutire pas de l'argent à son amie... est incompréhensible, pénible et totalement hors sujet !

    Un film plus que bancal donc, sans autre grand intérêt que le charme de Jérémie Elkaïm.

  • THÉRÈSE DESQUEYROUX de Claude Miller *

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    Thérèse est une enfant fantasque, intelligente (elle passe son temps à lire alors que sa meilleure amie préfère chasser) sans doute est-elle aussi romantique et sentimentale... Je n'en sais rien, je n'ai pas lu Mauriac et je n'ai pas bien compris le personnage. Sauf qu'à cette époque (début du XXème) ce sont encore les mariages de raison qui unissent les familles plus que les êtres. Et d'amour il n'est pas question lorsque Thérèse est contrainte d'épouser Bernard Desqueyroux et qu'ainsi ils peuvent l'un et l'autre rassembler leurs immenses plantations de pins.

    Thérèse est ce qu'on appelle communément une "grande gueule" mais son mari, plutôt affable au début puisqu'il l'encourage à continuer à parler uniquement dans l'intimité de leur chambre, et sa belle-famille vont s'appliquer à la lui faire fermer alors qu'au début des épousailles ils la considéraient comme une personne qui serait l'expression même de la sagesse. Et puis, à force d'asphyxie elle va commettre un acte coupable, monstreux mais pratiquement inconsciemment, sans préméditation en tout cas. Mécaniquement. Puis elle va chercher le pardon mais sera au nom des conventions sociales, séquestrée...

    Quel dommage que le dernier film de Claude Miller "responsable" de tant de films dont je ne me lasse pas La Meilleure façon de marcher, Dites-lui que je l'aime mais surtout Mortelle randonnée et Garde à vue, soit celui-ci, joliment filmé certes mais froid et totalement impersonnel ! Je ne sais si c'est le personnage de Thérèse elle-même dont je n''ai jamais ressenti la douleur et la révolte. Audrey Tautou, victime et coupable semble plutôt se dessécher d'aigreur et de jalousie envers sa meilleure amie qui connaîtra brièvement un grand amour. Quant à Gilles Lellouche, bouffi, j'ai aussi eu bien du mal à croire à la naïveté de son personnage.

    En un mot, je n'ai sans doute rien compris.

  • TÉLÉ GAUCHO de Michel Leclerc *

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    En 1996 une bande de doux dingues a créé une chaîne de télé locale qui se voulait anti-conformiste avec des programmes pris sur le vif de l'agitation sociale.Tout ce qui se faisait en matière de manifestations était filmé : les sans papiers, la lutte pour (ou contre) l'avortement... Le seul mot d'ordre pour proposer un sujet était qu'il ne soit pas de droite. Le grand ennemi était la télé privée et ses programmes puants de télé réalité déjà ! Victor provincial cinéphile rejoint la bande, tombe amoureux de Clara une fille instable et fragile, fait un stage chez l'ennemi juré, invente une rubrique "les objets qui nous emmerdent"...mais à peu près tout ce que produit cette équipe de bras cassés vire à la cata.

    Et ce film est fatigant. Fatigant d'énergie mal canalisée. Il part dans tous les sens, multiplie les scènes identiques, intègre deux historiettes d'amour sans grand intérêt et finit par être franchement ennuyeux et longuet... 1 h 52 mn quand même . Et surtout on ne sait jamais s'il faut s'attendrir ou se moquer de cette lose qui colle à la peau des personnages, hélas tous cantonnés dans un seul et unique trait de caractère.

    Il ressort néanmoins de ce grand bazar mal ficelé quelques gags qui peuvent tirer un sourire ou deux et l'interprétation d'Eric Elmosmino et Sara Forestier.

  • THE IMPOSSIBLE de Juan Antonio Bayona *

    The Impossible : photo Tom Holland (II)The Impossible : photo Tom Holland (II)The Impossible : photo Tom Holland (II)

    Le 24 décembre 2004 la famille Benett (papa, maman et les trois garçons, environ 13, 8 et 5 ans) est en route pour des vacances au paradis. En Thaïlande pour être précise. Dans l'avion qui les mène au bout du monde, les préoccupations sont diverses : monsieur s'angoisse, il n'a pas branché l'alarme de la maison. Il est sûr que non. Madame est sûre que si, il l'a fait. Elle est complètement décontractée du gland vis-à-vis de ce problème et du coup, Naomi Watts met sa tête sur le côté en faisant un sourire niaiseux qui semble dire : "ah nan mais j'vous jure, celui-là, quel numéro complémentaire j'ai tiré le jour où !" Par contre, question aérodromphobie, elle est au taquet ! ça, c'est pour bien nous expliquer que nous, pauvres mortels avons des inquiétudes bien crétines alors que dans pas bien longtemps on pourrait mourir dans d'atroces souffrances, et sans assurance ! Car personne ne l'ignore, la famille Benett est en route pour l'enfer puisque le 26 décembre, va s'abattre direct sur ses pieds, le pire tsunami de tous les temps. Et ce film est l'histoire vraie de la famille Benett qui porte un autre nom IRL mais on s'en cogne.

    Les deux premiers jours sont vécus comme dans un rêve. Tout est idéal, l'hôtel, la plage, la météo et la soirée de Noël est à gerber un modèle de perfection avec lâcher de photophores qui s'envolent dans le ciel étoilé. Le 26, madame est à la plage avec l'aîné, monsieur à la piscine avec les deux tiots. Faut qu'on m'explique comment on fait pour se baigner dans une piscine alors que l'Océan Indien est à deux pas ? Et puis non, je préfère ne pas savoir ! Il y a le début d'une amorce de petite tension entre monsieur et madame. Il pourrait perdre son emploi. Elle évoque l'idée de reprendre le boulot (elle est médecin), elle s'est assez sacrifiée occupée des moutards, merde. Ewan l'envoie péter et retourne jouer au ballon. Là, Naomie Watts penche sa tête sur le côté et fait un rictus d'agacement.

    Et soudain slurps, splatch, la vague ! L'horreur. La famille va se trouver séparée en deux groupes, maman et le grand d'un côté, papa et les deux petits de l'autre. Là, il est vrai qu'on peut s'accrocher aux bras du fauteuil car il ne s'agit pas de montrer une vague mastoc qui engloutit tout mais de démontrer que le moindre objet sous l'eau devient une menace, un danger mortel. Le réalisateur prend donc un malin plaisir à malmener Naomie, qui n'a même plus le temps de faire des mines mais simplement de crier mieux que Dakota Fanning chez Spielberg ! Il la propulse, la projette, la secoue, la heurte... Elle se cogne, se déchire, se coupe... Et au cas où on aurait pas tout bien compris, vers la fin... flash-back, Bayona ce sadique, nous en remet une couche pour nous expliquer comment exactement Naomie a eu la jambe à moitié arrachée, l'abdomen perforé, le dos tailladé ! Pour ceux qui rêvaient de voir Naomie morfler, Bayona l'a fait.

    Pour les autres, munissez-vous d'une tonne de kleenex. Car vous allez pleurer. En ce qui me concerne c'était de rire. Mais je n'ai pas de coeur, ça aide. Chaque scène est une aberration et enfonce un peu plus davantage le film dans un pathos écoeurant, accentué par une musique omniprésente à haute teneur glycémique. Jamais encore il m'a été donné d'entendre autant de violons simultanément. Tant de lourdeur frôle l'éléphantisme et j'avais presque honte de découvrir effarée jusqu'où le réalisateur pourrait aller pour tenter de nous manipuler les lacrymales. La scène où le fils aîné séparé de son père se croisent et se recroisent dans un hôpital sans se voir est un modèle de bêtise. Et les scènes idiotes au pathos gluant abondent. Ewan se retrouve à un moment avec quelques rescapés bien choqués. Chacun évoque comment il a vécu l'arrivée de la vague. Ewan dit qu'il aimerait téléphoner à sa famille. Un brave gars qui cherche sa femme et son bébé lui dit d'un air mou : "j'ai presque plus de batterie mais allez-y, téléphonez". Ewan gâche le forfait à pleurer comme un veau et finit par raccrocher. Il rend le téléphone à son proprio et tout le monde pleure autour de lui. C'était émouvant j'imagine. Puis, un type dit "il faut que vous rappeliez". Et là, gros plan sur chaque visage : "oui il faut que vous rappeliez" qu'ils se mettent à geindre tous en choeur... et l'autre tend son téléphone et dit "ziva, appelle". Et là, les bras m'en tombent. Evidemment, je suis d'accord, c'est Ewan McGregor et moi non plus je n'aime pas voir Ewan McGregor tout malheureux, mais pourquoi aurait-il la priorité sur les autres exactement dans la même situation ? Autre exemple, la mère est à l'hôpital, mal en point, très très mal en point. Naomie n'a même plus la force de pencher la tête sur le côté. Son fils l'a sauvée mais à l'hôpital y'a un putain de manque d'étiquettes qui fait que l'organisation c'est pas ça qu'est ça. Le gamin en a bavé des ronds de chapeau pour la ramener en vie et il ne veut plus la quitter des yeux. Et bien elle lui dit : "ya du taf ici, va donc te rendre utile !" J'appelle ça de la cruauté mentale. Sans compter, qu'avec sa jambe arrachée et tout le reste en lambeaux, elle a quand même tenu à sauver un enfant... Et j'en passe et des gentillesses sirupeuses à vous flanquer la nausée. 

    Bien sûr j'imagine qu'il y a dans ce genre de situations extrêmes, inimaginables, des actions inouïes, des actes héroïques, des hommes et des femmes qui se dépassent... Mais pourquoi fallait-il que toute l'humanité et la générosité soient rassemblées dans une seule et même famille ?

    Le final est un modèle d'imbecillité, de crétinerie et même s'il est une insulte manifeste au malheur qui s'est abattu sur cette région, à la mémoire des survivants d'un tel cauchemar comme à celle de tous les morts, je n'ai vraiment pas pu m'empêcher de rire... tant la publicité pour une compagnie d'assurance suisse tombe ici parfaitement incongrue et déplacée. Pour aller dans une région à risques mieux vaut donc se munir d'une bonne police nous dit Bayona. Et le regard embué (tête sur le côté) de Naomie dans l'avion du retour qui jette un dernier coup d'oeil à l'île dévastée semble dire : "elles sont ratées mes vacances, mais le soleil est de retour, je reviendrai".

    Vous allez me dire pourquoi * ? Et bien pourquoi pas ? Mais surtout, il y a dans ce film un petit bonhomme, ado débutant qui porte le film sur ses étroites mais solides épaules. Et il est incroyable. C'est Jamie Bell réincarné. A aucun moment il ne cabotine. Il est étonnant de justesse, jamais larmoyant. Il dégage une force et une intensité rares. Une révélation.

  • RENGAINE de Rachid Djaïdani *

    Rengaine : photo Sabrina Hamida, Stephane Soo Mongo

    Sabrina délicieuse beurette musulmane aime son Dorci, renoi catholique qui la demande en épousailles. Elle accepte, joie, bonheur. Mais c'est compter sans les 40 frères de Sabrina, dont Slimane l'aîné est le porte-parole et qui entendent bien, au nom des traditions et de la religion, faire en sorte que ce mariage n'ait pas lieu.

    Voilà typiquement le genre de films qu'il est interdit de ne pas aimer sous peine de se faire traiter de mal comprenant, voire pire... Sauf qu'à force d'entendre crier au chef d'oeuve et au génie, moi, brave fille toute simple, j'avais très hâte de voir ce chef d'oeuvre d'un génie...  Hélas il n'en est rien, Rengaine est un gentil petit (et je ne parle pas du budget) film qui aurait mérité d'être un court métrage pour que je puisse éventuellement m'extasier. Une bonne idée, trois bonnes répliques ne font pas une révolution. Et surtout, à force de crier partout qu'il a mis 9 ans à faire son film... Rachid Djaïdani aurait pu faire une collecte auprès de tous les gens qu'il remercie (le générique de remerciements dure 10 minutes pour 1 h 15 de film) pour se faire offrir un pied et poser parfois (pas tout le temps, je suis open mind) sa caméra. Le réalisateur aime tellement le cinéma, que, c'est certain, il devait sautiller sur place en filmant. Il faut avoir le coeur solidement accroché pour résister à cet écran qui tangue frénétiquement pendant plus d'une heure et à ces gros plans super rapprochés où l'on ne voit qu'une partie du visage des acteurs. Petit budget signifie t'il qu'il faille obligatoirement courir auprès de ses acteurs ? Se placer de telle sorte d'être à contre-jour ? Et j'en passe.

    Et ce n'est pas le grand numéro de pleurnicheries ce matin sur France Inter qui va me pousser à l'indulgence. Rachid Djaïdani est un artiste maudit, un génie incompris ! Il dit de son film "je savais que j'avais réalisé une pépite qui devait peser lourd". Lorsqu'enfin il est sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en mai dernier... on pouvait s'attendre à ce que cesse enfin l'angoisse de l'attente insoutenable et de la reconnaissance. Dans un premier temps, il doute mais ensuite il l'affirme, le chemin de croix fut pire encore : "on a essayé de me casser les genoux à coup de batte de base-ball". C'est une image, certes, mais Rachid Djaïdani me semble être le plus mauvais "vendeur" pour son film qui gagnerait à manifester un minimum de modestie voire de simplicité. Il y a une marge entre être fier de son travail et affirmer qu'on est devant une nouvelle nouvelle vague ! Cerise sur le tirelipompon, ses amis (?) l'ont assuré et sont parvenus à le convaincre qu'il y a du Cassavetes, du Godard et du Malick dans son cinéma, et là je dis : "Rachid, change d'amis."

    Rengaine est joyeux, dynamique et énergique, agrémenté d'une tchatche vive et fleurie comme j'aime. Il en émerge quelques scènes réjouissantes dont celles notamment, où Dorci comédien "pâte à modeler" en recherche d'emploi, passe des castings de façon très consciencieuse. Et certaines répliques sont vraiment hilarantes : - "je travaille dans la recherche.

    - La recherche de quoi ?

    - Ben l'ANPE, tout ça."

    Mais c'est quand même finalement rien de plus qu'un catalogue de tout ce qui hélas fait les difficultés de compréhension voire de communication entre les différentes communautés black/blanc/beur/feuj. Sans parler des lourdeurs (le musulman homosexuel, les musulmans qui "cassent" le ramadan, le musulman le plus hostile au mariage de sa soeur amoureux d'une juive, le musulman qui a réussi (il est flic)...) La rengaine est entendue. Rien de nouveau sous le soleil. On ne se mélange pas !

    Moi j'aurais juste envie de dire : amoureux du monde entier ! Amourez-vous, sans religion et sans famille ! Mais c'est un autre débat...