Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

5 * Bof ! - Page 23

  • LES ENFANTS DE BELLE VILLE de Asghar Farhadi ???

    Synopsis officiel : Akbar est jeune, il vient d’avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu’il attend son exécution dans une prison de Téhéran, son meilleur ami et sa sœur vont tenter d’obtenir le pardon du père de sa victime, seul moyen pour lui d’échapper à son destin.

    Donc, j'ai vu ce film. J'avais d'abord décidé de ne pas vous en parler car il m'a fait un drôle d'effet... Et puis finalement j'en parle. Je suppose que la sortie de ce film de 2004 n'est dû qu'à l'immense et mérité succès du prodigieux Une séparation. Mais celui-ci n'a rien à voir même s'il parle de la famille et de la société. Il est surtout infiniment plus lent, répétitif (Akbar et la soeur de son ami doivent se rendre une bonne dizaine de fois chez le père de la victime pour implorer le pardon...) voire franchement soporifique... malgré des révélations sur la société et la "justice" iraniennes vraiment révoltantes.

    Le truc étrange qui s'est produit c'est qu'au bout d'un moment j'ai ressenti comme une over-dose de bondieuseries et d'injustice... qui m'ont rendu incapable de "profiter" encore intelligemment (oui je sais...) du film. Je n'avais plus qu'une idée, une obsession en tête : dire aux filles de jeter leurs foulards à la poubelle et aux garçons de tirer un coup bordel, avec une fille de leur âge, consentante si possible ! Ce qui n'est pas très cinématographique ! Tant pis.

  • MA BONNE ÉTOILE de Anne Fassio *

     

    Ma bonne étoile : photoMa bonne étoile : photoMa bonne étoile : photo

    Il fut un temps, dans les années 80/début des 90, je regardais pas mal la télé. Et chaque été, il y avait la sériedelété. En général, ça se passait en provence. Il y avait des cigales et deux familles qui s'affrontaient, pour un bout de vigne, les Montaigu et les Capulet par exemple. Chaque famille possédait un domaine au doux nom qui faisait rêver. Le fils de la famille M. tombait amoureux de la fille de la famille interdite et réciproquement. Parfois il y avait même un mort ou deux et souvent il y avait Brigitte Fossey. Je ne sais pas si la séridelété existe encore mais ce film m'y a fait penser.

    Ici, une jeune fille de 18 ans, Louise, vit seule à la Ferronnière, un haras, avec son papa et Robert son tonton. Sa maman est morte mais Louise se console avec les chevaux et le bracelet qu'elle a hérité de sa jolie maman. La Ferronnière est au bord de la faillite, les huissiers sont aux portes et Louise qui fait des études de cavalerie dans la ville voisine va devenir championne jockey et renflouer les caisses grâce à Marquise, une jument qu'elle a élevée au biberon. Elle va aussi tomber amoureuse du premier garçon d'écurie (pas le premier qui passe, mais le premier en tant que chef !), un garçon un tantinet rustaud mais avec de très beaux yeux bleus. Tandis que le fils du riche propriétaire, un vilain qui donne des coups de cravache aux chevaux, lui tournera autour sans succès ! Il se vengera d'ailleurs la crevure. Mais tout ira pour le mieux dans le meilleur des champs de course à la fin finale !

    Voilà, c'est tout.

    MAIS... en 1983, je tombais amoureuse pour la vie, et donc voilà pourquoi. Et que ceux qui n'ont jamais vu Greystoke, réparent cette lacune, c'est un beau film plein de ouh ouh dedans !

    Cela dit, si cette Bonne étoile n'a pas grand intérêt, à moins de nourrir une passion secrète pour les canassons (ce qui n'est évidemment pas mon cas ! SAUF POUR UN), je dois admettre que je ne me suis pas ennuyée même si rien de surprenant et d'imprévésible n'est survenu pendant la projection. Je dois reconnaître également que la petite Lise Fleur (bravo les parents !) a du potentiel, et que le duo Christophe Lambert/Claude Brasseur est tellement complice et naturel que c'est un régal de les observer se donner à fond dans cette petite chose naïve et sans prétention.

  • MAINS ARMÉES de Pierre Jolivet *

    Mains armées : photo Pierre Jolivet

    Mains armées : photo Pierre Jolivet

    Lucas est flic. Du genre cow-boy qui ne dort jamais, qui mange encore moins et qui b.... ! Non plus. Par contre, il pratique le jogging tout transpirant sur les hauteurs de Marseille. Et rejoint un indic' qui lui donne des éléments sur un trafic d'armes volées à l'Otan par de vilains serbes. Dans une vie antérieure Lucas a été prof de maths dans des pays lointains délaissant une jeune femme mise enceinte par ses soins mais sans son consentement. 26 ans plus tard, il retrouve le fruit de ses entrailles sur une enquête à Paris (pour la faire courte) , une jeune femme, flic comme lui* mais aux stups et sous la coupe d'un patron ripou grâce auquel elle se constitue un petit magot mal acquis.

    *Cet élément pourrait éventuellement constituer un des éléments surprises du film si le synopsis et la bande-annonce ne se chargeaient de le révéler alors qu'on ne le découvre que dans la première moitié du film... Soit.

    ça commence plutôt bien, sec et nerveux. Sans temps mort on suit la piste des tordus et on bénéficie d'une leçon de choses sur comment les armes qui ont servi dans les conflits atterrissent dans nos banlieues pas roses et moroses. Le quotidien des flics que l'on pourrait facilement confondre avec les voyous, leur absence de vie de famille, de RTT, les planques ennuyeuses au cours desquelles rien ne se passe, leurs deals avec la canaille tout cela est illustré intelligemment avec beaucoup de fluidité. Et l'interprétation de l'équipe de braves (Roschdy Zem, très bien) Vs l'équipe de ripoux (Marc Lavoine, très bien et plus que crédible en flic corrompu) est convaincue et convaincante.

    Hélas ça se gâte quand le grand flic ombrageux, mystérieux et solitaire se met en tête de renouer le contact avec sa fifille inconnue sous prétexte de lui soutirer des renseignements utiles à son enquête en cours. Il faut bien sûr que je reconnaisse que la surestimée Leïla Behkti, bouche tordue et grimaçante, diction approximative en mode wesh-wesh n'a encore pas réussi cette fois à me séduire. Mais la psychologie de bazar à deux balles, la rédemption du père, l'hystérie de la mère (ah la scène de l'hôtel aussi inutile que stupide, pauvre Marilyne Canto !), la trashitude de la fille qui cherche un père dans l'unique but de savoir s'il la trouve jolie (ah la grande scène du II)... ont eu raison de ma patience et de mon indulgence.
    Sans compter que la complexité de l'intrigue policière a fini par totalement m'échapper tant elle s'embrouille et s'obscurcit au point qu'on n'y comprend strictement plus rien.

    Enfin, entre les sonneries qui se veulent sans doute originales (je lol) ou discrètes, les vibreurs, les messages vocaux... je n'en peux plus de ce téléphone qui est devenu un personnage à part entière des films, et sans qui l'action n'avancerait plus !

  • ROCK FOREVER de Adam Shankman *

    Rock Forever : photoRock Forever : photoRock Forever : photoRock Forever : photo

    Sherrie, godiche d'Oklahoma attifée comme une chanteuse country, s'en vient à Hollywood avec ses 33 tours de rock sous le bras convaincue de faire carrière dans la chansonnette. Sitôt descendue du bus, elle se fait chouraver ses skeuds par un vilain et tombe toute pleurnichante dans les bras de Drew, le falot de service qui lui offre un combi amour/boulot dans la même pochette surprise. Voilà donc notre Sandra Dee serveuse au Bourbon Room, bar décadent sur le Sunset Strip où se produisent les stars du Rock'n'roll en cette année 1987. En fait de chanteuse, elle va devenir strip-teaseuse dans un autre bar pour messieurs libidineux pendant que son insignifiant Drew se produira dans un boys-band et que la star planétaire Stacee Jaxx n'en finira plus de faire ses adieux ou son come back... je n'ai pas tout suivi.

    Donc, c'est une comédie musicale.
    Je ne le savais pas. Cela signifie que parfois les gens au lieu de parler, se mettent à chanter et à danser et le moindre passant qui passe en fait de même et connaît la chanson, la musique et la choré !

    Respect.

     

    J'aime les comédies musicales.
    Mais pas trop celle-ci,

     

    elle est ratée !

    La faute aux deux endives que je vais m'empresser d'oublier, qui font office de rôles principaux et qui risquent de se reproduire et de donner encore des générations de braillards qui confondent chansons et hurlements. Et je ne vous parle même pas du vibrato r'n'bisant de la donzelle qui se prend parfois pour Olivia Newton John mais en moche et peinturlurée comme si elle allait à la Gay Pride !

    Le gars... il est tellement mochtron qu'il a même fini par devenir transparent.

    La faute à un macaque habillé comme Kadhafi qui ne risque pas de me faire ébaucher l'amorce de l'ébauche d'un sourire tant ses NOMBREUSES apparitions me donnent plutôt envie d'en faire de la chair à pâté !

    La faute à Russel Brand qui me file un urticaire géant.

    La faute à la musique qui m'a souvent donné l'impression que l'écran était enduit de guimauve, de sirop, de mélasse,

    et trop de glucose me dérégule la glycémie.

    MAIS...

    dans Rock Forever... il y a les "vieux", et ce sont eux qui assurent le BON boulot. Bien sûr il y a Tom Cruise... et une discussion à peine animée autour du repas du soir nous a une fois de plus ramenés au thème de la scientologie. Tom Cruise n'est pas une bonne personne mais c'est un putain de bon acteur. Bon à tel point que je me dis qu'un si bon acteur ne peut pas être une aussi mauvaise personne. Sauf que si. Mais tant pis. La performance physique, vocale et (dés)enchantée qu'il livre est pratiquement du niveau de celles qu'il offrait dans Magnolia for ever ou Eyes Wide Shut où il se décomposait sous nos yeux ébahis.

    Catherine Zeta-Jones est tordante en ex-groupie devenue vipère par dépit. Elle condamne et combat le rock diabolique et s'amuse beaucoup à le faire. Et puis, Alec Baldwyn en tôlier gay du bar où il faut être vu, est absolument impayable. Malgré un sérieux dont il ne se départit pas, il est la caution comique du film, hélas souvent flanqué de ce nazbroque de Russel Brand toujours mauvais comme un cochon.

  • THE AMAZING SPIDER MAN de Mark Web *

     

    Est-il utile, indispensable de vous remettre en mémoire l'histoire de Peter Parker ? Oui ? Bon. Donc Peter Parker est abandonné tout minot par ses parents, deux scientifiques qui semblent cacher un lourd secret. Ont-ils inventé la marche arrière, le fil à couper le beurre ou l'eau tiède ? On ne le sait mais on voit plein de jolies équations qui font peur sur des tableaux. Peter est donc confié sans explication (bonjour le trauma) à sa tante May (Norma Rae...) et à son Oncle Ben (personnellement chaque fois que j'ai vu apparaître Martin Sheen, j'ai eu envie de chanter). Il grandit et devient le souffre douleur du lycée parce qu'au lieu de jouer au basket il fait des photos. Il est secrètement amoureux de la blondafrange Gwen qui est maquée avec le gossbo musclé de l'école. Un jour de fuite d'eau dans la cave d'Oncle Ben (on chante ?), Peter découvre une mallette que ses parents avaient dissimulée avant de s'enfuir, de disparaître puis de mourir dans un accident d'avion ! Par la même occaze Peter trouve les lunettes de son père (normal de partir sans ses lunettes...), les chausse et devient du coup une tronche en science génétique. Il visite les laboratoires Oscorp dirigés par l'ex associé de son père, le manchot Curt Connors. Il pénètre en douce dans une pièce où sont utilisées des araignées, tripote des trucs qu'il devrait pas et paf... c'est la piqûre. Dès le lendemain, il a les pattes qui collent au plafond et une force surhumaine. ça le fait kiffer grave. Gwen tombe amoureuse de lui mais elle est la fille du chef de la police de New-York, ça craint ! Peter se tricote un super costume moulboules rouge et bleu et décide, alors qu'on ne lui demande rien, d'aider la police à poursuivre les gangsters. Pendant qu'il fait ça, il oublie d'acheter des oeufs et laisse un peu tomber ses oncle et tante. L'Oncle Ben (tous en choeur !) parti à sa recherche, se fait descendre en pleine rue et Peter devient Spider, avide de vengeance ! Dans un moment très hot il confie à Gwen qu'il est un super héros. Elle trouve ça normal et trop cool. Et dans un moment d'égarement il confie à Curt Connors une équation top secret retrouvée dans la sacoche de papa. Erreur ! Le Connors se transforme en lézard vert et c'est la baston !

    Voilà. Pour avoir un aperçu de la suite, il ne faut pas quitter la salle avant la fin du générique... on a une petite idée de ce qui nous attend.

    Donc ici, nous avons affaire à un reboot, c'est-à-dire que le film reprend l'histoire qu'on connaît bien dès le début pour la renouveler et la moderniser à sa sauce. Ne pas confondre avec un remake qui refait la même chose mais en mieux (dans le meilleur des cas). De toute façon, remake ou reboot, on s'en cogne car ce film ne sert strictement à rien parce qu'il n'est pas terrible, ne renouvelle rien, n'invente rien... Le Peter/Spider que l'on connaissait était un garçon charmant qui souhaitait surtout faire profil bas en tentant de résoudre ses problèmes de traumatisme de l'enfance et sa culpabilité de n'avoir pas pu empêcher la mort de son oncle. Ses super pouvoirs lui tombaient dessus un peu comme une malédiction mais il essayait de les utiliser au mieux. Ici, Spider/Peter est plutôt un mariole pas vraiment sympathique qui cherche surtout à venger la mort de Tonton et ensuite à rattraper le coup d'avoir filé une équation dangeureuse au premier venu. Passée la première moitié (la plus intéressante) le film se transforme en une succession de bagarres pas bien passionnantes entre un gros lézard vert chicaneur et violent et un Spider brusquement investi de la mission de sauver New-York le monde. Et on s'en fout un peu.

    La promesse d'une scène géniale (les grutiers de New-York se mobilisent pour aider Spider blessé à se déplacer) fait un flop monumental malgré l'ampli brusquement poussé à 12.

    Le méchant (Rhys Ifans) est beaucoup plus impressionnant en humain qu'en lézard, ce gros machin en plastique qui parle ! Gwen est singée par une Emma Stone sans intérêt. Et Andrew Garfield n'a pas le charme sournois mais durable de Tobey Maguire.

  • UN BONHEUR N'ARRIVE JAMAIS SEUL de James Huth *

    Un bonheur n'arrive jamais seul : photoUn bonheur n'arrive jamais seul : photoUn bonheur n'arrive jamais seul : photo Gad Elmaleh, Sophie Marceau

    Sacha est pianiste de jazz dans un club le soir. Le jour, il compose des musiquettes pour des publicités. Chaque soir une fille différente est dans son lit. Sa maman lave son linge et lui fait ses courses. Ses amis sont évidemment indispensables. Rien ne peut venir rompre cette parfaite harmonie et ce qu'il considère comme la liberté. Sauf Charlotte, jeune femme sublime et maladroite, deux fois séparée et trois fois mère, qui lui tombe littéralement dans les bras un jour de pluie. Coup de foudre réciproque et le soleil se remet à luire. Contrairement à la romcom traditionnelle où les tourtereaux doivent patienter plus ou moins deux heures avant de tweeter sous la même couette, Charlotte et Sacha s'aiment très... activement avant que les ex et les amis viennent leur mettre des bâtons dans les roues  !

    L'appartement de Sacha, musicien donc bohême donc montmartois est tapissé d'affiches de films dont celle de Casablanca, qui orne également, que la vie est bien faite !, la chambre de Charlotte. En fond sonore As time goes by à intervalles réguliers, et même Billie Hollyday et des références aux comédies chics  et smarts de Capra ou Hawks. Preuve qu'on est cinéphile. Sauf qu'ici on a plus affaire à une version humaine des Aristochats (le dessin animé) qu'à une élégante  comédie (malgré les robes renversantes de Sophie Marceau). Charlotte est l'artistrocratique Duchesse et ses trois chatons, Sacha le chat de gouttières O'Maley qui va s'enticher (et réciproquement) des moutards bien qu'il ait dit un quart d'heure plus tôt "je hais les enfants".

    A quoi ça tient que ça ne fonctionne pas ? Au couple vedette, mal assorti, définitivement. Au mis-casting irrémédiable. Gad Elmaleh est très sympathique et sans doute l'un des rares humoristes qui m'amuse vraiment. Mais jouer l'amoureux, il ne sait pas faire. Pourtant le réalisateur se préoccupe davantage de son acteur (que de sa sublime actrice) en lui offrant de multiples occasions de faire le show et divers sketches. Et là, on reconnaît son talent de one man showiste !

    Mais quand cessera t'on de mettre des humoristes entre les pattes de Sophie Marceau ?

    Une fois de plus, abandonnée à un rôle où elle démontre quelle reine de comédie elle est, elle se retrouve seule face à un partenaire pas à la hauteur. On souffre pour elle des centaines de litres d'eau qu'elle se prend sur la tête et des gadins en cascade qui finissent par ne plus faire rire !

  • DARK SHADOWS de Tim Burton *

    Dark Shadows : photo Johnny DeppDark Shadows : photo Eva GreenDark Shadows : photo Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Tim Burton

    En 1772, pour avoir brisé le coeur d'une sublime mais cruelle sorcière, Barnabas Collins industriel chanceux en affaire comme en amour, est transformé par la jalouse en vampire et condamné à "non-vivre" enterré et enchaîné dans un cercueil. Brrrrrrrrr. Deux ans cents plus tard le cercueil est ouvert malencontreusement par des ouvriers et notre vampire assoiffé par deux siècles d'abstinence zigouille sans autre forme de procès ses libérateurs. Il s'empresse de rejoindre son domaine tout surpris de le découvrir en bien piteux état. Il y retrouve quelques-uns de ses descendants vaguement décadents et en tout cas ruinés mais tout contents de voir leur ancêtre apparaître. D'autant plus qu'il promet de leur rendre la splendeur d'antan et de faire revivre l'entreprise familiale. C'est compter sans la haine inapaisée d'Angélique (la sorcière) qui est responsable de la faillite des Collins et ne cesse de se venger d'avoir été abandonnée.

    Quel ennui, quelle mollesse, quelle nonchalance ! Alors oui, l'univers baroque, gothique, fantastique et féérique de Tim Burton est là et on ne peut nier la splendeur des décors. Mais un film ne peut se limiter à cela. Et les mésaventures de Barnabas s'étirent de façon bien monotones malgré le déploiement d'intrigues multiples et de personnages d'une fadeur exceptionnelle. Sans parler de la prestation de certains acteurs à la limite de l'amateurisme (Chloé Moretz exaspérante, Jonny Lee Miller fadasse et inutile, Jackie Earle Haley grotesque, Michelle Pfeiffer grimaçante...).

    On rit aussi et marier vampirisme et humour n'est pas commode sans tomber dans la parodie, mais je suis d'accord avec cette dame qui lit dans les bande-annonces, TOUT, absolument TOUT est montré dans la BA, les meilleurs moments et notamment ceux où l'on rit. Alors à ceux qui n'ont pas de CARTE ILLIMITEE, je recommande la bande-annonce, très bien faite, très attirante mais totalement mensongère puisque si prometteuse et vous fais ainsi économiser entre 9 et 11 euros (suivant les régions et les cinémas)

    Je ne vais donc pas m'éterniser à parler d'un film aussi décevant parce que ça me rend malade que Tim Burton dégringole ainsi avec un opus aussi misérable ! Bien sûr, il y a une scène hot entre Johnny/Barnabas (on se demandait d'ailleurs si cet acteur était encore sexué !) et Eva/Angélique, le vampire tue pour se nourrir (audacieux non ?), néanmoins rendez-nous Sweeny Todd, Sleepy Hollow, Edward, Charlie ou les Noces Funèbres ! Rendez-nous Tim Burton !
    Quid de Johnny Depp allez-vous me dire ? Peu de choses. Son maquillage, son costume, son allure sont splendides. Mais il n'est plus qu'une créature abandonnée consentante à son créateur. Et ses mimiques indignes du grand acteur qu'il m'avait semblé qu'il était. C'était quand déjà ?

    P.S. : Eva Green est sublime, vénéneuse, cruelle, belle, drôle. Vivement un GRAND rôle !

  • BARBARA de Christian Petzold *

     Barbara : photoBarbara : photo

     Barbara : photo Nina Hoss, Ronald Zehrfeld

    En 1980, parce qu'elle est soupçonnée de vouloir passer à l'Ouest, Barbara médecin-pédiatre dans un hôpital de Berlin est punie et mutée dans une petite clinique de Province. On lui attribue un logement minable où régulièrement elle reçoit la visite de deux agents de la Stasi qui lui font subir fouille au corps et de son appartement. Ils ont raison de la pister, car Barbara prépare son évasion vers le Danemark aidée de son bel amant tout blond de l'Ouest qu'elle rencontre de temps en temps en cachette pour une partie de zimboumtralala comme on n'en connaît pas à l'Est. Barbara aussi se méfie, de tout et de tous. De ses collègues qu'elle tient immédiatement à distance et qui prennent son attitude pour du mépris. Cela tombe bien, l'actrice à la bouche déformée par les injections affiche en permanence un petit air supérieur qui convient parfaitement. Doit-elle se méfier de sa concierge aussi ? Mais surtout d'André ce gentil médecin chef au joli sourire qui la regarde avec convoitise mais dont elle craint qu'il soit un agent double ? Désormais la vie de Barbara n'est faite que d'inquiétudes et de soupçons. Heureusement elle a son métier qu'elle aime et pratique avec beaucoup de dévouement et d'application.

    Au début, j'y ai cru. Barbara fait  passer sa solitude, sa trouille et sa méfiance par delà l'écran. J'avais la pétoche. Ne plus pouvoir sortir, entendre un bruit sans se retourner et paf... la paranoïa gagne le spectateur. Et puis le manque de joie ambiant, la tristesse du logement, le style année 80 de l'Est, tout est nickel chrome et donne envie de s'acheter des cornichons Spreewald. Et brusquement j'ai lâché... Le tournant décisif s'est amorcé lorsque son amant annonce à Barbara qu'à l'Ouest, elle n'aura plus besoin de travailler. Là, je me suis dit "aïe, ça sent le roussi !", Barbara n'est pas du genre à se laisser entretenir par un blondin. Nous apprendrons plus tard qu'elle préfèrera cueillir directement le thym et la farigoule dans son jardin pour faire sa ratatouille. Mais je m'égare... Dès lors donc, tout devient affreusement prévisible.

    Mais ce n'est pas uniquement le fait de prévoir chaque scène avant qu'elle n'arrive qui m'a agacée et c'est peu de le dire. Barbara a un métier auquel elle tient et qu'elle exerce avec plus que de la conscience professionnelle. Et là aussi, ça coince. Fallait-il faire de cette femme une quasi sainte qui se dévoue au-delà du zèle à ses patients ? Oui, Barbara est ce genre de médecin (cherchez l'erreur ?) qui passe des nuits auprès de certains malades (soigneusement choisis), qui prend sur son temps de sommeil pour leur lire des histoires... Le gentil docteur André n'est pas en reste et peut écourter un week-end pour revenir à l'hôpital. D'ailleurs, si on le cherche... on le trouve... où ça ? Chez une patiente mourante. Et ô surprise ! Il s'agit de la femme du méchant pourri de la Stasi qui cherche des poux à Barbara ! Hors donc, les ordures ont une vie et ne sont pas épargnés par les calamités ! Les grosses ficelles apparentes commencent à me faire copieusement soupirer !

    Question réalisation, on se croirait chez le Docteur House (oui, mesdames et messieurs au cours d'un zapping frénétique je suis déjà tombée sur le Docteur Mamour).... Barbara et Dédé, mains dans les poches émettent des diagnostics sur leurs patients en un seul regard. C'est fou ce qu'ils sont forts à l'Est, on dirait des américains ! Fallait-il aussi que ce brave nounours de Dédé tombe instantanément amoureux de Barbara rien qu'en l'apercevant par une fenêtre pour la première fois et à 50 mètres ? Evidemment pour ceux qui aiment les filles qui font la gueule (et elle a de bonnes raisons de faire la gueule, merci, je ne suis pas pro stasi non plus...) c'est pain béni. Edith nous a menti. Elle disait "les filles qui font la gueule, les hommes n'en veulent pas !" Il faut le voir ce pauvre docteur, ramer comme un clampin, se faire mousser (en faisant une analyse de texte savante de ceci, à laquelle je n'ai RIEN compris, sauf que du coup j'ai bien vu que la main gauche était inversée) pour tenter de séduire la belle insaisissable qui ne devient souriante que lorsqu'elle a un "service" à lui demander ! Il fait peine à voir.

    Et pendant ce temps Barbara répare son vélo, se lave les cheveux, planque son magot sous un caillou, le change de place, prend des bains, fait du vélo, joue du Chopin sur son piano (et ça me donne envie de revoir "Voyage au bout de l'enfer"), fait un tour à vélo.. et moi je regarde ma montre et ai depuis belle lurette cessé de trembler pour Barbara !

    Et je me souviens de ce film fascinant, romanesque et vraiment flippant "La vie des autres" de Florian Henkel Von Donnersmark.

  • MARGIN CALL de J.C. Chandor *

    Margin Call : photo

    Margin Call : photoMargin Call : photo Kevin Spacey, Zachary Quinto

    Synopsis : Pour survivre à Wall Street, sois le premier, le meilleur ou triche. La dernière nuit d’une équipe de traders, avant le crash. Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…

    Etonnamment récompensé du Grand Prix au dernier Festival du Film policier de Beaune, ce film permet à une belle brochette d'acteurs (passés à l'auto bronzant) aussi talentueux que glamour et chics pour certains (Kevin Spacey, Jeremy Irons, Paul Bettany, Demi Moore, Simon Baker, Zachary Quinto, Mary McDonnel) de s'en donner à coeur joie pour faire leur numéro. Totalement hors sujet dans un festival de films policiers, il m'a un peu agacée. Le réalisateur venu chercher son prix a tenté de s'excuser disant que ce n'était pas à proprement parler un film de flics (merci, on avait vu) mais qu'il y avait des voyous dans tous les milieux... Avec le recul je dirai qu'il s'agit d'un thriller financier !

    Il s'agit donc ici de voir une nuée de vautours traders pleins aux as faire en sorte de perdre le moins de milliers de dollars possibles et se sortir sans trop de dégâts d'une crise financière maousse ! Avoir choisi de réduire l'unité de temps à 24 heures chrono aurait pu être casse-gueule pour ce premier film rondement mené, mais on peut dire que le réalisateur a su garder rythme et tension à cette journée et cette nuit en enfer. Du coup, même si comme moi, vous n'y entravez que pouic à toutes ces salades qui mènent le monde, vous pourrez aisément garder un oeil attentif face aux doctes explications et coups bas en règle. Cela dit, il ne vous sera peut-être pas interdit de sourire lorsque vous verrez Kevin Spacey passer en un claquement de doigt du pourri qui vire ses collaborateurs et annonce aux autres que "the show must go on", à l'humaniste au grand coeur prêt à verser une larmichette ! 

    En direct du Palais Brogniart, à vous les studios !

  • MISS BALA de Gerardo Naranjo *

    Miss Bala : photo

    Synopsis : Au Mexique, pays dominé par le crime organisé et la corruption, Laura et son amie Uzu s’inscrivent à un concours de "Miss Beauté" à Tijuana. Le soir, Laura est témoin d’un règlement de compte violent dans une discothèque, et y échappe par miracle. Sans nouvelle d’Uzu, elle se rend le lendemain au poste de police, pour demander de l’aide. Elle est alors livrée directement à Nino, le chef du cartel de narcotrafiquants, responsable de la fusillade. Kidnappée, et sous la menace, Laura va être obligée de rendre quelques "services" dangereux pour rester en vie.

    Malmener sa très belle et très vaillante actrice Stephanie Sigman, de plus en plus égarée et terrorisée par des tordus sadiques, voilà sans doute le but du réalisateur qui ne convainct pas du tout à dénoncer cette bande de pourris et la corruption ambiante.