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5 * Bof ! - Page 34

  • 17 ans, encore de Burr Steers*

    17 ans encore - Zac Efron

     

    Mike a 37 ans s’est fait virer de chez lui par sa femme qui lui en veut (en gros) d’avoir passé les 20 dernières années à ronchonner et à lui reprocher d’avoir choisi de l’épouser et d’avoir eu des enfants très tôt au lieu de faire la belle carrière universitaire à laquelle il était destiné. C’est vrai qu’avant d’être un loser que ses enfants méprisent, Mike avait été la star du lycée, vous savez celui qui marche au ralenti dans les couloirs, celui sur lequel toutes les filles se retournent en faisant « waoh ! » mais qui aime la plus belle, celui dont le meilleur ami est le souffre-douleur de l’équipe de basket et qu’il défend etc. Tout ce qui reste à Mike, c’est son meilleur ami Ned, fan de BD, d’Heroic Fantasy et de tout ce que la littérature et le cinéma font de super-héros ! ça aide d’avoir un tel ami qui ne sera pas trop étonné de voir Mike revenir un beau matin dans la peau de l’ado qu’il était. La faille spatio-temporelle ne nous sera pas expliquée, on est bien loin de « Retour vers le futur » et on pourra même chanter Halleluya à la fin et « vive la famille ! » si on veut et qu'on est de très bonne humeur.

    J’avais décidé de ne pas parler de ce film parce qu’il est impossible d’en dire du bien ou du mal tant il est sage et propret avec même un gros chouilla de pudibonderie (on ne couche pas avant le mariage… faire l’amour sert à faire des enfants… au secours !!!). Et puis, si vous croyez que c’est amusant de se faire traiter CHEZ SOI de vieille qui se souvient plus qu’elle a été ado (cf. le consternant « LOL »… zut, ça me reprend !) !!! Et puis, j’ai découvert que le réalisateur Burr Steers (deux onomatopées pour un nom, faut le faire non ?) était celui du merveilleux, poétique et méconnu « Igby » et comme je ne peux ni dire vraiment du bien, ni vraiment du mal de ce « 17 ans, encore » je vous le livre tel quel brut de décoffrage.

    Sachez donc que le Mike en question n’est pas projeté dans le passé mais qu’il se retrouve simplement dans son corps de 17 ans à l’époque où il en a 36. C’est clair ? Il est donc dans le lycée de ses propres enfants, partage la même classe que sa fille, devient le protecteur de son fils, se fait draguer par sa fille, par sa femme, joue toujours aussi merveilleusement au basket, danse comme un Dieu… et que l’ado en question est une coqueluche ! Non il n’a pas une infection respiratoire, il est « juste » la nouvelle idole des ados qui sont trop in love avec lui : Zac Efron, sa mèche dans l’œil, ses abdos en béton, son sourire émail diamant, ses yeux azur des mers du sud, sa démarche chaloupée…

    J’avoue que ce que j’ai préféré c’est quand il se prend au moins huit baffes à la suite sans broncher. Oui j’ai ri. Et surtout, le pote qui d’ordinaire dans ce genre de film n’est que le faire-valoir du héros, en général obèse, ou binoclard, ou très con, ou surdoué (ou les quatre à la fois) m’a semblé ici emporter toutes les scènes où il apparaît. C’est Thomas Lennon, l’acteur qui joue cet ami. La scène où il parvient enfin à inviter dans un restaurant très chic la principale du lycée est un régal. Alors qu’il fait des tas de bruits étranges pour goûter le vin et que la belle s’offusque un peu :

    (de mémoire) :

    - lui : « je suis prêt à dépenser xxxxx milliers de dollars pour acquérir le bâton de Gandalf le Gris dans « Les deux tours », mais je suis très mal à l’aise dans ce genre d’endroit. »

    - elle : « Ce n’est pas dans les « Deux tours » mais dans la « Communauté de l’Anneau » que Gandalf est gris. Dans « Les deux Tours », il revient en Gandalf le Blanc »,

    - lui : !!!!!!!

    - elle (plus tard) : « prends possession de mon Donjon »..

    Et ils se mettent à parler en langage elfique. Ça j’adore !

    17 ans encore - Melora Hardin et Thomas Lennon

    (Thomas Lennon avec sa cape d'invisibilité...)

  • Chéri de Stephen Frears *

    Chéri - Rupert Friend Chéri - Michelle PfeifferChéri - Michelle Pfeiffer

    À une époque (le début du XXème siècle) où les cocottes/courtisanes/prostituées faisaient fortune, l’une d’elles Léa Donval savoure dans sa grande demeure bourgeoise le plaisir d’être enfin seule dans son lit. En rendant visite à sa vieille rivale Charlotte qui baigne aussi dans l’opulence, elle retrouve le jeune fils de cette dernière, Fred 19 ans qui vient de vivre 5 années de débauche et souhaite s’en reposer. Léa avait connu le jeune homme enfant, l’avait surnommé « Chéri » et lui « Nounoune ». Léa, vieillissante (pour l'époque et son "métier") s'autorise et s'offre cette dernière liaison. Ils vont partager leur vie pendant six années, la cohabitation sensuelle se transformant peu à peu en un sentiment qu’ils ne s’avouent pas. Lorsque la mère de « Chéri » décide de lui acheter une respectabilité en le mariant à une oie blanche de son âge, les deux amants se séparent sans beaucoup d’effusion et finissent par s’étioler chacun de son côté.

    Aaaaaaaaah que j’aurais aimé me consumer d’amour avec ou pour Fred et Léa !!! mais il faut bien l’admettre, j’ai fini par bâiller poliment devant cette somptueuse reconstitution du Paris de la Belle-Époque qui n’émeut jamais. Il ne manque pas un froufrou, pas une dorure, pas une tonnelle qui croule sous les fleurs mais quand il s’agit de frissonner de passion contrariée dans son fauteuil de spectateur, l’étincelle ne jaillit jamais.

    La faute n’en incombe ni à Rupert Friend (Chéri), mix de notre Louis Garrel et d’Orlando Bloom, parfait à restituer l’oisiveté, l’innocence, les doutes, l’indécision et la cruauté de son personnage ni à Michelle Pfeiffer, maigre, diaphane, regard azur (qui rougit fort quand elle est contrariée) dont chaque entrée en scène dans un costume chapeauté différent relève de l’apparition. Au final, tout est trop propre, trop lisse, trop beau là où on aurait aimé être emporté, décoiffé par le vent de la passion.

  • Erreur de la banque en votre faveur de Michel Munz et Gérard Bitton *

    Erreur de la banque en votre faveur - Jean-Pierre DarroussinErreur de la banque en votre faveur - Gérard Lanvin

    Dans un pays, que dis-je, dans un monde imaginaire où ce serait toujours les banques qui s’en sortiraient pour qu’il continue à tourner bien rond (quelle imagination ces scénaristes !)…, Julien sait que le poste qu’il occupe depuis 17 ans dans une grande banque d’affaires, va être supprimé. Cela ne l’effraie pas car il a un projet : ouvrir un restaurant avec son meilleur ami Etienne, génie des casseroles qui végète dans un boui-boui. Contrairement à ce que son arrivée (très smart et sûr de lui) dans la banque laisserait supposer, Julien n’occupe pas un poste de cadre, il est maître d’hôtel et s’occupe donc des réceptions et autres pince-fesses de la direction. Quand il apprend que malgré son ancienneté, la banque ne lui accordera aucun prêt et grâce à une providentielle petite trappe qui lui permet d’écouter des conversations secrètes, Julien entraîne Etienne dans le « boursicotage » et le déli d'initiés.

    Bon, cette comédie ne va faire trembler personne accroché à son parachute doré, néanmoins elle pointe du doigt quelques manœuvres et pratiques frauduleuses voire crapuleuses des dirigeants qui ne cherchent pas à « gagner 100 000 €uros mais à savoir comment transformer 100 000 €uros en 200 000 » en exploitant ou en ignorant les plus démunis, le mépris des plus "grands" pour les petits, l'assurance que donne le moindre petit "pouvoir"... C’est plutôt réjouissant et vivement mené pendant la première heure. Le couple vedette Lanvin/Darroussin balance ses répliques avec gourmandise et nous en réjouit.

    Hélas, même si les filles sont ravissantes, les historiettes d’amour sans grand intérêt (voire franchement incompréhensible pour celle de Darroussin…) et une scène complètement débile d’opération chirurgicale alourdissent considérablement l’ensemble qui démarrait sur les chapeaux de roue. Dommage que les réalisateurs ne se soient pas uniquement concentrés sur « la crise ».

  • La première étoile de Lucien Jean Baptiste *

    La Première étoile - Firmine Richard

    Jean-Gabriel est « paresseux comme un mâle antillais », comme c’est un antillais acteur/réalisateur qui le dit, on ne risque rien. Bien qu’au chômage, il passe son temps à dépenser le peu d’argent qu’il a au PMU avec ses copains au lieu de chercher du boulot. Pourtant Jean-Gabriel est marié à la très blanche et très triste Anne Consigny, oups pardon, Suzy qui se crève dans un boulot pas terrible. Ils vivent à « Créteil Soleil » avec leurs trois enfants métis. Bien que cette famille qui s’aime malgré la galère soit dans une belle dèche, Jean-Gabriel promet de les emmener en vacances à la montagne. Pour une fois, il tient sa promesse mais Suzy refuse de servir de bonniche et c’est donc la grand-mère qui va partir et accompagner le père et les trois enfants.

    Je veux bien ne pas dire de mal d’un film très gentil mais c’est vrai que ce film est vraiment très très gentil… et qu’il n’y a pas grand chose à en dire, sinon qu’il est bourré de bonnes intentions, de bons sentiments et que plein de gentillesse déborde et dégouline partout...

    Ah si, quand même je dois dire que Firmine Richard est épatante et les enfants formidables.

     

  • Coco de Gad Elmaleh *

    Coco - Gad ElmalehCoco - Manu Payet

    Coco a gagné le gros lot et la légion d’honneur pour avoir inventé « l’eau frétillante » (ni plate, ni gazeuse…). Juif séfarade excentrique rendu mégalo par sa réussite et sa fortune, il veut faire de la Bar-Mitsva de son fils un évènement national en l’organisant au Stade de France et en demandant à un ministre de faire du lendemain un jour férié afin que les 4 000 invités puissent se reposer.

    Et alors ?

    Alors, rien ou pas grand-chose !

    Quelques répliques drôles ne donnent pas de crampes aux zygomatiques. Flirtant souvent avec la naïveté et la vulgarité, contrairement à ses spectacles, Gad Elmaleh s’est concocté un one man show pas bien convaincant.

    Deux bonnes surprises : Pascale Arbillot, glamourissime et Manu Payet plus drôle que le patron…

  • Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriaga *

    Loin de la terre brûlée - Charlize TheronLoin de la terre brûlée - Kim Basinger

    En plein milieu de nulle part et du Nouveau Mexique une caravane prend feu et explose. Deux amants, un père de famille, une mère de famille adultérins sont retrouvés soudés et calcinés à l’intérieur. Une dizaine d’années plus tard, nous suivons Sylvia, une jeune femme qui travaille dans un grand restaurant de Portland et qui couche comme elle respire avec n'importe qui le lui demande gentiment.

    Dès le début, c’est intrigant à souhaits. Qui a fichu le feu à la caravane et pourquoi ? Pourquoi Sylvia couche t’elle avec tout le monde et s’échappe t’elle parfois de son travail pour s’infliger des scarifications sur le corps ? Pourquoi aussi la fille de la femme morte et le fils de l’homme mort, deux ados, entament-ils une relation amoureuse ? Et enfin, et surtout, quel rapport y’a-t-il entre tous ces personnages et tous ces évènements ?

    Guillermo Arriaga nous embarque immédiatement dans un dédale complexe mais jamais confus. Il passe d’une époque à l’autre sans qu’à aucun moment on ne soit perdu puisque les endroits (Nouveau-Mexique et Portland) sont suffisamment différents, ne serait-ce qu’au niveau climat, pour qu’on comprenne instantanément où l’on se trouve. Autant dire que l’intérêt va croissant et qu’il fait rapidement place à une curiosité assez envoûtante. Et puis, patatra, brusquement et alors qu’on s’y attend le moins, en plein milieu de son histoire le réalisateur décide de nous donner toutes les clés de tous les mystères mais n’en poursuit pas moins son film pendant une heure… qui donc s’étire très trèèèèèèèèèès longuement.

    Après nous avoir embarqués astucieusement, Arriaga nous débarque et nous abandonne. Il ne reste plus qu’à se concentrer sur l’interprétation. Et là aussi… au bout d’un moment c’est poussif. Alors que la jeune Jennifer Lawrence et l’encore plus jeune Tessa La sont une ado et une pré-ado très prometteuses, Charlize Theron et Kim Basinger sont les deux beautés aux yeux cernés, à l'air traqué, fatigué les plus tristes d’hollywood. Les a-t-on jamais vu rire ou sourire d'ailleurs ???

  • Cyprien de David Charhon*

    Cyprien - Elie Semoun

    Cyprien est laid comme un poux mais il doit sentir bon car tous les matins il prend une douche (en gardant son slip) et se lave les dents. Comme on voit la scène au moins 4 fois, on le sait. Il partage son appartement avec un glandu bête comme ses pieds qui croit que « La Matrice » (oui oui celle de Matrix) c’est pour du vrai. Cyprien se rend au boulot en rollers. Il est responsable informatique, son bureau est un placard et il est le souffre-douleur de toutes les beautés (hommes et femmes) qui se la pètent dans la rédaction du Magazine « Dress Code » dirigé par Stanislas un incompétent, fils de Viviane la véritable patronne.

    Cyprien n’est pas heureux mais ne se plaint pas. Il tapisse les murs de son appart et de son bureau de photos de la créature de ses rêves, un top model évidemment et passe tous ses temps libres avec sa bande de copains (Kiki, Juju et Godzilla) fans ou plutôt obsédés de jeux vidéos en réseau et de films du troisième type ! Un jour, par l’entremise d’un spam, Cyprien se retrouve en possession d’un déodorant qui le transforme en play-boy en un tour de pschitt.

    Bon. Je m’empresse de rédiger la note de ce film un peu con, un peu drôle, mais surtout aussitôt vu, aussitôt oublié. Quelques idées marrantes, mais pas de quoi se fêler une côte ne font pas un film et si c’est mimi comme tout de se dire que la beauté est à l’intérieur, on l’a déjà entendu mille deux quatre vingt huit fois au cinéma, et c’est pas crédible une seconde. Moi-même, je préfère les personnes jolies à regarder, mais il est vrai que si elles n’ont pas de cerveau et sont aussi con(ne)s que les jolies personnes du film, je les trouve moches quand même. Vous suivez ? De toute façon, je n’ai pas de cœur et je peux m’en passer… tout gentil qu’il est, je ne vois pas quelle fille aurait envie d’embrasser Cyprien qui a les dents toutes pourraves et à l’horizontale. Léa Drucker, elle peut. Tant mieux pour elle.

    Sinon, voir une bande de losers revendiqués qui réclament le droit de rater leur vie comme ils l’entendent, ça ne tient pas la route.

    Mais cela dit, Elie Semoun ne peut jamais s’empêcher d’être sympathique et même plutôt beau gosse quand il se fout du pschitt. Laurent Stocker en filston, con comme la lune, est vraiment formidable. Léa Drucker est ravissante.

    Mais « ma » Grande Catherine va devoir cesser de se brader dans des petits films aussi petits. Car elle le dit elle-même « c’est simple de devenir une icône, c’est plus dur de le rester ! ». Elle l’est toujours. Je la trouve divine. J’aime sa voix, son allure, son sourire qui font ici encore et toujours merveille (sur moi en tout cas). Quand elle est là, je ne vois qu’elle. C’est ainsi et c’est pour elle que j’y suis allée.

    Cyprien - Catherine Deneuve

  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1er FILM D'ANNONAY 2009 (les films de la compétition)

    Je sais, je sens et j’entends que vous trépignez et vous impatientez de connaître mon classement et mon avis sur les films que j’ai vus à Annonay. Car oui, je n’ai pas fait que poursuivre Miika me coucher tard et me lever tôt, j’ai aussi vu des films, les 8 de la compétition + le film de clôture + « The visitor ». Je sais, je l’ai déjà dit, et alors ? Il se trouve que j’ai plein de trucs à fouetter en ce moment. Alors je vous délivre mes articles au compte gouttes en commençant par ce qui m’a le moins séduite… pour vous emmener petit à petit au 7ème ciel ! Promis !

     

     

    Lo mejor de mi de Roser Aguilar*

    Espagne.

    Lo Mejor De Mi

     

    Raquel et Tomas s’aiment (enfin, c’est surtout Raquel qui aime Tomas quand on y regarde d’un peu plus près). Il est athlète professionnel et elle, journaliste dans une radio. Raquel propose à Tomas de vivre ensemble. Il accepte, contraint et forcé comme tout grand benêt de 30 ans (au cinéma), incapable de s’engager. Le ciel s’effondre sur la tête des amoureux lorsque Tomas tombe gravement malade. La seule façon pour qu’il s’en sorte est qu’il subisse une greffe partielle du foie. Que le donneur soit vivant décuplerait ses chances.

    Les donneurs compatibles ne courent pas les rues mais après avoir fait les analyses nécessaires, il se trouve que Raquel l’est. Avec son amour fou, démesuré, inconditionnel elle va faire ce don fabuleux et insensé à Tomas.

    Comment avec un sujet aussi peu banal, aussi éminemment mélodramatique qui devrait bouleverser et clouer le spectateur d’enthousiasme et de vertige dans son fauteuil peut-on faire un film aussi dénué d’émotion ? Les divers et successifs revirements des sentiments de Raquel et de Tomas laissent de glace. Lorsque Tomas dit à Raquel « tu m’as donné la meilleure part de toi ! », je me demande vraiment comment on peut faire dire à un homme que la meilleure part de sa femme c’est son foie ??? La réponse de Raquel est tout aussi zarbi et absconce…

    Il est évident néanmoins que la sublime Marian Alvarez porte le film à elle seule… mais quand on s’attend à voir un grand film d’amour, il est étrange que la scène la plus touchante soit le moment où la jeune femme appelle ses parents à l’aide en leur disant qu’elle ne se sent pas de taille à vivre cette épreuve seule… au moment même où je me demandais en bâillant poliment « pourquoi qu’ils ont jamais de famille dans les films des foies fois ? ».

     

     

     

     

    Une chaîne pour deux de Frédéric Ledoux *

    Belgique.

    Au moment de prendre sa retraite, Victor Granville vend sa petite entreprise belge de production de vélos. Elle est rachetée par un grand groupe international « New Deal ». Une « cadre » est envoyée sur place pour restructurer l’entreprise, ce qui suppose forcément la suppression d’une des deux chaînes de montage et donc des hommes qui y travaillent. Une compétition est organisée entre les deux équipes. Celle qui aura produit le plus grand nombre de vélos à la fin du mois gardera son poste.

    Peut-on rire de tout ? Oui répond le réalisateur et ses acteurs, tous formidables. Manifestement Frédéric Ledoux ne souhaitait pas faire un drame mais une comédie ancrée dans le social. Dès qu’il aura un micro en mains il ne cessera d’ailleurs de rabâcher (alors que personne ne lui demandait) à quel point « Les frères Dardenne, c’est chiant » !

    Rire avec ces ouvriers et même de leurs déboires face à l’imminence de leur chômage n’empêche nullement d’entrer en empathie avec eux et de comprendre le drame qui se joue. Et ça commence très bien tant qu’on ne quitte pas la chaîne de montage. La vie d’une toute petite usine, la solidarité, l’entraide puis l’émulation qui prend le pas sur l’amitié sont parfaitement retranscrites. Et l’interprétation drôle et rythmée est impeccable.

    Et puis ça se gâte… Lubna Azabal, la cadre dynamique et froide (dont le jeu consiste à pincer les lèvres en un rictus d’agacement) tombe raide dingue amoureuse de l’ouvrier le plus rebelle (étonnamment le seul jeune, beau avec moto et instructeur de vol sans parachute à ses heures perdues…). S’ensuivent une scène complètement gratuite de chute libre (juste pour se faire plaisir et répéter plusieurs fois bitocu… ah ah ah !), une autre où du jour au lendemain la teigne devient la copine de cette bande de futurs chômeurs et les rejoint au café du coin…Sans parler de la séance en plein bois de mise à l’épreuve des équipes.

    J’ai commencé à ne plus rire du tout quand un gars de l’usine (bon d’accord pas très sympathique, et même un peu con sur les bords) se fait brûler sa voiture et qu’il se retrouve lui-même à l’hôpital gravement brûlé en essayant d’éteindre le feu ou qu’un autre se plante un couteau dans le ventre tellement il craint de perdre son boulot !

    Il faut une sacrée subtilité pour réussir à faire rire dans ces cas là.

    Ce film a obtenu le Prix du Public. Le prix le «plus important» dit Frédéric Ledoux, d’une certaine façon, il a raison.

  • Espion(s) de Nicolas Saada *

    Espion(s) - Guillaume Canet

    Comment se retrouver enrôler de force dans la DST et le MI5 en moins de temps qu’il ne le faut pour dire “terrorisme international” ? Demandons à Nicolas Saada !

    Vincent, jeune homme triste et pas bien dans sa vie est bagagiste dans un aéroport. Avec son copain, ils ont l’habitude de voler dans les valises (je comprends mieux ce qui m’est arrivé à plusieurs reprises…). Une fois de trop, Gérard ouvre une valise diplomatique, s’enflamme illico et meurt dans d’atroces brûlures. Accusé de complicité, Vincent se voit proposer un marché : la prison ou rendre service à la patrie en danger. Inutile de vous dire qu’il choisit de se rendre à Londres (pour la visite touristique, vous repasserez) sous un faux nom et de séduire l’épouse d’un industriel manipulé par les services secrets syriens pour en soutirer de précieuses informations.

    C’est très sombre, assez élégant mais surtout complètement invraisemblable. Enfin je l’espère. Récemment je regardais l’excellent téléfilm qui raconte la lutte de Badinter contre la peine de mort et je me disais que j’espère ne jamais être juré de toute ma vie, il paraît qu’on ne peut pas refuser. En voyant le film de Nicolas Saada, j’ai vraiment, mais vraiment eu les chocottes ! Si c’est le citoyen moyen (quoique Vincent a bac + 12) qui est chargé par la DST de faire James Bond et de résoudre les problèmes de terrorisme, on est vraiment mais vraiment mal barrés je trouve. Donc, l’affaire si elle est réaliste m’a fait peur mais en tant que film ne m’a pas passionnée. Pourtant Guillaume Canet est formidable, forcément. Il a ce qu’il faut de tension et d’énergie pour être crédible. Hippolyte Girardot est remarquable en patron de la DST, froid et manipulateur. Par contre, Géraldine Pailhas dans son sempiternel (et unique !) rôle de femme fragile, manipulée et trompée, de biche effarouchée douce comme un doudou, m’EXASPÈRE au plus point !

  • Des envoyés très spéciaux de Frédéric Auburtin *

    Envoyés très spéciaux - Gérard Jugnot et Gérard Lanvin

    Frank journaliste vedette de la deuxième radio de France, R2I et son technicien Albert Poussin sont envoyés en Irak pour « couvrir » la guerre qui s’intensifie. Par inadvertance Poussin jette les billets d’avion et les 20 000 euros en liquide qui leur sont confiés pour leur voyage. Ils se retrouvent donc bloqués à Barbès et envoient des infos bidonnées mais très réalistes à leur station dont l’audience explose. A la suite de nouveaux contretemps, ils en viennent à mettre en scène leur propre prise d’otage. Cette fois la France entière se mobilise autour du slogan « un euro pour nos otages » pour faire libérer les deux hommes.

    On ne sait pas toujours si on doit être choqué ou consterné par le ton et le sujet ! Le film non plus ne tranche pas vraiment. Peut-on rire de tout ? Oui sans doute, à condition que la charge soit un peu plus cinglante. Le film hésite beaucoup tout en parvenant quand même à mettre mal à l'aise. Il est encore alourdi par un vaudeville grotesque (la femme de l’un a couché avec l’autre à l’insu du plein gré de tout le monde… oh la la !!!) qui n’avait rien à faire ici. En ce qui concerne la manipulation des foules par les médias, l’intox qu’on nous impose régulièrement à la radio, ça commence plutôt bien, hélas ça s’englue dans un grand porte nawak un peu gênant à propos du « charity business », du traitement des otages et de la guerre !

    J’avoue, j’ai souri deux ou trois fois grâce aux acteurs. On peut donc apprécier les délicieuses Valérie Kaprisky et Anne Marivin, Omar Sy loin de son (consternant) SAV se révèle bon acteur, Serge Hazanavicius est presque inquiétant en patron de radio uniquement intéressé par l’audience… mais évidemment c’est le couple des deux Gérard qui fonctionne plutôt bien, même si le Jugnot s’en sort un peu moins bien en associé un peu niais, le Lanvin est parfait en ronchon excédé ! Mais l'apparition de dos de l'insupportable Sarkozy imité par le désolant Laurent Gerra finira de dissuader ceux qui hésitent !