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5 * Bof ! - Page 35

  • Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriaga *

    Loin de la terre brûlée - Charlize TheronLoin de la terre brûlée - Kim Basinger

    En plein milieu de nulle part et du Nouveau Mexique une caravane prend feu et explose. Deux amants, un père de famille, une mère de famille adultérins sont retrouvés soudés et calcinés à l’intérieur. Une dizaine d’années plus tard, nous suivons Sylvia, une jeune femme qui travaille dans un grand restaurant de Portland et qui couche comme elle respire avec n'importe qui le lui demande gentiment.

    Dès le début, c’est intrigant à souhaits. Qui a fichu le feu à la caravane et pourquoi ? Pourquoi Sylvia couche t’elle avec tout le monde et s’échappe t’elle parfois de son travail pour s’infliger des scarifications sur le corps ? Pourquoi aussi la fille de la femme morte et le fils de l’homme mort, deux ados, entament-ils une relation amoureuse ? Et enfin, et surtout, quel rapport y’a-t-il entre tous ces personnages et tous ces évènements ?

    Guillermo Arriaga nous embarque immédiatement dans un dédale complexe mais jamais confus. Il passe d’une époque à l’autre sans qu’à aucun moment on ne soit perdu puisque les endroits (Nouveau-Mexique et Portland) sont suffisamment différents, ne serait-ce qu’au niveau climat, pour qu’on comprenne instantanément où l’on se trouve. Autant dire que l’intérêt va croissant et qu’il fait rapidement place à une curiosité assez envoûtante. Et puis, patatra, brusquement et alors qu’on s’y attend le moins, en plein milieu de son histoire le réalisateur décide de nous donner toutes les clés de tous les mystères mais n’en poursuit pas moins son film pendant une heure… qui donc s’étire très trèèèèèèèèèès longuement.

    Après nous avoir embarqués astucieusement, Arriaga nous débarque et nous abandonne. Il ne reste plus qu’à se concentrer sur l’interprétation. Et là aussi… au bout d’un moment c’est poussif. Alors que la jeune Jennifer Lawrence et l’encore plus jeune Tessa La sont une ado et une pré-ado très prometteuses, Charlize Theron et Kim Basinger sont les deux beautés aux yeux cernés, à l'air traqué, fatigué les plus tristes d’hollywood. Les a-t-on jamais vu rire ou sourire d'ailleurs ???

  • Cyprien de David Charhon*

    Cyprien - Elie Semoun

    Cyprien est laid comme un poux mais il doit sentir bon car tous les matins il prend une douche (en gardant son slip) et se lave les dents. Comme on voit la scène au moins 4 fois, on le sait. Il partage son appartement avec un glandu bête comme ses pieds qui croit que « La Matrice » (oui oui celle de Matrix) c’est pour du vrai. Cyprien se rend au boulot en rollers. Il est responsable informatique, son bureau est un placard et il est le souffre-douleur de toutes les beautés (hommes et femmes) qui se la pètent dans la rédaction du Magazine « Dress Code » dirigé par Stanislas un incompétent, fils de Viviane la véritable patronne.

    Cyprien n’est pas heureux mais ne se plaint pas. Il tapisse les murs de son appart et de son bureau de photos de la créature de ses rêves, un top model évidemment et passe tous ses temps libres avec sa bande de copains (Kiki, Juju et Godzilla) fans ou plutôt obsédés de jeux vidéos en réseau et de films du troisième type ! Un jour, par l’entremise d’un spam, Cyprien se retrouve en possession d’un déodorant qui le transforme en play-boy en un tour de pschitt.

    Bon. Je m’empresse de rédiger la note de ce film un peu con, un peu drôle, mais surtout aussitôt vu, aussitôt oublié. Quelques idées marrantes, mais pas de quoi se fêler une côte ne font pas un film et si c’est mimi comme tout de se dire que la beauté est à l’intérieur, on l’a déjà entendu mille deux quatre vingt huit fois au cinéma, et c’est pas crédible une seconde. Moi-même, je préfère les personnes jolies à regarder, mais il est vrai que si elles n’ont pas de cerveau et sont aussi con(ne)s que les jolies personnes du film, je les trouve moches quand même. Vous suivez ? De toute façon, je n’ai pas de cœur et je peux m’en passer… tout gentil qu’il est, je ne vois pas quelle fille aurait envie d’embrasser Cyprien qui a les dents toutes pourraves et à l’horizontale. Léa Drucker, elle peut. Tant mieux pour elle.

    Sinon, voir une bande de losers revendiqués qui réclament le droit de rater leur vie comme ils l’entendent, ça ne tient pas la route.

    Mais cela dit, Elie Semoun ne peut jamais s’empêcher d’être sympathique et même plutôt beau gosse quand il se fout du pschitt. Laurent Stocker en filston, con comme la lune, est vraiment formidable. Léa Drucker est ravissante.

    Mais « ma » Grande Catherine va devoir cesser de se brader dans des petits films aussi petits. Car elle le dit elle-même « c’est simple de devenir une icône, c’est plus dur de le rester ! ». Elle l’est toujours. Je la trouve divine. J’aime sa voix, son allure, son sourire qui font ici encore et toujours merveille (sur moi en tout cas). Quand elle est là, je ne vois qu’elle. C’est ainsi et c’est pour elle que j’y suis allée.

    Cyprien - Catherine Deneuve

  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1er FILM D'ANNONAY 2009 (les films de la compétition)

    Je sais, je sens et j’entends que vous trépignez et vous impatientez de connaître mon classement et mon avis sur les films que j’ai vus à Annonay. Car oui, je n’ai pas fait que poursuivre Miika me coucher tard et me lever tôt, j’ai aussi vu des films, les 8 de la compétition + le film de clôture + « The visitor ». Je sais, je l’ai déjà dit, et alors ? Il se trouve que j’ai plein de trucs à fouetter en ce moment. Alors je vous délivre mes articles au compte gouttes en commençant par ce qui m’a le moins séduite… pour vous emmener petit à petit au 7ème ciel ! Promis !

     

     

    Lo mejor de mi de Roser Aguilar*

    Espagne.

    Lo Mejor De Mi

     

    Raquel et Tomas s’aiment (enfin, c’est surtout Raquel qui aime Tomas quand on y regarde d’un peu plus près). Il est athlète professionnel et elle, journaliste dans une radio. Raquel propose à Tomas de vivre ensemble. Il accepte, contraint et forcé comme tout grand benêt de 30 ans (au cinéma), incapable de s’engager. Le ciel s’effondre sur la tête des amoureux lorsque Tomas tombe gravement malade. La seule façon pour qu’il s’en sorte est qu’il subisse une greffe partielle du foie. Que le donneur soit vivant décuplerait ses chances.

    Les donneurs compatibles ne courent pas les rues mais après avoir fait les analyses nécessaires, il se trouve que Raquel l’est. Avec son amour fou, démesuré, inconditionnel elle va faire ce don fabuleux et insensé à Tomas.

    Comment avec un sujet aussi peu banal, aussi éminemment mélodramatique qui devrait bouleverser et clouer le spectateur d’enthousiasme et de vertige dans son fauteuil peut-on faire un film aussi dénué d’émotion ? Les divers et successifs revirements des sentiments de Raquel et de Tomas laissent de glace. Lorsque Tomas dit à Raquel « tu m’as donné la meilleure part de toi ! », je me demande vraiment comment on peut faire dire à un homme que la meilleure part de sa femme c’est son foie ??? La réponse de Raquel est tout aussi zarbi et absconce…

    Il est évident néanmoins que la sublime Marian Alvarez porte le film à elle seule… mais quand on s’attend à voir un grand film d’amour, il est étrange que la scène la plus touchante soit le moment où la jeune femme appelle ses parents à l’aide en leur disant qu’elle ne se sent pas de taille à vivre cette épreuve seule… au moment même où je me demandais en bâillant poliment « pourquoi qu’ils ont jamais de famille dans les films des foies fois ? ».

     

     

     

     

    Une chaîne pour deux de Frédéric Ledoux *

    Belgique.

    Au moment de prendre sa retraite, Victor Granville vend sa petite entreprise belge de production de vélos. Elle est rachetée par un grand groupe international « New Deal ». Une « cadre » est envoyée sur place pour restructurer l’entreprise, ce qui suppose forcément la suppression d’une des deux chaînes de montage et donc des hommes qui y travaillent. Une compétition est organisée entre les deux équipes. Celle qui aura produit le plus grand nombre de vélos à la fin du mois gardera son poste.

    Peut-on rire de tout ? Oui répond le réalisateur et ses acteurs, tous formidables. Manifestement Frédéric Ledoux ne souhaitait pas faire un drame mais une comédie ancrée dans le social. Dès qu’il aura un micro en mains il ne cessera d’ailleurs de rabâcher (alors que personne ne lui demandait) à quel point « Les frères Dardenne, c’est chiant » !

    Rire avec ces ouvriers et même de leurs déboires face à l’imminence de leur chômage n’empêche nullement d’entrer en empathie avec eux et de comprendre le drame qui se joue. Et ça commence très bien tant qu’on ne quitte pas la chaîne de montage. La vie d’une toute petite usine, la solidarité, l’entraide puis l’émulation qui prend le pas sur l’amitié sont parfaitement retranscrites. Et l’interprétation drôle et rythmée est impeccable.

    Et puis ça se gâte… Lubna Azabal, la cadre dynamique et froide (dont le jeu consiste à pincer les lèvres en un rictus d’agacement) tombe raide dingue amoureuse de l’ouvrier le plus rebelle (étonnamment le seul jeune, beau avec moto et instructeur de vol sans parachute à ses heures perdues…). S’ensuivent une scène complètement gratuite de chute libre (juste pour se faire plaisir et répéter plusieurs fois bitocu… ah ah ah !), une autre où du jour au lendemain la teigne devient la copine de cette bande de futurs chômeurs et les rejoint au café du coin…Sans parler de la séance en plein bois de mise à l’épreuve des équipes.

    J’ai commencé à ne plus rire du tout quand un gars de l’usine (bon d’accord pas très sympathique, et même un peu con sur les bords) se fait brûler sa voiture et qu’il se retrouve lui-même à l’hôpital gravement brûlé en essayant d’éteindre le feu ou qu’un autre se plante un couteau dans le ventre tellement il craint de perdre son boulot !

    Il faut une sacrée subtilité pour réussir à faire rire dans ces cas là.

    Ce film a obtenu le Prix du Public. Le prix le «plus important» dit Frédéric Ledoux, d’une certaine façon, il a raison.

  • Espion(s) de Nicolas Saada *

    Espion(s) - Guillaume Canet

    Comment se retrouver enrôler de force dans la DST et le MI5 en moins de temps qu’il ne le faut pour dire “terrorisme international” ? Demandons à Nicolas Saada !

    Vincent, jeune homme triste et pas bien dans sa vie est bagagiste dans un aéroport. Avec son copain, ils ont l’habitude de voler dans les valises (je comprends mieux ce qui m’est arrivé à plusieurs reprises…). Une fois de trop, Gérard ouvre une valise diplomatique, s’enflamme illico et meurt dans d’atroces brûlures. Accusé de complicité, Vincent se voit proposer un marché : la prison ou rendre service à la patrie en danger. Inutile de vous dire qu’il choisit de se rendre à Londres (pour la visite touristique, vous repasserez) sous un faux nom et de séduire l’épouse d’un industriel manipulé par les services secrets syriens pour en soutirer de précieuses informations.

    C’est très sombre, assez élégant mais surtout complètement invraisemblable. Enfin je l’espère. Récemment je regardais l’excellent téléfilm qui raconte la lutte de Badinter contre la peine de mort et je me disais que j’espère ne jamais être juré de toute ma vie, il paraît qu’on ne peut pas refuser. En voyant le film de Nicolas Saada, j’ai vraiment, mais vraiment eu les chocottes ! Si c’est le citoyen moyen (quoique Vincent a bac + 12) qui est chargé par la DST de faire James Bond et de résoudre les problèmes de terrorisme, on est vraiment mais vraiment mal barrés je trouve. Donc, l’affaire si elle est réaliste m’a fait peur mais en tant que film ne m’a pas passionnée. Pourtant Guillaume Canet est formidable, forcément. Il a ce qu’il faut de tension et d’énergie pour être crédible. Hippolyte Girardot est remarquable en patron de la DST, froid et manipulateur. Par contre, Géraldine Pailhas dans son sempiternel (et unique !) rôle de femme fragile, manipulée et trompée, de biche effarouchée douce comme un doudou, m’EXASPÈRE au plus point !

  • Des envoyés très spéciaux de Frédéric Auburtin *

    Envoyés très spéciaux - Gérard Jugnot et Gérard Lanvin

    Frank journaliste vedette de la deuxième radio de France, R2I et son technicien Albert Poussin sont envoyés en Irak pour « couvrir » la guerre qui s’intensifie. Par inadvertance Poussin jette les billets d’avion et les 20 000 euros en liquide qui leur sont confiés pour leur voyage. Ils se retrouvent donc bloqués à Barbès et envoient des infos bidonnées mais très réalistes à leur station dont l’audience explose. A la suite de nouveaux contretemps, ils en viennent à mettre en scène leur propre prise d’otage. Cette fois la France entière se mobilise autour du slogan « un euro pour nos otages » pour faire libérer les deux hommes.

    On ne sait pas toujours si on doit être choqué ou consterné par le ton et le sujet ! Le film non plus ne tranche pas vraiment. Peut-on rire de tout ? Oui sans doute, à condition que la charge soit un peu plus cinglante. Le film hésite beaucoup tout en parvenant quand même à mettre mal à l'aise. Il est encore alourdi par un vaudeville grotesque (la femme de l’un a couché avec l’autre à l’insu du plein gré de tout le monde… oh la la !!!) qui n’avait rien à faire ici. En ce qui concerne la manipulation des foules par les médias, l’intox qu’on nous impose régulièrement à la radio, ça commence plutôt bien, hélas ça s’englue dans un grand porte nawak un peu gênant à propos du « charity business », du traitement des otages et de la guerre !

    J’avoue, j’ai souri deux ou trois fois grâce aux acteurs. On peut donc apprécier les délicieuses Valérie Kaprisky et Anne Marivin, Omar Sy loin de son (consternant) SAV se révèle bon acteur, Serge Hazanavicius est presque inquiétant en patron de radio uniquement intéressé par l’audience… mais évidemment c’est le couple des deux Gérard qui fonctionne plutôt bien, même si le Jugnot s’en sort un peu moins bien en associé un peu niais, le Lanvin est parfait en ronchon excédé ! Mais l'apparition de dos de l'insupportable Sarkozy imité par le désolant Laurent Gerra finira de dissuader ceux qui hésitent !

  • Plus tard tu comprendras d’Amos Gitaï *

    Plus tard tu comprendras - Jeanne Moreau

    Victor la quarantaine, marié, deux enfants se réveille un beau matin obnubilé par ses origines juives que sa mère n’a jamais évoquées. Il va entreprendre des recherches au Mémorial de la Shoah et reconstituer le parcours de ses grands-parents morts en déportation et découvrir pourquoi ses parents ont survécu.

    Cette fois je me suis retrouvée devant le type même du film dont les bonnes intentions ne font pas la qualité. Il ne suffit pas de mettre un acteur engoncé dans un pardessus devant le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah pour émouvoir. Car en effet, jamais ce film n’émeut, souvent il ennuie et parfois même il fait sourire (l’interminable et ridicule valse des grands-parents avant leur arrestation où leurs sourires se figent en affolement !!!). Trop de symboles et d’ellipses ont un peu tendance à perdre et abandonner en route le spectateur moyen que je suis. Hyppolite Girardot m’a semblé particulièrement absent et le voir brusquement secoué de sanglots quand il « revoit » la scène de la rafle assez invraisemblable.

    Seules Emmanuelle Devos et Jeanne Moreau dégagent toute leur sensibilité à fleur de peau et de voix. Mais en deux scènes c’est un peu court pour sauver ce film plutôt maniéré. « Plus tard tu comprendras », d’accord, mais pas aujourd’hui car pour l’instant je ne comprends toujours pas ce genre de déclaration du réalisateur : "J'utilise l'architecture comme une sorte de voile qui séparerait les divers fragments de la mémoire. J'aime que, d'une certaine manière, les acteurs se fondent dans l'espace, qu'ils jouent en ayant une conscience intime des limites, des frontières de leur environnement".

  • The Spirit de Frank Miller *

    The Spirit - Gabriel MachtThe Spirit - Gabriel Macht The Spirit - Scarlett JohanssonThe Spirit - Sarah Paulson

    Denny est un ex-flic. Depuis qu’il est revenu du royaume des morts, il est  devenu une erreur de la nature et se fait appeler « The Spirit ». Son ennemi juré est Octopus, une erreur aussi, qui terrorise la ville de Central City. The Spirit devient un héros avec cape, masque de zorro et cravate rouge vif. Il est amoureux de sa ville mais aussi de toutes les filles du monde qui le lui rendent bien parce qu’il est fort joli et très serviable. Il leur promet à toutes le grand amour, trop fort le Spirit.

    Spirit et Octopus adorent dès que la nuit tombe se mettre des coups d’enclume sur la tronche en se disant que de toute façon « même pas mal ».

    Vous l’avez compris, mon année ciné ne commence pas sur les chapeaux de roue d’un chef d’œuvre, loin s’en faut. Bien que l’ennui gagne lors de la dernière demi-heure, ce Spirit se laisse voir car le filmage façon BD est de toute beauté et le héros possède ce qu’il faut de second degré pour faire passer l’absurdité de son personnage et le très joli texte très profond qu’on lui fait dire en voix off.

    La ville est un mix de New-York, Gotham et Sin City et c’est magnifique tout le temps. Quant à l’histoire, elle ronronne tranquillement. Bien qu’il neige beaucoup cela n’empêche pas de très jolies filles de se promener en soutien-gorge en miaulant « Spirrrrrrriiiiiiiiiiiit, je t’aiaiaiaiaime ».

    L’acteur Gabriel Macht est vraiment très bien. Une nouvelle venue, Sarah Paulson est à croquer. Mais Eva Mendes toute en bouche et en fesses (je vous laisse la surprise grande classe) grimace à qui mieux-mieux, Samuel L. Jackson est de film en film de plus en plus insupportable, il porte à ravir le costume nazi, il a beau s’agiter, faire de grandes circonvolutions avec les bras et les yeux, on ne voit que Scarlett Johanson qui nous régale de mimiques comico-agacées.

  • Burn after reading de Joël et Ethan Coen *(*)

    Burn After Reading - Brad PittBurn After Reading - John MalkovichBurn After Reading - George Clooney

    Osborne Cox (John Malkovich) agent minable de la fucking CIA est renvoyé à cause de son fucking alcoolisme. Sa femme, Katie (Tilda Swinton), une fucking working girl qui se la pète grave, prend mal la nouvelle sans en être vraiment surprise car elle considère son fucking mari comme un con. Elle a une liaison avec Harry Pfarrer (George Clooney), un marshal priapique qui se prend pour un fucking cow-boy. Osborne décide d’écrire ses fucking mémoires mais égare le CD sur lequel elles sont gravées. Le fucking CD est découvert par Linda Litzke (Frances Mac Dormand) obsédée par les opérations de chirurgie esthétique qu’elle veut entreprendre et Chad Feldheimer (Brad Pitt), tous deux fucking employés d’une salle de fucking remise en forme. Linda et Chad vont faire « chanter » Osborne pour qu’il récupère le CD. Mais bon, la fucking histoire, tout le monde s’en cogne, la CIA en tête et pour ceux qui sont prévenus à présent, ils peuvent toujours s’amuser à compter le nombre de « fuck » proféré par John Malkovich. Ça n’a pas l’air comme ça mais c’est assez marrant.

    What a fuck !

    Les incontournables, inséparables, inévitables, inestimables et INDISPENSABLES frères Coen s’offrent et nous offrent une petite récréation. Ça fait du bien par où ça passe et on rit pas mal mais un film des frères Coen sitôt vu, sitôt oublié, ce n’est pas courant. Des tas d’évènements en cascade se succèdent tous plus saugrenus les uns que les autres. Il y a même des morts, du sang qui gicle un peu, des disparitions et tout fait rire, c’est sûr. Mais malgré l’extravagance et la loufoquerie ambiantes, ce film n’arrive pas à la cheville du complètement barré, totalement louftingue (et revu récemment) « The big Lebovski » qui portait haut les couleurs de l’énormité absurde où déjà le propos (le « héros » voulait récupérer le tapis qu’on lui avait volé) avait peu d’intérêt. Il faut dire que les dialogues, la nonchalance de Lebovski étaient un régal permanent. Ici, ils manquent un peu de croustillant et c’est dommage.

    Par contre, les acteurs s’en donnent à cœur joie dans la surenchère de bêtise, de méchanceté et de grimaces. Ils sont tous plus crétins les uns que les autres. Cela dit, on a déjà vu George Clooney, Frances Mac Dormand et John Malkovich faire les cons. Mais pour la prestation grandiose de Brad Pitt, je ne peux décidément pas vous déconseiller de voir ce film. Il arbore le brushing et la coloration les plus horribles rarement vus au cinéma. Il est d’une stupidité et d’une mocheté hilarantes. Chacune de ses apparitions est un régal.

    Au moins pour lui, what a fuck, allez-y !

  • Mesrine, l’ennemi public N° 1 de Jean-François Richet *

    Mesrine : L'Ennemi public n°1 - Vincent Cassel Mesrine : L'Ennemi public n°1 - Vincent Cassel

    La vie, l’œuvre et la mort de Jacques Mesrine, déclaré, pour sa plus grande fierté « Ennemi public N° 1 » dans les années 70.

    Que resterait-il si cet ennemi n’avait été incarné à l’écran par un autre que Vincent Cassel ? Je ne lis pas dans les marcs de café bien sûr, mais je pense sincèrement qu’il ne resterait pas grand-chose. En effet c’est à un véritable « one man show » d’acteur auquel on assiste ici. Ce n’est pas désagréable et je ne peux que saluer l’omniperformance physique impressionnante de Vincent Cassel, sa voix, son allure, ses éclats de rire tonitruant… Mais pour le reste, oh la la, quelle soupe, quelle bouillie !!!

    Si le premier « épisode » m’avait quelque peu intriguée, il n’en est pas du tout de même ici où j’ai assisté à une succession, que dis-je un empilement de scènes sans surprise qui commencent alors que la précédente n’est pas encore terminée et qui ne se concluent jamais. Comme dans l’épisode précédent, les protaganistes apparaissent et disparaissent au gré d’un scénario qui laisse plus de place que jamais aux élipses. On ne sait pas forcément qui est qui, d’où il sort et pourquoi on n’en entend plus parler ! Quelques séquences mouvementées, un braquage par ci, une cavale, une évasion par là et dans l’ensemble un fatras de trucs bruyants qui s’agitent et une musique patapouf pour tenter de nous faire croire que ça remue. Ça dure deux heures et c’est interminable.

    La première scène du premier film est reprise ici et étirée à l’infini, et comme on ne doute pas un instant de l’issue (puisqu’on la connaît), qu’on sait où et quand exactement « ça » va se passer, le réalisateur ne réussit même pas à installer l’ombre d’un suspens et d’une tension, si ce n’est dans la bouche des policiers en planque qui disent « merde, putain, y’est passé près d’moi, j’ai chié dans mon froc ! » (oui, les dialogues sont d’une grande finesse !). Donc pendant un bon quart d’heure, on assiste au départ de Mesrine et de sa dernière compagne. Sylvia porte une perruque rouge écarlate frisée, pour passer inaperçue (je suppose), quitte l’appartement en faisant des mines de chat échaudé qui craindrait l’eau froide, se retourne à chaque pas, arrive au coin de la rue, fait signe au Jacquot (la perruque de traviole) pour qu’il la rejoigne. Ils marchent l’un derrière l’autre (pour faire croire qu’ils se connaissent pas) jusqu’à la voiture avec l’air de ceux qui sont pas dans leur assiette voire franchement inquiets. Ils démarrent et font 15 kms en marche arrière à toute berzingue… Puis… Ils retournent à l’appartement chercher leurs valises !!!!

    Bon je vous donne un autre exemple de la délicatesse des dialogues. A un moment le gros Mesrine est en embuscade dans la campagne avec son meilleur pote (je ne sais plus lequel vu qu’il change de meilleur pote comme de perruque). Le pote a une paire de jumelles et observe. Tout d’un coup :

    - le pote : « oulala, on dirait que ça bouge là ? »

    le gros empoigne les jumelles, regarde et dit :

    - « montre, fais voir ».

    Le pote reprend les jumelles et au bout d’un moment dit :

    - « oulala, on dirait que ça bouge là ??? »

    Le gros empoigne les jumelles, regarde et dit :

    - « montre, fais voir ».

    (Gentil lecteur, à ce moment de ta lecture, ne te demande pas si tu vois double ou si la taulière bégaie ou a trop forcé sur la Vodka… la scène t’est relatée dans toute son authenticité).

    Sinon, et bien Jean-François Richet nous présente Mesrine comme un brave type, plutôt sympa et franchement rigolo qui passe sa vie à faire des bons mots en riant fort de ses propres blagues. Evidemment il est un peu sensible de la gâchette et a un chouilla tendance à tirer sur tout ce qui remue mais… miracle, il semble ne jamais atteindre sa cîble alors qu’il va s’accuser de 40 meurtres dans son autobiographie et clamera toujours hilare « ah ah ah, c’est quoi le faux du vrai, hein je vous le demande ? » et réciproquement. Comme le réalisateur ne veut pas d’ennui avec la police, il terminera la cavale de son idole par une scène bien longue et bien raffinée où il torture un journaliste de « Minute » qui a osé le critiquer, histoire de nous dire que le gars est un gros con violent. Mais finalement, il préfère ne pas laisser de doute sur la fin de son héros et tranche sans ambiguité en le faisant assassiner sans sommation. Foutue police !

    Question interprétation, je suppose que Vincent Cassel peut déjà demander à Monica de lui repasser son smoking pour la cérémonie des Cesar. Le problème c’est que les autres acteurs (sauf Mathieu Amalric) sont écrabouillés par sa prestation. En premier lieu Ludivine Sagnier qui ressemble à une petite souris et se donne un mal de chien pour être sexy mais doit se contenter de tortiller des hanches. Gérard Lanvin est d’un comique irrésistible même si je n’ai pas compris ce que venait faire ici son imitation très réussie d’Eric Cantona. Samuel le Bihan n’est pas bien convaincant. Anne Consigny a l'oeil humide et chuchote comme à son habitude. Même si là, on ne comprend vraiment pas la pertinence de cette interprétation en tant qu'avocate de Mesrine en personne ! Olivier Gourmet ressemble à un nain de jardin (grincheux évidemment) avec son collier de barbe du plus bel effet. Et la scène annoncée comme « la grande scène du 2 » où, en tant que commissaire Froussard ah ah ah, mais non, c’est Broussard avec un B, il va se faire inviter par son ennemi à boire le champagne à 6 heures du mat est complètement ratée. De toute façon Gourmet semble complètement absent et d’ailleurs arrive en retard au canardage de Mesrine. Je le répète, seul Mathieu Amalric résiste face au monstre Cassel mais a quand même un petit air de dire « je suis entouré de tarés sans cerveau ici ! ».

  • Les bureaux de Dieu de Claire Simon *(*)

    Les Bureaux de Dieu - Nathalie Baye

    Dans les bureaux du planning familial on parle beaucoup de sexe, mais sans joie. On découvre qu’aujourd’hui encore des filles jeunes ou moins jeunes sont bien mal renseignées sur la contraception, que beaucoup de (fausses) idées reçues et toutes faites circulent sur l’avortement, que le poids des traditions pèsent lourd sur les filles, que le dialogue passe bien mal entre les générations dès qu’il s’agit d’évoquer la pilule ou le préservatif…

    Suivre le quotidien d’un de ces centres où des conseillères délicates, attentives, discrètes, psychologues, patientes écoutent, rassurent, avertissent sans jamais juger est vraiment très intéressant, parfois surprenant, d’autres fois émouvant.

    Mais plusieurs aspects ont « coincé » en ce qui me concerne. J’ai trouvé que le choix de merveilleuses actrices de premier plan pour interpréter les conseillères desservait plutôt le propos et la cause éminemment sociaux et humains qui se jouent entre ces murs, puisque leur présence seule nous rappelle toujours qu’il s’agit bel et bien d’une fiction. Les actrices ne sont pas en cause car elles sont toutes sans exception, Nathalie Baye, Nicole Garcia et Isabelle Carré en tête, capables de toute l’empathie, la compassion, la générosité, l’implication et l’émotion qui conviennent à leur mission.

    Par contre, la présence incongrue d’Emmanuel Mouret m’a laissée assez décontenancée…

    Par ailleurs je ne me souviens plus être sortie avec un tel mal de crâne d’une séance de cinéma. La faute en revient à :

    -  l’insupportable musique à la trompinette bouchée qui survient inopinément à intervalles réguliers,

    -   les plans séquences incessants qui passent d’un personnage à l’autre avec une caméra fixée sur un caméraman monté sur patin à roulettes et sans doute juché sur un trampoline…

     

     

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