MAMMA MIA ! HERE WE GO AGAIN
de Ol Parker ***
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de Ol Parker ***
make it in to art !".
Synopsis : Au début du siècle dernier, en Angleterre, des femmes de toutes conditions décident de se battre pour obtenir le droit de vote. Face à leurs revendications, les réactions du gouvernement sont de plus en plus brutales et les obligent à entrer dans la clandestinité pour une lutte de plus en plus radicale.
Violet sonne le rappel. Son mari Beverly a disparu. Leurs trois filles rappliquent illico dans la grande demeure familiale du fin fond de l'Oklahoma écrasée par la canicule. L'aînée Barbara en instance de divorce et équipée d'une ado difficile (euphémisme), la benjamine Ivy seule et secrète et la cadette Karen qui en profite pour présenter son énième fiancé, un bellâtre un peu bas du bulbe.
Maggie est une petite mamie un peu ratatinée qui va acheter son demi litre de lait à l'épicerie du coin avec son foulard sur la tête. Personne ne la remarque ni ne la reconnaît, de jeunes malappris la bousculent un peu et elle s'étonne que le prix de son demi litre de lait a encore augmenté. Lorsqu'elle rentre chez elle, Maggie se fait houspiller par sa fille et son intendante car il lui est interdit de sortir seule. Alors la vieille dame s'enferme dans sa chambre ou son bureau et comme elle perd un peu la boule, elle se met à discutallier ferme avec Denis, son défunt mari ! Ce pourrait être touchant si cette gentille mémée n'avait été dans une autre vie, un autre temps la terrible "dame de fer" Margaret Thatcher.
Ce film est fatigant car il est agité et bizarrement construit et le prétexte pour amener "la Baronne" à évoquer ses souvenirs, un peu artificiel. Mme Thatcher doit se débarasser des effets personnels de son mari chéri et c'est un crève-coeur, d'autant que ce brave Denis présenté la plupart du temps comme un bouffon grotesque, ne cesse d'apparaître à Margaret qui sursaute fréquemment. Cette façon de surgir à intervalles réguliers est agaçante et le pauvre Jim Broadbent est contraint la plupart du temps de faire le fantôme en arrière-plan en costume de parade, un verre à la main, en robe de chambre ou en train de cirer ses chaussures. Ridicule. Mais au premier plan, il y a Margaret Thatcher dont on ne cesse de chercher Meryl la grande, la divine Méryl sous le couscous ! Quel courage ! Quand je serai actrice Si j'avais été actrice, j'aurais seulement voulu être une Princesse moi, de Galles ou d'ailleurs, qu'on m'embellisse, qu'on me photoshopise et pas disparaître sous des couches de latex et une mise en pli haut de forme cartonnée et laquée à outrance ! Ah ! la coiffure de Madame Thatcher, quelle institution ! Et bien croyez-le ou pas ce sont des conseillers en communication qui l'ont imposée. Avant cela, elle avait des cheveux tout à fait normaux.
Il y a des choses que l'on sait. Margaret Thatcher a été le Premier Ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990 et pour faire vite, si le niveau de vie s'est amélioré durant les années Thatcher, les inégalités, les écarts se sont encore accrus. En un mot, les plus riches sont encore plus riches et les plus pauvres encore plus pauvres. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté n'a cessé de croître. De cela, il n'est pas question ici. On voit évidemment à deux reprises que la côte de popularité de la dame baisse mais elle remonte notablement après la "Guerre des Malouines" qui lui a permis d'assouvir ses instincts bellicistes. Gérée d'une main de fer comme il se doit, la "crise" a été matée en quelques semaines. Et Mme Thatcher de se réjouir que ce sont les électeurs qui lui donneront trois fois la majorité. De la main tendue à Pinochet on ne souffle mot. Qu'elle ait laissé crever de faim Michaël Fassbender des membres de l'IRA dans leurs cellules n'est effleuré que par quelques banderolles lors d'une manifestation, et il faut tendre l'oreille pour entendre prononcer le nom de Bobby Sands.
Ce film fait de Margaret Thatcher une femme de milieu modeste qui a dû se battre pour réaliser ses ambitions, et un modèle d'en être arrivée là où elle en est arrivée, seule, par son travail, son acharnement dans un environnement masculin peu favorable à l'ascension d'une femme. Evidemment on ne doute pas un instant, comme c'est le cas pour toutes les femmes qui exercent des fonctions majoritairement réservées aux hommes, que sa "réussite" soit l'aboutissement et le fruit de sacrifices, d'un tempérament et d'une intelligence hors du commun. Mais faire de Margaret Thatcher une femme amoureuse qui a lutté, qui fut trahie et d'enfoncer le clou en nous la présentant affaiblie, diminuée, craignant Alzheimer, est un tantinet gênant.
Remercions la peut-être de permettre à Ken Loach de s'exprimer avec tant de coeur et de véhémence. Quant à Méryl, la grande, l'impériale Méryl, sa performane est au-delà des mots mais personnellement j'ai plutôt hâte de la retrouver sous sa véritable apparence.
LE BEL ÂGE de Laurent Perreau ***
PAS SI SIMPLE de Nancy Meyers *
MES COUPS DE COEUR
Jake et Jane sont divorcés depuis 10 ans. Bien que Jake ait refait sa vie avec une femme beaucoup plus jeune que lui, les sentiments du couple semblent n’être qu’endormis. A l’occasion de la remise d’un diplôme d’un de leurs enfants bien arrosée, Jake et Jane « remettent le couvert » avec beaucoup d’enthousiasme et de plaisir(s) partagé(s). La question est : vont-ils revivre ensemble ? Ce n’est pas si simple.
Si l’on passe outre le fait de l’absence totale de cinéma ici et que cette comédie sentimentale pour midinettes du troisième âge se déroule sur la côte ouest chez des richards qui n’ont qu’à se préoccuper de savoir « c’est quand le bonheur » ou « c’est quand qu’on baise » ? je dois dire que ça commence pas trop mal. Tout ça parce que le couple de divorcés n’est autre que Meryl Streep (formidable) et Alec Baldwyn (adorable, toujours prêt à retirer le bas...), qu’ils sont en pleine forme, drôles, plein de charme, qu’ils vont bien ensemble et qu’on ne souhaite qu’une chose, qu’ils se remettent à roucouler comme deux gamins sous la couette.
Ajoutons, dans le rôle très très second du gendre traité comme une pièce rapportée dans cette famille « idéale », John Krasinki dont toutes les apparitions sont délicieuses, et on arrive à prendre pas mal de bon temps.
On peut même, si on est de très très bonne humeur noter de ci de là quelques observations bien vues sur la différence entre les femmes qui viennent de vénus, les hommes de mars… les unes qui se cachent, les autres totalement impudiques, les unes qui enragent de vieillir et les autres qui se disent qu’il serait grand temps de repartir pour un tour de manège… Mais bon…
Arrive l’erreur définitive de casting dont le film ne se relève pas : Steve Martin en séducteur. Imaginez un ringard lifté et bronzé aux cheveux blancs et la raie sur le côté qui part de dessus l’oreille… pouah ça fait froid dans le dos ! Ajoutez à cela quelques violons, trois moutards débiles (entre 20 et 28 ans) qui pleurnichent parce qu’ils ne se sont pas remis du divorce de leurs parents… et à partir de là, il faut endurer une heure interminable d'attermoiements, d'explications, de justifications jusqu’au dénouement pluvieux !