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Sur la Route du Cinéma - Page 361

  • 80 JOURS de Jon Garano et Jose Mari Goenaga ****

    Festival International du Premier Film d'Annonay 2011

    Film en compétition - Espagne

    80 jours de jon garano et jose mari goenaga,festival international du premier film d'annonay 201180 jours de jon garano et jose mari goenaga,festival international du premier film d'annonay 2011

    Contre l'avis de son mari, Axun se rend au chevet de Mikel qui se trouve dans le comas suite à un grave accident de voiture. Mikel est l'ex mari de la fille d'Axun dont elle ne veut plus entendre parler. Il partage sa chambre avec un autre homme lui aussi très mal en point à qui sa soeur Maité rend visite quotidiennement. Après un round d'observation relativement cocasse, les deux septuagénaires vont se reconnaître. Plus de cinquante ans plus tôt, elles ont été les meilleures amies du monde. Axun et Maité se revoient ainsi chaque jour à l'hôpital. Elles vont refaire connaissance et vivre ensemble de petites choses que les battements d'un coeur amoureux rendent grandes. Ces retrouvailles vont les réjouir, raviver des souvenirs et finalement bouleverser leurs vies pour 80 jours, ou pour toujours !

    Les amours des personnes âgées sont rarement traités au cinéma ou parfois évoqués du bout de la caméra. Et pourtant c'est évident, le coeur des "seniors" bat encore, le corps peut encore vibrer et s'émouvoir. Lorsqu'il s'agit de l'homosexualité chez deux femmes de 70 ans, on se trouve face à un sujet vraiment inhabituel et particulièrement casse-gueule. Or c'est avec une sensibilité, une habilité et une délicatesse rares que les deux réalisateurs nous emportent au coeur de la tourmente que le renouveau des sentiments peut provoquer.  La sage, compatissante et dévouée Axun a manifestement passé sa vie à se consacrer et à se dévouer à une fille assez incompréhensiblement agressive et à un mari certes "gentil" mais indifférent et égoïste. Elle partage quelques loisirs de vieille dame avec des "amies" bien ordinaires, ridicules comme des perruches... Et puis, lorsque son mari va se mettre à douter, à se méfier des absences de plus en plus répétées et prolongées de sa femme, il retrouvera lui aussi les réflexes d'un coeur amoureux qui passe parfois par une jalousie stupide qui rend ridicule parce qu'elle fait faire n'importe quoi. Il ira jusqu'à la suivre découvrant et interprétant (mal) les choses qu'il voit. 

    Maité quant à elle a toujours parfaitement assumé son homosexualité même si elle n'a jamais pu vivre au grand jour le grand amour. C'est une femme gaie, fantasque, libre et drôle mais qui cache parfois mal ses fêlures. Elle va tenter et réussir à redonner à son amie la ferveur et l'enthousiasme de la jeunesse, essayer aussi de lui rendre la liberté d'agir. Et surtout elle va lui faire retrouver l'émotion magique des premiers moments où l'on tombe amoureux. Ces instants intenses, incontrôlables, délicieux et douloureux qui font que l'on se réveille la nuit hanté par l'autre, que les rêves mêmes sont habités de sa présence.

    Les réalisateurs accomplissent ce petit miracle de nous faire battre le coeur au rythme de ceux de ces deux femmes touchantes, de nous faire rire de leurs fourires retrouvés de gamines, de nous faire soupirer à leurs rendez-vous manqués, leurs hésitations, leurs erreurs, leurs sacrifices...

  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY 2011

    MARDI 1er FEVRIER

    Voilà quelques petites photos ratées pour vous prouver que nous avons parfaitement retrouvé nos marques, comme si nous n'étions jamais partis en fait...

    Pour être au coeur de l'événement, nous avons retrouvé l'inénarrable Hôtel du Midi qui est en pleins travaux :

    festival international du premier film d'annonay 2011

     Rassurez-vous, au moindre coup de pompe, le Warrior se repose :

    festival international du premier film d'annonay 2011

    Au fronton du Palais, Vincent, Amadeus et une brune (que je n'ai pas encore reconnue, mes excuses à l'artiste...) nous accueillent : 

    festival international du premier film d'annonay 2011

     Le "lieu de convivialité" se nomme cette année "L'Eloge" :

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     Et par - 3° à l'ombre on s'y réchauffe comme on peut :

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     Personnellement je préfère la méthode du verre à moitié plein (et quand je dis à moitié, c'est un peu exagéré) :

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     Un profil parfait passait par là :

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    C'est un endroit où bizaremment l'on aime torturer les blondes :

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     Ou les admirer :

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     Et moi je suis déjà "au travail" sous l'oeil bienveillant de quatre garçons dans le vent : 

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  • IF I WANT TO WHISTLE, I WHISTLE de Florin Serban ****

    Festival International du Premier Film d'Annonay 

    Film en compétition - Roumanie -

    if i want to whistle,i whistle de florin serban,cinémaif i want to whistle,i whistle de florin serban,cinéma

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    Il ne reste que quinze jours à Silviu, jeune délinquant, avant d'être libéré de la maison de redressement où il purge une peine de 4 ans. Son petit frère qu'il a élevé, lui rend visite et lui annonce que leur mère qui les a abandonnés il y a plusieurs années est revenue et compte emmener le plus jeune vivre avec elle en Italie. La tenant pour responsable de sa situation, Silviu craint pour son frère et dès lors tente de tout faire pour empêcher son départ. Les choses sont évidemment compliquées puisqu'il est enfermé pour quelques jours encore et malgré la compréhension du directeur du centre, il ne parvient pas à obtenir de permission de sortie pour résoudre ses problèmes. Il entreprend d'abord calmement de trouver des solutions, puis progressivement acculé, en arrive à agresser un gardien puis à prendre en otage une jeune assistance sociale (qui lui plaît).

    Il semble qu'une certaine partie de la jeunesse à travers le monde passe par cette case prison/maison de redressement et c'est une nouvelle plongée dans le monde carcéral qui prend aux tripes ici. Les codes sont les mêmes que pour leurs aînés : les clans, les menaces, les humiliations, la promiscuité... l'enfer.

    Silviu résiste au maximum mais finit par véritablement "péter les plombs" et se révolter par ce qu'il considère comme des injustices. Après une première partie marquée par le réalisme des lieux et des situations renforcé par le fait que certains acteurs non professionnels soient de véritables détenus, on entre progressivement dans la vie et l'histoire personnelles de Silviu, même si on ne saura jamais pourquoi il est là. Une première scène de parloir avec la mère qu'il n'a pas revue depuis de longues années s'impose par la tension qui finit par exploser. En quelques mots le jeune homme expose à sa mère la manière dont elle lui a gâché la vie, ce qui l'a conduit là où il est. Il veut l'empêcher de faire vivre la même chose à son petit frère. Le malaise qui s'installe est percutant. Silviu n'est plus ce jeune homme plutôt calme qui cherche à se faire oublier mais une boule d'angoisse, de violence et de haine.

    Plus tard lors de la très longue scène vraiment oppressante de prise d'otage, on s'accroche souvent au fauteuil ne sachant à quel moment la violence va finir par se déchaîner. Le jeune acteur Pistireanu George plein de rage contenue, de soumission, parfois inquiétant, parfois désarmant est de pratiquement tous les plans et il est absolument extraordinaire.

  • J'AI UN PEU DE MAL A Y CROIRE MOI-MÊME...

    mais, j'y vais, j'y pars, j'y serai...

    en fait : 

    J'Y SUIS !

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    Comme les autres années, je m'efforcerai de vous faire suivre quotidiennement le compte-rendu de mes tribulations festivalières en vous parlant des films évidemment mais également de l'ambiance de folie qui règne à Annonay.

    Finalement, je n'aurai raté que trois jours, ce que je regrette bien sûr puisqu'ils étaient totalement empreints de belgitude mais je suis... comment dire... (remplissez vous-mêmes les pointillés).

    Vous pourrez également retrouver Le Festival en direct sur son beau site fraîchement restauré et qui en avait bien besoin, sur lequel vous découvrirez tout ce qu'il faut d'échos visuels et sonores. Vous pourrez notamment visionner le "wizz mag" qui consiste en une vidéo quotidienne réalisée par les jeunes de la MJC. Je sais, je vous connais, vous allez me dire : "10 minutes c'est trop long et patali et patalère", dans ce cas je vous recommande vivement de vous rendre directement à :

    6'43" pour cette vidéo :


    et à 8'11" pour celle-ci :

     


    ça vaut le jus, vous pourrez ainsi faire connaissance de Gaël Labanti, Môssieur Gaël, l'encyclopédie mondiale du cinéma sur ses deux pattes arrière le directeur artitisque, Zi Artistik Direktor

  • UN JEU CINEMA

    Alors zou, des images de films décolorisées pour certaines. Vous me trouvez le titre du film et hop c'est gagné ! En fait, il n'y a rien à gagner mais c'est bien quand même.
    Evidemment comme d'hab', vous ne donnez qu'une réponse à la fois et il y a UN POINT commun.
    Mais vous vous magnez le popo, parce que demain, jme tirailleur :-)

    GAME OVER. MERCI.

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    AMADEUS trouvé par flo

    1.jpgjeu cinéma

    2

    LES CONVOYEURS ATTENDENT trouvé par olivier

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    3

    ED WOOD trouvé par marion

    3.jpgjeu cinéma

    4

    HONKYTONK MAN trouvé par damss

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    5

    LENNY trouvé par voiturebalais

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    6

    M. NOBODY trouvé par jg81

    6.jpgjeu cinéma

    7

    VAN GOGH trouvé par v.b.

    8.jpgjeu cinéma

    8

    TOUS EN SCENE trouvé par Aifelle

    7.jpgjeu cinéma 

    9

    BENDA BILILI trouvé par marion

    9.jpgjeu cinéma

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    SIMON WERNER A DISPARU trouvé par Grégoire

    10.jpgjeu cinéma

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    ALAMAR de Pedro Gonzalez Rubio ***

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    LES CHEMINS DE LA LIBERTE de Peter Weir **

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    LA CHANCE DE MA VIE de Nicolas Cuche °

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    MES COUPS DE COEUR

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  • JOUR DE COLERE (Dies Irae) de Carl Theodor Dreyer (1942) ***

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    En 1623, dans un village du Danemark, le pasteur Absalon vit avec sa mère, Merete, et la très jeune Anne, qu'il a épousée au prix d'un odieux chantage. Lorsque Martin, fils d'Absalon et du même âge qu'Anne revient chez son père, l'amour est rapidement partagé entre les deux jeunes gens. Par ailleurs, Marte, une vieille femme qui soigne les paysans avec des plantes est arrêtée pour sorcellerie après avoir tenté de se réfugier auprès d'Anne. Tous ces événements vont se retrouver peu à peu intriqués et bouleverser toutes les existences.

    J'imagine qu'évoquer ce vieux film de 1942 ne va pas intéresser les foules mais je tenais à vous en parler un peu car j'ai décidé (depuis que j'ai trouvé mon prof en cinéma) d'essayer de me rendre le plus régulièrement possible au ciné-club de mon Art And Try pour parfaire mon éducation cinéphile. Je ne sais comment je vais faire pour y traîner le warrior par les cheveux étant donné qu'il n'en a plus... mais revoir des films oubliés, en découvrir d'autres (comme celui-ci) auquel je n'aurais eu accès autrement, c'est tout simplement PASSIONNANT. Mais en plus du film exhumé, le débat qui s'ensuit est lui aussi très intéressant parce que le Monsieur qui l'anime est un puits de science cinéphilique et que je m'aperçois devant la multitude des interprétations, à quel point un film est un objet abandonné aux spectateurs...

    Ici il est question d'une jeune femme frustrée de tout, d'amour, de tendresse, de sexe mais aussi privée de sa jeunesse. Face à Martin elle imagine l'évidence du coup de foudre réciproque. Or, il n'y a rien qui ressemble plus à un père que son fils. En s'offrant à Martin, elle met en place une tragédie alors qu'elle n'aspire qu'au bonheur. Martin se révèlera aussi bigot que son abruti et hypocrite de père. Et même si Anne trouvera également le courage de s'opposer à son impitoyable belle-mère, son existence comme celle des femmes de cette époque sera niée. Victime de l'hypocrisie, de la religion (et surtout de l'hypocrisie de la religion qui préfère considérer les femmes comme des sorcières dès lors qu'elles n'entrent pas dans le rang...), elle finira par renoncer, découragée persuadée de n'avoir fait qu'un rêve, mais un beau rêve.

    Le noir et blanc sublime permet à Dreyer de composer de véritables tableaux entre ombre et lumière. Plus méconnu que sa Passion de Jeanne d'Arc considéré comme son chef d'oeuvre (alors que définitivement je préfère et de loin ce film ci... les yeux de Falconetti, mouais bon !), Dies Irae dénonce l'intolérance et le fanatisme et démontre que les hommes ne parlent qu'en termes de péché et que les femmes sont toujours les éternelles sacrifiées.

  • LES CHEMINS DE LA LIBERTE de Peter Weir **

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    En 1940 dans un camp de détention au coeur de la Sibérie sont entassés dans des conditions désespérantes, des russes, des polonais, des lituaniens, un américain, des opposants politiques, de simples citoyens qui se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment, des condamnés de droit commun. Profitant d'une tempête, une poignée d'hommes s'échappent mais pour survivre et rejoindre (s'ils en trouvent) un pays plus accueillant, ils n'ont d'autre choix que d'entamer un périple à pieds qui les conduira sur plus de 10 000 kilomètres de la Sibérie en Inde...

    Ces hommes, puis plus tard une jeune fille elle aussi échappée d'un camp qui les rejoindra, passeront de l'enfer du bagne à celui des éléments naturels qu'ils soient climatiques, géographiques ou humains. Et rien ne nous est épargné des souffrances et épreuves endurées par ces quasi sur-hommes qui sans se poser la moindre question (et c'est ce qui est un peu gênant parfois) avancent sans jamais se décourager. Des moins 40 de la Sibérie, aux moustiques du lac Baïkal, de la fournaise du désert de Gobi, au franchissement de l'Himalaya, la faim, la peur, le froid, la chaleur, rien ne les arrêtera jamais.

    Dans des décors naturels absolument démentiels de beauté impitoyable et inhospitalière, Peter Weir fait progresser son petit groupe de survivants mais il n'instille à leur épopée phénoménale ni suspens, ni enjeu, ni émotion. Les acteurs, tous parfaits n'y sont pour rien. Et pourtant lorsque certains personnages disparaissent, et non des moindres, les yeux restent secs.

    On est loin de la belle surprise de "The Truman Show" et du lyrisme bouillonnant de "Master et Commander" (un de mes films chouchous de tous les temps !) pour ne citer que ces deux films du réalisateur. Ces chemins de la liberté auraient dû être un GRAND film, mais hélas, il ne ravira pas la place du "Pont de la rivière Kwaï" ou de "La grande évasion" au rang des films d'emprisonnement et d'évasion. Dommage et surprenant.

  • ANGELE ET TONY de Alix Delaporte ***

    ANGELE ET TONY de Alix Delaporte, clothilde hesme, grégory gadebois, evelyne didi, cinémaANGELE ET TONY de Alix Delaporte, clothilde hesme, grégory gadebois, evelyne didi, cinémaANGELE ET TONY de Alix Delaporte, clothilde hesme, grégory gadebois, evelyne didi, cinéma

    Angèle sort de prison. Elle pense que pour récupérer la garde de son fils pour l'instant confié à ses grands-parents, un mariage serait la bonne solution qui permettrait de convaincre son agent de probation et le juge aux affaires familiales de sa stabilité. Elle jette son dévolu sur Tony en répondant à la petite annonce qu'il a passée. Persuadé qu'elle est trop belle, trop libre pour lui Tony la repousse, mais Angèle s'accroche et insiste ! Tony n'y croit pas. Angèle s'obstine.

    Angèle est un astre solaire qui parle peu, Tony est un bon gros nounours qui se tait souvent. Et pourtant le miracle va s'accomplir. Crevant tous les deux de solitude, de manque d'affection, ils vont se chercher, se trouver, se comprendre, s'apprivoiser, se réconforter. Et c'est simple et beau cette histoire simple et belle de ces "petites" gens tristes mais pas résignés que la vie n'a jusque là pas gâtés.

    Ce premier film sensible et délicat sent l'air frais et le grand large et pourtant les situations sont parfois étouffantes. Angèle n'est que douleur et maladresse, Tony n'est que désir, doute et hésitation.

    Dommage que la bande-annonce et les critiques en disent trop long car Angèle et Tony, couple aussi mal assorti que possible, réservent bien des surprises. Tony c'est Grégory Gadebois, acteur de théâtre inconnu et surprenant. Evelyne Didi en mère de Tony et Patrick Descamps en grand-père du petit garçon sont des merveilles de douceur, d'humanité et de compassion. Mais la lumière de ce film c'est Clotilde Hesme qui offre un visage buté, une attitude nerveuse, énergique et entêtée et parfois un radieux, triomphant et irrésistible sourire. De pratiquement tous les plans, elle irradie de sa touchante présence et de sa beauté unique de fille saine, robuste et déterminée.

  • ALAMAR de Pedro Gonzalez-Rubio ***

      

    Jorge et Roberta se sont aimés intensément. Au point qu'ils sont persuadés qu'ils ne se sont rencontrés que pour permettre à Natan de naître. Hélas, comme parfois, les histoires d'amour s'achèvent. L'incompatibilité des aspirations de l'un et de l'autre ayant finalement raison des sentiments. Jorge, d'origine Maya, retourne seul vivre au Mexique sur la barrière de corail de Chinchorro (site protégé) tandis que Roberta s'installe à Rome avec Natan. Lorsqu'il a cinq ans, le petit garçon part vivre quelque temps avec son père. D'abord triste d'avoir quitté sa mère, il va peu à peu s'ouvrir à un monde qui lui est totalement étranger et à un père qu'il connaît mal.

    Il est quasiment impossible je crois de ne pas aimer ce film tant il est dépaysant et surprenant. On est d'abord embarrassés de voir cet enfant passer sans transition de la vie urbaine à cette vie sauvage dans une maison sur pilotis où l'on vit pieds nus, torse nu et où l'on se nourrit exclusivement du fruit de sa pêche. Puis, peu à peu comme Natan, on est conquis, envoûté par l'environnement paradisiaque qui côtoie parfois le danger (un crocodile rôde autour de la maison).

    J'ai eu l'impression qu'en même temps qu'il "apprivoise" son fils, tout en douceur, en patience, en tendresse, en compréhension, l'acteur et le réalisateur en faisaient de même avec le spectateur confortablement installé dans son fauteuil. La vie est rythmée par la pêche qui permet de vivre. Ce que l'enfant découvre est totalement inédit et au travers du regard émerveillé de Natan, de sa fraîcheur, de son innocence, de son enthousiasme et de sa confiance absolue en ce père doux, tendre, patient et protecteur on se laisse porter par le charme et l'enchantement de toutes ces révélations.

    L'aspect documentaire du film est indéniable puisque le réalisateur a laissé vivre sans intervenir le père et le fils qui vivent un peu la même situation mais c'est aussi une fiction puisque dans la réalité ils se voient davantage que dans le film. Le réalisateur nous dira de son film que «c’est une histoire inventée dans le cadre d’une situation réelle, une invention ancrée dans la réalité». Mais il y a aussi une part autobiographique d'une relation fantasmée entre un père et son enfant.

    La beauté magique indéniable des images est pour beaucoup dans le bonheur du voyage fascinant qui nous est proposé là mais c'est aussi un film écologique sur une intitiation, la rencontre captivante entre un père et son fils, l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre qui ne cesse de grandir et de les rapprocher qui fait que le coeur palpite souvent. Et puis, l'homme et l'enfant acteurs sont extraordinaires de beauté, de naturel de connivence... Beau et enivrant.