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Sur la Route du Cinéma - Page 516

  • This is England de Shane Meadows ***

    This Is England - Thomas Turgoose

    Shaun, 12 ans, orphelin de père (mort lors du conflit des Malouines) vit seul avec sa mère, aimante mais dépassée par l’éducation de l’enfant. Solitaire et livré à lui-même il est un peu le souffre-douleur de quelques « grands » de son école. Par hasard, il rencontre Woody et sa bande de punks plus ou moins désoeuvrés et c’est providentiel. Il est couvé et protégé aussi bien par les filles que par les garçons et trouve en eux une nouvelle famille tendre et attentive. Ils font quelques bêtises pour se défouler, mais rien de bien méchant. Lorsque Combo sort de prison, tout est différent. Shaun est fasciné par ce skinhead qui tient un discours vide mais violent et raciste.

    On se retrouve dans la même Angleterre grise et désolée que celle du récent « Control » d’Anton Corbijn. Celle des années 80 laminée par le chômage, celle de Madame Thatcher et de la guerre des Malouines. Dès le générique (absolument génial) on est plongé dans l’ambiance grâce à une reconstitution impressionnante d’images d’actualité de l’époque et une bande musicale qui renvoie directement 20 ans en arrière. Et puis, on ne lâche plus des yeux ce petit bonhomme inconsolable de la perte de son papa qui se laisse impressionné et embarqué dans une histoire trop grande pour lui. On ne doute pas de la part autobiographique de ce film, ne serait-ce que par le prénom du héros et du réalisateur qui dit :" Je pensais que le but ultime à atteindre pour tout homme dans sa vie, c'était cette virilité violente ». Car la violence va surgir, on la sent couver à tout moment, prête à éclater dès que le plus petit grain de sable viendra se glisser dans la cervelle fêlée de Combo et le contrarier…

    Tous les acteurs sans exception sont ici épatants mais la trouvaille c’est ce petit Thomas Turgoose dont le front buté, barré d’une cicatrice lui donne un air d’une dureté incroyable alors qu’il n’est encore qu’un petit garçon qui veut qu’on l’aime.

    Ce film dur, violent et tendre est une excellente surprise !

  • RAYMOND PELLEGRIN

    1er janvier 1925  - 14 octobre 2007

     

    Il a tourné dans plus de 120 films, principalement en France mais aussi aux États-Unis et en Italie. Ses maîtres étaient Marcel Pagnol et Sacha Guitry ; il a aussi tourné beaucoup de films noirs, notamment avec Jean-Pierre Melville.

    Sa voix, qualifiée par Dominique Zardi, de plus belle voix du cinéma français, a servi pour le doublage du personnage de Fantômas dans les trois films réalisés par André Hunebelle.

    Vous le connaissiez forcément, il a excellé comme l’un des éternels seconds rôles du cinéma français. Je me souviens de lui en séduisant instituteur dans le « Manon des sources » de Pagnol.

     

  • Le Dictateur de Charlie Chaplin****

    « Toi, espèce de bâtard, fils de pute, espèce de porc, je sais ce que tu as en tête… ». C’est en ces termes très fleuris que Charlie Chaplin s’adressait indirectement à Hitler lorsqu’il visionnait les bandes d’actualité révélant le Führer lors de ses discours ! Ce soir, les chanceux qui n’ont pas encore vu cette merveille qu’est le film de Chaplin pourront en plus découvrir l’étonnant reportage réalisé par Sydney Chaplin pendant le tournage du film en 1940 où le frère de Charlot mettait en parallèle certaines scènes du film avec des extraits des discours d’Hitler.

    Ça se passe sur Arte, ce soir dimanche à partir de 20 h 45. Je sais que la concurrence est rude et déloyale… mais j’ose espérer qu’il reste quelques irréductibles comme moi que « l’ovalie » laisse de marbre et plus encore !

    Pour ce film, Charlie Chaplin renonçait à son costume de clochard et à être muet. Le tournage débute quelques jours après l’invasion de la Pologne et c’est en véritable visionnaire néanmoins utopiste qu’il dénonce l’horreur et l’indicible qu’il sent pointer. Le discours final jugé trop engagé à l’époque (à écouter, à ré-écouter sans se lasser), est une merveille d’humanisme, d’un homme en lutte contre le racisme et le fascisme. Le voir et l’entendre encore et encore dire à Hanna la jeune juive de se relever et de tourner son regard vers le ciel, vers l’espoir est une scène à intense pouvoir lacrymal…

    Quant au reste, précipitez-vous pour vivre la petite histoire de ce barbier juif, sosie du plus abject dictateur que la terre ait porté, qui va, à cause de cette ressemblance entrer dans la grande histoire. Les scènes d'anthologie se succèdent et je crois qu'on peut parler de génie puisque l'acteur et le réalisateur réussissent avec audace à parler de l'horreur absolue dans un film comique. Car oui ce film est drôle... et poignant, un chef d'oeuvre insurpassable !

  • Prix Nobel de la Paix...

    Al Gore et GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) ont reçu aujourd'hui le Prix Nobel de la Paix pour leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l'homme et pour avoir posé les fondements pour les mesures nécessaires à la lutte contre ces changements.

    Je suis impressionnée, touchée ravie… Voici la note que j’avais faite lors de la sortie du film « Une vérité qui dérange » que je vous encourage à voir.

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    Al Gore sillonne les Etats-Unis armé d’une conférence en béton  pour persuader le monde entier (il est allé partout, même en Europe et pas en France…) de l’urgente nécessité à réagir face au dérèglement climatique qui entraînera des perturbations météorologiques extrêmes.
    Contrairement à ce que j’ai beaucoup lu et entendu, Al Gore ne dit pas « pleurez avec moi en regardant ce que nous avons fait », il dit « agissez, il est encore temps même s’il est grand temps ». Je n’ai pas assisté au spectacle d’un homme désabusé qui sonnerait un tocsin alarmiste, fataliste et culpabilisant, mais le combat d’un honnête homme passionné (et passionnant) plein d’espoir. Ce film et cet homme ont un message urgent, essentiel et vital à faire passer et il passe car la démonstration est étayée d’explications, de croquis et d’exemples concrets qui ont déjà commencé à secouer la planète.
    Evidemment Al Gore est un show-man et alors ? Il est charismatique, plein d’humour et surtout un scientifique et un merveilleux pédagogue (le prof qu’on aurait rêvé avoir). Se souvenir également que cet homme a finalement été élu Président des Etats-Unis fait froid dans le dos ! Avec les idées qu’il a, son mode de raisonnement, sa volonté et son courage… beaucoup de choses seraient sans doute bien différentes aujourd’hui. Il aurait entre autre signé les Accords de Kyoto… En attendant, ça chauffe.
    Aujourd’hui plus personne n’ignore les actions qu’il peut mener au quotidien. Je vous invite donc à visiter les sites suivants
    mais aussi celui d’un autre honnête homme qui propose des actions simples à mener, Nicolas Hulot et son Défi pour la Terre et celui à propos du Développement Durable.
    La terre est notre seule maison.
  • Proibido proibir de Jorge Duran ***

    Proibido proibir (Interdit d'interdire)

    Trois jeunes universitaires à Rio, Leon étudiant en sociologie, Leticia étudiante en architecture et Paulo étudiant en médecine. Les deux garçons partagent un appartement mais Leon et Leticia sortent ensemble. Lorsque ce dernier présente Leticia à Paulo, ils tombent amoureux. Des tensions naissent inévitablement dans le trio. Par ailleurs, en voulant aider une patiente de Paulo préoccupée par la disparition de ses fils, les trois jeunes gens vont être confrontés à la violence urbaine (dont une scène de contrôle d'identité quasiment insupportable et dramatique...). On assiste alors au choc de deux univers au sein d'une même ville. Saisissant.

    Il est difficile de résumer les multiples pistes qu’explore ce très beau film porté par trois jeunes comédiens plein de grâce et de fougue (Caio Blat, Maria Flor et Alexandre Rodrigues (le petit garçon de « La cité de Dieu »)) : la violence des rues dans les favelas brésiliennes, la corruption meurtrière de la police, la drogue comme échappatoire à la réalité, l’engagement et l’optimiste (teintée d’utopie) de la jeunesse étudiante… Si ce film évoque de nombreux problèmes sociaux, il reste léger et romanesque grâce aux différentes histoires d’amour et d’amitié qui le parcourent. A la fois politique et romantique c'est une réussite totale et j'espère que les jeunes se précipiteront pour le voir.

    La toute dernière phrase prononcée est une splendeur !

  • Si j’étais toi de Vincent Pérez *

    Si j'étais toi - David Duchovny

    Samantha, adolescente tête à claques toujours prête à mordre (ça s’arrange en cours de film… et la petite nouvelle Olivia Thirlby est vraiment bien) vit avec son papa Benjamin et sa maman Anna qui s’aiment comme au premier jour et se le prouvent dans toutes les pièces de la maison. Un jour Anna et Samantha sont en voiture. Anna cherche à savoir pourquoi Samantha (bien agacée comme il se doit par la question) ronchonne tout le temps… et hop, un moment d’inattention, Anna perd le contrôle de la voiture (ben oui, elles étaient en voiture) et l’envoie valdinguer dans le fossé. Toutes les deux sont très très mal en point à l’hôpital. Anna serre une dernière fois la main de sa fille et meurt. Lorsque Samantha se réveille, patatra, elle est ‘habitée’ par l’esprit de sa mère…

    Evidemment, tous les films de la création ne sont pas là pour changer la face de l’univers mais il flotte autour de celui-ci, classé dans la catégorie « sitôt vu/sitôt oublié », comme un parfum d’inutilité. C’est rare. Reconnaissons que David Duchovny (vraiment très bon), plongé une nouvelle fois dans la quatrième dimension, réussit l’exploit de ne rendre à aucun moment cette situation graveleuse… Je ne sais si vous avez bien saisi l’astuce. Je vous réexplique le topo. Le pauvre Ben (appelons le Ben, maintenant qu’on le connaît mieux) se retrouve face à la femme qu’il aime comme un ouf, sauf que ladite est dans le corps de sa fille de 16 ans, donc : pas touche ! Pas facile à « gérer » comme situation non ?

  • Mon cinéma à travers les âges...

    Pour répondre à mon Dada à qui je ne peux rien refuser... je reprends ses exigences (présenter ma tête de quand j'étais petite, belle et jeune), tout en adaptant à ma route...

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    A cette époque, je ne me doutais de rien, mais sur les écrans français on pouvait voir "Hiroshima mon amour" d'Alain Resnais que je découvrirai 14 ans plus tard et dont j'engloutirai les dialogues surréalistes :

    "LUI : Tu n'as rien vu à Hiroshima. Rien.

    ELLE :J'ai tout vu. Tout... Ainsi l'hôpital je l'ai vu.J'en suis sûre. L'hôpital existe à Hiroshima. Comment aurais-je pu éviter de le voir ?

    LUI : Tu n'as pas vu d'hôpital à Hiroshima. Tu n'as rien vu à Hiroshima...

    ELLE : Je n'ai rien inventé.

    LUI : Tu as tout inventé."

    Oups !

    Ainsi que "Les quatre cents coups" de Truffaut, "La mort aux Trousses" d'Hitchcock, "Certains l'aiment chaud" de Billy Wilder, "Rio Bravo" d'Howard Hawks... qui font partie définitivement de mon panthéon. Quelle année, non ?

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    A ce moment là, pourtant perplexe, je ne savais pas que « Jules et Jim » et Catherine… de François Truffaut me rattraperaient un jour pour m’embarquer dans le tourbillon de la vie !

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    C’est là que tout a commencé. J’ai découvert LE CINEMA avec « Blanche Neige », mon premier film d’horreur et depuis je crains toujours de me faire dévorer par la forêt ou de manger des pommes empoisonnées. Mais c'est de là que je tiens aussi mon goût pour les robes, les cols de princesse et mon prince charmant... Ce n’est que bien plus tard que je découvrirai « Les parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy sorti cette année et dont je ne me lasserai jamais comme de TOUS ses films.

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    Cette fois, c’est parti pour ne plus jamais s’arrêter… même si j’ai commencé par UNE séance par semaine (ridicule non ?). J’ai fait la connaissance de « Big Duke », John Wayne et j’ai vu plus de westerns que vous ne pourriez imaginer… et même ces films où il n’était pas cow-boy et où il n’embrassait que rarement les filles. Ma préférence va à « L’homme tranquille », sans doute pas le plus connu de ses films mais pour moi son meilleur où il tirait Maureen O’Hara par les cheveux et à « Hatari ». Tous les films de John Wayne ressortaient sur grand écran régulièrement mais surtout Godard me réservait un cadeau inestimable et Jean-Paul Belmondo n’en finirait plus de me crever le cœur en étant « Pierrot le fou ».

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    Alors qu’on m’offrait le Bon Dieu en confession… depuis lui et moi sommes définitivement fâchés, moi je perdais mon âme devant un spectacle réjouissant : « Mash » de Robert Altman, je tombais amoureuse pour toujours de Jean Marais (« Peau d’Âne » de Jacques Demy) sans comprendre que son rôle était incestueux et que de toute façon, il préférait les garçons. Jean Marais est le seul acteur que j'ai rêvé d'épouser. Ceux qui suivent ma route depuis un certain temps savent même que nous avons été voisins...

    Et puis, je m’extasiais devant Bourvil qui ne me faisait plus rire (« Le Cercle rouge » de Jean-Pierre Melville).

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    Les années passent, je suis amoureuse de Paul Newman, d’Al Pacino, de Marlon Brando… pour toujours aussi, évidemment qu’est-ce que vous croyez, je ne suis pas une fille volage, juste un peu baba, l'amour libre quoi ! Et je m’évanouis de bonheur devant Vittorio Gassman dans « Nous nous sommes tant aimés » d’Ettore Scola.

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    Je découvre Zulawski « L’important c’est d’aimer », j’aime. Je me crois grande fille, mais suis incapable de soutenir la vision du film « Le locataire » de Roman Polanski. Pour l’une des rares fois de ma vie, je sors d’une salle. Je n’ai JAMAIS revu ce film.

    Et puis « Taxi driver » et « Monsieur Klein »… Robert de Niro, Alain Delon, deux acteurs majuscules.

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    Je ressemble à une victime de serial killer mais je me la « pète », étudiante, diante diante… quelle année !!! « Tess » de Roman Polanski, « Manhattan » de Woody Allen, « Apocalypse now » de Francis Ford Coppola, « Clair de Femme » de Costa Gavras, « Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud… Chefs-d’œuvre ou films mineurs, c’est une année grandiose, l’une des plus cinéphile de ma jeunesse.

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    Cette année là je ris fort « Le père Noël est une ordure » de Jean-Marie Poiré et je tape des mains quand « E.T. l’extraterrestre » s’envole avec Elliot devant la lune…

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    Allez savoir pourquoi à ce moment précis, mon attention s’est détournée des salles. Cela dit, c’est aussi à ce moment là qu’est « née » l’une de mes actrices préférées, Sandrine Bonnaire dans « A nos amours » de Maurice Pialat.

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    Cette année là, avalanche de chefs d’œuvre et de découvertes : « Amadeus » de Milos Forman, « Paris Texas » de Wim Wenders, « Stranger than Paradise » de Jim Jarmush, « Il était une fois en Amérique » de Sergio Leone, « Indiana Jones » de Steven Spielberg…

    Le temps passe et ceci n'est qu'un bref, ridiculement incomplet survol de mes deux premières décennies en cinéphilie... Je continue à entrer dans une salle comme si c'était la première fois. Je ne suis jamais rassasiée, lassée et déçue du spectacle qui défile sous mes yeux ! Voilà pourquoi on ne voit pas encore le bout de cette route...