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Sur la Route du Cinéma - Page 514

  • Comme un juif en France d’Yves Jeuland ****

     

    Lorsque la télévision offre un tel programme, un documentaire de cette force et de cette intensité, passionnant, je ne peux qu’applaudir ! Ce deuxième volet, diffusé hier soir évoquait, de la libération en 1945, à nos jours, l’évolution et les rapports des juifs de France avec la République.

    De retour des camps, les juifs sont écrasés par le silence qu’on leur impose. Alors que les survivants attendent le retour des leurs, ils finissent par douter et finalement ne plus y croire en découvrant aux actualités l’horreur des camps. Seuls les résistants font office de martyrs alors que le génocide des juifs et des tziganes est passé sous silence. Apparaissent aussi les négationnistes. Il suffit d’un seul plan au réalisateur pour les évoquer, un plan unique, sidérant d’un intervenant (j'ai préféré oublier son nom) qui affirme « le zyclon est un pesticide encore utilisé de nos jours. Alors oui, les allemands ont gazé… les poux !!! ».

    Malgré la création de l’Etat d’Israël, les français restent en France mais les juifs réalisent à quel point il est dangereux d’être juifs, ils enfouissent cette appartenance au fond d’eux. Le retour des rapatriés juifs pieds noirs d’Algérie en 1962 est un tournant. Ceux là n’ont pas connu l’indicible de la barbarie et, d’Afrique du Nord ils rapportent les couleurs, la gaieté, les traditions. Être juif devient presque « fashion ». En 67, alors que Nasser veut jeter tous les juifs à la mer, la peur ressurgit. Mais David écrase Goliath en 6 jours et tout le monde descend dans la rue pour soutenir ce peuple. Le cliché du juif victime, peureux, lâche, incapable de se défendre est balayé. C’est la première (et la seule ?) fois que sont réunis juifs, arabes, musulmans, chrétiens… Voir des milliers et des milliers de gens dans les rues de Paris qui chantent à l’unisson « Hava Naguila » me fait plus d’effet que d’entendre « I will survive » (survivre à quoi ?) sur les Champs Elysées autour d’un ballon rond. Encore une fois le silence de l’État français est assourdissant si ce n’est l’intervention indigne de De Gaulle en novembre 67 qui affirme que les juifs font partie d’« Un peuple sûr de lui et dominateur »… Un dessin de Tim paraîtra dès le lendemain de cette déclaration dans l’Express et fera le tour du monde :

     

    S’ensuivent dans les années 80, l’attentat de la rue Copernic, celui de la rue des Rosiers, la profanation du Cimetière de Carpentras et les paroles malheureuses de Raymond Barre qui affirme que parmi les victimes se trouve « un français innocent qui passait par là par hasard »… les autres victimes (juives) ne sont donc pas innocentes ! Le juif est à nouveau désigné comme coupable et la résurgence de l’antisémitisme est inquiétante.

    Ce n’est que Chirac en 2003 qui reconnaîtra la responsabilité de la France et de la police française qui a prêté son concours aux rafles allemandes dès 1941. Mais ça n’est pas suffisant, il semblerait qu’actuellement les mêmes clichés, les mêmes amalgames qui font de tous les musulmans des terroristes, assimilent tout juif à un militaire israëlien. La France antisémite ? C’est inconcevable n’est-ce pas ?

    Le film se termine, non sans ironie sur la phrase d’un réalisateur juif qui affirme avoir la solution pour régler le problème. « La solution, dit-il, elle est simple : une conversion obligatoire et généralisée au judaïsme ! Ainsi tout le monde aurait de l’humour, tout le monde serait riche… ».

    Mais c’est la voix vibrante d’émotion, de colère, d’indignation et surtout hélas d’inquiétude de Robert Badinter qui résonne encore !

    Quelles justifications ont l’antisémitisme et TOUS les racismes ? AUCUNE !

    P.S. : pardonnez la maladresse de cette note !

  • Bientôt...

    reprise d'une activité "normale" sur ce blog. En attendant, essayez de trouver les films cachés ci-dessous. Comme c'était trop simple la dernière fois et que je suis de mauvaise humeur, c'est plus difficile cette fois...

    Voici déjà les réponses qui ont été trouvées. Vous êtes vraiment forts !

    I -

    II -

    http://img208.imageshack.us/img208/2541/00000011ed.jpghttp://images.amazon.com/images/P/B0001ZXA9C.08._SCLZZZZZZZ_.jpg

    III -

    http://img217.imageshack.us/img217/9982/jarheadinnocence8oc.jpg

    IV -

    http://img86.imageshack.us/img86/8856/film28ng.jpg

    V -

    http://img144.imageshack.us/img144/200/sanstitre1copieraa2.jpg

    VI -

    http://img208.imageshack.us/img208/5783/4qq2.png

     

  • Barry Lyndon de Stanley Kubrick ****

     

     

    Il ne vous a sans doute pas échappé qu’actuellement et tout au long du mois de novembre, la chaîne Arte propose un cycle Stanley Kubrick. Il me semble que peu de réalisateurs peuvent se prévaloir de compter autant de chefs-d’œuvre à leur actif. Après « Full metal Jacket » la semaine dernière, oppressant pamphlet anti-guerre, ce lundi 5 novembre à 20 h 40 vous pourrez retrouver ou découvrir pour les chanceux qui ne l’ont pas encore vu :

    « Barry Lyndon »

    ou l’ascension et la dégringolade d’un aventurier ambitieux et opportuniste sans scrupules. Si Ryan O’Neal, idéal en faible arriviste et cruel ou cynique (il faut le voir souffler la fumée de sa cigarette dans le visage de sa femme avec un irrésistible sourire) et Marisa Berenson beauté diaphane et victime qui disparaît sous les perruques et le maquillage, y trouvaient (selon moi) LE rôle de leur vie, ce film est inoubliable et reste à jamais gravé dans la mémoire pour d’autres raisons encore. L’histoire qui nous est contée est passionnante, c’est un livre dont on tourne chaque page, les lumières, les couleurs, le rythme, les paysages comme les intérieurs s’impriment en nous. Tout est admirable, baroque et harmonieux. Quant à la musique (Schubert, Haendel…), jamais elle n’aura autant sublimé les images et réciproquement.

    « Barry Lyndon » est un chef-d’œuvre incontournable du 7ème art.

     

  • Le dernier gang d’Ariel Zeitoun ***

    Le Dernier gang - Patrick Dell'Isola, Sami Bouajila et Vincent ElbazLe Dernier gang

    Ce film est basé sur des faits réels. Simon, délinquant depuis l’enfance se retrouve au début des années 80 et après quelques mois passés à l’ombre, à la tête d’un gang. Les journalistes ne tarderont pas à l’appeler « Le gang des postiches » car pour réaliser leurs braquages, les membres se déguisent en bons bourgeois ce qui est censé inspirer confiance. La seule motivation de cette bande est l’argent qu’elle compte se procurer en multipliant les attaques de banque, et en s’amusant sans violence. Simon le dit : « notre but c’est le Guiness des records pas la rubrique nécro… ». Cela dit, Simon est lucide et persuadé que cette vie où tout lui réussit n'aura qu'un temps. Il entend bien la vivre à 100 à l'heure. L’une des particularités du gang est de ne jamais préparer ses coups. C’est en passant devant une banque qu’il décide d’y entrer ou pas. Cette méthode a donc donné bien du fil à retordre aux policiers qui l’a traqué pendant des années avant qu’un grain de sable vienne enrayer l’engrenage.

    Nerveux, efficace et rythmé sans relâchement (certaines scènes de braquage ou de cavale sont électrisantes), ce film est un peu le « Romanzo criminale » français et sans hésitation on est dès le début du côté des bandits. Il faut dire que le réalisateur n’y va pas de main morte pour rendre son personnage sympathique et le charisme de Vincent Elbaz fait le reste. Présent dans pratiquement chaque plan, il a la carrure et l’énergie idéales pour porter sur ses larges épaules ce personnage hyper actif, excentrique, non-conformiste et aussi très sentimental car Ariel Zeitoun n’oublie pas d’inclure une jolie histoire d’amour romantique à souhait avec la douce Clémence Poesy. En jeune chien fou, en chef de bande à l’amitié solide, en amoureux transi, en junkie, en papa, en nouveau bourgeois Vincent Elbaz est crédible de bout en bout. A ses côtés, on trouve le grand Sami Bouajila, toujours grand et aussi Gilles Lellouche (acteur transformiste…) qui en flic obsessionnel fout vraiment les jetons. La reconstitution des années 80, les images d’archives, l’élection de Mitterrand qui semble être à l’origine du fait que tous les riches (craignant l’arrivée du communisme en France) ont planqué leurs bijoux et leurs millions dans les coffres des banques ajoutent encore à la réussite de ce film jubilatoire.

    Le Dernier gang - Clémence Poésy et Vincent ElbazLe Dernier gang

     

  • Le rêve de Cassandre de Woody Allen ****

    Le Rêve de Cassandre - Colin Farrell
    Le Rêve de Cassandre - Ewan McGregor

    Ian et Terry, deux frères aussi différents que possible mais complices comme les doigts de la main (oui madame !) s’offrent une folie bien au-dessus de leurs moyens : un voilier qu’ils baptisent « Le rêve de Cassandre », quelle idée, je vous demande un peu ! Non seulement ils s’endettent jusqu’au cou et même au-delà mais Terry, joueur invétéré perd une fortune aux cartes. Comment rembourser ces dettes ? Un providentiel oncle d’Amérique propose de les aider en échange d’un "petit" service : assassiner un associé gênant…

    Si trilogie londonienne il y a, cet opus est pour moi le meilleur. Cette mécanique bien huilée qui fait monter la pression et la tension jusqu’à un final surprenant (oui, je me laisse encore surprendre au cinéma, en poussant des oh et des ah !!!) digne d’une tragédie antique prouve à quel point Woody Allen peut encore et toujours se renouveler laissant le spectateur littéralement scotché à l’écran. Comme d’habitude les personnages pensent tout haut et les dialogues en cascade même s’ils ne font pas éclater de rire à chaque réplique sont savoureux. Par ailleurs, Woody a eu le génie supplémentaire de s’entourer d’un duo d’acteurs (des garçons, c’est étonnant) formidables dont le plus tordu n’est pas celui qu’on aurait pu croire. Ewan Mc Gregor inspire confiance sous des dehors lisses de premier de la classe mais il cache des trésors de cynisme et d’immoralité. Quant à Colin Farrell admirablement dirigé, prouve enfin quel acteur il peut être. Bombe à retardement, barbe et ongle crades, il intériorise, il est à fleur de nerfs et laisse parfois exploser ses angoisses et ses remords. Rongé de culpabilité et de désarroi, il est extraordinaire.

    Captivant et surprenant, filmé avec élégance, et même si je regrette toujours l’absence de Woody acteur, ce film, une totale réussite, est celui d’un jeune homme !

    Le Rêve de Cassandre - Colin Farrell et Ewan McGregor
  • L’heure zéro de Pascal Thomas **

    L'Heure zéro - Melvil Poupaud

    L’heure zéro c’est l’heure du crime et tout est mis en place dans cette adaptation d’Agatha Christie pour que sonne cette heure après que tous les protagonistes nous aient été présentés ! Camilla Tressilian richissime vieille dame indigne et opiomane (Danielle Darrieux, délicieuse) réunit pendant l’été dans sa splendide demeure bretonne quelques personnages qui se détestent plus ou moins cordialement. Guillaume Neuville (Melvil Poupaud, très beau, mince, chic et classe comme Cary Grant), star perdante du tennis et sa femme Caroline (Laura Smet, hystérique, vulgaire… son premier rôle ???), l’ex femme de Guillaume, la discrète Aude (Chiara Mastroiani, impériale comme… non…) ainsi que d’autres invités dont la présence est plus ou moins désirée par les uns et les autres, plus le personnel de maison.
    Deux meurtres plus tard, intervient le commissaire sous les traits de François Morel (décalé et savoureux qui chantonne : « Maigret, Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Colombo… ») pour mener l’enquête. Chacun de ces personnages dont aucun n’est réellement sympathique va révéler sa vraie nature comme on s’y attend.

    La partie de Cluedo peut commencer.
    La maison est agathachristienne, la musique hitchcockienne et le film s’achemine pépère vers un dénouement et des révélations que les plus malins (dont je ne suis pas) découvriront peut-être. Rien d’inoubliable mais plutôt l’occasion pour tous les acteurs de faire leur petit numéro. Plaisant !

  • En attendant...

    la reprise de l'activité, un petit jeu (facile pour éviter les plaintes) où vous pouvez reconnaître de quelles affiches de films sont extraites ces images...

    I -

    http://img178.imageshack.us/img178/3050/img1bm1.png

    II -

    http://img140.imageshack.us/img140/855/img2we2.png

    III -

    http://img87.imageshack.us/img87/7352/sanstitre1copierru5.jpg

    IV -

    http://img130.imageshack.us/img130/125/affichepw1.jpg

    V -

    http://img123.imageshack.us/img123/483/omp63ir7.jpg

    VI -

    http://img50.imageshack.us/img50/6835/mmoo5.jpgLa Comtesse aux pieds nus

    En fait, c'est très dur, mais vous êtes très forts...

    VOUS ETES TROP FORTS ! QU EST CE QUE JE DISAIS ?

  • Le cœur des hommes 2 de Marc Esposito °

    Le Coeur des hommes 2 - Marc Lavoine, Gérard Darmon, Jean-Pierre Darroussin et Bernard Campan

    La suite des aventures d’Alex, Antoine, Jeff et Manu quatre ans plus tard et surtout leurs tribulations sentimentalo-sexuelles…

    Désolant. Je n’ai pas ri une seule fois, ni été émue d’ailleurs car ça pleure aussi dans ce film qui fait jaillir les joyeuses réparties : « ça me troue le fion », « un doigt dans le nez, un doigt dans le fion… » en feu d’artifice ! La seule préoccupation de ces quatre garçons est de savoir avec qui ils vont bien pouvoir tromper la femme qu’ils aiment. Quant aux femmes, ce sont de jolis pots de fleurs qui font office de pots de fleurs et semblent s’en réjouir tant elles sont attachées à leurs machos. Les palmes reviennent à Florence Thomassin cocue jusqu’à la moelle qui s’effondre parce qu’elle n’a pas réussi sa blanquette (le plat préféré de son volage époux) et à Catherine Wilkening qui, malgré une réjouissante résistance à son abruti de mari pendant les deux heures de film, finit dans son lit…

    Le seul moment vraiment plaisant étant (pour des raisons personelles) l'escapade à Etretat et au Grand Hôtel de Cabourg...

    Un film misogyne de cette envergure, j'en vois peu.

    Si c’est ça les rapports humains, je retourne au cinéma !

  • Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn *

    Stardust, le mystère de l'étoile - Michelle Pfeiffer
    Stardust, le mystère de l'étoile - Sarah Alexander, Michelle Pfeiffer et Joanna Scanlan

    Pour plaire à sa belle qui se moque de lui comme d’une guigne, Tristan veut aller lui chercher une étoile qui est tombée du ciel. Pour cela il doit franchir « le mur » derrière lequel se trouve le monde merveilleux de Stormhold peuplé de princesses prisonnières, de princes qui s’entretuent pour accéder aux trônes, de vilaines sorcières, de pirates volants etc… En chemin, il rencontrera l’amour, le vrai !

    Pas grand-chose de neuf au pays de l’heroïc fantasy mais vous pouvez emmener sans problème vos moutards (de moins de 12 ans) qui passeront un bon moment à suivre cette course poursuite effrénée contre le temps avec happy end à la clé entre deux tourtereaux qui sont les seuls à ne pas comprendre qu’ils sont faits l’un pour l’autre (les très fades Claire Danes et Charlie Cox). Le rythme est trépidant, le tout n’est pas d’une logique et d’une limpidité implacables (mais on est au pays des fées, ce doit être pour ça…), alors pourquoi pas ? Et les grands pourront de toute façon se régaler aux numéros de tarés proposés par Robert de Niro : pirate volant gay qui s’obstine à terroriser son équipage et se déguise en danseuse de French Cancan dès qu’il est seul dans sa cabine (il faut le voir pour le voir, non ?), et Michelle Pfeiffer dans un rôle (de composition ???) de vieille sorcière décrépite qui cherche la jeunesse éternelle.

    Stardust, le mystère de l'étoile - Robert De Niro