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  • GRAND PRIX CINEMA "ELLE" : LES FILMS

    Je vais dans un premier temps vous parler succinctement des 8 films que j'ai vus ce week end grâce à ma participation au Grand Prix Cinéma des lectrices de Elle. Ces films vont tous sortir sur les écrans d'ici la fin de l'année. Il y en a quatre que je reverrai sans hésitation ce qui prouve la grande qualité de la sélection. Elle était en effet diverse et variée.

    POLISSE DE MAÏWENN ****

    grand prix cinema "elle" : les films

    C'est à la manière d'un reportage que Maïwenn nous plonge dans le quotidien douloureux de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) au travers du regard de son personnage, photographe chargée par le Ministère de l'Intérieur de réaliser un livre de photos. A la fois fiction (tous les personnages, même les enfants sont des acteurs) et chronique d'une réalité, ce film percutant mais jamais manipulateur saisit les tripes et le coeur. Pleurer, rire, s'émouvoir, s'indigner, être surpris, choqué... voilà à quoi Maïwenn nous invite. Et on y va franco. Découvrir ces enfants mal-traités, plonger dans les mystères de la pédophilie "ordinaire", écouter les adultes et les petits raconter leurs "mésaventures", c'est bouleversant mais, miracle du regard de la réalisatrice, drôle souvent. Pénétrer l'intimité et le quotidien de cette brigade qui se sent véritablement investie d'une mission malgré le regard méprisant des autres collègues flics qui les considèrent comme des "figurants" (ben oui s'occuper et sauver des enfants c'est secondaire n'est-il pas ?) mais aussi découvrir leurs problèmes personnels, de couples, d'amitié, leur rivalité, leur complicité... est de bout en bout passionnant.

    Maïwenn s'entoure d'un casting luxueux et en grande forme qui prouve en plus de ses grandes qualités de réalisatrice, celles de directrice d'acteurs. Ce qu'elle leur fait faire à tous est absolument prodigieux. Karin Viard devient sous nos yeux un flic. Et SA scène de colère, de rage, inattendue, excessive et tellement justifiée est un des GRANDS moments de ce film. Mais il y a aussi dans ce film une bête sensuelle, enragée et touchante, un acteur avec un A majuscule : Joey Starr. Pour sa scène de danse, la façon dont il invite Maïwenn à danser, celle qu'il a de lui caresser la joue, sa manière de consoler un petit garçon en grande détresse, de calmer une ado "wesh-wesh" qui veut jouer les caïds mais aussi de faire rire franchement en une réplique "qu'est-ce que tu fais pour un ordinateur ?" (seuls ceux qui ont vu le film peuvent comprendre...) le rendent irrésistible.

    Pour vous faire saliver encore davantage je vous dirai qu'il y a aussi dans ce film : Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Karole Rocher, Emmanuelle Bercot, Frédéric Pierrot, Jérémie Elkaïm, Riccardo Scarmarcio, Sandrine Kiberlain, Wladimir Yordanoff, Louis-Do de Lencquesaing, Carole Franck, Audrey Lamy, Riton Liebman, Martial Di Fonzo Bo, Lou Doillon, Arnaud Henriet, Naidra Ayadi ET Anthony Delon...

    qu'ils sont tous sans exception exceptionnels ! Ce grand film va vous faire rire et pleurer. En ce qui me concerne c'est en partie ce que je demande au cinéma.

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    SHAME de Steve McQueen ****
     

    grand prix cinema "elle" : les films

    A première vue Brandon, trentenaire Bo-Bo new-yorkais semble atteint d'une addiction particulière : le sexe. Il ne peut regarder une femme sans l'envisager dans son lit. Et pourtant lorsqu'il sort le soir avec ses amis, il a honte de leur façon lourdaude de draguer. Il est plutôt du genre à leur ouvrir la porte et à s'effacer devant les dames. Il semblerait finalement qu'il ne peut véritablement avoir de rapports que s'ils sont tarifés. Lorsque l'ordinateur qu'il utilise au travail est envoyé en réparation suite à un virus, il flippe un peu Brandon. Et puis sa soeur débarque et Brandon n'est pas ravi. Il faut dire qu'elle a pas mal de problèmes Sissy...

    Finalement, on découvre que Brandon est malade, très, et ça en devient déchirant.

    Dans une ambiance froide et grise, au son d'une musique exceptionnelle où l'angoisse s'insinue peu à peu Steve Mc Queen démontre que la chair est triste et il creuse jusqu'à l'os la douleur de Brandon. MON Michael Fassbender n'y va pas de main morte pour exprimer les tourments et la détresse de son personnage. Il ne s'économise pas et, je suis d'accord, parfois le cinéma c'est vraiment faire faire de vilaines choses à de très jolis garçons...

    Si l'acteur et le réalisateur m'avaient déjà convaincue, je peux affirmer qu'avec ce film difficile, dérangeant mais solide et envoûtant deux stars sont nées.

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    LES NEIGES DU KILIMANDJARO de Robert Guédiguian ***

    grand prix cinema "elle" : les films

    Guédiguian revient à ses premières amours et c'est ainsi que je l'aime. Lorsqu'il parle de presque rien mais de tout en fait. De la vie qui va, des petits soucis quotidiens et des grands malheurs qui surprennent en plein bonheur. Il s'entoure sans la changer de son équipe qui gagne : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan mais ajoute à ce trio des nouveaux venus qui trouvent leur place : Grégoire Leprince-Ringuet, Anaïs Demoustier, Marilyne Canto, Robinson Stévenin et Adrien Jolivet.

    Ancrée dans la réalité brutale qui voit Michel perdre son travail à quelques années de la retraite, le réalisateur bifurque brusquement pour transformer sa chronique en fait divers sordide qui fait encore plus mal que cette perte d'emploi. Il revient finalement à ce qui constitue ses personnages : l'engagement politique, l'honnêteté, la loyauté.

    Alors, évidemment il y a de bons sentiments, mais pas seulement. Tout le monde n'est pas si bon sous le soleil de Marseille. Et quand bien même. J'aime ces personnages souvent lumineux, qui vacillent parfois mais qui gardent cette espèce de pureté, cette simplicité, cette naïveté même qui moi, me font rêver...

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    L'EXERCICE DE L'ETAT ***

    grand prix cinema "elle" : les films

    Quelques jours dans la vie du Ministre des Transports (Olivier Gourmet, très ministre des transports...) et de son directeur de cabinet, homme de l'ombre indispensable et insaisissable (Michel Blanc : plus que parfait). Le sujet n'a rien de glamour et cependant ce film est passionnant de bout en bout. Je crois que jamais je n'avais vu si bien, si intelligemment et si précisément relaté le mystère que dissimule nos hommes politiques. Pas de grandes révélations ici mais la surprise de découvrir le "travail" au quotidien. Les traîtrises, les manipulations et surtout la frénésie d'avoir à traiter mille "dossiers". Pour la première fois, j'ai ressenti réellement de la sympathie vis-à-vis de ces hommes qui sacrifient leur vie souvent pour le goût du pouvoir, parfois pour une cause. Passionnant vraiment.

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    POULET AUX PRUNES de Marjane Satrapi ***

    grand prix cinema "elle" : les films

    Puisque je l'avais déjà vu à Venise, j'en parlais ici !

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    TOUTES NOS ENVIES de Philippe Lioret *

    grand prix cinema "elle" : les films

    Claire est juge et s'implique un peu trop émotivement dans les affaires de surendettement dont elle s'occupe. Lorsque la mère d'un copain de classe de son fils comparaît devant elle, elle dépasse les limites de sa fonction et se fait rappeler à l'ordre. Elle rencontre alors Stéphane, de plus de 20 ans son aîné qui connaît ce genre d'affaires. Entre eux, naît un lien père/fille mais aussi l'impression de livrer le même combat contre les plus démunis...
    Alors qu'on s'attend à une histoire qui traiterait du thème du surendettement et des sociétés de crédits qui vendent malhonnêtement aux insolvables... brusquement le film bifurque. Claire est atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable,
    elle va mourir dans les 3 mois. Et là, ça ne va plus du tout. En voulant traiter deux sujets et deux thèmes, Philippe Lioret n'en traite finalement aucun et s'embourbe dans un pathos qui fait pitié.

    Son histoire cousue de fil blanc enchaîne les incohérences. En premier lieu, Marie Gillain dans son costume de juge, dans son habit de mère de deux enfants n'est à aucun moment crédible. Elle n'est pas responsable évidemment et elle a même bien de la chance d'avoir 36 ans et d'en paraître 15, mais avec son habit de juge, avec ses deux enfants, elle n'est jamais crédible.

    Et ce film enchaîne les absurdités et les incohérences : pourquoi Claire (alors qu'elle est soudée comme personne à son mari) ne lui parle t'elle pas de sa maladie ? Peut-on sortir et entrer d'un hôpital comme d'un moulin ? La scène du match de rugby a t'elle une signification ? Pourquoi n'y a t'il aucune complicité entre Claire et ses enfants ? Elle sait qu'elle va mourir et n'a aucun geste particulier vers eux ! Par contre, elle n'est que douceur et gentillesse envers la femme qu'elle décide de mettre à sa place auprès de son mari.
    Ce film, c'est n'importe quoi XXL !

    Mais, il y a Vincent Lindon, l'Acteur avec un grand A.

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    MON PIRE CAUCHEMAR d'Anne Fontaine °grand prix cinema "elle" : les films

    J'aime Benoît Poelvoorde, et Isabelle Hupppert que j'ai cessé d'aimer il y a quelques années me semble plutôt pas mal ici. Mais faire de Benoît un belge, alcoolique, beauf, vulgaire et d'Isabelle une bourgeoise coincée, méprisante, insupportable ne mène nulle part dans cette histoire où la Belgique d'en bas rencontre la France d'en haut et qu'on essaie de nous faire croire à une histoire d'amour en empilant les clichés et les situations pas drôles. Non !

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    OH MY GOD ! de Tanya Wexler °

    grand prix cinema "elle" : les films

    Apprécions dans un premier temps et comme il se doit la subtilité de la traduction française puisque ce film s'appelle en VO "Hysteria" !!! Ajouter un "e" n'aurait pas nui à la finesse de l'entreprise. Songez qu'à la fin du XIXème siècle, un médecin traitait l'hystérie féminine en introduisant ses doigts au plus profond de l'intimité de ces dames qu'il faisait jouir bruyamment dans son cabinet qui ne désemplissait pas. Un jeunot idéaliste à ses heures, venu lui prêter "main" forte a finalement inventé le vibromasseur. Ah ah ah !

    Mais non ! Répétitif (je n'ai plus compté le nombre de femmes venues se faire soigner et chanter la Traviata les quatres fers en l'air... pas plus que je n'aie souri à la tendinite contractée par le pauvre toubib...), prévisible, daté et profondément ennuyeux malgré les tentatives de diversions (la pauvre Maggie Gyllenhaal incarne une suffragette toute dévouée aux indigents), ce film est une caricature de ce que je déteste et Hugh Dancy est d'une fadeur à pleurer. Next.

  • LA NOUVELLE GUERRE DES BOUTONS de Christophe Barratier °°

    la nouvelle guerre des boutons de christophe barratier

    J'écris cette note en urgence car le week end approche et je ne voudrais surtout pas que vous gâchiez quelques euros pour aller voir et éventuellement emmener votre progéniture (à moins que vous ne soyiez à court de punitions) voir ce film qui ne peut plaire ni aux enfants ni aux adultes, humains en tout cas !

    Je ne vous "synopsise" pas l'histoire, tout le monde sait qu'il s'agit de deux bandes rivales de morveux qui se livrent une guerre sans merci pour des histoires de territoires comme toute bonne guerre respectable. Plus tard, puisque nous sommes en 1944, il s'agira de mettre à l'abri une petite juive mais en attendant l'enjeu est de délester l'ennemi du plus grand nombre possible de boutons. Soit.

    Au secours !!! Comment peut-on encore faire ce genre de films anti cinéma du début à la fin ? Tout sent le procédé, l'attrape nigaud, et rapidement pèse sur les épaules de la pauvre spectatrice égarée un ennui profond et un agacement durable. La musique pompeuse et ampoulée donne le ton dès les premières images inondées de soleil dans une campagne verdoyante, ondulante et paisible. C'est la guerre quand même, mais si le paradis existe, il doit ressembler à ça, à moins que ce ne soit l'enfer ! Vous voyez, j'y ai perdu mon latin.

    Mais que sont allés faire les acteurs dans cette galère innommable ? On passe sans transition des adultes aux enfants sans que l'une ou l'autre des histoires capte l'attention. Tous les personnages clichés possibles et imaginables sont rassemblés pour évoquer la tendance Maréchal vs Général de l'époque. C'est à pleurer. Le maire à moustache et mèche hitlériennes qui cache un peu son jeu, l'instit coco qui dissimule un ou deux secrets, qu'a perdu papa à la GRANDE Guerre et heureusement il n'aurait pas supporté la petite, la belle au grand coeur qu'est partie à la Capitale et qui est revenue à bouseland pour LA cause, celui qui passe pour un lâche mais peut-être pas finalement, le traître etc... Et chez les moutards, dans le style tel père tel fils, on retrouve les mêmes caractéristiques. Et c'est navrant. La partie mutchachus souffre en plus de la présence I.N.S.U.P.P.O.R.T.A.B.L.E. et c'est peu dire, du petit Gibus, espèce de singe savant grimaçant qui stridule ses tirades et répliques apprises par coeur d'une petite voix suraiguë qui vrille les tympans. Je n'ai jamais entendu un gosse parler comme ça. Quant à ses mines de petit robot crâneur dont il use et abuse, elles m'ont vraiment donné envie de lui dévisser sa petite tête de frimeur et de lui mettre sous le bras pour qu'il retourne faire ses gammes.

    Dommage pour les adorables Jean Texier (clone de Jean-Baptiste Maunier) et Ilona Bachelier qui sortent vraiment du lot :

    la nouvelle guerre des boutons de christophe barratier

    Et tant pis pour Gérard Jugnot en alcoolique qui regrette le bon temps où il dézinguait du niacoué, pour Kad Merad qui cogne sur son gosse à tour de bras, Marie Bunel qui ne quitte pas son fourneau, Laetitia Casta qui fait joli, Guillaume Canet, droit dans ses bottes, François Morel et tous les enfants. C'est mauvais ! 

  • GRAND PRIX CINEMA "ELLE"

    Je sais, bande de petits curieux impatients, que vous ne vivez plus que dans l'attente du compte-rendu de mon week-end capitalesque. Voici comment tout a commencé !

    En juin j'ai trouvé une annonce dans le magazine Elle qui lançait un concours pour être jury du Premier Grand Prix Cinéma des lectrices de Elle ! Depuis 42 ans existe le prix des lectrices de Elle concernant la littérature et les spécialistes cinéma du magazine rêvaient depuis longtemps d'avoir elles aussi leur Grand Prix.

    Pour participer, il suffisait d'être cinéphile et de rédiger une critique d'un film particulièrement apprécié dans l'année. J'ai choisi "Incendies" de Denis Villeneuve et j'ai été sélectionnée. Joie.

    Les projections avaient lieu les 16, 17 et 18 septembre à Paris, Lyon et Nantes. Ne résidant dans aucune de ces villes, j'ai choisi Paris sâchant que ni les frais de voyage ni les frais d'hébergement ne seraient pris en charge. C'est donc en connaissance de cause que j'ai accepté d'y participer. Je pense que ce sera la dernière fois car ce week end m'a coûté cher compte tenu du fait que les différents cocktails, pauses goûters et autres "déjeûners"... ont fait que j'ai dû également prendre mes repas à ma charge. Vendredi les séances ont commencé à 18 h et se sont terminées à 23 h (pas de repas), samedi : projection de 10 h à 19 h 30 (repas le midi pris debout ou sur les genoux dans des assiettes et gobelets en plastique... rien prévu pour le soir), dimanche projection de 9 h 30 à 14 h 30 (un brunch vers 11 h consistant en minis pains au chocolat et croissants !!!). Je ne sais si j'étais la seule à venir d'un peu loin, toujours est-il qu'à aucun moment on ne s'est inquiété de le savoir. Ce qui m'a le plus surprise voire choquée c'est que lorsque j'ai demandé si lors de la remise du Grand Prix (qui aura lieu le 10 octobre) je pourrais venir accompagnée de mon chéri, il m'a été précisé : "ah vous venez de Nancy ? C'est courageux ! Vous allez revenir ?". J'en ai conclu hâtivement sans doute, que le fait que je sois là ou pas importait peu et que la soirée était facultative. Déception !

    Vous connaissez mon enthousiasme et ma passion dès lors qu'il s'agit de vivre puis de relater ce genre d'événements. J'aime y participer et j'aime vous les raconter, vous inonder de détails à mon retour, de photos floues aussi, vous parler de mes rencontres... Cette fois... pas de rencontre (l'handicapée de la communication que je suis a eu une fois de plus eu la confirmation que les groupes (nous étions 50 !) ne me convenaient pas et que j'étais infoutue de m'y intégrer), pas de photos non plus... si ce n'est celle-ci :

    toutes les projections avaient lieu au Gaumont Champs Elysées,

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    la preuve :

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    et ça c'est pour vous prouver que je suis une grande fille qui voyage en solitaire MÊME DE NUIT dans le métrokipu, mais nulle ne m'oblige à me taire ... :

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    La partie stomacale étant réglée, j'en viens à la partie logistique. Le côté très pratique était que toutes les projections avaient lieu dans la même salle, très belle "toute tendue de damas rouge" comme aurait dit Victor Hugo. Par contre ce qui l'était beaucoup moins c'est que toutes les collations, pauses goûter, brunch et repas selon les critères qui m'échappent avaient également lieu dans le hall :

    Cela signifie que pour boire, manger ou discuter, nous étions soit debout, soit assise sur les "chauffeuses" que vous pouvez admirer ci-dessus, et étant donné leur rotondité... pour éventuellement parler à votre voisine de gauche il fallait tourner le dos à votre voisine de droite, et réciproquement. Par ailleurs, comme lors de tout buffet qui connaît ses spécialistes... nous étions 50, il y en avait donc environ 25 assises gentiment MAIS également 25 debouts devant la table rendue plus ou moins (in)accessible, et je n'avais pas mon Warrior ou Flo pour aller me chercher du ravitaillement.

    Pour en finir avec le côté négatif du séjour... moi qui ai plusieurs fois participé à des jurys de cinéma, j'aime particulièrement ce moment où il faut débattre et défendre son film et surtout entendre les autres qui ouvrent de nouvelles perspectives à des aspects qui parfois ont échappé. Cela donne toujours lieu à des échanges passionnés et passionnants. Rien de tel cette fois. Nous étions 50 réunies dans la même salle où nous avions visionné les films et un micro a circulé vers celles qui ont levé la main (ce que je n'ai pas fait) pour dire pourquoi elles avaient aimé ou pas tel ou tel film... En UNE HEURE, quelques unes (et les remarques m'ont TOUTES paru passionnantes que je sois d'accord ou pas) se sont ainsi exprimées... et je suis partie !

    Je ne sais ce que je m'étais imaginée !!! "Elle", des paillettes, du glamour, de la convivialité... je n'ai trouvé que froideur et manque de chaleur (paraphrase !). 

    Ceci étant dit. Je reviendrai au plus vite vous parler de la partie nettement plus agréable du séjour : les films !!! 8 films absolument différents voire opposés, dont 2 sublimes, 3 formidables que je reverrai... et 3 que j'ai trouvés moins bons mais dont je vous parlerai également.

    J'évoquerai aussi les rencontres et retrouvailles avec Fréd, Leo, Benoît, Sandra... ou pas...

    Non, c'est mon secret.

    A suivre...

  • TOMBOY de Céline Sciamma en DVD

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    Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de voir ce film en salle à sa sortie. J'ai pu grâce à Cinétrafic le revoir en DVD et je ne peux que vous le recommander vivement.

    La sortie DVD est prévue ce mercredi 21 septembre.

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    Dans "Naissance des pieuvres", Céline Sciamma explorait le monde impitoyable de l'adolescence de 3 soupirantes et insupportables jeunes filles. J'avoue que non seulement j'étais loin d'avoir été convaincue mais que je m'étais même franchement ennuyée par moments pour ne pas dire plus et rester polie. En gros en prendre une pour taper sur les deux autres à tour de rôle m'aurait sans doute soulagée. Cette fois c'est dans l'enfance qu'elle se replonge et nous immerge. C'est mille fois plus intéressant, mille fois plus attirant et attachant. C'est l'époque, juste avant l'adolescence justement où les enfants le sont encore mais plus vraiment, mais où ils ne sont pas encore devenus les adolescents pénibles qui deviendront dans 90 % des cas des adultes stupides !!! L'approche quasi documentaire de la réalisatrice sans doute sublimée par une direction d'acteurs (ou plutôt d'enfants) absolument irréprochable fait qu'on est directement associés et intégrés aux jeux de ces enfants qui ont au maximum 10 ans puisqu'ils sont en CM2. Mais ce sont encore les vacances d'été et Laure emménage une nouvelle fois dans un appartement, une nouvelle ville et doit une fois encore conquérir de nouveaux copains. Ses cheveux très courts et ses tenues qui se limitent à un short et un débardeur lui donnent l'allure d'un garçon et il n'en faut pas plus. Une petite fille de la cité lui balance "tu es le nouveau ? Tu t'appelles comment ?" et Laure sans plus y réfléchir répond "Michaël". Elle parvient à maintenir son mensonge dont elle ne réalise pas les répercussions qu'il pourrait avoir. Elle joue au foot torse nu avec les garçons, laisse sa copine Lisa tomber amoureuse d'elle, se baigne en ayant soin de se confectionner une petite boursouflure qu'elle intègre dans son slip de bain... Faire pipi debout est plus incertain.

    Faire aussi simple, aussi délicat, aussi intelligent avec un tel sujet est un exploit. La question de l'identité sexuelle, de sa place, de certains choix pour une petite fille qui ne veut pas vraiment être un garçon mais ne souhaite absolument pas être une fille "ordinaire" est traitée avec beaucoup de charme et de sensibilité. On tremble pour Laure/Michaël. On se demande jusqu'à quand son subterfuge va tenir. On espère qu'elle ne sera pas découverte tout en sachant que ça ne peut éternellement durer. On sait que les enfants peuvent être cruels et injustes entre eux. Peu à peu, c'est comme un étau qui se resserre sur un mensonge qui semblait sans importance, un peu drôle, mais qui risque d'avoir des conséquences.

    Les réactions sont passionnantes à observer. Lorsque la petite soeur de 5 ans Jeanne (merveilleuse Malonn Lévana) est mise dans le secret, le film prend une nouvelle tournure qui est sans doute la plus intéressante. Il faut dire que la petite est une sorte de surdouée qui semble être née devant une caméra. La complicité et la connivence des deux soeurs est admirable. Lorsque la mère découvre comment sa fille a trompé tout le monde, sa réaction d'abord surprenante voire incompréhensible, brutale, inadaptée se révèle peu à peu le meilleur moyen de protéger son enfant.

    Un beau film, tendre et troublant sur un thème inédit avec des enfants absolument époustouflants.

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    NB. : supplément au DVD, entretien avec Céline Sciamma.

    TOMBOY, un film de Céline Sciamma – En DVD le 21 septembre 2011 – Editeur : Pyramide VidéoCredit : © 2011 – Hold-Up Films & Productions / Lilies Films / Arte France Cinéma

  • 10 X 2 PLACES DE CINE A GAGNER pour

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    qui sortira le mercredi 21 septembre grâce à Studio Canal.

     

    Voici le synopsis : Apres une tempête, Jafaar, un pêcheur palestinien de Gaza, remonte par hasard dans ses filets un cochon tombe d’un cargo. Bien décidé a se débarrasser de cet animal impur, il décide toutefois d’essayer de le vendre afin d’améliorer son existence misérable. Le pauvre Jafaar se lance alors dans un commerce rocambolesque et bien peu recommandable… Dans cette tragi-comédie, l’ensemble du petit peuple de Gaza, coince entre sa misère absolue au quotidien, les contraintes des militaires Israéliens et le diktat des barbus aux commandes, est représenté par ce pauvre pêcheur dont l’unique souci est de survivre au jour le jour et qui, pour cela, est prêt a tout. Jafaar, dans une permanente dérision de lui-même, même dans les moments tragiques, évolue dans cette histoire a l’humour mordant… et nous laissera espérer que si l’on peut s’entendre, malgré toutes les différences, a l’échelle individuelle, on peut s’entendre in fine, à l’échelle collective.

    Pour gagner, répondez à UNE de ces questions.

    Règles :

    - 1 seule réponse par personne à la fois,

    - on ne retente sa chance que lorsque j'ai validé la réponse,

    - ceux qui ont gagné ne rejouent pas, merci.

    Les gagnants sont : titine, zapette, Ed, Aifelle, mel, marion, sopel, Séb, robedete, king 72.

    GAME OVER. Merci.

    1

    D'où sort le cochon quand il fait hurler la femme ?

    De la baignoire, trouvé par titine.

    2

    De quoi a besoin la femme israëlienne ?

    Du sperme de cochon, trouvé par Ed.

    3

    Quel est le premier prix proposé par Jafaar pour vendre le cochon ?

    1 000 dollars, trouvé par robedete.

    4

    Quel acteur allemand joue dans ce film ?

    Ulrich Tukur, trouvé par marion.

    5

    Quand aura lieu l'Aïd (dans le film...) ?

    Dans six mois trouvé par king72

    6

    Que ne doit pas faire le cochon de Gaza ?

    Le cochon ne doit pas fouler la terre d Israël, trouvé par sopel

    7

    Quel médicament Jafaar introduit-il dans un poisson ?

    Du viagra, trouvé par zapette

    8
    Que font les juifs d'en face avec leurs cochons ?

    Ils les vendent les cochons en face, trouvé par Aifelle.

    9

    Où Jafaar trouve t'il le cochon ?

    Dans son filet de pêche, trouvé par Sébastien

    10

    Quels poissons sont ramenés de la pêche ?

    Des poulpes, des dorades et des thons, trouvé par mel

  • VOUS ALLEZ ENCORE PLEURER...

    je m'absente à nouveau quatre jours, là

    pour une mission qui m'emballe beaucoup, top secret et hautement cinématographique néanmoins. Je vous laisse une nouvelle fois pas mal de boulot (voir tous les films que j'ai vus cette semaine...).

    Dès mon retour, avec plein de choses à raconter dans ma musette (enfin, j'espère) je vous tiendrai au jus

    Soyez sages en (m')attendant et n'oubliez pas vos gouttes.

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    et aussi si vous le l'avez encore fait, précipitez-vous pour voir :

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    ET UN JEU A TERMINER LA.

    MES COUPS DE COEURS DE LA SEMAINE

    Connor+McCarron+58th+San+Sebastian+Film+Festival+MjFAi5aC2a3l.jpgpiccoli_183.jpgKim_Rossi_Stuart_Visore.jpgA60B85FB-A7BF-17CD-6776A62EC75E25BE.jpgRyan_Gosling_4.jpgjulianne-moore.jpg768049_cast-member-steve-carell-attends-the-premiere-of-the-film-horton-hears-a-who-in-los-angeles.jpg Emma-Stone.jpgkevin_bacon_reference.jpg habemous papam,présumé coupable de vincent garenq,nannni moretti,neds de peter mullan,the murderer de hong-jin na,blackthorn,butch cassidy la derniere chevauchee de mateo gil,l'ange du mal de michele placido,r.i.f. (recherches dans l'intérêt des familles) de franck mancus,cinéma,crazy stupid lovehabemous papam,présumé coupable de vincent garenq,nannni moretti,neds de peter mullan,the murderer de hong-jin na,blackthorn,butch cassidy la derniere chevauchee de mateo gil,l'ange du mal de michele placido,r.i.f. (recherches dans l'intérêt des familles) de franck mancus,cinéma,crazy stupid love

  • WARRIOR de Gavin O'Connor **

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    Tommy Riordan et Brendan Conlon sont frères. Pourquoi ils ne portent pas le même nom ? Parce que Tommy a quitté le foyer avec sa ptite maman quand il était tout minot parce que papa, alcoolo, lui tapait fort sur la tête. Entre temps, maman est morte, Tommy a fait Marine en Irak pendant que Brendan fondait une gentille famille à la con avec sa chérie d'enfance qui porte des shorts ras la salle des fêtes par tous les temps et que papa, délaissé par tous entamait une cure de désintox. Aujourd'hui et depuis 1 000 jours, papa est clean mais les lardons ne pardonnent pas et ne se parlent plus non plus. Un grand tournoi de combats qui mixent boxe et arts martiaux est prévu à Atlantic City. Tommy rentre au bercail et demande à son vieux père de l'entraîner à l'ancienne sans E.P.O et Brendan proche de la faillite doit trouver du pognon pour que sa maison ne soit pas saisie. ça tombe bien, les deux frangins ont fait boxeur dans le temps et le tournoi propose 5 millions de dollars au vainqueur. Devinez qui va se retrouver en finale ?

    Je vous jure c'est pas facile de voir avec film avec un mec à côté de soi qui n'arrête pas de dire "mais que c'est con ce film... mais que c'est con !!!". Bon je dois reconnaître que moi aussi j'ai eu quelques bonnes poilades tant les dialogues sont parfois indigents et les situations complètement nazebrocs. Exemple : une conversation entre Brendan et sa moitié, pieds nus sur la pelouse (celle de devant, qui sert à rien mais qu'il faut entretenir quand même, comme ils ont tous aux States) de manière à ce que tout le quartier en profite et j'en passe. Mais il y a quand même plein de bonnes choses. D'abord les trois personnages principaux, les deux fils et leur papounet s'en veulent à mort. Et bien, contrairement aux films culs bénis méringouins, ils tiennent bon sur leurs positions et pardonnent pas comme Aimé Jacquet, et ça c'est rare. Et en plus le papounet, c'est Nick Nolte, et ce type me fend le coeur. Les problèmes qu'il a avec ses moutards dans les films c'est pas possible ! Et là, il arrête pas de vouloir leur faire des câlins pour se faire pardonner. Rien à faire. Côté frangins, on a d'une part Brendan qui a les yeux de cocker battu de Joël Egerton (jamais entendu parler... ce type on dirait toujours qu'il va se mettre à chiâler), et d'autre part Tommy qui a le regard fou de chien enragé de mon Tom Hardy. Vous voyez qui ? Tom Hardy  voyons !!! Bronson ! Quoi allez, vous voyez, le type que j'ai fait sourire quand j'ai gloussé à la conf' de presse (je dis conf' de presse maintenant, ça fait plus, genre "j'ai la carte" !) d'Inception. Ben, mon mec il dit que Tom Hardy il a l'air bête et moi je dis "non, pas vrai, je l'aime d'amour. C'est un acteur et des fois il a pas l'air bête. Et là c'est pour le rôle qu'il fait un peu néanderthal !".

    Bon, le film est long... et plus de la moitié finale qui dure une heure est consacrée au tournoi dans son intégralité. Mais moi, ces trucs là, ça me fait pleurer. Et même mon mec a reconnu que la fin on avait pas prévu. Parce que pendant tout le film on a émis des hypothèses :

    - Brendan la brêle est tué en demi finale et Tom le venge en finale,

    - Brendan et Tommy font ex aequo et partagent le magot,

    - Tommy gagne et donne pas un kopec à son frangin, bien fait pour son nez,

    - Brendan déboîte l'épaule à Tommy mais le laisse gagner quand même...

    Je m'aperçois que dans aucun de nos scenarii Brendan ne gagne, pourtant il est venu à bout par KO de la terreur communiste, un ruskof qui fait peur.

    Alors vous allez dire : "pourquoi t'as mis ** ?" si vous allez le dire ! Parce que je suis sur-excited et vous saurez bientôt pourquoi.

  • N.E.D.S. de Peter Mullan **(*)

    N.E.D.S. de Peter Mullan, Avec Conor McCarron, Gregg Forrest, Joe Szula, cinémaN.E.D.S. de Peter Mullan, Avec Conor McCarron, Gregg Forrest, Joe Szula, cinémaN.E.D.S. de Peter Mullan, Avec Conor McCarron, Gregg Forrest, Joe Szula, cinéma

    John McGill est un petit écossais tout ce qu'il y a de plus mimi et en cette fin d'année scolaire 1973 il reçoit même les honneurs et les félicitations du corps enseignant juste avant d'entrer au collège. Malgré son ardeur au travail et son goût pour les études, John n'est pas aidé. En effet, son frère Benny qui l'a précédé dans ce même collège quelques années auparavant, petit casseur irrécupérable, chef d'une bande qui sème la terreur, n'a pas laissé de bons souvenirs à ses professeurs. En conséquence, ils voient d'un mauvais oeil l'arrivée du deuxième rejeton de la famille McGill et le contraignent constamment à faire de plus en plus ses preuves. De l'autre côté de l'écran, on assiste consterné, peiné, révolté à la lente et inéluctable descente aux enfers d'un gamin doué et ambitieux, victime des jugements à l'emporte pièce, des idées préconçues et des opinions bas de plafond des adultes qui l'entourent.

    Peter Mullan n'était pas loin d'avoir réalisé un grand film. Hélas il en a fait deux pour le prix d'un sans réussir à lier les deux parties très nettement distinctes et la transformation de son jeune héros survient de façon brutale. Même si elle est attendue et justifiable, on ne parvient que confusément à saisir où la transition s'opère mais un tel retournement de comportement et de personnalité semble peu concevable. De véritable agneau sans défense voire même un tantinet trouillard, John se mue en délinquant agressif et violent voire en véritable machine de guerre prêt à tuer par moment en une fraction de seconde.

    Il n'en demeure pas moins que le personnage de John est tout à fait fascinant et que surtout il est tenu par un garçon Connor McCarron dont c'est le premier rôle au cinéma. Portant le film sur ses jeunes mais néanmoins solides épaules, il est impressionnant de maîtrise. Sa façon d'exprimer toute la rage contenue qui soudain explose, sa sensibilité, d'encaisser les humiliations puis d'y réagir est absolument surprenante. Il peut tout aussi bien imposer ses états d'âme par une tchatche argumentée que par un regard saisissant, hypnotisant plus éloquent qu'un discours. La scène où pour la première fois John tient tête à son professeur de littérature et latin qui l'a humilié à plusieurs reprises est une des plus fortes de ce film qui ne manque pas de morceaux de bravoure. Comme celle encore où du haut de l'escalier John observe, scrute, juge son père qui se moque de lui. Ce qui s'ensuit à partir de ce moment dans la dernière demi-heure du film est terrifiant...

    Peter Mullan n'y va pas par quatre chemins pour parler de la jeunesse délinquante en manque de repères, décérébrée, à l'abandon. Il frappe fort aussi sur le système éducatif qui fait froid dans le dos. Basé sur la violence, la discipline, les punitions, la course au mérite, les profs de l'époque "prennent cher". La relation au père alcoolique et violent, et Peter Mullan se colle courageusement au rôle en quelques scènes où parfois il n'apparaît que comme une silhouette, semble être l'une des explications à la dérive de John qui ne fait que subir les diverses influences (les profs, le père, les copains de son frère) pour finir par ne plus pouvoir y réagir.

    La fin, décevante et trop métaphorique voire mystique ne nous éclaire pas sur l'avenir de John qu'on ne peut s'empêcher d'aimer, malgré tout. Dommage...

  • THE MURDERER de Hong-Jin Na **

    THE MURDERER de Hong-Jin Na, cinéma,Kim Yun-seok, Jung-woo Ha, Jo Seong-HaTHE MURDERER de Hong-Jin Na, cinéma,Kim Yun-seok, Jung-woo Ha, Jo Seong-Ha

    Gu-Nam est très en colère, très triste et très perturbé depuis que sa femme l'a quitté pour chercher du travail en Corée du Sud et qu'elle ne lui a plus donné de nouvelles. Bien que chauffeur de taxi, il survit misérablement dans la ville chinoise de Yanju située entre la Corée du Nord et la Russie. Dans cette ville vivent en grande partie des chinois d'origine coréenne, péjorativement surnommés les "Joseon-Jok". Le moins qu'on puisse dire est qu'ils ne sont pas les bienvenus. Couvert de dettes de jeux, Gu-Nam accepte la proposition d'un parrain local Myun, d'aller tuer un inconnu en Corée du Sud. Il est d'autant plus attiré par ce "travail" qu'il lui permettra peut-être de retrouver sa chérie fugueuse. Au terme d'une traversée cauchemardesque pour rejoindre sa destination, rien ne va se passer comme prévu pour Gu-Nam qui sera pourchassé par plusieurs bandes rivales qui en veulent aussi au mystérieux homme qu'il doit assassiner. Et alors qu'il tarde à regagner la Chine, le commanditaire du crime va également se mettre à sa poursuite.

    Je ne vais pas prétendre que j'ai tout compris tant il y a de personnages et d'intrigues parfois obscures pour mon esprit occidental, mais il y a dans ce film, le deuxième de son réalisateur qui m'avait bien plus emballée avec "The chaser" des moments fulgurants, des  accélérations et des surprises indéniables. Hélas, il souffre, comme c'est souvent le cas depuis quelques temps d'une durée (2 h 20 mn !!!) qui fait qu'il ne parvient pas à tenir la distance et qu'il nous perd parfois en route. Avec pratiquement une heure de moins, nous aurions été face à un véritable phénomène. Néanmoins, nier les qualités d'un réalisateur qui ne se répète pas tout en imprimant quand même sa marque à son oeuvre serait malvenu. Le héros aux prises avec une misère crasse, des coréens racistes et hostiles fait preuve d'une énergie, d'un instinct de survie et d'une résistance aux épreuves époustouflants. La noirceur morale et matérielle dans laquelle il tente de survivre glace le sang et la fin tragique brusque et inattendue sont des éléments qui placent ce film dans une catégorie à part. Par ailleurs, une scène de poursuite infernale renvoie même celle de "La nuit nous appartient" de James Gray que je considérais comme un sommet du genre à une promenade de santé. Pendant plus d'un quart d'heure Gu-Nam doit échapper à une foule de poursuivants, à pieds, en voiture, en camion. On sort de cette scène aussi exténué que le personnage. C'est pour ce genre de moments que parfois aussi le cinéma est grand.