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5 * Bof ! - Page 44

  • Le passager de l’été de Florence Moncorgé-Gabin*

    Après « Une hirondelle fait le printemps », « Je vous trouve très beau », « Le temps des porte-plumes » entre autres, le niénième film de terroir est arrivé. Cette fois direction la Manche (c’est beau), où une femme seule (Catherine Frot, très fermière VIIIème arrondissement) règne sur une ferme. Un homme, vagabond-travailleur itinérant passe par là et propose ses services qui sont immédiatement acceptés. Dans la ferme, il y a donc Monique, forte femme au caractère et à la volonté de fer, une grand-mère douce et gentille qui dérange plutôt plus que moins, délaissée dans un coin, la fille de Monique (Laura Smet : institutrice, pas crédible une seconde) et non loin de la ferme une accorte pharmacienne (Mathilde Seigner : dans son niénième rôle d’accorte jeune femme pas farouche).

    L’arrivée de Joseph (Grégori Dérangère : beauté XXL et chaud bouillant) dans ce gynécée fait l’effet d’un coq dans une basse-cour. Il va y mettre une pagaïe folle, réveillant ou éveillant les libidos qui sommeillent et ne demandent qu’à s’exprimer : debout contre le mur de la grange, dans les foins et même (soyons fous) dans un lit. Partout on l’attend, on l’incite, on le sollicite, il répond « présent » sans broncher. Tout le monde y passe ; ça lui fait plaisir à lui, ça leur fait plaisir à elles. Ayant pu observer récemment l’accouplement de deux pigeons sur la branche d’un arbre du jardin, je dirai que le coïtus non interruptus de Joseph est pigeonnant : 8 secondes montre en main…

    Si la reconstitution de la vie rurale (traite des vaches, labourage, fauchage et pâturage) semble assez bien rendue le scénario, écrit au Massey Ferguson ne laisse aucune place à l’imagination, à l’émotion et à la moindre surprise. Dès la première scène on sait qui est qui et qui fera quoi. Dommage !

    Dans la même veine, il faut plutôt revoir « L’équipier » de Philippe Lioret, avec déjà Grégori Dérangère (beau et chaud bouillant) qui venait encore faire souffler un vent de folie sur une île bretonne oubliée. C’était romanesque, frémissant et bouleversant.

    P.S. : la « moitié » qui m’accompagnait a trouvé « Le passager de l’été » particulièrement fort et intense, plein de nostalgie et d’un érotisme brûlant.

    A chacun de voir…

  • Poséidon de Wolfgang Petersen *

    Au début, la croisière s’amuse, mais pas longtemps. Le réalisateur (Wolfgang Petersen quand même, excusez du peu, vieux routard habitué des in-submersibles et divers blockbusters inénarrables) ayant choisi de faire couler ses trois cent millions de dollars de décor dans les 10 premières minutes ! Et c’est tant mieux, je sais ça peut paraître sadique de dire ça alors qu’il y a 2 000 personnes à bord et que faire passer ce beau paquebot cul par-dessus tête, c’est quand même du gâchis… Mais les 10 premières minutes sont une véritable torture. Devant l’indigence des dialogues, des situations et de la psychologie béton armée des protagonistes j’avais choisi l’option 48ème degré. Bon, me dis-je, Wolfgang s’essaie à « Y a-t-il un capitaine à bord ??? ». Et puis ça s’arrange dès qu’une lame de fond, (phénomène rarissime, exceptionnellissime et imprévisibilissime) nous met tout ce joli monde la tête en bas. Dès lors, le but est de sortir de là-dedans et comme le fond est en haut, pour descendre, il faut monter : vous suivez ???

    Danger numéro un : ceux qui ne vont jamais au cinéma ne se méfiront pas d'embarquer sur un rafiot répondant au doux nom de baptême de Titanic ou Poséidon. Il FAUT aller au cinéma, la survie de l'espèce est en jeu. Règle numéro deux : pour une croisière, si vous avez de l’eau de mer dans les yeux et que vous n’avez pas vu que votre rafiot réputé insubmersible, avec cloisons étanches, balast et canots suffisants s’appelle Titanic ou Poséidon… assurez-vous au moins de vous embarquer avec un ancien chef pompier (à la retraite mais comme c’est Kurt Russel, vous voyez tout de suite à ses mâchoires carrées, à la chemise qui cache à peine quelques beaux restes, qu’il en a encore sous le pied le pompier…), un spécialiste des sous-marins beau et maso (Josh Lucas fera l’affaire)… qui sait comme personne trouver les plan du bateau à tous les niveaux de la compétition... Evidemment il y a trente ans, je vous aurais dit de ne pas embarquer sans Mon Paul Newman, votre Steve Mac Queen et mon Clint Eastwood (je sais Clint Eastwood n’a jamais été pompier mais tant qu’à s’amuser en croisière, autant amener tout le monde…)… en ce troisième millénaire, les stars ne s’embarquent pas dans de telles mésaventures. Pourtant, que dis-je, il y a Richard Dreyfus (une des finesses scénaristiques étant de faire un gros plan insistant sur sa boucle d’oreille pour nous faire comprendre qu’il est homo…) et Richard a rocker around the clock, il a été l’Elu des E.T. et a fait une rencontre du troisième type, il est revenu sur terre en ange gardien pour expliquer à Holly Hunter qu’elle pouvait refaire sa vie… Djizeuce, les acteurs vieillissent et on ne m’avait rien dit…).

    Donc, 1 500 morts plus tard (c’est réglé en 3 minutes) : no panic. Vous repérez votre pompier et votre sous-marinier et vous ne leur lâchez plus les basques même s’ils disent des choses impensables genre : « je vais m’en sortir, mais tout seul ». Rassurez-vous, personne ne le pense vraiment et rapidement le bon qui sommeille dans la brute fait surface pour se dévouer corps et âme à la Cause.

    Je résume : ils partirent 2 000, 1 992 périrent dans le premier quart d’heure, les huit autres, sans une égratignure n’ont qu’à se laisser porter par le courant. On sait tout de suite qui est le chef. Je ne vous fais pas un dessin, oh et puis zut, un peu de suspens et de doute : c’est Kurt ou c’est Josh le chef ??? Pour arriver au sommet du fond (reprenez au début si vous ne suivez pas) il y a des épreuves successives et de plus en plus délicates et périlleuses. Dans le désordre, il faut : traverser sur une planche de 50 cms alors qu’en dessous y’a un précipice (oui madame, y’a un précipice dans un bateau !), ouvrir des portes que quand vous leur jetez un peu de vittel dessus vous voyez bien qu’elles chauffent, sans savoir ce qu’il y a derrière : un feu de camp ou un feu express ???, plonger dans l’eau en flamme, faire « moi Jane toi Tarzan » avec d’improbables lianes (mais avec Kurt Russel quand même...), vous mettre en apnée (de une minute à un quart d’heure…) lors d’épreuves de plus en plus longues (certains y restent, je ne dis pas qui), vous sacrifier pour arrêter les moteurs immergés (vous aurez assez de souffle pour l’allée mais pas pour le retour : je ne vous dis pas qui).

    Résultat : 6 survivants (je ne vous dis pas qui).

    Ce qui est fort appréciable et même au-delà c’est que toutes ces épreuves sportives s’accomplissent sans un mot de trop. Devant la pauvreté des échanges du début (quand tout le monde est encore sec) on pouvait craindre le pire. Pas du tout. Ces gens savent qu’ils n’ont qu’une heure 36 pour s’en sortir : pas de bavardage. Et puis les scènes de bravoure se succèdent à un rythme d’enfer qui ne vous laissent pas souffler un instant. Claustros s’abstenir, moi j’ai vraiment trouvé ça flippant. Et puis j'aime les catastrophes, j'aime voir ces gens bien ordinaires donner leur meilleur quand tout est au pire, j'aime voir la vraie nature humaine se révéler. C'est bon.

    Enfin, et ce n’est pas le moins réjouissant : Céline Dion ne chuinte pas à la fin.

    Et hop et plouf !

  • Hooligans de Lexi Alexander *

     

    On ne peut imaginer que la réalisatrice (une femme donc..) ait voulu faire un film à la gloire des hooligans. On l’espère. Dans ce film, on voit à peine l’ombre d’un ballon et pour cause, le sujet n’est pas le football. On est d’accord.

    Par contre on y découvre que ces hooligans sont des gens, n’importe qui, vous, moi (enfin non, pas moi) qui ont une famille, un travail (pilote, fonctionnaire, prof…) et c’est ce qui est encore plus terrifiant. Les a priori laisseraient supposer qu’il s’agit de fous furieux décérébrés, parias de la société, exclus, marginaux… pas du tout. Ils aiment leurs enfants, leurs femmes, leur travail et le week-end ils deviennent déments dès qu’il y a foot. Le but n’est pas de voir un match mais de se mettre sur la tronche. C’est à la fois sadique et masochiste car le plaisir vient autant du fait de donner des coups que d’en recevoir. Quand le drame arrive, on se dit que la raison va revenir ! Non, ça décuple la haine et la violence. A ce niveau, il semble que cela relève plus de la psychiatrie que du fait de société. C’est effrayant et sans issue…

    Que reste-t-il ??? L’interprétation : Elijah Wood en tête, mais aussi Charlie Hunnam, presque nouveau venu plus que convaincant (chaînon manquant entre Brad Pitt et Colin Farell pour le physique) et Léo Gregory constamment au bord de l’implosion.

    Message personnel : bon maintenant Frodon, ça suffit, tu rentres à la maison. Tes mauvaises fréquentations (Gollum, Sin City et maintenant des Hooligans) vont finir par te jouer un mauvais tour. 

  • X Men, l’affrontement final de Brett Ratner *

     

    Pour contempler Hugh Jackman, une seule et unique solution : endurer les X Men !!! Ce type cicatrise plus vite que Lucky Luke tirait avant son ombre, et, bonheur de la ménagère : à chaque blessure, son tee-shirt cicatrise avec lui.

    Mais revenons-en au… film ??? Balourd, prétentieux, bavard, dénué d’humour et d’émotion sont les premiers mots et impressions qui viennent. Et pourtant ça commence plutôt bien car un savant a trouvé un antidote contre les pouvoirs des mutants. Dorénavant ils auront le choix : rester mutant ou devenir humain. La réflexion qui s’imposait était : dans un monde où tout est normatif, où il faut suivre des modes et des diktats comment faire pour imposer et assumer sa différence ? Certains refusent (et on les comprend) d’être considérés comme une maladie. Non, mais. Trop fort non ?

    Et puis, flop, entre les pros et les antis ça canarde à tout va dans un déluge d’effets spéciaux qui font peu d’effet et n’ont pas grand-chose de spécial. Jean Grey (plantée comme une bûche) dégomme tout le monde et en priorité ceux qu’elle aime. Magneto porte comme personne le casque à pointe. Malicia se fait des cheveux blancs parce qu’elle peut pas… euh, vous comprenez ??? avec son petit ami qui craque pour une patineuse. Mystique passe un sale quart d'heure. Tornade fait la pluie et le beau temps suivant les besoins. Il y a aussi deux comiques antinomiques l’un qui crache le feu, l’autre qui arrose à qui mieux-mieux et j’en passe. Ils sont venus, ils sont tous là !!! Cerise sur le clafoutis : un combat télépathique hilarant entre Jean et le Professeur Xavier et là, on balance la musique adonf' pour qu’il se passe quelque chose pour terminer par un gros plan désopilant sur le fauteuil vide de Xavier.

    Bon, heureusement à un moment Wolverine est dans une forêt et là, à mains nues (enfin presque), seul contre tous, il expédie tout ce qui bouge. Wolverine (Logan pour les intimes) : c’est toi mon héros !!! Je n’oublie pas le nouveau venu qui est mutant ce qui fait beaucoup de peine à son papa. Son super pouvoir ??? Voler ! Une fois, une seule, il déplie ses grandes ailes d’ange et là : C’EST BEAU et ça dure 4 secondes 12 centièmes !

    Bonne nouvelle, dans le titre, c’est écrit : affrontement final… mais moi je dis que si on attend la fin du générique, rien n’est moins sûr. Pour le IV : j’y serai, j’adore les films comiques même quand c’est involontaire.

  • Da Vinci Code de Ron Howard *

    Pour une leçon de philosophie, de théologie, d’histoire ou de cinéma : passez votre chemin car ici vous ne trouverez que de la bouillie pour chat. Hélas !

    Et pourtant le film suit à la page, à la lettre près le livre de Dan Brown et c’est peut-être ce qui en fait ce long pensum bavard et interminable ; alors que le livre se lisait d’une traite avec plus que de l’intérêt. En tout cas, nulle trahison mais nulle passion non plus, à une scène près ! Vers le milieu du film Sir Leah Teabing (Ian Mc Kellen) explique au professeur Langdon (Tom Hanks) et à Sophie Neveu (Audrey Tautou) la grande imposture que fut le Graal et sa quête, "La Cène" de Leonardo da Vinci à l'appui. Le Saint Graal ne serait ni une coupe ni un gobelet mais rien moins que le Féminin Sacré, le réceptacle de la fécondation… Est-ce le talent de Ian Mc Kellen, acteur passionné, est-ce le thème audacieux et réjouissant ? En tout cas là enfin il se passe quelque chose. Et voilà, pourquoi tout ce tapage : remettre en cause les fondements mêmes de l’humanité et de la religion catholique en prétendant que l’église a été bâtie non par un homme, Pierre, mais par une femme : Marie-Madeleine, ça ne se fait pas…

    Et donc de décryptages en décodages, d’énigmes en rebondissements parfois fastidieux, Ron Howard met du son et des images sur les mots. Soit.

    Que dire de l’interprétation ? Audrey Tautou est très appliquée et n’a rien à se reprocher. Tom Hanks, acteur multi-oscarisé doit avoir réalisé ici la plus mauvaise performance de sa carrière : est-ce dû à son unique expression (front plissé) ou à son improbable brushing, il est absent ? Jean Reno a dû envoyer son enveloppe charnelle sur le tournage, mais il n’était pas là non plus. Paul Bettany, je l'aime donc je ne dis rien... Seul Ian Mac Kellen flotte nettement au-dessus de ce manque d’inspiration. Quoiqu’il fasse, il semble toujours concerné et investi d’une mission : son boulot d’acteur en somme.

    Néanmoins, le livre de Dan Brown était un roman et ce film reste un film... vraiment pas de quoi polémiquer.

    Franchement, j’aurais vraiment aimé dire que ce film est un grand film. Il ne l’est pas.

  • Secrets de famille de Niall Johnson *

    Déception.

    Ce devait être extravagant et loufoque avec une bonne dose d’amoralité saugrenue dans le genre « Arsenic et vieilles dentelles », et c’est plan-plan, mou-mou… soporifique. Pourtant tout y était : l’histoire (une vieille dame indigne c’est toujours réjouissant) et on sent que les acteurs sont tout prêts à se lâcher et flop.

    Donc, une vieille dame meurtrière qui a passé environ quarante ans en prison-hôpital-psy débarque dans une famille au bord de l’implosion et dégomme tout ce qui pourrait l’empêcher de tourner rond. Gloria mère et épouse au bord de la crise de nerfs essaie de donner un sens à son existence morose entre un mari-pasteur (Rowan Atkinson, sobre !) qui la néglige, un fils perturbé et souffre-douleur à l’école, une fille ado nymphomane et un amant grotesque (Patrick Swayze, définitivement grotesque). La pauvre a beau faire la danse des sept voiles devant ces deux nigauds, ils ne voient pas la perle qu’ils ont devant eux. Soit… et bien tout ceci tourne à vide dans la belle campagne anglaise humide et verdoyante.

    Quelle dommage pour la grande Kristin Scott Thomas que je n’ai jamais vue aussi farfelue, excentrique, franchement marrante et l’immense Maggie Smith, toujours un peu inquiétante et irrésistible. On les sent toutes deux malicieuses, prêtes à dire et à faire des pitreries… et elles sont entravées par un scénario qui n’ose pas. Encore dommage.

     

  • Chromophobia de Martha Fiennes **

    Ce film se regarde sans ennui et sans passion. C’est une espèce d’ovni dans le sens où il ne ressemble à aucun autre mais qu’il semble néanmoins un peu vain. Pratiquement toute la famille Fiennes (sauf Joseph) s’y est mise d’arrache-coeur.
    En vrac, nous y trouvons une femme (Kristin Scott Thomas, belle, belle, belle) dépressive, mauvaise mère, amour-propre défaillant, obsédée par son apparence, son mari (Damian Lewis, impeccable) avocat qui prend du galon sans vraiment comprendre pourquoi, un petit garçon malheureux, un ex-flic dépressif itou (Rhys Ifans, plus que bien) reconverti en travailleur social, une prostituée en phase terminale (Penelope Cruz qui prend un nouveau risque : mal coiffée, mal maquillée, mal habillée : elle est moche), un ex Hobbit (Ian Holm) déboussolé, un amateur d’art raffiné et homosexuel qui aime bien les jeunes garçons (Ralph Fiennes : sublime… et oui, la cinéphile est une faible femme !!!) , un ami-traitre et journaliste (Ben Chaplin : œil de velours)… et d’autres encore, car c’est un film «choral».

    Quand le final arrive pompeux et grandiloquent, il y a un parfum de grande réconciliation qui flotte et là : j’aime.

  • M.I. 3 de J.J. Abrams **

    Ethan court ( à Shangaï)...

    C’est l’histoire d’une patte de lapin qui vaut 753 millions de dollars… Ethan, ça le fait courir de Berlin à Washington et de Rome à Shangaï et il court, vite, très bien et longtemps et ça nous laisse à peine le temps de visiter ces belles villes. Depuis Forrest Gump, personne n’avait autant couru, et si vite et si longtemps. Ethan est amoureux, ça le fait beaucoup courir et beaucoup pleurer. Ethan a un nouvel ennemi très cruel, très imperturbable, très implacable. C’est Philip Seymour Hoffman, acteur luxueux, et c’est réjouissant. Cet ennemi fait beaucoup courir Ethan.
    C’est un film pyrotechnique qui vous laisserait en apnée deux heures durant si quelques scènes romantico-niaiseuses ne venaient permettre de reprendre le souffle (et en même temps de ralentir l’action).
    Bilan : 354 voitures, 3 avions, 2 hélicoptères, 4 éoliennes, quelques humains… Et Ethan ??? mâchoire carrée et palpitante, 3 égratignures, 5 litres de sueur, 12 litres de larmes, une crise cardiaque, une résurrection : ce type est immortel.
    Au fait, c’est quoi une patte de lapin ??? Nous le saurons dans M.I. 4.
    Cerise sur le feu d’artifice, LA réplique du siècle :

    « ce type est dangereux car il est le symbole de l’embauche anti-évolutionniste » !!!???...

    Il court et des fois il tombe...

  • ANTARTICA de Frank Marshall **

     

    J’avais zappé les gouingouins qui marchent, j’avais snobé les nounours… pas question de louper les toutous !

    Alors voilà : un top modèle (Paul Walker) égaré sur la banquise en tant que guide est chargé d’aider un scientifique à mener à bien sa quête du Saint Graal : retrouver une météorite extra-terrestre tombée pile poil là où personne ne va, où sévissent des machins rampants/panthères, un éternel hiver, des crevasses, des tempêtes…

    Autour du mannequin (tablettes de chocolat là où il faut, sourire ultra-brite…) s’agitent Jason Biggs (pour la caution comique) Moon Bloodgood (pour assurer la partie bluette sentimentalo-niaiseuse et prévisible) et Bruce Greenwood (avec sa tête de Président des U.S.A. ou de scientifique, on ne sait jamais s’il va jouer le rôle du méchant ou du gentil : ici, c’est pas dur, il assure les deux). Tout ce joli monde équipé de dialogues indigents et pour tout dire bébêtes (ah ah) va vivre des aventures qui ne risquent pas de nous arriver… en tout cas pas à moi !

    Reconnaissons à Paul Walker un sacré bon sens et une lucidité désarmante puisqu’il admet dans une interview : « je ne suis pas à l’aise dans le registre de l’émotion ». Bien vu mon gars, rien que pour cette clairvoyance, tu mériterais le Prix Nobel.

    Notons au passage quelques aberrations scénaristiques qui devraient mettre une scripte au chômage. Lorsque les chiens sont abandonnés (oui, c’est horrible mais les chiens sont abandonnés) c’est l’hiver. Quinze jours plus tard quand Paul/Jessy dit qu’il DOIT aller les récupérer : c’est l’hiver, normal. Trois mois plus tard, quand il voyage de bureau en bureau pour demander qui c’est ti qui pourrait l’aider à financer son voyage, on lui répond : « non, gars, pas en plein hiver, on peut pas !! ». Six mois encore plus tard… « pas question, fiston, c’est l’hiver là-bas, personne voudra t’emmener »… Etc etc… Désolée, moi ça me fait rire le comique de répétition.

    Bon passons, vous l’aurez compris la partie humanoïde de l’aventure c’est du sans plomb mais la partie canine : c’est du super !!! Et là, en avant l’épopée : ça bouge, ça déménage, c’est beau, c’est drôle, c’est émouvant, c’est surprenant, c’est triste et ça finit pas trop mal mais pas complètement. Ces chiens sont des acteurs : expressifs, attachants, cabots of course, efficaces et dès qu’ils quittent l’écran, ils nous manquent. Cette partie (la plus importante heureusement) aventure animalière en terrain hostile est une vraie réussite.

    P.S. : une scène a fait décoller la salle entière de son fauteuil !

  • Les filles du Botaniste de Dai Sijie**


    Se sentir bien dans les bras d’une personne du même sexe est dangereux et mortel et même si An et Mi Ling trouvent un temps leur Brokeback Mountain dans une espèce d’Eden asphyxiant et vénéneux, il ne fait pas bon enfreindre les codes de la Chine post Mao et Révolution Culturelle.
    Min Li, jeune orpheline de 20 ans, part faire un stage chez un maître botaniste glacial et autoritaire qui règne sur son jardin et sa fille An de façon despotique. La proximité et la complicité des deux jeunes filles se transforment vite en un sentiment sensuel et passionné qui rend leur séparation inconcevable. Pour ne jamais être séparée elle mette au point un stratagème plutôt risqué qui se révèlera redoutable.
    Alors pourquoi, malgré la beauté et la conviction incontestables des deux actrices, malgré la singularité du jardin et des plantes qui la composent (phalliques ou toxiques entre autres), malgré la brutalité des hommes (mari violeur, père tyrannique) qui contraste avec la douceur des deux filles reste t’on parfois (pas toujours) un peu à l’écart de l’histoire ???
    Le décor, l’environnement sont à couper le souffle et donne l’envie de plier armes et bagages illico pour aller visiter ces endroits à tomber par terre, et pourtant la cinéphile n’est pas prompte à s’ébaubir aisément devant la faune et la flore au cinéma (trouvant qu’il y a déjà suffisamment de boulot avec l’espèce humaine). Mais les ébats amoureux des deux jeunes filles sont filmés de façon un peu banale (proche de la niaiserie chichiteuse de David Hamilton… les anciens se souviendront) : chaque mouvement l’une vers l’autre semble ralenti (il doit y avoir d’autres façons de montrer la délicatesse et la douceur) et baigner dans une vapeur blanchâtre. Il faut ajouter à cela une musique d’ascenseur vraiment hideuse qui vient appuyer lourdement certaines scènes alors que la musique traditionnelle recèle de véritables trésors et que la Chine ne doit pas manquer de compositeurs. Je tiens donc particulièrement à citer Eric Lévy qui plombe le film lamentablement et honteusement.
    En résumé, c’est un film « entre deux », parfois superbe et passionnant, parfois insipide… et ça m’embête de dire ça tant j’avais aimé « Balzac et la petite tailleuse chinoise », une splendeur.