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5 * Bof ! - Page 42

  • Le héros de la famille de Thierry Klifa*

    Gabrielle, né Gabriel, propriétaire du Cabaret niçois « Le perroquet bleu » vient de mourir. Il aimait les femmes, donc il aimait s’habiller en femme. Il s’était entouré d’une famille, avec en tête Nino (Gérard Lanvin) qu’il aimait comme un fils. Son enterrement est l’occasion de réunir cette famille éclatée, fâchée (on ne comprendra jamais vraiment pourquoi les enfants détestent tant leur père par exemple) pour ouvrir le testament. Contre toute attente c’est aux enfants que Nino a eus avec deux femmes différentes, que Gabriel(le) lègue le cabaret. Dès lors, les secrets, les non-dits, les mensonges, les cachotteries vont se révéler… Tout ce mystère et ces règlements de compte se résumant en fait à savoir qui a couché avec qui ! La belle affaire !

    Le film choral, genre casse-gueule s’il en est, est l’occasion de donner la part belle au casting souvent flamboyant. Encore faut-il une histoire qui tienne la route et non une succession de scènes où chacun vient faire son numéro !

    Je note un… détail qui m’a suffisamment déplu pour être signalé : les femmes sont toutes maquillées comme des voitures volées… Je sais, on est au cabaret : la nuit, les paillettes etc... mais c'est d'une laideur !!! 

    Parlons donc du casting :

    Gérard Lanvin : ronchon, fatigué, porte comme souvent la misère du monde sur les épaules, il en devient fatigant.

    Géraldine Pailhas : pour une fois qu’elle quitte son rôle de biche effarouchée (mais pas de femme trompée) est antipathique.

    Emmanuelle Béart est venue là pour chanter : elle chante.

    Claude Brasseur : comme toujours, quoiqu’il fasse, quoiqu’il dise est touchant. Il me touche.

    Un trio domine pourtant :

    Michaël Cohen : homosexuel et boulimique est très émouvant en fils à qui on a interdit d’aimer son père.

    Miou-Miou : un peu « neuneu », simple et généreuse est tordante.

    Mais évidemment, largement au-dessus de tout ce petit monde, il y a la Grande Catherine, impériale, hilarante, libre et autoritaire. Elle s’amuse comme une folle à rire, à bousculer son entourage, à boire et à virevolter. A chacune de ses apparitions, le film prend une sacrée claque, dans le bon sens du terme. Son personnage le dit : « j’ai toujours aimé soigner mes entrées » et effectivement dès qu'elle paraît, elle dynamite et dynamise tout sur son passage. Quelle énergie, quelle classe, quelle présence et quel régal de l’entendre balancer des horreurs avec son débit de mitraillette inimitable ! La scène dans la cuisine avec Miou-Miou devrait entrer dans un recueil anthologique tant elle prend un plaisir communicatif à jouer les teignes.

    POUR ELLE.

     

  • Madame Irma de Didier Bourdon *

    Cadre d’une grande multinationale très imbu de sa petite personne et de son petit pouvoir, Francis se fait virer comme un malpropre du jour au lendemain. Comme il a toujours mené grand train et s’est assigné comme mission d’entretenir sa oisive et très jeune femme (qui devient responsable de galerie d’art comme par enchantement…), il cache cette déconvenue à son entourage. Il peine à retrouver du travail car il affiche 45 ans au compteur et donc, TROP d’ancienneté ! Son meilleur ami Ludo, seul dans la confidence l’aidera à contrecoeur à devenir la voyante « Madame Irma » pour subvenir aux besoins de la famille.

    Si (comme moi) vous avez aimé « Les Inconnus » vous pouvez aimer ce film qui est un peu une succession des sketches souvent drôles, même si c’est beaucoup moins corrosif que certains sketches d’antan ou même que « Trois frères ». En sortant de la projection vous entendrez immanquablement cette remarque (très drôle) : « Moi, j’y crois pas à tout ça, mais je connais une voyante vraiment très très forte qui m’a dit que !!! ». J’adore !

    Certains sujets sont effleurés et même s’ils n’engagent pas une profonde réflexion… y penser c’est déjà pas mal. En vrac :

    -          le chômage des cadres de plus de 45 ans,

    -          le charlatanisme des voyants qui exploitent la détresse humaine,

    -          le besoin à la fois pathétique et touchant des gens de parler, de se confier, d’être écouté,

    -          la bonne conscience des petits bourgeois à faire des colis pour Emaüs…

    Mais en même temps, c’est surtout un divertissement où l’on rit bien à certaines répliques ou situations qui font mouche.

  • The Host de Joon-Ho Bong*

     

    Suite à une pollution au formol (!!!), une créature "pouah beurcke" déboule dans la rivière Han à Séoul. Un jour la bestiole reçoit une cannette de bière sur la tête et ça l'énerve. Du coup, comme elle est amphibie, elle se met à cavaler dans un parc d'attractions et fait ses provisions pour l'hiver en dégommant tout ce qui lui barre le passage. Elle a le tort de mettre dans son caddie une petite fille toute mimi.

    La famille de branquignoles (le grand-père, le père immature, l'oncle chômeur alcoolo et la tante championne ratée de tir à l'arc) effondrée par la disparition de la petite, part à sa recherche.

    Quand on entend partout crier au génie, on s'attend à un minimum de bouleversements... hors, ce petit film gentillet hésite constamment entre la grosse farce comique et le drame familial.Au bout d'un moment on en vient presque à se demander s'il n'est pas inconvenant de rire, ou naïf d'avoir envie de pleurer devant le courage de cette famille décîmée.

    Quant à la charge contre le gouvernement coréen, il y a bien ça et là quelques moments qui font trembler comme celui de l'état brusquement policé qui ment au peuple (oh l'évènement !), la peur collective face au virus ou une pratique des soins en hôpital plus que douteuse... mais c'est peu.

  • Le Prestige de Christopher Nolan*

    C’est osé de terminer un film par ces mots : « vous n’avez pas envie de comprendre, vous avez envie d’être dupé »… surtout quand il s’agit d’un film qui semble se moquer si ouvertement du spectateur égaré dans la salle.

    Deux magiciens à Londres au début du XXème siècle subjuguent les foules par leurs tours ! Mouais. Une haine et une lutte sans merci pour obtenir les « trucs » de l’autre vont les opposer. Tous les coups (surtout les plus bas) sont permis, jusqu’au crime tant qu’on y est.

    De là s’ensuit la répétition une bonne vingtaine de fois du même « tour » (plutôt minable à mon avis.. même Garcimore en son temps m’avait épatée…) appelé successivement « L’homme porté », « Le nouvel homme porté » et enfin « Le véritable homme porté ». Qui est qui ? Qui est dans la boîte ? Qui est mort, qui est vivant ? Je dirais que c’est un peu comme le sort d’Elizabeth Short récemment : ON S’EN FOUT !

    Mais, heureusement Londres, humide, ocre et sombre est bien reconstituée et surtout, surtout on peut assister à un véritable défilé de bons et beaux acteurs : Hugh Jackman (il fait chaud), Christian Bale (il fait très chaud), David Bowie, Michaël Caine, Scarlett Johanson, Andy Serkis (Gollum). Le réalisateur c’est Christopher Nolan, responsable du cultissime et autrement plus sophistiqué « Memento » ainsi que du brillant « Batman begins »… donc, on l’attend !

  • C’est beau une ville la nuit de Richard Bohringer **

     

    C’est un film de Richard Bohringer, acteur, chanteur et réalisateur franco-sénégalais, donc c’est un film qui a les yeux délavés, un regard et un sourire d’enfant. C’est un film poétique, rocky, jazzy, bluzy, total foutraque, qui part sur les routes parce que le chagrin, ça fait de la peine et réciproquement. C’est un film qui dit « ils sont venus, ils sont tous là », les amis, les potos, les frérots, les paulots : Robinson Stévenin (lumineusement radieux), François Négret (sosie étonnant de Bohringer jeune), Luc Thuillier (émouvant clone de Mickey Rourke), Jacques Spiesser (toujours plein de douce amertume), Annie Girardot, Annie Cordy (forcément émouvantes), Farid Chopel (un sourire) etc…

    Et Romane, ah Romane !!!

    C’est un film énergique, sincère, désespérément plein d’espoir qui ressemble à son réalisateur mais en fait… j’ose le dire, ce n’est pas un film.

  • Désaccord parfait d’Antoine de Caunes *

    Alice, actrice britannique adulée et Louis, réalisateur à succès se sont aimés mais ne sont pas vus depuis 30 ans. Elle est choisie pour lui remettre un prix d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Les retrouvailles sont épicées et les noms d’oiseaux volent bas !

    Passons sur le scénario plan-plan et la réalisation identique, passons sur le gag répété au moins 10 fois (le chien qui ronfle et qui pète ah ah ah !) parce que le couple vedette n’est autre que Charlotte Rampling et Jean Rochefort magnifiques et en très grande forme tous les deux. Ils s’amusent et du coup on s’amuse avec eux. Les dialogues sont ciselés pour eux. Ils se régalent et nous régalent à les dire. Ils sont drôles et touchants. D’après Jean Rochefort, Charlotte Rampling se déshabille avec « un tonus érectile » et sans complexe.

    C’est à la fois français et délicieusement british. Pour eux deux, donc.

     

  • Le Dahlia noir de Brian de Palma *

    Elizabeth Short, jeune starlette vient d’être assassinée, massacrée devrait-on dire (abominable le meurtre…) à Hollywood. Deux super flics/boxeurs ( !!!) se mettent sur le coup. Qui a tué Elizabeth ? Et pourquoi ???

    On s’en fout.

    Ça démarre plutôt bien, intrigues multiples tarabiscotées, ambiance rétro jazzy années 40, et finalement ça ne démarre jamais… Et De Palma plante le spectateur en chemin et on n’y comprend rien !

    Côté casting, Josh Hartnett n’a pas la carrure d’un détective, Scarlett Johansonn et Hilary Swank (sublimes actrices par ailleurs) ont beau fumer avec des fume-cigarettes, elles ne sont pas des femmes fatales.

    Visuellement (décor, lumière, costumes) : rien à dire c’est superbe.

  • Le Grand Meaulnes de Jean-Daniel Verhaege*

    Ah, les adaptations littéraires au cinéma !!! Celle-ci ne manque de rien et manque de tout. Il ne manque rien à la reconstitution d’une école de province au début du XXème siècle. Il manque par contre absolument tout au niveau du souffle et de l’émotion, car malgré l’hécatombe de personnages, on ne ressent rien. Seule la présence de Clémence Poesy laisse filtrer un léger frisson !

    Ceux qui ont lu le roman d’Alain Fournier ne retrouveront rien de la fougue d’Augustin Meaulnes et de la fascination qu’il exerce sur le jeune François Seurel… ceux qui ne l’ont pas lu ne comprendront pas les raisons et atermoiements des uns et des autres ! Raté.

    Par contre le casting est impeccable. Nicolas Duvauchelle, quoique trop vieux pour le rôle reste quand même juvénile et comme toujours fiévreux. Quant à Jean-Baptiste Maunier, sorte de Duvauchelle miniature, il a toujours son teint de pèche, son visage d’ange et son sourire qui fera craquer son fan club !

     

  • Les amitiés maléfiques d’Emmanuel Bourdieu *

    Faire de la littérature au cinéma est difficile, voire carrément casse-gueule. Pour entrer dans cette histoire d’amitiés maléfiques (un bien grand mot), il faut admettre d’emblée comme un théorème que ces trois ou quatre amis ( ???) sont des surdoués de l’écriture dont ils veulent faire leur vie. C’est d’autant plus difficile que tous les personnages m’ont semblé particulièrement antipathiques et qu’à aucun moment il nous est donné l’occasion d’entendre un peu de leur prose qui les asticote tant. Il suffit de convenir avec les personnages que « ah oui c’est bon ce que tu écris » ou « mais c’est vraiment nul ce que tu écris ! »…

    Puis on se demande comment et pourquoi Eloi et Alexandre tombent ainsi sous l’emprise d’André sensé les malmener, les manipuler, leur mentir ? Comment et pourquoi ce pseudo-gourou, même pas charismatique qui récite un texte peu convaincant, pourri jusqu’à la moelle des os, disparaît-il pour réapparaître encore plus rongé de hargne et de jalousie, avec un discours plus lénifiant et convenu que jamais ?

    J’attendais une sombre et exaltante histoire de manipulation machiavélique mais l’ennui s’installe, je me coule dans le fauteuil confortable en attendant la fin et en me fichant éperdument de ce qui se passe sur l’écran. Grrrrrr !

    L’étoile est pour Jacques Bonnafé : irréprochable comme d’habitude !

    P.S. : désolée pour la couleur, je n'ai plus de peinture noire !

  • Le diable s’habille en Prada de David Frankel*

    Est-ce mon désintérêt absolument total pour ce « milieu » qui fait que je trouve ce film débile et sans intérêt ou presque ??? Car heureusement, le diable ici c’est Méryl Streep. Sa classe et sa distinction en font une Cruella d’enfer vraiment pas ordinaire et elle n’a nul besoin d’en faire des tonnes pour incarner la puissance tyrannique qu’elle exerce sur tout son entourage, le mépris, l’autorité (sans jamais hausser le ton, ses répliques cinglantes et son agacement palpable à l’écran suffisent pour qu’elle se fasse comprendre). Aaah, sa façon irrésistible de dire à tout le monde "je vous présente ma nouvelle Emily" alors que sa nouvelle assistante s'appelle Andrea !!!

    Pour le reste, je salue Stanley Tucci, second couteau toujours au top et Emily Blunt qui est la seule, semble t’il, à avoir compris le second degré de son rôle de teigne.

    Sinon, j’avoue que voir une petite dinde prétentieuse (taille 40 : oh ! l’obèse) aux cheveux sales, auto-proclamée surdouée, devenir une petite dinde prétentieuse (taille 38 : waouh le régime) aux cheveux propres dès l’instant qu’on la hisse sur des talons aiguilles… me laisse de marbre ! En fait, pas de marbre du tout, c’est irritant, c’est ridicule, très bête et plutôt consternant. Mais je ne suis pas dans le coup car il paraît que pour faire partie de cet univers destiné aux anorexiques multi-milliardaires, des millions de filles tueraient !!! Dans le rôle de l’arriviste qui essaie de nous la jouer poupée manipulée : Anne Hathaway à qui il faudra que l’on explique que le cinéma c’est 24 images/seconde et pas 24 grimaces/seconde. Ah ces jeunes !!!

    Si vous souriez plus de trois fois c’est que vous êtes de très très bonne humeur, sinon, c’est la moue assurée !

    Sans Méryl Streep, impériale… mais qui semble avoir un mal de chien à le « défendre », ce petit film de rien du tout irait directement aux oubliettes.

    Ah oui, j’oubliais, rassurez-vous, Dieu existe (j’invente rien, c’est dit noir sur blanc dans le film) : la morale est sauve !!!