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cinéma - Page 279

  • DEUX FOIS DEUX PLACES DE CINEMA A GAGNER

    Et oui, tout arrive. Pour une fois, je vous propose un jeu où il y a des places de cinéma à gagner.

    Il s'agit de DEUX FOIS DEUX ENTRéES pour le prochain film de Jacques Audiard qui sort en salle mercredi prochain et qui se promet d'être un nouveau choc si j'en crois les rumeurs...

    Il vous suffit de répondre à DEUX questions très simples :

    - Dans quel film ai-je découvert Niels Arestrup ?

    - Quel est LE point commun avec "Le Prophète" dans lequel il tient l'un des rôles principaux.

    Il faut la réponse aux deux questions que vous pouvez me donner à cette adresse : uupascale@gmail.com

     Jacques Audiard, Tahar Rahim dans Un prophète (Affiche)

  • La femme invisible d’Agathe Teyssier °

     Agathe Teyssier dans La Femme invisible, d'après une histoire vraie (Photo)

    Lili est tellement introvertie, complexée, renfermée, effacée qu’elle en devient parfois invisible pour les autres. Parfois même, les miroirs ne lui renvoient plus son propre reflet. D’abord terrifiée, elle en devient d’abord encore plus repliée sur elle-même puis grâce à un article d’une revue scientifique elle se décide à consulter un spécialiste de ce genre de problème…

    ATTENTION JE VAIS RACONTER LA FIN DU FILM…

    Il paraît qu'on appelle ça "spoiler", mais ce n'est pas drôle !

    Ce film est tellement laid et naïf, voire franchement bêta que je ne peux expliquer la ° au lieu des °°° que par le fait que les cinq dernières minutes sont savoureuses et que ce doit être dû à l’apparition miraculeuse mais hélas trop tardive de Jeanne Balibar qui déboule dans le film avec sa ravageuse fantaisie. Manifestement elle est la seule à avoir compris la tentative humoristique de l’entreprise…

    Le manque de moyens ne peut tout expliquer ni tout excuser. On a souvent vu des films fauchés passionnants. Ici, même Julie Depardieu est mauvaise comme jamais je n’aurais cru qu’elle aurait pu l’être. Moins trash mais tout aussi border line que son génial frangin, elle est certes voûtée et empotée comme son rôle doit l’exiger, mais elle est ridicule, jamais drôle, jamais émouvante. Il faut le voir pour le croire.

    Micheline Dax, quasi mourante fait vraiment peine à voir. Et tous les autres acteurs sont au diapason (sauf Jeanne Balibar), jouent faux et mal, récitent leur texte. Même l’effort de folie douce de Charlotte Rampling vire rapidement au rabâchage.

    Mais ce sont une fois de plus les enfants qui remportent la palme de platine des têtes à claques et qui donnent des envies de meurtres… Pitié les parents : gardez-les chez vous ! Et de grâce les « casteurs » , soyez un peu plus exigeants !

    Que vous dire sur l’état de cette pauvre Lili ? La réalisatrice nous met sur une pseudo fausse piste de malédiction familiale qui tourne court et dont on se fout complètement jusqu’à ce que le médecin révèle quelques minutes avant la fin que Lili est atteinte de méta-pathologie sub-névrotique.

    Ce qui est très réjouissant non ?

    D’autant qu’on apprend également qu’il s’agirait de la pathologie dont sont atteints les super-héros et qui serait à l’origine de leurs super pouvoirs. Génial non ?

    A la lumière de cet élément, on aurait presque envie de revoir le film…

    Mais non !

    En tout cas, Jeanne Balibar en Fantômette c’est du grand art !

    Signé : La Soyeuse.

  • Neuilly sa mère de Gabriel Julien-Lafferrière *

     Chloé Coulloud, Denis Podalydès, Rachida Brakni, Samy Seghir, Gabriel La Ferrière dans Neuilly sa mère ! (Photo)

    Sami 14 ans vit seul avec sa mère dans une téci du 7-1. Et pour lui, la téci, c’est le bonheur : des terrains vagues, des parkings, des entrées d’immeubles et deux amis… tout ce qu’il faut pour être heureux. Hélas, sa mère trouve un travail éloigné et est contrainte de confier Sami à sa sœur qui vit à Neuilly sur seine. Le mari de Djamila est Stanislas de Chazelle et il a eu deux enfants d’un précédent mariage. Cette famille vit dans un hôtel particulier très chic, autant dire un château pour Sami.

    Une nouvelle vie commence pour lui. Il va devoir s’intégrer à sa nouvelle école, et ce n’est pas rose d’entrer dans une école privée fréquentée par des fils et des filles de… tous blondinets à bouclettes comme des enfants de président, quand on est un petit beur. Cela dit le pire pour lui sera de devoir partager la chambre du fils de famille (le deuxième étage du château est en travaux, ça tombe mal), Charles, un merdeux puant et faux-cul du même âge.

    Vous l’avez compris la caricature est forcée à l’excès. Si le réalisateur pensait faire dans la dentelle, c’est raté, mais si son but était de nous faire rire, c’est réussi. Donc j’ai ri, enfin souri surtout. Sami est très mignon, très gentil et c’est lui qui fera craquer la belle Marie que tous les bourges convoitent.

    Dommage que l’enfant qui hérite du rôle de Charles joue aussi mal car on ne croit pas une seconde à son personnage de jeune raciste, borné, fanatique de l’UMP (à 14 ans). Cela dit si un tel gosse existe, il convient de l’empêcher de nuire et surtout de se reproduire, sa chambre ("ma chambre, tu l'aimes ou tu la quittes" dit-il...) est tapissée de posters de celui-dont-je-ne-peux-écrire-le-nom, il écoute les disques de la femme du sus-non-nommé (une chanteuse  de gauche à textes), d’Enrico Macias et rêve de devenir Président de la République.

    Si l’on excepte les apparitions toujours aussi désolantes d’Eric et Ramzy, les autres  adultes s’amusent plutôt bien (mention spéciale au petit décroché d'épaule discret de Josiane Balasko). Un film qui ne fera de mal à personne, sitôt vu, sitôt oublié.

  • Partir de Catherine Corsini ****

     Kristin Scott Thomas, Catherine Corsini dans Partir (Photo) Sergi López, Catherine Corsini dans Partir (Photo) Yvan Attal, Catherine Corsini dans Partir (Photo)

    Tout semblait aller pour le mieux entre Suzanne et Samuel : lui chirurgien, elle souhaitant se remettre à son travail de kiné après avoir élevé leurs deux enfants devenus ados dans une grande maison du sud de la France. Et puis, pour aménager le futur cabinet de Suzanne c’est Ivan, ouvrier espagnol qui intervient. L’attirance réciproque entre la « bourgeoise » et le « prolo » ne tarde guère à se manifester

    Qui aurait cru qu’à partir d’une trame aussi mince, on ne sombrerait pas une nouvelle fois, une fois de trop dans le banal trio amoureux assorti d’une petite historiette de différences de classes sociales ? C’est pourtant le cas et Catherine Corsini réinvente littéralement le triangle improbable où il y a forcément un personnage de trop. Mais elle s’y prend très habilement en ne cautionnant pas l’adultère, en ne faisant pas du mari trompé l’homme monstrueux à abattre, ni de l’amant un parti idéal. La réalisatrice nous parle de l’Amour, le seul, le vrai. Celui qu’on n’attend pas, qui vous foudroie quand on s’y attend le moins, qui bouleverse tout sur son passage, les certitudes, les habitudes, qui transforme la vie, fait rajeunir, rend heureux quand il est partagé. Et c’est le cas ici.

    Hélas, un tel amour ne concerne pas toujours uniquement les deux amants, mais peut également chahuter, ébranler voire détruire l’entourage proche. C’est aussi le cas ici.

    Ne sachant mentir et ne parvenant pas à cacher cette liaison, Suzanne la révèle à Samuel qui dans un premier temps s’effondre de chagrin et multiplie les attentions pour reconquérir sa femme. Manifestement stupéfaite de redécouvrir les sentiments de son mari, elle va promettre de renoncer à son aventure. Provisoirement bien sûr car le manque de l'être aimé va rapidement devenir envahissant.

    Suzanne va finalement décider de vivre sa vie comme elle l’entend, de s’affranchir définitivement de ce mari qu'elle finira par avoir en horreur et dont elle dépend à tout point de vue. Elle va s’imaginer qu’en 20 ans de vie commune elle a acquis quelques biens. C’est compter sans l’habileté machiavélique de Samuel qui va user des seules armes qui lui restent pour tenter de faire à nouveau revenir sa femme. Il va utiliser ses relations, ses influences politiciennes pour couper les vivres à Suzanne, faire en sorte qu'elle et Ivan ne trouvent plus de travail.

    Et c’est bien là toute la nouveauté de ce qui aurait pu n’être qu’un vaudeville de plus avec jalousie exacerbée. C’est beaucoup plus difficile de vivre le parfait amour quand on a plus un sou en poche. Et ici, ce n’est pas la passion elle-même qui détruit ou contrarie les amants mais les conditions et surtout les contretemps et complications pour la vivre.

    Cela dit Suzanne et Ivan s’aiment sincèrement et Suzanne est plus forte que sa frêle apparence le laisse supposer…

    Yvan Attal se tire admirablement du rôle peu enviable du mari trompé qui après le chagrin entend bien ne pas se laisser faire. Il affiche d’abord la belle assurance de celui à qui tout a réussi aussi bien dans la vie personnelle que professionnelle puis se met à vaciller dès qu’une pièce de son bel édifice lui échappe.

    Sergi Lopez discret, fragile et rassurant, a la séduction moelleuse dans son œil de velours et son accent onctueux. Irrésistible.

    Mais c’est Kristin Scott Thomas qui est la lumière chatoyante de ce film bouleversant qui s’embrase au moindre de ses regards. Elle est constamment d’une justesse et d’une crédibilité insensées. Lors d’une de ses rencontres avec Ivan, elle ne parvient pas à le quitter alors qu’elle doit rentrer chez elle, elle lui demande en riant « il faut que tu me chasses, sinon je ne pourrais pas partir ! » ; il finit pas lui dire « va t’en, rentre chez toi ». Le regard implorant, douloureux d’enfant paniqué qu’elle a à cet instant est tout simplement bouleversant et inoubliable. C'est grâce à de tels moments que je comprends pourquoi j'aime autant les acteurs. Comment font-ils parfois pour aller chercher de telles émotions qui traversent l’écran, vous saisissent et vous étreignent le cœur ?

    Kristin Scott Thomas est plus que belle. C’est fou ce que les femmes au sourire triste peuvent être plus belles que les autres ! Elle a une classe folle. Elle est radieuse et bouleversante à l’image de ce film d’amour émouvant.

  • Demain dès l’aube de Denis Dercourt ***

     Jérémie Renier, Vincent Perez, Denis Dercourt dans Demain dès l'aube... (Photo)

    Mathieu est pianiste concertiste tourmenté. Son couple bat de l’aile et pour « faire un break », il retourne dans la maison de son enfance auprès de son plus jeune frère qui y vit toujours avec leur mère. Cette dernière, gravement malade, doit entrer pour quelque temps à l’hôpital. Elle demande à Mathieu de veiller sur Paul qui l’inquiète. L’aîné découvre que la passion de son frère pour les batailles napoléoniennes s’est transformée en une véritable addiction et qu’il participe à des jeux de rôles plus que réalistes avec bivouacs, soirées pince-fesses, entraînements, reconstitutions de batailles, duels « jusqu’au premier sang » à l’heure où blanchit la campagne, le tout en costumes d’époque… Mathieu va accompagner Paul. Il sera tour à tour sceptique, moqueur, inquiet puis s’engagera progressivement et de plus en plus dans le jeu.

    Une scène qui semble inutile et anecdotique prend toute sa signification et sa valeur à la fin et l’on comprend mieux à la façon dont Mathieu remet vertement, poliment mais fermement à sa place un voisin trop bruyant à quel point il a pu s’identifier à ces hommes qui mettent en scène leur temps libre, parlent de gloire, de renommée et d’honneur. Leur vie « civile » ne peut interférer sur le rôle qu’ils jouent mais ils sont beaucoup moins vertueux lorsque l’inverse se produit et qu’il se servent des évènements du monde réel pour régler ceux de leur monde rêvé.

    Denis Darcourt me ravit une fois encore avec un cinéma différent et j’aurais aimé qu’il aille encore plus loin dans la dissection de l’espèce de folie de ces hommes qui poussent leur passion à un tel paroxysme qu’elle en arrive à parasiter leur existence jusqu’à la déstabiliser. On ne va jamais assez loin dans l’exploration des cerveaux dérangés je trouve. Et le plus grand reproche que je ferai et c’est plutôt rare, c’est que ce film est trop court. Les alternances entre l’époque actuelle et le XIXème sont d’une grande subtilité et la fascination pour la musique de Denis Darcourt est une fois encore omniprésente et en parfaite harmonie avec l’ambiance générale. La mise en abyme du rôle de l'acteur dans cette scénarisation de la vie est également absoluement fascinante. Et la fin que je croyais pouvoir prévoir est inattendue.

    Les deux interprètes principaux sont plus que parfaits en hussards napoléoniens. Mais aussi, on découvre avec plaisir les talents dramatiques d’Anne Marivin dans un rôle pas très sympathique, un peu sacrifié de ce film de garçons. Jérémie Rénier, border line, toujours à la limite de la rupture, entre héroïsme et enfance, fiévreux et inquiet est comme toujours idéal. Quant à Vincent Pérez, quasi muet, tourmenté, égaré, presque hagard, c’est avec une belle intensité et beaucoup de profondeur qu’il redonne un sens à la vie éparpillée de son personnage.

    En tout cas, si, comme le disait Prévert "il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes », il semble déconseiller de donner aux grands garçons l’occasion de jouer aux petits soldats…

  • LES AVENTURIERS de Robert Enrico

     Alain Delon, Lino Ventura, Robert Enrico dans Les Aventuriers (Photo Christophe L) Alain Delon, Robert Enrico dans Les Aventuriers (Photo Christophe L)

    Ce soir, je serai devant Arte vers 20 h 45.

    Télérama assure que ce film de 1967 n’a pas pris une ride. Je vérifierai donc car j’étais encore toute jeunette (et oui U_U) quand j’ai rêvé d’être une aventurière comme Laetitia (Johanna Shimkus dans le film) et d’avoir pour meilleurs potes Alain Delon (32 ans, tout nu, tout bronzé, tout barbu, tout musclé…) et Lino Ventura (48 ans, tout charmant, tout barbu, tout grincheux , tout Lino quoi…), beaux, beaux, beaux !

    Avec le temps, va tout fout le camp, le truc d’aventurière le plus ouf que j’ai vécu c’est de faire une fois une descente infernale de luge d’été en position freinage ! Depuis, mes rêves de cascades et d’équipées sauvages avec Alain, Lino ou d’autres baroudeurs sauvages et vigoureux, je les ai toujours vécus par écran interposé.

    J’en profite pour vous avouer que Lino je l’aime d’amour et Alain aussi.

    Alain surtout car, oui, je fais partie de celles qui se fichent éperdument qu’il parle de lui à la troisième personne (en fait, je crois que j’adore). J’aime, ses yeux, j’aime sa voix, j’aime son regard, j’aime son sourire, j’aime ses genoux.

    Il est plus que grand temps que lui arrive aux oreilles et sous les yeux un scénario écrit pour lui tout seul car il est sans doute le plus grand acteur français qu’on ait jamais eu depuis que le cinéma est cinéma et incontestablement celui qui compte le plus grand nombre de chef-d’œuvres dans sa filmo.

     

     

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    Ne vous inquiétez pas, un jeu de folie pour les nuls suivra...

  • Une arnaque presque parfaite (The Brothers Bloom) de Rian Johnson ***

     Adrien Brody, Rachel Weisz, Rian Johnson dans Une arnaque presque parfaite (Photo) Adrien Brody, Rachel Weisz, Rian Johnson dans Une arnaque presque parfaite (Photo) Adrien Brody, Mark Ruffalo, Rachel Weisz, Rian Johnson dans Une arnaque presque parfaite (Photo)

    Bloom et Stephen deux orphelins inséparables depuis l’enfance organisent et mettent en scène de petits mensonges qui deviendront de petites puis de grandes arnaques. Une japonaise un peu muette, beaucoup barjot et spécialiste en nitroglycérine et autres matières explosives rejoindra le duo.

    Quant à Penelope, ravissante petite fille riche triste qui s’ennuie, censée être la victime de leur dernière escroquerie, elle va s’avérer être encore plus siphonnée que le trio réuni.

    C’est l’été et je ne vais pas bouder mon plaisir en insistant sur les quelques temps morts de cette réjouissante pochade branquignole. Evidemment Rian Johnson ne nous étourdit plus à la façon de son enivrant « Brick » mais il nous fait rire beaucoup et nous malmène encore intelligemment tant et si bien que parfois on ne sait plus qui arnaque qui. Par ailleurs, il nous fait voyager et donne l’envie soudaine de prendre un billet pour Prague. Comme dans un « James Bond », on voyage beaucoup et ce qui compte n’est pas tant l’arnaque en elle-même (pas toujours limpide pour un esprit simple… je n’ai pas dit simple d’esprit…) que la façon dont elle est préparée et véritablement mise en scène. Car pour parvenir à leurs fins les escrocs vont jusqu’à engager des acteurs-figurants chargés de crédibiliser l’affaire et la rendre plus réaliste.

    Evidemment, ce ne serait pas si drôle et si vraisemblable si tout marchait toujours sur des roulettes et si nous ne doutions pas parfois et successivement de la loyauté de chacun des protagonistes.

    Marc Ruffalo semble manquer un peu de la fantaisie nécessaire à son personnage (l’acteur qui joue son rôle enfant est beaucoup plus crédible). Par contre Adrien Brody délicieusement décalé et romantique insuffle tant de naïveté et d’innocence à son personnage qu’il en est (une fois de plus) complètement craquant .

    Quant à l’exquise  Rachel Weisz, radieuse et déchaînée (la voir exécuter la démonstration de tous ses talents est irrésistible), elle prouve qu’on peut être belle, drôle et convaincante. Elle s’amuse comme une folle et nous ravit de sa gaieté communicative.

    Une comédie pétillante à savourer les doigts de pieds en évantail.