LOIN D'ELLE
de Sarah Polley ***
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de Sarah Polley ***
Peter et Mary-Jane filent (enfin !) le parfait amour. Cerise sur la pièce montée, ils font le travail qu’ils aiment : lui, SuperHéros, elle, chanteuse à Broadway ! Et puis boom patatra, Mary-Jane reçoit une mauvaise critique unanime dans la presse et se retrouve serveuse dans un bar… alors que son arachnéen fiancé se la pète grave, adulé par les foules et n’écoute pas les misères de chérie. Madame va se consoler dans les bras d’Harry (vous savez le fils du cafard vert, revoyez le chapitre II) et Monsieur ne sera pas insensible aux charmes d’une copine de classe. Ben oui, Spider Man va à l’école ! Bon, c’est pas tout. Le costume rouge-bleu vire au noir ce qui rend notre Spider chagrin et agressif. Mais finalement il kiffe un max de faire sortir son dark side, d’autant que surgit l’homme sable qui est en fait l’assassin de son oncle (revoyez le chapitre I quoi !). Par ailleurs, copain Harry en a pris un sale coup sur la calbasse et ne sait plus s’il doit pencher du côté obscur de la force ou pas !
Du fil à retordre dans la toile d’araignée moi je dis !
Monsieur « Plus » n’a pas lésiné pour ce troisième volet qui est plus long, plus sombre, plus long, plus schizo (au moins quatre personnages ont une double personnalité), plus long, plus drôle, plus long… ce qui le rend en fait beaucoup, beaucoup « trop »…
Mon goût, mon attirance pour les super héros en prend un sacré coup ici car tout ce trop aboutit à pas mal d’ennui et on frôle l’arnaque et l'exaspération avec la sempiternelle leçon d'éducation civique sur le bien et le mal, le yin et le yan, le bon et le mauvais choix... y vive la bandera estrellada !!!
Je sais qu’il faut défendre les « petits » (J) films, mais là, je ne peux pas. Par contre, je peux sauver une scène absolument magnifique : la « naissance » de l’homme sable !
P.S. : n’emmenez pas vos moutards de moins de 12 ans (au moins), sauf s'ils sont des inconditionnels, s'ils se déguisent en Spider à Halloween, s'ils font une collection de mygales dans la salle à manger… car les autres n’ont pas tenu une demi-heure et la salle s’est transformée en cour de récré.
C’est une « histoire vraie », sans doute l’une des affaires les plus abominables de l’histoire criminelle de tous les temps. A Juárez, ville frontière du nord du Mexique, plus de 300 femmes ou 5 000 (les chiffres varient selon les interlocuteurs : police locale ou nationale, familles des victimes, juges, avocats ou experts) ont été violées et assassinées Depuis dix ans, des corps de femmes, d’adolescentes et de fillettes, nus, meurtris, défigurés, sont découverts dans les faubourgs de la ville maudite. Les enquêteurs les plus sérieux pensent qu’il s’agit de l’oeuvre de deux « tueurs en série » psychopathes. C’est aussi un scandale judiciaire étonnant. Dix ans après le meurtre de la première victime, retrouvée nue dans le désert qui sépare les États-Unis du Mexique, les autorités ne peuvent toujours pas désigner les responsables du massacre ni donner une explication convaincante à la tragédie…
Le SEUL et UNIQUE intérêt de ce film est d’évoquer cette affaire et qu’en conséquence elle ne tombe pas complètement dans l’oubli.
Pour le reste rien à dire ou alors simplement s’indigner. Les deux « stars », crédibles ni l'une ni l'autre, n’apportent rien, car l’un est totalement absent, inexistant et l’autre uniquement préoccupée de son brushing. Quant au film, il est d’une laideur et d’une bêtise à faire peur. Et puis quand on traite d’un sujet où des femmes se font violer et massacrer, on essaye d’avoir la décence de ne pas inclure une scène de sexe aussi débile qu’incongrue où la « star » de service s’envoie en l’air avec un bellâtre sur une commode. Débile, inutile et très con.
Pouah !
Deux ans (enfin une semaine) ont passé depuis “Election 1” et des élections doivent avoir lieu pour élire démocratiquement le prochain « Parrain » (les mandats ne sont que de deux ans…). Le nouveau candidat « Jimmy » souhaite s’acheter une respectabilité et faire des affaires légales or, le gouvernement chinois voit en lui le lien possible entre la Chine et les Triades. Il va s’apercevoir bien tard qu’il est manipulé. En attendant, tous les coups (et ce n’est pas un euphémisme) sont permis pour permettre à l’un ou l’autre de l’emporter !!!
Bienvenue chez les malades, sanguinaires, sadiques… Dans la « vraie vie », ce serait insupportable ; au cinéma c’est jouissif d’observer ces manœuvres et trahisons dans un monde où tout le monde est pourri : la mafia, la police et le gouvernement et où toutes les manigances rivalisent de cruauté et de violence. D’autant que pour faire un raccourci rapide, Johnnie To est aussi virtuose dans la façon de filmer et de créer le suspens que Martin Scorcese pour dépeindre le milieu. Le Jimmy dont on nous raconte l'histoire est une telle brute barbare que même un tueur à gages effaré devant ses méthodes lui dit : "avec ce que je vous vois faire, je vais faire des cauchemars à vie".
C’est intense, effroyable, vertigineux, démesuré. Encore !
Les mémoires de James Gregory gardien de prison sud-africain (blanc) qui fut le geôlier de Nelson Mandela pendant ses 25 années d’incarcération et avec qui il a entretenu des relations privilégiées de confident.
Intéressant sans être passionnant, on sort de la projection sans s'être ennuyé mais en se disant que le film sur Mandela et l’apartheid reste à faire. Il semble que ce prisonnier hors norme ait passé 25 ans debout dans sa cellule à contempler ses barreaux... Les échanges entre les deux hommes sont un peu creux et manquent de consistance même si le geôlier se donne la peine de lire le manifeste de l’ANC et d’être tout surpris qu’il n’est en rien à un appel à la guerre mais à la paix.
La forte, profonde, atypique, charismatique… personnalité de Nelson Mandela, prisonnier politique le plus populaire au monde n’est qu’effleurée et la période si sombre et troublée de l’histoire de l’Afrique du Sud avec un parti raciste au pouvoir est survolée.
Dommage car les deux acteurs Joseph Fiennes et Dennis Haysbert apportent une profondeur sincère à leurs personnages.
Paul, psychanalyste surbooké est marié à Carla qui s’ennuie et donc, le trompe. Un jour Paul s’aperçoit que Raphaël, un de ses patients est l’amant de Carla ! Il va hésiter entre déontologie et manipulation puis tout rentrera dans l’ordre dans le meilleur des mondes possibles. Ouf !
C’est bien connu au bout de quelques années de mariage : les hommes ne font plus attention à leur sublime femme qui s’en va rire dans les bras d’un autre ! Ah bon ???
Les trois acteurs tout mimis et tout gentils (Judith Godrèche, très très gentille…) se donnent un mal de chien pour faire exister le vide. Ils sont tellement mimis et gentils que je n’ose même pas dire de mal de ce film tout mimi et tout gentil.
Si, comme moi, vous pensez pouvoir entendre quelques notes d’une sublime chanson qui porte le même titre, oubliez !
Un jour Alex est verbalisé dans le métro pour avoir allumé une cigarette. Aucune discussion n’est possible avec l’agent RATPiste qui menace d’appeler la police. Plus tard, Alex observe stupéfié un contrôle d’identité musclé et arbitraire dans la rue. Refusant d’évacuer les lieux, il se retrouve embarqué au poste où il passe une nuit après l’humiliation de la fouille, du tutoiement etc… Jugé « agité » par les policiers il est directement emmené à l’hôpital psychiatrique où sa femme, pensant avoir affaire à un formulaire administratif signe une HDT (hospitalisation à la demande d'un tiers)… C’est l’engrenage !
Emmanuelle Cuau observe un couple ordinaire qui s'aime et travaille (lui comptable, elle chauffeur de taxi) et se retrouve confronté à des situations exceptionnelles qui s’enchaînent implacablement avec une logique déconcertante. Elle décortique surtout et parfois au scalpel, les comportements de citoyens d’une société où chacun veut donner son avis sans écouter l’autre. Des sentences toutes faites auxquelles on ne peut rien répondre servent d’échanges : « le client est roi », « est-ce que je vous dis comment faire votre travail ? ». La réalisatrice ratisse large mais sans lourdeur, sans stigmatiser, sans porter de réel jugement. Ainsi peut-on découvrir les rapports entretenus au travail, la délation, le harcèlement, la lourdeur des démarches administratives, le comportement et l’accueil dans les commissariats ou les hôpitaux… Et toutes ces situations nous parlent car elles sont d’une justesse et d’une honnêteté sans faille. Impressionnant et flippant, c’est un peu la France d’aujourd’hui !
Quant au couple d’acteurs, il est merveilleux car ces deux là jouent comme ils respirent. Dans l’histoire, ils s’aiment… pas besoin de se le dire, ça saute aux yeux et on les croirait bien réellement mariés depuis 10 ans. Sandrine Kiberlain, douce, attentive et énergique est forte et fragile. Gilbert Melki, border line comme jamais compose avec le regard toute une palette d’expressions qui vont de la révolte à la soumission en passant par l’accablement, l'inquiétude. Il flirte constamment avec la folie. Etourdissant. Et son grand numéro « à la De Niro » où il s’entraîne à prononcer des phrases en anglais vaut presque à lui seul le voyage.
Ne vous fiez pas au titre « Très bien merci » est une véritable claque qui fait peur et donne l’impression qu’on vit vraiment dans un milieu hostile.
Bravo !
13 dates uniquement dans toute l’Europe et savoir pourquoi ce fringant cow-boy californien de 50 ans (que je classe dans la catégorie : « on n’est pas tous égaux face au temps qui passe… ») est passé près de chez moi restera un mystère. Peu importe, le « show » d’hier soir fut « amazing ». Entre rock, rockabilly, country et balades (slow de l’été qui tue) Chris Isaak a embrasé la salle grâce notamment à ses « séjours » parmi le public où il compte fleurette à ses fans énamourées leur demandant si « elles » préfèreront un spectacle « romantic » ou « satanic »... De l’avis du « djeunz » qui m’accompagnait, tout surpris que malgré la moyenne d’âge sur scène l’ambiance surchauffée soit électrique, le verdict fut sans appel :
« il assure comme une bête ».
Jouant parfois de sa ressemblance vocale avec Elvis, il n’hésite pas à entonner un vibrant « don’t be cruel » et à revêtir une improbable tenue de scène tout droit sortie de Las Vegas. Constamment souriant et énergique il parle avec le public, raconte des histoires, invite des danseuses d’un soir sur scène, ne lâche pas sa guitare et communique l’authentique complicité qu’il partage avec ses musiciens qui l’accompagnent depuis… presque 30 ans ! Au-delà de l’attente, mieux que ce que j’espérais !
Hotissimo et plus si affinités...
(Je précise que ce sont mes photos à moi réalisées hier avec mes petits doigts.)
My favorite, tout droit sortie de « Eyes wide shut » de Stanley Kubrik… :
Propulsé à la dernière minute pour être le candidat du deuxième tour à des élections présidentielles, Michel Dedieu prépare avec son équipe de choc le débat télévisé qui l’opposera à son charismatique concurrent. Michel Dedieu communique peu, transpire quand il a chaud, ne se tient pas droit… bref, il passe mal à l’écran : ce qui est fondamental pour obtenir des voix… Manipulé par son équipe, il va se rebeller.
Humain et attachant, Yvan Attal est LE point positif de ce film dont j’attendais un peu plus et surtout beaucoup mieux. Entouré d’une bande de mal embouchés méprisants et familiers, lâché par sa femme qui craque de tant de pression, ce candidat est bien seul pour affronter l’épreuve. Une vision minable et peu ragoûtante de la politique nous est une nouvelle fois donnée par ce film qui pourtant installe une certaine tension voire même un suspens évident : comment le candidat va-t-il se comporter face aux caméras ? Bourré de clichés et invraisemblable, ce film nous dit qu’il suffit qu’un candidat chevalier blanc incorruptible balance quelques vérités pour monter dans les sondages… entre autre. Je ne parle même pas de ceux qui se font exécuter pour avoir trop ou pas assez parlé.
Est-ce que ce monde est sérieux ???
Niels Arestrup qui s’est donné un rôle de nabab qui tutoie les candidats (mais ne torture aucun animal (private)), fait vraiment peur. En outre, il se prend pour Marlon Brando et se filme en contre-jour devant une persienne baissée face à des collaborateurs terrorisés qu’il menace d’un « je vais vous faire une proposition que vous ne pourrez pas refuser… » ou quelque chose d’approchant.
Pour Yvan (vraiment excellent), uniquement !
Bob et son ami alavialamort sont en mission de « maintien de la paix » en Ethiopie… ça ne les empêche pas de tirer sur tout ce qui bouge. Abandonnés en haut d’une montagne par leur état-major, Bob s’en sort alors que son ami alavialamort est tué. Ça l’embête. Du coup, se sentant trahi, il va vivre tout seul en haut d’une colline, se laisse pousser les cheveux et fait du bouche à bouche à un chien ! 36 mois plus tard, autant dire trois ans … on vient le chercher (en tant que meilleur « shooter ») pour déjouer un complot visant à assassiner le Président. Il dit qu’il n’aime pas ce Président mais comme il n’aimait pas celui d’avant non plus, il accepte la mission de « maintien du Président ». Il faut dire que pour achever de le convaincre et lui titiller la fibre patriotique, on lui joue l’hymne national et on le fait marcher au ralenti devant une bannière étoilée. A cet instant, je vous jure, je me suis mise debout, au garde à vous !
Pendant un quart d’heure, on ne plaisante pas et on nous explique qu’il ne faut rien négliger pour se mettre à la place d’un tueur de président : la vitesse du vent, le carré de l’hypoténuse, si je ne m’abuse et l’âge du capitaine. L’heure H du jour J arrive et paf… le président, une balle en pleine tronche sauf que… non, je ne révèlerai pas tout. C’est là que tout se corse. On accuse notre Bobby de l’attentat et le voilà obligé, avec deux balles dans le buffet de s’échapper à travers tout le pays alors qu’il a l’armée, des mercenaires, la police de proximité et le FBI au cul (mais que fait la CIA ???).
Mâchoire serrée, narine palpitante, Mark Whalberg nous la joue Rambominator : censé mourir d’hémorragie interne en 20 minutes, il se fait une intraveineuse au sucre avec un tuyau trouvé dans une bagnole ou une poubelle (il faisait noir, j’ai pas bien vu) : pour l’antiseptie ils repasseront les améringouins, qu’ils viennent plus nous faire la leçon. Il s’asperge de poudre de perlimpimpin en faisant aïe (quelle mauviette ce Whalberg !) et hop le voilà reparti.
Ah oui, j’ai oublié un truc important… Pendant ces trois années d’ermitage il a pas oublié d’envoyer des fleurs tous les ans à la veuve de son ami alavialamort, genre si tu veux penser à autre chose, y’a pas moyen. Et là, tout suant dégoulinant de crasse il va la voir. Pas farouche la fille, elle est en déshabillé et pendant un instant elle se demande : « je le ferme ou je l’ouvre ? ». Elle choisit de le laisser ouvert et elle lui ouvre la porte. Faut dire qu’il est poli… La fille elle doit avoir 18 ans et il lui dit « Bonjour Madame »… Bon, ce qui tombe bien c'est qu'elle est instit mais elle a failli être infirmière alors elle se met un costume d’infirmière (je vous jure que c’est vrai) et elle s’entraîne au point de croix sur ses blessures ! Même pas mal, il s’est fait un shoot au choryphosphatedesiliciummanganate !
Quand il va mieux, il est fin véner et il dégomme la moitié de l’armée des Etats-Unis sans plier les genoux.
Je disais récemment que dans tout film il y avait l’instant clé où tout se joue… Il y a aussi LA phrase… celle dont dépend tout un film et dont certains ne se relèvent pas ! Ici, un personnage demande à notre héros s’il croit que le gouvernement des USA a pu être capable de commettre des horreurs dans des pays africains… et le héros répond :
« ces mecs là ont tué mon chien ! ».
C’est con, bourré de testostérone, virile et tout ce qu’on veut… mais pas décevant sur les promesses faites !!!