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Sur la Route du Cinéma - Page 535

  • 300 de Zack Snyder °

    300 -

    Le spartiate Léonidas (roi de la tablette) reçoit la visite d’émissaires du roi perse Xerxès (qui se prend pour un Dieu parce qu’il mesure 2 m 12 !!!). Ils lui disent :

     

    « - soumettez-vous spartiates !

     

    - Hein ? Quoi ? j’ai bien entendu ? Soumission n’est pas spartiate, va te faire voir chez les Grecs mon gars ! »…

     

    et pan, les messagers sont balancés dans un gouffre sans fond !

     

    A partir de là, une bande de 300 couillus en sandalettes avec casques à pointe, boucliers magiques et lances pointues s’en va, testostérone en bandoulière tendre une embuscade à une armée invincible (environ 1 million de guerriers survoltés), heureusement pas toujours très finaude question stratégie militaire. Avant le départ, Léonidas fait l’amour à sa femme (reine topless) au ralenti et s’en va en découdre, au ralenti, avec l’autre bande de furieux. Comme ils ont eu de la route à faire, on voit bien qu’ils n’ont pas eu le temps de faire l’amour, du coup, ça se sent qu’ils ont envie de rentrer chez eux.

     

    C’est l’histoire d’un réalisateur qui a dû voir en boucle Le Seigneur des Anneaux et Gladiator, (pardon James, pardon Peter, il ne sait pas ce qu'il fait), on a même droit au vent dans le champ de blé, la femme de Léonidas est un sosie de Connie Nielsen et Faramir est là… et qui s’est dit : « tiens, je vais faire la même chose mais en moche et con ! ». Pari tenu, pari gagné, haut la main, c’est d’une bêtise et d’une hideur à pleurer ou à rire... Niveau aberration j’ai même entendu : « nous allons dominer l’Europe !!! ». On est quand même en 480 avant Jésus-Christ. Je comprends mieux pourquoi ça s’appelle le Vieux Continent.

     

    Sinon, ici ce n’est pas le courage et la bravoure qui sont glorifiés mais la cruauté, la vanité et l’orgueil. Deux armées arrogantes, sûres de leur supériorité envoient les uns contre les autres des hommes gavés de haine et assoiffés de sang. Visuellement et auditivement, tout est là pour tenter d’en mettre plein la vue et les oreilles : abondance de ralentis (voilà pourquoi ça dure deux heures), le sang gicle partout, les bras, les jambes, les têtes tranchées plein écran s’amoncellent, un empilement de cadavres sert de protection, de jolies femmes lascives dansent (au ralenti)… L’ingénieur son a poussé l’ampli à 25 et le peintre n’a pas lésiné sur le marron. Quant à l’interprétation !!! Gérard Butler expressif et sexy comme une chasse d'eau, balance ses tirades pompeuses et solennelles avec une emphase et un sérieux irréprochables. C’est laid, une vraie croûte mais au final, assez risible.

    HA HOU !*

    *cri de guerre spartiate !

    Mouarf.

    300 -

  • J’attends quelqu’un de Jérôme Bonnell ***

    j'attends quelqu'un -

    Jérôme Bonnell filme la routine d'une petite ville de Province, Louis patron de café divorcé (J.P. Darroussin drôle et mélancolique) amoureux de Sabine une prostituée (Florence Loiret, fragile), sa sœur institutrice (Emmanuelle Devos, magnifique et sensible), un peu délaissée par son mari qui ne la regarde plus beaucoup (Eric Caravaca, hypocondriaque) et l’arrivée de Stéphane (Sylvain Dieuaide, électrique…). Tous ces cœurs, un peu solitaires nous font vibrer car leur quotidien pourrait être le nôtre et que les acteurs sont exceptionnels alors que leurs personnages ne le sont pas. Par petites touches, le réalisateur montre que les actes répétitifs, les habitudes peuvent être bouleversés et à quel point chacun de nous est prêt ou pas à voir surgir l'imprévu.

     

    Tout en finesse, en simplicité et en douceur, le burlesque s’insinue parfois au cœur même de la mélancolie pour nous offrir un film profond, sincère et sans emphase.

     

    Démontrons à ce jeune cinéaste de 29 ans que nous aimons son cinéma pudique, tendu et délicat.

  • Ensemble, c’est tout de Claude Berry **

    Camille jeune anorexique en manque de famille est technicienne de surface, Franck tout dévoué à sa grand-mère et à son métier est cuisinier, Paulette, vieille dame fragile est cette grand-mère qui craint de ne plus vivre chez elle et Philibert aristocrate bègue et émotif rêve d’amour et de théâtre. Ces quatre solitudes résignées vont se rencontrer, s'amadouer, s’aimer, vivre ensemble.

    Rien de révolutionnaire et après un début peu convaincant, on finit par s’attacher aux personnages car ils sont « vrais » avec leurs doutes, leurs angoisses, leurs désinvolture, leur insouciance. Fraîcheur, bons sentiments et altruisme sont au rendez-vous mais les thèmes du corps qui décline et de la mort qui rôde ne sont pas occultés. On y croit, grâce aux acteurs. Guillaume Canet et Audrey Tautou sont parfaits et convaincants comme toujours, mais la révélation vient de Laurent Stocker, extraordinaire.

    Un film généreux, pur, sensible comme le livre, tout simplement !

     

  • Catherine Deneuve

     

    Jusqu'au 2 avril, la Cinémathèque, à Paris, rend un hommage particulier à Catherine Deneuve en projetant une cinquantaine de ses films.

    Elle sera présente le 23 mars à 21 heures dans la salle Henri Langlois pour présenter les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy.


    Retrouvez tout le programme ICI.

    Et en plus, parfois, elle chante : "Joyeux anniversaire maman"...

  • Ces deux merveilles ont quelques points communs... Lesquels ?

    Un des points communs de ces deux films me ravit particulièrement : LEQUEL ?

    C'est Doc qui a été le plus complet dans sa réponse (j'ai donc trouvé un moyen de le faire sortir de son Palace...) :

    • ce sont deux films de François Truffaut (dont l'un est mon préféré) : "La Sirène du Mississippi" (1969)  et le "Dernier Métro" (1980),
    • dans les deux films Catherine Deneuve se prénomme Marion,
    • mais surtout,  les personnages reprennent les mêmes répliques :

    Louis  : Tu es si belle. Quand je te regarde, c'est une souffrance.
    Marion: Pourtant hier, tu disais que c'était une joie.
    Louis : C'est une joie et une souffrance.
    Marion : Je vous aime.
    Louis: Je te crois.

    Désolée, je ne l'ai trouvée qu'en italien

  • Ma place au soleil de Eric de Montalier °

    Quelques personnages, hommes et femmes, pas très en forme moralement cherchent leur place dans ce monde de brutes ! J’ai lu ceci : « le réalisateur Eric de Montalier résume Ma place au soleil, un premier long métrage dans lequel il a simplement souhaité parler des choses de la vie et des questions que tout un chacun se pose au quotidien ». OK, mais quand en parlera t’il ?

    Faire un film choral (aïe !) sur l’ultra moderne solitude est une bonne et séduisante idée mais il est quand même préférable d’en écrire l’histoire. Ici les scènes s’enchaînent les unes aux autres sans lien entre elles, les personnages ne se rencontrent pas. Les garçons sont immatures ou infantiles ou égoïstes ou machos ou maladroits ou dépressifs. Certains cumulent plusieurs de ces qualités ! Les filles pas mieux loties, tout aussi paumées, sont en plus évidemment victimes.

    A se demander ce que cet éblouissant casting est allé faire dans cette galère !

    Navrant.

  • La Cité Interdite de Zhang Yimou ?????

    Au Xème siècle pendant la Dynastie Tang : la reine découvre que le roi son époux l’empoisonne à petits feux. Avec l’aide ou pas de son fils, elle va chercher à se venger, ou mieux à renverser le despote.

    Je l’avoue j’ai failli « partir avant la fin du monologue shakespearien » de cet opéra kitsch qui pèse trois mille tonnes et autant de millions de yuans sans doute. Tous ces rouge et or clinquant seraient supportables pour l’œil humain s’il ne s’y ajoutait des rose et mauve fluos du plus mauvais goût qui finissent par donner la nausée. Je ne sais plus qui disait : l’opéra c’est une reine qu’a des malheurs… et bien elle en a des malheurs cette reine. Son mari ne l’aime pas, il lui fait avaler de force et en grande pompe une dose de poison toutes les deux heures, son fils est parti loin mais il revient, elle est amoureuse du fils que son mari a eu d’un précédent mariage, et pour couronner le tout, parfois elle a du mal à mettre ses bigoudis. Tout ça l’énerve, elle tremble, s’agite, transpire en faisant du canevas (elle a quand même 10 000 foulards à broder de chrysanthèmes pour demain)… parfois des larmes jaillissent, de vrais geysers !

    Nous sommes chez les Médicis, les Borgia, la Reine, c’est Margot et entre conspirations, complots, incestes, manipulations et meurtres, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère les Tang, pas le temps de s’ennuyer… mais Zhang Yimou nous enferme dans une Cité Interdite de pacotille à vous rendre claustrophobe et on est tout étonné de se fiche comme d’une guigne de tout ce qui leur arrive. Soudain, ça s’excite et des hommes chauve-souris envahissent l’écran. C’est la plus belle scène : elle dure 2 minutes 12. Ces hommes noirs sont des espèces de grands coupe-coupe géants. Ça tranche, ça coupe, ça élimine, ça gicle partout, youpih de l’action ! ça dégomme à tout va mais tant pis au bout de deux heures, on a vraiment besoin d’air. Tout ce foutoir luxueux se termine par un combat géant et incompréhensible avec effets visuels très très spéciaux et très visibles à l’œil nu où la secte des poignards volants s’empoigne avec les furieux aux chrysanthèmes sur un très joli parterre de fleurs comme il se doit. On devrait toujours livrer bataille sur des champs de fleurs, c’est beaucoup moins violent et les rivières de sang finissent toujours par s’accorder avec le jaune des chrysanthèmes. Un vrai carnage, youplaboum et les quelques survivants se feront terminer à la machette. En un quart d’heure une armée de nettoyeurs balaieront tout ça et on pourra manger tranquille.

    Luxe et profusion ne sont donc pas synonymes de qualité. Cerise sur le clafoutis : GONG LI !!! Que lui est-il arrivé ? Je pense qu’elle peut définitivement (ses trois derniers films à l’appui) postuler au titre de plus mauvaise actrice de tous les temps… Cela dit, elle place la barre très très haut ! Son visage devenu inexpressif est figé en une seule expression : le mépris. Elle tremble beaucoup et au bout du 25ème gros plan sur son visage en sueur, on frôle l’overdose !

    En voyant ce film, je me demande ce qu’est aussi devenu le Zhang Yimou qui m’avait bouleversée, subjuguée avec « Le sorgho rouge », « Epouses et concubines », « Qiu Ju une femme chinoise » et surtout « Vivre ».

     

  • Freedom writers de Richard LaGravenese **

    Tirée de l’histoire vraie d’Erin, jeune enseignante idéaliste qui choisit pour son premier poste un collège difficile de Long Beach. A la suite du passage à tabac par des policiers et de la mort de Rodney King (frappé 56 fois en deux minutes) qui donnèrent lieu à des émeutes (et plus d’une centaine de morts) en 1992, les collèges reçurent l’obligation d’ « intégrer » toutes les populations d’américains (afro, hispano, sino…) dans les classes.

    Les élèves de la très jeune prof l’ignorent complètement et continuent en classe la guerre raciale des gangs qui sévit partout dans la ville. C’est la seule façon d’exister qu’ils connaissent. D’abord perdue, choquée puis interpellée par cette attitude, Erin va réussir à se faire accepter et donner à ses élèves le goût de la littérature en leur proposant des œuvres qui parlent d’eux. Elle cherche à les connaître, à comprendre leur histoire et découvre que ces enfants vivent dans un monde aberrant où hors de l’école, leur principale voire unique mission est de survivre.

    Comment avec un sujet aussi fort et intense, un tel personnage, sorte de Mère Teresa des ghettos, un casting en béton armé (Hilary Swank et tous ses élèves sont impliqués à 200 %) peut-on faire un film aussi dégoulinant ? Dommage que le réalisateur ne fasse pas plus confiance à son sujet et à ses spectateurs car un peu plus de pudeur et de retenue auraient été les bienvenues. Pourquoi se sent-il obligé de convoquer l’orchestre symphonique et les violons pour nous expliquer et nous intimer l’ordre de nous émouvoir… alors que le sort, le courage et l’avenir de ces jeunes sont tout simplement bouleversants ? Pourquoi ajouter le personnage secondaire et à côté de la plaque du mari qui regrette que sa Jeanne d’Arc de femme ne s’occupe pas assez de lui ?

    Pour l’histoire, pour les acteurs : oui. Côté cinéma : c’est le vide ! On connaît pourtant Richard LaGravenese plus inspiré puisqu’il est scénariste de… « Sur la route de Madison ».

    P.S. : le titre français est débile « Ecrire pour exister ».

     

  • Vincent Delerm

    Politesse et respect de gentleman, et de mémoire de « concerteuse » c’est la PREMIÈRE fois que je « surprends » un artiste à arriver à l’heure !

    Vincent Delerm pousse l'insolence jusqu’à être là avant d’y être car :

    rideau blanc sur la scène, un film de et sur Vincent est projeté : Vincent joue au ping-pong, Vincent joue au foot, Vincent nage… et déjà c’est drôle. Une partie de son public conquis l’attend. L’autre partie (qui accompagne les afficionados) sera rapidement sous le charme dès qu’à son piano il nous ravira les oreilles de quelques piqûres d’araignées. Moi j’y étais seule, sous le charme, en harmonie complète avec une salle comble avec qui Vincent Delerm installe instantanément une complicité, qui en dehors des chansons que l’on fredonne par cœur, est faite d’histoires drôles, de jeux de mots (très très lourds parfois…), de charades… une véritable conversation. C’est d’autant plus rare que cela semble un authentique besoin chez ce chanteur élégant, heureux d’être là comme s’il s’agissait de son premier concert.

    Cinéphile (chaque chanson est un « film » où plane une ombre) et musicien, il virevolte d’un instrument à l’autre, il occupe tout l’espace, sans jamais interrompre l’échange qui ne se limite jamais à quelques paroles polies entre chaque chanson.

    Il évoque son enfance, son adolescence qui forcément font écho à celles de chacun d’entre nous. Il parle de son époque, de sa ville, de ses amours enfantines, c’est ironique et délicat. Vincent est pudique, rêveur mais c’est aussi un clown. Il invite le public à chanter. Jamais il ne se fait prier, le public. Vincent réduit l’effectif : c’est au tour des « scorpions » de chanter, puis des « scorpions ascendant scorpions », puis des « scorpions qui ont le Bafa »…

    Les rappels se multiplient. Il revient toujours heureux, car j’en suis sûre à présent, c’était son premier concert ! Et le comble, c’est que c’est lui qui finit par nous remercier pour cette belle soirée.

    Hier soir, j’ai rencontré un Prince !