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Sur la Route du Cinéma - Page 535

  • Sur la Route de Madison de Clint Eastwood *****

    Une fois n’est pas coutume, laissez-moi vous vanter les mérites d’une programmation télévisuelle haut de gamme, incontournable et indépassable…

    Ce soir mardi à 20 h 50, rendez-vous sur France 3 qui programme « Sur la Route de Madison » de Clint Eastwood. J’envie les chanceux qui ne l’ont pas encore vu.

    Pour les autres, replongez-vous dans ces quatre jours d’éternité, dans cette pépite romantique tout entière parcourue d’intelligence et de finesse. Revivez l’évidence d’un amour éternel qui voit le jour sans mièvrerie et s’épanouit dans une succession d’instants hors du temps, dans la moiteur d’un été béni qui impose la certitude d’une chose qui n’arrive qu’une fois dans la vie. Découvrez comment un homme (un personnage, un réalisateur…) a réussi à atteindre l’âme même d’une femme, en captant tout de ses chimères, de ses regrets et de ses engagements qu’elle ne reniera pas en s’imposant le sacrifice.

    Je dis souvent qu’il y a, en chaque film, un instant clé où tout se joue… Ici, cet instant enchanteur arrive au moment où Robert est assis dans la cuisine de Francesca qui, machinalement replace correctement le col de sa chemise… Pas d’effet vain et inutile, mais le charme et l’efficacité réunis dans un soupir !

    Et puis surtout, pleurez, pleurez sans vous retenir à la vue de ces amants dégoulinant sous la pluie, à jamais séparés mais unis pour toujours par la magie, par la grâce d’un réalisateur/acteur hors pair qui a su saisir la beauté, le don, la justesse avec sobriété et élégance.

    Que j'aimerais voir ce pont !

    Que j’aime ce film sublime !

  • Cria cuervos de Carlos Saura ***

     

    Sinistres vacances d’été à Madrid pour Ana, 9 ans. Après avoir vu sa mère agoniser de chagrin d’amour, elle entend son père succomber dans les bras d’une fougueuse amante. Confiée aux soins d’une tante mielleusement autoritaire, elle partage ses jeux avec ses 2 sœurs et laisse le souvenir de sa maman hanter ses rêves et son quotidien.

    Deux choses avaient (en partie) valu la renommée de ce film : une chanson « Porque te vas » et les yeux d’une petite fille, Ana Torrent… et effectivement, si l’entêtante ritournelle est exécrable à mes oreilles, le visage, le sourire triste, les yeux d’Ana sont absolument inoubliables. Ce film est magnifique, doux et cruel. Ana, cette petite fille qui ne pleure pratiquement jamais, a vu la mort si près qu’elle en est hantée. Elle refuse le monde des adultes. Aucun de ceux qui l’entourent ne lui inspire confiance. Elle s’enferme et s’abandonne dans le souvenir de cette maman rêvée (idéale et fragile Géraldine Chaplin). A la fin de l’été, elle, et nous avec, sortons de cette maison fantôme, cimetière, au jardin laissé à l’abandon pour retourner, petit soldat docile, à l’école. Devenue adulte, elle fait ce constat : « mon enfance ne fut pas si terrible finalement ! ».

    Les enfants sont étonnants !

  • Jean-Pierre Cassel

    27 octobre 1932 - 19 avril 2007

    Jean-Pierre Casel suit les pas de sa mère chanteuse d'opéra et intègre le cours Simon après l'obtention de son baccalauréat. Dans les années 1950 il rencontre Gene Kelly (son idole) qui lui donne un petit rôle dans" La route joyeuse" (1957). Après quelques figurations, il se fait connaître grâce au film "Les jeux de l'amour" de Philippe de Broca. Sa carrière est alors lancée et les films se succèdent…

    Il a tourné avec les plus grands (Renoir, Molinaro, Melville, Deville, Chabrol…), et il n’hésitait pas depuis quelques années à honorer de sa présence des premiers films.

    Il était le symbole de l’élégance et de la joie de vivre.

    Prochainement sortira « J’aurais voulu être un danseur » d’Alain Berliner.

    C’est dans « L’ours et la poupée » de Michel Deville qu’il m’avait enchantée pour la première fois où il était le souffre-douleur d’une délicieuse Brigitte Bardot. Hélas je ne trouve pas d’extrait de ce film à vous proposer.

  • L'affiche du 60ème Festival de Cannes

     

    « Un saut vers le futur » !

    C’est ainsi que se définit l’affiche officielle du 60ème Festival International de Cannes.

    Une sélection (à retrouver ICI et nulle part ailleurs) à l'image de l’affiche du 60e anniversaire.

    Pour fêter ses 60 ans, le Festival de Cannes a voulu éviter la commémoration.

    L'affiche le résume.

    Elle se veut le manifeste d’un festival en mouvement vers l’avenir.

    A partir de clichés de l'édition 2006, pris par Alex Majoli de l'agence Magnum, le graphiste Christophe Renard a composé une chorégraphie réunissant :

    Pedro Almodovar, Juliette Binoche, Jane Campion, Souleymane Cissé, Penelope Cruz, Gérard Depardieu, Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Wong Kar Wai.

    La Sélection Officielle, est bien dans cette ligne du mouvement. Du glamour certes, mais surtout une avalanche de nouveaux cinéastes.

     

  • Election 1 de Johnnie To ***

     

    Hong-Kong. Une triade est une société démocratique (si, si) : le nouveau « parrain » doit être élu. Lok et Big D. (pour gros débile sans doute) sont en lice. Le premier, bon père plutôt calme et réfléchi (en apparence) remporte cette élection sur le second, plutôt excité et violent. Une guerre fratricide se déclare.

    Comme tout (bon) film de mafia, les scènes de parlote autour d’une table où l’on doit prendre des décisions alternent avec les bastons et autres expéditions punitives. Les mafieux d’extrême orient n’ont rien à envier aux fous furieux ritals de la Little Italy, ils sont aussi timbrés, sadiques et mégalos dans le crime organisé. Pour notre plus grand plaisir au cinéma, la guerre des gangs si elle est terrifiante, est aussi l’occasion de nous offrir des scènes en tension constante avec apologie de la violence gratuite qui semble en totale contradiction avec un code de l’honneur que chaque participant doit prononcer pour être digne d’être un « neveu ». Tous ces tueurs sans foi ni loi, sans cœur ni morale se prennent tellement au sérieux, qu’ils seraient risibles s’ils n’étaient si dangereux. Néanmoins, c’est passionnant, excitant, magnifiquement filmé et la musique envoûte.

  • Jean de la Fontaine, le Défi de Daniel Vigne *

    Fouquet, conseiller du roi et défenseur des arts et des lettres a fait de l’ombre au Roi Soleil. Colbert le fait arrêter. Jean de La Fontaine en est tout ému. Seul artiste a assuré son soutien à Fouquet, le fabuliste va devoir affronter le tout puissant Colbert.

    Ça démarre en fanfare (la musique de Michel Portal un tantinet anachronique parfois quand même…) et de façon dynamique et réjouissante. Hélas, le soufflet retombe assez vite et si ce ne sont les quelques (trop rares) affrontements entre la Fontaine et Colbert (très étonnant et très subtil Philippe Torreton), tout ceci est très « plan-plan ». Même si les géniales fables de La Fontaine, remises dans leur contexte, ont des allures de pamphlets audacieux contre le régime, réduire Racine, Boileau et Molière à de gentils libertins opportunistes est un peu léger. Par ailleurs, malgré toute la fougue et la sincérité de Lorant Deutsch à défendre son rôle et son personnage, il lui manque un peu de carrure et de charisme pour démontrer ce qu’on veut nous présenter comme un grand homme. Passer sous silence (ou presque) l’attitude détestable de l’écrivain envers sa femme et son enfant est également limite…

    Quant à Sara Forestier elle ne concrétise vraiment pas les promesses qu’elle nous avait faites dans « l’Esquive ». Tout ceci est vraiment scolaire et laborieux !

    Nul doute que le réalisateur aime son personnage qui n’est malheureusement plus là pour l’en remercier. De toute façon n’oublions pas que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ».

  • Le vieux jardin d’Im Sang-Soo ***

    Hyun-woo sort de 16 années de prison où il a purgé une peine pour «troubles contre l’ordre public». Il était militant socialiste. Il revient sur son passé et surtout sur les lieux de son histoire d’amour passionnée avec Yoon-Hee qui l’avait caché en 1980 après une manifestation réprimée dans la violence par l’armée.

    Quand la petite histoire rejoint ou s’imbrique dans la Grande (les changements sociaux et politiques de la Corée), quand des histoires d’amour qui finissent mal en général naissent sous la dictature… c’est beau, c’est triste, violent, passionné et doux aussi par moments. Des scènes de torture, de répression, d’immolation par le feu trouvent un certain apaisement malgré le mélodrame qui se joue (Yoon-Hee meurt d’un cancer) grâce aux incessants flash-backs (intégrés de façon subtile et originale au récit) et aux retours à cet amour éternel qui émeut, fait verser des larmes mais aide à rester en vie.

    Les plus romantiques et sentimentaux (j’en connais) ne cesseront de se poser la question : « se reverront-ils ? ». Quant aux deux acteurs, elle comme lui, d’une subtilité et d’une beauté inouïes, ils sont irrésistibles.

    Au final, le héro se demande s’il a bien fait de sacrifier sa passion à son idéal. Une jeune fille de 16 ans répond pour lui :

    «non, c’était con ! ».

  • Dangereuse séduction de James Foley °°

     

     

    Rowena, journaliste d’investigation qui rêve de Pulitzer (avec ses méthodes de félonne, elle peut rêver…). Un jour, elle décide de s’attaquer à Harrisson Hill, surpuissant publicitaire qu’elle décide coupable du meurtre de son …. amie ???

    Des intrigues cousues de (gros) fil blanc, on en voit, mais des âneries de cet acabit ça hisse la niaiserie au niveau de grand art. Quand je pense que James Foley est le réalisateur du fiévreux « Comme un chien enragé » avec les deux géants Christopher Walken et Sean Penn !!!

    Bon, ici, il s’agit de voir deux….. hum, hum stars, se tourner autour en papillonnant et en se faisant des mines de crapauds morts d’amour. C’est drôle, c’est comique, c’est même tordant. Est-ce que des mecs osent draguer comme ça ? Est-ce que des filles remuent les fesses comme ça (aaaaaaaaaah ! les gros plans fixes sur les fesses d’Halle Berry… James Foley est amoureux c’est sûr) ?

    Bruce Willis a cette particularité de porter le costume-cravate haut de gamme et le marcel crasseux avec la même élégance. Pourquoi je dis ça ? Parce que ce film est un défilé haute couture ! Voilà pourquoi. Sinon, ses petits yeux plissés, sa narine frémissante et sa mâchoire palpitante font un délicieux comique de situation.

    Quant à Halle Berry… djizeuse craïste ! je pense qu’elle peut concourir cette année encore aux Razzie Awards. Ne compter et ne capitaliser QUE sur son physique de rêve (la taille la plus fine d’Hollywood je pense) va finir par se savoir ou se remarquer. L’œil humide alterne avec des sourires ultra brite (ne pas oublier de se munir de lunettes écran total, protection maximale) aussi insupportables les uns que les autres. Elle change de robe à chaque plan en dévoilant ou exposant successivement sein, jambe ou fesses !!! La raideur du brushing varie suivant l’humeur et Halle n’oublie pas de traîner en culotte petit bateau et peignoir informe quand elle est chez elle… histoire de nous dire : « regardez les filles, je suis comme vous ! ». Non Halle, tu n’es pas comme nous, tu es d’une beauté à tomber, tu es une gravure de mode, une pub ambulante pour le corps parfait, le sourire blancheur irréel, les cheveux volent au vent parce que tu le vaux, toi… mais comme nous, tu n’es pas actrice !

    Bon, l’histoire, on s’en cogne. La chute réserve une surprise… mais il faut tenir jusque là. Et s’il y avait une jolie musique au générique… j’en sais rien, j’étais partie !