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Sur la Route du Cinéma - Page 540

  • DREAMGIRLS de Bill Condon **

    dreamgirls -

    Des années 60 aux années 80 : l’ascension d’un trio de chanteuses repérées par un manager ambitieux et opportuniste. En gros, l’histoire des « Suprèmes », de la firme de disques Motown et des coulisses pas toujours reluisantes du show-businness.

     

    Comme souvent, on assiste à la découverte, l’ascension, la dégringolade de certains pour finir sur un happy end à paillettes. Il faut reconnaître que les numéros musicaux sont électrisants et qu’on a des fourmis dans les pieds mais on peut regretter que le réalisateur hésite entre comédie musicale (certains dialogues sont entièrement chantés et pas d’autres… on ne sait pas pourquoi) et mélo historique. J’avoue cependant que les chanteuses qui s’époumonent et huuuuuurlent leur partition sont parfois à la limite du supportable. Béyoncé est très belle et Jennifer Hudson s’égosille comme personne. Mais la vraie révélation de ce film (sitôt vu, sitôt oublié) est bien Eddie Murphy que je crois voir pour la première fois tenir un vrai rôle plein de nuances. Il nous honore également de plusieurs numéros musicaux vraiment parfaits dont un en particulier très « James Brownien » absolument saisissant. Pour lui, donc.

  • Chronique d’un scandale de Richard Eyre **

    Sheba, prof de dessin « bobo » mariée et mère de deux enfants, débarque dans un collège londonien dans lequel sa beauté, sa blondeur et sa naïveté vont faire quelques ravages. Barbara, enseignante à la veille de la retraite, vieille fille aigrie, solitaire et autoritaire qui ne vit que pour son chat et son journal intime voit en Sheba l’amie idéale. Lorsque Barbara surprend Sheba dans les bras d’un de ses élèves de 15 ans, la jalousie la consume puis rapidement la volonté de la tenir sous sa coupe par ce secret qui va les lier.

    Une Kate Blanchett fragile et sensuelle et une Judi Dench pathétique et effrayante tirent cette histoire vers le haut. Entre les deux actrices, il se passe quelque chose au-delà de la complicité et de l’admiration mutuelle. Elles vont jusqu’au bout de leurs petits mensonges, de leurs petites trahisons et de leur solitude, de leur soif d'amour, de leur connivence puis de leur affrontement avec une efficacité et une sobriété confondantes. Malgré cela, entre les deux, l'ambiance est électrique.

  • Bug de William Friedkin **

    Agnès vit seule dans un motel miteux d’une banlieue minable dans la terreur de son ex qui sort tout juste de prison où il vient de purger deux ans pour violences conjugales et dans le souvenir de son fils. Une amie lui présente Peter, un vagabond triste et doux… mais zarbi !

    Agnès va mal. Ça se voit car elle a les cheveux gras et des T-shirts informes et lorsque Peter débarque chez elle, elle est bien la seule à ne pas comprendre qu’il est complètement bargeot… parce que dans la salle, je vous assure qu’on le voit illico qu’il a une araignée dans le plafond le beau gosse ! Peu importe, elle tombe raide dingue amoureuse de lui. Après une nuit youpi tralala, Peter et Agnès commencent à se gratter comme des furieux et Peter révèle à Agnès qu’il est un cobaye échappé de l’armée et que des « men in black » lui ont introduit des insectes espions sous la peau. Et youpla, la fête peut commencer : ça pique, ça gratte… il faut extraire les bestioles : ça coupe, ça tranche (à voir pour le croire : un arrachage de dents maison !!!). Plus la peau est scarifiée, plus ils s’aiment ces deux là et luttent ensemble contre ce secret d’Etat dont ils sont les victimes.

    En fait, c’est un film d’amour… si, si ! mais surtout c’est un cauchemar sur les peurs enfouies, l’obsession de la persécution et du complot, une réflexion sur la folie qui guette et, entre paranoïa et schizophrénie, comment il est facile (et commode ?) de basculer et d’y sombrer ! Le réalisateur referme le piège petit à petit pour en arriver à un huis clos bien barré et claustrophobe sur deux acteurs littéralement possédés (quelle actrice cette Ashley Judd !).

    Réalisé dans une pièce, avec deux acteurs et un téléphone : le strict minimum nécessaire, Friedkin s'amuse : "Le budget du film est de 4 millions de dollars, ce qui représente le budget cantine d'une film standard".  La suprême élégance étant de faire de la dernière scène bien flippante (dans un décor tout alu... superbe), un modèle de tension, non dans les images mais dans le dialogue halluciné et paroxystique des deux tourtereaux, et d’interrompre l’horreur de façon à la fois abrupte mais ô combien subtile…

    Chapeau !

  • Le Parrain I, II, III de Francis Ford Coppola ****

    Enfin ma DVthèque s’orne de ce chef d’œuvre, de cette Œuvre que je termine de revoir dans son ensemble. Une seule évidence : c’est parfait et on ne s’en lasse pas. Une seule histoire, trois volets virtuoses, trois acteurs remarquables, des seconds rôles irréprochables, une musique inoubliable et une voix… Voilà un siècle de la vie d’une famille partie de rien et de Sicile qui se retrouve les rois du monde aux Etats-Unis. Don Vito Corleone (Marlon Brando et Robert de Niro en Vito jeune) en 1945, refuse de s’associer aux trafics de drogue que proposent les autres familles mafieuses et les ennuis commencent. A la mort de Don Vito, c’est Michaël (Al Pacino) qui succède à son père et devient « patriarche » à son tour.

    Entre quête de pouvoir, rivalités, intrigues, trahisons et meurtres l’histoire de cette famille est jalonnée de sang et d’amour. Le génie de Francis Ford Coppola est de nous avoir rendu sympathiques ces êtres ignobles, monstrueux pour nous faire finalement adhérer et que nous soyons touchés par la tragédie qui finit inévitablement par les atteindre. Lorsque Michaël souhaite être réhabilité aux yeux des siens, il s’accoquine avec une Eglise catholique bien corrompue (vision sombre et écoeurante du Vatican) pour finalement se confesser au Pape : « j’ai trompé ma femme, je me suis parjuré, j’ai tué des hommes, j’ai fait tuer des hommes, j’ai ordonné l’assassinat de mon frère… ».

    « Ego te assolvo » lui dit Le Pape (Raf Vallone en Jean-Paul I, la bonté absolue) !

    La fin idéale, éblouissante, au-delà de tout pardon, nous cloue au fauteuil : Michaël reçoit la punition suprême, celle qu’on n'attend pas et Al Pacino (fascinant) nous livre le cri muet le plus assourdissant du cinéma

    (écoutez-le ci-dessous !), ou comment tuer un homme en le laissant en vie ! Si vous ne pleurez pas...

     
  • Les Oscar

    Rien pour Nos "Indigènes", des prix de consolation pour Mon Clint et "Babel", une consécration pour un remake (sublime, d'accord, mais quand même...). La cohérence (contrairement à nos César) c'est que le meilleur et le meilleur réalisateur récompensent le même film... Je n'ai jamais rien compris à ces deux catégories.

    Les photos concernent les Oscar que j'approuve à 200 % (je sais, il y a une contradiction, et alors ?). 

     LE PALMARES !

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    Meilleur film : "Les infiltrés", de Martin Scorsese

    Meilleure actrice : Helen Mirren, dans "The Queen"

    Meilleur acteur : Forest Whitaker, dans "Le dernier roi d'Ecosse"

    Meilleur second rôle féminin : Jennifer Hudson, dans "Dreamgirls"

    Meilleur second rôle masculin : Alan Arkin, dans "Little Miss Sunshine"

    Meilleur réalisateur : Martin Scorsese, "Les infiltrés"

    Meilleur film étranger : "La vie des autres" (Allemagne)

    Meilleur film d'animation : "Happy Feet"

    Meilleur scénario original : "Little Miss Sunshine"

    Meilleure adaptation : "Les infiltrés, de M.Scorsese

    Meilleure bande originale : "Babel"

    Meilleur film documentaire : "Une vérité qui dérange", d'Al Gore

    Meilleurs costumes : "Marie-Antoinette"

    Meilleur montage sonore : "Lettres d'Iwo Jima", de Clint Eastwood

  • Les CESAR

     

    Décidément la vraie fête du cinéma c’est bel et bien dans les salles que je la vis et nulle part ailleurs. De cette cérémonie des César, l’occasion pour toutes les filles de mettre leur plus belle robe (j’avais mis mon plus beau « jean », celui à paillettes, je vous le jure !) et les garçons leur smoking, je retiendrai,

    le meilleur :

    Valérie Lemercier qui chante et qui danse (on peut dire qu’elle « mouille la chemise »…),

    Marlène Jobert, magnifiquement juvénile, et son discours vibrant,

    L’émotion vraie et touchante de Mélanie Laurent, Guillaume Canet et François Cluzet ;

    Le pire :

    La sinistrose aiguë dont semble atteinte toute l’équipe d’un film dont la Lady s’égare dans un bois…

    Je suis ravie pour (mon) Guillaume, déçue pour les « Indigènes » et j’imagine déjà la razzia à laquelle nous assisterons l’an prochain à la gloire d’un moineau !

    C’est peu et en résumé c’est assurément Jude Law qui a trouvé la conclusion et la justification qui fait que je continuerai toujours de fréquenter les salles obscures :

    « il faut aller au cinéma, c’est toujours sexy ! ».

     Meilleur film : Lady Chatterley de Pascale Ferran.

    (Je ne l’ai pas vu pour une raison que je n’ose exprimer…).

    Meilleur réalisateur : Guillaume Canet (Ne le dis à personne).

    (J’avais choisi Rachid Bouchareb mais la sincérité et l’énergie de Guillaume…).

    Meilleur acteur : François Cluzet (Ne le dis à personne).

    (J’avais choisi Gérard mais ce choix est beaucoup plus judicieux et amplement mérité).

    Meilleure actrice : Marina Hands (Lady Chatterley).

    (Pour moi : Catherine Frot).

    Meilleur acteur dans un second rôle : Kad Merad (Je vais bien ne t’en fais pas).

    (Entièrement d’accord même si son « discours » n’a fait rire que lui…).

    Meilleure actrice dans un second rôle : Valérie Lemercier (Fauteuils d’Orchestre).

    (Elle est parfaite en maîtresse de cérémonie mais Mylène Demongeot m’avait époustouflée).

    Meilleur espoir masculin : Malik Zidi (Les amitiés maléfiques).

    (J’avoue que je n’avais pas d’avis).

    Meilleur espoir féminin : Mélanie Laurent (Je vais bien, ne t’en fais pas).

    (Trois cent mille fois mérité).

    Meilleur premier film : Je vous trouve très beau (Isabelle Mergault).

    (Oh lala !!! Mon choix était « Mauvaise foi »).

    Meilleur Scénario original : Rachid Bouchareb et Olivier Lorelle (Indigènes).

    (Prix de consolation… mais quel film !!!).

    Meilleure musique écrite pour un film : Mathieu Chedid (Ne le dis à personne).

    (Oui, oui, oui, cette musique est magique).

    Meilleur film étranger : Little Miss Sunshine de Jonhathan Dayton et Valérie Faris.

    (Superbe film mais j’avais choisi « Babel »).

     P.S. : Il faudrait suggérer à l'Académie une cérémonie simple comme celle du Festival de Cannes qui va à l'essentiel en remettant les prix et qui dure une demi-heure.

     

  • Odette Toulemonde d’Eric Emmanuel Schmitt **

    Odette vit à Charleroi et a fait de son univers restreint un monde enchanté. Elle est vendeuse dans un grand magasin, a deux enfants (un fils coiffeur adorable et homosexuel, une fille rebelle et désoeuvrée) et habite un appartement minus. Ce qui rend sa vie si belle, c’est qu’elle est une optimiste forcenée, qu’elle est fan de la mer du Nord (la seule, la vraie, celle qui change de couleur tous les quarts d’heure), de Joséphine Baker et surtout, surtout de Balthazar Balsan, auteur à succès (féminins) de romans à l’eau de rose dont elle dit qu’il lui a sauvé la vie quand elle allait si mal...

    L’auteur déprime. Un jour, alors qu'Odette lui a adressé un courrier d'admiratrice énamourée, il frappe à sa porte…

    Voilà un film rose bonbon comme un roman Harlequin. C’est kitsch, bourré de clichés, dégoulinant de bons sentiments et pourtant le charme opère à condition de ne pas être trop exigeant et de laisser aller son côté midinette car il ne révolutionnera pas le 7ème art.

    Encore une fois, je n’ai rien compris à la critique qui s’est acharné sur ce film. Effectivement si E.E. Schmitt ne revendique pas la naïveté et la « fleurbleuitude » de son film, il faut qu’il consulte. Mais si, comme je le crois toute cette candeur est parfaitement assumée, on passe un bon moment. D’autant que le couple vedette est particulièrement attachant. Catherine Frot (mon actrice française préférée ex-aequo… j’aime TOUT chez elle ; elle est drôle, fine et vivante). Elle est tout à fait à l’aise et à sa place dans ce rôle de femme à la fois légère et positive qui répand le bonheur autour d’elle. Quant à Albert Dupontel (décidément très éclectique) il est un parfait séducteur.

    P.S. : MAIS ??? Elle n'est pas belle ma lettre à Clint qu'il ne vienne jamais frapper à ma porte ???

     

  • Je crois que je l’aime de Pierre Jolivet **

    Echaudé par des chagrins d’amour qui l’ont rendu dépressif, Lucas, PDG surbooké, se méfie lorsqu’il rencontre la trop parfaite Elsa. Il demande au responsable de la sécurité de sa société d’enquêter sur elle.

    On ne doute pas un instant de l’issue de cette histoire, mais c’est le principe même de la comédie romantique et ici il semble parfaitement assumé. Pas de prise de tête donc, juste du plaisir en barre de suivre ce conte survitaminé dont l’intérêt et le rythme ne faiblissent pas un instant. Les dialogues sont ciselés et les acteurs les savourent et les prononcent avec finesse. Le trio de tête est en grande forme et se réjouit autant que nous d’alterner les situations douces-amères ou franchement comiques. Vincent Lindon est craquant en amoureux timide et maladroit. Sandrine Bonnaire (mon actrice française préférée : j’aime TOUT chez elle, son rire, sa voix, son allure, son dynamisme) est à la fois simple et sublime, le naturel absolu. Et François Berléand est tout simplement grandiose (comme toujours je dirai) en ex.flic gaffeur aux méthodes extrêmes.

    Un régal, ne le boudez pas.