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Sur la Route du Cinéma - Page 544

  • Coast guards d’Andrew Davis *

     

    Ben Randall (Kevin Costner) est une légende vivante chez les USCG (United States Coast Guards)… mais le jour où il perd son co-équipier, où sa femme le quitte, où il est atteint par la limite d’âge (« si tu avais un chien il se ferait écraser ») le blues s’installe et ses supérieurs lui propose de devenir instructeur pour jeunes recrues. Là, il rencontre Jake, forte tête et frimeur (Ashton Kutcher, la quintessence de l’acteur insipide) en qui il reconnaît son successeur ! Bon.

    Rendre hommage aux hommes qui risquent leur vie pour en sauver d’autres est une excellente chose mais quand le résultat est un sous « Top gun » aquatique, c’est dommage. Les scènes de sauvetage quasi documentaires sont impressionnantes mais au bout de la 10ème parfaitement identique, l’impatience gagne. D’autant que le « gag » récurrent « il faut rentrer, on n’a plus assez de kerozen » devient vite parfaitement risible. Ces gars là passent leur vie à s’entraîner pour des sauvetages en mer et au moment de partir : le plein de l’hélico n’est pas fait. Ça s’appelle sans doute « le comique de répétition » et cela donne lieu à des scènes à l’intensité hautement dramatique : il faut abandonner des victimes ou des sauveteurs sur zone, condamnés à une mort certaine !

    Evidemment les scènes d’instruction sadiques (les Coast Guards sont des militaires méchamment burnés) très chargées en testostérone et en « chef oui chef… hou… ha » essaient de ressembler aux modèles du genre… mais il est difficile de rivaliser avec « Full Metal Jacket » ou le plus récent « Jarehead ». Les passages obligés des permissions, des séances de drague et des scènes d’amour ne sont pas évités et sont à hurler de rire (sinon on meurt d’ennui). Les dialogues indigents sont insipides et le final qui flirte avec le merveilleux touche le fond du ridicule.

    Seul Kevin Costner est légèrement épargné dans cette histoire qui fait plouf et boit la tasse. Sans doute a-t-il compris qu’il est temps de raccrocher le costume de super héros puisque dans son prochain film il est annoncé comme un serial killer et qu’ensuite il devrait repasser à la réalisation. Vivement.

     

  • Mon meilleur ami de Patrice Leconte*

    François (Daniel Auteuil), marchand d’art peu scrupuleux fait un pari stupide avec son associée (Julie Gayet). Persuadée qu’il n’a pas d’ami, elle lui donne 10 jours pour lui présenter « son » meilleur ami. François jette son dévolu sur Bruno (Dany Boon) un chauffeur de taxi autodidacte, fou des jeux de télé, un brave garçon Souriant, Sympathique et Sincère : les 3 « S » indispensables pour être aimable.

    Bruno va consacrer beaucoup de temps à François pour lui enseigner la sympathie ce qui va donner lieu à quelques scènes cocasses, cruelles ou franchement humiliantes.

    Daniel Auteuil n’est jamais si bon que lorsqu’il est sobre, et il l’est. Dany Boon est bon aussi quand il n’a pas un rôle de faire-valoir demeuré, c’est le cas. Mais le problème avec les bons acteurs, c’est qu’il faut quand même leur donner un petit os à ronger !!!

    La maxime du film est « La bonne humeur c’est le début du bonheur ». Vous pouvez la faire vôtre : c’est Noël.

    Et la réponse à la question : « comment savoir qui est Votre Meilleur Ami ? » est (accrochez-vous, c'est du lourd) :

    c’est la personne que vous appelleriez si vous participiez au jeu de Jean-Pierre Foucaut « Qui veut gagner des millions »… Et là, je me suis étouffée de rire, de honte… je ne sais plus !

     

  • Le héros de la famille de Thierry Klifa*

    Gabrielle, né Gabriel, propriétaire du Cabaret niçois « Le perroquet bleu » vient de mourir. Il aimait les femmes, donc il aimait s’habiller en femme. Il s’était entouré d’une famille, avec en tête Nino (Gérard Lanvin) qu’il aimait comme un fils. Son enterrement est l’occasion de réunir cette famille éclatée, fâchée (on ne comprendra jamais vraiment pourquoi les enfants détestent tant leur père par exemple) pour ouvrir le testament. Contre toute attente c’est aux enfants que Nino a eus avec deux femmes différentes, que Gabriel(le) lègue le cabaret. Dès lors, les secrets, les non-dits, les mensonges, les cachotteries vont se révéler… Tout ce mystère et ces règlements de compte se résumant en fait à savoir qui a couché avec qui ! La belle affaire !

    Le film choral, genre casse-gueule s’il en est, est l’occasion de donner la part belle au casting souvent flamboyant. Encore faut-il une histoire qui tienne la route et non une succession de scènes où chacun vient faire son numéro !

    Je note un… détail qui m’a suffisamment déplu pour être signalé : les femmes sont toutes maquillées comme des voitures volées… Je sais, on est au cabaret : la nuit, les paillettes etc... mais c'est d'une laideur !!! 

    Parlons donc du casting :

    Gérard Lanvin : ronchon, fatigué, porte comme souvent la misère du monde sur les épaules, il en devient fatigant.

    Géraldine Pailhas : pour une fois qu’elle quitte son rôle de biche effarouchée (mais pas de femme trompée) est antipathique.

    Emmanuelle Béart est venue là pour chanter : elle chante.

    Claude Brasseur : comme toujours, quoiqu’il fasse, quoiqu’il dise est touchant. Il me touche.

    Un trio domine pourtant :

    Michaël Cohen : homosexuel et boulimique est très émouvant en fils à qui on a interdit d’aimer son père.

    Miou-Miou : un peu « neuneu », simple et généreuse est tordante.

    Mais évidemment, largement au-dessus de tout ce petit monde, il y a la Grande Catherine, impériale, hilarante, libre et autoritaire. Elle s’amuse comme une folle à rire, à bousculer son entourage, à boire et à virevolter. A chacune de ses apparitions, le film prend une sacrée claque, dans le bon sens du terme. Son personnage le dit : « j’ai toujours aimé soigner mes entrées » et effectivement dès qu'elle paraît, elle dynamite et dynamise tout sur son passage. Quelle énergie, quelle classe, quelle présence et quel régal de l’entendre balancer des horreurs avec son débit de mitraillette inimitable ! La scène dans la cuisine avec Miou-Miou devrait entrer dans un recueil anthologique tant elle prend un plaisir communicatif à jouer les teignes.

    POUR ELLE.

     

  • Une jeunesse comme aucune autre de Dalia Hager et Vidi Bilu***

    Smadar et Mirit, deux jeunes filles effectuent leur service militaire… C’est normal nous sommes en Israël. Leur mission est de procéder à des contrôles d’identité (très très arbitraires : « ça ressemble à quoi un arabe ? ») afin de déjouer les probables attentats terroristes en transmettant un rapport quotidien et détaillé à leur hiérarchie.

    On a beau être à Jérusalem (si belle, si « normale » quand elle est calme…), les deux amies ont aussi 18 ans et à cet âge là, on rêve de faire l’école ou l’armée buissonnière, de s’acheter de jolis chapeaux, de tomber amoureuse, d’avoir une amie.

    La réalité est tout autre, il faut se confronter chaque jour à des fouilles humiliantes sur des femmes et des enfants palestiniens qui passent « la frontière », il faut se soumettre à ses supérieurs… et puis, sans qu’on s’y attend ou parce qu’on s’y attend à chaque instant, une bombe explose et vous laisse hagarde, traumatisée.

    Décidément oui, c’est une jeunesse comme aucune autre que vivent là-bas Smadar et Mirit (deux actrices épatantes, surdouées) dans cette société ultra-militarisée.

    Un document.

  • Déjà vu de Tony Scott **

     

    Etrange d’appeler un film « Déjà vu », non ? C’est vrai que les machines à remonter le temps on en a déjà vues et là c’est le FBI et autres « bac + 12 » pensants qui ont inventé un machin qui permet de jouer aux passe-murailles et de revivre ce qui s’est passé quatre jours avant tout en restant dans le présent ! Vous suivez ?

    Bon, on se calme. Doug (Denzel : magnifique, impérial, quel frimeur !!!) agent du gouvernement en lutte contre le tabac, l’alcool et les explosifs… (si !) rejoint un groupe d’enquêteurs pour rechercher l’auteur d’un attentat (Jim Caveziel, toujours beau et toujours psychopathe…) contre un ferry de la Nouvelle Orléans qui a fait des centaines de victimes.

    Efficace et nerveux, on ne lâche pas le super-héros (c’est Denzel je vous dis !) qui est tombé amoureux d’une victime et qui espère bien influer sur le cours des évènements pour pouvoir lui tenir tous les doigts de la main, et plus si affinités. Si elle fait la difficile la victime, je vais lui dire deux mots (c’est Denzel quand même !).

    Les voyages dans l’espace temps sont toujours bons à prendre quand c’est bien ficelé et c’est le cas ici, même si on ne doute pas un instant de l’issue (c’est Denzel le super costaud, vous avez bien lu !).

    Naïf et tarabiscoté certes mais tout de même : rêver d’un super héros qui permettrait de remonter le temps pour effacer les attentats terroristes ou les catastrophes naturelles, ça ne fait de mal à personne ! L’histoire est tournée à la Nouvelle-Orléans où les ravages de Katerina sont loin d’être réparés : impressionnant.

    Pour Denzel : hotissimo !

  • Jacques Wéber est

     

    Seul en scène.

    Il se met à parler toutes langues. Celle de Molière, de Duras, de Musset, de Courteline, de Baudelaire, de la Fontaine, de Claudel, de Corneille, de Flaubert… alors qu’à aucun moment on ne sait de qui sont les textes car tout s’enchaîne admirablement.

    Le comédien est sans transition enfant, violent, Artaud, drôle, Cyrano, terrible, lyrique, naïf, femme ou Rimbaud. Car au théâtre, « je » c’est les autres.

    Et… miracle ! lors de cette rencontre, de ce moment d’échange et de partage, Jacques Wéber nous procure la joie rare de le quitter sur cette merveille :

    … « N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît,

    Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit,

    Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,

    Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !

    Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard,

    Ne pas être obligé d'en rien rendre à César,

    Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,

    Bref, dédaignant d'être le lierre parasite,

    Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul,

    Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! »

     

  • La flûte enchantée de Kenneth Branagh****


    Combien de fois êtes-vous sortis d’une salle de cinéma avec un sourire banane d’une oreille à l’autre cette année ? Moi, c’était aujourd’hui. J’étais étourdie et ravie.
    Après avoir revisité (avec bonheur) Shakespeare, Kenneth Branagh avec Shikaneder et Stephen Fry au livret, James Conlon à la baguette, déplace l’intrigue de « La Flûte enchantée » de Mozart pendant une guerre de tranchées. Tamino, soldat blessé à la recherche de la paix et de l’amour est sauvé par trois infirmières. Elles le conduisent à la Reine de La Nuit, belle femme déchirée depuis l’enlèvement de sa fille par le monstre Sarastro. Elle confie à Tamino et à Papageno l’oiseleur, la mission de retrouver Pamina. Or, dans cette histoire les gentils et les méchants ne sont pas ceux qu’on croit.
    Laissez-vous embarquer par la féerie et le tourbillon où l’humour et l’émotion ne sont pas absents. C’est virtuose et cinématographique. Les chanteurs sont vraiment acteurs (mention spéciale à René Pape, charismatique et étonnant Sarastro) et maîtrisent parfaitement le play-back. On rit, on chante, on s’amuse, on tremble, on pleure, on danse avec un bonheur communicatif et les « tubes » s’enchaînent avec un plaisir constamment renouvelé. La rencontre de Tamino et Pamina rappelle celle de Tony et Maria dans « West Side Story ». Tout est excessif et démesuré et c’est enthousiasmant d’entrer dans la folie de Kenneth Branagh qui rend cette épopée pleine de rebondissements, inventive et originale. Quant à la musique !!! Les mots à employer ne seront jamais suffisants mais on la savoure jusqu’à la dernière note de la dernière page du générique.
    Un film qui dit : « L’humanité aspire à la paix : Deux jeunes gens qui s'aiment parviendront-ils à influer sur le sort des nations et la vie de millions d'êtres humains ? »… c’est naïf, c’est utopique mais pendant deux heures c’est bon d’y croire.

  • Arthur et les Minimoys de Luc Besson***

     

     

    Arthur 10 ans vit avec sa grand-mère dans une ferme qui semble tout droit sortie du « Magicien d’Oz ». Un promoteur véreux veut acquérir la maison et le jardin pour y construire des immeubles bétonnés. Arthur a 36 heures pour venir en aide à sa grand-mère. Pour cela il doit rejoindre le monde fantastique des Minimoys, créatures minuscules qui vivent sous le jardin et récupérer le trésor que son grand-père y a caché avant de disparaître mystérieusement.

    Je ne peux faire l’impasse sur le premier quart d’heure particulièrement éprouvant où on se dit : « oulala, dans quelle galère me suis-je embarqué ? ». Si les décors et l’environnement d’Arthur sont magnifiques, la « performance » de Mia Farrow, ridicule et monstrueuse, atteint des niveaux d’exaspération rarement atteints au cinéma !!!

    Dès qu’on plonge dans l’univers des Minimoys : tout s’arrange, pour le meilleur. Luc Besson a dû prendre tout le plaisir qu’il fallait pour enfin pouvoir créer un monde à sa démesure dans lequel il peut assumer sa naïveté et le fait de refuser de grandir. Les trouvailles, les rebondissements et les aventures se renouvellent en permanence et c’est un enchantement ininterrompu. Le personnage (délicieux) de la Princesse Selenia est un mix de Nikita, Leeloo et Jeanne d’Arc, guerrière sensible, boudeuse et amoureuse !

    Les références cinéphiles pleuvent en cascade : « Le Seigneur des Anneaux », « La fièvre du Samedi soir », « Pulp fiction »…

    Quant au « message », on ne peut l’ignorer : sauvegarde de l’environnement.

    Cerise sur le clafoutis, le casting de voix est un régal : Mylène Farmer, Alain Bashung, Marc Lavoine, Sergio Castellito, Stomy Bugsy, Dick Rivers, José Garcia…

    Allez-y, accompagnés ou pas d’un « Mini » !

  • Hors de prix de Pierre Salvadori °

    Irène, jeune et belle gigolette alcoolique écume les palaces de la côte d’azur pour y trouver les pigeons qui l’entretiendront le temps de se faire larguer et d’en trouver un autre. Un soir par inadvertance, comme tous les hommes sont habillés en pingouin, elle confond Jean avec un riche héritier alors qu’il est serveur au bar. Il joue le jeu pour la nuit, se ruine pour la belle et devient gigolo à son tour…

    Deux heures dans un Palace, me suis-je dit, ça se prend ! Et bien non, car très vite, l’ennui s’installe et c’est effaré qu’on regarde la même scène se répéter jusqu’à l’éccoeurement et au final consternant.

    Seules Audrey Tautou et Marie-Christine Adam, très très belles toutes les deux, semblent s’éclater dans ce loooooong sketche… sans doute parce qu’elles ont eu la chance de porter (à merveille) des robes vertigineuses.

    Quant à la réflexion sur le pouvoir de l’argent je la cherche encore. J’ai surtout vu un profond mépris aussi bien pour les riches que pour les pauvres, pour les jeunes que pour les vieux. Je me demande qui y trouvera son compte.

    Comme il est beaucoup question de comédies flamboyantes américaines à propos de ce film… Reconnaissons lui au moins le fait qu’il m’a donné une folle envie de revoir MES deux joyaux de la comédie sentimentale ricaine, indépassables, les modèles :

    « A love affair » de Leo Mac Carey

     

      et

    " The shop auround the corner" d’Ernst Lubitsch

     

    Et vous quelles sont vos comédies sentimentales préférées ?
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