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Sur la Route du Cinéma - Page 547

  • Cœurs d’Alain Resnais ***

     

    Quel est le point commun entre Thierry agent immobilier, sa collègue Charlotte, sa sœur Gaëlle, Dan qui a quitté l’armée, son amie Nicole qui cherche un nouvel appartement et Lionel serveur dans un bar ? Ils ont tous le cœur en hiver et il neige beaucoup sur leur histoire, leurs sentiments et leur avenir !

    Voilà la nouvelle pépite d’Alain Resnais qui a reçu le Prix de la Mise en Scène à Venise.

    On comprend pourquoi, c’est une merveille.

    Ce film est tragique et comique. Il est souvent drôle mais surtout profondément triste et il plane sur chaque personnage une solitude assez inattendue pour un film qui est parfois léger comme une bulle. On sort de la projection un peu troublé par un final assez lourd en émotion.

    Mais tout cela est amené avec beaucoup de délicatesse, d’élégance et les acteurs sont tous absolument et simplement merveilleux, tour à tour burlesques et émouvants.

    Un bonheur de film, un peu douloureux mais tellement magnifique !

  • Le Prestige de Christopher Nolan (suite) ***

    Séance de rattrapage pour ce film qui m’avait échappé à la première vision… (la vie vous rattrape parfois et ne vous offre pas les conditions optimales… et bla bla bla…).

    Or, « Le Prestige » est typiquement le genre de film schizophrène qui me fait courir et que j’aime. Je suis également la première à dire et à penser qu’il n’est pas nécessaire de comprendre ou de décrypter complètement un film, ses raisons, ses intentions, pour l’aimer. « Le Prestige » est de ceux-là, virtuose dans sa construction et passionnant dans sa narration.

    Comment deux magiciens surdoués deviennent ennemis et préfèrent rater leur vie plutôt que leurs « tours » et transforment leur passe-temps en obsession ?

    J’aurais dû ne pas me préoccuper de la toute dernière phrase du film et m’attacher à la toute première : « Soyez attentifs ! ». C’est là qu’est le nœud : l’attention !

    Et aussi puisque le monde est si simple, si misérable, si figé : rêvons, même si le prix à payer en est le sacrifice.

    Ma note vous semble obscure et compliquée ? Allez voir ce film !

    Je m’excuse auprès de Christopher Nolan et de ses afficionados ici et pour avoir douté un instant d’avoir vu un excellent film !

    Par contre, à propos de Hugh Jackman et de Christian Bale, je ne retire pas un mot de ce que j’en pense : CANICULE !!!

  • JACK PALANCE

    18 février 1918 - 10 novembre 2006

    jack palance

    Les plus jeunes ne le connaissent sûrement pas mais il fut LE second rôle magnifique, l'éternelle "sale gueule" du cinéma américain celui qui peupla de cauchemars mes rêves cinéphiles. Il avait fait un retour remarqué, drôle et étonnamment doux en 1988 dans "Bagdad Café".

    Pour en savoir plus, cliquez ici.

  • ROBERT ALTMAN

    20 février 1925/20 novembre 2006.

    robert altman

     

    Il a dit : 

    « La réalisation est la chance d'avoir plusieurs vies. »

    Réalisateur, producteur et scénariste, il a fait tourner les plus grands, il était éclectique et son oeuvre est parsemée de pépites (Mash, John Mc Cabe, Cookies fortune etc...) mais pour moi la perle des perles reste "THE PLAYER" où il osait s'attaquer à Hollywood et au mythe avec son regard cynique et unique. Le plan séquence d'ouverture reste un choc pour moi.

    Son dernier film, avec Meryl Streep "The last show" sortira le 6 décembre.

    Pour une biographie plus complète, vous pouvez voir ici.

  • Je m’appelle Elisabeth (suite)

    Hier, j’ai joué « l’accompagnatrice » de Jean-Pierre Améris et ce fut passionnant, ce rôle me plaît.

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    Deux séances du (beau) film de Jean-Pierre Améris (pour voir mon avis cliquez ici) étaient suivies d’un débat avec le réalisateur. En début d’après-midi, ce sont les scolaires qui ont bénéficié d’une projection et cette histoire basée sur les peurs enfantines incontrôlables leur plaît beaucoup car ils peuvent sans difficulté s’identifier à la petite héroïne, Alba-Gaia qui avait 10 ans au moment du tournage. Les questions fusent de façon ininterrompue et on est obligé d’interrompre les enfants car ils doivent retourner à l’école. Les questions sont précises et s’attardent aux détails et aux rapports/différences entre fiction et réalité : est-ce que ce sont de vraies images ? Est-ce une vraie famille ? Est-ce que la petite fille a pu emmener le chien à la fin ? Comment a-t-elle fait pour monter sur le toit ? Est-ce que vous avez vraiment tourné sous l’orage ? etc…

    Jean-Pierre Améris, doux, calme et pédagogue s’attarde avec attention et précision sur chaque question et considère chaque enfant avec beaucoup d’égard et de respect. Les enfants apprécient. Leurs questions permettent au réalisateur de parler du fond mais également de la forme du film et des différents métiers du cinéma qui entrent en jeu pour sa construction, depuis le casting et les essais de 300 fillettes pour trouver cette perle d’Alba-Gaïa, jusqu’aux effets spéciaux, aux éclairages, au bruitage, aux costumes… aux contraintes aussi de tourner avec une petite fille qui doit, en plus des 6 ou 7 heures de tournage quotidien être suivie par un instituteur.

    Vous pouvez sans hésiter emmener vos enfants à partir de 8 ans car les adultes peuvent également sans difficulté s’identifier et se souvenir de l’enfant qu’ils ont été.

    Les questions « adultes » de la projection de soirée sont différentes et permettent à Jean-Pierre Améris d’expliquer ce qui l’a profondément touché dans ce (beau) roman d’Anne Wiazemski dont le film est tiré. Et là le réalisateur n’hésite pas à révéler l’intime qui résonne en chacun de nous : l’angoisse de la séparation des parents, l’épouvante que provoquent certains escaliers ou certains papiers peints habités de monstres, la difficulté d’être un souffre-douleur, et la solitude des enfants qui gardent toute cette détresse en eux alors que leurs parents, trente ans plus tard leur assurent : « mais tu aurais dû nous en parler ! ». C’est un film à la fois lumineux et plein d’inquiétude, plein d’imagination et à la limite du fantastique, un film où les portes jouent un rôle primordial… Les hypothèses des enfants sont infinies dès qu’il s’agit d’envisager ce qui se trouve derrière la porte d’un grenier, d’une maison « hantée », ou derrière une petite porte discrète et mystérieuse au milieu d’un grand mur blanc.

    Au-delà de ce film précis, Jean-Pierre Améris parle du bonheur indispensable, vital pour lui de « faire » du cinéma mais aussi de l’anxiété et de l’inquiétude que cela génère… car si toutes les personnes qui sortent des salles sont enchantées et convaincues d’avoir vu un très beau film, il ne bénéficie hélas pas de la « promotion » qu’il aurait mérité.

    Jean-Pierre Améris parcourt la France jusqu’à Noël pour présenter son film. S’il passe dans votre ville, allez le rencontrer et discutez avec lui, car il aime échanger avec ceux qui, comme lui, aiment le cinéma. Il aime et sait en parler. C’est sensible, vibrant et passionnant.

    Il sera aujourd’hui (mardi 21 novembre) à Tours, demain mercredi à Nîmes et lundi à Strasbourg.

    Je vous communiquerai le programme plus précis des prochaines dates.

  • Mon colonel de Laurent Herbiet ***

    Le colonel Duplan est retrouvé mort chez lui, assassiné. Une lettre anonyme parvient à la police : « Le colonel est mort à saint Arnaud ». Nous sommes en 95 à Paris et le film est construit en flash-back en un thriller passionnant visant à reconstituer le parcours du colonel qui était en poste en Algérie en 57.

    S’attaquer au fantôme du cinéma français, la guerre d’Algérie, longtemps appelée « les évènements » est déjà une prouesse mais en tirer un film, polar historique courageux, d’une telle qualité en est une autre.

    Olivier Gourmet EST ce colonel raide et autoritaire, pervers mais pas (forcément) sadique en première ligne face à un état-major et un gouvernement hypocrites qui donnent leur accord sur l’indicible par des métaphores. Lui, prendra ses responsabilités et les décisions. Même si jamais on ne l’excuse (comment pourrait-on), au moins explique t’il chacune de ses répugnantes décisions. Olivier Gourmet est exceptionnel.

    Face à ce colonel manipulateur, le jeune officier juriste Rossi (Robinson Stevenin, remarquable aussi) engagé volontaire suite à une déception amoureuse, humain et idéaliste deviendra bourreau à son tour. Il assumera difficilement son rôle et les ordres qui le font vomir mais les appliquera consciencieusement et plus ou moins inconsciemment en poussant l’hypocrisie jusqu’à prendre soin des torturés en les confiant à un médecin.

    Laurent Herbiet n’insiste pas sur les scènes de torture dont il ne fait pas un spectacle. Cela n’en reste pas moins insoutenable.