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Sur la Route du Cinéma - Page 566

  • Arrivederci, amore ciao de Michele Soavi ****

      

    Forza Italia ! Oui, le cinéma italien est en train de renaître et c’est réjouissant même si la morale de ce film laisse franchement à désirer et qu’on n’a pas vu sur grand écran un salaud auprès de qui Keyser Soze lui-même passe pour un amateur.

    Giorgio (Alessio Boni : waouuuh !!!), Giorgino pour les intimes, « Che Guevara » pour ses « compaňeros » revient au pays (ce garçon est nostalgique) après avoir été gauchiste, terroriste et combattant d’une guerillera en amérique du sud.

    Condamné à perpète pour ses exactions il parvient, en devenant le larbin de politicards véreux, à obtenir sa réhabilitation. Pour parvenir à cette fin, Giorgio (Alessio Boni : aïe, aïe, aïe !) est prêt à tout, absolument tout : trahison, dénonciation de TOUS ses amis, meurtres, viol, tortures... Cruel, insensible, tordu, violent, pourri jusqu’à la moelle, sa route est parsemée de cadavres. Au passage, il se prend quand même beaucoup de raclées dans sa jolie petite tête, mais il en a vu d’autres. Rapidement il s’aperçoit qu’il ne parviendra pas seul à gagner sa liberté et s’adjoint l’aide d’un policier (Michele Placido : plus que parfait !) aussi véreux, ripou et sadique que lui et qui ne recule devant rien pour satisfaire son goût immodéré de l’argent.

    De crimes parfaits en casses virtuoses, à eux deux, ils vont semer une pagaïe monstre et leur parcours invraisemblable et rocambolesque tient en haleine de la première à la dernière seconde. Le pauvre spectateur, ballotté en tous sens, est bouche bée devant la monstruosité de ce « héros » (Alessio Boni : oulala !!!). Malgré tout ce thriller, polar malade et décadent est captivant. La tension, l’énergie et l’intérêt ne faiblissent jamais même si les méthodes expéditives et ultra violentes utilisées, la « méthode Rwanda » comme ils le disent eux-mêmes, sont odieuses.

    A plusieurs reprises, on se demande, si ce n’est la rengaine vieillotte qu’on entend à plusieurs reprises dans le film : mais quel rapport avec ce titre qui laisse présager une romance ! L’explication est donnée dans le dernier quart d’heure et elle est comme le reste : surprenante voire saisissante !!! Vous l’aurez votre romance…

    N’importe quel autre cinéma, américain, français, aurait accordé à son héros (Alessio Boni : il fait chaud !!!) une chance, une rédemption, le rachat, le salut ! Ici, non, rien, niente. Le réalisateur italien assume jusqu’au bout son barbare sanguinaire et le laisse s’éloigner sous la pluie, apaisé et blanc comme neige.

    J.U.B.I.L.A.T.O.I.R.E.

    Ce salaud d’envergure, vous l’aurez compris, c’est Alessio Boni (déjà un fascinant Mateo dans « Nos meilleures années"). Il ne se contente pas d’être d’une beauté (du haut en bas et réciproquement) époustouflante, il est aussi un grand acteur avec un talent majuscule. Débrouillez-vous pour le trouver antipathique !

  • Juste pour le plaisir des yeux

    (on regarde, on ne touche pas !) et parce que Cal-El ne m'a toujours pas emportée sur Krypton

     

              

    ...

    et parce que j'ai décidé que tous les garçons beaux, talentueux, intelligents, drôles (c'est essentiel), brillants, doués, gentils, attentionnés, délicats, tolérants, humains, musiciens, élégants, raffinés, humbles, fidèles et qui sentent naturellement bon, pouvaient prendre racine ici !

  • Lord Of War d’Andrew Niccol***

     Rien que les trois premières minutent valent le détour et auraient mérité de remporter tous les prix internationaux. C’est un reportage, un documentaire, un court-métrage puissant, efficace : on y suit le parcours d’une balle de kalachnikov de sa fabrication jusqu’à sa destination finale entre les deux yeux d’un petit garçon africain !

    La démonstration est terrifiante mais l’exercice est brillantissime.

    Néanmoins, même si elle est incroyablement documentée et tirée de faits réels, nous sommes dans une fiction et Nicolas Cage apparaît, costume impeccable de VRP et nous dit, face caméra : « 1 personne sur 12 sur la planète est armée. Le problème est … : comment armer les 12 autres ? ».

    Glaçant.

    La toute dernière sentence nous assène que les trafiquants d’armes sont prospères, qu’ils soient rassurés, mais aussi que les plus importants fournisseurs d’armes au monde sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France (cocorico !), et la Chine… soit les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU !!!

    Désespérant.

    Entre les deux, on nous montre le parcours d’un émigrant minable qui voulait s’en sortir. Comme il est sans foi ni loi, immoral et qu’il aime l’argent vite gagné il s’enrôle volontaire dans le commerce d’armes. C’est illégal mais tout le monde est au courant. Qu’importe le conflit, et ce n’est pas ce qui manque dans le monde, vendre aux deux camps qui s’opposent n’est ni un problème moral ni un handicap.

    Nicolas Cage, œil de cocker, sourire triste, assume parfaitement ce rôle d’ordure qui par ailleurs mène une vie  de frère, d’époux et de père de famille irréprochable. Par ailleurs, le film recèle de grands moments d'anthologie : les pourparlers avec différents dictateurs africains, le dépouillement d'un avion chargé jusqu'à la gueule d'armes et dépouillé en 10 minutes au mileu de la brousse, les affrontements avec un flic obstiné d'Interpol...

    La démonstration fait vraiment peur et il est difficile de sortir indemne de la projection de ce  film.

    Ce monde est pourri et la barbarie peut dormir tranquille, elle a encore de belles heures devant elle.

  • Pirates des Caraïbes, le Secret du Coffre Maudit de Gore Verbinski*

    Certaines attentes sont comblées, récompensées (« Superman Returns »), pour d’autres on reste sur sa fin et sur sa faim. A vous de trouver à quelle catégorie appartient ce pirate !

    C’est l’histoire d’un coffre. Je vous dirais bien ce qu’il y a dedans mais je vous laisse ce petit suspens et de toute façon on le sait assez tôt. Tout le monde veut ce coffre : les emperruqués sur terre, les marins, les pirates sur mer, les zombies sous l’eau et aussi le « kraken » poulpe géant et belliqueux. Mais qu’une pluie de grenouilles (« ce sont des choses qui arrivent » P.T.A.) m’anéantissent si je suis la seule à n’avoir pas compris ce que tout ce joli monde veut à ce coffre ! De toute façon, étant donné qu’on nous somme à la dernière image d’embarquer pour le troisième volet… je n’en saurai pas plus cette année ! L’idée générale est que des âmes maudites y sont enfermées mais bon, il y a tant d’ellipses dans le scenario qu’on y perd son latin et je me demande ce que les minots retiennent de toute cette confusion !

    Ça commence très mou du genou puisque nos deux tourtereaux, tout prêts à convoler sous la pluie (mariage pluvieux, mariage heureux !) sont condamnés à mort. C’est très alambiqué pour nous faire comprendre que c’est parce qu’ils ont, en son temps, aidé « quelqu’un » à s’échapper… Elizabeth/Keira Knighley caracole en frisottant son joli petit nez et William/Orlando Bloom caracole en plissant son front contrarié. Ces deux-là n’entreront sans doute jamais au panthéon des couples mythiques mais on s’en fiche un peu tant ils sont transparents.

    Il faut bien attendre 20 minutes avant qu’apparaisse Jack Sparrow et on piaffe poliment. Dès qu’il arrive : quelle apparition ! Immédiatement, il est tordant.

    Il y a quelques scènes grandioses : un groupe d’hommes encagés contraints d’escalader un à-pic dans la cage, un duel dans une roue géante et puis la coiffure impressionnante de Davey Jones mi pieuvre, mi homme qui fait slurp-slurp dès qu’il bouge mais tout cela est long, tarabiscoté et surtout, surtout… ce deuxième épisode a perdu en chemin ce qui faisait tout le sel du premier : l’innocence, la naïveté, la fraîcheur !

    La justification est et reste donc bien Johnny Depp en Jack Sparrow, pirate sans foi ni loi, individualiste et immoral, hilarant à chaque apparition. Titubant, complètement imbibé de rhum, soul de la première à la dernière minute, il est le roi de la cabriole. Dans son costume de rocker baba bobo trash, avec son maquillage de rêve, ses allures parfois dandy, parfois efféminées, il est l’âme perdue de cette histoire qui s’égare. Il ne ménage pas sa peine et il est désopilant sans rien perdre jamais de son charme irrésistible.

    C’est cela le plus étonnant en somme, l’homme le plus beau, le plus sexy, le plus charmant de la planète hollywood est un acteur, un GRAND acteur comique !

  • Stay de Marc Forster **

    Henry jeune homme dépressif annonce à son psy qu’il va se suicider dans trois jours…Cet aveu contraint ledit psy à essayer de ne pas le lâcher d’une semelle et à l’empêcher de passer à l’acte.

    Ce « petit » film au propos simple est une bonne surprise. Il lorgne un peu du côté de David Lynch en proposant un thriller alambiqué assez haletant au début mais qui subit une légère baisse de régime vers le milieu alors que les personnages se multiplient et que l’histoire se complique en prenant une foultitude de directions où l’on perd un peu son latin. La fin est inattendue et offre une vision plutôt réussie d’un moment unique et indescriptible, ultime expérience de conscience !

    Le physique toujours juvénile d’Ewan Mc Gregor le rend peu crédible en psy, même s’il porte des costumes en tweed avec des pantalons qui arrivent au cheville, quant à Naomi Watts, égale à elle-même : elle fait la gueule !

    Saluons par contre et largement l'impressionnante prestation border line et toute en finesse de Ryan Gosling, jeune acteur canadien (de la trempe d'un Tim Roth) au physique singulier et atypique, sorte de zombie maigre et pâle qui traverse le film avec une infinie douceur et tout autant de douleur. Sa toute dernière scène, les mots qu’il murmure, ses larmes sont déchirants ! Un bel acteur à suivre.

     

  • Two for the money de D.J. Caruso **

     

    Prévisible de la première à la dernière image ce film bavard et maladroit développe la trame ultra connue et rabâchée de l’ascension-chute-happy-end avec exposé sur la relation père/fils, maître/élève et aussi un petit détour du côté des alcooliques anonymes, des accros-malades du jeu en thérapie de groupe, de la psychologie à deux dollars, des dollars brassés par millions sur des « paris » et j’en passe et des plus subtiles !

    Mais, mais, mais, trois fois mais… ce salmigondis est emmené par Al Pacino, plus « pacinien » que jamais, il « pacinisme » non-stop, en grande forme, survolté, toujours à l’extrême limite de la crise cardiaque, il vampirise l’écran, le film et ses partenaires qui le laissent faire et déverse un torrent de tirades-monologues. Il disparaît quelques instants de l’écran ??? On s’ennuie. Ce n’est pas un film : c’est un One Man Show frénétique et délirant, parfois drôle. Et puis, à la toute fin de l’histoire, sa femme lui fait quelques révélations, et Pacino s’effondre, se fige, soudain muet et son visage, paysage encore bien plus éloquent que ce flot de paroles, nous (me ?) rappelle quel acteur phénoménal il est.

    Matthew McConaughey (très bien) et Andre Russo (impériale) ne déméritent pas mais ils se sont laissé manger tout cru sans broncher et semblent au contraire visiblement hypnotisés et attendris par la Star !

    Ardent

    Lyrique

    Passionné

    Amoureux

    Cabotin

    Immense

    Narcissique

    Ogre !

    I love you…

  • Communiqué

    Si vous croisez Al Pacino  ces jours-ci merci de bien vouloir lui assurer que si je n'ai pas encore vu son dernier film ce n'est :

    - ni parce que le titre est débile ,

    - ni parce qu'il y cabotine et vampirise l'écran plus que jamais (j'adore quand il fait ça... surtout quand il ouvre grand les yeux et qu'il entrouve à peine la bouche... Ouh, je me calme, il fait déjà suffisamment chaud !),

    - ni parce que je file le parfait amour avec Matthew McConaughey  (les "minets" ne me font aucun effet),

    - ni parce qu'il fricotte avec Rene Russo (je ne suis pas jalouse)...

    C'est simplement parce qu'avant hier soir me rendant à la seule séance compatible avec mon emploi du temps de Ministre (un Ministre qui travaillerait...) je me suis trouvée face à un barrage de police (GRRRR !) qui m'a obligée à faire un détour de 48 kilomètres me faisant rater ladite séance. Je mets tout en oeuvre pour récidiver ! Mais surtout dites-lui bien que j'irai. Je le connais, il est hypersensible, il est capable de se transformer en Lucifer ou en Scarface !

    Sinon, donnez-lui mon mail fandetoi@hot.com ou mon téléphone 01 02 03 04 05. Merci.

  • Entre deux rives de Alejandro Agresti °

     

    C’est la canicule et le Ministère de La Santé recommande de passer deux à trois heures par jour dans un endroit frais. Mission accomplie et j’espère que le Ministère des Finances m’accordera une remise d’impôts pour bonne conduite.

    C’est l’été et les Etats-Unis (pardon) nous envoient la comédie sentimentale. Dans cette catégorie il y a les excellents crus voire parfaits (« A Love Affair », LA référence), les moyens crus (« Coup de foudre à Nothing Hill »…), et les mauvais (« Sa mère ou moi »…). Celui-ci fait partie de la troisième catégorie !

    Kate quitte sa belle maison sur pilotis sans nous dire pourquoi ; ça lui brise le cœur ! Elle laisse un mot au locataire suivant pour qu’il fasse suivre son courrier au cas où… et pourtant elle a pris soin de faire son changement d’adresse à la poste, mais on ne sait jamais. Alex prend la suite dans la maison et répond au mot de Kate en le glissant dans la même boîte aux lettres (celle de la maison… c’est logique, à la poste, pas moyen de leur faire confiance) qui se révèle être magique. Vous suivez ??? Dès lors, chacun leur tour, nos tourtereaux se postent (ah ah) devant la boîte en attendant que l’autre vienne mettre la réponse : ça va toujours ? Sauf qu’ils ne se voient pas étant donné qu’Elle vit en 2006 et Lui en 2004, ce qui fait qu’Il l’appelle « la femme du futur » !!! Mais non, ne partez pas !!!

    Quelle idée bizarre d’avoir choisi une histoire où les deux amoureux ne se rencontrent pas, ou à peine ! Il faut pourtant bien que le film se fasse et le réalisateur choisit de l’étirer sur deux longues heures soporifiques et interminables. Puisque les deux héros sont éloignés dans l’espace spatio-temporel, ils n’ont d’autre choix que de jacasser chacun leur tour sur leur vie, leur solitude etc… Et ça donne des échanges surréalistes du style « à vous de me dire ce que vous aimez », « bon allez, je me lance : j’aime le parfum des fleurs, l’odeur de la pluie.. » et pourquoi pas le son du cor le soir au fond des bois tant qu’on y est ? Ah, oui Elle est médecin et Lui est architecte. Dans les comédies sentimentales, on voit rarement un boucher et une coiffeuse !!! C’est un autre débat.

    Dire que ces deux amoureux là ont l’air un peu crétin est loin de la vérité. Lui, c’est Keanu Reeves, on peut dire qu’il se donne un mal de chien pour essayer d’exister et parfois on voit qu’il est convaincu qu’il a un rôle dans un film. Mais c’est dur quand on vit en 2004, de faire des apparitions en 2006 tout en revenant en 2004, en restant planté comme une bûche pour ne pas effrayer la belle et en faisant des petits signes de la main, histoire de faire comprendre à la myope que « coucou, je suis là !!! ».

    Elle, c’est Bullock qui fait sa Sandra, petite tête de fouine liftée jusqu’aux oreilles, toujours seule et triste… Sinistre.

    Offrez-vous plutôt un brumisateur !

  • The Squid and the Whale de Noah Baumbach ***

    Encore une démonstration irréfutable que tous les maux de la planète, que le seul fléau sur terre est : LA MÈRE ! Elle est responsable du malheur des hommes et du chagrin des enfants. Voyons le verre à moitié plein et disons qu’au moins, les psys ont du boulot !

    Cette réserve étant faite, le film est excellent tant les acteurs, (magnifiques Jeff Daniels et Laura Linney) s’effacent derrière l’histoire tout en y apportant force et intensité. Un couple de BO.BO intellectuel new-yorkais se sépare après 17 ans de vie commune. Chez ces intellos qui jurent comme des charretiers à tout bout de champ, on ne dit pas « beauf » ou « connard », on dit « philistin », et à table, on ne parle pas du programme télé mais des films de Godard ou de « La métamorphose » de Kafka. Comme c’est fait sans emphase ni prétention, c’est très plaisant et les enfants (deux garçons de 10 et 16 ans absolument parfaits) prennent part à la discussion sans en ajouter dans le style « premier de la classe ». Les dialogues sont donc délicieux. On se croirait chez Woody sans l’hystérie et l’hypocondrie.

    Ce qui a mis le feu aux poudres de cette séparation qui couvait est surtout le fait que les deux parents sont écrivains, que monsieur a jadis eu ses succès de librairie et que c’est madame qui semble prendre le relais en publiant à son tour. Monsieur supporte mal le revirement de célébrité, d’autant plus qu’il est convaincu (monsieur est un homme !) que le talent de Madame lui est dû.

    On a beau être chez des intellectuels cultivés, cela n’empêche ni les gens de souffrir, ni les petites bassesses, menaces et mesquineries d’éclater au grand jour.

    C’est le point de vue des enfants (parfaits je le répète) qui nous est montré. Ils refusent cette séparation, cette garde alternée. Le plus petit vénère sa mère alors que le plus grand a fait de son père un modèle. Tout est très juste, douloureux et parfois drôle aussi. Il y a des larmes, des remises en cause, des interrogations, des parents qui font des confessions maladroites à leurs enfants et des enfants qui grandissent trop vite.

    Et puis, il y a cette dernière image très belle où un tout jeune homme de 16 ans le regard fixe devant une scène qui l’a jadis terrorisé et où il semble braver la plus grande terreur que ressentent un jour les enfants quel que soit leur âge, voir leurs parents se séparer !

     

    P.S. : la BO est une BO de rêve, Pink Floyd ("Hey you"...), Lou Reed etc...