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  • HITCHCOCK de Sacha Gervasi **

    Hitchcock : affiche

    Que les allergiques aux biopics ne se réjouissent pas trop vite. Ce film n'en est pas un puisqu'il se concentre quasi exclusivement sur les difficultés rencontrées par Hitchcock pour faire accepter par les studios hollywoodiens, très frileux dès qu'il s'agit de projet un tantinet atypique, son prochain film Psychose (Psycho pour les intimes !). En choisissant de prendre pour thème les exploits d'un serial killer très amoureux de sa maman (meurtre, inceste...) le Maître se met à dos tous les producteurs, censeurs et journalistes. Alors que La mort aux trousses est un triomphe et qu'on lui demande de refaire peu ou prou le même film, il cherche, comme un défi ou une provocation, à surprendre.  Sa très attentive, patiente et impeccable femme Alma Reville (par ailleurs scénariste) décide comme elle l'a toujours fait de le soutenir et de l'aider.

    Je règle tout de suite le cas Anthony Hopkins ! Incompréhensible. Pourquoi tout ce silicone sur le visage (et peut-être sur le corps) pour obtenir un résultat absolument monstrueux. Anthony Hopkins ressemble à une baleine engoncée dans son latex et absolument pas à Alfred Hitchcock. Il est vraiment insensé que personne ne s'en soit aperçu. Même le profil, sans doute le plus célèbre de toute l'histoire du 7ème art est ridicule ici. Quant au "jeu" de l'acteur Hopkins, il s'en ressent énormément. Dissimulé sous sa carapace de plastique, il n'a rien à faire et ne peut exprimer aucune émotion. Affligeant.

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    Par contre, Scarlett Johanson est une Janet Leigh convaincante et absolument délicieuse. Il y a fort à parier qu'Hitchcock aurait fait appel à elle en son temps. 

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    De toute façon, ce film est avant tout un hommage à cette femme de l'ombre qu'était Alma Dreville sans qui le maître du suspense n'aurait sans doute pas été ce qu'il a été. Et Hellen Mirren dans le rôle est tout à fait royale. Mais si Hitch' était tel que nous le présente le film : mégalo, odieux, obsédé sexuel, voyeur, tyrannique, prétentieux, mysogyne, jaloux, mufle, gourmand et un véritable porc à table... l'aristocratique, raffinée et magnifique Alma a dû en baver. Mais bon, nager chaque jour dans une piscine à Hollywood et côtoyer un génie a sans doute un prix, comme celui de supporter cet être insupportable.

    On sait que Psychose est un chef d'oeuvre et les meilleurs moments de ce film sont évidemment ceux où l'on voit le film en train de se faire. On découvre toutes les manoeuvres dont Hitch' dût faire preuve pour contourner la censure. Montrer un corps totalement nu était inconcevable et pourtant la fameuse scène de crime a lieu sous la douche. Comment faire ? Ce que le réalisateur conçoit est astucieux et effectivement le corps de Janet Leigh n'est jamais intégralement visible. C'est l'imagination, les fantasmes du spectateur qui sont à l'oeuvre. Quant à la célèbre musique de Bernard Herrmann, elle vrille toujours autant les nerfs, même si elle est le remède définitif à prendre la moindre douche ! Heureusement que le compositeur a réussi à convaincre Hitchcock qui souhaitait que la scène soit muette (à l'exception des hurlements de l'actrice !).

    Finalement, le plus grand atout et la plus belle réussite du film de Sacha Gervasi est de donner envie de revoir de toute urgence Psychose ainsi que tous les films du Maître dont mon préféré reste sans conteste et nulle hésitation Les Enchaînés (Notorious). 

  • GANGSTER SQUAD de Ruben Fleisher ***

    Gangster Squad : affiche

    En 1949, la Cité des Anges est aux mains de Michey Cohen. Ce parrain colérique et violent, ex champion de boxe, règne sur la drogue, la prostitution, les armes et cherche à étendre son pouvoir jusqu'à Chicago. La corruption de la police, de la justice et des politiques permet au mafieux de ne rencontrer aucun obstacle dans ses différents business. La ville est gangrénée jusqu'à l'os quand enfin arrive un chef de Police honnête. Il propose au Sergent John O'Hara de former une équipe qui sera chargée de mettre un terme aux affaires illégales du parrain. Par contre cette brigade n'aura aucune existence officielle et les hommes agiront sans leur insigne de policier.

    O'Hara s'entoure donc de cinq hommes parmi les plus courageux, endurcis par les années de guerre encore récentes.

    Enfin un film de cinéma ! Que c'est bon de parfois se vautrer dans son fauteuil pour voir un film certes déjà vu avec hommages à l'appui (un brin de L.A. Confidential par ci, un soupçon d'Incorruptibles par là) mais qui procure un plaisir fou sans prise de tête ni envie de se pendre en sortant de la salle. Une histoire bien racontée, de belles images, un casting rutilant, du glamour, des boîtes et des restaurants chics même s'ils accueillent les pires crapules qui soient, de la musique d'époque, de la violence (inutile), des ralentis pour accentuer la droiture inaltérable des protagonistes et les mettre en valeur... Bref du cinéma comme j'aime.

    Sean Penn en fait des tonnes, mais j'aime que les acteurs en fassent des tonnes parfois. Et puis les incorruptibles portent le borsalino à ravir. Josh Brolin pas mal du tout. Ryan Gosling même s'il doit empester le vieux cendrier est le roi de la coolitude absolue, de l'élégance et de la galanterie avec les dames. Et Emma Stone est magnifique.

    Un vrai kiff je vous dis !

  • SHADOW DANCER de James Marsh**

    Shadow Dancer : affiche

    Synopsis : Colette McVeigh vit à Belfast avec sa mère, ses frères et son fils. Elle est une fervente activiste de l'IRA. Elle est arrêtée suite à un attentat manqué à Londres, et Mac agent du MI5 lui offre le choix : passer 25 années en prison ou espionner sa propre famille. Pour protéger son fils, elle accepte de faire confiance à Mac et retourne parmi les siens. Mais quand une opération secrète menée par ses frères est déjouée, les soupçons se multiplient et les actions de Collette vont les mettre, elle et sa famille, en grand danger.

    Un petit air de déjà vu : le film de terroristes irlandais. Mais le "plus" est que cette fois il s'agit d'une femme. Et que le physique gracile et le visage "innocent" de l'actrice Andrea Riseborough brouillent les pistes et notre perception. L'actrice est extraordinaire. Clive Owen totalement éteint...

  • BLANCANIEVES de Pablo Berger ***

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    Le conte des frères Grimm revu et corrigé en Espagne à Séville dans les années 20, en noir et blanc, en format carré, muet et dans le monde de la tauromachie. Je précise d'entrée qu'aucun animal ne semble avoir n'a été martyrisé durant le tournage et qu'aucune mise à mort ne conclut les scènes de corrida.

    Carmen n'est pas encore née lorsque son père, torero célèbre et prestigieux se fait encorner par un taureau. Il sort vivant de cet accident mais reste paralysé des bras et des jambes. Sa femme meurt en mettant au monde une petite fille. Inconsolable de la perte de sa femme tant aimée, il rejette immédiatement l'enfant. La petite s'en va vivre avec sa nounou et mène une enfance parfaitement heureuse tandis qu'une infirmière vénale met le grappin sur le toréro paralysé, son magot et son magnifique chateau. Lorsque la nounou meurt à son tour, Carmen revient vivre au chateau paternel mais sa marâtre lui offre un taudis pour chambre, lui coupe sa magnifique chevelure d'ébène, l'empêche de voir son père, et la condamne à n'être qu'une souillon, une bonne à tout faire, un genre de Cendrillon. La rencontre avec une troupe ambulante de nains toreros va changer  une nouvelle fois la vie de Carmen qui sera désormais surnommée "Blancanieves".

    Sans tomber dans la nostalgie, les regrets ou la facilité une peu vaine du "c'était mieux avant", il faut bien reconnaître que ce film muet, en noir et blanc, sublimé par une lumière  exceptionnelle et une musique magnifique est une splendeur. Le réalisateur joue avec les lumières, les ombres, façonne les espaces (la chambre du torero paraît démesurée), il scrute les visages au plus près comme pour ausculter les âmes, et s'attarde particulièrement sur celle irrémédiablement noire et funeste de la marâtre. Incarnée avec sensualité et délectation par la somptueuse Maribel Verdu, elle est une sorcière de conte la plus machiavélique, perverse et sadique qui soit. Je vous laisse découvrir toutes les ruses et perfidies dont elle est capable. Tout comme je ne dis mot sur ce qui la rend folle de rage et l'incite à offrir la fameuse pomme empoisonnée à Blanche-Neige. Si la dame est très préoccupée par son physique et son apparence, elle n'interroge pourtant pas son miroir pour savoir qui de la jeune fille ou d'elle est la plus belle (la jeune Macarena Garcia est elle aussi une beauté rayonnante). Elle entre néanmoins en furie en découvrant ce qu'elle considère comme le pire affront imaginable. Et là, Pablo Berger teinte son propos d'un humour inattendu et fait un magnifique clin d'oeil à la superficialité de notre époque.

    L'esthétique formel indiscutable de ce film inclassable, original d'une fulgurante beauté ne néglige en rien l'histoire. Le réalisateur prend évidemment de grandes libertés vis-à-vis du conte original et les surprises n'en sont que plus appréciables.

    J'aurais comme seul regret à émettre, le manque d'émotion tout au long du récit malgré tous les déboires éprouvés par l'héroïne et une interprétation irréprochable. Cette affirmation, ce regret sont totalement anéantis par la dernière scène et surtout la toute dernière image sublime, déchirante, inattendue.

  • ET PENDANT CE TEMPS...

    le Festival International du Premier Film d'Annonay À Annonay... bat son plein, fête ses trente ans et j'en suis malade. Pour la première fois depuis 2005 SANS MOI.

    Comme ces gens que je croyais être des amis sont des sadiques... ils m'envoient ce genre de choses !!! Et du coup, le bleu devient ma nouvelle couleur préférée !

    Pour les incultes, ce garçon c'est POUPOUPIDOU, MOBILE HOME, JIMMY RIVIERE, ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE, mais aussi HORS LES MURS que je n'ai hélas pas vu...

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    Message personnel : Gaël, il faut absolument (ton image de Directeur artistique est en jeu) que tu prennes des leçons de "comment mettre son écharpe à la cool façon GQ".