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Sur la Route du Cinéma - Page 314

  • LE GRAND SOIR de Benoît Delépine et Gustave Kervern ****

    Le Grand soir : photo Benoît PoelvoordeLe Grand soir : photo Albert Dupontel, Benoît PoelvoordeLe Grand soir : photo Albert Dupontel, Benoît Poelvoorde

    • Benoît se vante d'être le plus vieux punk à chien d'Europe et il veut qu'on l'appelle NOT. Trois lettres qu'il s'est tatoué sur le front.  Il est SDF et traîne autour de la Zone Commerciale où son frère Jean-Pierre travaille dans un magasin de literie. Les deux garçons n'ont rien en commun que leurs parents, propriétaires du restaurant "La pataterie" aux rares clients. Ils leur rendent visite et s'ignorent admirablement. L'une des premières scènes illustre comme jamais le dialogue de sourds. Devant leur père (Areski Belkacem, surprenant d'indifférence), les deux hommes parlent en même temps, pas de la même chose, c'est une cacophonie sans nom et on sait dès cet instant qu'on est devant un film différent, unique. Jamais cette impression ne sera démentie au long d'une trop courte heure et demi où nous allons suivre les tribulations de ce couple insolite et soudé. Deux frères se trouvent et s'épaulent dans l'adversité, avec leurs moyens.
    • Après le déjà miraculeux Mammuth, Benoît Delépine et Gustave Kervern renouvellent le prodige et nous balancent en pleine tronche un film drôle, parce qu'ils ne peuvent faire autrement, mais aussi émouvant, dérangeant, social et libertaire, un cri de souffrance et de colère. Peut-on rire de tout ? Oui, nous disent-ils sans hésiter. Et pourtant on ne sort pas indemme de cette pantalonade d'une profondeur impensable. Pendant que Not traîne sa révolte qu'il semble ignorer jusque là, Jean-Pierre, marié, un enfant, s'applique dans un boulot sans intérêt jusqu'au jour où il découvre qu'il est bien placé pour faire partie de la prochaine charrette. Vous êtes en retard lui rabache son patron, sur les objectifs, sur l'horaire... en retard. Alors Jean-Pierre devient fou et anticipe son licenciement. Son "pétage de plomb" sera filmé par un téléphone portable. Impossible de nier l'évidence comme il tente de le faire pathétiquement. S'asperger d'essence et se foutre le feu en plein milieu du Centre Commercial, voilà la solution. Mais personne ne bouge. Ou se battre avec un arbre chétif planté au mileu du passage... deux scènes proprement hallucinantes ou Albert Dupontel laisse éclater sa rage et son incompréhension.
    • Finalement Not, son frère, le SDF méprisable, sera le seul à lui redonner espoir, à lui promettre le grand soir. Tout faire péter pour que tout change. Mais avant cela, il faut apprendre à mendier pour manger un peu. La méthode de Not/Poelvoorde est hilarante à l'écran mais comment réagirions-nous si un gugus à crête d'iroquois s'y prenait ainsi dans la vraie vie ? C'est aussi cela qui met mal à l'aise et nous renvoie à notre confort, à notre soif d'avoir plutôt que d'être ! Poelvoorde est un acteur prodigieux ici, très amaigri (t'as déjà vu un punk obèse ?) et bouleversant. La scène où il braille sa colère au supermarché est renversante, poignante, révoltante. Mais que ferions-nous si un tel énergumène agissait ainsi sous nos yeux ?
    • Et c'est ce moment où les deux hommes sont au plus mal que leur mère (Brigitte Fontaine, idéale et infiniment touchante quand elle scande conne, conne, conne) choisit pour leur faire une délicate révélation. Pour les rendre libres dit-elle, eux qui n'ont jamais été adultes.
    • C'est tout à fait troublant de voir ce film qui parle d'un monde qui ne fonctionne plus du tout, un jour après avoir vu le très chic, confus et inutile Cosmopolis qui ne trouble à aucun moment tant la méthode est maladroite (pour être polie). Le choix de filmer Le Grand Soir pratiquement exclusivement dans une zone commerciale déshumanisée comme il y en a partout en France et en Europe, avec les enseignes franchisées, toujours et immanquablement les mêmes, est une idée de génie. Cela peut être n'importe où, ici ou ailleurs et chacun peut avoir l'impression que le film a été tourné près de chez lui. Cela donne aussi des plans magnifiques alors qu'on se trouve sur des parkings, des ronds-points, dans des magasins et isolent davantage les personnages. Ils traînent leur malaise et leur désarroi dans des décors sans âme où on les ignore. Et les réalisateurs accumulent les trouvailles subtiles pour enchaîner les scènes. Comment insérer un concert des Wampas au milieu de cette errance punk ? Il suffit d'un rêve, voire deux et ainsi Dupontel et Poelvoorde (prodigieux l'un et l'autre, je l'ai dit ?) s'offrent une transe incroyable. Chaque acteur a à son tour son petit moment de bravoure. Brigitte Fontaine épluche des pommes de terre et on ne voit que son rouge à ongles fluo. Areski Belkacem et Bouli Lanners déclinent toutes les formes de conjugaison du verbe aller, et c'est hilarant... On rit beaucoup, mais comme dans Mammuth, le rire se teinte parfois de jaune. Et comment conclure un tel film ? Pourquoi pas en rédigeant une phrase poignante et troublante. Mais là encore, de quelle façon ? Je vous le laisse découvrir.
    • Dupontel et Poelvoorde sont assortis et complémentaires, ahurissants de bout en bout, comme en équilibre sur un fil, mais plus encore Benoît Poelvoorde, époustouflant, différent, border line, tourmenté comme jamais.
  • COSMOPOLIS de David Cronenberg °°

     Cosmopolis : photo Robert Pattinson

    Cosmopolis : photo Robert Pattinson, Sarah GadonCosmopolis : photo Robert Pattinson

    • Par une belle matinée de printemps new-yorkaise, Eric Packer, PDG haut placé sur son CAC 40 veut aller se faire couper les cheveux à l'autre extrémité de la ville. Eric est capricieux et n'écoute pas son garde du corps qui lui explique qu'il va y avoir un embouteillage monstre rapport à la visite du Président en la grosse pomme.
    • Quel président s'étonne Eric ?
    • Le Président des Etats-Unis dit l'autre. Torval c'est son nom. Il cause à son gun et il a une oreillette. Preuve que c'est un garde du corps.
    • M'en fous, veux une coupe de cheveux ! tape du pied Eric.
    • Eric entre donc dans sa blanche limousine et s'en va traverser la ville. Le périple va durer une journée au cours de laquelle les actions du golden boy vont chuter et sa paranoïa s'intensifier. Il est persuadé qu'il va se faire assassiner. Brrrrrrrrrrrr, on tremble.
    • Pour lutter contre l'injustice qui règne, Cronenberg sans doute diminué par des ennuis de prostate asymétrique, place un acteur incarnant le grand capital dans une limousine blanche de 10 mètres et lui fait traverser la ville et croiser le bas peuple qui suinte pendant 24 heures. En chemin, il rencontre, larirette euh larireette euh... plein de monde qui cause, qui cause, qui cause... A tour de rôle, des gens plus ou moins zarbis vont entrer dans la voiture et ils vont deviser sur l'avenir du pauvre monde capitaliste qui se barre en couilles sous nos yeux épouvantés. La preuve, des rats envahissent la ville !
    • Avec Shiner (Jay Baruchel : l'ACTEUR aux rôles de tête à baffes par excellence !) Eric a une conversation avec des chiffres dedans. Je n'ai pas pris de notes, je n'ai pas compris. Et pendant ce temps là à la télé, le président du FMI se fait assassiner en direct de quelques coups de ciseaux dans l'oeil... droit, oui, c'est le droit.
    • Heureusement Juliette Binoche enlève sa culotte et vient s'asseoir en plein sur l'intimité d'Eric et secoue les cheveux comme ça parce qu'elle le vaut bien, et les seins... euh, parce qu'elle en a deux. Juliette hurle ah ah ah et Eric aime bien aussi et fait Rhaaaaa lovely en lui tenant les hanches pour faire à dada sur son bidet. Et même il dit t'es bien conservée pour tes 41 ans ! Lol, Juliette a 48 ans si je sais compter. Mais ce n'est pas grave elle en paraît 41 et de toute façon avoir Cronenberg sur son CV, ça le fait !
    • Ensuite Eric rencontre tout ce qu'il y a de plus par hasard sa femme Elise, une blondinette anorexique et neurasthénique et ils ont une conversation.
    • Tu pues le sexe mon cher.
    • C'est parce que j'ai envie de toi ma chatte.
    • Oui mon oeil, prends moi pour une blonde pendant que t'es là !
    • Oui, le mufle ne s'est pas lavé après avoir pris Juliette sur ses genoux et ça sent fort du coup.
    • Alors il repart dans sa voiture et un gros black obèse vient s'installer dans la limou et annonce à Eric que Machin le Rappeur (excusez, j'ai pas pris de note, je ne sais pas qui c'est) est mort.
    • Oh naaaaaaaaaaaaaaaan WTF pas Machin le Rappeur !!! Je l'avais mis dans mon ascenseur. Oui j'ai deux ascenseurs.
    • Perso, on me dit que mes skeuds finissent en musique d'ascenseurs, je suis pas sûre de bien le prendre, mais le gros, il y voit que du euf. Avec sa grosse bouche pourtant il risque de te manger tout cru. Mais Eric lui fonce dessus et fait à Dada sur mon... euh, et le serre très très fort dans ses bras en pleurant un bon coup ça fait du bien.
    • Ensuite vient une meuf qui faisait du jogging et qui travaille avec Eric et qui passait près de la limousine. Elle a vu de la lumière, elle est entrée. Eric ne la prend pas sur ses genoux, parce qu'il trouve qu'elle pue rapport à son jogging. De toute façon, pendant qu'il lui cause en plein dans sa figure, le docteur (Eric fait un check up complet TOUS les jours) s'occupe de lui faire un toucher rectal qui dure au moins 5 minutes. Amis de la poésie bonjour ! Eric fait Raââââââ Lovely et c'est par l'entremise du toubib que nous apprenons qu'Eric 28 ans, a une prostate asymétrique. L'action redémarre.
    • Ce qu'Eric ne savait pas c'est qu'il avait un garde du corps de sexe féminin comme il aime et qui s'appelle... on s'en cogne comment elle s'appelle. Pendant sa pause déjeûner elle emmène Eric son patron chez elle et lui fait à Dada sur mon bidet. Elle fait aaaaaaaaaah en bougeant comme ça les hanches très très fort et très très vite. Et Eric fait Raaaaaaâââ Lovely parce qu'il aime bien. Il manque de se prendre un coup de taser en plein dans le poumon mais finalement non. Du coup, il a envie d'aller voir sa femme et ils ont une conversation. 
    • Tu pues le sexe mon cher.
      C'est parce que j'ai envie de toi ma chatte.
    • Oui mon oeil, prends moi pour une blonde pendant que t'es là !
    • C'est là que surgit de nulle part, Mathieu Amalric teint en blonde et il entarte notre Eric avec un flan tout graisseux. Il proclame en sautillant que le grand capital n'aura pas la peau des travailleurs et c'est la meilleure séquence du film parce que fendarde comme pas deux, mais elle ne dure que 3 minutes alors que Juliette Binoche en a eu au moins 8 et que c'était beaucoup moins marrant !
    • Eric est très colère, même s'il ne le montre pas, d'avoir été entarté. Il tue son garde du corps, ça le détend. A peine. Il arrive finalement chez son coiffeur. Un vieux chnoc qui radote sur le bon temps qu'est passé et qui reviendra plus ma brave dame, avec tout ce qu'ils nous envoient dans l'espace !!! Il lui fait une coupe iroquoise, mais que d'un côté ; ça valait le coup de traverser la ville et d'avoir tous ces ennuis tiens... Je ne me souviens plus comment et pourquoi il se retrouve à errer comme un pauvre diable (j'échangeais des sms avec la dame de là, d'ailleurs profitez-en, y'a jeu), mais finalement Eric se fait tirer dessus par Paul Giamati, mais il le rate.
      Alors Eric va chez Paul Giamati qui a aussi la protaste asymétrique et ils dégoisent tous les deux sur le fait que la limousine d'Eric bouffe l'oxygène du Bengladesh et plein de trucs comme ça. Je pense que Eric a honte alors il se tire une balle dans la main et fait rââââââ lovely mais n'a pas du tout envie de jouer à dada avec Paul Giamiati. De ce fait, Paul Giamati se met une serviette sur la tête et déclenche la fureur coréenne.
      Fin.
    • P.S. : si ce film n'obtient pas les °°° qu'il mérite amplement c'est que malgré tout et contre toute attente Robert Pattinson est LA SEULE et UNIQUE raison qui m'a fait supporter ce bousin abscons jusqu'au bout. Le pauvre garçon s'en sort plus que bien malgré l'ambiance énigmatique, nébuleuse et impénétrable de l'ensemble.
  • LES FEMMES DU BUS 678 de Mohamed Diab ***

     Les Femmes du Bus 678 : photoLes Femmes du Bus 678 : photoLes Femmes du Bus 678 : photo

    • Trois femmes qui ne se connaissent pas mais dont le point commun est d'être régulièrement sexuellement harcelées au Caire en Egypte, se rencontrent et tentent d'agir contre l'impunité des hommes coupables de ces agressions devenues récemment (grâce à leur lutte) des délits. Ce premier film est inspirée de l'histoire vraie d'une femme, la première dans ce pays à avoir osé porter plainte.
    • Fayza est issue d'un milieu modeste. Elle est voilée et vit avec son mari et ses deux enfants. Chaque jour elle prend le bus pour aller au travail et chaque jour elle est victime d'attouchements. Les bus sont bondés et les hommes jouent à ce jeu qui ne semble même pas les amuser, le "frotti frotta", mais qui détruit les femmes. Fayza, honteuse comme toutes les femmes abusées, se refuse à son mari, un homme autoritaire et colérique qui ne comprend pas son attitude et lui avoue ne l'avoir épousée que pour coucher avec elle. Elle rencontre Seba qui elle aussi a été victime d'attouchements lors d'une cohue de supporters à la sortie d'un match de foot. L'étrange réaction de son mari qui n'a pu la protéger, isole encore davantage Seba qui souhaite le divorce. C'est une jeune femme bourgeoise, elle a une boutique de bijoux et n'a aucun problème pour vivre seule mais sa mésaventure l'a amenée à créer un cours dans lequel elle apprend aux femmes à se défendre. Quant à Nelly, c'est une jeune femme moderne. Son fiancé et elle participent à des soirées de "stand-up" et c'est rien de dire que je n'ai strictement rien compris à l'humour égyptien. Alors que la salle est morte de rire, je cherche encore où était la blague. Problème de "culture" évidemment. Ce que j'ai bien vu par contre, c'est que dès qu'une fille monte sur scène et s'empare du micro, les garçons ne rient plus du tout... Nelly traverse une rue pour rentrer chez elle et un homme l'agrippe littéralement par la fenêtre de sa portière et la traîne sur plusieurs mètres uniquement pour la tripoter. Elle parvient à se libérer mais aidée par sa mère et son fiancé, ils réussissent à traîner le pignouf jusqu'au commissariat. Je vous passe les détails car ici la victime est contrainte d'emmener elle-même l'agresseur chez les flics...
    • Bref, en un mot, les femmes ne sont jamais à leur place mais ces trois rebelles vont s'unir et s'efforcer que la justice punisse les violences qui leur sont faites. Mais là encore, malgré un commissaire atypique qui cherche parfois maladroitement à minimiser les effets colatéraux, c'est souvent à une justice d'hommes qu'elles se heurtent. Elles devront même un temps en passer par une forme de terrorisme en punissant elles-mêmes leurs agresseurs là où ils ont péché...
    • Un premier film courageux et militant réalisé par un homme dans un pays où pourtant une grande partie des femmes n'est pas voilée, c'est une magnifique surprise. Parfois le réalisateur s'égare et on a par exemple du mal à justifier le destin de la femme du commissaire, mais on se fiche des maladresses car parler ainsi de la condition féminine, c'est fondamental. Pour moi l'occidentale je suis encore sidérée et consternée de voir à quel point les femmes sont terrifiées et pas en sécurité à travers le monde, parfois au sein de leur propre famille. Nelly se met en effet toute sa famille à dos et se voit contrainte de retirer sa plainte pour éviter le scandale. L'autre drame est de constater que même les femmes entre elles en arrivent parfois à se désolidariser. La voilée reprochera aux autres leurs tenues provocantes et leurs cheveux dénoués, les "modernes" condamneront les idées et comportements rétrogrades de la première.
    • Les trois actrices magnifiques et véritablement impliquées, Nahed El Sebaï, Bushra Rozza et Nelly Karim, portent le film avec leur énergie et leur colère. Et le réalisateur semble aborder en totalité le sujet de la dignité des femmes à reconquérir. Il y a une multitude de détails et de scènes qui peuvent faire de ce film un manifeste. Je citerai encore celle impressionnante où Fayza, mère courage en plus du reste, se porte au secours de ses enfants humiliés quotidiennement par le système scolaire parce que les parents n'ont pu payer la scolarité à temps !!!
    • J'aimerais parfois pourtant me ballader dans le cerveau d'un de ces types (pas trop longtemps quand même) pour tenter de comprendre, car la question demeure toujours pour moi un mystère : qu'est-ce qui peut bien les autoriser à agir comme ils le font ? Pourquoi un individu se permet-il d'abuser une femme alors qu'il sait parfaitement qu'il ne fait pas quelque chose de glorieux puisqu'il refuse de l'admettre (ah ! le coup du citron !!!) ? A quel moment ça capote dans leurs cervelles de piafs malades ?
  • MICHAEL FASSBENDER EST FÉMINISTE

    • et c'est une bonne nouvelle.
      Je m'explique et je le prouve.
    • Il y a quelque temps... des siècles il me semble, j'étais en vacances et j'ai acheté pour la première fois de ma vie le magazine GQ (Gentlemen's Quaterly) Le magazine qui parle aux hommes sur un autre ton. Je ne l'avais jamais fait car je croyais (comme quoi, quand on sait pas on invente...) que c'était :
    • - soit une revue genre LUI mais pour garçons sensibles,
    • - soit le ELLE version mâle et donc faux cul,
    • - soit le vide sidéral d'un VOGUE !
    • Mais voilà, la couverture du mois de juin, elle est comme ça :
    • gq-france-june-2012-michael-fassbender.jpg
    • et du coup ça attire l'oeil. J'ai feuilleté, j'ai vu une foultitude d'articles sur des garçons, des que j'aime : Fafa donc entre autres, des dont je me fiche : Philippe Sollers mais ça peut intéresser (surtout interviewé par Frédéric Taddeï), et puis une éblouissante séance photos de mode de MON Matthias Schoenaerts. Bon il y a de la pub bien sûr, de la mode, il y a même une fille perdue au milieu de ces garçons, de la musique, du style, des livres, des enquêtes, des reportages... Tout ça et c'est sacrément bien fichu. Donc, je n'irai pas jusqu'à dire que je suis accro mais je crois que le mois prochain, même si je ne suis plus en vacances fuck et fuck je retenterais bien l'expérience.
      Mais revenons-en à MON Fassie.
    • michael_fassbender_3218_north_626x.jpg
    • Voici la phrase absolument étonnante que j'ai lue... ahurissante même puisque franchement, même s'il l'a dite avec son humour et dans un sourire à 48 dents, il l'a dite, et il est un garçon jusqu'à preuve du contraire (dans Prometheus il est un robot...) :
    • "Je suis plutôt mal à l'aise quand je suis à poil devant une caméra. Mais je suis pour l'égalité des sexes. Depuis les débuts du cinéma, la femme se retrouve nue pour de mystérieuses raisons, et le mec garde son pantalon. Je mets fin à cette injustice en donnant de ma personne..."
    • Et là, moi je dis chapeau bas madame la marquise ! Même s'il est évident que Fafa n'a aucun mal à se désaper et à nous rendre adepte du full frontal sans chemise, sans pantalon (merci à Steve McQueen), à rendre jaloux Georges Clooney «Vraiment Michael, honnêtement, vous pouvez jouer au golf avec vos mains derrière le dos »... j'étais épatée que ce soit un garçon qui le dise !
    • Quand j'affirme haut et fort que je déteste les scènes "d'amour" (sic) au cinéma qui sont dans 99,99 % des cas ridicules bien comme il faut, je me justifie en disant que c'est parce que "je suis coincée". Ce que je suis sans doute, et si je le suis tant mieux, tant pis... WTF ! Ce qui est par contre vrai, c'est que j'en ai jusque là (très très haut !!!) des filles à poil, à quatre pattes, de dos, de face, sous la douche, dans leur bain... sans aucune justification et que ces scènes me mettent mal à l'aise parce, comme le dit Fafa, le garçon par contre sort toujours du lit en caleçon, du bain en plan américain et j'en passe. Et que j'aurais toujours honte que les filles acceptent d'offrir leur corps en pâture dans les films et dans les pubs comme des objets !

  • SUR LA ROUTE de Walter Salles **(*)

    • Sur la route : photo Garrett Hedlund, Sam RileySur la route : photo Sam RileySur la route : photo Sam Riley
    • A la mort de son père en 1946, Sal Paradise ne va pas bien du tout. Il a une vingtaine d'années, vit à New-York avec sa mère et rêve de devenir écrivain. Sa rencontre avec Dean Moriarty dont rien que le nom fait fantasmer va bouleverser son existence. Ainsi que le précise Jack Kerouac dès la première page de son roman, véritable manifeste de la beat generation dont le film est tiré : avec l'arrivée de Dean Moriarty commença le chapitre de ma vie qu'on pourrait baptiser "ma vie sur la route". Dean est un être à part qui séduit tout ce qui remue dans la seconde où il apparaît et se met à proférer ses sentences nihillistes. Sal est plutôt un suiveur et sa complicité mêlée d'une admiration sans limite avec Dean est instantanée. Ce mauvais garçon n'est pas peu fier d'avoir fait de la prison. Il est par ailleurs marié à une gamine délurée de 16 ans Marylou qui lui voue également un véritable culte. Lorsque Dean et Marylou quittent New-York, Sal n'a plus qu'une idée en tête, les rejoindre. Commence alors une vie d'errance à travers les Etats-Unis où les trois jeunes gens épris de liberté partagent leurs aventures.
    • Tout comme le livre, le film qui lui est très fidèle, est empreint de monotonie (ce qui ne signifie pas ennui), malgré le souhait des protagonistes de vivre à 100 à l'heure une vie sans contrainte. Cette monotonie imposée par le hasard des événements et des imprévus lui imprime son rythme. Parfois de brusques accélérations surviennent et finalement on prend la route avec ces gens d'un autre temps, surpris mais rarement émerveillés par leurs aventures qui sont loin de (me) faire rêver. Dean Moriarty n'est en fait qu'un séducteur, baratineur, d'un égoïsme délirant qui ne cherche qu'à satisfaire son plaisir personnel et fait souffrir tout son entourage. Est-ce de la naïveté ou du machiavélisme ? En tout cas, personne ne lui résiste et il parvient presque toujours à faire en sorte que les autres lui pardonnent. Il est de toute façon clair qu'il souffre lui aussi, dans sa position auto-destructrice d'éternel insatisfait. Il abandonne Marylou pour Camille avec qui il fait des enfants. Mais Dean peut-il se contenter d'une vie de famille ? Il revient vers Marylou pour la délaisser à nouveau, incapable de résister à la moindre donzelle qui passe à sa portée. Même Marylou, sexuellement très libérée finira pas se lasser des incertitudes extravagantes de sa tête brûlée.
    • S'il manque au film la sensation d'extrême solitude dans laquelle se débattaient parfois tous ces garçons et filles enivrés par leurs délires poétiques (une photo d'Arthur Rimbaud trône dans la chambre de Sal et Du côté de chez Swann ne les quitte pas), le voyage par contre est magnifique. Traverser les Etats-Unis d'Est en Ouest, à pieds, en stop, en camion ou en voiture donne forcément la possibilité de composer des plans et des images magnifiques comme des tableaux. Les arrêts au milieu de nulle part dans une station-service, les quartiers miteux de New-York ou Denver, les champs de coton dans lesquels Sal se fera un temps exploiter (il faut bien parfois un peu de monnaie), la Nouvelle-Orléans ou San Francisco dans la brume, les routes poussiéreuses sous un soleil implacable... toute la photo de ce film est sublime.
    • Le credo de cette beat generation était de défier le mode de vie conformiste de l'Amérique bien pensante. Baignés et bercés de Jazz les vagabonds célestes grillaient par les deux bouts la chandelle de leur vie qu'ils voulaient trépidante. Et cela rimait pour eux avec des nuits sans fin d'insomnie, de l'alcool, des drogues dont la benzédrine qui leur donnait la sensation d'être plus beaux, plus forts, plus intelligents, la marijuana à gogo, le sexe, l'homosexualité, la prostitution à l'occasion (étonnnante scène avec Steve Buscemi !) assortis à l'occasion d'une quête mystique... dans le plus grand sérieux et avec un manque d'humour. impressionnant. Cette recherche d'un absolu sans contrainte ni concession ressemble souvent à une descente aux enfers où le désespoir et les envies de suicide ne sont jamais bien loin. Et si les filles sont parfois consentantes, sauf cette pauvre Camille qui a cru un temps que sa normalité calmerait les ardeurs de son Dean, pour suivre les garçons qui s'estiment supérieurs, elles sont vraiment mal traitées par ces égocentriques.
    • Question casting ! Grosse erreur concernant Melle Stewart qui n'incarne pas l'aimante et pétillante Marylou. Elle est une junkie, elle roule des joints comme aucune fille avant elle et sait faire beaucoup de bien aux garçons. Mais en gros, comme toujours, menton en avant et bouche entrouverte elle fait la gueule ! Sam Riley est un peu en retrait mais très concerné, tout à son admirative amitié et concentré sur les carnets qu'il noircit et qui aboutiront à ce rouleau de 36 mètres sur lequel il écrira son chef d'oeuvre.  Et c'est Garrett Hedlund qui surprend le plus car il ne se contente pas d'être un garçon irrésistible à belle gueule, mais traîne parfaitement le spleen romantique et contagieux de Dean Moriarty entre euphorie et abattement jusqu'à une transe comme une apogée de ses délires.

  • MOONRISE KINGDOM de Wes Anderson ***

    Moonrise Kingdom : photoMoonrise Kingdom : photo

    Lorsque Sam aperçoit Suzy pour la toute première fois, elle est déguisée en oiseau et c'est le coup de foudre ! La bonne nouvelle c'est qu'il est réciproque. Mais les deux amoureux n'ont que 12 ans et sont donc séparés. Suzy, considérée comme psychologiquement fragile et perturbée vit avec ses parents et ses trois petits frères, tandis que Sam, orphelin, passe d'une famille d'accueil à l'autre car il est ingérable. Les deux enfants s'écrivent et promettent de se retrouver. Sam s'échappe du camp scout où il passe l'été 1965 sur une île de la Nouvelle-Angleterre. Suzy se sauve de chez elle en pleine nuit. Alors qu'une tempête s'approche précisément du lieu où les deux tourtereaux se retrouvent, les adultes se mettent à la recherche des enfants.

    Dès la première image on entre dans l'univers visuel très particulier de Wes Anderson avec ses couleurs improbables et ses plans parfois vertigineux. La maison où vit Suzy ressemble à une maison de poupées et l'atmosphère qui y règne est étrange. Les enfants semblent livrés à eux-mêmes et la mère ne s'adresse à ses enfants et son mari qu'à l'aide d'un mégaphone. Pourtant la disparition de Suzy est ressentie comme une tragédie par les parents qui semblaient pourtant apathiques à tout ce qui les entoure. Lorsque Sam manque à l'appel au camp, le chef scout est lui aussi complètement catastrophé. Le point commun de tous ces adultes est une espèce d'attitude mécanique et une tristesse insondable qui semble tous les avoir envahis depuis longtemps. Aucun d'entre eux n'est heureux c'est certain mais tous vont redoubler d'efforts pour retrouver les enfants en danger.

    De leur côté, Sam et Suzy vivent leur aventure comme des grands avec un sérieux qui confine parfois à la tristesse. Mais ces deux là sont à l'image des adultes de l'histoire, dignes, déterminés et un poil désespérés. Mais aussi parfaitement inconscients des risques qu'ils peuvent éventuellement courir et pas informés de la tempête qui approche. Les talents de Sam, scout jusqu'au bout du canif sont parfois contredits par l'impeccable et très futée Suzy. Lorsque Sam lui explique qu'il met des feuilles d'arbre sous sa toque de trappeur pour se rafraîchir la tête, la maline lui rétorque calmement : "tu pourrais aussi bien retirer la toque". C'est tordant, mais ces gosses là ne rient jamais. Ils s'aiment. Et c'est beau. Si Kara Hayward (un nom de star non ?)/Suzy a toutes les chances de nous surprendre de film en film tant elle semble avoir le potentiel d'une Elle Fanning (ce qui n'est pas peu dire), le petit Jared Gilman/Sam est moins convaincant.

    Et bizarrement même s'il s'agit de l'histoire d'amour très forte et très belle de deux enfants, ce sont quand même les adultes qui surprennent ici. Et notamment Bruce Willis, totalement aux antipodes de ce qu'il a fait jusque là en flic très très sérieux d'un bled paumé. Il est aussi amoureux indolent et résigné et d'une tristesse indicible qui lui va très bien. Edward Norton est impayable en chef scout désespéré pour avoir failli à son devoir. Frances McDormand, Bill Murray, Jason Schwartzman et Tilda Swinton sont parfaits. Cette dernière réussit particulièrement sa prestation d'assistante sociale rigide très prompte à prescrire à ces ados récalcitrants quelques séances d'électrochocs pour les remettre dans le droit chemin. Je ne vous dis rien de l'apparition très marrante du Grand Chef Scout dans la toute dernière partie de ce beau film, très original et un peu triste...

  • ALMANYA de Yasemin Samdereli **

    Almanya : photo Yasemin ŞamdereliAlmanya : photo Yasemin Şamdereli

    Almanya : photo Yasemin Şamdereli

    Cent a six ans. Il est allemand mais son grand-père est arrivé de Turquie à la fin des années 60 lorsque le gouvernement de l'Allemagne Fédérale a appelé à la rescousse des travailleurs d'Italie, d'Espagne... et de Turquie. L'institutrice place sur une carte un petit drapeau correspondant à l'origine de chaque enfant de la classe. Mais quand Cent annonce qu'il est allemand originaire d'Anatolie... la maîtresse lâche : "oups, je n'ai qu'une carte d'Europe" et isole le drapeau du petit garçon sur le tableau noir. Lors du match de foot dans la cour de récré, allemands contre turcs, Cent n'a donc pas d'équipe. Il rentre chez lui dépité après avoir fichu une rouste à ceux qui l'excluaient. Sa cousine Canan se charge alors de lui raconter l'histoire de la famille qu'elle tient de son grand-père.

    Tous les thèmes qui peuvent fâcher sont abordés et comme c'est une jeune fille qui raconte à un enfant cela prend des allures de conte idéal. On se retrouve donc en porte-à-faux devant l'optimisme et la légèreté du ton qui vire parfois un peu trop à l'angélisme. Quelles que soient les situations, et il y en a de bien graves et douloureuses, tous les membres de cette famille sur trois générations affichent un sourire et une philosophie à la limite de la béatitude. Du coup au lieu de se réjouir de ne pas être face à un nouveau film qui évoque le racisme, l'intégration, la désintégration, le rapprochement des familles, l'exil... avec une noirceur sans fond, on suit avec le même sourire bienheureux les tribulations des membres de cette famille que le grand-père embarque finalement en Anatolie à bord d'un bus à la recherche de leurs racines !

     "Nous avons appelé des ouvriers, nous avons reçu des hommes". Même l'intervention des politiciens de l'époque se teinte d'angélisme. On en rêve, c'est sûr mais la réalité est toute autre et en Allemagne comme ici, il me semble que toutes les "communautés" (désolée j'emploie ce terme, mais je crois qu'il "parle" à tout le monde) issues de l'immigration soient désignées comme porteuses de tous les maux actuels de l'Europe.

    Nonobstant cette réserve, il reste un film charmant, tendre et drôle... chaleureux même, avec des acteurs tous absolument formidables et des trouvailles burlesques qui en font son originalité. Lorsque le grand-père obtient son passeport allemand (ce qui finalement pourrait l'empêcher d'être enterré en Turquie...), le fonctionnaire qui le lui remet lui annonce qu'il va devoir à présent manger du porc et passer ses vacances aux Baléares, c'est très drôle et la réalisatrice jalonne l'histoire de cette famille d'une multitude de scènes de cette nature et le rendent ainsi singulier.

  • W.E. de Madonna °°

    W.E. : photo MadonnaW.E. : photo MadonnaW.E. : photo Madonna

    Parce qu'il était amoureux comme une foufoute d'une femme deux fois divorcée (ouh la vilaine, elle est américaine !!!), Edward Albert Christian George Andrew Patrick, David pour les intimes a préféré abdiquer et céder sa place à son frère le bègue qui devint roi à sa place après avoir réussi à parler avec des patates chaudes dans la bouche. L'américaine c'est Wallis Simpson, jadis Wallis Spencer, née Bessie Wallis Warfield. ça se passe en 1936 à Londres et c'est un scandale, merde.

    En 1998 à New-York, Wally (en hommage à Wallis... MDR, les parents sont d'un drôle parfois) Winthrop mariée à un mufle de belle envergure et en grosse grosse demande d'enfant non satisfaite passe ses journées à déambuler chez Sotheby's là où sont exposés la vaisselle fine et les bijoux du couple Windsor avant d'être mis en vente aux enchères. Tant pis, je spoliote un ptit coup ça va me soulager, mais de mémoire (j'ai vu ce film il y a pas mal de jours déjà !) je dirai que cette cruchasse de Wally se bagarre et obtient une paire de gants pour 29 000 dollars ! Après on s'étonne que son mari ait les nerfs en vrac !

    Quel est le rapport entre les 2 W ? Aucun et on peut dire sans dénigrer Madame Donna qu'aucun parallèle ne peut être fait entre les deux histoires. Sauf que les deux nanas ont été mal mariées et se sont pris des coups de pieds dans le ventre, surtout quand elles sont enceintes ! Madonna n'aime pas les garçons, ça se voit dans ce film. Ils sont très laids, très bêtes, très faibles ou très violents (ce qui revient au même) avec les dames ! Sauf un.

    Mais par où commencer ? Par la fin. Environ 5 minutes avant la fin donc (une interminable purge de 2 heures !!!) La Madonne nous explique ce que devait être son film. En fait, elle voulait prouver, démontrer, féministe qu'elle est (à propos de féminisme, rappelez-moi que je dois faire une note sur Michael Fassbender fin de la parenthèse) que la vie des meufs c'est pas une tartine de confiture tous les jours. Et donc, les 5 dernières minutes sont consacrées à la lecture de lettres écrites par Madame De Windsor que Wally va chercher à Paris au Bois de Boulogne dans la maison de Mohamed Al Fayed !!! Merci Msieur Al Fayed qu'elle lui dit ! Et lui il dit de rien, normalement je ne laisse personne lire ces lettres qu'elles sont à moi, mais là, vous pouvez. On découvre que la Wallis en fait ne voulait pas du tout passer le reste de ses jours avec un faux roi, mais qu'elle est une femme d'honneur et qu'elle n'osait surtout pas demander à son ex de la reprendre. Elle s'est sacrifiée quoi. Oui, c'est ça le truc, le but, l'enjeu... On croit toujours que c'est David, Edouard VIII quoi, qui s'est sacrifié mais pas du tout ! La Wallis, elle a été malheureuse pire que comme une pierre avec ce mochtron même pas marrant et en plus, exilée toute sa vie. Elle n'a pu rentrer que deux fois en Angleterre. Une fois pour enterrer le blondinet et une autre fois, les pieds devant ! Si c'est pas malheureux ! Mais bon, je ne vois pas pourquoi elle tenait tant à rentrer en Angleterre vu qu'elle était américaine. Passons.

    En parallèle donc, on voit la Wally qui va tous les jours à l'exposition et qui regarde les tasses en porcelaine et elle ferme les yeux et on se retrouve 50 ans en arrière. ça veut dire que Wally imagine la vie de Wallis ! Mais les flash et les foward back sont tellement mal faits que la Ciccone est obligée de mettre des petits écriteaux avec les dates et l'endroit pour pas qu'on se paume. Il faut dire qu'elle n'a pas de chance la Mado, elle a hérité d'une caméra hystérique, frénétique et chaotique montée sur une mobylette et lancée à 80 à l'heure à travers les couloirs et tout ça. Ce film fout le tournis.

    Madonna veut nous présenter deux femmes fortes qui résistent à l'adversité mais surtout aux hommes. Et que voit-on? Une Wallis follette, exclusivement préoccupée de ses toilettes et de ce qu'elle va pouvoir ingurgiter comme cocktails. Organiser des fêtes ou y participer en faisant des jeux de mots laids pour épater la galerie et séduire les garçons.

    Quant à la Wally, à quoi renonce t'elle ? A un homme (Môssieu est psychiatre) plus goujat tu meurs qui la trompe à couilles rabattues et lui file des trempes quand il est un peu plus bourré que les autres jours. Chaque soir, après être allée voir l'expo, Wally rentre dans son appartement si grand qu'on peut y faire du skate board (oui, j'aime faire du skate board dans les grands appartements), elle se contemple indéfiniment devant son miroir son beau miroir, elle se met en nuisette et porte-jarretelles noirs pour attendre et séduire le mufle dont elle veut un moutard. Le butor la traite immanquablement de pute et l'envoie sur les roses ou plus loin suivant le mélange absorbé. Et le lendemain, elle recommence le protocole. Comme quoi la pédagogie c'est pas toujours à base de répétition. Heureusement, à l'expo sévit un joli surveillant d'expo avec oreillette. Il a un joli sourire et un regard triste. Il est veuf et ça tombe bien. C'est sans doute ce qui lui donne cet air triste. Il comprend les femmes malheureuses. C'est un intellectuel russe mais il n'a trouvé que cet emploi de vigile aux States. Parfois il se met en jupe et joue du piano (ça plaît aux filles... pas la jupe pour garçon, le piano !) et recueille la Wally quand elle a un oeil au beurre noir. Donc Wally quitte un pignouf dans un appartement à skate board pour un joli russe (trop petit pour elle, mais elle n'est plus trop regardante) dans un super loft sur Central Park. Vlà l'abnégation tiens !

    Superficiel, chichiteux, pompeux, prétentieux, sans intérêt, mal filmé, ridicule... ce film ressemble beaucoup un peu à sa réalisatrice.

    Les actrices Andrea Riseborough et Abbie Cornish sont très à plaindre... même si la première est quand même un peu mieux "servie" que la seconde !

  • LES RÉVOLTES DU BOUNTY - mai 2012

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    Bonjour les aminches,

    pour ceux qui se désolent (et vous êtes nombreux !) de l'absence d'articles sur ce blog, sachez que je suis toujours en vacances et que c'est bien bon. Même si, pour cause d'intempéries au début, j'ai vu deux films dont je vous parlerai, si un jour je rentre. Un formidablement beau, drôle, et un peu triste "Moonrise kingdom" de Wes Anderson, et une horreur dont je me ferai un plasir de tailler un short XXL tant ce film est lamentable : "W.E." de Madame Madonna. Mais "pour l'heure" comme ils disent dans le poste (expression que je déteste), laissez-moi vous mettre en garde...

    Ah non, avant cela je tiens à remercier chaleureusement celles et ceux qui se sont inquiétés de savoir comment j'avais vécu les catastrophiques intempéries de la semaine dernière étant donné que je vis à précisément 3 kms de l'épicentre des horreurs. Effectivement, l'eau a pénétré notre humble logis et s'est évacuée (presque) toute seule. Nous n'étions pas là, c'est un ami à qui nous confions les clés qui nous l'a signalé. Dans notre "malheur" il semblerait que nous ayons été assaillis par le l'eau propre et non des torrents de boue. Nous constaterons l'étendue des dégâts à notre retour car nous avons décidé de nous inquiéter plus tard. Merci donc à Jordane, Loreal, Aifelle, La Pyrénéenne, Fred, Mister Loup, Chomb que les autres aillent crâmer en enfer.

    Mais voilà enfin où je voulais en venir. Si vous passez dans le coin du Sud dans le département 66 des Pyrénées je vous mets en garde : PASSEZ BIEN AU LARGE de ce restaurant

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    Ce restaurant qui semble tout à fait respectable au premier abord est sis

    8 Quai Arthur Rimbaud, 66750 St Cyprien.

    Sauf que dès l'arrivée on a eu l'impression de déranger. Les deux portes avant et arrière étaient ouvertes et je n'avais pas envie d'être en plein courant d'air (je déteste, même quand il fait 30° à l'ombre être en plein zéphir artificiel). J'ai donc hésité avant de trouver une bonne place dans un petit coin... mais HELAS !!! pas loin d'un chien qui devait faire 3 mètres de hauT et je ne dirai jamais à quel point je trouve cela inadmissible que n'importe quelle bébête à sa mémère ou à son pépère soit installée dans un restaurant. Mais j'ai tort sur ce point, donc je m'écrase. Il nous a fallu pas loin d'une demi heure avant que le "garçon" (il était seul pour le service) vienne prendre notre commande. Moules frites au bord de la mer (l'immunité du Warrior ne lui permettant pas encore de s'attaquer au plateau de fruits de mer son régal !!!) ça paraît simple, mais pas du tout. Les moules sont arrivées, elles étaient orange vif et pour la plupart au fond de la casserole. Ce qui est, de l'avis de mon cuisinier attitré (moi j'y connais queud') la certitude qu'elles avaient été cuites (au mieux le midi) et donc cuites, recuites et ratacuites ! Nous avions faim, il était tard, on a mangé ! Les frites ont laissé un goût d'huile dans la bouche pendant un long temps. Quant au vin... nous sommes adeptes du Collioure et même là... ils ont réussi à en trouver un qui avait le goût ordinaire du Côte du Rhône en pichet !

    En résumé, l'accueil, le service et la cuisine : TOUT EST DEPLORABLE dans ce restaurant. Je trouve ça honteux et c'est pourquoi je ne me gêne pas pour le dire. Je suis allée voir quelques avis ici et là, et j'avoue que j'ai bien RI.

    Pour nous remonter le moral, nous sommes allés voir ROMAIN :

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    Jusqu'à pas d'heure cet adorable garçon de 23 ans qui est fabricant de ses produits vous accueille juste en face de la plage, avec l'accent, le sourire et la qualité de ses glaces au

    1 avenue Méditerranée 66140 Canet en Roussillon.

    INTERDICTION d'aller ailleurs si vous êtes dans le coin.

    Et pour en finir avec cette note gastronomique. Il faut que je vous parle du

    Restaurant l'Escale au Quai Jacques Cartier 66700 Port Argelès.

     Et là c'est l'exacte et parfaite antinomie du bounty caca beurcque. Véronique vous accueille comme si elle vous attendait et était contente de vous voir, déplace les tables pour que nous ayons tous les deux la même vue sur les jolis bateaux du port. Elle est gentille, drôle et d'une amabilité non feinte. Elle tourbillonne entre les tables et plaisante et s'amuse avec chacun. Mais évidemment ce ne serait pas suffisant, même si c'est rare (je trouve) et très appréciable. Ce que nous avons mangé était tout simplement à tomber par terre et nous avons bien regretté de ne pas y être retournés le lendemain. Le Warrior avait pris ceci (une parillade ça s'appelle) :

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    Et sous vos applaudissements et pour votre plus grand plaisir :