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Sur la Route du Cinéma - Page 486

  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1er FILM - ANNONAY 2009 (les films de la compétition, suite)

    FUORI DALLE CORDE de Fulvio Bernasconi ***

    Italie/Suisse

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    C’est grâce au dévouement voire au sacrifice de sa sœur Anna que Mike peut espérer devenir un jour boxeur professionnel. C'est avec son travail d’ouvrière dans une usine de poissons qu'elle lui paie ses entraînements. Mais à la suite d’un combat perdu, le manager de Mike refuse de renouveler son contrat. Pour faire face à ses dettes, il n'a plus d'autre alternative que de participer à des combats de boxe clandestins lucratifs mais beaucoup plus violents donc dangereux.

     

    Fulvio Bernasconi nous dépeint ce monde brutal et impitoyable des combats illégaux de façon radicale et sans ambiguïté. Contrairement au cinéma de Tarantino qui se sert de l’humour et de l’outrance pour dépeindre la sauvagerie, ici les ambiances sont constamment lourdes et étouffantes voire suffocantes. Chaque coup laisse une trace et seule la relation d’amour profond qui unit le frère et la sœur offre quelques beaux instants de calme, d’abandon et de douceur dans cette histoire dure, difficile où les ténèbres enveloppent les personnages.

     

    Si le scénario est parfois un peu prévisible, il n’en reste pas moins un film à l’atmosphère envoûtante et deux acteurs magnifiques Maya Sansa et Michele Venitucci.

     

    Le réalisateur Fulvio Bernasconi qui maîtrise un français parfait nous affirme qu’au départ le cinéma pour lui se passait uniquement en salle pour draguer. C’est « La déchirure » de Roland Joffe qui fut pour lui le film le plus marquant de sa jeunesse. Il a suivi un parcours « traditionnel » en suivant les cours d’une école nationale de cinéma. Il a déjà réalisé deux longs métrages pour la télévision mais se désole qu’en Suisse comme en Italie la culture soit défavorisée.

     

     

    SUMMER BOOK de Seyfi Teoman **(*)

    Turquie

     

     

    Le dernier jour de l’année scolaire l’instituteur remet à chaque élève de la classe un cahier de vacances dans lequel il promet qu’ils vont découvrir et apprendre. Hélas, sans qu’il puisse rien faire, Ali se fait volet son cahier par « un grand ». Il ne dira rien à personne et passera son été à subir ou observer le monde qui l’entoure.

     

    On accompagne pas à pas Ali et comme le réalisateur, comme l’enfant on suit cette chronique d’un été ordinaire et extraordinaire. Seyfi Teoman nous apporte par touches sensibles et avec une extrême pudeur des révélations sur la vie dans son pays si proche et si lointain, si semblable et si différent du nôtre. Les enfants sont cruels entre eux. La femme s’efface beaucoup devant les décisions et l’autorité du père mais c’est elle qui couve ses enfants et se désole que le grand soit si malheureux d’être contraint d’entrer à l’Académie militaire. Elle devient une vraie furie lorsqu’elle soupçonne son mari de la tromper (franchement qui voudrait de ce patapouf ronchon ? NDLR). Le réalisateur installe même un suspens assez solide avec la disparition d’une mystérieuse somme d’argent lors de l’hospitalisation du père.

     

    Le film se termine par la rentrée des classes et s’éloigne peu à peu de l’enfant qui finit par disparaître derrière les barreaux de la fenêtre de la salle de classe, comme pour nous dire que rien n’a changé.

     

    Seyfi Teoman nous a confié que le soutien financier de l’Etat lui avait été refusé et qu’il avait pu tourner le plus rapidement possible grâce à des financements locaux et personnels. Si ce film ne marche pas, ce sera une catastrophe pour lui qui rêve du cinéma de Wajda et Kieslowski.

     

     

     

     

    Peacefire de Macdara Vallely **

    Irlande

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    Colin est un adolescent à la limite de la délinquance qui fait des virées nocturnes avec deux copains dans des voitures volées. Il vit seul avec sa mère, dépassée par le comportement de son fils et qui voue un culte du souvenir à son mari assassiné une dizaine d’années plus tôt. Nous sommes en 1994 en Irlande du Nord et le conflit entre l’armée et l’IRA est omniprésent. L’IRA a son propre code de l’honneur et de la morale, elle a aussi des lois implacables qui ne tolèrent pas le moindre délinquant irlandais !!! Elle « gère » ce problème et punit les fauteurs de troubles (qui se soumettent de bonne grâce au châtiment) en leur tirant une balle dans les genoux alors qu’ils sont allongés face contre terre. Démonstration reproduite 3 fois et demi...

     

    Arrêté à la suite d’un nouveau vol de voiture, Colin a la possibilité de choisir entre la prison ou devenir informateur pour la police. C’est bien au-delà que se posera le dilemme pour le jeune homme contraint de réfléchir à des notions telles que loyauté, famille, patrie…

     

    C’est plus à la dérive d’un adolescent à laquelle on assiste ici qu’à une illustration politique et on comprend à quel point il est impossible de trouver des repères dans un environnement régi par le désoeuvrement, la haine, la violence et la délation. Mais en refusant à la fois tout manichéisme et toute prise de position formelle je me suis trouvée moi devant une bande de tarés (les flics, les habitants, les membres de l’Ira, les ados…) sans distinction de camp. Lorsque tout ce joli monde se retrouve hurlant, sautant, s’embrassant, tous unis contre le reste du monde devant un match de foot… je me suis dit que la bêtise humaine avait encore de beaux jours devant elle !

     

    Le réalisateur (très sympathique) originaire de la même ville d’Irlande que son très bon jeune acteur nous affirme qu’avant d’être ce film très très sombre, "Peacefire" fut un spectacle comique à New-York dont il interprétait tous les rôles. Il a souhaité en faire un film pour toucher un plus large public et peut-être alerter l’opinion sur une situation qui dure encore aujourd’hui malgré les processus de paix.

     

    Il ajoute que la qualité d’un film ne se mesure pas à son budget. Il a raison et d’ailleurs son film a eu les faveurs du jury qui dit avoir été « secoué » et a obtenu « Le grand prix » (une tomate d’or, 2 000 €uros au réalisateur et 3 500 €uros au distributeur qui diffusera le film).

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    MacDara (à gauche) avec Solveig (à droite), au fond (à gauche) l'acteur québécois Gilbert Sicotte, les tomates en or (sur la table)
  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1er FILM D'ANNONAY 2009 (les films de la compétition)

    Je sais, je sens et j’entends que vous trépignez et vous impatientez de connaître mon classement et mon avis sur les films que j’ai vus à Annonay. Car oui, je n’ai pas fait que poursuivre Miika me coucher tard et me lever tôt, j’ai aussi vu des films, les 8 de la compétition + le film de clôture + « The visitor ». Je sais, je l’ai déjà dit, et alors ? Il se trouve que j’ai plein de trucs à fouetter en ce moment. Alors je vous délivre mes articles au compte gouttes en commençant par ce qui m’a le moins séduite… pour vous emmener petit à petit au 7ème ciel ! Promis !

     

     

    Lo mejor de mi de Roser Aguilar*

    Espagne.

    Lo Mejor De Mi

     

    Raquel et Tomas s’aiment (enfin, c’est surtout Raquel qui aime Tomas quand on y regarde d’un peu plus près). Il est athlète professionnel et elle, journaliste dans une radio. Raquel propose à Tomas de vivre ensemble. Il accepte, contraint et forcé comme tout grand benêt de 30 ans (au cinéma), incapable de s’engager. Le ciel s’effondre sur la tête des amoureux lorsque Tomas tombe gravement malade. La seule façon pour qu’il s’en sorte est qu’il subisse une greffe partielle du foie. Que le donneur soit vivant décuplerait ses chances.

    Les donneurs compatibles ne courent pas les rues mais après avoir fait les analyses nécessaires, il se trouve que Raquel l’est. Avec son amour fou, démesuré, inconditionnel elle va faire ce don fabuleux et insensé à Tomas.

    Comment avec un sujet aussi peu banal, aussi éminemment mélodramatique qui devrait bouleverser et clouer le spectateur d’enthousiasme et de vertige dans son fauteuil peut-on faire un film aussi dénué d’émotion ? Les divers et successifs revirements des sentiments de Raquel et de Tomas laissent de glace. Lorsque Tomas dit à Raquel « tu m’as donné la meilleure part de toi ! », je me demande vraiment comment on peut faire dire à un homme que la meilleure part de sa femme c’est son foie ??? La réponse de Raquel est tout aussi zarbi et absconce…

    Il est évident néanmoins que la sublime Marian Alvarez porte le film à elle seule… mais quand on s’attend à voir un grand film d’amour, il est étrange que la scène la plus touchante soit le moment où la jeune femme appelle ses parents à l’aide en leur disant qu’elle ne se sent pas de taille à vivre cette épreuve seule… au moment même où je me demandais en bâillant poliment « pourquoi qu’ils ont jamais de famille dans les films des foies fois ? ».

     

     

     

     

    Une chaîne pour deux de Frédéric Ledoux *

    Belgique.

    Au moment de prendre sa retraite, Victor Granville vend sa petite entreprise belge de production de vélos. Elle est rachetée par un grand groupe international « New Deal ». Une « cadre » est envoyée sur place pour restructurer l’entreprise, ce qui suppose forcément la suppression d’une des deux chaînes de montage et donc des hommes qui y travaillent. Une compétition est organisée entre les deux équipes. Celle qui aura produit le plus grand nombre de vélos à la fin du mois gardera son poste.

    Peut-on rire de tout ? Oui répond le réalisateur et ses acteurs, tous formidables. Manifestement Frédéric Ledoux ne souhaitait pas faire un drame mais une comédie ancrée dans le social. Dès qu’il aura un micro en mains il ne cessera d’ailleurs de rabâcher (alors que personne ne lui demandait) à quel point « Les frères Dardenne, c’est chiant » !

    Rire avec ces ouvriers et même de leurs déboires face à l’imminence de leur chômage n’empêche nullement d’entrer en empathie avec eux et de comprendre le drame qui se joue. Et ça commence très bien tant qu’on ne quitte pas la chaîne de montage. La vie d’une toute petite usine, la solidarité, l’entraide puis l’émulation qui prend le pas sur l’amitié sont parfaitement retranscrites. Et l’interprétation drôle et rythmée est impeccable.

    Et puis ça se gâte… Lubna Azabal, la cadre dynamique et froide (dont le jeu consiste à pincer les lèvres en un rictus d’agacement) tombe raide dingue amoureuse de l’ouvrier le plus rebelle (étonnamment le seul jeune, beau avec moto et instructeur de vol sans parachute à ses heures perdues…). S’ensuivent une scène complètement gratuite de chute libre (juste pour se faire plaisir et répéter plusieurs fois bitocu… ah ah ah !), une autre où du jour au lendemain la teigne devient la copine de cette bande de futurs chômeurs et les rejoint au café du coin…Sans parler de la séance en plein bois de mise à l’épreuve des équipes.

    J’ai commencé à ne plus rire du tout quand un gars de l’usine (bon d’accord pas très sympathique, et même un peu con sur les bords) se fait brûler sa voiture et qu’il se retrouve lui-même à l’hôpital gravement brûlé en essayant d’éteindre le feu ou qu’un autre se plante un couteau dans le ventre tellement il craint de perdre son boulot !

    Il faut une sacrée subtilité pour réussir à faire rire dans ces cas là.

    Ce film a obtenu le Prix du Public. Le prix le «plus important» dit Frédéric Ledoux, d’une certaine façon, il a raison.

  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1er FILM - ANNONAY 2009 (mon making-off)

    Avant d’en arriver à la partie essentielle, vitale (les films, les réalisateurs et MON avis sur les pré-cités) laissez-moi vous donner un aperçu de « mon » festival en mode « off » et en images.

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    Deux valent mieux qu'une...

    Avant toute chose, il est fondamental de bien choisir la personne qui vous accompagne. Sinon, y aller seul ne pose aucun problème, les rencontres se font aussi naturellement que… non, beaucoup plus naturellement qu’à l’habitude (en ce qui me concerne en tout cas, puisque dans la « vraie vie est ailleurs » je suis d’un naturel faites-moi pas chier « ours des bois »). J’ai donc choisi d’emporter en bagage accompagné ma moitié, mon double, mon alter, ma condition sine qua non, et plus quand affinités :

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    Les journées festivalières s’étalent de 9 heures du matin à environ 2 heures le matin suivant. On a beau essayer de prononcer cette étrange phrase « soyons raisonnables », on n’y croit pas vraiment.

    Ma nostalgie s’arrêtant où mon confort commence, j’ai renoncé à l’hôtel de la place des cordeliers (non je ne le citerai pas) qui jouissait jusque là d’un monopole scandaleux remis en cause donc. Ce qui permettra peut-être aux heureux propriétaires de (re)mettre aux normes l’établissement (mode langdepute off…).

    Cette année donc, j’ai choisi un havre de paix, de calme et de verdure ! Et effectivement, la nuit, aucune horde barbare de lycéens venus d’ailleurs ne claironnait la charge de la brigade mastoc en hululant des borborygmes de sioux scalpant des yankees. C’est beau, c’est chic, calme et voluptueux. L’accueil est chaleureux et naturel

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    et le petit déjeuner… idéal.

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    Les films se voient au « Théââââtre » ou aux Nacelles et il est essentiel d’établir un programme rigoureux si, comme moi, vous souhaitez voir les 8 films de la compétition. Ce qui signifie : 4 films le premier jour, 3 films le deuxième et 3 le troisième… Et là, vous me ferez finaudement remarquer que 4 + 3 + 3 font 10. Et je répondrai « bingo » ! » car voir les 8 films en compétition n’empêche personne de voir (ou revoir) un film hors compèt et le film de clôture. Et là vous ne me répondrez rien car c’est imparable !

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    Si vous êtes « accrédité » vous pouvez (comme moi) vous pavaner avec votre ‘créditation autour du cou ou en bandoulière et chercher les membres de votre équipe. Equipe rose pour le jury, équipe jaune pour les réalisateurs, équipe verte pour les invités etc…

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    Mais rapidement vous pouvez aussi vous lasser d’arborer la photo de Marcel Bidochon sur votre joli pull de Festival.

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     Si vous n’êtes pas chanceux, vous achetez votre ticket choc mais pas cher et à l’entrée de la salle un être humain charmant de la grande famille « Bénévoles » (on les reconnaît facilement aux cernes qui leur arrivent au milieu des joues) vous l’échange contre un bulletin de vote qu’il faudra remplir et mettre dans l’urne en sortant. Ce qui permettra l’élection du film du public seigneurmariejosephilleurserabeaucouppardonné ! Il faudra d’ailleurs qu’on m’explique la subtilité entre les rubriques « j’aime un peu » et « j’aime assez »… sinon, vous avez le choix entre « je n’aime pas du tout » (ça arrive), « j’aime beaucoup » et « j’aime passionnément » (ça arrive aussi !).

     

     

    La projection des films est suivie de conférences-rencontres-conversations avec les réalisateurs, acteurs, directeurs de la photo présents. Cette année, miracle, TOUS les films qui viennent de Finlande Mikaaaaaaaaaaa ! (calme-toi Bernadette !), Chine, Turquie, Québec, Italie, Espagne, Irlande et Belgique, avaient au moins un représentant. Gaël (vous savez le directeur artistique qui soigne toujours son costume de fin de Festival !) anime le débat puis invite les spectateurs à poser des questions. Il est donc utile et fortement recommandé de travailler ses langues étrangères.

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    La convivialité et le dialogue se poursuivent donc dans ce bel endroit qu’est la Cour des Cordeliers rebaptisée cette année « Le Zhéros » où les voûtes, les vieilles pierres et les arcades accueillent l’ensemble des participants : public, réalisateurs, jury… Pas de quartier VIP je le répète, pas de ‘table réservée’… chacun s’installe et discute.

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    C’est là qu’on peut s’enflammer dans une conversation cinéphile avec des « anonymes » dont on ne connaîtra même pas le nom, sympathiser avec d’autres, dialoguer à moult reprises en langage des signes et anglais approximatif avec un réalisateur venu de très loin ébloui et même pas déçu de repartir (injustement selon moi) sans « tomate » (le trophée de cette année ),

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    discuter avec d’autres, tomber sous le charme d’un autre (ce fut le cas de 99.9 % des festivaliers, hommes, femmes et assimilés !),

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    revoir un ancien membre du jury

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    retrouver les amis,

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    rencontrer (enfin) leurs parents, ce qui fait comprendre pourquoi qui est qui,

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    découvrir la plus jeune ‘accréditée’ de tous les temps etc.

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    Le Festival c’est aussi un jury présidé cette année par Solveig Anspach qui vient à Annonay pour la troisième fois. Discrète et charmante elle a accepté avec cœur et fierté sa mission de devoir guider et écouter les membres de son jury. Comme chaque année ce jury est composé de 8 cinéphiles choisis sur candidature par un comité de sélection (vous dis-je assez de tenter et re-tenter votre chance ?). Par manque de temps (oui je sais les gens qui disent « j’ai pas l’temps » me tapent sur le haricot, mais je suis chez moi, je dis ce que je veux... d'ailleurs la preuve, même pas une seconde pour me refaire une manucure express... heureusement personne ne le saura et personne n'a rien vu)

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    Alors que Moit' prenait toujours le temps de se cirer les pompes

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    Je n’ai pu en rencontrer que 4 (membres du jury, il faut suivre...) qui étaient ravis, enchantés, surpris, ébouriffés, enthousiasmés par l’expérience.

    Lorraine (c’est son prénom… ben oui !) a 32 ans (en paraît 18) vit à Lyon et travaille dans l’événementiel. Elle est fille de projectionniste (la veinarde) et ancienne projectionniste elle-même. Elle collectionne les affiches de cinéma, est fan d’un cinéma plutôt classique dans lequel comptent Hitchcock et Chabrol, mais aussi Christophe Honoré. Cette année, elle a particulièrement apprécié « Les plages d’Agnès ». Elle trouve le Festival passionnant et riche en rencontres.

    Coline a 23 ans et vient de St Félicien (07). Elle poursuit des études en bio/éthologie (étude du comportement animal.. vous êtes nuls, tout le monde sait ça). Elle connaît bien le Festival d’Annonay où elle se rend régulièrement en voisine. Il lui réserve toujours d’excellentes surprises. Le dernier film qu’elle a apprécié est « Les noces rebelles » mais elle est fascinée par le cinéma de Terrence Malick.

    Pierre a 18 ans, il vient de Toulouse, étudie l’anglais mais ses projets d’avenir seront inévitablement tournés vers le cinéma (scénariste, réalisateur). Il réalise des films en amateur pour l’instant. Il a pu participer au Festival simplement en trouvant un prospectus dans son cinéma. Son dernier film vu en salle « L’étrange histoire de Benjamin Button » fut une déception mais il garde de « There will be blood » le souvenir de son dernier « choc » en salle. Il aime le cinéma asiatique en général et considère « Le voyage de Chihiro » comme une merveille. Le Festival d’Annonay l’a ravi par sa qualité et sa convivialité. Il a été particulièrement touché par la complicité entre les réalisateurs.

    Annegret a 41 ans et vient de Backnang en Allemagne où elle est directrice de cinéma (la veinarde). Elle adore le cinéma et sa participation au jury lui a été proposée dans le cadre du jumelage de sa ville avec Annonay. Elle a quand même dû rédiger une lettre de candidature. Ce qui est amusant c’est qu’elle a écrit sa lettre, la faite traduire en français… Devant son français impeccable, elle a été choisie, mais en fait elle parle très mal le français. Evidemment, ce n’est en aucun cas un handicap les films sont sous-titrés en anglais. C’est une amoureuse du cinéma qui se souvient avec émotion d’un grand film « Il postino ». Le dernier évènement auquel elle a participé et qui l’a fortement marquée est l’avant-première mondiale à Berlin de « Valkyrie » en présence du fils de Von Stauffenberg. Elle précise que ce film est loin d’être son préféré même s’il est « moins pire » qu’elle le craignait, mais que cette soirée fut très forte.

    Je n’ai hélas pas pu rencontrer les quatre autres membres du jury et je le regrette. Il y avait néanmoins :

    Frédéric de Quimper, 58 ans et animateur culturel.

    Mathieu de Clermont-Ferrand, étudiant de 21 ans motivé par son envie de voir des films.

    Magali, 34 ans de Paris. Elle a fait une thèse sur le cinéma et a été particulièrement intéressée par le fait que le Festival présente des premiers films.

    Claude, 66 ans vient de la Drôme, formateur à L’IUFM et entraîneur de foot.

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    Tout cela pour vous démontrer encore une fois que l’âge, la profession, la région importent peu. Le seul vrai critère est uniquement la passion pour le cinéma et l’envie (ou le besoin) de la partager le temps d’un festival. J’espère que cela vous incitera à présenter votre candidature pour les prochaines éditions.

     

    Annonay c’est aussi un Jury des Lycéens qui a la charge de primer un film (encore mille bravos pour leur choix audacieux de cette année…). Chaque année ce jury est présidé par un professionnel, l’année dernière Bernard Blancan, cette année la comédienne Louise Blachère qui était déjà présente pour présenter « La naissance des pieuvres » en 2008. Le talent et la maturité n’attendant pas toujours le nombre des années, c’est avec sérieux, compétence et application que la jeune Louise a accompagné les membres de son jury à peine plus jeunes qu’elle.

     

    La soirée de clôture fut particulièrement bien pilotée cette année, emmenée par Marianne Ferrand la délicieuse, compétente et passionnée directrice de la MJC à l’origine du Festival. Le reste de la soirée fut présentée et animée par Gaël qui n’a pas hésité cette année à payer de sa personne en endossant le costume très seyant et la moustache (rase ça très vite pitié !!!) du super-anti-héros.

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    (oui j'aurais dû m'approcher...)
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    no comment !

     

    Il y a évidemment le moment incontournable de la remise des prix où mon cœur palpite autant que celui des participants : deux grosses, énormes, colossales déceptions et un grand bonheur (deux fois répété) pour moi… et le moment quasi inévitable mais drôle où il y a quasiment autant de personnes sur scène que dans la salle (non, c’est faux, le théâtre est plein à craquer).

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    La suite au « Zhéros » n’était pas décevante. Bien que certains réalisateurs devaient partir très loin et très tôt le lendemain matin, ils n’ont pas rechigné (au contraire) à faire la fête jusqu’au bout de la nuit. Certains timides, discrets, pudiques et calmes se révélant particulièrement fêtards…

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    3 réalisateurs, 1 comédienne, 1 directeur de la photo, 2 membres du jury et une ex membre...

     

    Voilà, c’est fini… pardon pour tous ceux que je n’ai pas cités. Au plus vite, je vous parle des films de la compétition et du film de clôture qui sortira en salle le 4 mars (petits veinards, c’est une splendeur).

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    A suivre…

     

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    P.S. : pour finir, un ptit "truc" perso qui nous a bien fait rire (heureuses et simples natures que nous sommes)...

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  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM - ANNONAY 2009 (1ères impressions)

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    Ceux qui me connaissent ou suivent ce blog plus ou moins régulièrement savent que depuis 2005 où j’ai eu la chance, l’honneur et le bonheur d’être membre du jury au Festival International du Premier Film à Annonay, j’y retourne chaque année. J’ai participé à titres divers à d’autres Festivals plus réputés, plus « glamours », jamais je n’ai trouvé ou retrouvé ailleurs ce qui se passe là-bas au fin fond de l’Ardèche. Si j’étais la seule à avoir cette sensation, cela aurait peu de valeur voire d’intérêt mais je peux vous assurer que des organisateurs aux réalisateurs ou acteurs présents, des présidents et membres des jurys, jusqu’au dernier des anonymes, tous et chacun gardent une trace inaltérable de leur passage au Festival.

    Le point commun reste évidemment l’amour à des degrés très divers pour le cinéma et la curiosité insatiable de découvrir des premières œuvres (je rappelle qu’il ne s’agit que de Premiers films qui n’ont pas encore trouvé de distributeur). Mais vivre en immersion totale pendant quatre jours dans une ville devenue cinéphile, entièrement rythmée par les séances de cinéma est une expérience palpitante, émouvante et enthousiasmante. Le plus gros problème pendant ce long week-end est d’essayer de trouver un moment pour se reposer ne rien faire. Les séances sont suivies de conférences ou plutôt de rencontres et de conversations avec les réalisateurs (Miiiiiiiiikaaaaaaaaaaaaa !!! faut que je me calme !)

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     et les acteurs, animées par Gaël, infatigable (ou presque, quand il ne vous bâille pas en pleine figure, c'est un garçon très poli) directeur artistique dont la ferveur et l’enthousiasme ne faiblissent jamais. Pas de quartier VIP et d’endroits inaccessibles, tous se retrouvent, se mélangent, échangent, sympathisent dans un lieu assez magique qui change de nom chaque année en fonction de la thématique. Cette année c’était au « Zhéros » que tout le monde se retrouvait. C’est aussi là que les mots convivialité et partage prennent tout leur sens.

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    C’était la 26ème édition de ce Festival créé par un amoureux du cinéma Jean-Louis Vey, directeur de la MJC qui a aujourd’hui cédé sa place à la merveilleuse Marianne Ferrand dont la présence, l’efficacité et la disponibilité sont un enchantement. Les seuls salariés ne pourraient suffire à faire de l’évènement une réussite totale sans faux pas. Gaël, Marianne et Gaëlle Dumortier sont omniprésents, mais aussi une foultitude de bénévoles dont les visages, l’énergie et la gentillesse se gravent dans la mémoire (Maël, Elodie et tant d’autres dont je n’ai pas les noms). Par ailleurs l’accueil et la qualité des repas proposés au « Zhéros » par Marlène et Pierrot aux fourneaux de Lulu Catering resteront comme une des réussites non négligeables de cette édition.

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    La thématique de cette année était donc les anti-héros qui a donné l’occasion, en marge de la compétition, la possibilité aux festivaliers de voir ou revoir des films tels que « The visitor », « Augustin roi du Kung-fu », « The big Lebowski », « Dieu seul me voit », « Rio Bravo » etc.

    Avant de pouvoir vous parler (dès que possible, mais il faut que je rédige) des huit films de la compétition dont certains furent de véritables chocs ou révélations, du film de clôture (une secousse !), tous des premiers films je le souligne à nouveau… laissez-moi vous raconter (avec mes modestes images) ce Festival 2009.

    A suivre au plus vite !

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  • Festival International du Premier Film d’Annonay 2009

     

    Le festival bat son plein depuis plusieurs jours déjà, mais la compétition commence demain. Je pars donc aujourd’hui et je suis une nouvelle fois « accréditée » en temps que « pot de colle » j’imagine. Il faudra bien qu’un jour je demande l’asile politique à Annonay. De toute façon s’ils se délocalisent au bord de la mer du Nord, c’est sûr je m’y installe.

    Ce soir sera projeté le dernier film de la Présidente du jury Solveig Anspach « Back soon », et ça tombe bien je ne l’avais pas vu lors de sa sortie. Ensuite, j’espère pouvoir enchaîner les 8 films de la compétition. De toute façon, je serai en immersion totale dans le cinéma, sans ordinateur mais au rythme enivrant des projections, des rencontres et des retrouvailles... Je vous raconterai en mots et en images dès que possible. Vous pouvez suivre les dernières nouvelles du festival  relatées sur le site dans "La Feuille et le Râteau" et grâce aux vidéos réalisées par les jeunes de la MJC.

    N’en profitez pas pour faire n’importe quoi. N’allez SURTOUT PAS VOIR le film ci-dessous (et encore ! par manque de temps, je n'ai pu vous dire à quel point c'est lamentable, la vision des ados, des parents, des profs, les dialogues indigents caricaturaux et "récités" ("les hommes et les femmes c'est pas pareil", "les hommes qui couchent sont des Dom Juan, les femmes qui couchent sont des salopes"...)  par des acteurs qui n'y croient pas eux-mêmes (enfin je l'espère..). et j'en passe et en oublie),

     

     

     

    précipitez-vous plutôt dans les bras de Brad Pitt, David Fincher ou Cate Blanchett (car c’est le seul film sorti cette semaine que j’ai pu voir, mais QUEL film !!!).

    Soyez sages !

  • Los bastardos d’Amat Escalante **

    Los Bastardos

    Chaque jour Jesus et Fausto deux mexicains clandestins parmi d’autres à Los Angeles attendent en discutant assis contre un mur qu’un « yankee » leur offre un travail pour la journée payé une misère. Il s’agit de travailler sur des chantiers, ou désherber, cueillir des fraises… Un jour, un travail très particulier leur sera proposé dans un quartier résidentiel. Leur nouvel outil : un fusil !

    On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec « Funny Games » de Michael Haneke même si ici la violence et la torture morale et physique ne sont pas disséquées. Le réalisateur, en quelques scènes quasi silencieuses, s’attache autant à nous démontrer sans emphase l’avenir tout tracé des « bourreaux » sans avenir que les relations sans joie des « victimes » nanties capables aussi de se transformer en assassins. Il évoque le racisme, l'humiliation... Drôle de monde pas drôle où la violence peut surgir ou plutôt exploser. On la pressent mais elle jaillit soudainement comme la musique, électrique, clouant sur place les personnages et les spectateurs.

    Un film âpre, violent, tendu, sobre et… beau.

     

  • Che – 2ème partie : Guerilla ***

    Che - 2ème partie : Guerilla - Benicio Del ToroChe - 2ème partie : Guerilla - Benicio Del Toro

    Alors qu’Ernesto Che Guevarra est au sommet de sa gloire, il disparaît, renonçant au poste de ministre de Fidel Castro. Comme il l’avait projeté, il souhaite étendre la révolution cubaine à toute l’Amérique Latine. On le retrouve donc, incognito, en Bolivie tentant désespérément de réunir une armée de guérilleros comme il l’avait fait à Cuba…

    Comme le dit très justement Rob Gordon : « c’est beau. Mais c’est chiant. Mais c’est beau ». Et surtout qu’est-ce que c’est bien !!! Ce second volet retrace l’échec total du Che en Bolivie. Encore tout auréolé de son prestige et de son rayonnement jusqu’aux moindres recoins du monde, nous vivons ici la lente descente aux enfers voire la déchéance d’un héros. La dernière année du Che fut effectivement un long et douloureux calvaire qui transparaît à l’écran de manière saisissante et parfois poignante. De plus en plus handicapé par d’épouvantables crises d’asthme (ce nigaud avait oublié sa Ventoline…) et par ses origines argentines, considéré comme un étranger, il ne sera jamais rejoint que par une poignée d’hommes. Hirsutes, faméliques et malades, pourchassés au fond de la jungle par l’armée bolivienne armée jusqu’aux dents, ils n’obtiendront pas le soutien de la population, misérable au-delà de la pauvreté.

    Soumis et entravé au fond de sa dernière geôle, il gardera jusqu’au bout de l’épuisement la foi en la seule chose en laquelle il ait jamais cru : l’homme. Jusqu’à cette scène sublime où le soldat chargé de garder le précieux prisonnier sympathisera momentanément avec la légende vivante. Le jeune homme, comme s'il était incapable de résister au « pouvoir » et au charisme du « commandante » sortira presque affolé en disant «je ne veux plus entrer là-dedans ».

    Vraie ou pas vraie l’histoire du Che vue par Soderbergh ? Franchement je m’en contrefiche (oui Matthieu, je m’en fiche !), en tout cas ce film choc m’a mise KO et puis comme disait John Ford :

    « Si la légende est plus belle que l’histoire, imprimez la légende »,

    c’est fait !

    P.S. : Benicio Del Toro est irréprochable !

  • LA soirée à ne pas manquer !

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    Après 24 ans d’expérience dans l’évènementiel cinématographique, l’association ISC Cinéma passe le flambeau à la jeune et innovante ISC Cinéfeel, association étudiante de l’ISC Paris qui s’attache à promouvoir le cinéma sous toutes ses formes auprès des 18-25 ans.

    Les dernières tendances et les cinéastes prometteurs sont à l’honneur lors de deux évènements :

    •  La soirée Feel The Show qui aura lieu le mercredi 1er avril à Paris (je vous rappellerai cette date le moment venu) proposera courts-métrages, humour, divertissements, animations et cadeaux. Cette soirée sera consacrée à la diffusion de courts métrages humoristiques auprès des 18-25 ans. Au programme : des vidéos de professionnels, des « home made » cultes et jamais vues. Un zapping agrémenté de goodies des partenaires et d’animations : des groupes de musique et des humoristes pour enflammer les entractes.
    • La Ciné-expo se rend dans trois universités partenaires de l’ISC Paris : Budapest, Cork et León pour montrer l’envers du décor de différents contenus audiovisuels.

    Et tout au long de l’année Cinéfeel vous fait gagner des avant-premières.

    ISC Cinéma a accumulé des années de promotion du long métrage, de récompenses aux professionnels du cinéma et plus de 20 000 spectateurs.

    ISC Cinéfeel se tourne vers les œuvres, talents et formats moins connus du public des salles obscures qui gagnent pourtant à être révélés : courts métrages, vidéos du web, cinéastes en herbe…

     

     

    CINEFEEL AU DERNIER SALON DU CINEMA

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