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  • PRECIOUS de Lee Daniels °

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    LA VILAINE MAMAN
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    LA GENTILLE PROF
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    LES GENTILLES COPINES
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    LE GENTIL INFIRMIER (Lenny Kravitz)
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    LA GENTILLE ASSISTANTE SOCIALE (Mariah Carey... si, si !)
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    Precious a 16 ans. Elle vit à New-York. Mais Precious est obèse, noire, analphabète. Elle a une petite fille de deux ans trisomique. Elle est enceinte de son deuxième enfant. Le père des enfants est aussi le père de Precious qui la viole depuis l'âge de 3 ans. Elle vit avec sa mère qui la bat et l'oblige à bâfrer jusqu'à vomir.

    La directrice de son école lui propose d'intégrer une "école alternative" où elle va rencontrer une très jolie professeur noire et homo, et d'autres filles noires, latinos ou pas, toutes aussi en galère. Lors de son accouchement à l'hôpital (ah oui, pour son premier enfant, elle a accouché par terre dans la cuisine pendant que sa mère lui donnait des coups de pieds dans la tête...) elle rencontre un gentil infirmier, puis une gentille assistante sociale. Mais elle rentre quand même chez sa mère qui prend son bébé de trois jours dans les bras et le jette par terre. Alors Precious se sauve mais tombe dans l'escalier avec son bébé !!! J'ai oublié, elle est évidemment la risée des vilains garçons du quartier qui la font tomber sur le ventre quand elle est enceinte.

    Au cours d'une scène en mode lacrymale et violons, la maman, l'actrice Mo'Nique, obtient son Oscar du meilleur second rôle en faisant son coming-out de l'inceste et expliquant par le menu comment et quand a commencé le viol de Precious. Mariah Carey pleure.

    Pas moi. Mais moi je n'ai pas de coeur.

    AU SECOURS !

    Edit de 14 h 48 mn : j'ai aussi oublié de vous dire que Precious est séropositive (mais pas ses enfants !) et qu'elle risque de mourir prochainement du Sida.

    Mais elle n'a pas la grippe A. Dieu existe !

  • TOUT CE QUI BRILLE de Géraldine Nakache et Hervé Mimran ***

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    Dès la scène d'ouverture, formidable, on comprend que Lila et Ely sont amies à la vie/à la mort depuis toujours. On comprend aussi qu'on est dans un "film de banlieue" mais pas tout à fait, un "film de trentenaires" mais pas encore, un "film d'ados" mais plus vraiment. C'est donc un film un peu comme, mais pas que, et surtout différent parce qu'il offre sur l'amitié, les filles, la banlieue, les rêves, la famille un regard différent. Et pourtant l'une est juive, l'autre pas. L'une a une famille solide, l'autre non. Mais personne n'est stigmatisé ou enfermé dans un carcan. Ce qui rassemble Lila et Ely ce sont leurs rêves d'autre chose, de Paris, de paillettes qu'elles imaginent plus grands, plus beaux, mieux que ce qu'elles ont, mais c'est surtout leur amitié, leur complicité qui les rendent uniques. Elles se connaissent, se "calculent" par coeur depuis toujours. Elles sont inséparables et pourtant les cachotteries et mensonges de Lila les sépareront un temps.
    Cette chronique dans l'air du temps est emmenée tambour battant par deux petites bombes extraordinaires : Géraldine Nakache, également scénariste et réalisatrice et Leïla Bekhti (qui a approché de trop très près "Un prophète"...) qui, en plus d'être belles, ont une joie de vivre, une profondeur, une énergie, une tchatche et des talents de clowns vraiment stimulantes.
    Il faut voir Leïla supplier Ely de lui faire l'imitation (très réussie) de Céline Dion, ou de lui faire le paon. Plus jamais je ne pourrai voir un paon de la même façon et sans penser à Ely. Tordante vraiment. Comme les djeunz de banlieue et d'ailleurs, elles semblent toujours prêtes à se mordre, elles s'aboient littéralement dessus et la seconde suivante, elles éclatent de rire, de nouveau complices. Très attirées par le côté "bling-bling" des fêtes chébrans parigotes, elles multiplient les combines pour entrer dans les soirées privées, se lient avec deux noceuses invétérées (Virginie Ledoyen pas mal et Linh Dan Phan absolument fabuleuse dans un rôle à l'opposé de ses rôles de jeune fille sage quoiqu'ici encore très mélancolique) Elles vont aussi renier un peu leurs origines modestes, leurs autres amis et leurs familles, notamment dans une scène d'une cruauté sans nom où le père d'Ely, d'une tendresse inouïe mais envahissante, va faire les frais d'un malentendu.
    Elles vont être aveuglées par le clinquant de cette vie superficielle où seule l'apparence et les relations importent. Vont s'y brûler les ailes mais pas trop... Pour grandir peut-être, et se retrouver.
    Dommage que les garçons ne soient vraiment pas à la hauteur. Il faut dire que les deux sensés incarner les princes pas très charmants manquent totalement d'envergure et de charisme face à ces deux tornades. 

  • THE RED RIDING TRILOGY de Julian Jarrold, James Marsh et Anand Tucker**

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    Grâce à Cinétrafic et Studio Canal, j'ai pu voir THE RED RIDING TRILOGY que j'avais raté lors de sa sortie. Ce coffret est actuellement disponible.

    Avant d'être trois films cette trilogie a d'abord été un roman en quatre volumes de David Peace "Quatuor du Yorshire". L'originalité du projet vaut d'abord parce que les trois réalisateurs ont conservé le même style et la même ambiance tant dans la froideur que le minimalisme des décors, des lumières et des couleurs, assurant une cohérence à l'ensemble.

    3 films et 3 dates pour brosser un tableau plutôt lugubre et peu reluisant de l'Angleterre de Madame Thatcher, avec des enchevêtrements et des événements vus parfois sous des angles différents, et pour chaque période un "héros" distinct. 

    1974 de Julian Jarrold  : Eddie Dunford jeune journaliste enquête sur le meurtre de trois petites filles. La piste d'un serial killer est envisagée alors que l'une des fillettes est retrouvée avec des ailes de cygne cousues dans le dos. Tout en menant son enquête, Eddie va vivre une histoire d'amour avec la mère d'une des victimes et découvrir que la police corrompue semble à la fois protéger l'assassin et cacher les magouilles d'un promoteur immobilier qui veut récupérer un terrain occupé par des gitans. 

    1980 de James Marsh  : un flic intègre de Manchester, Peter Hunter reprend l'enquête qui concerne un éventreur de femmes qui terrorise le Yorshire depuis 6 ans. Ses découvertes ne sont pas du goût de la police locale. Quant à la vie personnelle sans joie de Hunter, entre sa femme et sa maîtresse, elle ajoute encore au climat sombre et déprimant de l'ensemble.

    1983 d'Anand Tucker : une nouvelle disparition de petite fille offre des similitudes avec celles de 1974 qui pousse un avocat minable à se demander si une personne inoccente n'aurait pas été condamnée. Cet "épisode" est chargé de résoudre cette série de meurtres commencée 9 ans plus tôt. 

  • 5 X 2 places de cinéma à gagner

    grâce à Studio Canal pour :

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    qui sortira en salles le 14 avril prochain.
    Pour gagner, vous devez, d'après les photos à peine traficotées ci-dessous, retrouver le titre du film.
    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE. MERCI.
    LES GAGNANTS SONT : zapette, sopel, manu, Danielle et Mister Loup.
    GAME OVER
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    Je vous rappelle bande de feignasses vénales que le jeu ICI n'est pas over.

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    LES CHEVRES DU PENTAGONE trouvé par Manu
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    REDACTED de Brian de Palma trouvé par Zapette
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    FARENHEIT 9.11 trouvé par Danielle
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    A L'EPREUVE DU FEU trouvé par marion
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    BATTLE FOR HADITHA trouvé par Mister Loup
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    LA VALLEE D'ELAH trouvé par Marion
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    GRACE IS GONE trouvé par Mister Loup
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    JARHEAD trouvé par Mister Loup
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    LES ROIS DU DESERT trouvé par Marion
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    LIONS ET AGNEAUX trouvé par sopel
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    Synopsis : Pendant l'occupation américaine de Bagdad en 2003, l'adjudant-chef Roy Miller et ses hommes ont pour mission de trouver des armes de destruction massive censées être stockées dans le désert iraquien. Ballotés d'un site piégé à un autre, les militaires découvrent rapidement une importante machination qui modifie le but de leur mission. Pris en filature par des agents, Miller doit chercher des réponses qui pourront soit éradiquer un régime véreux soit intensifier une guerre dans une région instable. En peu de temps et dans cette zone explosive, il découvrira que la vérité est l'arme la plus insaisissable de toute. L'histoire tourne autour des agissements américains en Irak et de la façon dont le gouvernement provisoire, organisé par l'administration Bush, s'est constitué d'amis loyaux du Président plutôt que de personnalités efficaces et capables. Pourquoi n'avoir placé personne, à la tête du gouvernement irakien, qui sache parler arabe ? Pourquoi n'avoir pas engagé des spécialistes de la reconstruction sociale d'après-guerre ?

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    SOUL KITCHEN de Fatih Akin ***

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    LA REVELATION (STORM) de Hans Christian Schmid***

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    WHITE MATERIAL de Claire Denis **

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    BLANC COMME NEIGE de Christophe Blanc **

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    MES COUPS DE/AU COEUR

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    Ne ratez pas les "velus de la semaine", ici même !
  • WHITE MATERIAL de Claire Denis ** (***)

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    Maria a une plantation de café en Afrique. On ne saura pas de quel pays il s'agit. Peu importe. Ce pays est au bord du chaos, de la guerre civile. L'armée s'organise ainsi que des factions rebelles armées prêtes à tout et à chasser le blanc, le "white material" de leur terre. Malgré les menaces et l'injonction des soldats français qui survolent sa plantation et la pressent de quitter le pays, Maria leur adresse un bras d'honneur et reste. Tous ses employés noirs désertent eux aussi. Elle insiste, leur assure qu'il ne faut pas céder au chantage, qu'il n'y a aucun risque. Plus personne ne l'écoute mais elle s'obstine à terminer la récolte en cours.
    Son fils Manuel vit avec elle. Il est né dans ce pays, mais si blond et si blanc, il n'est de nulle part. Son ex mari, André, qui a refait sa vie avec une africaine avec qui il a eu un autre enfant est toujours proche d'elle mais se trouve très décontenancé par sa réaction face au danger.
    Maria est donc bien seule, en plus d'être totalement isolée et c'est l'a-temporelle Isabelle Huppert la plus maigre menue des actrices françaises qui incarne cette femme au bord de la folie, totalement obnubilée par son travail, autoritaire, déraisonnable à force d'obstination. Et c'est à une véritable épreuve physique que l'actrice comme le personnage se livrent. Et donc, on voit Maria/Isabelle minuscule dans ses robes de petite fille, toute frêle, toute blanche tenir tête à de grands africains surarmés et énervés qui la menacent et la rackettent, Maria/Isabelle sur sa moto, Maria/Isabelle sur son tracteur, au volant d'un camion, cueillir le café, abriter un rebelle blessé, défendre son fils...
    A la périphérie de l'isolement de cette femme butée, dans le déni total, qui s'entête et s'acharne à croire que rien ne change, la réalisatrice aborde la réalité de la sauvagerie d'un pays qui ne va pas tarder à sombrer dans le chaos avec une sobriété, un recul et une sécheresse rares. Le drame des enfants soldats qui fument, se droguent et commettent des horreurs, les massacres... bref, l'absurdité et la barbarie de la guerre sont montrés sans ostentation ni esbrouffe. C'est l'un des atouts du film. C'en est aussi sa limite car à force de refuser l'émotion, Claire Denis nous tient constamment à distance de son histoire et de ses personnages auxquels on ne s'attache pas. Mais c'est très beau.
    Et puis,
    j'allais oublier,
    Christophe Lambert est vraiment très très très bien. Merci.
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    COMING OUT de 10 h 48 : à force d'en "discuter" IVL avec Fred/MJG/2eyes et que je suis là, devant mon écran à me demander pourquoi je m'autocensurerais moi-même sur ma propre route !!! tout ça pour ne pas écorner une icône incontournable et parce que depuis "Chocolat" (excepté "Trouble every day", certains savent pourquoi...) je dis "Madame Claire Denis", "Monsieur Isaac/Proté" et "Madame l'Afrique"... je reviens donc, penaude, vous avouer sous la torture pourquoi ce "White Material" n'a pas les ***** qu'il mérite !
    Et bien voilà donc, j'ose vous dire que c'est le White Material lui-même qui est la cause de ma réticence. En effet, j'ai trouvé l'erreur de casting du rôle principal absolument colossale et totalement rédhibitoire. Mademoiselle Huppert (comme j'ai entendu dire dans mon France Inter), statue du commandeur indéboulonnable, m'horripile au plus au point. J'admire et je respecte, la femme intelligente, la cinéphile insatiable... mais l'actrice : JE N'EN PEUX PLUS ! Même si ici enfin, quelqu'un a dû l'empêcher de se servir de son épouvantable rictus qui lui tord la bouche... ce n'est pas suffisant et elle nous ressort ni plus ni moins ce que j'appelle son "numéro" parfaitement huilé et sans surprise de femme tyrannique, volontaire et border line qu'elle maîtrise souverainement certes mais qui fait que JAMAIS je ne vois le personnage, mais TOUJOURS l'actrice qui fait son boulot. Evidemment, le personnage de Maria s'isole volontairement quoiqu'inconsciemment de plus en plus du reste du monde par cette espèce de folie qui la ronge. Mais c'est étrange et dérangeant cette impression qui fait que, qui qu'elle ait en face d'elle, elle semble ignorer son partenaire. Elle joue sa partition, elle joue "l'absente" comme personne, et se semble jamais si comblée que lorsqu'elle est seule à l'écran.
    Dommage.

  • BLANC COMME NEIGE de Christophe Blanc **

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    "Avant de finir dans la neige avec une balle dans le ventre"... Maxime avait tout pour être heureux. Il était le brillant et très reconnu gérant d'une concession de voitures de luxe. Il avait une superbe maison, une femme sublime (mais beaucoup trop grande pour lui) et une petite fille aussi transparente que sage, et réciproquement. La seule ombre à ce tableau idéal ? Ses deux frères, branleurs de première qui ne font que le solliciter pour de l'argent et qu'il traite avec le mépris paternaliste de ceux qui sont persuadés avoir réussi. Le jour où son associé se fait assassiner, Maxime n'a plus d'autre choix que d'appeler ses frangins à la rescousse ! Ils se retrouvent donc tous les trois, soudés comme jamais depuis longtemps pour affronter une bande de malfaisants en costumes, armés jusqu'aux dents et très châtouilleux de la gâchette. Maxime a beau tenter d'expliquer aux vilains qu'il n'est pas responsable des bêtises que feu son associé a commises, les affreux à fort accent étranger n'ont qu'un argument : "tu répares et tu payes". Ou l'inverse.
    Je pourrais rester sans voix et sceptique devant l'abracadabrantitude de cette histoire dont les péripéties en cascade s'achèvent dans la poudreuse d'un pays nordique (oh la la, j'ai déjà oublié lequel), mais je ne peux nier que j'ai passé un bien bon moment sans me faire de noeud au cerveau. Même si je regrette que la dernière image soit si brusque et furtive que je ne suis pas sûre d'en avoir saisi toute la substantifique...
    Deux raisons au plaisir de voir ce film : d'une part l'action endiablée qui ne se relâche jamais et les rebondissements en série qui ne laissent pas le temps de souffler, d'autre part le casting et l'interprétation.
    Tout le monde est bon ou très bon. Même Louise Bourgoin... bien meilleure que dans "La fille de Monaco", même s'il n'y a pas encore de quoi crier au génie. Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï sont les frangins, caricaturaux certes, mais vraiment formidables. Quant à François Cluzet, il sait comme personne jouer le cake très sûr de lui et finalement sombrer dans l'angoisse d'être dépassé par une histoire qu'il ne comprend pas et dont il ne maîtrise rien. Il parvient mieux que quiconque à jouer ce monsieur tout le monde qui, devant une situation extraordinaire, ne baisse pas les bras et fonce...

  • SOUL KITCHEN de Fatih Akin ***

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    Zinos a plein de soucis. Son restaurant "Soul kitchen" qu'il a installé à Hambourg dans un hangar désaffecté et qui vivote grâce à ses habitués qui aiment sa cuisine grasse et peu variée se vide de ses clients à l'arrivée d'un nouveau cuisinier qui "crée" et innove des plats. Sa petite amie Nadine part travailler à Shanghaï. Son frère Illias sort de prison et recommence à vivre à ses crochets. Il retrouve un ancien copain perdu de vue depuis de longues années qui se révèle être un promoteur immobilier peu scrupuleux qui va lui causer les pires ennuis. Le fisc débarque pour lui réclamer des impôts. La brigade de contrôle sanitaire vient constater que rien n'est aux normes dans le restaurant. Et il se bloque le dos en soulevant du mobilier trop lourd. Sans sécurité sociale et encore moins mutuelle, il ne peut se soigner...

    Cette avalanche de tourments qui s'accumulent sur la même personne est le prétexte pour Fatih Akin de s'essayer à un aspect méconnu de sa filmographie : la comédie. Et j'avoue que c'est plutôt une réussite tant le résultat m'a fait exploser de rire à de nombreuses reprises. Evidemment tout ceci est foutraque et pas toujours cohérent. Mais bon sang ce que ça fait du bien de rire avec une bande de bargeots pas vraiment responsables et raisonnables mais foutrement sympathiques et animés de grands sentiments, de fraternité, bref avec plein de coeur et de générosité.

    Les liens du sang et ceux du coeur sont au centre de cette plaisanterie qui évoque aussi la difficulté de s'adapter, de s'intégrer véritablement dans un pays étranger malgré toute la bonne volonté du monde. Les deux frangins sont grecs, leur cuistot est un "gitan". Mais ils vont mettre toute leur énergie, leur fantaisie et leur ingéniosité (par toujours très légale) à tenter de remettre le restaurant à flot.

    Le trio d'acteurs est évidemment en grande partie "responsable" de la réussite hilarante. Adam Bousdoukos, souffrant du dos la plus grande partie du film est absolument désopilant de confiance naïve qui se transforme parfois en un fatalisme nonchalant.  Moritz Bleibtreu, le canard boiteux de la famille, entouré d'une bande de bras cassés, laissera percevoir les failles de sa virile assurance en tombant amoueux. Et Birol Unel très chatouilleux dès qu'on s'oppose à sa cuisine expérimentale, il a le lancer de couteau un peu sensible malgré un apparent flegme, mais il n'abandonne jamais son attitude sérieuse et sévère.
    Tous les trois sont absolument allumés, un peu fous chacun dans leur genre.
    Mais il y a aussi une fille vraiment géniale parmi ces garçons. Il s'agit d'Anna Berdeke dont c'est apparemment le premier film, et qui a une présence, un regard et une attitude de femme fatale sans artifice mais avec un charisme XXL. Pour moi, c'est elle la révélation du film.

    Quant à la bande originale (dont l'énumération des titres est plus longue que le générique) totalement revigorante, elle est la cerise sur ce délicieux repas cosmopolite et un peu branque.

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    Et merci beaucoup à Romane d'Athomédia qui m'a envoyé le "tablier" Soul Kitchen, sans rien me demander en échange :-)

  • LA REVELATION (STORM) de Hans Christian Schmid***

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    En 2009, la Procureure Hannah Maynard a en charge l'instruction du cas de Goran Duric, ancien Général dans les années 90 au moment de l'épuration ethnique en ex-yougoslavie. Egalement responsable de déportations, il est accusé de crimes contre l'humanité. Les mensonges de l'unique témoin, Alen Hajdarevic discréditent les accusations d'Hannah qui voit son action réduite à néant. Elle découvre que Mira, la soeur d'Alen cache des révélations qui pourraient relancer et finalement confirmer les accusations. La jeune femme qui a quitté son pays pour l'Allemage, a refait sa vie, s'est mariée et a eu un enfant, se montre méfiante dans un premier temps. Elle finit par être convaincue de l'utilité de l'action et accepte de témoigner.
    L'idéalisme d'Hannah  et le désir de catharsis de Mira qui avait enseveli un passé traumatisant vont se heurter aux "arrangements" auxquels le tribunal cède face au pouvoir politique. En effet l'ex-général est pressenti comme candidat aux prochaines élections présidentielles de Serbie où il est considéré comme un véritable héros de la guerre.
    Dans une ambiance glacée, des couleurs froides, le réalisateur exprime avec limpidité une évidence : comment notre oublieuse mémoire se satisfait des situations et des évènements sans tenir compte des victimes survivantes dont la vie est brisée à jamais. Evidemment le personnage de la Procureure, incorruptible, d'une honnêteté à toute épreuve et d'un idéalisme inflexible semble trop beau, trop irréprochable pour être vrai. Mais sa détermination, sa générosité, sa droiture sont portées par une actrice (Kerry Fox) convaincante qui semble très concernée par son sujet. Femme seule dans un monde d'hommes, elle va braver sa hiérarchie, contourner les trahisons, sacrifier sa vie privée pour mener à bien son combat : punir les coupables, venger les victimes encore en vie pour que les disparus ne soient pas complètement morts pour rien. Il n'est pas interdit de rêver que de telles personnes courageuses, généreuses et téméraires existent.
    Le duo d'actrices fonctionnent à merveille. Leur confiance réciproque, leur complicité malgré la distance qu'elle maintienne sont l'un des atouts principaux de ce film.
    Ancré dans une réalité historique qui pointe une nouvelle fois la barbarie des guerres et des hommes envers leurs semblables, Hans-Christian Schmid parvient à éviter l'aspect documentaire en faisant de son film un véritable thriller politique (mais pour une fois vraiment simple à comprendre...) agrémenté de suspens et de rebondissements inattendus.