Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

cinéma - Page 198

  • POPULAIRE de Régis Roinsard ***

    a royal affair,comme des frères,cinéma

    Une bulle de champagne ou de savon. Romain Duris et Déborah François irrésistibles sont à croquer, drôles. Tels Rock Hudson et Doris Day. Une reconstitution acidulée des années 50 qui ne sent pas la poussière. L'autre meilleure comédie de l'année.

    ..............................

    NB. : pour cause d'actualité personnelle très perturbée... j'ai encore la possibilité de voir des films (heureusement) mais peu de temps et d'énergie pour rédiger des articles conséquents. Néanmoins je continuerai à vous parler des films que je vous recommande ou pas.

  • COMME DES FRÈRES de Hugo Gélin ***

    319064-2012-comme-des-freres-23666-130378412-jp-620x0-1.jpg

    un road-movie qui tient la route... Un premier film. Une histoire tire-larmes sur le papier mais qui réussit intelligemment à maintenir constamment la distance entre le rire et l'émotion sans aucune utilisation de violons glycémiques (cf. Juan Antonio Bayona qui devrait en prendre de la graine). Et des acteurs CRAQUANTISSIMES (Nicolas Duvauchelle, Pierre Niney, Mélanie Thierry...) très drôles et émouvants au point qu'ils pourraient faire pleurer des cailloux. Denis Ménochet en troisième larron et c'était le **** assuré. En tout cas, pour moi LA comédie française de l'année.

    ..............................

    NB. : pour cause d'actualité personnelle très perturbée... j'ai encore la possibilité de voir des films (heureusement) mais peu de temps et d'énergie pour rédiger des articles conséquents. Néanmoins je continuerai à vous parler des films que je vous recommande ou pas.

  • A ROYAL AFFAIR de Nikolaj Arcel ***

    royalaffair.jpg

    Il faut aimer les films historiques, en costumes, tirés d'une histoire vraie. Et c'est mon cas. J'y ai appris des choses qui donnent envie de creuser le sujet concernant un pays dont je ne connais rien. J'adore ça. C'est passionnant. Jamais mielleux. Et les TROIS acteurs principaux sont PRODIGIEUX. Prix d'interprétation à Berlin mille fois mérité pour Mikkel Boe Folsgaard qui joue le roi fou, enfantin, naïf, torturé, perturbé, fragile et bouleversant.

    ..............................

    NB. : pour cause d'actualité personnelle très perturbée... j'ai encore la possibilité de voir des films (heureusement) mais peu de temps et d'énergie pour rédiger des articles conséquents. Néanmoins je continuerai à vous parler des films que je vous recommande ou pas.

  • THE IMPOSSIBLE de Juan Antonio Bayona *

    The Impossible : photo Tom Holland (II)The Impossible : photo Tom Holland (II)The Impossible : photo Tom Holland (II)

    Le 24 décembre 2004 la famille Benett (papa, maman et les trois garçons, environ 13, 8 et 5 ans) est en route pour des vacances au paradis. En Thaïlande pour être précise. Dans l'avion qui les mène au bout du monde, les préoccupations sont diverses : monsieur s'angoisse, il n'a pas branché l'alarme de la maison. Il est sûr que non. Madame est sûre que si, il l'a fait. Elle est complètement décontractée du gland vis-à-vis de ce problème et du coup, Naomi Watts met sa tête sur le côté en faisant un sourire niaiseux qui semble dire : "ah nan mais j'vous jure, celui-là, quel numéro complémentaire j'ai tiré le jour où !" Par contre, question aérodromphobie, elle est au taquet ! ça, c'est pour bien nous expliquer que nous, pauvres mortels avons des inquiétudes bien crétines alors que dans pas bien longtemps on pourrait mourir dans d'atroces souffrances, et sans assurance ! Car personne ne l'ignore, la famille Benett est en route pour l'enfer puisque le 26 décembre, va s'abattre direct sur ses pieds, le pire tsunami de tous les temps. Et ce film est l'histoire vraie de la famille Benett qui porte un autre nom IRL mais on s'en cogne.

    Les deux premiers jours sont vécus comme dans un rêve. Tout est idéal, l'hôtel, la plage, la météo et la soirée de Noël est à gerber un modèle de perfection avec lâcher de photophores qui s'envolent dans le ciel étoilé. Le 26, madame est à la plage avec l'aîné, monsieur à la piscine avec les deux tiots. Faut qu'on m'explique comment on fait pour se baigner dans une piscine alors que l'Océan Indien est à deux pas ? Et puis non, je préfère ne pas savoir ! Il y a le début d'une amorce de petite tension entre monsieur et madame. Il pourrait perdre son emploi. Elle évoque l'idée de reprendre le boulot (elle est médecin), elle s'est assez sacrifiée occupée des moutards, merde. Ewan l'envoie péter et retourne jouer au ballon. Là, Naomie Watts penche sa tête sur le côté et fait un rictus d'agacement.

    Et soudain slurps, splatch, la vague ! L'horreur. La famille va se trouver séparée en deux groupes, maman et le grand d'un côté, papa et les deux petits de l'autre. Là, il est vrai qu'on peut s'accrocher aux bras du fauteuil car il ne s'agit pas de montrer une vague mastoc qui engloutit tout mais de démontrer que le moindre objet sous l'eau devient une menace, un danger mortel. Le réalisateur prend donc un malin plaisir à malmener Naomie, qui n'a même plus le temps de faire des mines mais simplement de crier mieux que Dakota Fanning chez Spielberg ! Il la propulse, la projette, la secoue, la heurte... Elle se cogne, se déchire, se coupe... Et au cas où on aurait pas tout bien compris, vers la fin... flash-back, Bayona ce sadique, nous en remet une couche pour nous expliquer comment exactement Naomie a eu la jambe à moitié arrachée, l'abdomen perforé, le dos tailladé ! Pour ceux qui rêvaient de voir Naomie morfler, Bayona l'a fait.

    Pour les autres, munissez-vous d'une tonne de kleenex. Car vous allez pleurer. En ce qui me concerne c'était de rire. Mais je n'ai pas de coeur, ça aide. Chaque scène est une aberration et enfonce un peu plus davantage le film dans un pathos écoeurant, accentué par une musique omniprésente à haute teneur glycémique. Jamais encore il m'a été donné d'entendre autant de violons simultanément. Tant de lourdeur frôle l'éléphantisme et j'avais presque honte de découvrir effarée jusqu'où le réalisateur pourrait aller pour tenter de nous manipuler les lacrymales. La scène où le fils aîné séparé de son père se croisent et se recroisent dans un hôpital sans se voir est un modèle de bêtise. Et les scènes idiotes au pathos gluant abondent. Ewan se retrouve à un moment avec quelques rescapés bien choqués. Chacun évoque comment il a vécu l'arrivée de la vague. Ewan dit qu'il aimerait téléphoner à sa famille. Un brave gars qui cherche sa femme et son bébé lui dit d'un air mou : "j'ai presque plus de batterie mais allez-y, téléphonez". Ewan gâche le forfait à pleurer comme un veau et finit par raccrocher. Il rend le téléphone à son proprio et tout le monde pleure autour de lui. C'était émouvant j'imagine. Puis, un type dit "il faut que vous rappeliez". Et là, gros plan sur chaque visage : "oui il faut que vous rappeliez" qu'ils se mettent à geindre tous en choeur... et l'autre tend son téléphone et dit "ziva, appelle". Et là, les bras m'en tombent. Evidemment, je suis d'accord, c'est Ewan McGregor et moi non plus je n'aime pas voir Ewan McGregor tout malheureux, mais pourquoi aurait-il la priorité sur les autres exactement dans la même situation ? Autre exemple, la mère est à l'hôpital, mal en point, très très mal en point. Naomie n'a même plus la force de pencher la tête sur le côté. Son fils l'a sauvée mais à l'hôpital y'a un putain de manque d'étiquettes qui fait que l'organisation c'est pas ça qu'est ça. Le gamin en a bavé des ronds de chapeau pour la ramener en vie et il ne veut plus la quitter des yeux. Et bien elle lui dit : "ya du taf ici, va donc te rendre utile !" J'appelle ça de la cruauté mentale. Sans compter, qu'avec sa jambe arrachée et tout le reste en lambeaux, elle a quand même tenu à sauver un enfant... Et j'en passe et des gentillesses sirupeuses à vous flanquer la nausée. 

    Bien sûr j'imagine qu'il y a dans ce genre de situations extrêmes, inimaginables, des actions inouïes, des actes héroïques, des hommes et des femmes qui se dépassent... Mais pourquoi fallait-il que toute l'humanité et la générosité soient rassemblées dans une seule et même famille ?

    Le final est un modèle d'imbecillité, de crétinerie et même s'il est une insulte manifeste au malheur qui s'est abattu sur cette région, à la mémoire des survivants d'un tel cauchemar comme à celle de tous les morts, je n'ai vraiment pas pu m'empêcher de rire... tant la publicité pour une compagnie d'assurance suisse tombe ici parfaitement incongrue et déplacée. Pour aller dans une région à risques mieux vaut donc se munir d'une bonne police nous dit Bayona. Et le regard embué (tête sur le côté) de Naomie dans l'avion du retour qui jette un dernier coup d'oeil à l'île dévastée semble dire : "elles sont ratées mes vacances, mais le soleil est de retour, je reviendrai".

    Vous allez me dire pourquoi * ? Et bien pourquoi pas ? Mais surtout, il y a dans ce film un petit bonhomme, ado débutant qui porte le film sur ses étroites mais solides épaules. Et il est incroyable. C'est Jamie Bell réincarné. A aucun moment il ne cabotine. Il est étonnant de justesse, jamais larmoyant. Il dégage une force et une intensité rares. Une révélation.

  • LE CAPITAL de Costa Gavras °

    Le Capital : photo Gabriel Byrne, Gad Elmaleh

    "La résistible ascension d'un valet de banque dans le monde féroce du Capital", dit le synopsis. Et effectivement, Marc Tourneuil n'est qu'un petit fouille-merde aux dents longues qui trottine à l'ombre de Jack Marmande, Président de la Banque Phénix qui va renaître de ses cendres, ah ah ah ! Mais lorsque ce dernier, atteint d'un cancer des couilles, est hors circuit, il nomme à sa place pour le représenter provisoirement ce qu'il croit être un second couteau. Fatale erreur, Marc Tourneuil est un requin qui va bouffer tout le monde et même les américains au dessert !

    Je ne vais pas gâcher le peu d'énergie que j'ai en ce moment pour déboulonner un film mauvais, un peu risible et très chiant. Mais quand même sâchez que l'erreur de casting est monumentale et le film ne s'en relève jamais. Je n'ai jamais été attirée par les prestations d'humoristes qui cherchent à faire leur "Tchao Pantin" et Gad Elmaleh se vautre lamentablement. A aucun moment il n'est crédible. Tout chétif dans ses beaux costumes qui coûtent une blinde, il passe son temps à faire des mines graves pour montrer que tout ça, c'est du sérieux et que la finance c'est trop un monde de pourris. Je m'attendais à tout moment à ce qu'il retire son nez rouge et nous lance : "J'suis dons zune mirde intirnationale, j'suis poursuivi, an peut pas rester ici y'a trop di suspense". Et puis non ! Il joue le rôle d'une grosse ordure pourrie jusqu'à l'os qui parfois néanmoins s'imagine pouvoir faire le bien ou dire franchement ce qu'il pense. Ces scènes sont totalement ratées, tout comme celles encore plus inutlies où il s'adresse au spectateur face caméra.

    En outre, Costa nous rabache ce qu'on entend à longueur de journée dans le poste : le monde est gouverné par la finance, les banques, les salauds qui s'enrichissent, prennent aux pauvres pour donner aux riches. Et que voit-on ? Des mecs plus ou moins jeunes, plus ou moins bedonnants, se réunir dans des bureaux plein d'acajou et parler de nombres à 12 chiffres, de machins virtuels, de pouvoir et surtout de l'appât du gain toujours plus essentiel. Bref, plus ils en ont, plus ils en veulent. Mais comment, en moins de temps qu'il ne le faut pour dire "tarte aux myrtilles", Marc/Gad qu'on appelle "Président" (il n'est pas interdit de loler) ascensionne au point d'aller jusqu'à grignoter Gabriel Byrne (sexy, merci) aux statesses ? Mystère. On n'y comprend rien. Marc/Gad regarde des écrans, parle dans son téléphone, organise des visio-conférences, est odieux avec sa femme, court après une top-model inaccessible, prend l'avion... Miami le matin, Londres l'après-midi, Paris dans la soirée. Et c'est RIDICULE. 

    Pour faire bonne mesure et bien enfoncer le clou, nous faire comprendre qu'on est dans un monde manichéen, on a quand même droit au discours gauchisant du tonton, pas rasé, en chemise de bûcheron (l'image du travailleur syndicaliste pour Costa j'imagine) qui s'agace : "les délocalisations, les licenciements c'est pas bien !" Trop fort.

    La cerise sur l'horreur est la vision catastrophique de Monsieur Gavras sur les femmes. On n'évolue pas dans le monde des bisounours, merci, j'ai bien compris. Néanmoins, ce sont toutes des putes ou des sottes ou les deux. La seule personne traitée d'incompétente est une femme. La femme de Marc/Gad (Natacha Régnier, très belle) ne cesse de répéter qu'elle n'a pas besoin de tout cet argent ni que l'homme qu'elle aime gagne 150 000 €uros par mois pour rester. Elle ne bouge jamais un ongle manucuré et accepte de porter une robe de 22 000 €uros. La secrétaire est une nunuche à qui on fait dire "j'ai lu un livre !" La mère, la belle-mère sont des crétines qui tapent des mains en sautillant devant la réussite du petit. Bon, il y a bien Maud Baron (Céline Sallette) qui a l'air d'avoir un cerveau. Mais là encore on tombe dans les extrêmes avec la fille incorruptible, raide comme un passe-lacets, responsable dans une grande banque londonienne, spécialiste de l'Asie, polyglotte, qui préfère discuter qu'aller au restau (impensable pour une fille !) et qui a écrit "LE" livre !

    Le summum de l'exaspération est atteint grâce au personnage aussi inutile qu'absurde et pitoyable de Nassim, pute de luxe dont on ne comprend jamais les aspirations et dont l'actrice qui l'interprète pourra postuler au titre envié de plus mauvaise actrice de tous les temps. A force de tergiverser et de louvoyer sans lui donner satisfaction, elle finira par se faire violer par Marc/Gad... car c'est bien ainsi qu'on traite les femmes dans le monde de Costa la finance.

    Gros suspens à la fin. Gad ne porte plus de cravate... va t'il choisir entre l'hônneteté (le bien) et le délit d'initié (le mal). Si vous me le demandez gentiment je vous le dis...

  • LA CHASSE de Thomas Vinterberg ***

    La Chasse : photo Lasse Fogelstrom, Mads MikkelsenLa Chasse : photo Mads MikkelsenLa Chasse : photo Annika Wedderkopp, Susse Wold

    Lucas est instituteur en maternelle, très apprécié aussi bien par ses collègues que par les enfants. Côté vie privée, c'est plus compliqué, un divorce à problèmes et des difficultés pour obtenir le droit de visite auprès de son fils Marcus. Mais tout est sur le point de trouver une solution. Lucas fait même la connaissance d'une jeune femme pas farouche et partage de longues soirées de beuveries avec ses copains de toujours. Mais un jour, la petite fille de son meilleur ami lui offre le dessin d'un coeur qu'elle a dessiné à son attention. Lucas le refuse gentiment et lui suggère de l'offrir à un enfant de son âge. Profondément ulcérée par ce refus la petite va inventer une histoire et accuser Lucas de choses qu'il n'a pas commises. Lorsqu'elle s'apercevra des proportions que prend l'affaire, elle avouera avoir menti... trop tard, plus personne ne la croira. Le délire collectif est en marche !

    Lors de la rencontre qui suivit avec Thomas Vintenberg (hélas, je n'avais pas encore mon nouvel appareil... et mes photos de cte bombasse de Vintenberg téléphone sont immontrables), il nous a expliqué que les premières scènes servaient à montrer la pureté des personnages. Il a bien fait car, questions de culture sans doute (Vintenberg est danois), voir une bande de néanderthaliens poilus, nus comme des vers plonger dans l'eau glacée après une partie de chasse, puis se mettre minables en hurlant des chansons à boire, puis rentrer chez eux en titubant et être accueillis par leurs femmes hilares (pour ceux qui en ont) "ah ah ah tu es drunk ?" est pour le moins déconcertant. Une fois admis ce postulat on peut regarder ce film en se disant que la pureté des personnages ne leur épargne néanmoins pas l'imbecillité. Et c'est effectivement à un grand déversement d'abbération et de crétinerie auquel nous allons assister.

    Comment, à partir des allégations invérifiables et instantanément crues d'une fillette contrariée une communauté tout entière va s'acharner sur un homme, jadis aimé de tous, qui ne parviendra jamais à se faire entendre ? Voir se déchaîner la bêtise et la haine sans preuve et sans raison est toujours aussi réjouissant que désolant. D'autant qu'ici la nonchalance et la torpeur qui saisissent le "coupable" désigné est particulièrement impressionnante. On a souvent envie de dire à Lucas (Mads Mikkelsen, ici ange de douceur et de résignation) de hurler son innocence et de prouver qu'il n'a rien fait. D'essayer au moins. Même lorsque l'enquête conduira à un non-lieu, les "purs" du début continueront leur besogne de destruction massive. Hallucinant ce que la connerie peut engendrer comme comportements !

    Néanmoins à aucun moment le fait d'écouter la parole des enfants n'est remise en doute. Même si en une scène où le psychologue qui interroge la petite, plus terrifiant qu'un prédateur, influence considérablement ses affirmations. Ici d'ailleurs, ce sont les enfants qui sont le plus crédibles et dignes de confiance. La petite, consciente des dégâts qu'elle a causés ne cessera d'avouer son mensonge et le fils (un ado pourtant !) sera le seul à ne jamais mettre en doute l'innocence de son père.

    Le final... ahurissant. Dans ce pays, les garçons de 14 ans deviennent des hommes lors d'une cérémonie d'intronisation où, brusquement jugés capables de tenir un fusil, ils peuvent aller à la chasse avec les "purs" du début ! La dernière image est... comment dire, troublante !

    En outre, Mads est beau, Mads est grand et Mads est palmé !

  • APRÈS MAI de Olivier Assayas °

    aprÈs mai de olivier assayas,lola creton,cinéma

    Cette fois je ne me trompe plus de date. C'est bien aujourd'hui que sort ce film vide et creux qui met en colère quand on sort de la projection tant il est vide et creux et mal interprété...

    Au début des années 70, mai 68 n'est plus qu'un souvenir, mais quelques irréductibles croient  encore en la révolution, la contestation, la lutte ! Et ils sont bien les seuls et ce ne sont pas ces personnages et ce film mous du genou qui vont nous en convaincre. On a en effet bien du mal à croire à l'engagement et à la lutte de ses petits bourgeois qui s'ennuient et tentent de se frotter au prolétariat. Mais qui rêvent surtout de vie facile en communauté dans des hôtels particuliers luxueux.

    Assayas allume souvent de grands brasiers, pendant que  le héros (son double ?) se consume d'amour  pour une beauté inutile et sans talent, une grande emmerderesse qui prend de grands airs pour déclamer (oups pardon, je voulais dire marmonner) des phrases dénuées de sens qui la rendent mystérieuse aux yeux des garçons prompts à tomber dans le panneau de ces filles insaisissables dépourvues de charme pourtant.

    Ce film ne donne nullement envie d'être jeune à nouveau et démontre surtout magistralement qu'être acteur est un métier. En effet, la jeune Lola Creton est la seule professionnelle tandis que les autres acteurs, amateurs ou non professionnels se mettent VAINEMENT en quatre pour tenter d'exister à l'écran en "récitant" leur texte ! L'interprétation plus qu'approximative est un désastre.
    En outre, à part pour se faire plaisir et plonger dans les vieux souvenirs personnels d'Assayas, on a dû mal à comprendre l'intérêt de filmer la jeunesse de cette époque et ces jeunes là en particulier, sans charme ni audace.

  • AMOUR de Michael Haneke °°

    Amour : photo Emmanuelle Riva, Jean-Louis Trintignant, Michael Haneke

    Michael Haneke a une théorie imparable : les gens qui s'aiment ne peuvent vivre séparés. Et pour nous le démontrer il nous inflige deux interminables heures d'une étude au scalpel sur la fin de vie. Un documentaire à diffuser sur une chaîne de télé aurait fait l'affaire et on aurait sans doute alors parlé de télé-poubelle, de voyeurisme en observant cette agonie, avec râles, hurlements, paralysie, bave, incontinence.

    J'ai bien failli sortir, non parce que la déchéance de l'une et le dévouement de l'autre étaient insoutenables mais parce que c'était insupportable pour moi qui suis un coeur d'artichaut de n'être jamais, à aucun moment émue. Et donc encore moins bouleversée.

    Mais il y a dans ce film (Palme d'Or à Cannes au cas où vous auriez oublié et je m'interroge !!!) Jean-Louis Trintignant et il est malgré tout exceptionnel. Et sa voix n'a pas changé et c'est un régal de douceur cette voix qui rassure, qui calme, qui apaise ! L'Amour, il le porte en lui. Je suis moins convaincue par le personnage d'Emmanuelle Riva. Evidemment, c'est elle la malade, mais lors de ses rares moments du début où elle va encore bien, elle semble n'être souvent qu'un reproche vivant, agacée par cet homme.
    En résumé, Michael Haneke place dans la bouche de Jean-Louis Trintignant cette réplique qui reflète exactement ce que j'ai ressenti et résume le film, l'expédie là où il aurait dû rester :

    "Rien de tout cela ne mérite d'être montré".

  • OLIVER SHERMAN de Ryan Redford ***

    Oliver Sherman : photo Garret DillahuntOliver Sherman : photo Garret Dillahunt, Kaelan MeunierOliver Sherman : photo Donal Logue

    Vétéran d'une guerre dont on ne connaîtra rien, Sherman Oliver traverse le pays pour retrouver Franklin, l'homme qui lui a sauvé la vie alors que ses compagnons l'auraient laissé pour mort. Les retrouvailles sont chaleureuses et chargées d'émotion et Sherman est accueilli chez Franklin. Ce dernier est parvenu à se reconstruire après l'épisode traumatisant de la guerre. Il a notamment fondé une famille, il a une femme, deux enfants et trouvé un emploi dans une ville tranquille alors que Sherman, blessé à la tête, solitaire et fragile ne parvient pas à s'intégrer à nouveau dans la vie civile malgré les sept années qui ont déjà passé. Les premiers temps, les deux hommes passent leurs soirées ensemble à jouer au billard et écluser des bières mais Sherman devient peu à peu envahissant, inquiétant voire menaçant. Franklin, poussé par sa femme et sentant sa famille en danger tente d'expliquer à son "ami" qu'il doit partir. Pas si simple.

    Deux versions d'un même trauma sont étudiées brillamment ici. Franklin est l'image même de la bonté. Il possède en lui des trésors d'indulgence et d'humanité. Bien sûr, il a vécu la même guerre que Sherman mais est parvenu par sa force et sa volonté à dépasser le traumatisme et à se reconstruire. L'arrivée de Sherman exhume souvenirs et événements que Franklin avait ensevelis. Néanmoins il n'est que patience et compréhension vis-à-vis de son ex compagnon de combat instable et dérangé. Sherman reste totalement immergé dans ses souvenirs. Il passe ses journées à la bibliothèque et ne lit exclusivement que ce qui concerne la guerre. Il se sent exclu, incompris, différent, inutile.

    Le face à face est tendu mais le réalisateur, dont c'est le premier film, parvient à faire en sorte que seul le spectateur s'en aperçoive. La gentillesse et la compréhension de Franklin pourraient confiner à la naïveté et le "dérangement" de Sherman à une forme de préméditation de ce qui va advenir ; mais c'est beaucoup plus subtil que ça et Ryan Redford installe, maintient et intensifie le climat de tension du début à la fin. Si on n'a pas trop de doute quant à savoir qui fera l'objet de la violence qui va finir par se déchaîner, on tremble à de multiples reprises, lorsque Sherman s'approche du berceau, revient au domicile alors que la femme de Franklin y est seule, donne son couteau au petit garçon de 4 ans... On croit toujours prévoir ce qui va advenir et finalement on est encore cueilli dans les toutes dernières secondes !

  • AUGUSTINE de Alice Winocour °

    Augustine : affiche

    Augustine, 19 ans est la proie de crises convulsives et incontrôlables. Elle se tord de douleurs, se roule par terre et parfois se paralyse. A la suite d'une crise plus violente encore que les autres elle se rend en consultation à la Salpêtrière où elle est rapidement remarquée par le Professeur Charcot (Jean-Martin, ne pas confondre avec Jean-Baptiste son fiston explorateur des zones polaires, merci Wiki) qui se passionne pour une maladie déconcertance : l'hystérie ovarienne ! Hospitalisée parmi un grand nombre d'autres jeunes femmes atteintes du même mal mystérieux et toutes admiratives de Charcot, star insaisissable, inaccessible de l'hôpital, Augustine va devenir son sujet d'étude favori, exclusif, son cobaye humain auquel il va soumettre toutes les avancées de ses recherches.

    Pourquoi ça tombe sur moi ? Je suis stupéfaite de découvrir une critique unanimement dithyrambique devant ce film. Il va donc falloir que je décortique les arguments pour expliquer pourquoi je ne l'ai pas aimé alors qu'il possède deux arguments de poids, de choc : une histoire passionnante ET Vincent Lindon, le grand, l'unique, le magistral, le Président, Vincent Lindon ! Pourtant la mise en place est intéressante et on plonge immédiatement dans un univers anxiogène et une reconstitution très appliquée de l'hiver 1885, brumeux à souhait. L'arrivée relativement tardive de Charcot, la star, toujours pressé et entouré de sa "cour", qu'on ne fait d'abord qu'entrevoir entre deux portes est intrigante et riche de promesses. Et puis... rapidement, l'ennui, le rédhibitoire et impardonnable ennui s'installe et on finit par bâiller copieusement devant les redites et se désintéresser totalement du sort d'Augustine, d'autant que la réalisatrice semble tirer une balle dans le pied de son film (c'est une image !) en faisant ressentir exactement l'inverse de ce qu'elle voulait démontrer. En tout cas je l'espère. Sinon, un film misogyne réalisé par une femme serait plus qu'une aberration ! Tel quel on pourrait même aller jusqu'à penser qu'Augustine est une simulatrice ! Ce qui n'est pas le cas.

    Voir ces hommes regarder ces femmes exprimer une sexualité inhibée de façon aussi spectaculaire et applaudir aux conférences de Charcot au cours desquelles Augustine placée sous hypnose, exprime mieux que jamais le mal qui la ronge, est écoeurant. Ils applaudissent, ils sont au cirque. Jadis ces femmes "possédées" étaient brûlées pour sorcellerie. Et bien qu'il s'en défende mollement, Charcot est le grand initiateur de ce spectacle qui n'est pas en l'honneur des hommes toujours prompts à voir chez les femmes un côté machiavélique.

    En outre, on n'a jamais aucune idée du temps qui passe et devant une guérison aussi spectaculaire et rapide on aurait tendance à dire aux hystériques : jetez-vous dans un escalier et baisez avec votre médecin ! Par ailleurs, à aucun moment la réalisatrice ne se donne la peine de nous présenter même succinctement le parcours de Charcot et sans Wiki, je n'aurais su qu'il fut neurologue, professeur d'anatomie et grand maître de Feud himself et j'en passe et des plus prestigieuses. Et son Augustine, victime non seulement d'une maladie traîtresse et cobaye d'un monde exclusivement masculin voyeuriste qui se repaît  de ses crises spectaculaires à haute teneur sexuelle, ne se rebelle jamais. A peine bougonne t'elle un "de toute façon vous ne m'écoutez jamais !" Où est le "manifeste féministe" dont j'ai entendu parler ? Sachant que la donzelle finit pas offrir à Charcot ce qu'il souhaitait puisque soudainement il s'est mis à voir en elle, non plus un sujet d'étude mais un objet de désir ! Ce revirement nous permet néanmoins de pouvoir admirer de dos, Vincent Lindon, nu comme un vers et c'est fort plaisant. Dos massif, puissant, et fesses magnifiques ! A ce moment, seul devant son lavabo, que fait-il ? S'interroge t'il pour savoir si l'engin conviendra à la demoiselle convoitée ? Même si elle est à l'initiative d'Augustine, la scène où elle s'offre à Charcot est aussi déconcertante que ridicule. Mais la réalisatrice a tout compris au cinéma : on montre les hommes nus de dos et les femmes nues de face !

    On pourrait savoir gré à Alice Winocour de ne pas prendre le spectateur pour un abruti et de ne pas offrir toutes les clés, de ne donner aucune explication... mais finalement, à force de ne RIEN dire, on finit par ne RIEN comprendre. Que fait, que cherche Charcot ? Le voir mettre sa signature sur des croquis de cerveaux fait-il avancer la science ? Les oeillades appuyées échangées entre différents personnages, Charcot et sa femme (Chiara Mastroianni, raide dans son corset amidoné), Charcot et son assistant (Olivier Rabourdin sous-employé)... finissent aussi par lasser et on ressort de ce film pesant en se disant qu'il faut deviner où il voulait en venir.