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cinéma - Page 266

  • L'enfant de Kaboul de Barmak Akram***

    L'Enfant de KaboulL'Enfant de KaboulL'Enfant de Kaboul

    Une femme couverte d'un tchadri abandonne son bébé sur la banquette arrière du taxi de Khaled. Père de quatre filles alors qu'il rêve d'avoir un garçon, Khaled trime dur pour faire vivre la famille à sa charge, ses enfants, sa femme et son père. Une bouche supplémentaire à nourrir est inconcevable. Il va se heurter au refus de différentes "autorités" où il souhaite laisser le bébé, commissariat, orphelinat, ONG... puis entreprendre de rechercher la mère dont il n'a aperçu que la cheville, puis d'une certaine façon s'attacher à cet enfant perdu.

    3 jours dans la vie de Khaled vont être le prétexte à nous faire parcourir Kaboul, ville survoltée, effervescente, bouillonnante, ravagée par plus de 20 années de guerre mais en pleine reconstruction. Et le réalisateur ne va pas chercher à nous faire pleurer en nous démontrant de façon quasi documentaire que ce pays et cette ville en particulier ont souffert, souffrent encore des dommages des guerres et des talibans dont les ombres planent toujours. Et pourtant son film étreint le coeur tant il expose comme jamais le quotidien de personnes qui vivent et redressent la tête quoiqu'il en soit. Il n'élude rien : la pauvreté, la mendicité, le manque de travail, l'état des routes et des habitations, le manque d'électricité, le couvre-feu, un attentat suicide parfois, un hélicoptère qui survole la ville, une bombe qui explose, le pouvoir de l'argent, la domination des hommes, l'asservissement des femmes toujours isolées chez elles ou sous leurs voiles. Entre archaïsme, intégrisme et modernité ce pays et ses habitants tentent de faire face.

    Le parcours de Khaled pour se "débarrasser" de ce minuscule mais si encombrant paquet oscille constamment entre le drame et le comique tant il doit faire face à des situations burlesques. L'acteur étonnant qu'est Hadji Gul fait le reste, pétri d'humanité, de compassion et d'intelligence il est notre guide à travers ce film et cette ville cruels, drôles et bouleversants. HUMAIN.

    D'abord symboliquement désigné comme étant Moïse sauvé miraculeusement, on apprend le prénom du bébé : Massoud...

  • Deuxième jour - Festival International du Premier Film d'Annonay

    Deux films aujourd'hui, une rencontre qui en fera regretter plus d'un de ne pas être venu... et la découverte d'une actrice absolument fascinante, Lotte Verbeek

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    Les premiers films que j'ai vus sont :
    le bouleversant Enfant de Kaboul*** (cliquez ici pour voir mon avis) :

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    et le troublant Nothing personal**** (cliquez ici pour lire mon avis) :
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    Mais pendant que je vous tiens, j'en profite pour évoquer ma journée en quelques images :

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    Festivalière accréditée et fière de l'être
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    Le Palais/Théâtre assailli dès le matin
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    Salle(s) comble(s) jusqu'au bout de la nuit
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    The place to be...
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    AH AH AH !!!
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    EFFECTIVEMENT
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    Je ne sais pas vous, mais moi j'adore.
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    En pleine action
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    Bouh...
    Et pour finir, charmantes, disponibles, enthousiastes : Florence Loiret Caille et Sarah Leonor venues présenter leur film "Au voleur" (l'un des derniers de Guillaume Depardieu)

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    A très bientôt !

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    GAINSBOURG - vie héroïque de Joann Sfar ***(*)

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    MOTHER de Joon-Ho Bong **** 
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    CITY ISLAND de Raymond de Felitta **(*)

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    A SERIOUS MAN de Joël et Ethan Coen **

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    IN THE AIR de Jason Reitman *

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    MES COUPS DE/AU COEUR
    Gainsbourg - (vie héroïque)Andy Garcia
    Laetitia Casta
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    Georges à Venise, septembre 2009 - Photo prise par mes soins...
  • Mother de Joon-ho Bong ****

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    Do-joon vit (et dort) avec sa mère. Un peu « simplet », un peu inadapté, il est la risée des jeunes de son âge, un peu leur souffre-douleur, un peu leur faire-valoir, leur cible et leur tête de turc. Devant la fragilité et la naïveté de son fils qui a néanmoins des velléités d’indépendance et consciente de la cruauté des autres, sa mère est constamment anxieuse et tourmentée. Elle surprotège son fils avec demesure.

    Alors qu’une jeune fille du village est retrouvée morte et que quelques indices mènent à Do-joon, proie facile et coupable idéal, il est incarcéré. La police ne cherche pas plus loin puisque Do-joon signe ses aveux et l’avocat ne s’intéresse guère à l’affaire. La mère comprend qu’elle ne peut compter que sur elle et entre deux visites à la prison où elle aide son fils à retrouver sa mémoire défaillante, entreprend elle-même de mener l’enquête.

    Dès la première scène où la mère seule au milieu d’un champ de blé se met à danser, on comprend qu’il n’y a pas que son fils qui soit un peu fêlé. Cette mère protectrice voire castratrice ira d’ailleurs jusqu’au bout d’une certaine forme de folie pour prouver l’innocence de son fils. Ce qu’elle va découvrir la mènera au cœur d’une histoire plutôt poisseuse qui ne cessera de rebondir.

    Tout semble simple et évident au départ. On voit et on revoit les événements du point de vue de Do-joon dont le témoignage se précise à mesure qu’il prend des coups. Plus on lui tape sur la tête, plus ses souvenirs remontent loin et se précisent. Ce qu’il distingue parfois le plonge dans un profond désarroi. Ça peut être drôle et l’instant suivant complètement angoissant. Et le film ne cessera d’osciller entre drame et comédie pour le plus grand plaisir du spectateur qui sera également plongé au creux d’un suspens très réjouissant qui l’égarera, le mènera sur de fausses pistes. La résolution finale, la prise de conscience, l’effet sur les personnages sont tout simplement glaçants.

    Le réalisateur reconstruit l’histoire, nous présente certaines scènes d’un autre point de vue et recompose sous nos yeux le puzzle en remettant en place les aspects qui auraient pu sembler improbables. Engagé comme un film qui parle d’instinct maternel, de liens profonds entre une mère et son fils marginal et retardé, ainsi que l'évocation d'une forme d'injustice et d'écart entre les nantis et les pauvres, le virage vers le thriller implacable est amorcé et aboutit à un épilogue inattendu.

    Joon-ho Bong ne sait pas simplement raconter une histoire, il sait aussi la filmer. Ses paysages, ses ambiances sous le soleil ou sous la pluie, ses éclairages, ses ruelles… tout est beau dans ce film porté par l’actrice Kim Hye-Ja qui est une star en Corée et symbolise dans tous ses films la mère parfaite et idéale. Dernière perversion du réalisateur, en faire une mère implacable vraiment capable de TOUT pour sauver son fils…

  • CITY ISLAND de Raymond de Felitta **(*)

    City Island

     

    A quelques encablures de New-York, dans le charmant village de pêcheurs de City Island la famille Rizzo cohabite. Plus personne ne peut se parler sans hausser le ton, chacun se croise en s’ignorant et les repas sont devenus de véritables empoignades verbales. Bref, on ne se comprend plus beaucoup chez les Rizzo et on se ment encore davantage… ou plutôt on se cache des choses essentielles. Le père (gardien de prison) prend des cours d’art dramatique, la mère fume, la fille est strip-teaseuse pour payer ses études et le fils fantasme sur Internet et rencontre des filles obèses. Un mystérieux (qui ne le restera pas longtemps) prisonnier libérable va venir remettre un peu d’ordre dans ce fourbi.

     

    On ne doute pas un instant que le réalisateur veut parler de cette entité complexe (et anxiogène !!!) où se tissent et se détissent des liens parfois étranges et paradoxaux : la famille je vous hais pouah beurck. Mais il choisit de réaliser sa thérapie familiale sur le mode de la comédie (sans éviter quelques moments d’émotion sauvés pas Andy Garcia) et c’est tant mieux, car ce film résolument optimiste et simpliste résout en quelques jours tous les problèmes. On ne se fera donc pas de nœuds freudiens au cerveau, même si le mot « Œdipe » est employé une fois, mais il n’est pas interdit de goûter un joli film lumineux plein de soleil Ricorée et de belles couleurs à l’intérieur. Ce que j’ai fait.

     

    D’abord, il faut reconnaître que découvrir cet endroit ravissant dont le littoral plein de jolis bateaux offre une vue imprenable sur les gratte-ciels de New-York devrait faire beaucoup (de bien ou de tort) au tourisme de City Island. En ce qui me concerne, j’ai très envie de prendre un billet d’avion pour aller y faire un tour. Et puis, qui sait, peut-être qu’Andy Garcia y est resté… Rêvons un peu.

    Ensuite, si les rôles de filles sont un peu/beaucoup secondaires et médiocrement incarnés malgré tous les efforts d’Andy Garcia pour les mettre en valeur et les faire exister, il faut reconnaître que les trois garçons du film sont beaucoup mieux servis et défendus.

     

    Le jeune Ezra Miller qui joue le fils ado amoureux de filles obèses a une insolence et une désinvolture qui rappellent le (merveilleux) Paul Dano de « Little Miss Sunshine ». Son flegme et sa malice sont tout à fait charmants.

     

    Steven Strait, l’intrus qui vient semer le trouble dans la famille, a la très bonne idée de se promener torse nu la plupart du temps et c’est très plaisant pour la persistance rétinienne. Même si en contemplant la filmo du body, on a pour l’instant plutôt envie de se tirer une balle !

     

    Mais évidemment LA raison inévitable, nécessaire voire indispensable de courir voir ce film, c’est Andy Garcia.

     

    Mais bon sang de bois pourquoi cet acteur ne croule t’il pas sous les projets, les scénarii ? Pourquoi ne squatte t’il pas davantage les écrans ? Vous savez (ou pas, on s’en fout) que le nez des garçons me fait perdre le sens commun ! Bon. Mais le deuxième atout qui me rend gâteuse et déliquescente, c’est le regard de myopes et plus encore le petit strabisme indomptable. Si vous n'avez aucune idée de ce qu'est un regard qui tue, si vous ne connaissez pas la coquetterie dans l’œil la plus sexy d'Hollywood, look at Andy Garcia, œil de braise et mine de rien, il remporte haut la main la Palme d’or, le Golden Globe et tous les Oscar. Mais pas que… Ce type est drôle, intense et émouvant. Il a une façon absolument unique de mettre son partenaire (fille ou garçon) en valeur en le regardant, en l’écoutant avec respect et intérêt ; et accessoirement d’anéantir la spectatrice (que je suis). Sourire, pleurer, rire, s’attendrir, il sait faire et il est craquant, toujours. Mais aussi, lorsqu’il passe un casting (pour un rôle dans un film de Scorsese avec De Niro) en commençant par imiter Marlon Brando il est à mourir de rire !

     

    Pour lui, pour Andy, le garçon aux yeux jaunes que quand il me te regarde je tu fonds...

  • A serious man de Joël et Ethan Coen **

    A Serious Man

    Larry Gopnik est un homme bien, un homme sérieux, je peux même dire un « mensch », à présent que tout le monde sait ce que ça veut dire. Mais un jour qui aurait dû être comme les autres dans la mécanique d'un emploi du temps bien huilée de ce prof de maths, les catastrophes existentielles vont s’enchaîner dans une avalanche incontrôlable et ne seront pas résolues après le générique de fin. Et pourtant le quotidien parfaitement immuable ne paraît déjà pas bien reluisant et c’est sans doute ce qui est très rassurant pour Larry.

    En résumé, Larry est prof de maths dans une université du Midwest et c’est manifestement ce qui lui donne le plus de joie dans la vie. Il n’y a qu’à le voir remplir de démonstrations avec « bonheur » et satisfaction le tableau immense de l’amphi.

    A la maison, rien n’est rose pour un œil externe mais Larry s’en est parfaitement accommodé. Sa femme (une mocheté) l’appelle « Chéri » mais l’ignore, ses enfants (très moches aussi, oui je sais ce n’est pas un critère mais j’aime pas les moches !) le méprisent, sa fille lui pique de l’argent dans son porte feuille, se lave beaucoup les cheveux, son fils fume des pétards et pique à sa sœur l’argent qu’elle a piqué pour payer ses dettes, son frère est une espèce d’inadapté qui squatte le divan du salon.

    Mais en ce jour pas comme les autres, les ennuis et non des moindres vont s’accumuler sur une seule et même personne : Larry. Sa femme (la moche) lui annonce qu’elle va le quitter à cause de leurs « problèmes de couple » dont elle n’expliquera jamais ce qu’ils sont, pour vivre avec Sy Ableman, un ennuyeux phraseur. Elle lui demande de vivre à l’hôtel pour qu’elle puisse accueillir son amant. Larry ce jour là aura, dans le désordre, un accident de voiture, apprendra que sa titularisation risque d’être contestée à cause de lettres anonymes qui le dénigrent. Un étudiant coréen insatisfait de son résultat de partiel tente de le soudoyer en lui donnant de l’argent (une des scènes les plus drôles) puis lui envoie son père qui le menace, le voisin empiète sur le terrain de la maison, une voisine solitaire lui fait des avances, son frère est ramené menotté entre deux policiers, son fils commet des incartades à l’école hébraïque, je dois en oublier, et encore, je ne vous parle pas des « rêves » de Larry qui sont pires que ses jours et que la réalité…

    Par ailleurs, pour intenter un procès au voisin envahissant, pour régler le divorce, payer l’hôtel et j’en passe, Larry voit les factures aux montants considérables s’accumuler.

    Anéanti mais apathique et franchement mollasson Larry encaisse et finit par se demander ce qu’un être aussi gentil que lui a bien pu faire pour mériter pareil châtiment. Son grand leitmotiv est "mais j'ai rien fait de mal !". Il va consulter 3 rabbins qui vont le renvoyer à ses chères études : bah tout ça c’est la faute à pas de chance, y’a qu’à s’en remettre à la fatalité, à l'absurdité de la vie et à Dieu tant qu'on est là à débiter des conneries.

    Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris ce film (un peu) drôle et sombre, absurde et sérieux, un peu vain et laborieux mais je suis certaine d’avoir pensé « bon ben là, il serait peut-être temps de conclure les frangins ! ». Juste avant la fin, Larry reçoit un coup de téléphone qui vraisemblablement va lui annoncer la énième épreuve de la série, mais comme je disais plus haut, le final hermétique ne rend pas moins cafardeux. Mais il est vrai que la religion (quelle qu'elle soit) tout ça, j'en ai jusque là, et même au-delà...

    Par contre, et c’est indiscutable, l’acteur Michaël Stuhlbarg est sensationnel (même si à un moment on a un peu envie de lui dire : "réagis fiston !").

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    COMPLICES de Frédéric Mermoud ***(*)

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    LA DATE DE TREFLE de Jérôme Bonnell ***

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    OU SONT PASSES LES MORGAN ? de Mark Lawrence

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    LE LIVRE D'ELI de  Albert et Allen Hugues °

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    MES COUPS DE COEUR ET MES COUPS AU COEUR

    Malik ZidiSarah LeonorJérôme BonnellComplices

  • Où sont passés les Morgan de Marc Lawrence *

    Où sont passés les Morgan ?

    Meryl et Paul, New-Yorkais surbookés à limousine et chauffeurs, sont en voie de séparation pour cause de tromperie de monsieur. Alors que Paul essaie de reconquérir Meryl par un dîner au restau (ah ces hommes, trop mignons !!!) et qu’il la raccompagne chez elle à pieds sous la pluie… ils sont témoins d’un meurtre. Pour échapper aux tueurs, ils deviennent candidats désignés au programme de protection des témoins et sont envoyés dans le Wyoming le temps que l’enquête soit résolue. Ils sont hébergés chez Clay et Emma chargés de les protéger et qui en profiteront pour leur faire comprendre, grâce à la vie au grand air que finalement ils sont faits l’un pour l’autre.

    Enième comédie sentimentale ? Oui et non car toujours rien de neuf sous le soleil,

    • des clichés,
    • des situations prévisibles,
    • des acteurs qui essaient d’être drôles,
    • des situations improbables,
    • une crise conjugale majeure résolue en 4 jours,
    • des amitiés à la vie/à la mort qui s’établissent dans le même laps record,
    • des ours (ou deux fois le même peut-être !!!),
    • des bouseux à Stetson, à 4X4, républicains armés, chasseurs,
    • la demeure des bouseux avec trophées de chasse accrochés au mur,
    • des bobos de la ville, démocrates, végétariens, joogers, militant de la défense des animaux mais qui n’en ont jamais vus la queue d'un,
    • un désir d’enfants,
    • une gamine (bouseuse) candidate à la « starac » tellement elle a du talent et dont on a envie de dévisser la tête dès qu’elle apparaît et qu’on a envie de voir agoniser à petit feu dans les pires souffrances dès qu’elle se met à chanter,
    • un grand-père bourru mais qui a du cœur,
    • un rodéo,
    • une soirée danses folkloriques…

    (complétez la liste si j’en ai oublié).

     

    Et des acteurs :

    • Hugh Grant, mauvais comme un cochon, caricature de Hugh Grant himself, grimaces non stop, clignements de paupières frénétiques, bégaiement, démarche courbée et hésitante… MAIS une façon assez inimitable de balancer des répliques à la mode flegme british plutôt drôle car inimitable ET une esquisse de tentative d’acter parfois touchante sur le mode sentimental…
    • Sarah Jessica Parker, hystérique, pas drôle, et son visage d’une longueur extravagante absolument irregardable je trouve, et des yeux tellement bleus et humides qu’on dirait toujours qu’il y a du truc bleu qui coule…
    • Mary Steenburgen-regardez-comme-je-suis-mince-et-belle-à-mon-âge, caricaturale aussi, démarche masculine MAIS psychologie fémine…
    • Sam Elliot désinvolte et complètement indifférent à tout ce qui se passe…

    Mais,

    •  des paysages de western du Wyoming à couper le souffle,
    • et UNE réplique drôle lorsque Meryl rencontre Emma (look de Calamity Jane, armée jusqu’aux dents) pour la première fois : « Oh my god(e) Sarah Palin ! ».
  • Le livre d’Eli de Albert et Allen Hugues °°

    Le Livre d'EliLe Livre d'Eli

    2012 est passé, depuis… mettons 30 ans allez ! Il n’y a plus rien, plus plus rien, des cendres, de la poussière, des carcasses de maisons, de voitures, de trains, d’avions, de ponts et des routes. Et sur une route : un homme, un homme qui marche !

    Et là, vous vous dites, « et oh ça te reprend, t’as la mémoire qui flanche ? Tu nous l’as déjà racontée cette histoire » (ici même par exemple ou encore là).

    Sauf que non, j’ai même toute ma tête, mais je suis d’accord, une route, l’apocalypse et son post, ça sent le réchauffé. Et ça l’est bien bien, réchauffé je veux dire, mais trop et trop mal.

    Ça commence pourtant pas trop mal car je n’irai pas jusqu’à dire que ça commence plutôt bien, parce que c’est joli tout plein, un peu noir et blanc, un peu sépia. On sent que les deux jumeaux (mouarf de Lol, si tu veux faire plus fort que les Dardenne ou les Coen… faut être jumeaux, sinon déjà que tu fais un film qui sent le moisi… bref !) ils ont bossé fort sur leurs petites machines numériques.

    L’homme sur la route c’est un bel homme. C’est toujours ça de gagné. C’est Denzel mais il s’appelle Eli sauf qu’on ne le sait pas encore. Et puis bon on sait qu’à un moment ou à un autre, c’est dans son contrat, Denzel il se désape, alors on patiente et on boit frais. Ça rate pas, il enlève presque tout et ça va, tout est bien ! Il se remet les roubignolles en place mais je n’ai pas compris pourquoi il fait ça. Si quelqu’un peut m’éclairer.

    L’homme, Denzel/Eli est seul sur la route, même pas un moutard à protéger ou pour lui tenir compagnie. Le soir il lit son livre, genre… il marmonne, il bouffe un chat, il partage son casse-dalle avec un rat (LOL) et quand le soleil se lève, il met ses lunettes parce que c’est une autre race de post-apocalypse, sans humidité et il a même l’air de faire un peu chaud rapport que le soleil il a pété la couche d’ozone et maintenant il carbure à toute berzingue. D’où les lunettes. Sinon, tu crames.

    Donc, le gars Eli il marche sur la nationale 66 et parfois il rencontre des hordes à pieds et à lunettes. C’est méchant les hordes, ça viole les femmes, ça tue les mecs et ça les bouffe. La routine post apocalypse. Comment tu sais que c’est des hordes ??? Ben ils tremblent et ils ont les dents pourries. Les autres comme Eli, mais pour l’instant on n’a vu que lui, ne tremblent pas et ont des chicots ultra brite.

    Eli c’est un gars cool qui prévient quand il rencontre une horde (la horde cherche TOUJOURS les ennuis) :

    « - j’veux pas d’ennuis qu’il dit. (sauf que juste avant il leur a dit qu’ils puaient le chacal les gars de la horde et moi je trouve que c’est moyen urbain comme entrée en matière…).

    -Oh l’autre, i veut pas d’ennui qu’y dit. Tu vas nous filer ton sac et plus vite que ça nanmého ! mouarf mouarf mouarf… pas d'ennui, j't'en foutrai !

    - euheuh nan, les mecs, j’y f’rai pas, j’t’y donne pas mon sac ! tiens prends ça (qui dit Eli en lui foutant une mandale),

    - non mais l’autre comment qu’il m’a donné une mandale nanmého !!!

    - si tu poses encore la main sur moi, tu repars sans ».

    Sans ta main qu’il veut dire.

    Et l’autre de la horde, il retouche Eli et là, Eli il sort son canif et en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « tarte aux myrtilles » il décapite tous les mecs. Ça fait des schlacks et des schlocks et le sang gicle, et les têtes volent et la musique fait zim boum ! Et le voilà qui repart sur la route.

    Plus loin, il croise une autre horde à moto cette fois, qui viole une femme tue un mec et le bouffe mais là, il n’intervient pas, il dit plusieurs fois : « n’interviens pas, ça ne te concerne pas, chacun sa route, chacun son chemin, passe le message à ton voisin ». Et il tient sa parole qu’il s’est faite à lui-même.

    Il arrive au ralenti dans une ville qui ressemblerait à une ville de western si on était dans un western mais là elle ressemble à une ville de post-apocalyptique. Il marche au milieu de la rue, tout le monde le regarde. On voit bien qu’il est pas le bienvenu mais lui il s’en cogne, fier comme un bar tabac il va au saloon. Ah non, d’abord il va chez Tom Waits recharger son MP3 et Tom lui prend un torchon et des gants pourris en échange. Heureux qu’il est. Tom, pas Eli. Eli got a micheune don't forguette.

    Au saloon, il tombe sur Gary Oldman qu’est devenu laid comme un pou entre temps et qui lit le manuel du parfait petit dictateur mais il veut le livre. Je veux dire LE Livre d’Eli. En fait c’est le livre qui sait tout sur tout et que Gary comme ça il aura les mots qu’il faut pour rendre les demeurés qui sont avec lui dans sa ville merdique encore plus débiles. Il sera le chef avec les vrais mots, les mots de la Bible. Parce qu’en fait le Livre d’Eli c’est rien moins que La Bible, The Holly Bible du roi Jacques (King James) la traduction de la Bible en anglais réalisée sous le règne de Jacques Ier d’Angleterre tu comprends. Plus tard, on verra Malcolm McDowell (bien bien laid aussi avec des cheveux jusque là et un pif comme un groin de cochon) qui réécrit des livres dans la prison d’Alcatraz qui est devenue le seul endroit où il fait bon vivre sur la terre. Y’a même de la verdure et des petits oiseaux qui chantent. On croit rêver.

    Bon alors, je ne te fais pas un dessin, entre celui qui veut la Bible et l’autre qui veut pas la donner, ça craint du boudin et ça chie des bulles carrées.

    Y’a aussi l’intervention d’une minette très lookée bourgeois bohême avec la bouille d’Angelina Jolie (mais avec un gros nez et des gros yeux globuleux) qui va se coller aux basques de Denzel alors qu’il ne veut pas. Lui, il veut juste aller à Alcatraz, à l'Ouest. Mais tu sais comment sont les filles. Et là, les ennuis ont pas fini de commencer avec toutes ces hordes qui pensent qu’à violer les filles. Heureusement Denzel a son canif.

    Tu l’as compris ce bousin biblique nous explique que quand il n’y a plus rien il reste la foi et patati et patata et si tu crois pas celle-là, on t’en racontera une autre.

    Si j’avais un cœur je dirais que ça fait mal de voir des Denzel, des Malcolm et des Gary se déprécier dans ce genre de macédoine mystique mais je crois que finalement je ne peux même pas les plaindre car j’imagine qu’ils sont persuadés d’avoir délivré un message.

    Au secours !

    Tu peux me remercier j'ai même pas spoilé... pourtant y'avait matière à. MDR.

  • Complices de Frédéric Mermoud ****

    ComplicesComplicesComplices

    Vincent, 19 ans est retrouvé mort dans le Rhône, des marques de strangulation au cou, une profonde plaie au genou sans doute causée par une batte de base-ball. Sa petite amie, Rebecca a disparu. Deux flics, Hervé et Karine enquêtent et retracent le parcours de Vincent et de Rebecca au cours des deux derniers mois. Il se prostituait, elle était encore lycéenne.

    Je ne saurais dire ce qui est le plus captivant dans ce film où tout est impressionnant de maîtrise.

    S’agit-il d’un film déconstruit ou reconstruit ?

    En tout cas si dès les premières images, Vincent mort n’est plus qu’un cadavre bouffi et tuméfié et qu'on craint de « tomber » une nouvelle fois sur une histoire de loubards, il n’en est rien. Rapidement on remonte quelques mois en arrière et on retrouve Vincent (Cyril Descours, un ange renversant !) dans un cyber café. Il « drague » le client sur Internet. C’est dans ce café que son regard croise celui de Rebecca (Nina Meurisse, exceptionnelle) et c’est l’amour. Instantanément. Vincent note le numéro de Rebecca, ils se revoient, l’évidence, ils s’aiment.

    Le réalisateur, dont c’est le premier film, ne cessera d’alterner entre le cheminement de l’enquête et la vie des deux tourtereaux avant qu’elle ne bascule violemment et définitivement dans l’horreur.

    Il ne s’agit pas pour autant d’un énième polar classique, ce qui serait déjà pas mal tant l’enquête est passionnante et nous permet d’explorer un thème pas courant : la prostitution masculine chez de très jeunes garçons. C’est aussi, c’est encore, c’est surtout un film qui observe, décortique et met en parallèle la psychologie des deux jeunes gens souvent insouciants et celles des deux enquêteurs quadras pas mal cabossés par la vie. Les seconds se projetant pas mal dans les premiers jusqu’à y voir un peu le résultat de ce qu’auraient pu être leurs propres erreurs et même jusqu’à se dire qu’ils pourraient être leurs enfants !

    Rebecca, d’abord affectée d’apprendre que Vincent se prostitue le rejette puis souhaite partager avec lui ses rencontres. Ils vont donc jouer à ce jeu dangereux mais lucratif, avec beaucoup d’insouciance puis d’imprudence.

    Ils boivent des vodka/pomme et mangent des fraises tagada… font preuve d’une maturité saisissante du point de vue de leurs pratiques sexuelles et ne sont par ailleurs pas encore tout à fait sortis de l’enfance notamment dans leur rapport puéril à la nourriture. Mais les jeux d’adultes vénéneux auxquels ils se livrent les font plonger dans une spirale de violence inattendue et irréversible.

    On connaît l’issue concernant Vincent mais il reste néanmoins plein de zones d’ombre : qui l’a tué, où est Rebecca ? Ce suspens haletant est maintenu de bout en bout, et les incursions dans la vie de Karine et Hervé les deux flics, n’est pas l’aspect le moins passionnant de l’histoire. Ils sont collègues et amis mais Karine aveuglée par sa solitude ne  voit pas le désarroi d'Hervé lorsqu’elle lui raconte les rencontres qu’elle fait sur « Meetic ».

    Parler de désir, de séduction, de solitude, de rapports amoureux, de sexe mais aussi de cœurs qui battent, pas forcément à l’unisson, dans un polar, est vraiment formidable et inédit. Ce premier film est une totale réussite.

    La faute en incombe évidemment aussi à Emmanuelle Devos et Gilbert Melki, plus que parfaits l’un comme l’autre. Il faut notamment voir le macho Melki se faire tripoter par un très beau jeune homme ! Mais leurs tête-à-tête au restaurant ou autour d’une table de ping-pong sont plus éloquents que bien des discours.

    Et puis les deux jeunes acteurs, amoureux dans le film, empoignent leur rôle avec beaucoup d’audace, d’énergie et de conviction. On peut dire qu’ils n’ont pas froid aux yeux et parviennent à faire admettre des scènes osées pas courantes avec un naturel déconcertant.

    Polar et film d’amour à la fois, ce film porte admirablement son titre car la complicité des 4 acteurs principaux déchire l’écran. La toute dernière scène, la toute dernière réplique sont vraiment poignantes.

     

     

    Je précise que ce premier film fera l’ouverture du Festival d’Annonay le vendredi 29 janvier et si toute la sélection est de ce niveau… vivement !