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cinéma - Page 268

  • Une vie toute neuve de Ounie Lecomte ***

    Une vie toute neuveUne vie toute neuve

    En 1975, Jinhee a 9 ans et vit seule avec son père à Séoul. Ne pouvant plus s’occuper d’elle il la place sans lui donner la moindre explication dans un orphelinat catholique. La petite fille se désespère persuadée que son père va venir la rechercher, mais le directeur de l’orphelinat lui annonce qu’elle est là pour être adoptée.

    La réalisatrice dont c’est le premier film, filme à hauteur d’enfant le quotidien de ces fillettes dont les Sœurs et une « nounou » prennent grand soin matériellement sans néanmoins s’embarrasser de psychologie. Les seuls évènements qui rythment leur attente et leur espoir sont la messe chaque dimanche où elles peuvent se faire belles, les visites des couples d’adoptants la plupart occidentaux et le départ très scénarisé des fillettes adoptées.

    Malgré la dureté de certaines scènes ou situations, Ounie Lecomte qui nous raconte ici sa propre enfance ne tombe à aucun moment dans le pathos ou le misérabilisme. Jamais elle ne cherche à nous tirer de force des larmes à grand renfort de violons et pourtant il est difficile de résister à la petite Kim Saeron qui interprète Jenhee avec une évidence folle et dont la tristesse silencieuse est un crève-cœur. C’est assez fabuleux ce que certains réalisateurs parviennent à faire faire à des enfants car observer cet orphelinat fait davantage penser à un documentaire qu’à une fiction tant toutes ces petites filles sont convaincantes. Et Jinhee, même si sa vie est moins dramatique et moins potentiellement menacée, m'a rappelé par sa douceur et l'injustice de ce qui lui arrive, l'inoubliable petite Baktay du "Cahier".

    Jinhee résiste jusqu’à ce qu’elle comprenne que son père qui n’a laissé aucun moyen de le joindre ne reviendra plus jamais. L’espoir de se faire adopter en même temps et par la même famille qu’une autre petite fille avec qui elle parvient finalement à sympathiser est lui aussi réduit à néant. Le désespoir qui la pousse à une mise en scène absolument ahurissante pour « disparaître » est un moment saisissant.

    Le film recèle une quantité de moments forts et bouleversants comme celui où un couple d’américains vient comme pour « faire son marché » et choisir la fillette qui répondra le mieux à leur désir d’enfant parfait. Les efforts de l’amie de Jinhee qui prononce quelques mots d’anglais et ne quitte jamais un sourire angélique pour séduire le couple est à la fois pathétique et effrayant. On aurait presque envie de leur « fournir » une Esther pour leur faire comprendre que cette « marchandise » est différente de celle qu’on trouve à la foire aux bestiaux.

    La solitude et la détresse de ces petites filles résignées et patientes auraient pu donner lieu à un mélo sirupeux agrémenté de violons larmoyants. Il n’en est rien, tout ici est subtil, sobre et délicat, la réalisation, l’interprétation.

    Jinhee sera finalement adoptée par un couple de français qui ne se déplacera même pas. Elle fera le voyage avec un couple qui ne lui manifestera pas la moindre attention. L'arrivée à l'aéroport de cette petite poupée triste, seule avec sa petite pancarte autour du cou est douloureuse.

  • La merditude des choses de Felix Van Groeningen ***

    La Merditude des ChosesLa Merditude des Choses

    Dans la famille Strobbe il y a quatre frères qui vivent chez leur maman, une femme usée mais d’une patience admirable avec ses quatre garçons chômeurs, fumeurs, buveurs, dragueurs. Mais il y a surtout Gunther, 13 ans, le fils de l’un d’entre eux. Il aime sa famille, son père mais aimerait pouvoir se sortir de cette condition fatale qui semble frapper les hommes de la famille.

    Tourné en alternance entre passé et présent, on découvre Gunther adulte, en passe de devenir père à son tour sans le vouloir, comme son père avant lui. Il envisage de quitter la fille enceinte qui l’aime et puis finalement revient vivre avec elle. Dans le roman qu’il est en train d’écrire il raconte son enfance et plus précisément cette année de ses 13 ans où il a pris conscience de l’absolue « merditude des choses ». Il note qu’il déteste deux femmes au monde plus que tout : celle qui lui a donné la vie et celle qui va le faire devenir père.

    Le réalisateur n’y va pas avec le dos de la cuillère, ni même de main morte avec le réalisme cru pour dépeindre cette famille, leur environnement, leur quotidien. Et si je n’avais moi-même vécu de longues années en « Flandrie » dans un quartier très très populaire plein de briques rouges... (un pied de chaque côté de la frontière pour faire vite…) je dirais que Félix Van Groeningen exagère et qu’il pousse un peu loin la satire ou la caricature. Hélas non, ces affreux, sales, très bêtes mais pas méchants, je les ai croisés, ils existent. Et comme pour le paradoxe insoluble de l’œuf et de la poule, on ne sait ce qui est véritablement à l’origine de cette mouise intégrale. Est-ce qu’ils boivent parce qu’ils sont au chômage ou est-ce qu’ils sont au chômage à force d’avoir trop bu ? Ou est-ce qu’ils boivent pour oublier qu’ils boivent ? L’énigme ne sera pas résolue. C’est un fait, voilà.

    Ce film c’est un peu l’anti « Bienvenue chez les Chtis » parce qu’ici pas de bons et nobles sentiments. Pas de niaiserie du style « les gens du Nord ont dans le cœur le bleu qui manque à leur décor ». Les frites sont grasses, la bière brune coule à flot, les gosses se baignent dans la rivière avec des pneus en guise de bouée et on organise le championnat mondial de beuverie sous les applaudissements des habitants de la ville et des enfants qui trinquent pendant que leurs parents boivent. Ne pas être sélectionné pour ce concours où l’on finit, au mieux le nez dans son vomi, au pire dans le coma, est une désolation qu’on peut oublier… en buvant. Une autre distraction est la course à vélo complètement nu qui réjouit les autochtones.

    Etrange film donc. Parfois drôle lorsque les trois malabars privés de télé s’invitent chez un voisin iranien qui vient d’emménager parce que leur idole Roy Orbison passe à la télé. Il faut voir ces grosses brutes pas très reluisantes se trémousser ou pleurnicher sur « Only the lonely » ou « Pretty woman » !

    J’imagine que dit comme ça, ce film à de quoi faire fuir. Mais passée la surprise qui fait des personnages de Ken Loach et de leurs galères de véritables apprentis face à ces professionnels de la mouscaille, après quelques sourires, quelques écoeurements aussi, le cœur est curieusement étreint par l’humanité poisseuse qui emplit et déborde de chaque scène. Et on rêve que Gunther s’en sorte sans passer pour un traitre.

     

    La Merditude des choses est adapté d'un best-seller de Dimitri Verhulst intitulé De Helaasheid der Dingen. Ce récit autobiographique avait fait beaucoup de bruit lors de sa publication en 2006. Les lecteurs flamands et néerlandais l'ont accueilli comme la sensation littéraire des années 2000 et il a été récompensé par de nombreux prix littéraires. Il a été traduit en plusieurs langues.

  • UN FILM PAR AN DEPUIS 1995

     

    2009

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    Un prophète de Jacques Audiard *****

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    2008 

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    Le cahier (Bouddha s’écroule de honte) d’Hana...

     

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    L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert...

    lundi, 15 octobre 2007 | Commentaires (14)

    L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert...

    samedi, 13 octobre 2007 | Commentaires (16)

    L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert...

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    The fountain de Darren Aronofsky*****

     

     

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    2005 

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    MILLION DOLLAR BABY de Clint Eastwood*****

     

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     2004 

    LOST IN TRANSLATION de Sofia Coppola  

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    2003 

    NOS MEILLEURES ANNEES de Marco Tullio Giordana 

     

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    2002

    LE PIANISTE de Roman Polanski  

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     2001 

    MULHOLLAND DRIVE de David Lynch  mulholland_drive1.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    2000

    IN THE MOOD FOR LOVE de Wong Kar Waï 

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     1999 

     

    TOUT SUR MA MERE de Pedro Almodovar  tout_sur_ma_mere.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    1998 

    FESTEN de Vintenberg 

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    1997 

    MARIUS ET JEANNETTE de Robert Guédiguian   

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    1996 

    UNDERGROUND de Emir Kusturika   Underground.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    1995

     

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    Sur la Route de Madison de Clint Eastwood ***** 

     
  • L'année des Tops

    Je n'ai jamais vu autant de Tops sur les blogs qu'en cette fin d'année 2009 et en les lisant ici et là, l'envie vient évidemment de commenter, de s'offusquer, d'approuver mais aussi de se replonger dans cette année de cinéma. En ce qui concerne les acteurs que j'ai découverts et qui m'ont époustouflée, j'en reparlerai plutôt au moment des César et des Oscar. 

    Avant de vous livrer le meilleur du meilleur des films que j'ai vus, voici mon pire du pire en commençant par le pire du pire du supportable jusqu'au moins pire du tolérable mais quand même d'un certain point de vue exécrable*... :

    Max et les Maximonstres de Spike Jonze et LOL de Liza Azuelos

    ex aequo (impossible de les départager)

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    Ma vie pour la tienne de Nick Cassavetes

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    Tout… sauf en famille de Seth Gordon (pardon à la famille Gordon)

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    Little New York de James de Monaco (pardon au caillou)

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    Toy boy de David MacKenzie

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    Twilight Chapitre 2 : Tentation (pardon aux ptites filles)

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    L’enquête – The international de Tom Tykwer

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    Soie de François Girard

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    Terminator Renaissance de McG

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    *vous pouvez retrouver mes avis correspondant à ces films en cliquant dans la catégorie °° ou pire (ou mieux ça dépend d'un certain point de vue où l'on se place) °°°  

  • Cracks de Jordan Scott **

    CracksCracks

    Miss G. exerce une fascination impressionnante sur les jeunes filles d'un pensionnat isolé où elle est leur professeur de plongée. Surtout sur la jeune Di qu'elle semble préférer aux autres et qui lui rend son affection au centuple. La jeune femme est fantasque, moderne, d'une grande beauté et elle captive les élèves par le récit de ses voyages et de ses aventures. Elle prône la liberté du corps et de l'esprit. Elle les incite à dépasser leurs performances pour se surpasser elles-mêmes. Jusqu'au jour où une nouvelle élève arrive qui va bouleverser toutes les certitudes en créant des rivalités et des jalousies. Il faut dire que Miss G. est irrésistiblement attirée par Fiamma, aristocrate espagnole libre, solitaire, différente et mystérieuse placée là à la suite d'un scandale. Lorsqu'elle va refuser l'amitié puis les avances de Miss G. le comportement de cette dernière va changer du tout au tout, révélant sa véritable nature.

    Il y a incontestablement une ambiance dans ce film où des jeunes filles en fleurs, évanescentes, rêveuses mais pas forcément aussi naïves et ingénues qu'elles paraissent ou qu'on tente de leur faire croire vont se livrer à des jeux de moins en moins innocents. Elles pimentent leur vie de cloîtrées en imaginant ce qu'elle pourra être plus tard et se racontent des contes et des légendes qui alimentent leur imagination. L'environnement de cette campagne sublime où elles évoluent ajoute encore à l'atmosphère éthéré. Après une première partie idéale où chacune tient une place déterminée et où tout paraît idyllique, la tension monte insidieusement et la jalousie, l'incompréhension et le dépit vont être à l'origine d'actes condamnables et irréparables.

    Eva Green, superbe, est cette prof passionnée mais redoutable qui peu à peu devient inquiétante puis menaçante jusqu'à perdre totalement le contrôle d'elle-même. Elle va se révéler bien différente de l'image parfaite qu'elle présente et l'actrice maîtrise admirablement l'évolution ou plutôt l'involution de son personnage qui va basculer.

  • Le dernier vol de Karim Dridi *

     

    Le Dernier volLe Dernier vol

    Sahara français 1933. Marie, aventurière et aviatrice amoureuse, débarque en plein désert dans son avion. Elle est à la recherche de l’homme qu’elle aime et qui s’est crashé quelques jours auparavant au-delà des montagnes du Ténéré. Elle rejoint un camp dirigé par un jeune colonel ambitieux et très respectueux de sa hiérarchie militaire. A ses côtés, le lieutenant Antoine Chavet en conflit avec la politique colonialiste française et très proche des touareg va aider la jeune femme à rechercher son homme. Ils vont quitter le camp et partir seuls dans une région où il n'est forcément pas simple de survivre.

    On est obligé de penser au romantiquissime « Patient anglais » : des militaires en sarouels, de beaux touareg qui portent de somptueux chèches aux beaux drapés bleu intense, une héroïne passionnée en veste saharienne, des chameaux, des tempêtes de sable, un soleil implacable, des crises de palud impitoyables… mais la comparaison s'arrête là car, au-delà de la perfection des décors et des tenues : rien. Le vide. L’histoire est portée sans conviction et comme nous pauvres spectateurs ne connaissons pas le Bill Lancaster que Marie recherche, on s’en fiche complètement un peu.

    Des dialogues insignifiants. Des personnages déprimés qui boudent ou qui pleurent. Et comme unique effet spécial, une alternance de plans fixes sur le désert monumental et sublime, de jour avec chaleur insupportable ou de nuit avec ciel étoilé, et sur le visage de Marion Cotillard qui quand elle ne boude pas, pleure. Et Guillaume qui joue le bel indifférent...

    Le film s’achève alors qu’il n’est pas fini et qu’il aurait pu commencer à devenir intéressant.

    On comprend que les deux tourteraux à la ville aient eu envie de re-faire un film ensemble, mais là franchement, à part des vacances au soleil, ils n'ont pas eu grand chose à nous proposer. Dommage.

    A voir pour les vues stupéfiantes de cette plage sans fin qu’est le désert et pour écouter la superbe musique du Trio Joubran. Est-ce ce qu'on demande à un film ?

  • Pas si simple de Nancy Meyers *

    Pas si simplePas si simplePas si simple

    Jake et Jane sont divorcés depuis 10 ans. Bien que Jake ait refait sa vie avec une femme beaucoup plus jeune que lui, les sentiments du couple semblent n’être qu’endormis. A l’occasion de la remise d’un diplôme d’un de leurs enfants bien arrosée, Jake et Jane « remettent le couvert » avec beaucoup d’enthousiasme et de plaisir(s) partagé(s). La question est : vont-ils revivre ensemble ? Ce n’est pas si simple.

    Si l’on passe outre le fait de l’absence totale de cinéma ici et que cette comédie sentimentale pour midinettes du troisième âge se déroule sur la côte ouest chez des richards qui n’ont qu’à se préoccuper de savoir « c’est quand le bonheur » ou « c’est quand qu’on baise » ? je dois dire que ça commence pas trop mal. Tout ça parce que le couple de divorcés n’est autre que Meryl Streep (formidable) et Alec Baldwyn (adorable, toujours prêt à retirer le bas...), qu’ils sont en pleine forme, drôles, plein de charme, qu’ils vont bien ensemble et qu’on ne souhaite qu’une chose, qu’ils se remettent à roucouler comme deux gamins sous la couette.

    Ajoutons, dans le rôle très très second du gendre traité comme une pièce rapportée dans cette famille « idéale », John Krasinki dont toutes les apparitions sont délicieuses, et on arrive à prendre pas mal de bon temps.

    On peut même, si on est de très très bonne humeur noter de ci de là quelques observations bien vues sur la différence entre les femmes qui viennent de vénus, les hommes de mars… les unes qui se cachent, les autres totalement impudiques, les unes qui enragent de vieillir et les autres qui se disent qu’il serait grand temps de repartir pour un tour de manège… Mais bon…

    Arrive l’erreur définitive de casting dont le film ne se relève pas : Steve Martin en séducteur. Imaginez un ringard lifté et bronzé aux cheveux blancs et la raie sur le côté qui part de dessus l’oreille… pouah ça fait froid dans le dos ! Ajoutez à cela quelques violons, trois moutards débiles (entre 20 et 28 ans) qui pleurnichent parce qu’ils ne se sont pas remis du divorce de leurs parents… et à partir de là, il faut endurer une heure interminable d'attermoiements, d'explications, de justifications jusqu’au dénouement pluvieux !

  • Les chats persans de Bahman Ghobadi ***

    Les Chats persansLes Chats persans

    Les Chats persans

    Negar et Ashkan sont chanteurs, compositeurs et interprètes et désirent former un groupe puis se produire en concert à Londres. Ce projet sincère semble simple sauf que ce jeune couple vit à Téhéran en Iran et que là-bas la musique comme beaucoup d'expressions artistiques est interdite. D'ailleurs Negar et Ashkan sortent de quelques jours de prison pour avoir été surpris en répétition.

    Ils vont entrer en contact avec Hamed, jeune homme débrouillard et survolté qui se prend pour Marlon Brando et qui va les aider dans un véritable parcours du combattant pour mener à terme leur rêve fou. Hamed se charge de tout... c'est-à-dire de leur trouver des passeports et des visas qui coûtent des fortunes en milliers de dollars pour quitter l'Iran, mais également leur faire rencontrer d'autres musiciens désireux eux aussi de fuir le pays pour réaliser leur ambition.

    Dans ce road movie musical à l'intérieur d'une seule ville, la bouillonnante Téhéran, le réalisateur se sert des différentes rencontres que vont faire Negar et Ashkan pour nous présenter la situation de la jeunesse dans un pays où la musique est jugée "impure". C'est terrible et effrayant mais la vitalité, l'optimisme, l'acharnement, la détermination sans faille et l'espoir de ces jeunes est vivifiant et admirable. Là où nous serions anéantis, ils puisent leur force dans l'adversité et ne renoncent à rien surtout pas à leurs rêves même s'il faut en passer par l'exil pour obtenir ce qui nous semble à nous évident comme un dû : la liberté. C'est forcément très beau et bouleversant de suivre ces jeunes obligés de se cacher sans cesse dans des caves tapissées de boites à oeufs pour amortir les sons, ou dans des granges au fin fond de la campagne, de se produire à la seule lueur des bougies pour éviter que les éclairages n'éveillent les soupçons, de se méfier des voisins capables par ennui ou par pure bêtise de les dénoncer à la police !

    L'autre aspect réjouissant de ce film est qu'il nous donne un aperçu vraiment complet de la création musicale underground iranienne qui va du folklore au rap, en passant par le rock indie, le blues ou des chants traditionnels. Et c'est magnifique, surprenant, d'une qualité exceptionnelle et nous offre un échantillon saisissant de talents et de virtuosité hélas méconnus. Rien que pour ces découvertes musicales le film vaut le voyage. Mais plus encore il témoigne de la complexité et du péril de vivre dans un pays sous un régime despotique. Et il est poignant de suivre ces jeunes dont certains n'ont d'autre objectif que de fuir pour vivre enfin et d'autres qui affirment qu'ils ne quitteront jamais l'Iran parce que c'est leur pays, comme ce rappeur qui scande un rap magnifique et étonnant.

    Malgré la gravité et l'urgence qui se manifestent, le réalisateur n'est jamais lourd et désespéré. On peut même rire franchement à plusieurs reprises grâce au surprenant Ahmed  (l'acteur Ahmed Behdad, impressionnant) et notamment dans une scène hilarante d'interrogatoire dans un commissariat qui prouve en quelques minutes tordantes à quel point ce régime est corruptible.

    Mais le final sans concession fige le spectateur.