Avant première de City Island de Raymond de Felitta
à l'UGC C.C. Les Halles ce soir à 20h
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
à l'UGC C.C. Les Halles ce soir à 20h
Mathieu de Canal+ vous offre 5 X 2 places pour aller voir le dernier film de Joël et Ethan Coen
Synopsis : 1967. Larry Gopnik, professeur de physique dans une petite université du Midwest, vient d'apprendre que sa femme Judith allait le quitter. Elle est tombée amoureuse d'une de ses connaissances, le pontifiant Sy Ableman. Arthur, le frère de Larry, est incapable de travailler et dort sur le canapé. Danny, son fils, a des problèmes de discipline à l'école hébraïque, et sa fille Sarah vole dans son portefeuille car elle a l'intention de se faire refaire le nez. Pendant ce temps, Larry reçoit à la fac des lettres anonymes visant à empêcher sa titularisation, et un étudiant veut le soudoyer pour obtenir son diplôme. Luttant désespérément pour trouver un équilibre, Larry cherche conseil auprès de trois rabbins. Qui l'aidera à faire face à ses malheurs et à devenir un mensch, un homme bien ?
LA MERDITUDE DES CHOSES de Felix Van Groeningen ***
2009
2008
2007
2005
2003
2002
2001
2000
En 1975, Jinhee a 9 ans et vit seule avec son père à Séoul. Ne pouvant plus s’occuper d’elle il la place sans lui donner la moindre explication dans un orphelinat catholique. La petite fille se désespère persuadée que son père va venir la rechercher, mais le directeur de l’orphelinat lui annonce qu’elle est là pour être adoptée.
La réalisatrice dont c’est le premier film, filme à hauteur d’enfant le quotidien de ces fillettes dont les Sœurs et une « nounou » prennent grand soin matériellement sans néanmoins s’embarrasser de psychologie. Les seuls évènements qui rythment leur attente et leur espoir sont la messe chaque dimanche où elles peuvent se faire belles, les visites des couples d’adoptants la plupart occidentaux et le départ très scénarisé des fillettes adoptées.
Malgré la dureté de certaines scènes ou situations, Ounie Lecomte qui nous raconte ici sa propre enfance ne tombe à aucun moment dans le pathos ou le misérabilisme. Jamais elle ne cherche à nous tirer de force des larmes à grand renfort de violons et pourtant il est difficile de résister à la petite Kim Saeron qui interprète Jenhee avec une évidence folle et dont la tristesse silencieuse est un crève-cœur. C’est assez fabuleux ce que certains réalisateurs parviennent à faire faire à des enfants car observer cet orphelinat fait davantage penser à un documentaire qu’à une fiction tant toutes ces petites filles sont convaincantes. Et Jinhee, même si sa vie est moins dramatique et moins potentiellement menacée, m'a rappelé par sa douceur et l'injustice de ce qui lui arrive, l'inoubliable petite Baktay du "Cahier".
Jinhee résiste jusqu’à ce qu’elle comprenne que son père qui n’a laissé aucun moyen de le joindre ne reviendra plus jamais. L’espoir de se faire adopter en même temps et par la même famille qu’une autre petite fille avec qui elle parvient finalement à sympathiser est lui aussi réduit à néant. Le désespoir qui la pousse à une mise en scène absolument ahurissante pour « disparaître » est un moment saisissant.
Le film recèle une quantité de moments forts et bouleversants comme celui où un couple d’américains vient comme pour « faire son marché » et choisir la fillette qui répondra le mieux à leur désir d’enfant parfait. Les efforts de l’amie de Jinhee qui prononce quelques mots d’anglais et ne quitte jamais un sourire angélique pour séduire le couple est à la fois pathétique et effrayant. On aurait presque envie de leur « fournir » une Esther pour leur faire comprendre que cette « marchandise » est différente de celle qu’on trouve à la foire aux bestiaux.
La solitude et la détresse de ces petites filles résignées et patientes auraient pu donner lieu à un mélo sirupeux agrémenté de violons larmoyants. Il n’en est rien, tout ici est subtil, sobre et délicat, la réalisation, l’interprétation.
Jinhee sera finalement adoptée par un couple de français qui ne se déplacera même pas. Elle fera le voyage avec un couple qui ne lui manifestera pas la moindre attention. L'arrivée à l'aéroport de cette petite poupée triste, seule avec sa petite pancarte autour du cou est douloureuse.
de Jane Campion **
avec Ben Wishaw, Abbie Cormisch, Thomas Brodie-Sangster, Kerry Fox, Paul Schneider
Bliss participe contre son gré à des concours de beauté au Texas. Mais Bliss se découvre une passion pour le Roller Derby qu’elle est donc obligée de pratiquer en cachette de ses parents.
Drew Barrymore a sans doute eu envie de raconter l’histoire d’une fille qui ne fait pas souvent ce qu’elle veut pour ne pas déplaire à ses parents, qui cherche à la fois leur reconnaissance et à se libérer de leur emprise. Surtout celle de sa mère particulièrement indiscrète et abusive alors que le père est remarquablement absent même quand il est là. En gros, il ne sert à rien sauf à faire des niches à son voisin de pelouse assez consternantes.
On comprend mais en fait on ne comprend pas trop car l’irrésistible Drew (que j’aime d’amour depuis qu’elle est tombée à l’âge de 5 ans nez à nez avec E.T. et a poussé un hurlement que j’entends encore) a sans aucun doute l’énergie, l’intelligence et la finesse de nous parler d’elle autrement et mieux, même à travers un personnage de fiction.
D’abord le choix du Roller Derby est surprenant dans ce sens qu’il s’agit d’un sport de contact où deux équipes de patineurs se poursuivent sur une piste et font tomber leurs adversaires pour gagner des points. On avait déjà aperçu ce « sport » dans Rollerball mais ici il s’agit de filles et uniquement de filles qui se choisissent des pseudos très chouettes comme « Barbie destroy », « Eva Destruction », « Jaba la pute » ou « Maggie Grabuge », se « mettent sur la gueule » (je ne vois pas d’autres moyens d’évoquer ce qu’elles se font) et s’insultent copieusement.
En un rien de temps (environ un entraînement) notre Bliss devient la championne et la mascotte de l’équipe. Elle rencontre l’amour avec un beau chanteur guitariste à qui elle va « tout donner » dans une piscine. Il lui mentira. Elle lui fichera une baffe. Elle délaissera sa meilleure amie. Elle découchera une nuit. Ses parents se fâcheront puis tout le monde se réconciliera autour de la piste de roller.
Les scènes de roller se multiplient jusqu’à plus soif sans qu’il se passe rien et le reste est une accumulation de petites scènes de la vie quotidienne et pas franchement passionnante des adolescents. Cela devient rapidement lassant voire agaçant.
Evidemment Ellen Page est adorable et bien meilleure que dans « Juno » (que je n’avais pas aimé) mais au final on obtient un film plutôt désolant où des copines ont voulu faire les folles et s’amuser un peu sur des patins et faire une bataille avec la bouffe à la cantine.
Après avoir eu deux enfants dont une petite fille très mimi mais très muette et beaucoup sourde, porté un troisième enfant mort, fait une fausse couche sanglante qui donne des cauchemars, s’être mise à picoler, Kate reprend du poil de la bête et ce n’est pas grâce à sa psy culpabilisante bien comme il faut. Elle décide d’adopter (oui, la fausse couche a eu raison de sa nurserie intégrée), et John son mari choupinou (architecte comme il se doit) qui a donné un coup de canif dans le contrat il y a longtemps (mais faute avouée est pardonnée), est d’accord à 200 %.
A l’orphelinat, le couple tombe en arrêt de stupéfaction devant Esther, jolie poupée intelligente, surdouée en dessin, en musique, très en avance sur tout pour son âge (9 ans), différente notamment dans sa façon très désuète de s’habiller et trop polie pour être crédible. Evidemment, Kate et John tombent dans le panneau. Heureusement, sinon y’aurait pas de film s’ils choisissaient Léa, moche, ordinaire et douée en rien…
Esther est accueillie à bras ouverts par la petite sourde qui rêvait d’une sœur vivante et un peu moins bien par Daniel, le garçon de la famille qui voit tout de suite au premier coup d’œil que la Esther elle a grave something wrong qui tourne pas rond sous ses couettes comme c’est dit sur l’affiche ! Esther s’en fiche. Elle sait choisir ses alliés car Esther en plus de toutes ces aptitudes intellectuelles et de courtoisie, est manipulatrice et on sent bien qu’elle a un objectif… Bref, même si elle est totalement fêlée des pâtes, ce dont on s’aperçoit assez rapidement, ce n’est pas gratuit et nous ne saurons que très tard les raisons de son acharnement à être mauvaise. Car oui Esther est mauvaise comme une teigne galeuse et elle fait des choses que j’ai rarement vu faire par et à des enfants au cinéma. En vrai IRL, si, souvent !
Esther a un sens précis à donner à sa vie et ce film mérite trois fois qu’on s’y attarde.
1) le twist final est tellement « hénaurme » qu’il en devient fascinant et que je suppose qu’il faut être bien malin pour le découvrir. Le twist s’il est final n’est pas une danse qui fait mal au dos et où il faut se tortiller, c’est une révélation, un coup de théâtre J .
2) Le suspens est suffisamment bien mené (malgré quelques longueurs et répétitions) pour ne pas s’ennuyer, ce qui est déjà un excellent point.
3) L’interprétation de la petite Isabelle Fuhrman, tête d'ange puis tête de monstre la seconde suivante, est tellement fabuleuse qu’on peut véritablement se demander si elle n’est pas… non je ne dirai rien !
Mais, il y a un mais et même plusieurs.
Je rechigne toujours à voir ce genre de films d’épouvante/thriller/horreur alors qu’en fait d’autres films tels que « Inglorious Basterds » ou « Avatar » par exemple sont bien plus violents et sanglants que ce que j’ai vu là. Car si ce que Esther fait est absolument ignoble, injuste, révoltant et mûri dans un esprit totalement dérangé, la seule chose qui fasse sursauter sont : les coups de cymbales de la musique, une porte qui claque, la lumière qui s'allume ou s'éteint brusquement. Et ça, c’est insupportable et complètement ridicule.
Quant au scénario qui fait qu’il faut tenir presque deux heures avant de démasquer la petite, il est tellement grossier qu’il en devient consternant. Malgré toutes les horreurs, et non des moindres, qui se passent en présence d’Esther et depuis qu’elle est dans cette famille, tout le monde s’acharne à lui trouver mille excuses. Et notamment le père dont le rôle pas enviable revient à Peter Sarsgaard de faire comme si la fillette était un ange et sa femme devenue une tarée. Quant à la psy… à part dire qu’elle est bonne à enfermer je ne vois rien d’autre pour sa défense.
En résumé, cette chose se voit sans ennui, ce qui n'est déjà pas si mal mais sans affolement non plus.
Lors d’une représentation du « Sacre du Printemps » d’Igor Stravinsky au Théâtre des Champs Elysées, Coco Chanel est subjuguée par la musique du maître. La salle doit être évacuée par les forces de l’ordre tant le public manifeste violemment sa désapprobation envers cette œuvre encore trop avant-gardiste pour l’époque (1913). Pour fuir la révolution russe Stravinsky se réfugie à Paris avec sa famille. Coco lui propose de s’installer dans sa maison de Garches où, d’après elle, il sera plus à l’aise qu’à l’hôtel pour travailler. L’attirance est réciproque, Coco et Igor deviennent amants.
Chabadabada ? Même pas.
Dans la petite maison (« sans prétention n’est-ce pâs mon chêr !!! » mais grande comme le Trianon) décorée comme un tailleur Chanel (blanc à liseré noir ou noir à liseré blanc) Coco et Gogo se cherchent, se font des mines, se lancent des regards par en dessous, se sourient timidement et se jettent finalement l’un sur l’autre par terre, ça fait sauvage et insoumis j’imagine. Tout ceci sous l’œil vitreux mais néanmoins affûté de Madame Stravinsky, une mocheté sans sourcil, pondeuse de moutards qui sert à rien sauf à tousser dans son lit en disant «je tousse dans mon lit keuf keuf crotte». Les deux amoureux ne seront pas plus bavards car ils n’ont pas plus envie de discuter chiffons que clés de sol (ou de fa… je vous parle même pas de la ut), mais de s’enfiler (ah non, ça c’est dans Esther… l’autre film que j’ai vu)… mais bon, le résultat c’est trois scènes de cul grotesques plus tard : une par terre sans préliminaires, une à dada sur mon bidet alors qu’Igor travaille une sonate pour piano en fa dièze mineur et la troisième où Igor est au-dessus et nous spectatrice au-dessus d’Igor (vous visualisez le sandwich ?)… ce qui nous permet donc d’étudier les jolies fesses de Mads. Sinon pas un mot, sauf à un moment leur plus grande conversation sera :
«- Igor : vous n’êtes pas une artiste Gabrielle, vous êtes une vendeuse de tissus !
- Gaby : rolala, euh l’autre bah quand même ! ».
A la suite de quoi, vexée comme un poux, elle va lui faire comprendre que « ceinture mon gaillard, tu te la mets sur l’oreille, tu la fumeras plus tard ! ». Lui du coup, ça va trop l’exciter et il va composer jour et nuit. Pendant ce temps là, Coco file à Grasse faire du sent-bon qui pue la fleur.
Ne plus baiser, les génies ça les rend hyper créatifs. Comme elle s’aime bien Coco, son parfum elle va l’appeler Chanel et comme c'est la 5ème version, bla bla bla
Bon, maintenant je sens que vous allez me demander ce que je porte comme parfum si j’ai aimé ce film !
Non, non et renon.
Ça se veut chic et subtil, c’est snob et froid. Parler d’une prétendue passion de façon réfrigérante qui laisse de marbre je ne vois pas l’intérêt. Ce film me semble inutile tant il est glacial. Anna Mouglalis cou de girafe et raide comme un passe-lacet confond élégance, autorité et dédain ; Mads Mikkelsen (presque moche, faut le faire !) semble complètement engoncé derrière ses binocles et guindé sous sa ridicule moustache.
La dernière scène où les deux ont 120 ans (chacun) et sont maquillés au couscous et à la frangipane est encore plus absurde que le reste. Et 10 minutes de sublime musique, ce n’est pas suffisant.