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Sur la Route du Cinéma - Page 441

  • Troisième jour - Festival International de Premier Film d'Annonay

    Je reviendrai en détails sur cette formidable journée du 3 février. En attendant, en voici un aperçu en images.

    Après un délicieux et copieux petit déjeûner :

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    le premier fourire de la journée :
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    Une ballade :
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    Direction "Les Nacelles" pour re-voir "Complices" de Frédéric Mermoud un (premier) film que je vous recommande une nouvelle fois tant il m'a ravie même à la seconde vision :
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    Un repas (délicieux) pris à L'antre D'eux où nous sommes chouchoutés par l'équipe de Lulu Berlu :
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    Une petite crêpe (oui je prends 12 kgs et alors !) à l'Antre d'Eux en compagnie du patron Gaël (directeur artistique du Festival), la patronne Florence (traductrice (géniale) occasionnelle) et l'héritière Nora. J'en profite pour préciser que le service bar, crêpes et que la décoration de cette Antre sont assurés par l'association "L'essaim de Julie" :
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    Retour au cinéma pour assister à la projection du film québécois de la compétition... mouais...
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    Il est 20 heures c'est l'heure de ???
    Bravo,
    manger à l'Antre d'Eux où l'on retrouve Joël (ancien membre du jury) et Catherine sa femme. Puis retour au Théâtre :
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    pour assister au Ciné Concert donné par le Groupe Antiquarks avec la projection du film "Duel" de Steven Spielberg, en partenariat avec la Presqu'île
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    Pour découvrir Le Wizz Mag : émission télévisée préparée par une quinzaine de jeunes du la MJC et diffusée chaque soir avant la projection du film de 21 heures, rendez vous sur le site du Festival ICI.
  • NOTHING PERSONAL de Ursula Antoniak ****

    Film en compétition - Pays-Bas/Irlande

    Festival International du Premier Film d'Annonay.

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    Une jeune femme triste vide son appartement en Hollande et part seule sur les routes d'Irlande et plus particulièrement dans le quasi désert du Connemara. Au hasard de son errance elle s'arrête chez un homme beaucoup plus âgé qu'elle, qui vit seul au milieu de nulle part. Il lui propose de la nourrir en échange de quelques travaux de jardinage et de ménage. Elle accepte à condition qu'il ne lui pose aucune question et qu'il n'y ait entre eux aucune conversation d'ordre personnel. Elle refuse même de lui révéler son prénom. L'homme accepte le "deal". La cohabition, l'intimité puis la complicité vont avoir raison des résolutions de ces deux solitaires misanthropes, excessifs mais brisés.

    Dans une première partie quasi silencieuse mais stupéfiante de beauté en partie grâce aux paysages arides de la lande irlandaise incessamment balayée par le vent, on suit le parcours de cette sauvage qui semble ne rien craindre et n'avoir ni rien à perdre ni à espérer. On est "into the wild" en compagnie d'une fille d'une beauté renversante bien que sans artifice, mal coiffée, habillée de couches successives pour se protéger du froid, de l'humidité et sale, elle fouille les poubelles pour se nourrir.

    La rencontre avec l'homme va encore ajouter du mystère à cette histoire qui en recèle déjà beaucoup. Car la réalisatrice non contente de nous plonger au coeur d'une étrange histoire avec deux personnages énigmatiques mais séduisants nous égare en chapitrant son film de titres qui n'ont pas forcément de rapport direct avec ce qui se passe sur l'écran : solitude, la fin d'une relation, mariage, le début d'une relation et seule.

    Comme il n'est pas (toujours) nécessaire de comprendre tout d'un film pour l'aimer, de résoudre les énigmes pour en goûter le mystère, ce film s'inscrit au plus profond de soi. On le regarde le coeur serré sur ce qui est en train de naître à l'écran, qu'on imagine, qu'on anticipe, qu'on prévoit et qu'on finit par souhaiter... Les yeux sont grands ouverts sur la splendeur des paysages mais aussi goûtent la délicatesse et la sensualité de scènes de repas essentielles, d'une scène de danse et de beuverie inoubliable. Et la musique par intermittence vient remplir l'espace.

    Ce "Nothing personal" est littéralement illuminé par deux acteurs absolument fascinants. D'abord Stephen Rea accomplit des merveilles en vieil ermite au charme démesuré. Mais surtout l'inconnue Lotte Verbeek qui ne se contente pas d'être d'une fraîcheur et d'une beauté rares, idéales mais compose un personnage d'une spontanétié, d'un naturel et d'une évidence folle qui la rendent irrésistible.

    Un film d'amour hors norme et hors du commun.

  • L'enfant de Kaboul de Barmak Akram***

    L'Enfant de KaboulL'Enfant de KaboulL'Enfant de Kaboul

    Une femme couverte d'un tchadri abandonne son bébé sur la banquette arrière du taxi de Khaled. Père de quatre filles alors qu'il rêve d'avoir un garçon, Khaled trime dur pour faire vivre la famille à sa charge, ses enfants, sa femme et son père. Une bouche supplémentaire à nourrir est inconcevable. Il va se heurter au refus de différentes "autorités" où il souhaite laisser le bébé, commissariat, orphelinat, ONG... puis entreprendre de rechercher la mère dont il n'a aperçu que la cheville, puis d'une certaine façon s'attacher à cet enfant perdu.

    3 jours dans la vie de Khaled vont être le prétexte à nous faire parcourir Kaboul, ville survoltée, effervescente, bouillonnante, ravagée par plus de 20 années de guerre mais en pleine reconstruction. Et le réalisateur ne va pas chercher à nous faire pleurer en nous démontrant de façon quasi documentaire que ce pays et cette ville en particulier ont souffert, souffrent encore des dommages des guerres et des talibans dont les ombres planent toujours. Et pourtant son film étreint le coeur tant il expose comme jamais le quotidien de personnes qui vivent et redressent la tête quoiqu'il en soit. Il n'élude rien : la pauvreté, la mendicité, le manque de travail, l'état des routes et des habitations, le manque d'électricité, le couvre-feu, un attentat suicide parfois, un hélicoptère qui survole la ville, une bombe qui explose, le pouvoir de l'argent, la domination des hommes, l'asservissement des femmes toujours isolées chez elles ou sous leurs voiles. Entre archaïsme, intégrisme et modernité ce pays et ses habitants tentent de faire face.

    Le parcours de Khaled pour se "débarrasser" de ce minuscule mais si encombrant paquet oscille constamment entre le drame et le comique tant il doit faire face à des situations burlesques. L'acteur étonnant qu'est Hadji Gul fait le reste, pétri d'humanité, de compassion et d'intelligence il est notre guide à travers ce film et cette ville cruels, drôles et bouleversants. HUMAIN.

    D'abord symboliquement désigné comme étant Moïse sauvé miraculeusement, on apprend le prénom du bébé : Massoud...

  • Deuxième jour - Festival International du Premier Film d'Annonay

    Deux films aujourd'hui, une rencontre qui en fera regretter plus d'un de ne pas être venu... et la découverte d'une actrice absolument fascinante, Lotte Verbeek

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    Les premiers films que j'ai vus sont :
    le bouleversant Enfant de Kaboul*** (cliquez ici pour voir mon avis) :

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    et le troublant Nothing personal**** (cliquez ici pour lire mon avis) :
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    Mais pendant que je vous tiens, j'en profite pour évoquer ma journée en quelques images :

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    Festivalière accréditée et fière de l'être
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    Le Palais/Théâtre assailli dès le matin
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    Salle(s) comble(s) jusqu'au bout de la nuit
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    The place to be...
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    AH AH AH !!!
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    EFFECTIVEMENT
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    Je ne sais pas vous, mais moi j'adore.
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    En pleine action
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    Bouh...
    Et pour finir, charmantes, disponibles, enthousiastes : Florence Loiret Caille et Sarah Leonor venues présenter leur film "Au voleur" (l'un des derniers de Guillaume Depardieu)

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    A très bientôt !

  • Premier Jour - Festival International du Premier Film d'Annonay

    Il s'agit bien évidemment de mon premier jour à moi et voici les premières images de mon arrivée à l'hôtel. Attention, ça peut être douloureux...

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    Vous le savez tous, le Festival a démarré vendredi soir avec en ouverture, un film de haute tenue, "Complices" en présence du réalisateur Frédéric Mermoud et de l'actrice principale Nina Meurisse. Je vous recommande plus que vivement ce film que j'ai eu le bonheur de découvrir récemment, et qui est encore à l'affiche.

    Gaël le Directeur artistique et Marianne la Directrice du Festival m'ont assuré que le week end en présence de Jonathan Zaccaï avait été très intense et chargé en émotion tant l'acteur s'est impliqué dans l'"animation" de ces deux jours qui lui étaient en partie consacres et où il a pu présenter certains de ses films dont le déroutant, atipyque et formidable "Simon Konianski". Paré de son humour, de sa rêverie, de l'amour de son métier, de son goût des rencontres avec le public, Jonathan, irrésistible a charmé et conquis tout le monde.

    Lorqu'on arrive au Palais du Festival (n'ayons pas peur des mots, rebaptisons le Théâtre pour quelques jours) on découvre qu'il s'est paré des oripeaux en relation avec le thème de cette année entre

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    PEUR
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    MÊME PAS PEUR
    Les salles de cinéma, la ville et l"Antre-D'eux" (l'endroit où IL FAUT être entre deux séances pour boire, manger, discuter, écouter, partager...) sont ornés de plein de petites bestioles et décors qui pleuplent nos nuits, du petit mouton rassurant qui peut aider à s'endormir, aux monstres les plus biscornus. Je vous les présenterai tout au long de la semaine.
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    Le côté "rêves" de l'"Antre-D'eux
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    Festivalière tentant d'établir son programme
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    Festivalier se laissant porter par les événements
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    Marianne Ferrand (directrice du festival) et festivalière attentives.
     
    C'est dans le cadre de cette thématique que seront projetés toute la semaine des films tels que "Le Labirynthe de Pan", "Amarcord", "Brazil", "La cité des enfants perdus", "Léolo", "La science des rêves"...
    Mais ce qui m'a fait arriver si tôt à Annonay, alors que depuis 6 ans je n'y viens qu'à partir du jeudi pour suivre et voir les huit films de la compétition, c'est la présence de Jean-Pierre Améris qui était le Président du Jury lorsque je fus moi-même membre du jury en 2005 et avec qui je suis toujours restée en contact.
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    Au cours de cette journée spéciale, Jean-Pierre a rencontré environ 300 collégiens le matin dans le cadre des 20 ans du dispositif "Collège au cinéma". Il leur a présenté son film "Je m'appelle Elisabeth". La projection du film fut suivie d'une rencontre et d'une discussion entre le réalisateur et les jeunes.
     
    L'après-midi j'ai pu assister à "La leçon de cinéma" de Jean-Pierre qui est bien plus et bien mieux qu'une leçon, (terme qui lui semble d'ailleurs totalement inapproprié tant il répugne à en donner), mais plus sa vision du cinéma, sa façon de vivre cette passion vitale et dévorante. Deux heures brillantes, enthousiasmantes et... trop courtes.
    Depuis toujours audacieux et timide il affronte ces "exercices" de partage et de transmission avec angoisse, vaillance et générosité. Et je vous assure que ce dernier terme le concernant n'est ni excessif ni un abus de langage. L'écouter parler avec tant de fièvre, d'humilité et d'humour, mêlant toujours les anecdotes de tournages au récit de sa vie, vous rend le cinéma à la fois insaisissable mais indispensable et ne peut que décupler votre appétit de cinéphilie. Et puis je comprends et ressens tellement ce qu'il dit, comme s'il parlait en mon nom, que c'en est troublant et terriblement bouleversant de l'entendre penser tout haut ce que je ne parviens que rarement à exprimer.
    Jean-Pierre est né à Lyon, là où naquit le cinéma... la ville que j'ai découverte en octobre dernier avec mon Clint mais bon... je vous ai déjà raconté cet épisode :-). Le cinéma a toujours été présent dans sa vie car il était le loisir favori de ses parents. Les jours de Noël, pas de messe de minuit mais une séance de cinéma ! Et à 7 ans : le choc, "La canonnière du Yang Tsé" de Robert Wise avec Steve Mac Queen. Il découvre qu'un héros peut mourir et c'est par le cinéma qu'il appréhende pour la première fois l'idée de la mort. La découverte de la vie est intimement liée et se mêle au cinéma.
    L'appétit se transforme en boulimie à l'adolescence. Complexé, hors norme et "différent" du fait de sa très grande taille, Jean-Pierre considère la salle de cinéma comme un cocon, un "ventre protecteur" et il vit sa vie par procuration. L'envie de filmer lui vient vers 13 ans. Equipé d'une petite caméra, il filme sa famille et scénarise déjà ses petits films et restera encore aujourd'hui convaincu qu'en filmant du vivant il en restera une trace.
    Rapidement fasciné par Bresson (dont le "Pickpocket" demeure un de ses films cultes), Bergman et la musique de Bach, il réalise un premier court-métrage "Le retour de Pierre" en associant le ton monocorde des acteurs bressonniens, l'austérité bergmanienne et la musique du maître. Alors que le thème évoque la "mort du père", la salle est morte de rire. Aujourd'hui c'est avec beaucoup d'humour et de lucidité qu'il évoque cette expérience traumatisante dont il dit avec sa fantaisie dévastatrice : "il faut survivre à ça !". Quand il raconte ces souvenirs, ces épisodes qu'il a traversés il le fait toujours avec cette approche tragi-comique qu'il apprécie tant chez certains réalisateurs. Ainsi considère t'il le dernier film des frères Coen "A serious man" comme un summun de finesse et de cruauté qui caractérisent souvent la vie qui fait qu'au moment où tout semble être en passe de s'arranger, tout s'effondre...
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    Après avoir réalisé trois courts métrages, Jean-Pierre tente le concours de l'IDHEC* à Paris. Il l'obtient et poursuit des études qui l'intéressent énormément.  
    *Institution des Hautes Etudes Cinématographiques devenue aujourd'hui la FEMIS Fondation Européenne pour les Métiers de l'Image et du Son dans laquelle il est aujourd'hui intervenant.
     
    En 1987, il obtient le Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand pour son court-métrage "Intérim" qui évoque ses différents et successifs "petits boulots" dans des entreprises lyonnaises qui lui permettent de vivre. Le prix était à l'époque remis "en nature" (pellicules, matériel...) et lui permet de réaliser son premier long "Le bateau de mariage".
    Dans un montage d'une vingtaine de minutes réalisé par Gaël, nous découvrons ou redécouvrons un extrait de tous les films de Jean-Pierre dont "Poids Léger", "C'est la vie", "Je m'appelle Elisabeth", "Maman est folle"... qui nous permet de constater les "progrès", l'évolution, de noter les maladresses qu'il gomme avec le temps. Persuadé jusqu'alors que le travelling, le plan séquence est le nec plus ultra du cinéma, il s'oriente aujourd'hui de plus en plus vers le champ contre champ.
    Actuellement et pour deux mois au moins encore, Jean-Pierre procède au montage de son long métrage qui sortira vraisemblablement à l'automne prochain "Les émotifs anonymes" avec Isabelle Carré, qu'il retrouve avec bonheur après "Maman est folle" et Benoît Poelvoorde... qui sont deux émotifs que la timidité paralyse (ce que le réalisateur a fréquemment expérimenté). Il s'agit de sa première comédie après des thèmes souvent graves mais qui lui sont chers et qui évoquent toujours une part largement autobiographique tels que les soins palliatifs, la mort, le deuil... Ici, il souhaite s'adresser à ceux qui doutent et ont (comme lui, comme moi) la trouille de tout sur le mode tragi-comique qu'il affectionne tant. Rire avec et non rire de...
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    Sâchant que l'attention du spectateur se relâche au bout de 40 minutes, il est essentiel de relancer l'action. C'est ainsi qu'après 8 à 9 semaines de tournage, 60 heures de rushes, il convient d'être sans pitié avec ce qu'on a tourné pour en arriver à environ 1h 40 de film.
    Travaillant toujours avec un co-scénariste, ils ont construit ce récit après environ 40 versions du scénario. Pour "Maman est folle" il disait de son co-scénariste, l'auteur Olivier Adam : « on l’a rêvée ensemble, cette histoire, mais nos désespoirs sont différents ». Il est vrai que l'hyper sensibilité et une certaine forme de désespoir sont omni-présents lorsque l'on rencontre, qu'on connaît et qu'on écoute Jean-Pierre Améris, mais comme ils sont assortis d'un humour souvent foudroyant, de sa créativité d'artiste, sa compagnie est toujours positive, constructive et enthousiasmante.
    Conscient qu'il n'est pas un technicien et qu'un film ne se fait pas seul, Jean-Pierre s'entoure d'une équipe avec laquelle il établit un climat de confiance indispensable même s'il sait que le réalisateur est le seul à être là du début à la fin de la création, qu'il est aussi le seul à avoir le film en tête. Il est celui qui guide et profite du talent des autres, des techniciens aux acteurs.
    Même si le cinéma est très lié à la disparition, qu'il enregistre du vivant avant qu'il ne soit mort, c'est grâce au cinéma que Jean-Pierre qui a un peu/beaucoup tendance à s'isoler du monde, rejoint "la vraie vie" parfois. En se confrontant par exemple au thème des réfugiés de Sangatte.
    Ce que Jean-Pierre Améris préfère, c'est tourner. Son cinéma est un cinéma de personnages et de personnes. Il aime plus que tout rencontrer et diriger les acteurs. Il doit parfois faire face à ce qu'il appelle la révolte de l'acteur (surtout celle des hommes d'ailleurs...). Il est un cinéaste exigeant mais protecteur. Il ne leur vole rien mais parvient à saisir ce qu'ils offrent. Et ceux-ci savent qu'il ne les trahira pas...
     
    C'est à l'"Antre-Deux" que s'est poursuivi ce passionnant échange où nous avons également pu rencontrer l'actrice Aurélia Petit, inoubliable dans "Oublier Chéyenne" de Valérie Minetto et qui assurait ce soir la présentation de "La science des rêves" de Michel Gondry auquel elle avait participé.
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    Aurélia Petit, adorable, charmante avec une idée folle et super géniale dans sa jolie tête
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    Jean-Pierre et une ravie de crèche !
     
    Je reviens vers vous au plus vite pour vous raconter la suite...

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  • Festival... cinéma...

    Je pars, je suis partie, je ne suis plus là...

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    Vous dire à quel point je suis contente, heureuse, en joie, je ne peux pas, je ne trouve pas les mots, LE mot ! Si vous avez une idée de ce mot qui exprime cette "chose", faites le moi connaître.
    Je me suis équipée ô stupéfaction de cet engin

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    et je tenterai donc de vous faire un peu vivre le festival au jour le jour.
    Mais je vais surtout voir des films en pagaïe, revoir des gens que j'apprécie (et qui me le rendent...) : Gaël, Florence, Nora, Jean-Pierre, Marianne, Joël, Maël (et j'en oublie)... et en rencontrer d'autres sans doute !
    A bientôt,
    allez au cinéma,
    et ne lâchez rien.
  • MA SEMAINE AU CINEMA

    GAINSBOURG - vie héroïque de Joann Sfar ***(*)

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    MOTHER de Joon-Ho Bong **** 
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    CITY ISLAND de Raymond de Felitta **(*)

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    A SERIOUS MAN de Joël et Ethan Coen **

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    IN THE AIR de Jason Reitman *

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    MES COUPS DE/AU COEUR
    Gainsbourg - (vie héroïque)Andy Garcia
    Laetitia Casta
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    Georges à Venise, septembre 2009 - Photo prise par mes soins...
  • In the air de Jason Reitman *

    In the Air

    Ryan Bingham fait un joli métier : il est chargé d’annoncer le licenciement des salariés dans des entreprises qui n’ont pas le courage de le faire elles-mêmes. Sans attache familiale ou sentimentale, égoïste et forcément cynique, sa vie tient dans une valise qu’il emporte d’un bout à l’autre des Etats-Unis. Mais son objectif ultime est d’atteindre les 10 millions de miles qu’il peut capitaliser grâce à ses nombreux voyages et qui lui donnera droit à une énième golden card avec plein d’avantages dedans. Ce collectionneur puéril n’en est pas moins homme et au hasard d’une de ses escales il rencontre Alex une femme aussi surbookée que lui et qui comme lui passe énormément de temps dans les aéroports. Chacun des deux, persuadé d’avoir rencontré son double épicurien (on s’éclate au lit et au restau sans autres exigences) Ryan et Alex vont « caler » leurs emplois du temps pour s’envoyer en l’air d’un bout à l’autre du pays. Mais une complicité, peut-on parler d’attachement (le cynique se découvre parfois un cœur de midinette qui bat), va progressivement s’immiscer dans la relation… Vous me voyez arriver avec mes gros sabots ?

    Et ben, pas du tout… enfin, pas vraiment, pas tout à fait, pas comme ça, pas maintenant, oooooh, aaaaah !!!

    Moi qui pensais terminer la semaine et le mois en apothéose grâce à-qui-vous-vous-doutez, je n’irai pas par quatre chemins, ce film n’a d’aérien que son titre. Tout y est tellement patapouf et téléphoné qu’à chaque scène, je me disais « non… va quand même pas y avoir ça ??? »,

    et ben si,

    y’a !!!

    Les plus indulgents y verront peut-être (y voient ??) une critique acerbe du monde de l’entreprise, du monde en général et peut-être aussi les bouleversements des méthodes de travail générés par les nouveaux ( ???) moyens de communication (internet, web cam, vidéoconférence…). Mais tout cela est démontré avec une épaisseur tellement écrasante, dénuée de la moindre finesse, que bien que les pauvres licenciés défilent et crachent face caméra leur indignation et leur colère, jamais ils n'émeuvent, ne convainquent ou ne surprennent. On voit même le gros malabar d’abord agressif s’effondrer en larmes, et les répliques iront de « mais… euh… quand même… pourquoi… j’ai donné 18 ans de ma vie à cette boîte… » à « mais… qu’est-ce que je vais dire à ma femme/mes enfants… » à encore « mais… comment je vais retrouver du boulot à 57 ans ? »… jusqu’au très digne « je n’ai plus qu’à trouver un pont pour me jeter dans le vide » !!! Et j’en passe, il suffit de trouver le petit livre rouge de-l’employé-licencié-alors-qu’il-ne-s’y-attend-pas. Tout y est. Sinon, il y aura deux formules :

    • Le type (ou la fille) complètement effondré(e) et démotivé(e) à qui notre brillant Ryan/Georges trouvera les bonnes raisons/motivations de « rebondir »,
    • Le type (ou la fille) qui déstabilisera en une seule question pertinente l’apprentie « liquidateur » aux dents longues mais pas tant que ça, que notre vieux briscard Ryan/Georges a pris (contre son gré) en formation.

    C’est un peu court !

    Quant à la partie comédie sentimentale, elle réserve elle aussi son lot de défilés de scènes vues et revues ailleurs : le type seul, insensible au reste du monde (notre Georges) qui vit quasiment à l’hôtel et n’est chez lui que 20 jours par an (un appartement aussi « classe » et personnel qu’une chambre de Formule 1 pour bien enfoncer le clou du type sans ancrage), qui tient des discours sur la vie, la mort, les êtres, la famille je vous hais pouah beurck, les bienfaits de l’indépendance tout ça, la famille dudit type qui l’invitera quand même malgré son désintérêt de la famille au mariage d’une de ses sœurs, la sœur qui se fera PRESQUE larguée le jour du mariage alors qu’elle a déjà la robe meringuée sur elle et que ses demoiselles d’honneur en rose fushia lui tiennent la main et lui sèchent les larmes (que sinon son rimmel va foutre le camp)… mais finalement pas, parce que c’est notre Ryan/Georges (oui, oui celui qui est anti-mariage, anti-attachement tout ça !!!) qui va aller raisonner l'hésitant qui s'interroge en lui énumérant les bienfaits du mariage et de la famille Ricorée réunis… Je vous la fais courte. Mais on aura quand même droit aussi au couplet clamé par la petite en formation qui dit en gros que « t’es qu’un égoïste, tu refuses tout engagement, tu finiras seul comme un chien tu verras tiens ! ».

    L’interprétation, elle est au niveau. Qui est pour vous la plus mauvaise actrice de tous les temps ? Sarah Forestier; Keira Knightley ? Ben vous multipliez par 12 et vous obtenez Anna Kendrik. Vous aviez adoré Vera Farmiga dans « Les Infiltrés », « Esther », « Joshua » ? Comment ça vous ne connaissez pas Vera Farmiga ? Rassurez-vous vous allez la connaître, c’est une valeur sûre, elle a au moins 10 films à venir et vous ne risquez plus de ne pas la reconnaître, elle a décidé d’avoir 25 ans à tout jamais. Là, elle a commencé par les pommettes qui lui remontent (à peu près, on va pas chipoter) à la racine des cheveux. Et ici, elle est une working girl chaude à l’aspect glacial (son tailleur gris et ses chemisiers en satin (qui porte encore des chemisiers en satin ?) le démontrent, sauf en cas de soirée karaoké où elle porte une robe noire décolleté pigeonnant) qui mène les mecs à la baguette (même notre Georges), la preuve, elle s’habille la première le matin alors que monsieur somnole encore et lui lance grande classe, œil lubrique, sourire lascif « tu déposes le fric en sortant ».

    Que dire encore sur les hommes, les femmes, les gentils, les méchants, les vilains en pleine rédemption, les méchants qui culpabilisent, les arroseurs arrosés ??? Allez voir ce film et vous aurez TOUTES les réponses à vos interrogations existentielles et vous rentrerez chez vous faire des enfants pour ne pas finir malheureux comme les pierres, bien fait !

    Que manque t’il à ce film vous allez me dire ?

    Si, vous allez me le dire !!!

    D.I.E.U., il ne manque que lui.

    Même pas une petite prière pour le remercier de tous ses largesses ! Est-ce que Jason Reitman est un vrai américain ?

    Ah oui, au fait, y’a Notre George, nothing else. Ce type est PARFAIT (et vous avez compris, l’étoile est pour lui, pour lui seul... remplacez Georges par Gerard Butler (le tue-l'amour d'Hollywood) et vous obtenez °°°) !

  • Mother de Joon-ho Bong ****

    MotherMother

    Do-joon vit (et dort) avec sa mère. Un peu « simplet », un peu inadapté, il est la risée des jeunes de son âge, un peu leur souffre-douleur, un peu leur faire-valoir, leur cible et leur tête de turc. Devant la fragilité et la naïveté de son fils qui a néanmoins des velléités d’indépendance et consciente de la cruauté des autres, sa mère est constamment anxieuse et tourmentée. Elle surprotège son fils avec demesure.

    Alors qu’une jeune fille du village est retrouvée morte et que quelques indices mènent à Do-joon, proie facile et coupable idéal, il est incarcéré. La police ne cherche pas plus loin puisque Do-joon signe ses aveux et l’avocat ne s’intéresse guère à l’affaire. La mère comprend qu’elle ne peut compter que sur elle et entre deux visites à la prison où elle aide son fils à retrouver sa mémoire défaillante, entreprend elle-même de mener l’enquête.

    Dès la première scène où la mère seule au milieu d’un champ de blé se met à danser, on comprend qu’il n’y a pas que son fils qui soit un peu fêlé. Cette mère protectrice voire castratrice ira d’ailleurs jusqu’au bout d’une certaine forme de folie pour prouver l’innocence de son fils. Ce qu’elle va découvrir la mènera au cœur d’une histoire plutôt poisseuse qui ne cessera de rebondir.

    Tout semble simple et évident au départ. On voit et on revoit les événements du point de vue de Do-joon dont le témoignage se précise à mesure qu’il prend des coups. Plus on lui tape sur la tête, plus ses souvenirs remontent loin et se précisent. Ce qu’il distingue parfois le plonge dans un profond désarroi. Ça peut être drôle et l’instant suivant complètement angoissant. Et le film ne cessera d’osciller entre drame et comédie pour le plus grand plaisir du spectateur qui sera également plongé au creux d’un suspens très réjouissant qui l’égarera, le mènera sur de fausses pistes. La résolution finale, la prise de conscience, l’effet sur les personnages sont tout simplement glaçants.

    Le réalisateur reconstruit l’histoire, nous présente certaines scènes d’un autre point de vue et recompose sous nos yeux le puzzle en remettant en place les aspects qui auraient pu sembler improbables. Engagé comme un film qui parle d’instinct maternel, de liens profonds entre une mère et son fils marginal et retardé, ainsi que l'évocation d'une forme d'injustice et d'écart entre les nantis et les pauvres, le virage vers le thriller implacable est amorcé et aboutit à un épilogue inattendu.

    Joon-ho Bong ne sait pas simplement raconter une histoire, il sait aussi la filmer. Ses paysages, ses ambiances sous le soleil ou sous la pluie, ses éclairages, ses ruelles… tout est beau dans ce film porté par l’actrice Kim Hye-Ja qui est une star en Corée et symbolise dans tous ses films la mère parfaite et idéale. Dernière perversion du réalisateur, en faire une mère implacable vraiment capable de TOUT pour sauver son fils…

  • CITY ISLAND de Raymond de Felitta **(*)

    City Island

     

    A quelques encablures de New-York, dans le charmant village de pêcheurs de City Island la famille Rizzo cohabite. Plus personne ne peut se parler sans hausser le ton, chacun se croise en s’ignorant et les repas sont devenus de véritables empoignades verbales. Bref, on ne se comprend plus beaucoup chez les Rizzo et on se ment encore davantage… ou plutôt on se cache des choses essentielles. Le père (gardien de prison) prend des cours d’art dramatique, la mère fume, la fille est strip-teaseuse pour payer ses études et le fils fantasme sur Internet et rencontre des filles obèses. Un mystérieux (qui ne le restera pas longtemps) prisonnier libérable va venir remettre un peu d’ordre dans ce fourbi.

     

    On ne doute pas un instant que le réalisateur veut parler de cette entité complexe (et anxiogène !!!) où se tissent et se détissent des liens parfois étranges et paradoxaux : la famille je vous hais pouah beurck. Mais il choisit de réaliser sa thérapie familiale sur le mode de la comédie (sans éviter quelques moments d’émotion sauvés pas Andy Garcia) et c’est tant mieux, car ce film résolument optimiste et simpliste résout en quelques jours tous les problèmes. On ne se fera donc pas de nœuds freudiens au cerveau, même si le mot « Œdipe » est employé une fois, mais il n’est pas interdit de goûter un joli film lumineux plein de soleil Ricorée et de belles couleurs à l’intérieur. Ce que j’ai fait.

     

    D’abord, il faut reconnaître que découvrir cet endroit ravissant dont le littoral plein de jolis bateaux offre une vue imprenable sur les gratte-ciels de New-York devrait faire beaucoup (de bien ou de tort) au tourisme de City Island. En ce qui me concerne, j’ai très envie de prendre un billet d’avion pour aller y faire un tour. Et puis, qui sait, peut-être qu’Andy Garcia y est resté… Rêvons un peu.

    Ensuite, si les rôles de filles sont un peu/beaucoup secondaires et médiocrement incarnés malgré tous les efforts d’Andy Garcia pour les mettre en valeur et les faire exister, il faut reconnaître que les trois garçons du film sont beaucoup mieux servis et défendus.

     

    Le jeune Ezra Miller qui joue le fils ado amoureux de filles obèses a une insolence et une désinvolture qui rappellent le (merveilleux) Paul Dano de « Little Miss Sunshine ». Son flegme et sa malice sont tout à fait charmants.

     

    Steven Strait, l’intrus qui vient semer le trouble dans la famille, a la très bonne idée de se promener torse nu la plupart du temps et c’est très plaisant pour la persistance rétinienne. Même si en contemplant la filmo du body, on a pour l’instant plutôt envie de se tirer une balle !

     

    Mais évidemment LA raison inévitable, nécessaire voire indispensable de courir voir ce film, c’est Andy Garcia.

     

    Mais bon sang de bois pourquoi cet acteur ne croule t’il pas sous les projets, les scénarii ? Pourquoi ne squatte t’il pas davantage les écrans ? Vous savez (ou pas, on s’en fout) que le nez des garçons me fait perdre le sens commun ! Bon. Mais le deuxième atout qui me rend gâteuse et déliquescente, c’est le regard de myopes et plus encore le petit strabisme indomptable. Si vous n'avez aucune idée de ce qu'est un regard qui tue, si vous ne connaissez pas la coquetterie dans l’œil la plus sexy d'Hollywood, look at Andy Garcia, œil de braise et mine de rien, il remporte haut la main la Palme d’or, le Golden Globe et tous les Oscar. Mais pas que… Ce type est drôle, intense et émouvant. Il a une façon absolument unique de mettre son partenaire (fille ou garçon) en valeur en le regardant, en l’écoutant avec respect et intérêt ; et accessoirement d’anéantir la spectatrice (que je suis). Sourire, pleurer, rire, s’attendrir, il sait faire et il est craquant, toujours. Mais aussi, lorsqu’il passe un casting (pour un rôle dans un film de Scorsese avec De Niro) en commençant par imiter Marlon Brando il est à mourir de rire !

     

    Pour lui, pour Andy, le garçon aux yeux jaunes que quand il me te regarde je tu fonds...