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Sur la Route du Cinéma - Page 438

  • WOLFMAN de Joe Johnston °°

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    Lawrence Talbot arrive trop tard. Son frère chéri adoré s'est fait épluché et taillé en pièces par on ne sait qu(o)i. Sans doute par un enfoiré de voleur de poules de gitan dont la tribu a élu camping non loin de là dans de jolies roulottes qui ressemblent à celle de Kiri le Clown (voir ci-dessous pour ceux qui se rappellent pas bien).

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    C'est donc contraint, forcé et très triste (voir première photo) qu'il revient dans l'accueillant manoir familial, sombre bâtisse pleine de trophées de chasse très choupinous et de feuilles mortes qui traînent par terre, sis (le manoir) dans le croquignolet hameau de Blackmoor comme son nom ne l'indique pas. C'est l'occasion pour Lawrence de retrouver son père. Et on voit tout de suite et même au premier regard qu'entre les deux, ça ne va pas être la lune de miel. Il faut dire que le père quand sa femme chérie (tu parles Charles) est morte de suicide, a fait enfermer le Lawrence dans un asile psychiatrique (aux méthodes bien choutes aussi comme nous le verrons plus tard). Pourquoi pas, après tout quand ya pas de place en crèche faut bien leur trouver un endroit aux moutards. On n'a pas quatre bras non plus. Donc dans la famille trucmuche, c'est l'hécatombe et ça ne va faire que continuer !
    Dans une chambre de la maison aux 96 fenêtres, Gwen se morfond de chagrin qui ne dure qu'un instant. C'était la fiancée du mort mais comme elle est pas bien regardante question frangins, elle se consolera avec Lawrence en faisant des ronds dans l'eau. Des ricochets on appelle ça. Et Benicio il explique bien comment il faut faire pour bien les réussir d'une part et surtout ne pas les rater d'autre part. Et il met les mains pour expliquer, ça aide. En fait il faut faire comme ça avec le caillou, un peu comme une fronde quoi et aussi donner un indispensable coup de rein d'avant en arrière. J'étais bête avant. Je savais pas. Maintenant je sais. Tout est dans le coup de rein.

    Bon, après Mr Elrond/Smith arrivematrix8.jpg

     

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    déguisé en Scottland Yard hugo-weaving-wolfman.jpg.

    Comme il a déjà enquêté sur Jack L'Eventreur, les bestioles qui dézinguent le péquenaud, ça le connaît. Même pas peur. Tout de suite, il soupçonne les deux du chateau sans doute à cause de leur maison pas sympathique et du fait qu'ils ont un esclave sihk à turban mais pas toujours, ce qui tendrait à prouver que ce n'est pas un vrai car je me souviens que dans un film le sihk ne pouvait pas retirer son turban sous peine de malédiction.

    Inutile de vous faire un dessin celui qui dessoude façon puzzle en mettant les tripes à l'air de tout ce qui bouge, quand il décapite pas avec ses ongles/couteaux c'est le Loup Garou de la banlieue de Londres. Bon. Et la lycanthropie c'est comme la vampiropathie, si t'es mordu, tu te lougarouises. 2663024044_1.jpg

    Mais QUE à la pleine lune, sauf que pas de bol, à Blackmoor la pleine lune revient plus vite qu'une nuée de sauterelles, à peine le temps de dire "tarte aux myrtilles" que c'est déjà la pleine lune d'après, celle qui suit la précédente. Très jolie d'ailleurs la lune, baignée dans un halo ouaté de brume cotonneuse. Mais bon en même temps, faut bien l'admettre, si la pleine lune revenait pas si souvent, y'aurait pas de film.

    Je crois qu'il faut que je me rende à l'évidence une bonne fois pour toutes, ce genre de film n'est pas pour moi. ça prend pas, ça veut pas. Rien à faire. Mais des fois j'y vais quand même parce que je me souviens qu'une fois j'en ai vu un et j'ai trouvé que c'était un chef d'oeuvre. "Dracula" ça s'appellait. Mais il y avait Monsieur Coppola aux manettes. Ceci expliquant peut-être cela. Et puis le monsieur se payait le culot, en plus de faire et de réussir au-delà de toute attente un film de "genre", de nous raconter une histoire d'amour à mourir de plaisir et portait au sommet  de la sexitude un acteur, en lui faisant dire un truc dans le style "Vous m'aimez alors ?", sauf que là c'était "Voyez moi, maintenant" 039_9741gary-oldman-posters.jpg... Dieu m'tripote si ce moment là ne m'a pas rendue folle. Il lui faisait faire plein d'autres choses aussi, très jolies avec ses dents, entre autre talent.

    D'ailleurs pour ceux qui ont l'oreille sensible, ils pourront s'apercevoir que la musique du Wolfman ci devant est copiée-collée sur celle du Dracula. Foi de moi.

    Sauf qu'ici au lieu de nous présenter un héros sulfureux et énigmatique, le réalisateur s'est contenté de chercher à faire sursauter le spectateur par des moyens bas de gamme (et de plafond).

    Exemple :

    Benicio s'approche d'une poignée de porte au ralenti dans un vacarme de violons stressés...

    La poignée de la porte tourne...

    Coup de cymbale à vous précipiter sur les genoux de votre voisin.

    La porte s'ouvre et..................

    R.I.E.N.

    J'en ai vraiment soupé et jusque là de ces effets à la mormoille que même un enfant de 3 ans il explose de rire en hurlant "tu m'prends pour un autre dugenou... on le sait que là il va rien se passer !". Parfois je me demande si des réalisateurs aussi besogneux que l'autre là dont je vais m'empresser de ne pas me souvenir du nom vont parfois au cinéma pour oser nous resservir une telle soupe réchauffée d'incongruités et nous prendre pour des canards sauvages. Y'en a marre. Vous allez me dire, parfois c'est meilleur réchauffé, mais pas la soupe !

    Les violons suivis des cymbales : terminé, basta, j'en peux plus ! raus. Sans moi. C'est dit.

    Question ambiance, chapeau bas madame la marquise. Il ne manque pas un froufrou, pas une chemise à jabot. Les murs et les rues de Londres (oui on y va faire un petit tour avec le LoupLoup qui fait houhouououou !) suintent élégamment. Le tout est baigné dans une atmosphère tout entière passée au filtre vert marécage. Les dialogues sont au niveau : "aaaaaaaaaaaaah, il n'y a pas de remède. Que Dieu nous vienne en aide... Allez bon, si en fait, y'a un remède !". Mais les loups garous c'est comme les Highlanders si j'ai bien compris, il ne peut en rester qu'un. Devinez qui c'est qui sera dans "Wolfman II le retour de la vengeance qui tue à Blackmoor" ?

    Non, je dirai rien.

    Question interprétation, on a du lourd aussi. J'espère qu'il n'y a pas de cinéma au paradis des génies parce que le pauvre Charlot aurait de quoi se retourner dans son éternité tant sa fille est ridicule ici. Parfois il faut savoir s'arrêter à temps ou revenir à bon escient, ou pas. Anthony Hopkins a définitivement décidé de se Hannibalecteriser et dans un même élan de saborder puis de couler sa carrière. Cet acteur est devenu la pire engeance d'insupportable cabotin qui soit. Car moi je dis que le cabotinage bien fait, ça PEUT être délicieux. Benicio Del Toro lui, sera beaucoup pardonné car il est ici tellement absent que c'est à peine si on le remarque. C'est la pauvre petite Emily Blunt qui est à plaindre. Elle est vraiment de plus en plus belle et de plus en plus formidable mais elle pourra rayer cette petite chose ridicule de sa filmo.

    C'est dit.
    ça soulage.

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    LA FIDELITE trouvé par Mister Loup
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    LES VIES PRIVEES DE PIPPA LEE trouvé par Marion
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    Ce film français de 1938... avec (au moins) une tirade culte, fit l'admiration d'Orson Welles !
    "Ah ! Te voilà, toi ? Regarde, la voilà la pomponnette... Garce, salope, ordure, c'est maintenant, que tu reviens ? Et le pauvre pompon, dis, qui s'est fait un mauvais sang d'encre ! Il tournait, il virait, il cherchait dans tous les coins... Plus malheureux qu'une pierre, il était... Et elle, pendant ce temps-là avec ses chats de gouttières... Des inconnus, des bons à rien... Des passants du clair de lune. Qu'est-ce qu'ils avaient, dis, de plus que lui ?"
    La Femme du Boulanger trouvé par Marion
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    LIAISON FATALE trouvé par le Dada
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    IN THE MOOD FOR LOVE trouvé par Manu

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    Synopsis : Clémentine et Sébastien, jeunes parents débordés, pris en étau entre leur travail et leurs enfants, voient Marie-France, la mère de Sébastien, s'instiller chez eux.
    Elle a découvert que son mari, Henri, la trompait et que sa maîtresse attendait un enfant.
    Dévastée, elle se comporte chez son fils comme une adolescente en crise sapant l'autorité et le moral du jeune couple.
    La naissance du petit frère de Sébastien et l'euphorie béate que cette paternité tardive provoque chez son père, achève de brouiller les esprits et l'ordre des générations...
  • L'AUTRE DUMAS de Safy Nebbou **

    L'Autre DumasL'Autre DumasL'Autre Dumas

    Alexandre Dumas et son "nègre" Auguste Maquet essaient de trouver l'inspiration au bord de la mer à Trouville. Charlotte, jeune admiratrice de l'écrivain dont Maquet tombe instantanément amoureux croit qu'il est le grand homme ! Malgré les tentatives pour révéler à la jeune fille qui il est réellement, le malentendu s'installe.

    Il y a des "choses" vraiment formidables dans ce film. Voir de la littérature au cinéma, moi, j'adore. C'est l'assurance la plupart du temps, et c'est le cas ici, d'avoir à se mettre dans les oreilles de beaux dialogues joliment troussés et un rien ampoulés comme j'aime. Aucune phrase ne commence par "à la base" et ne se termine par "c'est clair". Et ça, c'est "juste" délicieux.

    Et puis il y a les acteurs. Le tandem de deux "monsieur plus" excessifs et d'ordinaire plus tonitruants fonctionne admirablement, tous deux ayant choisi (ou ayant été contraints par leur réalisateur) d'être plus "intérieurs" et d'opter pour une simplicité, une humilité et une subtilité qui leur conviennent parfaitement. Aucun des deux ne tirent la couverture. Et il se glisse derrière leur complicité parfois teintée de doute et de jalousie, beaucoup de mélancolie, une certaine lassitude qui s'accomodent incroyablement bien à la personnalité de ces deux acteurs parfois/souvent travaillés par le découragement. Depardieu/Dumas reste l'ogre épicurien qui baise et qui bouffe viscéralement mais ici plus fragile, parfois ridicule, il est vraiment touchant. Quant à Poelvoorde/Maquet, talentueux mais besogneux, c'est tout en finesse, humilité et douceur qu'il compose ce personnage fasciné et rebuté par son "maître". Il est extraordinaire.

    Les femmes de ces monstres envahis par leur ego sont sublimes. En tête Catherine Mouchet qui avec sa voix envoûtante, son physique incomparable compose une savoureuse Madame Maquet capable de beaucoup de distance et qui joue de sa fantaisie. Dominique Blanc en ombre jalouse et protectrice de Dumas est finalement plus despote qu'elle ne paraît avec un art consommé de se rendre indispensable. Et enfin Mélanie Thierry est parfaite en jeune féministe rebelle et prête à la révolution.

    Hélas, en mélangeant les histoires : littéraire, amoureuse, révolutionnaire (j'y ai perdu mon latin parfois à savoir qui est républicain qui est monarchiste et je m'en foutais éperdument)... j'ai l'impression que Safy Nebbou se prend un peu les pieds dans le tapis. Chaque histoire mérite qu'on s'y attarde mais ici j'aurais eu envie de me concentrer exclusivement sur Dumas et Maquet. 

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    I LOVE YOU PHILLIP MORRIS de Glenn Ficarra et John Requa ****

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  • LOVELY BONES de Peter Jackson **

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    Susie vit avec sa famille Ricorée (son fère, sa soeur, ses parents, parfois sa grand-mère) une vie d'ado de 14 ans qui va à l'école, au ciné-club et rêve de son premier amour en lorgnant un "grand" et beau garçon de terminale. Un soir elle est attirée  puis piégée par son voisin pédophile qui la viole, la tue et fait disparaître son corps. Dans un "entre deux" de l'au-delà elle continue à pouvoir observer sa famille anéantie et à semer des indices afin que l'enquête pour retrouver son assassin aboutisse.

    Peter Jackson mêle dans une même histoire enquête sur un serial-killer et le drame d'une famille, de parents confrontés à la plus grande douleur de leur vie. Il alterne la découverte d'une espèce de paradis idéal que les occupants peuvent imaginer à leur façon et le quotidien terrestre qui observe l'enquête et les diverses réactions des membres de la famille face à la tragédie. Autant le dire carrément, la partie enquête est pratiquement absente voire ratée. C'est dommage mais ce n'est sans doute pas le propos du film. La vision du paradis donne à Peter Jackson l'occasion d'explorer une nouvelle fois son... goût pour les décors gigantesques et fantastiques. C'est la plupart du temps extravagant mais il tombe parfois dans une surenchère de couleurs acidulés qui va de la meringue pastel à la boulaneige scintillante et c'est assez surprenant. Accordons au réalisateur le bénéfice du doute en précisant qu'avant d'aller vraiment au paradis la petite Susie "vit" dans un entre-deux qui est représenté tel qu'elle l'imagine... Comme il s'agit d'une fille encore petite, disons que son bon goût n'est pas encore affirmé.

    La partie la plus réussie est donc celle qui ausculte les effets de la mort du Susie sur ses parents et sa soeur. Evidemment Peter Jackson ayant déplacé son équipe aux Etats-Unis se plie aux diktats d'une fin hollywoodienne (je n'ai pas lu le roman dont est tiré le film) mais je pense que dans la vraie vie il y a deux façons de réagir pour des parents. Soit cette épreuve quasi insurmontable les soudent à tout jamais soit elle les éloigne l'un de l'autre. Ici, le père fou de sa fille et fou de douleur veut comprendre et trouver le coupable. La mère quant à elle s'isole et se sépare un temps de sa famille pour s'abrutir dans un travail de cueillette de quelque chose (je ne sais plus quoi).

    Finalement il semblerait que, contrairement à ce que nous disent d'habitude les films, ce n'est pas aux vivants de laisser symboliquement "partir" les morts pour un repos éternel mais aux morts de cesser de venir hanter les vivants pour leur permettre de continuer à vivre. Soit.

  • I LOVE YOU PHILLIP MORRIS de John Requa et Glenn Ficarra****

    I Love You Phillip MorrisI Love You Phillip Morris

    Steven Russell est flic, marié et un père de famille modèle car tout ce qu'il fait, il le fait bien ou plutôt très consciencieusement. Il est surtout et avant tout un menteur. "Grâce" à un accident de voiture qui lui fait prendre conscience du caractère éphèmère de la vie, il décide de ne plus tricher. Dans un premier temps il fait son coming-out, révèle son homosexualité, divorce de sa femme qui prend plutôt bien la chose. Il démissionne également car il reconnaît n'avoir été flic que pour tenter de retrouver sa mère qui l'avait abandonné à la naissance. Lorsqu'il retrouve cette femme, elle le rejette une fois de plus. Comme Steven est un incurable optimiste, il passe à autre chose mais constate qu'être gay ça coûte cher. Il faut dire qu'il est très généreux et prend un plaisir compulsif à faire des cadeaux à l'élu de son coeur. Il se transforme donc en arnaqueur professionnel aux assurances puis à une grande entreprise dont il parvient à être le directeur financier. C'est en prison qu'il va rencontrer l'amour de sa vie : Phillip Morris un jeune homme tendre et doux, tellement gentil qu'il a souvent été exploité. Le coup de foudre est immédiat et l'amour réciproque. Steven promet de protéger et d'aimer Phillip toute sa vie.

    Cette histoire est vraie. Elle est magnifique et terrifiante. Terrifiante parce qu'arrêté et jugé, Steven a été condamné à une peine exemplaire, la perpétuité, pour s'être foutu de celui qui était Sénateur à l'époque : G.W.Bush ! Ce type n'a tué personne et a même permis de faire faire des bénéfices conséquents à l'entreprise. Mais l'Amérique ne plaisante pas avec les gays tricheurs apparemment.

    Par contre l'histoire d'amour entre les deux hommes est si belle et si forte qu'elle devrait faire fondre les coeurs les plus endurcis. Dans le rôle des amoureux ce n'est plus un secret pour personne : deux acteurs de grand talent, dont un de génie...

    Ewan Mc Gregor qui fut Jedi ou junkie n'a jamais eu peur de se confronter à des rôles difficiles et différents. Il est ici absolument adorable, craquant, charmant, délicieux, épatant en amoureux chouchouté qui attend Chéri à la maison pendant qu'il travaille. Son incomparable et irrésistible sourire d'enfant fait le reste.

    Mais évidemment et comme toujours Jim Carrey est absolument époustouflant, j'ose le mot : G.E.N.I.A.L. dans ce rôle qui lui permet de démontrer à nouveau, comme dans les merveilleux "Man of the moon" ou "Eternal sunshine of the spotless mind" à quel point il est capable de tous les excès aussi bien dans la fantaisie, l'humour et l'exentricité que dans l'émotion, la douleur et le désarroi. Roi de l'arnaque, de l'évasion, du masochisme le plus radical, de l'auto-destruction et amoureux transi, rien ne lui résiste ici et toujours il est crédible. Cet acteur est tellement unique, tellement complet, qu'à chaque fois je me demande combien de temps il va falloir l'attendre pour le retrouver à nouveau sur les écrans. Par ailleurs, il prend de la bouteille et à la bonne idée de s'entretenir en soulevant de la fonte ce qui le rend très appétissant même sans t-shirt. Mais ça n'est que mon avis...

    Pour eux, pour ces deux garçons qui s'aiment tant et que l'injustice sépare, courez-vous voir ce film avec votre Valentin(e), ou sans !

  • DISGRACE de Steve Jacobs **

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    David est prof de littérature dans une Université du Cap en Afrique du sud. Il recherche des femmes beaucoup plus jeunes que lui pour assouvir sa libido très active, parfois contre espèces sonnantes d’autres fois pas. Sa relation avec une de ses étudiantes à laquelle celle-ci veut rapidement mettre fin va provoquer un scandale le forçant à démissionner. Il choisit de s’isoler chez sa fille Lucy, espèce de baba cool solitaire qui habite une ferme très isolée où elle cultive des fleurs, des légumes et élève des chiens. Les rapports entre le père et la fille sont cordiaux, sans plus. David ne comprend pas la façon de vivre de Lucy qui ne cherche pas à lui expliquer. Néanmoins il témoigne beaucoup d’affection et une sorte d’admiration pour cette fille qu’il a délaissée.

    Un jour, ils sont agressés par trois jeunes noirs. David enfermé et brûlé vif se trouve dans l’impossibilité de défendre Lucy qui se fait violer. Il pense pouvoir lui faire quitter cet endroit qu’il juge dangereux mais elle refuse de partir. Malgré les risques et les compromissions qu’elle doit consentir, elle se sent chez elle et aime ce sublime pays.

    Manifestement après avoir été dominés par les blancs, les noirs de ce pays les tolèrent tout en cherchant à leur faire comprendre qu’ils seraient aussi bien ailleurs. Une jeune femme seule est d’autant plus exposée que la femme là-bas comme dans beaucoup d’endroit est souvent la plus sacrifiée. Lucie peut obtenir un soutien en se mariant car une fois mariée elle se retrouverait systématiquement sous la protection d’un homme. Son père est scandalisé par ces pratiques… mais peu à peu, il va réaliser que son attitude vis-à-vis des femmes était d’une certaine façon tout aussi dégradante et condamnable.

    Il n’est pas aisé de comprendre tous les tenants et aboutissants de cette histoire et « d’entrer » dans ce film tant il reste opaque et mystérieux la plupart du temps. Mais il faut admettre que John Malkovich est un acteur fascinant. Toujours calme et doux, inquiétant puis inquiet, ambigu la plupart du temps, on ne sait jamais vraiment s’il est sympathique ou antipathique. S’il faut croire à son repentir ou y voir de l’ironie. C’est la force de cet acteur de semer le trouble dans tous les sens du terme dès qu’il apparaît.

    Mais le film quant à lui, on dirait vraiment qu’il ne sert à rien…

  • BROTHERS de Jim Sheridan **

    Brothers

    Brothers

    Sam et Tommy sont frères. Sam fait la fierté de son père puisque comme lui il est militaire. Tommy quant à lui sort de prison et est la honte de la famille, surtout du père qui était militaire. Pourtant les deux frères s’aiment, car oui, il peut arriver que des frères s’aiment !

    Lors d’une mission en Afghanistan l’hélicoptère dans lequel se trouve Sam est abattu par des talibans et il est considéré comme mort. Tommy va se charger de consoler Grace la femme de son frère ainsi que ses deux petites filles.

    Bravo à Jim Sheridan pour son beau casting de très beaux et bons acteurs. Les superbes Jake Gyllenhaal, Tobey Maguire et Natalie Portman sont très agréables à regarder et à voir pleurer, sourire, revivre, souffrir, péter les plombs etc... Ils prennent de la bouteille et peuvent jouer aux papas et à la maman de façon crédible. D’autant qu’ils ont devant eux deux petites actrices miniatures absolument craquantes, surtout Bailee Madison qui ferait fondre un iceberg. Mais bon, si les scènes en Afghanistan sont un peu flippantes, mais pas trop, celles aux Etats-Unis idéales (tout le monde trouve toujours le mot exact au moment précis ! j’en rêve) juste ce qu’il faut, tout ceci laisse un arrière goût de pas abouti.

    Il manque l’émotion car ce qui arrive à ces gens est absolument insoutenable mais franchement, le vilain délinquant alcoolo qui se retrouve soutien de famille, refait la cuisine du sol au plafond, devient le père idéal pour les deux petites orphelines (il fait du patin à glace et fabrique un bonhomme de neige), la femme parfaite qui résiste à son beau-frère… Tout est trop, too much et trop beau et pas assez. Oui je sais c’est confus.

    Lorsque Sam revient, eh non, il n’est pas mort, bien perturbé par ce qu’il a vu, voire traumatisé à cause d'une chose pas jolie-jolie qu’il a faite, tout ne s’arrange pas facilement. Les œillades, les regards, les sous-entendus, les non dits pleuvent en abondance.  

    Grace a-t-elle couché avec Tommy ? Sam va-t-il reconquérir Grace ? Est-ce que la guerre en Afghanistan c’est comme la guerre du Vietnam ? Est-ce que papa aime pareillement ses deux garçons alors que l’un n’est pas un héros et l’autre un héros surestimé ?

    En gros, on s’en fiche un peu, mais on ne s’ennuie pas parce que les acteurs sont jolis et pas mauvais du tout, et que la petite Bailee Madison déchire le cœur… C’est déjà pas mal mais ce n’est pas assez.

  • UNE EXECUTION ORDINAIRE de Marc Dugain **

    Une exécution ordinaireUne exécution ordinaire 

    Anna et Vassili s'appliquent plusieurs fois par jour à essayer de faire un enfant. Elle est médecin dans un hôpital de Moscou, il est physicien. Tout serait relativement ordinaire pour ce couple amoureux si l'on n'était pas en 1952 et si Anna n'avait ce talent de magnétiseuse pour soulager ses patients de la douleur. Staline, malade, quasi mourant fait appeler Anna auprès de lui pour qu'elle le soigne. Comme un dernier tour de piste il va exercer sur elle son "pouvoir", s'appliquer consciencieusement à détruire sa vie...

    Le tableau est assez fascinant mais hélas plutôt froid. Pourtant le parti pris de nous "montrer" la terreur exercée uniquement sur deux personnages et toujours dans l'intimité quasi claustrophobe d'un bureau ou d'un minuscule appartement est audacieux. Mais bizarrement on reste constamment à l'extérieur en contemplant les dégâts qu'un monstre abominable est capable de concevoir et de mettre à exécution sur deux êtres résignés par la force des choses. Evidemment au travers de ce couple il s'agit de l'expression de ce que ce "petit père du peuple" a pu infliger à tout un peuple mais on est quand même au cinéma et j'aurais aimé pouvoir m'attacher davantage à Vassili et Anna et détester encore plus Staline.

    Alors, je vais me concentrer sur l'interprétation irréprochable de l'ensemble du judicieux casting. Les acteurs sont parfaits :

    - Denis Podalydès en concierge veule et jaloux qui épie sa jolie voisine. Il met toujours ce qu'il faut de mollesse et d'obséquiosité pour rendre ses personnages grotesques, minables et antipathiques ;

    - Edouard Baer en intellectuel dépressif, fataliste, un peu absent au monde qui survit uniquement grâce à l'amour qu'il partage avec Anna ;

    - Marina Hands victime touchante et déconcertante, forte et fragile. Scrupuleuse et intègre dans son métier. Capable d'affronter seule l'ogre cannibale et d'envisager le pire pour y échapper ;

    - et surtout évidemment André Dussollier époustouflant sous les traits et la carapace qui se fissure de Staline. Il livre ici une composition toute en finesse sans jamais rien forcer. Il joue uniquement de sa voix pour énoncer les pires horreurs parfois avec délectation. Lorsqu'il lit sans émotion à Anna le rapport qui détaille les conditions de détention et de torture de son mari, il semble y prendre un plaisir sadique. Lorsqu'il lui annonce avec malice qu'il a trouvé une solution pour qu'elle garde son logement... on croit réellement qu'il est capable d'humanité tant il se montre rassurant (je vous laisse découvrir et apprécier...). Lorsqu'il dit que toutes les personnes qui se prétendaient indispensables et dont il s'est débarrassé, ont prouvé depuis qu'elles n'étaient pas indispensables, on dirait qu'il jouit, mais sans plaisir ni même satisfaction. C'est ainsi. Pour lui, le peuple a besoin d'être aveuglé par des actions fortes.

    Jamais il n'y aura la moindre complicité entre le tyran et ce médecin malgré elle. Il l'utilisera, la manipulera parfaitement conscient qu'elle n'a ni choix, ni alternative. Les dialogues admirablement écrits démontrent la folie, la démesure de ce despote qui faisait trembler tout le monde autour de lui. Anna lui dira timidement mais bravement qu'elle a envisagé de se suicider pour échapper à la torture ou à son exécution sachant que sa logique n'est compréhensible que de lui seul...

    Rien que cette phrase : "Une seule mort est une tragédie ; un million de morts est une statistique" proférée par Staline prouve  la barbarie du bonhomme. Mais j'aurais aimé "trembler" davantage...