Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinema - Page 273

  • The box de Richard Kelly °°

    The Box

    Avant toute chose, mille pardons à ceux qui ont adoré. Si vous voulez un avis constructif et qui donne envie d’avoir envie, il faut vous rendre ici ou .

    Une deuxième volée de mille pardons pour ceux qui aiment me lire ET qui veulent voir ce film, ils vont être frustrés car je leur interdis de lire.

    Je vais TOUT raconter !

    WARNING – ON S’POILE – Enfin, JE spoile…

    Norma et Arthur forment un couple tout ce qu’il y a de plus croquignolet et ordinaire. En effet, qu’y a-t-il de plus ordinaire qu’un mari génie méconnu (comme d’hab’) qui travaille à la Nasa et une femme handicapée (mais rassurez-vous, ça ne se voit pas, on n’est pas chez les barbares) ? Je voudrais bien vous y voir avec quatre orteils en moins, moi… enfin vous ? Si vous pencheriez pas un peu vers la droite ??? Ils ont une maison grande comme le petit Trianon mais décorée avec des trucs de récup de chez Emaüs, vintage on appelle ça. Ils sont habillés comme des loqueteux. Elle est coiffée comme Jaclyn Smith avec la teinture de Farrah Fawcett (respect) et porte les foulards de Burt Reynolds.

    Elle, c’est Cameron Diaz, encore plein d’excuses aux fans… mais moi, elle me fait mourir de rire : front plissé/œil humide – sourire 72 dents/œil humide. Je vais finir par la mettre en concurrence avec Keyra Knighley : nez qui frisotte/œil humide – nez qui frisotte/œil sec (qui ne joue pas dans le film, Dieu existe et sa colère va s'abattre, Richard nous le promet) !

    Lui, James Marsden (n’a fait que des films aux titres zarbis : Zoolander, The 24th day, N’oublie jamais, X-Men, Superman Returns, 27 robes, Sex drive… on sent un fort potentiel de sex-symbol/force vive chez ce garçon !), est un mix entre Guiliano Gemma (fans de « Angéligue Marquise des Anges » suivez mon regard !) et James Franco (qu’on ne présente plus), mais en moche. Je sais pas, la faute aux rouflaquettes peut-être ou aux pantalons mouleboules !!! Je sais pas.

    Ils ont un fils moche et qui joue mal comme ça arrive parfois aux acteurs enfants… Il sert à rien, jusqu’à ce qu’il serve un peu à quelque chose, mais vers la fin. Jusqu’à la fin, on a vraiment l’impression qu’ils en ont rien à faire du moutard. Ils sortent tous les soirs et ils le confient à n’importe quelle baby-sitter qui joue au Monopoly. Méfiez-vous des baby-sitters, surtout celles qui saignent du nez, ça arrive. Même si elles jouent au Monop’, méfiez-vous. Le gosse, comme je disais, c’est un pauvre gosse. Déjà, il est moche mais en plus quand il pose une question… genre… « c’est quand qu’on mange ? on ouvrirait pas la boîte là ? », au mieux ses parents lui répondent pas, au pire ils lui disent « passe ton bac d’abord ». Et là, je m’insurge. L’enfant est un animal comme les autres !

    Bon allez, je ne vais pas être injuste, les papiers peints comme ça,

    et les costumes ringards, c’est exprès, c'est parce que ça se passe vers 1975 tout ça, l'époque où tout était grisouille, sauf les papiers peints. Ça fait une belle ambiance « L’amour du risque » Jonathan et Jennifer, et là-dessus, on a rien à dire, il manque pas un patte d’éph’, jusqu’à la nausée. Sauf qu’ici, c’est Norma et Arthur et contrairement à Jonath et Jenn, z’ont atteint le degré zéro de l’humour ces deux là. Il faut dire qu’ils ont plein de soucis. Comme ils vivent au-dessus de leurs moyens (rapport au Trianon et à la voiture j’imagine), que monsieur a échoué aux tests psychologiques pour être un génie reconnu (y’a qu’à voir sa filmo, faut pas être fin psychologue), que l’opération pour avoir un pied en plastique avec des orteils qui tiennent debout ça coûte du pognon, sans compter les futures études du moche… mais « comment allons-nous nous en sortir Arthur fais quelque chose ? ».

    Heureusement, là-dessus arrive une boîte, LA boîte, THE BOX !!! croquignolette aussi, like that

    avec son gros bouton rouge qui te nargue.

    Au début, on se dit « elle sert à rien ou bien ? ».

    Mais attends… y’a Nixon… euh, Franck Langella qui sonne à la porte. La Norma-œil humide/front plissé, pas farouche, ouvre et fait entrer le bonhomme. Il est poli certes, mais il a quand même la moitié du visage qu’a foutu le camp qu’on y voit les dents au travers de la joue… En fait, y’a plus de joue. Un acné mal soigné je sais pas. Et lui, il a la soluce de la boîte, LA, THE… Il dit :

    « Alors voilà le deal Madame Norma (front plissé/œil humide), voilà LA clé, cette clé ouvre la boîte, LA Boîte, THE BOX. Le bouton c’est un red button, si vous appuyez dessus, y’aura deux conséquences : et d’une vous recevrez 1 million de dollars

    - un million de dollaaaaaaaaaaaaars !!!!!!!!!!! (front plissé/œil humide)

    - mais c’est pas tout. Nous autres, les hommes mystères à la joue pourrie, on est des marrants. C’est le et de deux qui vaut le jus. Et de deux, une personne que vous ne connaissez pas va mourir !

    - Hein quoi comment pourquoi où courge ? Où je signe ?

    - Hepepepep pas si vite ! Nous autres, les gueules cramées on n’est pas des barbares. Vous avez 24 heures pour réfléchir. Si vous avez appuyé (revoir le "et de un" et "et de deux") à vous les biftons d’ailleurs je vous en donne un rien que pour rire encore parce que nous…

    - oui, je sais les tronches de cake vous savez rigoler !

    - nous autres les ravagés de la face, on n’est pas des truands… Et si vous n’avez pas appuyé. Je reprends ma boîboîte, je la reprogramme et je m’en vais l’offrir à quelqu’un d’autre. »

    Bon, je vous la fais courte.

    Le Arthur rentre, le moche qui sert à rien pose ses questions qui servent à rien, la baby sitter saigne du nez… Le Arthur épluche la boîte : « C’est rien qu’un trou vide avec de l’air dedans et un bouton rouge pour faire joli. Appuie… qu’il dit le dégonflé.

    - Oh ben non quand même, quelqu’un va mourir, quand même, on n'est pas chez les papoues !

    - Bon d’accord, planque là, on va se coucher ».

    Crac boum hue ???

    Même pas !

    Le lendemain, les mêmes assis autour de la table avec la boîte au milieu, front plissé, questions à la con, rouflaquettes, tout ça… et paf…

    Et non !!!

    Le bouton rouge.

    Et là tout s’enchaîne.

    Face de carême revient, file le million, le million, le million !!! une femme meurt une balle en plein dans le buffet, une petite fille est cachée sous le bidet avec des yeux gros comme ça, la sœur de Norma se marie dans une maison qui ressemble à Versailles, la fête bat son plein, il neige, c’est l’hiver, ce serait pas Noël si on laissait pas les guirlandes allumées, oui, mais si on meurt, des gens saignent du nez, gueule cassée a travaillé à la NASA dans le temps, Norma va à la bibliothèque, Arthur va à la bibliothèque, c’est une grande bibliothèque, ils ne se voient pas, Norma regarde un film, Arthur se fait courser par des gus qui saignent du nez, il se réfugie dans une porte aqueuse, il voit la grande lumière blanche au bout du tunnel, Norma est couchée, elle se prend la porte pleine d’eau sur la figure, c’est l’inondation, le moche dit « pourquoi y’a de l’eau partout ? », « passe ton bac d’abord » (je savais pas que le bac ça rendait moins moche), les ennuis font que commencer, les hommes sont des égoïstes, y'en a des qui saignent du nez, prêchi-prêcha judéo catholico culpabilisant, et si tous les hommes du monde pouvaient se donner la main, et si au lieu d’appuyer sur le bouton, ils appuyaient pas sur le bouton, la musique fait boum patatra pour faire croire qu'il y a quelque chose sur l'écran, RENDEZ-NOUS DONNIE DARKO, la nature humaine est pourrie de la caisse, oui mais Norma a eu le cœur rempli d’amour quand elle a vu tronche de cake la première fois, ah alors y’a un peu d’espoir alors, le moche est enlevé, on lui crève les yeux et les tympans (mais non, ch’rigole), des gens saignent du nez,  gueule vérolée revient à la maison : « on vous rend votre fils, ça c’est sûr, mais il est sourd et aveugle », (personne en veut du moche), « hein quoi mon fils handicapé ??? » (tiens elle se souvient qu’elle a un moutard tout à coup soudainement?), « SAUF, SAUF, si Arthur fout une balle dans le buffet à Norma, votre fils il redevient comme avant »… Voilà, comme Arthur est pas la moitié d’un, il tire sur Norma (« je t’aime, - oui moi aussi, - et toi ? - ben j'viens de le dire, oh et puis t'es vraiment trop con ! » Pan) pendant que les voisins appuient sur le bouton rouge d’une boîte, on se reverra au paradis du ciel là où il y a Jésus, Marie, Joseph, l'âne et le boeuf, god me tripote…

    Le moche a plus de maman et un papa en prison. Ouf, le monde peut continuer à saigner du nez.

    Fermez le ban.

  • Les herbes folles d’Alain Resnais *****

    Les Herbes follesLes Herbes follesLes Herbes folles

    Marguerite s’achète de nouvelles chaussures mais se fait voler son sac à la sortie du magasin. Georges trouve le portefeuille de Marguerite que le voleur a jeté dans un parking sous terrain. Il hésite puis le ramasse et après avoir comparé la photo sur la carte d’identité puis celle sur une licence de pilote d’avion, et en avoir tiré conclusions et analyses… il se met à fantasmer sur sa propriétaire. De retour chez lui, il trouve le numéro de Marguerite dans l’annuaire, essaie de lui téléphoner et décide finalement de porter l’objet au commissariat. Plus tard, Marguerite cherche à remercier Georges d'avoir rapporté son portefeuille…

    Ce qui suit tient de l’improbable, de l’invraisemblable, du magique, du farfelu et du bonheur de tous les (im)possibles !

    Comment faire pour vous envoyer, toutes affaires cessantes, voir ce bijou ? Le meilleur Resnais depuis « On connaît la chanson » quoique très très différent. De la première à la dernière seconde, j’ai été embarquée par cette histoire exaltante, angoissante et drôle, dont on a du mal à percevoir de quel côté elle va nous pousser et nous emmener.

    Pour une fois, je ne me suis pas précipitée pour écrire cette note pour savoir quelle impression subsisterait après une nuit ! Y aurait-il une sensation persistante de bien-être ou au contraire l’effet soufflet qui retombe « tout ça pour ça ? ». Et non, ce film est de cette espèce délectable : encore meilleur quand on y repense, de celle qui donne envie de retourner le voir pour en saisir toutes les nuances, toutes les subtilités… et à quels moments l’entourloupe finale, réjouissante et facétieuse aurait pu être visible.

    Ce film est exaltant, vertigineux, on retient son souffle en permanence alors qu’assez paradoxalement un sourire persistant reste accroché au visage. Jusqu’où, jusqu’à quelle folie irrémédiable les personnages vont-ils aller ? Vont-ils résister, céder, hésiter encore, se perdre, se calmer ?

    Comment puis-je m’y prendre pour que, comme moi, vous vous jetiez dans les bras de ce film qui ne ressemble à aucun autre, heureux, différent, jouissif, grave, espiègle ? Un film dont l’écran devient noir tout à coup, comme pour laisser au spectateur le temps de reprendre son souffle, de rassembler ses émotions en lisant la phrase de Flaubert :

     « N’importe, nous nous serons bien aimés » !..

     

    J’espère que comme moi vous éprouverez le bonheur d’être face à un film qui frôle la perfection où tout est accompli, en harmonie : les couleurs, la lumière, la musique, les dialogues et… évidemment l’interprétation haut de gamme.

    C’est Edouard Baer qui se charge de la narration en voix off. Et sa voix a le charme suranné, désuet le second degré qui convient à ce texte décalé.

    Quelques seconds rôles de choix complètent avec bonheur l’équipe du duo de tête, Emmanuelle Devos de plus en plus déroutée par sa meilleure amie, Roger Pierre en vieux monsieur dragueur, Anne Consigny en femme (presque…) trompée et compréhensive (et chuchotante, oui Gaël J ), Sarah Forestier, Nicolas Duvauchelle, Annie Cordy, Michel Vuillermoz et surtout Mathieu Amalric, absolument hilarant en flic compatissant.

    Mais évidemment, ce sont les deux stars, devenus pratiquement indissociables des films de Resnais depuis de longues années, qui sont ici en Majestés. Sabine Azéma, hélas toujours affublée de sa coiffure tête de loup mais qui ici, exceptionnellement, convient parfaitement au rôle et surtout au titre échevelé, est plus sobre et profonde qu’elle ne l’a plus été depuis bien longtemps.

    Quant à André Dussolier, que dire sinon qu’il est au top du sommet. D’une classe insensée… un peu moins (mais hilarant) la braguette ouverte ! Qu’il est drôle tout en ayant perdu ses tics de bon gars un peu lunaire, un peu farfelu. Bien qu’on ne sache pas grand-chose de lui, sinon qu’il a perdu ses droits civiques (ce qui ne le contrarie guère), qu’il est peut-être au chômage… on est sûr d'une chose, il est « border line », constamment inquiet et parfois, parce que cela arrive aussi brutalement qu’il était calme et doux l’instant d’avant, inquiétant, menaçant avec les drôles d’idées de meurtres qui lui passent par la tête. Son inquiétude permanente, son impatience et ses obsessions installent un malaise et une vive appréhension : quand va-t-il passer à l’acte ?

    Mais ce qui le rend absolument fabuleux c’est son charme dévastateur, sa voix, sa diction, son pouvoir de séduction, son élégance. Lorsqu’enfin il croise Marguerite en vrai, son regard, les mots qu’il prononce… (j’ai failli les écrire, et puis non, je vous laisse découvrir !!!) le rendent à jamais inoubliable !

    Etourdissant, chaleureux et déroutant, ce film libre, léger et fou comme les herbes de son titre vous enverra en l'air... car il est MERVEILLEUX !

     

    Pour vous donner une idée du ton inédit, je vous invite à découvrir les premières pages du roman dont il est tiré en cliquant sur « L’incident ». N’entendez-vous pas la voix d’Edouard Baer qui vous appelle ???

  • Le concert de Radu Mihaileanu °/**/****

    Le ConcertLe Concert

    Pour avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, le plus célèbre chef d’orchestre du plus célèbre orchestre soviétique Le Bolchoï, est devenu « agent de surface » au… Bolchoï. C’était il y a 30 ans. Depuis, Andrei Filopov fait le ménage et assiste quasi clandestinement aux répétitions. Un jour il intercepte un fax destiné au directeur qui invite l’Orchestre à se produire en France au Théâtre du Chatelet. Aidé de ses amis musiciens, Andrei a l’idée insensée de réunir l’ancien orchestre et de le faire passer pour le véritable Bolchoï. Pour que sa « vengeance » soit totale il choisit d’interpréter le Concerto pour Violon de Tchaïkovski et ne souhaite comme interprète que la célèbre soliste française Anne-Anne-Marie Jacquet.

    J’imagine que mon étoilage/bullage vous surprend. En voici l’explication :

    ° pour le film,

    ** pour les interprètes (enfin, surtout 3),

    **** pour le concerto.

    Commençons par le film… Oulala !

    Il s’appelle « Le concert » et on sait pourquoi car il ne vaut pratiquement que pour les premières minutes mozartiennes et le dernier quart d’heure où le Concerto pour Violon de Tchaikovsky, qui démarre très très mal, emplit la salle et ferait chavirer le cœur le plus hermétique tant son romantisme et la virtuosité des cordes sont un sommet.

    Avant d’atteindre cette scène, il faut le voir pour le croire d’assister à une pantalonnade aussi énorme et grotesque ! Mélanie Laurent (toujours parfaite, oui, je l’aime d’Amour !) qui n’arrive pratiquement qu’au bout d’une heure de film (et que cette heure est looooooooooooongue !) ne devait sans doute pas de douter qu’elle jouait dans une telle farce, puisqu’elle n’a quasiment que des scènes à forte teneur émotionnelle à défendre… la surdouée n’ayant jamais connu ses parents et cherchant leur approbation dans chacun de ses concerts !

    Bon allez, une devinette : devinez qui est son père caché ???

    Je parie que vous n’avez pas trouvé !

    La première heure qui semble lorgner du côté de Kusturica au temps où il était encore vraiment fou, n’est pas farfelue, elle est au mieux, hystérique, au pire ridicule mais surtout, elle ne fait pas rire. Pourtant le scénario n’est pas avare de gags, de cris et de portes qui claquent en tout genre. Cela ne va pas s’arranger par la suite. Après nous avoir présenté un Moscou plus vide que la Corée du Nord avec quelques trabans qui circulent, la « joyeuse » troupe débarque à Paris. L’invraisemblable prend le pas sur l’insupportable car pour interpréter le fameux concerto, pièce vertigineuse aussi bien pour le soliste que pour l’orchestre ou le chef, tout le monde décide de le faire sans aucune répétition. Il ne faut pas sortir du conservatoire pour imaginer que cela relève de l’impossible d’autant plus que pour ajouter une couche à l’inconcevable, les musiciens n’ont pas joué depuis 30 ans et la soliste n’a jamais joué Tchaikovsky avant, l’estimant trop difficile à interpréter.

    Rassurez-vous, elle jouera…

    sans partition…

    Le réalisateur se prend alors irrémédiablement les pieds dans le tapis en insistant bien lourdement sur tous les clichés possibles et imaginables. En vrac :

    - les russes sont tous des alcooliques ou des mafieux ou des oisifs millionnaires, ou les trois,

    - les juifs sont commerçants dans l’âme et traficotent,

    - les arabes font la danse du ventre et s’appellent Mohamed Al Kaïda,

    - les tziganes font peur, font la manche dans le métro, sont les rois de la débrouille…

    Loin de moi l’idée de taxer Radu Mihaileanu de racisme ou de xénophobie, il suffit pour cela de regarder sa filmographie et se souvenir de « Un train de vie » comédie bouleversante sur les camps de concentration et de « Va, vis et deviens » émouvant exode des juifs d’Ethiopie vers Israël, mais sa description des différentes ethnies présentes ici est vraiment lourdingue et frappe très fort, mais complètement à contre temps.

    Il reste donc l’interprétation sans faille du trio de tête : Mélanie Laurent, parfaite et sensible en première de la classe habitée par son art, Dimitry Nazarov formidable géant et ami infaillible, mais surtout Aleksei Guskov dans le rôle du chef d’orchestre déchu, sobre, élégant, aristocratique dont on peut dire qu’il est « un prince de la cuite, un seigneur… et qu’il tutoie les anges » : il est l’âme de ce film patapouf.

    Quant au concerto lui-même, vertigineux et envoûtant, il est évident qu’il élève assez haut le débat… mais trop tard !

  • Mic Macs à Tire-Larigot de Jean-Pierre Jeunet **(*)

    Micmacs à tire-larigotMicmacs à tire-larigot

    Bazil n'a pas de chance au démarrage. Alors qu'il est enfant son père militaire explose sur une mine. Sa mère folle de chagrin l'abandonne. Trente ans plus tard alors qu'il regarde en boucle de vieux films qu'il connaît par coeur (« Le grand sommeil » d'Howard Hawks par exemple) dans le vidéo club où il est employé, il est la victime collatérale d'un règlement de comptes et reçoit une balle en plein front. Le chirurgien préfère ne pas l'opérer. Lorsqu'il sort de l'hôpital, il perd son travail, son appartement a été reloué, ses affaires ont disparu. Il devient SDF. Il utilise ses talents de ventriloque pour gagner quelques pièces mais c'est surtout sa rencontre avec des laissés pour compte comme lui qui va lui permettre de refaire surface et de se venger, de venger son père en mettant en concurrence deux fabricants d'armes.

    J’ai tant lu et entendu d’horreurs sur ce film que j’en arriverais presque à avoir honte de l’avoir aimé. Et puis non, en fait je n’ai pas honte de l’avoir aimé. J’ai passé un excellent moment même si, comme la plupart, j’attends beaucoup plus de Jean-Pierre Jeunet. J’attends qu’il me surprenne, me déroute et m’embarque. Ici, à part les incroyables et merveilleuses machines qui sont inventées au fur et à mesure de l’intrigue ou n’ayant aucun rapport avec elle, je me suis retrouvée en terrain connu sans être dépaysée et j’ai aimé ça.

    J’ai aimé l’ambiance sépia et mordorée. L’espèce de cave appelée « Tire-Larigot» où vivent tous ces personnages un peu blessés, un peu branques est un joyeux foutoir qui semble propre et organisé mais j’aime ça. Les bons sentiments, la solidarité, le plaisir d’être ensemble, le bonheur de s’entraider sans rien réclamer, la personnalité souvent réduite à une fonction des personnages : Remington, Calculette, Fracasse, Placard, la Môme Caoutchouc, Petit Pierre et Tambouille m'ont séduite. L’atmosphère de franche et bonne camaraderie autour de Bazil, pour l’aider, dans un univers de pacotille foutraque m’a emballée. Et j’ai ri.

    Ce film m’a semblé être un mix de ce qu’on connaît de Jeunet, un peu d’ « Amélie Poulain », du « Long dimanche de fiançailles », de « Délicatessen » et de la « Cité des enfants perdus » que j’ai pris un plaisir infini à retrouver. En faisant cette sorte de synthèse, peut-être veut-il nous dire qu’il va passer à autre chose. Peut-être pas. Peu importe, ce Mic Mac festif, gai et rigolo est bien loin d’être l’objet méprisable dont j’ai entendu parler.

    Quant aux acteurs ils m’ont régalée aussi de leurs répliques, de leurs caractéristiques et Dany Bonn avec sa tête venue d’ailleurs s’est parfaitement fondu dans cet univers baroque de bric et de broc. Et j’avoue que j’ai particulièrement adoré la scène chaplinesque entre lui et une bénévole des restaus du cœur tout droit sortie des « Lumières de la ville ».

  • Sin nombre de Cary Fukanaga ***(*)

    Sin NombreSin Nombre

    Sayra doit émigrer du Honduras vers les Etats-Unis en compagnie de son père qu’elle vient de retrouver. Casper membre de la terrifiante Mara mexicaine (gang de bandits qui tuent et terrorisent d’autres bandes du même tonneau, sans cause, sans raison… juste pour terroriser et tuer !!!) y fait intégrer Smiley un jeune garçon d’une dizaine d’années. Pour entrer dans la Mara, c’est simple. Il suffit de se laisser tabasser de treize coups (pieds ou poings, ils sont par regardants) par plusieurs costauds. Puis, pour gagner ses premiers galons : un tatouage par fait d’armes, rien de plus simple également ! Tuer un membre d’une bande adverse ! Ces gens là existent vraiment. Ils n’ont aucune revendication, aucune lutte, leur point de ralliement est un cimetière.

    Lorsque Sayra, son père et son oncle se retrouvent sur le toit d’un train rempli d’émigrés en route pour la terre promise américaine, ils sont attaqués par le chef de la Mara locale dont Casper et Smiley font partie. Pour venger l’assassinat de sa fiancée, Casper tue le chef de la bande qui s’apprêtait à violer Sayra. Dès lors, il doit fuir et choisit de rester sur (on ne peut dire « dans » puisque ces passagers clandestins voyagent sur le toit) le train. Il sait qu’il va mourir et le plus difficile pour lui est de ne pas savoir quand.

    Il ne reste à Casper qui n’a plus rien et plus rien à perdre qu’à survivre quelque temps avec ces migrants qui se méfient de lui, essaient de s’en débarrasser pendant qu’il lutte pour ne pas dormir. Tous doivent également faire face à la police de l’immigration, à la police tout court et aux bandes de truands organisées, groupes qui vivent comme des misérables mais n’hésitent pas pour autant à s’en prendre à plus misérables qu’eux, sans parler des intempéries, du climat.

    Terrifiant, saisissant, sacrément fort, terriblement pessimiste, le jeune réalisateur dont c’est le premier film nous donne des nouvelles d’une partie du monde qui ne va pas bien sans pour autant tomber dans le misérabilisme. Cela dit entre le désir de fuite de certains et leurs difficultés parsemées sur le chemin pour y parvenir en restant en vie ne sont pas sans rappeler les horreurs commises dans une certaine « jungle » française. Ce qui nous amène à repenser égoïstement à la chance de ne pas être né dans certains coins de la planète…

    La partie où la jeune Sayra tombe assez brutalement amoureuse de son sauveur, le survivant en sursis qu’est Casper, est nettement moins convaincante et pas vraiment justifiée. Néanmoins on est face à une œuvre de fiction magnifiquement interprétée qui traite de thèmes réels très lourds pour un film qui ne l’est jamais.

     

    P.S. :

    Si j'avais une rubrique les ptits gars de la semaine, le très Tchoupinou réalisateur y aurait sa (bonne) place... Mais il ne suffit pas d'être joli, encore faut-il avoir du talent. C'est le cas. Alors : plaisir des yeux

    Sin Nombre

  • Aimer Clint, Être Cécile...

    Clint Eastwood tournait à Paris et en France avec Cécile de, quelques scènes de son prochain film "Hereafter" un thriller surnaturel avec aussi Matt Damon, Mylène Jampanoï, Thierry Neuvic, Marthe Keller...

    2.JPG
    Photo par moi-même...

    Vous pouvez trouver quelques images du tournage en cliquant sur la vidéo ici.

    Vidéo Pure People

  • Clones de Jonathan Mostow **

    ClonesClones

    Imaginons un peu que la technologie ait été poussée si loin que chacun d’entre nous ait la possibilité de s’offrir un clone. C’est la machine qui irait au travail, sortirait en s’exposant à tous les dangers de la vie alors qu’on resterait tranquillement chez soi à vieillir et à ne rien craindre. La criminalité aurait chuté de 99% et partout ne circuleraient que des tops models répondant à tous les critères de beauté, d’élégance et de séduction (mouarf) qui ont cours actuellement… car même si vous étiez au moment de l’achat un obèse vieillissant, vous pourriez choisir d’être connecté à un clone ayant l’apparence d’une blonde à forte poitrine (par exemple, c'est pas obligé).

    Evidemment il resterait quelques « réfractaires » à la robotoisation parqués hors de la ville dans un no man’s land sous la coupe d’une pourriture autoproclamée « Le prophète ».

    C’est dans ce meilleur des mondes choisis que vit Tom, agent du FBI qui n’a plus grand-chose à perdre (puisqu’il a perdu son fils et presque sa femme…) ni à faire à part envoyer des clones en réparation. Jusqu’au jour où un clone est abattu et… nouveauté, son propriétaire meurt aussi. L’agent Tom/Bruce Willis va remonter jusqu’à la source et découvrir qui en veut aux machines et surtout à leurs propriétaires.

    D’abord tout en plastique version clonée rajeuni de 20 (ou 30 ?) ans avec mèche blonde rebelle sur le front (ridicule donc), Bruce est beaucoup plus Tchoupi quand il reprend son costume de sauveur du monde, avec ses charmantes rides au coin du regard, son crâne chauve et ses yeux humides de tristesse.

    Et on se prend à rêver ou au moins à imaginer ce qu’aurait pu être ce film si un réalisateur d’envergure (Alfonso Cuaron ???) s’était attaqué aux thèmes passionnants qui ne sont ici qu’effleurer et en aurait fait un grand grand film d’anticipation !

    Reste Bruce Willis qui semble être le seul à avoir compris de quoi il s’agissait et la joue humain plus qu’humain. Grâce lui en soit rendue.

  • Lucky Luke de James Huth °

    Lucky LukeLucky Luke

    Une fois encore, une fois de plus, une FOIS DE TROP, je me suis laissé berner influencer par le Robinou dont la note laissait sous-entendre la découverte d’un ersatz de western. Western qui est, comme chacun sait, ce dont mes biberons étaient remplis, ma madeleine de Proust étou étou.

    Sauf que dans ersatz de western, il y a ici surtout ersatz.

    Je ne peux crier au scandale car j’avoue que le cow-boy à la mèche, toujours à la poursuite des Dalton, qui avait un chien moche et dont « on » a retiré le clopot dans les années 80 ne m’a jamais intéressée. Sauf que là, les mecs en pyjama rayé ne sont pas là, pas plus que le ptit klébar. Avouez qu’il y a quand même de quoi crier « ôOOO scandale !!!! ».

    Par contre, on apprend pourquoi John Luke est devenu Lucky Luke : suite à un gros traumas familial bien déprimant qui a fait de Lucky l’homme le plus triste de l’ouest mais aussi celui qui tire plus vite que son ombre et surtout qui ne tue jamais. Sauf qu’il est chargé par le Président des Etats-Unis en personne de remettre de l’ordre à Daisy Town (la ville natale et du traumas) abandonnée aux hors la loi et notamment à la terreur de Pat Poker et sa bande de marlous sans foi.

    Ça commence comme un vrai western Sergio Leonien (que j’ai bien en tête, rapport à ce que je vous ai raconté…) avec une belle scène inaugurale qui expose comment un enfant heureux avec son papounet et sa maman squaw devient un poor lonesome cow-boy. Sauf que ça a beau être tourné en décors naturels (en Argentine où se trouve le grand Ouest méricain comme chacun sait), j’ai parfois eu un peu l’impression de voir une association d’accros au western qui jouaient aux cow-boys et aux indiens dans la forêt de Fontainebleau. Et puis les parents manquent considérablement un peu de personnalité et n’ont pas vraiment la trogne de l’emploi.

    Ensuite les scènes s’enchaînent permettant à plein d’acteurs connus de venir faire un tour et de manifestement bien se régaler à le faire. Mais comme il n’y a aucun scénario, aucune suite dans la succession de sketches (pas drôles… tout au plus peut on se décrocher deux sourires, pas de quoi se faire une luxation des zygos), un ennui pesant et définitif s’installe rapidement.

    Pourtant les acteurs ne déméritent pas (excepté Michaël Youn, exécrable en Billy The Kid et dont chaque apparition m’a filé une crise d’urticaire géant) et Jean Dujardin fait un Lucky plutôt pas mal (plus amoureux de son cheval que de sa Belle !). Daniel Prévost est un Pat Poker bien machiavélique, Jean-François Balmer un Cooper ambigu, Sylvie Testud une Calamity Jane tordante et secrètement amoureuse de Lucky, Alexandra Lamy ne sert à rien… mais la palme revient à Melvil Poupaud, absolument craquant en dandy intello qui a raté sa vocation.

    L’une des dernières scènes dans un Casino bandit manchot géant ne sert à rien mais elle est très belle.

    Cela dit, on s’ennuie copieux, et ça, au cinéma, j’pardonne pas !

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    CÉRÉMONIE DE CLÔTURE – FESTIVAL LUMIÈRE 2009 GRAND LYON FESTIVAL CINÉMA*****

    Cliquez ICI pour lire mon compte-rendu ou ICI pour voir les photos.

    DSCF0287.JPG

    1.JPG

    AU VOLEUR de Sarah Leonor **

    19157390_jpg-r_160_214-f_jpg-q_x-20090821_052322.jpg
    19154502_jpg-r_160_214-f_jpg-q_x-20090817_115922.jpg

    MADEMOISELLE CHAMBON de Stéphane Brizé *

    19175118_jpg-r_160_214-f_jpg-q_x-20090925_070117.jpg