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cinéma - Page 217

  • LOUISE WIMMER de Cyril Mennegun ****

    Louise Wimmer : photo Corinne Masiero, Cyril MennegunLouise Wimmer : photo Cyril MennegunLouise Wimmer : photo Corinne Masiero, Cyril Mennegun

    Louise approche de la cinquantaine, elle a un boulot, quelques potes, une fille et malgré une apparence de vie ordinaire, elle a amorcé une dégringolade qui ne prendra fin que si elle trouve un logement. Depuis 6 mois, elle dort dans sa voiture et ses nombreuses convocations auprès des services sociaux, ne lui permettent d'obtenir que cette réponse douteuse "il y a des cas plus urgents que le vôtre", quand elle ne se voit pas opposer un cinglant "soyez moins arrogante !" Là, exceptionnellement, Louise s'autorise à craquer un peu "je ne suis pas arrogante, je n'en peux plus". Il faut dire que cette grande gigue n'a rien de la petite Cosette tremblante qu'on a envie de protéger et qu'elle met un point d'honneur, comme un dernier rempart à sa chute définitive, à ne demander l'aide de quiconque. Personne ne sait qu'elle est sans logement, sans abri, SDF, ni sa collègue, ni son patron, ses rares copains, la patronne du bistrot qui lui fait crédit, sa fille et l'homme qu'elle retrouve parfois juste pour faire l'amour et qu'elle somme de ne pas parler sous peine de tout gâcher. Louise ne parle pas, ne veut pas parler, elle aime danser et elle agit, et si elle pleure c'est seule, réfugiée dans sa grande voiture, dernière possession qu'elle ne peut perdre sous peine de sombrer irrémédiablement.

    C'est dire si on tremble pour Louise qui doit des sommes indécentes pour quelqu'un qui n'a plus rien que "quelques fringues qui se battent en duel" à l'huissier qui les réclame sans émotion, tout comme on craint le pire et on s'affolle lorsque sa voiture tombe en panne alors que son patron ne tolère pas une minute de retard, ou lorsque deux types qui n'ont pas vu qu'elle dormait à l'intérieur s'appuient sur la voiture. Et bien qu'elle ne soit pas d'emblée aimable de par son attitude revêche et son abord peu engageant, en suivant cette fille fière, sauvage, on la découvre, on fait sa connaissance et on se met à l'aimer et à vouloir qu'elle s'en sorte coûte que coûte.

    Venu du documentaire, le réalisateur propose donc pour ce premier film totalement réussi et abouti un cinéma ancré dans le social. Même s'il ne les revendique pas, lors du débat qui suivait la projection (un des plus enthousiasmant, détendu et drôle que j'ai vécu) il évoque néanmoins Mike Leigh et Ken Loach. Il ne s'embarrasse d'aucune fioriture, ni de barratin inutile, les images suffisent, parlent et racontent tout le poids de la détresse qui accable Louise qui pourtant ne courbe pas l'échine ni ne baisse les yeux. C'est aussi dans les détails que Cyril Mennegun frappe juste. Comment rester digne, rester propre, manger à sa faim quand on n'a rien que quelques euros à la fois ? Toutes ces "petites choses" qui paraissent évidentes quand on a la possibilité de les accomplir. Et sa Louise déborde d'imagination pour réussir à se laver, à faire un repas ou se procurer quelques litres d'essence.

    A une époque où chacun redoute de tout perdre et où le spectre de la pauvreté plane, il est facile d'entrer en empathie avec Louise voire de s'identifier à ce personnage. Comment ferions-nous, comment réagirions-nous si cela nous arrivait ? Comment une HLM perchée au 15ème étage d'une tour de béton peut devenir le rêve ultime de renaissance et permettre à une femme de lever un visage radieux vers le haut ? Cyril Mennegun le dit "ce qui persiste de beau dans ces quartiers, ce sont les personnes qui y vivent". On le sent sincère et concerné lorsqu'il le dit.

    Ce film ne sort que le 4 janvier (un grand jour !!!) mais je tenais à vous en parler déjà même si je le referai à ce moment là, et il sera un des grands chocs de 2012. Un réalisateur est né. Mais aussi, gloire à lui, il nous donne l'occasion de découvrir une actrice (sans doute connue des téléphiles) hors du commun qu'il filme avec amour. En tous points atypique Corinne Masiero est libre, libertaire, communiste, folle, une tornade d'un mètre 80 qui n'a peur de rien, qui peut être la plus ordinaire des femmes et la plus lumineuse des créatures. Une révélation comme il en arrive une ou deux fois par an, un corps, un visage, une voix. Nul doute qu'on va la revoir souvent, ou c'est à n'y rien comprendre !

  • OKI'S MOVIE de Hong SangSoo *

    Oki's Movie : photo

    Oki's Movie : photoOki's Movie : photo

    Voilà ce que nous dit le synopsis : "Quatre histoires courtes sur l’évolution de deux relations liées à la même femme mais aussi sur la nature du cinéma, les complications de l’amour et la difficulté de communiquer sincèrement. Quatre variations sur une même histoire centrale, mettant en scène les mêmes personnages (joués par les mêmes acteurs) et leurs hésitations amoureuses".
    Soit. Quatre petits films donc ("Un jour pour l'incantation", "Le roi des baisers", "Après la tempête de neige" et "Le film d'Oki") qui s'ouvrent et s'achèvent sur le très emphatique Pomp and Circumstance March N°1 de Sir Edward Elgar, et ça surprend car je m'attendais à tout moment à voir surgir celui-ci.

    Sauf qu'en mélangeant tout, l'amour (très peu !), le cinéma et son enseignement, l'alcoolisme d'un des personnages, la rumeur, les rapports humains, leurs tergiversations, leurs petites lâchetés, leurs gros mensonges... le cinéaste en 1 h 20 ne parle de rien et nous embrouille la tête. La mienne en tout cas. Et alors que le quatrième volet où une jeune femme nous conte en parallèle ses deux histoires d'amour à un an d'intervalle, l'une avec un homme d'âge très très mûr, l'autre avec un jeune de son âge, est vraiment intéressant avec sa construction en miroir et l'on voit le résultat d'une promesse tenue qui pourrait commencer à faire battre le coeur... mais le film s'achève et l'on a rien appris et surtout rien ressenti.

    J'en retiens :

    - que si vous rencontrez deux sud-coréens qui parlent dans la rue en se hurlant littéralement dessus, il ne faut pas vous inquiéter, ils devisent de choses et d'autres et se séparent en se souhaitant une bonne journée,

    - qu'il fait très très froid en sud-Corée.

  • STUDIO CINE LIVE : 3 EXEMPLAIRES A GAGNER

    Une nouvelle fois c'est mon Leo qui a les honneurs de la couverture du magazine et cette fois pour un film de mon Clint "J. EDGAR" qui sortira en janvier 2012. Je l'ai rêvé, ils l'ont fait. Je suppose qu'une fois de plus il sera nommé à l'Oscar du meilleur acteur et qu'une fois de plus, il sera snobé. A moins que...

    STUDIO CINE LIVE, cinéma, jeu cinéma

    A cette époque de bilan annuel, retrouvez également dans ce numéro :

    • le Top 10 de la rédaction des films de 2011,
    • un reportage sur le tournage de "Avengers",
    • un portrait de Michael Shannon, acteur fou de "Take Shelter",
    • une interview d'Yvan Attal,
    • un "dîner en ville" avec neuf acteurs et réalisateurs français,
    • la master-class de Cédric Kahn,
    • "Le voyage dans la lune" de Méliès ressuscité par Serge Bromberg...

    Pour gagner un exemplaire et comme j'ai appris que l'exercice vous manquait... veuillez trouver le titre d'un film dissimulé sous ce fouillis. J'ai passé mon dimanche à peindre de jolis tourbillons sépia spécialement à votre attention.

    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE.

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDE LA REPONSE.

    Les gagnants sont : ludo, fabian, sopel
    Il reste les réponses : 2. 5. 6 et 10 à trouver.

    GAME OVER. Merci.

    1

    BEN HUR trouvé par Ludo

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    2

    LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LE RETOUR DU ROI trouvé par Yohan

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    3

    TITANIC trouvé par Fabian

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    4

    WEST SIDE STORY trouvé par robedete

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    5

    AMADEUS trouvé par Mister Loup

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    6

    GIGI trouvé par Florence 

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    7

    TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES trouvé par sopel 

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    8

    AUTANT EN EMPORTE LE VENT trouvé par mel 

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    9

    LE PATIENT ANGLAIS trouvé par marion 

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    10

    LE DERNIER EMPEREUR trouvé par Claire

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  • SHAME de Steve McQueen ****

     Shame : photo Michael Fassbender, Steve McQueen (II)Shame : photo Carey Mulligan, Michael Fassbender, Steve McQueen (II)Shame : photo Michael Fassbender, Steve McQueen (II)

    A première vue Brandon, trentenaire Bo-Bo new-yorkais semble atteint d'une addiction particulière : le sexe. Il ne peut regarder une femme sans l'envisager dans son lit. Et pourtant lorsqu'il sort le soir avec ses amis, il a honte de leur façon lourdaude de draguer. Il est plutôt du genre à ouvrir la porte et s'effacer devant les dames. Il semblerait finalement qu'il ne peut véritablement avoir de rapports que s'ils sont tarifés ou s'il a la certitude que la rencontre sera sans lendemain. Contrairement à certain(s), il parvient néanmoins à tempérer ses pulsions lubriques et envahissantes. Non seulement il se rend régulièrement aux toilettes pour se soulager/contenter seul mais en plus il ne se jette pas sur tout ce qui remue et n'a de relations qu'avec des filles consentantes. Lorsque l'ordinateur qu'il utilise au travail est envoyé en réparation suite à un virus, il flippe un peu Brandon. On saura vite pourquoi et il y a de quoi. Et puis sa soeur débarque et Brandon n'est pas ravi. Il faut dire qu'elle a pas mal de problèmes Sissy et tous les traumas familiaux semblent refaire surface...

    Finalement, on découvre que Brandon ne va pas bien du tout. Il est malade, très, et ça en devient déchirant.

    Dans une ambiance froide et grise, au son d'une musique exceptionnelle où l'angoisse s'insinue peu à peu Steve Mc Queen démontre que la chair est triste et il creuse jusqu'à l'os la douleur de Brandon. MON Michael Fassbender n'y va pas de main morte sous la douche pour exprimer les tourments et la détresse de son personnage. Ses accès de violence et son visage brusquement inquiet le rendent parfois menaçant, pour les autres comme pour lui.  Au-delà de la pudeur, Michaël Fassbender ne s'économise pas et, je suis d'accord, parfois le cinéma c'est vraiment faire faire de vilaines choses à de très jolis garçons...

    Si l'acteur et le réalisateur m'avaient déjà convaincue, je peux affirmer qu'avec ce film difficile, dérangeant mais solide et envoûtant deux stars sont nées. shame de steve mcqueen,michael fassbender,carey mulligan,cinéma

  • FOOTNOTE de Joseph Cedar **

    Footnote : photo Joseph Cedar, Lior AshkenaziFootnote : photo Joseph Cedar, Shlomo Bar-AbaFootnote : photo Joseph Cedar, Lior Ashkenazi, Shlomo Bar-Aba

    Eliezer et Uriel Sholnik sont père et fils et tous les deux chercheurs philologues. En gros et pour faire simple, ils étudient le Talmud, ses origines, d'où il vient, où il va, pourquoi, comment et patin coufin ! Le père a consacré 40 ans de sa vie à cette recherche et alors qu'il atteint au but, un de ses confrères le coiffe au poteau, anéantissant cette somme de travail, et remporte à sa place le prestigieux Prix d'Israël qui couronne le meilleur de sa discipline. Aigri, boudeur et néanmoins convaincu d'être le meilleur, voire le seul, Eliezer développe aussi à l'encontre de son fils et de son travail une sorte de mépris car ce dernier est très considéré par ses collègues et étudiants. Un jour cependant, une bonne nouvelle arrive à Eliezer qui est désigné pour remporter le prix tant convoité. Sauf qu'il s'agit d'une erreur. Le prix est en fait destiné à Uriel qui dès lors fait des pieds et des mains pour que son père soit bel et bien l'impétrant. Vous suivez ? En fait, c'est très simple, mais je raconte mal.

    Etrange film, étrange thème et univers décalé. C'est le formidable "Beaufort" du même réalisateur et le merveilleux Lior Ashkenazi qui marcha sur l'eau un temps... qui m'ont attirée dans cette salle. Je ne le regrette pas car il y dans ce film bancal au moins une scène (très longue) qui vaut à elle seule le déplacement. A la fois burlesque (la pièce où elle se déroule est trop petite pour accueillir tous les participants qui se voient obligés de se lever, déplacer leurs chaises pour fermer la porte) et saisissante de tension, cette scène électrique qui finit en catastrophe est un bijou d'écriture, de suspens et d'interprétation.

    C'est d'ailleurs la caractéristique du film tout entier de mêler le comique et le dramatique. Hélas ils ne font pas toujours bon ménage. L'absurde est beaucoup plus convaincant que le drame (sauf dans la fameuse scène dont je parle ci-dessus), et il devient parfois difficile de suivre l'itinéraire de ce vieux chercheur renfrogné et taiseux, totalement misanthrope à qui le réalisateur accorde peu d'indulgence. Par ailleurs, l'acteur est le sosie incroyable de Michel Galabru (pas drôle) et l'on s'attend à tout instant à ce qu'il le devienne (drôle). Mais non. Autiste, silencieux et quasiment haineux dès qu'il ouvre la bouche, il m'est toujours difficile d'apprécier totalement un film dont le rôle principal est aussi antipathique.

    Mais il reste LA scène réellement parfaite et Lior Ashkenazi...

  • AMERICANO de Mathieu Demy **

    Americano : photo Mathieu Demy

    Americano : photo Mathieu DemyAmericano : photo Carlos Bardem, Mathieu Demy, Salma Hayek

    Si j'ai réussi à parler d'"Or noir" sans même prononcer "Lawrence d'Arabie", parler du premier film de Mathieu Demy sans évoquer Jacques et Agnès me paraît de l'ordre de la mission impossible. Voilà donc, c'est fait. Mathieu est le fils de Jacques et Agnès. Bon sang ne saurait mentir mais il faut néanmoins un sacré toupet, une sacrée dose d'inconscience ou un sacré talent pour dépasser un aussi lourd patrimoine. Mathieu réussit donc un film personnel et assez stylé qui ne ressemble ni au cinéma de maman ni à celui de papa mais qui en est pourtant totalement imprégné. En effet, dans les premières minutes, Mathieu qui s'appelle Martin tue sa mère... enfin, disons que Martin, alors qu'il est au lit avec sa femme Claire à Paris, reçoit un appel de Californie qui lui annonce la mort de maman. Tuer Agnès Varda, quel garnement ce Mathieu ! Le film sera donc parcouru d'extraits du film d'Agnès Varda dans lequel Mathieu jouait le rôle d'un enfant appelé Martin : "Documenteur".

    Martin se rend à Los Angelès pour rapatrier le corps de la défunte et vendre l'appartement dans lequel il avait vécu enfant avec sa mère avant de rentrer vivre avec son père (Jean-Pierre Mocky : FORMIDABLE !) en France. Il en veut à sa mère à qui il reproche de ne jamais s'être intéressée à lui. Sauf qu'à son arrivée dans l'appartement il retrouve tous les souvenirs qui le bouleversent et notamment une photo où il était avec sa mère et une petite Lola. Il part à la recherche de cette Lola (cf. "Lola", le premier film de papa) à Tijuana, ville mexicaine pleine de dangers où l'étranger n'est pas le bienvenu. Il la retrouve dans un bar où des filles s'effeuillent devant des clients libidineux qu'elles rejoignent ensuite dans des chambres cachées par un rideau derrière le comptoir. Lola est une pute au coeur d'artichaut qui économise pour une vie meilleure.

    La réalisation et les images sont soignées. Dès son arrivée à Tijuana, Martin se fait voler sa voiture qui contenait son passeport, son argent et toutes ses affaires. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire il se transforme en loser errant et hagard et le regard perdu et indolent de Mathieu Demy l'acteur, convient à merveille au personnage qui semble revenu de tout. Et Salma Hayek en Lola vaincue par la vie, porte au visage une éloquente balafre qui prouve qu'elle a dû morfler. J'ai aimé l'atmosphère poisseuse et inquiétante sous le soleil accablant du Mexique. Mais Mathieu peine un peu à tenir la distance et se prend un peu les pieds dans le tapis notamment en ratant complètement la relation de Martin et Claire restée à Paris, dénuée du moindre intérêt, et en répétant 3 ou 4 fois la même scène (oui Salma Hayek a un corps superbe) dans le club "Americano". Avec un quart d'heure de moins et en resserrant davantage son intrige autour de la recherche des traces de l'enfance, le film aurait gagné en cohérence et en intérêt.

    A suivre.

  • TWILIGHT : REVELATION 1ère Partie de Bill Condon **

    Twilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie : photo Bill Condon, Kristen Stewart, Robert PattinsonTwilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie : photo Bill Condon, Kristen Stewart, Robert Pattinson

    Twilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie : photo Bill Condon, Kristen Stewart, Robert PattinsonTwilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie : photo Bill Condon

     

    Après la Fascination, la Tentation, l'Hésitation voici le temps de la Révélation ! Le truc avec cette saga qui n'est pas si ancienne bien qu'on en soit déjà au 4ème volet c'est qu'à chaque épisode j'oublie complètement ce qui s'est passé dans le précédent. Je me souviens simplement que le premier m'avait fait l'effet d'une purge indigeste et sombre et qu'avec le temps je me suis attachée à cet enfariné d'Edward. J'en suis toujours à me demander ce qu'il trouve à sa Bella, toujours est-il que sitôt dans la salle j'étais propulsée en plein mariage. Et oui Edward épouse Bella et réciproquement. Edward est aux anges mais Bella soupire parce que Jacob n'est pas là. Pourquoi n'épouse t'elle pas Jacob ? Je ne comprends pas. A plusieurs reprises elle dit : "les choses ne sont parfaites que lorsque tu es là !" et ce n'est pas à Edward qu'elle s'adresse mais à Jacob. Elle pousse un peu non ? Jacob se meurt d'amour et veut protéger la belle parce qu'après la nuit de noces, elle va devenir vampire et plus rien ne sera comme avant.

     

    ATTENTION - WARNING - JE SPOILE A MORT

     

    Donc, les deux tourtereaux s'en vont en lune de miel dans une île déserte au large de Rio et la nuit de noces SE PASSE HORS CHAMPS, si c'est pas malheureux. En tout cas, c'est un feu d'artifice qui met la chambre sens dessus dessous. Edward est tellement énervé qu'il casse le plumard, Bella dit "c'est rien". Et le matin, quand elle se regarde dans la glace, elle est rayonnante comme Scarlett O'Hara quand Rett Butler... mais bon, on s'égare. D'ailleurs elle passe beaucoup de temps devant le miroir à observer le moindre changement. Manifestement y'a pas.

     

    Apparemment, ou j'ai rien compris, ils ont fait crac boum hue mais elle n'est pas devenue vampire. Ed a tout under control ou presque... parce qu'en découvrant les épaules de la Bella, ils s'aperçoivent qu'il a un peu dû la boxer pendant le chahut. Elle a aimé ça, mais Edward n'est pas le genre qui colle des marrons aux filles donc à partir de là c'est : CEINTURE. Sauf que la Bella a hyper chaud alors Ed la calme en lui apprenant à jouer aux échecs au bord de la mer. En deux semaines, elle le met KO aux échecs mais elle s'ennuie copieux. Au bout de 14 jours, elle vomit... elle est enceinte. La chose gigote et se développe à la vitesse du grand V. Edward est confus, honteux et demande à Bella de ne pas garder le truc. Sauf qu'en même temps que son ventre lui est poussé un instinct maternel comac et elle aime son bébé ! L'accouchement est une boucherie, c'est rien de le dire et juste avant elle aura appris à boire du sang à la paille pour nourrir le bébé in utero et elle aimera ça. Bella meurt dans d'atroces souffrances... euh, dans un sourire radieux. Enfin, j'ai déjà oublié...
    Sauf que...

     

    C'est quand la suite déjà ?

     

    Oui, j'ai bien aimé. C'est mon côté fleur bleue et comme il s'agit d'un épisode intermédiaire hyper romantique qui s'étire sans qu'il se passe grand chose (sauf dans le dernier quart d'heure)... ça ressemble plus à une comédie sentimentale qu'à une vampirologie. C'est plus lumineux et plus festif que les autres épisodes et les deux tourtereaux ont enfin l'air de prendre du bon temps. On est contents pour eux. Evidemment j'ai encore et toujours l'impression que Bella Christen (qui joue très très mal) n'aime pas Edward, qu'elle préfère Jacob, et qu'elle va lui en faire baver des ronds de chapeau. Par contre, Edward Patt est vraiment très bien je trouve.

     


    Ah oui, il faut regarder le générique parce qu'on constate que le vampire est allergique aux fautes d'orthographe. Mais je suis à peu près la seule à le savoir puisque tout le monde se tire avant...

     

    Bon,  je vais me relire pour pas énerver les Cullen.

  • THE LADY de Luc Besson **

    The Lady : photo Luc Besson, Michelle YeohThe Lady : photo Luc Besson, Michelle Yeoh

    The Lady : photo Luc Besson, Michelle Yeoh

    En 1947 le général Aung San est assassiné quelques semaines avant l'indépendance de la Birmanie dont il était pourtant l'instigateur. Depuis, le pouvoir est aux mains de la junte militaire et les dictatures militaires parmi les pires au monde se succèdent dans le pays. En 1988 sa fille Suu Kyi qui vit en Angleterre avec son mari et ses deux enfants revient pour rendre visite à sa mère. Alors que des manifestations populaires contre le pouvoir se multiplient, la jeune femme constate que son père considéré comme un martyr est toujours célébré. Bénéficiant et profitant de cette popularité, elle crée la Ligue Nationale pour la Démocratie et participe aux élections qu'elle remporte haut la main (392 voix contre 10). Mais les généraux annulent les élections, arrêtent Aung San Suu Kyi et l'assignent à résidence. Cet emprisonnement durera jusqu'en novembre 2011. Pendant ces années, elle ne reverra son mari que 5 fois et ses enfants encore moins. Lorsque son mari atteint d'un cancer en phase terminale tente de la rejoindre, le visa lui est refusé. Les militaires proposent à Suu Kyi de se rendre au chevet de son mari, ce qu'elle refuse, sachant qu'elle ne pourrait alors plus jamais rentrer dans son pays.

    Voilà pour l'histoire vite résumée de cette femme admirable qui continue le combat au delà de ses 20 années de détention et malgré toutes les épreuves personnelles qu'elle a endurées. Elle milite pour une démocratie et que soient respectés les droits de l'homme dans son pays où les militaires n'hésitent pas à tirer sur les manifestants, souvent des étudiants voire des moines. Influencée par la non violence de Gandhi, elle fera face sans ciller aux armes des militaires pointées sur elle. Elle est considérée comme le Nelson Mandela féminin.

    S'il n'y avait qu'un mot à dire ce serait : déception. Luc Besson passe complètement à côté de ce sujet. Et même si l'on considère qu'il met en retrait le côté politique pour mettre en lumière l'histoire d'amour avec son mari, ou l'histoire familiale. Rien ne nous atteint. A aucun moment on ne ressent la brutalité de la situation de cette femme séparée des siens et empêchée d'agir. Il est évident qu'elle est une personne hors du commun, capable d'endurer cela et de sortir son plus radieux sourire lors de ces interventions, mais jamais on éprouve le poids du silence, de la solitude qui doit peser sur elle pendant ces interminables années. On ne sait rien de son évolution politique, de ce qu'elle entend faire passer comme message excepté son désir de faire respecter les droits de l'homme, de la façon dont elle compte s'y prendre. On dirait qu'en ne voulant pas en faire trop, le réalisateur n'en fait finalement pas assez. Et du coup son film manque d'ampleur, de lyrisme. On en ressort ni révolté ni ému et c'est particulièrement désagréable quand on sent combien cette femme est exceptionnelle.

    Et puis il y a David Thewlis qui manque à un point inimaginable de charisme et qui avait mal accroché sa perruque et les deux fils, deux dadais qui n'ont rien d'autre à dire que "elle me manque" et qui poussent un ouf de soulagement lorsque leur tante vient leur faire à manger... leur père se révélant incapable de cuire des fish and chips !

    Par contre, rien à dire de la composition de Michelle Yeoh investie jusqu'à l'âme dans ce rôle. Fluette et digne, elle incarne à la perfection la distinction et la volonté d'Aung San Suu Kyi. Hélas elle est bien seule pour tenter de sauver le naufrage d'un film qui ne décolle jamais.