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cinéma - Page 213

  • LA VIE D'UNE AUTRE de Sylvie Testud **

    La Vie d'une autre : photo Mathieu Kassovitz, Sylvie TestudLa Vie d'une autre : photo Juliette Binoche, Mathieu Kassovitz, Sylvie Testud, Yvi Dachary-Le Beon

    La Vie d'une autre : photo Mathieu Kassovitz, Sylvie Testud

    Marie se réveille molle et alanguie après une folle et intense nuit d'amour avec son amoureux Paul. En se levant, elle ne reconnaît pas cet appartement immense et luxueux. Elle fait la connaissance de son fils et apprend qu'elle est mariée avec Paul depuis 15 ans mais qu'ils sont sur le point de divorcer. 15 années de la vie de Marie se sont envolées en une nuit sans explication. Que s'est-il passé pendant ces 15 ans ? Manifestement, Paul et Marie ont réalisé ses rêves pour lui, ses ambitions pour elle. Il est en train de devenir un auteur de BD à succès, elle est numéro deux d'une grande entreprise. Mais Marie découvre peu à peu que, même si tout le monde la respecte et l'admire, elle est surtout crainte et n'a aucun ami. Et comme elle se retrouve dans la peau de la jeune femme romantique et amoureuse de 25 ans, elle va devoir reconquérir son Paul chéri qui a un peu de mal à croire en la résurrection de la Marie qu'il a tant aimée.

    Alors je sais, ON va se moquer et on va sans doute me dire "plutôt mourir que d'aller voir ça". Tant pis j'affronterai les ricanements avec stoïcisme. Mais oui, j'ai été émue et j'ai même eu ma larmichette je crois car la Juliette tirerait des larmes à un caillou. Cela dit l'émotion n'arrive que dans le tout dernier quart d'heure qui cesse d'être une farce mais un drame. Revirement total, définitif et beaucoup plus en accord avec le thème du film. Comment fait-on pour changer autant ? Devenir froide, carriériste alors qu'on était juste ambitieuse ? Peut-on avoir été quelqu'un de bien et devenir cette quarantenaire puante que tout le monde salue en longeant les murs ? S'éloigner, se désintéresser de tous les gens qu'on a aimés et qui vous aiment uniquement pour réussir ? Etc.

    Mais pour parvenir à cette jolie dernière partie, il faut résister à la première (néanmoins éclairée par instants par Mathieu Kassovitz, acteur merveilleux, complètement en accord avec son rôle lui !) où Juliette Binoche démontre avec force roulement de billes, démarche de soûlotte et quelques "putains" lâchés par ci par là, qu'elle n'est décidément pas une reine de comédie. Les premières minutes sont catastrophiques, Juliette joue comme Sylvie (Testud) et ça ne lui va pas du tout. Lorsqu'elle découvre son compte en banque, sa BM, la mort de Michaël Jackson, l'Euro, Barack Obama... je n'hésite pas, elle est ridicule. Par contre quand le drame émerge logiquement de cette situation pas ordinaire (comment ne pas passer pour une folle ? que sont devenus les parents ?..), on retrouve Juliette actrice dramatique donc et surtout le film et l'histoire prennent toute leur dimension lorsqu'enfin Paul et Marie se parlent. C'est autour d'eux que Sylvie Testud aurait dû se concentrer et se laisser aller à filmer une grande histoire d'amour en train de se réinventer. Au lieu de cela, elle a batifolé du côté de la comédie sentimentale gentillette avec environnement digne des romcoms américaines. Nan mais je vous jure leur appartement... jamais on n'a vu ça. Si la Tour Eiffel tombe, c'est direct dans leur salon au milieu duquel trône un arbre, un vrai ! Et je ne dis rien de la renaissance de Marie qui réapprend le bonheur sans nom de porter des chaussures à semelles rouges !!! Nul et hors sujet !

    Sinon, donc, je vous le dis, il y a Mathieu Kassovitz, malheureux comme les pierres qui ne comprend rien à rien à ce qui lui arrive. Il est beau, il est charmant, il est touchant, il a tout compris, il est FORMIDABLE !

  • LA FOLIE ALMEYER de Chantal Akerman **(*)

    Almayer un européen, a épousé sans amour une femme en Malaisie contre la promesse faite par son père adoptif le capitaine Lingard, de faire fortune grâce à l'or qu'il cherche dans les montagnes. Mais l'or n'arrive pas. Almeyer s'ennuie et déperrit. Cela prend des proportions inhumaines lorsque Lingard lui enlève sa fille Nina encore petite pour la placer dans un pensionnat où elle sera éduquée. Nina revient des années plus tard, elle est devenue une jeune fille d'une beauté étourdissante mais les relations avec son père sont assombries par un mur infranchissable d'incompréhension. Nina lui reproche de ne pas être venu la chercher pendant toutes ces années, alors que métis, elle était la proie du racisme et de la cruauté de ses camarades et professeurs. Sentant sa fille lui échapper définitivement, notamment lorsqu'elle rencontre un étrange "rebelle", Almeyer sombre peu à peu dans la folie. 
    Voilà un film que je ne voulais manquer sous aucun prétexte et je ne le regrette pas tant il donne envie de lire le roman de Joseph Conrad dont il est tiré pour en prolonger l'expérience asphyxiante voire traumatisante. Dommage que Chantal Akerman abandonne parfois son spectateur au profit de sa caméra qui s'enfonce dans la jungle humide et étouffante. Les images et les ambiances, les couleurs, les sons sont en effet d'une beauté remarquable. La maison, la véranda, le fleuve alentour, tout est beau. Mais d'une beauté inquiétante et sombre. Et on s'installe dans chaque long plan fixe avec extase. Le cinéma de Chantal Akerman est à l'opposé du cinéma frénétique qui change d'image toutes les cinq secondes et c'est infiniment bon. Mais cette histoire d'amour inhabituelle (un père pour sa fille), de fautes graves, d'erreurs irréparables et de folie aurait dû être bouleversante. Elle ne l'est jamais et c'est là que j'en veux à Chantal Akerman. Jamais l'émotion n'affleure et les personnages semblent parfois réciter leurs textes intenses et profonds sans manifester la moindre fièvre. Sans doute est-ce la chaleur moite qui les anesthésie !
    Il n'en reste pas moins la performance d'un acteur tellement rare qu'il a atteint ses 40 ans sans qu'on ait  eu le temps et la possibilité de le voir vieillir à l'écran : Stanislas Merhar. Il est d'une beauté, d'une intensité et d'une puissance tout simplement hallucinantes. Certaine a prétendu qu'il parlait à son bonnet dans ce film, c'est absolument faux, il parle aux insectes ! En tout cas, voir un acteur devenir fou sous nos yeux ébahis est une expérience et un grand moment de cinéma. La toute dernière scène, le dernier plan et l'une des dernières répliques, "le soleil est froid", sont de ceux qu'on n'oublie pas.
  • LA TAUPE de Thomas Alfredson ***

    La Taupe : photo Gary Oldman, Tomas Alfredson

     La Taupe : photo Colin Firth, Tomas Alfredson

    La Taupe : photo Tom Hardy, Tomas Alfredson

    En pleine guerre froide, le MI6 foire totalement une mission en Hongrie, entendez que non seulement la mission est ratée mais que des dommages colatéraux pas piqués des hannetons (je vous laisse découvrir) collent aux bonbons des responsables. Du coup le patron des Services Secrets britanniques Monsieur Kontrol est remercié ainsi que son second George Smiley (qui rit rarement néanmoins). Il semblerait, d'après le gouvernement, qu'une "taupe" soit infiltrée chez les espions. Le gouvernement demande donc aux papys mis sur la touche de reprendre du service et de trouver à qui sierait le mieux la chapka.

    Au bout des deux heures de projection l'identité de la bestiole sera révélée, mais finalement en cours de route, on lâche un peu le but de l'enquête pour ne s'intéresser qu'à la façon de s'y prendre pour la mener à bien. On entre dans un monde hermétique et fascinant où tous les membres semblent totalement déconnectés de la réalité du monde alentours alors qu'ils en tirent les ficelles. Ils le contemplent ce monde, du haut de leur bureau, au travers de fenêtres, derrière leurs jumelles. Tous les méandres de l'enquête s'enchevêtrent finalement dans d'autres missions qui s'additionnent ou refont surface. Et chacun de soupçonner l'autre, de révéler sa véritable nature, de lever le voile sur ce qui aurait dû rester enseveli et surtout de s'apercevoir qu'il est impossible de faire confiance à qui ce soit, et "surtout pas au petit personnel".

    D'emblée la qualité visuelle et le soin apporté à la reconstitution d'époque s'imposent et donnent à ce film de 2012 un aspect classique. Pour sûr il ne pourra pas vieillir, il est déjà vintage et cela n'a rien de péjoratif. Les couleurs sombres, grises, sépia, le climat hivernal permettent à ces messieurs distingués et bien propres sur eux extérieurement de s'envelopper dans de jolis cabans et de porter des lunettes roues de vélo, soigneusement choisies, comme en ce temps là... Il ne manque pas un bureau en acajou et pas une coupe de cheveux seventy (le budget moumoute a dû exploser mais il est dommage que le coiffeur ait manifestement pris conseil auprès de Nicolas Cage !). On trouve même une secrétaire qui travaille sur un ancêtre de nos ordinateurs : le Wang 1200 ! La reconstitution est donc nickel chrome et un régal pour les amateurs ou les nostalgiques.

    Le sérieux appliqué, la minutie et l'exigence de la bande de velus de garçons ici présents, crème d'acteurs à s'en bousiller la rétine (Tom : je t'aime d'amour ! Colin, Gary aussi, Mark un peu moins, mais quand même) ne font qu'ajouter au plaisir intense de ces deux heures dans lesquelles on s'installe avec une forte envie de les prolonger bien au-delà, malgré l'atmosphère froide et délétère et les manipulations en tout genre. Les rares sourires proviennent du fait que ces garçons appellent leur employeur "le cirque", les membres font partie de la "nurserie" et lors d'une soirée de service ils chantent l'hymne soviétique. Il serait peut-être judicieux de repérer celui qui le chante avec le plus de zèle !

    Mais le plus fort de ce qu'on espère être une trilogie (comme la saga de John Le Carré dont ce premier volet est tiré) où les mêmes, enfin les survivants, ressigneraient, c'est que ce petit sentimental d'Alfredson fait de son film une meeeeeeeeeeeeerveilleuse histoire d'amour ! Oui messieurs dames, vous ne rêvez pas. Il faut voir les oeillades entre Colin Firth et Mark Strong, le gros chagrin de Benedict Cumberbacht (le bras droit de Smiley/Gary Oldman) obligé de se séparer de sa moitié, les larmes de Tom Hardy (je t'aime Tom) qui cherche sa blondinette et surtout, surtout, le désarroi de Gary Oldman lorsqu'il découvre des choses pas choupinettes sur madame Smiley. Son léger vacillement est digne de celui de Cary Grant dans "An affair to remember" (à 4'10") de Leo Mc Carey et son sourire de béatitude lorsqu'il regarde sa femme digne de lui-même lorsqu'il s'adresse à Wynona Ryder "see me now" (à 1'18") dans le Dracula de Coppola... c'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.

    En outre et indéniablement Colin Firth porte le loden comme personne. Et s'il y a un concurrent à notre Jack Of The Garden aux Oscar cette année, c'est Gary Oldman et nul autre car il est ici extraordinaire !

    Je joins l'organigramme, ça peut aider.

    La Taupe : photo

  • ANOTHER HAPPY DAY de Sam Levinson ** (***** pour Ezra Miller, *** pour Demi Moore)

    Another Happy Day : photo Ezra Miller, Sam LevinsonAnother Happy Day : photo Demi Moore, Sam LevinsonAnother Happy Day : photo Ellen Barkin, Sam Levinson

    Est-ce que toutes les tares, maladies, travers et imperfections humaines, génétiques ou pas, peuvent se rassembler en une seule et même famille ? Oui, nous répond Sam -fils de Barry Good Morning Vietnam- Levinson sans plier les genoux. Si le jeune réalisateur de 26 ans avait des comptes à régler avec sa propre famille, il vient d'économiser quelques années de psychanalyse avec ce premier film où s'empilent pathologies chroniques, hystérie collective, cruauté incorrigible et bêtise incurable. Pour ceux qui comme moi considèrent le "groupe" ou la famille comme le lieu idéal où peut s'exprimer et se concentrer toute la méchanceté, tout le crétinisme de la planète et provoquer ainsi des souffrances profondes, ce film sera leur bible ! Et on appréciera au passage toute l'ironie du titre.

    Mais alors pourquoi tous ces gens se fréquentent-ils ? Ont-ils, en plus de leur déficience mentale manifeste, perdu tout libre arbitre leur permettant de dire : STOP ! Evidemment, s'ils exprimaient ce pouvoir de dire non, il n'y aurait pas de film et ce serait un peu dommage de ne pouvoir contempler ce grandiose jeu de massacre, ce mini Festen à l'américaine...

    Mais venons en au cas de la famille Hellman. Passons sur le milieu social, ça n'intéresse pas Sam Levinson. Ces gens sont "pétés de thunes" et ce n'est pas le propos. Pour tenter de voir dans quel imbroglio on met les pieds, je me dois de vous présenter Lynn. Lynn a été mariée à Paul dont elle a eu deux enfants, Dylan (qui se marie) et Alice. Paul a prié brutalement Lynn de quitter la maison. Il a gardé Dylan qui va très bien merci (et se marie) et Alice est restée avec sa mère. Alice va très mal et s'inflige scarifications et entailles depuis des années. La grande question est : Alice viendra t'elle au mariage de son frère et ainsi reverra son père plus vu depuis des années ? Lynn s'est mariée une nouvelle fois avec Lee, un type complètement ailleurs qui ne s'intéresse absolument pas à tous les drames qui l'entourent. Parfois il fait rire Lynn au lit et du coup elle a eu deux autres fils. Ben, atteint du syndrome d'Asperger, et Elliot (Ezra-graine de star-Miller) qui à 17 ans en est à sa quatrième cure de désyntox et souffre quant à lui du syndrome Gilles de la Tourette (permettant ainsi à Ezra Miller de déverser avec brio ses flots d'injures à sa mère, un régal !) associé à des crises d'angoisse et de panique fulgurantes. Il y remédie en ingurgitant tout ce qui lui passe sous la main de drogues, médicaments, alcools... N'en jetez plus la cour est pleine ? Que nenni ! Lynn, très tendue, se rend chez ses parents où toute la famille doit se retrouver pendant tout un week end pour célébrer le mariage de Dylan. La mère de Lynn semble avoir toujours rejeté sa fille qui ne comprend pas pourquoi alors qu'elle même rejette son fils autiste... Le père est cardiaque et manifestement en train de perdre la boule. Il disparaît parfois à la grande inquiétude de tout le monde ou se fige en état de catalepsie. Les soeurs de Lynn sont des mégères stupides, laides, haineuses et envieuses. Leurs enfants, des tarés vulgaires et obsédés. Il ne manque plus que Paul (l'ex mari) un beauf marié à une poupée qui le domine !

    Et voilà, tout ce joli monde va pouvoir déverser ses rancoeurs, sa haine, sa bile, ses moqueries et se détruire sous nos yeux ébahis.

    Ce qui frappe au premier abord c'est la battle de chirurgie esthétique. A ma droite la chirurgie réussie : Demi Moore est une splendeur. A ma gauche la chirurgie abusive et totalement ratée de Ellen Barkin. Regarder son visage est une véritable épreuve et il est difficile de comprendre comment un réalisateur peut avoir plaisir à la filmer. Elle fait peur. Quant à son jeu, je pensais que Keyra Knightley était la plus mauvaise actrice de tous les temps, une sorte de Gérard Butler au féminin, mais non, Ellen Barkin la devance en années certes mais aussi en jeu outré et complètement à côté de la plaque. Evidemment son personnage va mal, mais elle n'a aucune scène sans larmes ni tremblement ce qui la rend absolument invraisemblable et surtout, jamais touchante. On a plutôt tendance à croire qu'elle est bonne pour le cabanon et la camisole !

    Que reste t'il me direz-vous ? J'y viens.

    Il reste Demi Moore garce intégrale et poupée barbie hypnotisante (quand elle est à l'écran on ne voit qu'elle). Elle est parfaite et je ne parle pas que de son physique mais aussi de ses qualités d'actrice... et sa voix !

    Mais surtout, surtout, il y a Ezra Miller, déjà particulièrement génial et terrifiant en Kevin il démontre à nouveau ici quel grand acteur il va être, il est déjà. Le réalisateur semble s'être particulièrement intéressé à son "cas" et a soigné chacune de ses apparitions, heureusement très nombreuses, et de ses répliques. Il semble déjà avoir tout compris et intégré du jeu d'acteur et connaître parfaitement l'effet spécial qu'est son incroyable visage. Il peut être un ange et un démon dans le même plan et faire de son regard une arme de destruction massive.

    Le film c'est POUR LUI qu'il faut le voir et vous ne pourrez plus vous en passer.

    Et les Gaël Labanti qui prétendront encore que je n'aime pas les ados n'auront qu'à dorénavant me parler d'Ezra Miller ! Merci.

  • GO GO TALES de Abel Ferrara **

    Go Go Tales : photo Abel FerraraGo Go Tales : photo Abel Ferrara, Bob Hoskins, Matthew ModineGo Go Tales : photo Abel Ferrara, Asia Argento

    Ray Ruby est le gérant d'un cabaret de Manhattan où s'exhibent de jolies go go danseuses qui rêvent qu'un producteur, un agent, un impresario les remarque. Mais Ray ne sait pas gérer son "affaire". Il doit de l'argent à tout le monde, notamment à ses danseuses qu'il oublie de payer et qui menacent de faire grève, à sa propriétaire à qui il doit quatre mois de loyer et qui menace de fermer l'établissement. Alors Ray joue à la loterie et gagne une prodigieuse somme d'argent. Hélas, il a égaré le billet gagnant !

    Evidemment on est à des années lumières du somptueux et ténébreux "Nos funérailles" (16 ans déjà !) mais il n'empêche que cette sucrerie vaguement champagnisée où de jolies filles se désapent en rêvant à un avenir meilleur (où simplement à obtenir leur salaire) est une récréation où l'on rit beaucoup. Il faut dire que cette journée au "Paradise" est riche en rebondissements. Et surtout les acteurs en profitent pour faire leur show. Willem Dafoe cabotine à la perfection. Bob Hoskins itou. Asia Argento est parfaitement à l'aise à la barre... et fidèle à sa trashitude nous régale d'un french kiss peu ragoûtant avec un chien (parfois je peux comprendre le salaire des actrices !!!). Riccardo Scamarcio est tordant dans un numéro d'italien macho. Et quel plaisir de retrouver Matthew Modine (je ne comprends rien à la carrière merdique de cette acteur qui aurait dû s'envoler vers des sommets...) en coiffeur blond peroxydé, un chiwawa greffé à sa main gauche !

  • MASTER AND COMMANDER de Peter Weir

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    A L'AVENTURE

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    Si l'on vous demandait d'élire votre film d'aventures préféré, que répondriez-vous ? En ce qui me concerne, je citerais celui-ci que je compte parmi les plus grands films vus dans ma vie. Mon statut de cinéphile laisse songeur certains mais je m'en contrefiche j'assume. Quel bonheur ce fut donc qu'il soit programmé dans la section parallèle "A l'aventure"  de cette année et de pouvoir le revoir sur grand écran. Ce fut un éblouissement car ce film, je ne crains pas de le dire, est parfait, indémodable, intemporel et ne vieillira jamais.

    En 1805, la flotte britannique résiste à Napoléon, Maître de l'Europe. Jack Aubrey, dit Lucky Jack a pour mission de capturer le galion français "L'Acheron" qui répand la guerre à travers toutes les mers du globe. Le Capitaine de l'HMS Surprise fait l'admiration de ses hommes, officiers et matelots. Ils lui obéissent aveuglément tant ils le respectent. A bord du navire se trouve également un médecin naturaliste, le Docteur Stephen Maturin, meilleur ami de Jack. Ils partagent une passion commune pour la musique et s'y adonnent régulièrement, Jack au violon et Stephen au violoncelle. Les deux hommes s'aiment et s'admirent mais s'opposent régulièrement. Le Capitaine se montre souvent intraitable dans sa manière de conduire ses hommes au combat. Le médecin répugne à prendre les armes et préfère souvent la compagnie des animaux chez qui il ne trouve ni mépris ni humiliation. Leurs désaccords ne font néanmoins que renforcer leur solide amitié et finalement chacun veille sur l'autre.

    Du Brésil aux mythiques îles Galapagos et au Cap Horn, affrontant des froids polaires et des chaleurs accablantes, les hommes de la Surprise suivent leur capitaine jusqu'au bout du monde. Et pourtant son ami lui fera le reproche de confondre devoir et vanité. Sa poursuite du navire français devient obsessionnelle au point de mettre parfois la vie de l'équipage en péril.

    Film d'époque et de combats orchestrés selon les brillantes tactiques militaires du Capitaine, la réalisation de Peter Weir nous en met plein la vue au cours de combats spectaculaires. Mais ce film ne serait pas si grand s'il se contentait d'enchaîner les scènes d'action, aussi géniales soient-elles. La profondeur du propos, des rapports et des liens qui unissent les deux personnages principaux (mais pas seulement) en font aussi un film qui évoque les rapports humains, d'amitié, maître/élève, la superstition, le courage, la lâcheté. L'audace du réalisateur tient au fait d'avoir placé au coeur de son film la relation extraordinaire qui unit deux hommes. Mais aussi d'avoir choisi Russel Crowe massif, gladiateur, chef indiscutable et de le rendre d'une délicatesse inouïe dès qu'il prend son violon. Les scènes où Paul Bettany et lui jouent des morceaux baroques sur leurs instruments pendant que les hommes s'activent sur le pont sont d'une beauté incroyable. Inoubliable.

    La scène dans laquelle le médecin dit au capitaine "Je ne pourrai jamais vous rembourser cette dette" est selon moi un summum d'émotion qui m'a une nouvelle fois touchée en plein coeur...

     Russel Crowe et Paul Bettany sont ici dans leur meilleur et plus beau rôle, et la musique est extraordinaire.

  • THE END de Hicham Lasri

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    FILM EN COMPETITION - MAROC

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    Mikhi a d'étranges occupations. Chaque nuit il se rend à l'endroit où les flics brûlent les saisies de cannabis. Il consomme donc gratis et profite des effluves. Il est aussi l'ami, l'indic', le protégé du flic local autoproclamé "le pitbull du système". Enfin, il est amoureux d'une beauté, Rita, jeune fille pas bien finie dans sa tête et "protégée" par ses frères qui ne veulent pas qu'elle leur échappe. Rita et Mikhi rêvent de s'aimer, de faire des enfants, de vivre ensemble !

    Dire que ce film est un ovni n'est pas exagéré. Le noir et blanc est magnifique et les inventions visuelles abondent : écran large, multiples plans à la grue, à l'envers, au ralenti, volutes quasi permanentes... Les personnages très cinégéniques font très bien dans le décor, notamment la jolie Rita, sorte de poupée manga japonaise enchaînée qui déambule comme un automate. Mais cette surabondance d'effets finissent pas lasser et nuire au déroulement de l'histoire qui s'éternise parce que le réalisateur a tendance à se répéter.

    Cela dit, mon voisin de gauche a eu un immense coup de coeur et souhaite pouvoir le revoir d'ici la fin du festival... Ce n'est donc QUE mon avis. Néanmoins, le dernier quart d'heure, plus tourné vers le polar trash avec vengeance du même métal m'a réveillée de cette contemplation nombriliste qui commençait à me paraître un peu vaine.

    Et puis j'ai adoré l'explication marketing du graphisme du  de Mac Donald's : "les hommes l'aiment car il ressemble à des fesses, et les marocains aiment le cul. Les enfants l'aiment parce qu'il ressemble aux seins de la mère nourricière".

  • LE FESTIVAL HORS CHAMPS !

    Comme je vous l'explique dans une vidéo qui fera date... mon ordinateur portatif portable de poche a rendu l'âme tout à coup soudainement dans la nuit de jeudi à vendredi. Oui, je vais au cinéma le jour, j'écris la nuit. Je suis devenue une spice de zombie à qui il manque 192 heures de sommeil, mais ce n'est pas grave. Nous avons donc TOUT perdu, les photos, les vidéos... (sans compter le journal du Warrior qu'il avait écrit là où vous savez et d'autres choses encore...) bref tout ce que j'avais "chargé" depuis mon arrivée à Annonay. Passons...nous nous sommes rendus à Davézieux et avons acheté un nouvel ordinateur, plus grand, plus noir, TOUT NEUF ! Le monsieur du magasin fut très compréhensif et a pris sur son temps de déjeûner hier pour me paramatrer et me configurer un bel ordinateur en parfait état de fonctionnement. Je lui ai dit "c'est bien beau tout ça. Un petit régime ne te fera pas de mal mon Philou (il s'appelle Philippe), mais je fais comment avec toutes les photos et tout ça que j'ai perdus ?". Ce à quoi il m'a répondu que pour les miracles fallait s'adresser directement à qui vous savez !

    Je vais essayer de prendre le temps de reprendre des photos pour vous montrer Annonay sous le soleil, par moins 10, by night etc, mais je promets rien. On est déjà dimanche et... bref ça commence à se terminer ! Je sais que vous appréciez par dessus le live, alors voilà... mais vous ne m'y reprendrez plus.
    Ensuite, votre Warrior vous présente "L'Etape", le lieu de convivialité avant le rush des festivaliers (c'était le matin). Il s'agit d'un endroit chaque année de plus en plus magique. Les vidéos ne lui rendent pas vraiment honneur car en vérité si je mens, c'est un endroit merveilleux. Je tâcherai de refaire une petite vidéo quand il y aura du monde et de la vie à l'intérieur.

     

      

  • L'AMOUR ET RIEN D'AUTRE de Jan Schomburg

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    FILM EN COMPETITION - ALLEMAGNE

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    Parfois l'amour est une évidence. Aimer l'autre, être avec lui, se réjouir de ses succès, le soutenir lors de ses échecs, le suivre sans hésitation pour redémarrer une autre vie ailleurs, encore meilleure, forcément, sont les seules réalités quotidiennes. Nul doute ne peut ternir le tableau idyllique et idéal. Erreur. Un mauvais jour, le destin, le sort ou la fatalité s'abat et c'est la stupeur, l'incrédulité. La personne à nos côtés depuis des années n'est pas celle que l'on croyait. En plus d'avoir à surmonter le désastre de perdre l'être qu'elle aimait le plus au monde, Martha se heurte à un mur d'incompréhension infranchissable et à une douleur inattendue. Sans explication Paul disparaît et tout ce qu'elle découvre peu à peu la force à admettre quel étranger mystérieux et incohérent il était. Un imposteur, un mythomane ?

    Au lieu de sombrer dans un chagrin logique, voire commode pour l'entourage, Martha va étrangement, amoureusement réagir, à cause ou grâce à une mèche de cheveux... A la lisière de la folie et du fantastique, cette femme déconcertante mais irrésistible refuse de se laisser abattre.

    Sandra Hüller, actrice absolument fascinante au visage multiple est capable dans un même plan d'exprimer tous les sentiments ou sensations que traverse son personnage, le bonheur, la colère ,la force et la vulnérabilité.