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cinéma - Page 209

  • VIVA RIVA de Djo Tunda Wa Munga ***

    Viva Riva ! : photo Patsha BayViva Riva ! : photo Manie Malone

    Viva Riva ! : photo Hoji Fortuna

    Riva revient à Kinshasa et retrouve son vieux copain J.M. qui s'est rangé de la vie hasardeuse des petits truands en se mariant et en ayant deux enfants. Malgré de molles réticences J.M. finit par suivre Riva dans une folle nuit de débauche qui va les mener à rencontrer Nora une mystérieuse beauté locale dont Riva va instantanément tomber amoureux. Hélas la belle "appartient" à Azor, un caïd du coin qui n'entend pas céder sa place. Par ailleurs, impliqué dans une obscure affaire de traffic de carburant, Riva est recherché par César et ses sbires, des truands sans foi ni loi et pas bien malins.

    Au bout d'un moment tout le monde finit par courir après tout le monde pratiquement pour les mêmes raisons ou plutôt LA même raison : l'argent. Mais l'intrigue échappe un peu tant elle devient parfois tarabiscotée. Cela n'a aucune importance. Ce qui compte ici c'est l'énergie et la folie ambiantes. Un film congolais est déjà une curiosité et une rareté mais quand il combine ce dynamisme et cette efficacité, on est aux anges. Le réalisateur place au centre de ces bonshommes chauds comme la braise, une bombe, une tigresse sublime qui se prend pour une princesse mais qui n'hésite pas à trahir, séduire et mentir et se montre capable de se remettre du rouge à lèvres alors qu'un type est en train de se faire massacrer dans son dos. Si les femmes refusent de se laisser malmener, quitte à faire elle-même le coup de poing contre ces machos toujours prêts à dégainer leur sexe ou leur arme, personne ne sera épargné et le final complètement dingue laisse tout le monde KO (et surprend).

    Ce polar africain survitaminé est d'une originalité folle et sous prétexte de trousser un Scarface à l'africaine le réalisateur parvient ça et là à nous montrer la vie telle qu'elle est dans cette ville en constante effervescence que semble être Kinshasa. On voit bien à quel point la corruption fait la loi mais aussi combien la pauvreté devient un véritable pousse au crime. Le monde de la nuit est dépeint comme un véritable exutoire à la dèche où la danse devient transe et la baise l'antidote à la moiteur. Les scènes de sexe sont particulièrement nombreuses et osées mais sont intégrées comme rarement au cinéma et semblent aussi naturelles que boire et manger !

    Le trio d'acteurs Patsha Bay, Manie Malone (qui serait la seule professionnelle), Hoji Fortuna est formidable et particulièrement charismatique et sexy. Tout cela enrôbé dans un humour très savoureux. Il faut voir cette brèle de César, fatigué de ne pas récupérer son fric et son pétrole, dire "il va falloir se radicaliser". Et alors qu'il n'était déjà pas très regardant question tortures, se mettre à flinguer tout ce qui ne lui est pas utile.

    Foncez voir ce petit phénomène, drôle, cruel, efficace, rondement mené sous une chaleur accablante.

  • L'ENFANT D'EN HAUT de Ursula Meier *

    L'Enfant d'en haut : photoL'Enfant d'en haut : photo

    En haut, il y a les pistes, les touristes,  la neige, le soleil, l'argent. En bas, il y a Simon 12 ans et sa soeur Louise. Ils vivent dans une tour. Tout est gris, sinistre. Ils n'ont pas de parents, pas d'argent, à peine de quoi manger. Louise garde rarement un travail alors pour subvenir aux besoins, Simon vole les riches d'en haut et vient en bas brader son butin. Entre les deux mondes qui ne se rencontrent jamais, ou à peine, un téléphérique que Simon emprunte chaque jour pour son rituel.

    Entre Ken Loach et les Frères Dardenne se trouve ce film d'Ursula Meier qui tente de nous raconter une histoire, un drame familial, à moins qu'il ne s'agisse d'une métaphore hardie entre Suisse d'en haut et Suisse d'en bas, ou des deux à la fois. Sauf qu'un film aussi poussif et répétitif (je n'ai pas compté le nombre de fois que Simon vole des skis !) est avant tout ennuyeux. J'hésite entre bonnes intentions sincères (la misère c'est moche, il faut le dire) et narcissisme (regardez comme je filme bien la poissitude de la vie). La réalisatrice semble pousser le réalisme à l'extrême et en même temps oublie quelques éléments. Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander comment les deux personnages payaient le loyer de leur appartement par exemple. C'est un détail mais cela paraît impensable que les services sociaux ne leur tombent pas sur le poil. Sans compter que le petit de 12 ans se met brusquement à parler anglais couramment et les anglais du film déclament leurs répliques deux fois (une fois en anglais, une fois en français : RIDICULE !)  Lorsque le grand twist familial est révélé (merci encore à Laurent Delmas et Christine Masson d'avoir fait une fois de plus leurs "relous"...), on sent poindre un soupçon d'émotion et le rythme du film s'accélère un peu. Les personnages s'animent tout à coup. Et puis non. C'est l'acharnement qui prévaut, contre Simon, qu'aucun adulte ne cherche à secourir, bien au contraire. Seul le personnage d'une bourgeoise anglaise en vacances avec ses enfants (Gillian Anderson : MAGNIFIQUE !) fera montre d'un peu d'attention mais renoncera... Tant de cruauté contre un enfant finit par mettre réellement mal à l'aise.

    Les deux acteurs n'y sont pour rien. Pour une fois Léa Seydoux (beaucoup plus crédible dans un rôle d'exclue paumée que de bourgeoise) a de bonnes raisons de faire la gueule. Et le petit Kacey Mottet Klein est parfait. Mais que c'est long, et froid et ennuyeux !

  • AVÉ de Konstantin Bojanov

    10 X 2 places à gagner grâce à LE PACTE  pour ce film

    Avé : affiche

    Synopsis : Parti de Sofia, Kamen se rend en stop à Ruse. Sur la route, il rencontre Avé, une jeune fugueuse de 17 ans, qui lui impose sa compagnie. A chaque nouvelle rencontre, Avé leur invente des vies imaginaires et y embarque Kamen contre son gré.  D’abord excédé par Avé et ses mensonges, Kamen se laisse troubler peu à peu…

    Merci de retrouver le titre des films que j'ai découpés et décolorisés.

    Seules les réponses 1 et 10 permettent de gagner.

    Les autres sont là pour que vous puissiez continuer à vous amuser comme des foufous.

    UNE SEULE RÉPONSE À LA FOIS PAR PERSONNE.  

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDÉ LA RÉPONSE.

    Lorsque j'ai confirmé que votre réponse est bonne, merci de m'envoyer votre adresse à uupascale@gmail.com . Je ne courrai pas après les gagnants !

    GAME OVER.

    ON PEUT GAGNER

    1

    SUGARLAND EXPRESS trouvé par king72

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    2

    TORPEDO trouvé par zapette

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    3

    PIERROT LE FOU trouvé par flo 

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    4

    RAIN MAN trouvé par sopel

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    5

    UN MONDE PARFAIT trouvé par Ed 

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     6

    LA BALADE SAUVAGE trouvé par robedeteavé de konstantin bojanov,cinéma,jeuavé de konstantin bojanov,cinéma,jeu

    7

    ELDORADO trouvé par Mister Loup

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    SAILOR ET LULA trouvé par PERSONNE

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     9

    PRISCILLA FOLLE DU DESERT trouvé par marion

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    10

    THERE MUST BE THE PLACE trouvé par Florence

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    ON PEUT JOUER SANS GAGNER

    11

    BONNIE AND CLYDE trouvé par sopel

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    12

    CARNETS DE VOYAGE trouvé par Mister Loup

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    INTO THE WILD trouvé par Pauline 

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    J'IRAI DORMIR A HOLLIWOOD trouvé par marion 

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    SIMON KONIANSKI trouvé par marion

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    MAMMUTH trouvé par Martin K 

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    O'BROTHER trouvé par Stéphane

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    LA ROUTE trouvé par Stéphane

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    THELMA ET LOUISE trouvé par sopel

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    20

    LES DERNIERS JOURS DE LA FIN DU MONDE trouvé par sopel

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  • LOCK OUT de James Mather et Stephen St. Leger **

    Lock Out : photo Guy Pearce, James Mather, Stephen St. LegerLock Out : photo Guy Pearce, James Mather, Stephen St. Leger

    En 2079 aux Etats-Unis les criminels sont placés dans un sommeil artificiel dans une prison spatiale. La fille du Président se rend sur place pour s'assurer des conditions humaines de détention. Alors qu'elle interroge un détenu remis en état de veille, il parvient à se libérer et prend la fille en otage. Les services secrets envoient sur place un de leurs meilleurs agents, Snow (il faut rester jusqu'à la toute fin pour connaître son prénom...) accusé d'un meurtre (qu'il n'a pas commis) et qui a le choix entre ramener la fille du Président ou croupir en zonzon. S'ajoute à ce bousin bruyant, agité et méchamment burné la recherche d'une malette mystérieusement disparue dans le premier quart d'heure.

    Autant le dire, ce film bourrin enflé à la testostérone où les réalisateurs (ils se sont mis à deux !!) cassent tous leurs jouets ne sert strictement à rien et on ne sort ni grandi ni transformé de la salle. Mais il faut reconnaître que l'humour, l'ironie et l'énergie de Guy Pearce se chargent du spectacle. La toute première scène, survoltée et hilarante laisse présager du meilleur. Hélas, ni le rythme ni le scénario ne tiennent les promesses. Cela dit, la bande de furieux complètement tarés n'hésitent pas à tirer dans le tas sans sommation et Guy Pearce prend des beignes, fait des chutes et se relève toujours avec le sourire sans presque une égratignure. Il aurait été judicieux de lui octroyer une comparse féminine un peu moins fadouille.

    Ah oui, l'acteur qui joue le Président est à mourir de rire. Rarement, en l'absence de Gérard Butler, il est donné de voir un si mauvais acteur !

  • NOUVEAU DÉPART de Cameron Crowe *

    Nouveau Départ : photo

    Nouveau Départ : photo

    Nouveau Départ : photo Cameron Crowe

    La femme de Benjamin est morte depuis six mois dans d'atroces souffrances, mais pas tant que ça finalement. En tout cas c'est ce qu'on fait croire aux enfants. Evidemment la défunte était un être de lumière, belle, intelligente, drôle, généreuse, aimante, gaie... Un tourbillon d'humour, d'enthousiasme et de magnificence que l'on revoit en flash-backs dignes des petits déj' Ricorée. On comprend que Benji soit inconsolable mais il a deux moutards à élever et soutenir : un ado qui se met à dessiner des scènes de décapitation bien gores sur les murs de son collège (d'où son renvoi) et une adorable fillette de 7 ans qui attrape l'esprit de sa maman le soir avant de s'endormir (d'où sa grande zénitude). Benjamin estime qu'il fait l'objet de trop de compassion et les souvenirs qui l'entourent l'accablent. Il décide de tout quitter, son boulot et la ville où il vit et d'acheter une maison au vert. C'est un zoo presqu'à l'abandon qui a ses faveurs. En plus de la bicoque délabrée, Benjamin va utiliser jusqu'au dernier centime de ses économies pour réhabiliter le zoo avec l'aide de l'équipe restée sur place. Et ce qui ne tombe pas trop mal c'est que la gardienne en chef n'est autre que Kelly allias Scarlett Johansson, y'a pire pour reprendre goût à la vie. Mais croyez-vous que l'ado bougon va se montrer coopératif ? Que nenni, il se montre de plus en plus grincheux.

    Bien que ce film soit cul-cul la praline comme rarement film peut l'être, qu'il est prévisible de la première à la dernière image, qu'il est tellement gnangnan qu'il pourra trôner en bonne place au musée des nanards de l'année... je n'arrive pas à le détester. Et pourtant, chaque personnage est réduit à un seul trait de caractère (sauf Benji/Matt qui est parfait et qui doit avoir un doctorat en psychologie pour comprendre tout même s'il ressemble de plus en plus à Adamo !), même le gros vilain ne l'est pas vraiment tout à fait. Evidemment, Benjamin qui n'avait jamais vu un animal de sa vie (ou peut-être une guêpe tueuse ou deux !) va devenir expert ès bestioles et se mettre à murmurer à l'oreille d'un tigre mal en point sous le regard énamouré de Scarlett. Il va résoudre les gros problèmes psychologiques de son ado de fils en une seule tirade. Il va expliquer à Scarlett pourquoi il ne la bascule pas dans la paille vu qu'elle n'attend que ça mais que si elle patiente un peu, il ne sera pas contre lui rouler une pelle sous le gui au réveillon. Et j'en passe et des plus gratinées.

    Je crois que l'entreprise est tellement incroyable de mollasserie, tellement empêtrée dans de bons sentiments qui n'existent que dans l'imagination que je ne parviens qu'à croire à la totale honnêteté et générosité du projet. Pour Cameron Crowe, le monde est beau et bon et les animaux peuvent aider les hommes à devenir meilleurs et à s'aimer les uns les autres. Halleluyah.

    Ah oui, dernière chose les trois enfants sont très très bien. 

  • SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI de Alain Chabat **

    Sur la piste du Marsupilami : photo Alain ChabatSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Jamel Debbouze, Lambert WilsonSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Jamel DebbouzeSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Fred Testot, Géraldine Nakache

    Dan Geraldo, grand reporter, est sommé par sa rédaction de partir en Palombie où il est censé déjà être allé et d'en revenir avec un scoop sinon son émission sera supprimée. Or, Dan n'est qu'un baltringue qui a bidonné ses précédents reportages. Sur place il retrouve Pablito, un guide un peu particulier, un peu vétérinaire, entouré de plein d'enfants à qui il a promis de leur prouver l'existence du Marsupilami. En Palombie, on trouve aussi un très vieux botaniste qui va découvrir un elixir de jeunesse, son assistante dévouée et admirative mais dégoûtée par le physique du bonhomme et un dictateur (de père en fils) malgré lui.

    On retrouve ici l'esprit Canal et le style potache de Chabat qui s'en donne à coeur joie avec une équipe de potes au diapason. En moins de temps qu'il n'en faut pour dire marsupilami il met le spectateur dans sa poche et l'embarque pour des aventures complètement loufoques, parfois incohérentes, et sans doute pas toujours faciles à suivre pour les plus petits. Mais cela fonctionne pourtant et l'on rit souvent. On ne pardonnerait sans doute à nul autre cet humour parfois bas de plafond, caca-prout, le viol de Jamel par un Chihuahua... et les jeux de mots en abondance et relous, mais Chabat est unique et n'a pas son pareil pour hisser haut le non-sense. Et surtout, SURTOUT, l'entreprise ne se prend pas au sérieux. Tout le monde s'amuse et nous avec.

    Et pour les plus résistants, je dois dire que la PERFORMANCE de Lambert Wilson (dont je ne dirai rien) dans une scène d'anthologie qu'on se repassera en boucle dès que tout le monde aura vu le film, mérite à elle seule le déplacement en salle !

  • L'APOCALYPSE DES IRIS de Flavien Duvoix, Arthur Beaudoin et Laura Godenir

    Je vous ai déjà demandé de voter à plusieurs reprises pour différents projets que je trouvais important d'encourager. Une fois de plus je vous sollicite afin que de jeunes créateurs (je connais Laura...) étudiants en cinéma voient leur travail récompensé.

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    Il s'agit d'un court métrage dans le cadre d'un concours "Court-Circuit Web" organisé par ARTE afin de promouvoir l'activité des écoles dans le domaine du court-métrage. Ce concours est doté de nombreuses récompenses que vour pouvez découvrir ICI et qui sont un véritable tremplin pour l'avenir professionnel des étudiants !
    Synopsis : Dans un monde dévasté, un homme solitaire erre dans les décombres, parcourant des chemins arides. Collectant les objets qu'il trouve sur sa route, s'acharnant à recréer un Eden perdu, il semble entretenir une étrange relation avec un autre survivant. Mais une rencontre impromptue va bouleverser son univers.

    Je vous encourage vivement à visionner ce court-métrage (15 minutes) en cliquant sur l'image ci-dessous et ensuite à vous rendre ICI pour voter (environ 1 minute).

    clip-expect-anything-9.jpg

    Personnellement, j'ai trouvé ce court-métrage d'une qualité exceptionnelle. Le thème, les décors, la réalisation, les couleurs et l'interprétation font montre d'une grande exigence. La tension et l'intérêt ne se relâchent à aucun moment jusqu'à un final poignant. Le magnifique acteur principal Didier Manuel est tout simplement impressionnant et la musique de Nicolas Blies d'une intensité qui s'adapte idéalement à la tension croissante.

  • YOUNG ADULT de Jason Reitman *

    Young Adult : photo Charlize Theron

    Young Adult : photo Charlize Theron, Patrick Wilson

    Young Adult : photo Patton Oswalt

    Mavis apprend par mail que son ex amour de lycée vient d'avoir un enfant. Cette peste autosatisfaite a réussi à se persuader de sa réussite parce qu'elle a quitté le trou de bouseux où elle a grandi. Fière d'habiter la grande ville de Minneapolis, auteur à succès de romans à l'eau de rose pour ados, elle est néanmoins en perte de vitesse et de gloire. Elle revient donc sur les lieux du crime où elle fut jadis reine de beauté et séductrice forcenée pour reconquérir Buddy. Elle en est persuadée, il est malheureux, piégé dans une vie qu'il n'a pas choisi, elle et lui sont faits l'un pour l'autre. Malgré l'évidence, Buddy, sa femme et son bébé nagent en plein bonheur, et malgré les remarques avisées d'un autre camarade de promo retrouvé et qui observe le désastre, Mavis va s'inscruster, s'humilier, se ridiculiser jusqu'à plus soif... Et Mavis boit beaucoup, elle est même alcoolique, d'ailleurs elle finit chaque soir, fille perdue cheveux gras, raide défoncée à plat ventre, les bras en croix sur son lit à cuver les litres d'alcool qu'elle ingurgite.

    Etrange film qui ne ne se décide pas entre drame et comédie et se retrouve au final  ni vraiment drôle, ni vraiment émouvant, et surtout pas bien passionnant ! Pour une fois cependant, le rôle du "gros de service" (Patton Oswalt, bravo !) n'est pas l'abruti faire valoir du héros, rotant, éructant des blagues à deux balles et libidineux, mais le personnage le plus intéressant (et touchant) de l'histoire, une sorte de miroir grossissant justement dans lequel l'héroïne se contemple avec effroi. Mais quand même, on a à la fois bien du mal à comprendre comment le fadasse Patrick Wilson peut résister à la bombe Charlize et surtout pourquoi cette dernière s'accroche à ce banal péquenaud !

    Et la morale de l'histoire est simplissime. Les gens des villes beaux et intelligents sont mauvais à l'intérieur, puants, méchants, méprisants mais convaincus d'avoir un métier et une vie passionnants et s'en vantent en éclatant de rire. Les bouseux des campagnes sont mal sapés et pas bien folichons à regarder, ils sont coincés dans une vie stupide qu'ils n'ont pas voulue et se réunissent entre eux pour s'en réjouir et fêter tous les événements de cette toute petite existence mesquine.

    Pourquoi * ? Pour Charlize et Patton ! Leurs scènes ensemble hissent un peu le débat.

  • NANA de Valérie Massadian ****

    Nana : photoNana : photoNana : photo

    Nana a 4 ans et elle assiste sans broncher avec deux autres enfants à l'abattage d'un cochon dans une ferme. Puis elle accompagne son grand-père dans une promenade à travers champs et forêt. Enfin, elle rentre chez elle avec sa mère dans une maison isolée en pleins bois. Un jour, sans doute après l'école, Nana se retrouve seule dans la maison, plusieurs jours peut-être...

    Ce conte cruel et impressionnant nous propose d'accompagner pendant un peu plus d'une heure une toute petite fille incroyable qui va devoir comme une grande faire face sans faiblir à tout ce qui peut arriver à un enfant si petit laissé seul. Pendant une heure, quasiment en apnée, le spectateur est plus terrifié que l'enfant. Nana s'occupe, prend un livre, détache avec obstination un lapin mort pris dans un collet, rassemble ses jouets sur une nappe, sur un canapé. Elle bougonne, raconte, soupire, s'habille toute seule comme une grande. Même lorsque sa mère est là, elle n'obtient aucune aide pour couper sa viande. On a envie de secouer la mère, une jeune femme perdue, triste, inconsciente. On ne saura rien d'elle que ce mot laissé à son père qui en dit si peu et si long... : "répare le portail. Signé : ta fille". On a envie de prendre Nana dans ses bras et on ne peut qu'assister inquiet à tous les dangers auxquels elle s'expose sans pleurer jamais.

    Etrange et magnifique film qui explore l'enfance d'une bien curieuse façon. La réalisatrice semble nous dire qu'un enfant est un combattant et que rien ne peut lui arriver. Il faut dire que sa fabuleuse interprète Kelyna Lecomte accomplit des miracles en étant seule à l'écran pratiquement tout le temps avec une force et une présence impressionnantes. De très longs et magnifiques plans séquences fixes permettent à Nana de s'exprimer et nous en foutre sacrément plein la vue. On y retrouve "Ponette" pour la dureté des épreuves qu'elle endure, mais aussi la petite Paulette de "Jeux interdits" pour sa façon insouciante d'appréhender la mort à travers celle des animaux. Quand enfin, on voit Nana exploser de rire grâce à un jeu stupide, on se dit que vraiment l'enfance a raison de tout et n'a peur de rien.

  • MY WEEK WITH MARILYN de Simon Curtis **

    My Week with Marilyn : photo Michelle WilliamsMy Week with Marilyn : photo Dougray Scott, Michelle Williamsmy week with marilyn de simon curtis,cinéma,michelle williams,eddie redmayne,julia ormond,kenneth brannagh

    Au sommet de sa gloire, Marilyn Monroe débarque en 1956 en Angleterre pour tourner sous la direction et au côté de Laurence Olivier Le Prince et la Danseuse. Tout récemment mariée à l'écrivain Arthur Miller, Marilyn est la proie de nombreux démons qui la fragilisent. Ses addictions, ses retards, ses caprices et son total manque de confiance en elle face à ces acteurs anglais qu'elle admire, font du tournage un cauchemar. Colin Clark jeune aristocrate fraîchement diplômé et promis à un brillant avenir ne rêve que de cinéma. A force d'obstination, il réussit à se faire embaucher sur le tournage du film en tant que 3ème assistant réalisateur. Il devient le confident de Marilyn et racontera plus tard dans un livre cette semaine auprès de la star et leur éventuelle idylle platonique.

    Pour qui connaît un peu la vie de Marilyn, la seule information sera ici de découvrir qu'elle aurait eu une aventure avec ce troisième assistant tombé instantanément (et comme tout le monde) sous le charme. Il faut dire qu'elle était irrésistible et parvenait à manipuler ceux qui l'entouraient avec la plus parfaite innocence. Même si Laurence Olivier (Kenneth Brannagh) affirme "ne te laisse pas avoir par ses airs de petites filles !", il reconnaît plus tard lui-même quelle magicienne elle est. Dès qu'elle apparaît, sa joie ou sa tristesse vampirise tout autour d'elle. Elle est le centre de toutes les attentions, de tous les regards. Et pourtant, personne ne parvient à la rassurer. Pas même Paula Strasberg, son "coach" aussi inutile qu'envahissant qui ne faisait que lui répéter à quel point elle était belle et unique sans jamais réussir à la convaincre de son talent. La présence de cette femme au côté de la star est une aberration pour les anglais qui ne comprennent rien à la fameuse méthode de l'Actors Studio.

    La bluette entre Colin Clark et Marilyn est insignifiante et anecdotique. Par contre, dès que le réalisateur se concentre sur le tournage du film dans le film, il devient beaucoup plus passionnant. Ainsi que lorsqu'il démontre à quel point la vie de Marilyn a pu être un enfer car la moindre de ses apparitions provoquait une émeute ou un attroupement. Délaissée par Arthur Miller qui commençait déjà à comprendre qu'elle ne lui laisserait plus un instant de répit, Marilyn est perdue et prête à se tourner vers le premier venu qui lui prodiguera attention et tendresse. C'est ce pauvre Colin qui s'y colle et en aura le coeur brisé. Mais apaisée provisoirement, Marilyn accomplira des prouesses, révélant quelle reine de comédie elle était. Finalement, Laurence Olivier et elle s'admirent réciproquement, sont fascinés par ce que l'autre possède ou représente. Le grand acteur rêve d'être une star tandis que la star brûle que soient reconnus enfin ses talents d'actrice. Hélas, malgré quelques beaux moments, le film finit par tourner en rond autour des retards et de la somnolence de Marilyn due à sa consommation d'alcool et de médicaments...

    Aucun reproche à faire à Michelle Williams qui n'a bien sûr pas l'aura de son modèle, mais quelque chose en elle de blessé qui la rend triste même quand elle sourit. Bravo encore à l'actrice pour sa sobre interprétation. A aucun moment elle ne force le trait ni n'insiste dans les mimiques, les clins d'oeil ou les sourires ! S'attaquer simplement à un tel mythe relève de la performance.