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cinéma - Page 252

  • LE PREMIER QUI L'A DIT de Ferzan Ozpetek *

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    Tommaso annonce à son frère Antonio que lors du prochain repas il va révéler à toute la famille qu'il n'a jamais fait d'études d'économie mais de littérature, qu'il souhaite vivre de sa plume et non participer à l'entreprise familiale de fabrication de pâtes, mais surtout qu'il est homosexuel. Or, Antonio profite du même repas pour chiper le coming-out de son frère et avouer son homosexualité. Devant la stupéfaction générale et surtout la réaction de leur père qui fait une crise cardiaque, Tommaso décide de tenter de rentrer dans le rang et de continuer à cacher ses secrets...
    Je dis bien "avouer son homosexualité" car chez les bourgeois/beaufs elle est encore vécue et considérée comme une tare voire une maladie dont éventuellement on peut guérir. D'ailleurs le père (INSUPPORTABLE acteur dont je ne cherche même pas le nom, autre chose à faire !) renie son fils aîné et concentre dès lors toutes ses attentes sur l'autre, Tommaso.
    La salle a beaucoup ri, pas moi. Pourtant, je vous assure, j'aime rire mais je trouve que le réalisateur hésite beaucoup, trop et souvent entre le rire et la gravité et il me semble que la deuxième solution aurait été plus judicieuse. Non pas que ce thème ne puisse être traité sur un mode léger, au contraire, mais le réalisateur est beaucoup plus à l'aise quand les choses deviennent graves. L'acteur Riccardo Scamarcio aussi d'ailleurs, qui a beau faire tout ce qu'il peut pour jouer au foot en levant les bras comme une fofolle, ou danser devant sa glace en agitant le bassin est beaucoup plus convaincant lorsqu'il regarde la jolie fille qui tombe amoureuse de lui et le fait douter un temps (il me semble...) que lorsqu'il retrouve son "fiancé". Je trouve d'ailleurs les retrouvailles assez lamentables.
    Les scènes interminables et répétitives où le père (je vous ai dit que l'acteur était insupportable ?) sanglote, pleurniche et se désole sur la "maladie" de son fils, mais surtout sur la honte qui se répercute sur sa famille. Celles où il rit bêtement pendant un quart d'heure pour tenter de cacher son désespoir et simuler qu'il vit une relation de complicité avec son fils cadet. Celles encore où les copains de Tomasso (trois folles auxquelles il ne manque que le rouge à lèvres et les plumes) débarquent et essaient de cacher leurs préoccupations (quel t-shirt vais-je porter ? ai-je grossi ? etc...), leurs gestes efféminés et leurs voix de fausset... m'ont consternée.
    Cependant quelques moments m'ont énormément touchée : un enterrement où souvent les membres d'une famille se retrouvent, une mariée qui essaie d'échapper à un mariage et puis surtout l'Italie... la langue italienne et la ville de Lecce, véritable musée dans la campagne...

  • YO, TAMBIEN de Álvaro Pastor y Antonio Naharro ***

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    Daniel obtient son premier boulot dans un centre social à Séville. C'est un événement car il a 34 ans, il vit toujours chez ses parents mais surtout, il est trisomique. Malgré son handicap il a obtenu des diplômes ce qui le rend unique. Ses collègues l'accueillent chaleureusement et ne tardent pas à l'apprécier. Daniel se lie plus particulièrement avec l'une d'entre elles, Laura, jeune femme seule, familière et désinvolte qui noie son cafard dans l'alcool et le tabac et multiplie les rencontres d'un soir. L'amitié particulière de Laura et Daniel va évoluer vers l'intimité et progressivement vers des sentiments qui vont les exposer, provoquer les regards et les jugements des autres, aussi bien dans l'entourage familial que professionnel.
    L'acteur principal Pablo Pineda est réellement trisomique. Il y a des caractéristiques physiques qui ne trompent pas et sont immédiatement visibles. Mais il explique aussi dans le film que le palais des trisomiques est beaucoup plus petit ce qui oblige la langue à se positionner d'une certaine façon et provoque des difficultés d'élocution. Le film s'inspire par ailleurs de sa propre vie puisqu'il est le premier trisomique en Europe à avoir obtenu un diplôme universitaire. Contrairement à ce que j'ai lu ici ou là, le fait que Daniel soit différent d'une part par son handicap, d'autre part parce qu'il est très intelligent mais aussi doté d'un humour solide et irrésistible qui le fait répondre du tac au tac à certaines remarques désobligeantes, rend la rencontre et l'attirance de Laura vraiment plausible. Elle ne se sent pas attirée par lui par compassion mais bien parce que cet homme est intelligent et drôle.
    Evidemment il y a des facilités, des évidences, de bons sentiments de ci de là mais sur un sujet aussi casse-gueule, les réalisateurs réussissent un film vraiment tendre, jamais malsain ou voyeuriste avec de beaux moments de complicité et d'autres parfois plus cruels. Les rapports que Daniel entretient avec ses parents à qui il doit le fait d'avoir développé cette intelligence hors du commun et avec son frère qui l'aime et le protège mais qui refuse de culpabiliser d'être "normal" sont vraiment bien vus et donnent lieu à de belles scènes (celle où son frère lui dit "une femme avec 46 chromosomes ne pourra pas tomber amoureuse de toi"...) qui font réfléchir. Comment réagir lorsqu'on découvre qu'on a un enfant qui ne sera jamais comme les autres ? Mais c'est surtout quand ils deviennent adultes que les vrais problèmes surviennent et que la souffrance se manifeste. Leur apparence les fait toujours ressembler à des enfants, ce qu'ils ne sont plus. On suit d'ailleurs, parallèlement à l'histoire principale, celle de deux jeunes trisomiques de 24 ans, amoureux l'un de l'autre et qu'on cherche à séparer.
    Jamais lacrymal mais toujours honnête et respectueux ce film nous ouvre les yeux sur une douloureuse différence et notre façon de la percevoir et de la tolérer.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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  • PETITS MEURTRES A L'ANGLAISE de Jonathan Lynn **

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    Victor Maynard a repris la petite entreprise familiale de tueurs à gages. Il effectue son travail consciencieusement sans état d'âme et malgré ses 54 ans, il rend quotidiennement visite à sa mère pour lui rendre des comptes. Pour la vieille femme, il en va de la réputation de la famille et de feu son époux que son fils soit irréprochable auprès de ses employeurs. Jusqu'au jour où par un curieux hasard il se retrouve à sauver la vie de sa victime, une jeune cleptomane très délurée. Par la suite, séduit par la jeune femme, il  ne parvient pas à mener à bien son contrat. Le duo va se transformer en trio avec l'arrivée d'un troisième larron, Tony, jeune fumeur de pétards désoeuvré que Victor va prendre sous son aile pour lui enseigner le métier... Poursuivi par les sbires d'un escroc collectionneur de tableaux (Ruppert Everett, exquis comme toujours) qui s'est fait filouter par Rose, les trois compères vont se cacher et ruser pour échapper à leurs poursuivants.
    Voilà un film formidablement rafraîchissant qui n'a d'autre but que de divertir. Il le fait admirablement bien grâce à un scenario rondement mené qui enchaîne les actions à un rythme trépidant et surtout à son casting qui semble, comme le spectateur, s'amuser follement de l'autre côté de l'écran.
    Rupert Grint prouve qu'il aura sans doute une vie professionnelle après l'école des sorciers. Bill Nighy use avec aisance et élégance de son flegme britannique. A son impertubabilité s'oppose la vivacité et la spontanéité d'Emily Blunt qui révèle ses talents comiques. Et physiquement elle est un mélange de Gene Tierney et d'Eva Green si seulement les réalisateurs pouvaient s'intéresser davantage à elle qu'à cette nouille de Gemma Atterton.
     
    Quant à l'Office de Tourisme londonien, il peut remercier Jonathan Lynn pour la visite de Londres, de Camdem à Trafalgar Square (je fais ma maligne car je connais...), car il a bien saisi toute la différence, l'attraction et la séduction de cette magnifique ville.

  • INCEPTION de Christopher Nolan *****

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    PARLER D'INCEPTION SANS SPOILER.
     
    Voir ce film une fois est loin d'être suffisant. Et voir ce film ne donne pas simplement l'envie de le revoir, mais aussi de replonger dans toute la filmo assez irréprochable et passionnante de Christopher. Champion.
    C'est plus "reposant" la deuxième fois (remarquez que je ne dis pas la seconde...) mais ce qui était intrigant et insaisissable devient fascinant et lumineux (ou presque). Même s'il me paraît toujours aussi étonnant de constater à quel point le spectateur qui se retrouve devant "Inception" est prompt à entrer sans sourciller dans le monde étrange, singulier, énigmatique, ésotérique et mystérieux du réalisateur. Mais surtout d'accepter sans rechigner l'hypothèse de départ selon laquelle un homme, un "extracteur" peut pénétrer les rêves de quelqu'un pour en extraire une idée logée dans le subconscient. L'inception, beaucoup plus rare et périlleuse consiste à l'inverse à implanter une idée dans un cerveau mais toujours par l'intermédiaire du rêve. Et il s'en passe à l'intérieur d'un crâne ! Pas étonnant que certains aient des migraines parfois. Mais imaginez que ce procédé existe effectivement...
    En tout cas, nous, spectateurs, on fonce, on y va, tête baissée. On y croit.
     
    Les rêves ici ne sont pas constitués de paillettes et de couleurs pastels mais de scenarii terriblement réalistes parfois d'une rare violence où il convient souvent de se battre pour survivre. Mais on peut aussi "créer" soi-même son rêve, entre idéal et utopie et y vivre au risque de s'y perdre ou de tout perdre. C'est ce qui arrive à Dom Cobb qui a abusé de sa virtuosité dans son domaine...
    Ce film est un labyrinthe et l'on évolue au travers des strates successives nécessaires pour accomplir la mission de départ. Tout devient évident, le temps est élastique, celui des rêves est plus lent que celui de la réalité, mais on peut aussi rêver à l'intérieur d'un rêve. Le réalisateur nous embrouille, nous fascine, nous envoûte, nous hypnotise mais c'est finalement impressionné qu'on sort de ce film. Avec une seule envie : y retourner.
    Et là on goûte, on savoure, on se délecte. Par exemple, on sait, ce qui pourrait paraître anodin mais ne l'est pas, pourquoi Dom/Leo dit au début "je n'aime pas les trains". On goûte les rares digressions humoristiques qui ne servent pas à faire avancer le scenario, mais à rien d'autre qu'à faire sourire... celle où Saito/Ken Wananabe croise Tom Berenger croyant qu'il s'agit de Tom Hardy... celle où Saito encore croise une belle femme blonde sans se douter qu'il s'agit de Tom Hardy ! Oui bon, tout cela n'est pas clair, mais ça l'est.
    Que dire de plus sur les décors, réels, authentiques ou ceux imaginés, improvisés, déformés, idéalisés... C'est sublime, magique, étonnant ! 
     
    Mais comme Christopher Nolan a choisi pour acteur principal Leonardo DiCaprio de plus en plus excellent à mesure que se creusent les rides, celui qui sans doute souffre de la façon la plus convaincante aujourd'hui sur grand écran, ce film est aussi une folle histoire d'amour tragique et déchirante.
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    J'avais déjà parlé du film ici.
    Puis de la conférence de presse du film en présence des acteurs et du réalisateur à laquelle j'ai eu le bonheur d'assister, ici.
    La conférence de presse dans son intégralité : ici.
    Et enfin, vous pouvez trouver ici, l'interview de cinq des acteurs du film réalisée par quelques blogueurs d'Allociné.
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    ATTENTION : CEUX QUI N'ONT PAS VU - NE LISEZ PAS.
    Car tout de même, plusieurs questions demeurent pour moi sans réponse.
    Une sans importance. Pourquoi la chanson qui rappelle aux endormis qu'ils sont sur le point de se réveiller est-elle "Non, je ne regrette rien" ? En hommage à Marion qui fut, très profondément sous le latex, La Môme ?
    Une autre primordiale. Un totem est personnel et ne peut servir qu'à une seule personne... la toupie étant le totem de Mall... quel est celui de Dom ?
     
    L'essentiel demeure quand même, quoiqu'il en soit du reste, comme le suggère Tom Hardy/Eames à Joseph Gordon Levitt/Arthur :
    "n'aie pas peur de rêver plus grand, chéri".
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    Du coup, je suis perdue dans les limbes !
    Tout le monde s'en fout ?

  • MILLENIUM 2 - LA FILLE QUI RÊVAIT D'UN BIDON D'ESSENCE ET D'UNE ALLUMETTE de Daniel Alfredson **

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    Lisbeth a disparu de Suède depuis un an. Alors qu'elle y revient incognito, elle se retrouve immédiatement impliquée dans une série de meurtres horribles. Evidemment le journaliste Mikael Blomkvist est convaincu de son innocence. Et bien qu'ils se verront à peine dans cette deuxième partie, ils mettront tout en oeuvre chacun de leur côté pour prouver que Lisbeth n'est pas une serial killeuse.

    Vous vous souvenez ? Si si, vous vous souvenez, je n'avais pas été très emballée par le premier épisode. Et bien, bonne nouvelle, ça s'arrange plutôt au royaume de Suède et ce nouvel épisode se suit sans passion certes, mais avec plus d'intérêt, surtout parce qu'il m'a semblé beaucoup moins touffu et biscornu que le premier. Evidemment il y a toujours une belle brochette de tordus, violeurs, tortureurs, mais le changement de réalisateur doit faire du bien à la série car j'ai trouvé l'atmosphère moins "cheap" et les couleurs moins téléfilm d'outre-rhin. On comprend même pourquoi cette petite nana rêve d'un bidon d'essence et d'une allumette (d'ailleurs, si elle veut remettre ça, je veux bien lui prêter main forte !).

    Quant à Noomi Rapace, elle est toujours aussi formidable et Michael Nyqvist manifestement mieux dirigé est donc plus expressif et moins hermétique.

    Du coup j'ai très envie de savoir ce que devient Lisbeth personnage féminin au passé traumatisant, surdouée en informatique, assez fascinant incarné par une actrice qui ne l'est pas moins. Cette Lisbeth est une warrior survivante increvable qui se fait violer, torturer, battre, enterrer vivante... alors vivement la semaine prochaine que je sache ce qu'elle devient après l'avoir laissée aussi mal en point.

  • L'ITALIEN de Olivier Baroux **

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    Comme le dit à peu près l'affiche : "les hommes naissent libres et égaux en droit".. Certains sont plus égaux que d'autres néanmoins et Mourad Ben Saoud est persuadé que s'il a obtenu et gardé son appartement, son boulot de vendeur de Maserati dans lequel il excelle à Nice, c'est parce que depuis des années, il se fait passer pour Dino Fabrizzi un italien, bellâtre, frimeur, fort en gueule. Tout va pour le mieux dans le meilleur du monde que Dino s'est créé. Il a une fiancée qu'il aime et qui le lui rend, une famille aimante, un patron qui, proche de la retraite le considère comme son successeur, un ami alavialamort. Seuls sa soeur qui a réussi sa carrière grâce à ses études en a assez de ce mensonge et son ami Jacques qui suggère à Dino de révéler la vérité à ses proches, sont dans la confidence de ce mensonge. Le destin va se charger de le mettre face à l'absurdité de cette situation. Son père est victime d'un infarctus juste au moment où va commencer le ramadan. Incapable de  suivre ce rite trop contraignant pour sa santé il demande à Dino/Mourad de lui faire la promesse de le faire pour lui. Il accepte.
    A partir d'une situation de comédie qui permet à Kad Merad de jouer le paradeur bling-bling avec éclat et de multiplier gaffes et quiproquos, Olivier Baroux, mine de rien parle avec justesse, pertinence et sincérité de sujets profonds : les racines, l'identité, le racisme, la religion et ses pratiques, la différence, l'intégration. C'est beaucoup pour une comédie mais c'est pas mal fait du tout, grâce à des répliques telles que : "on ne nous demandait pas de nous intégrer mais de ne pas nous faire remarquer"... Par ailleurs, Kad Merad se révèle aussi juste dans les excès de son personnage de frimeur que dans les scènes plus intimes, délicates et émouvantes où il retrouve ses origines. Il se montre également particulièrement sincère et respectueux dans les moments où il se plie au cérémonial imposé par la pratique du ramadan, notamment lors des cinq prières quotidiennes.
    Il aurait sans doute été moins vendeur ou trop "provoc" d'intituler ce film "L'arabe", "Le Mulsulman" ou "L'algérien", mais c'est une plutôt bonne surprise. Bravo.

  • LLUVIA de Paula Hernandez ***

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    Une pluie abondante s'abat sur Buenos Aires depuis des jours. Alma est bloquée dans sa voiture, dans un tunnel, dans un embouteillage monstre. Roberto court, trempé, blessé, poursuivi et se réfugie dans la première voiture qu'il trouve. Celle d'Alma. Les deux sursautent comme surpris de se trouver face à face. Bizarremment, c'est Roberto, le fugitif qui paraît le plus effrayé. Alma, agacée, choisit finalement de ne pas révéler sa présence aux poursuivants, des policiers !
    Drôle d'endroit, drôle de climat pour une drôle de rencontre.
    La pluie la nuit, sur les vitres, sur les pare-brises, sur la route ça donne des couleurs étranges, des images parfois distordues, des reflets, des ombres, des halos, des scintillements, des réverbérations. Tout est différent, déformé, accéléré parce qu'on court pour tenter de s'en protéger ou d'y échapper et ralenti parce qu'on ne peut plus avancer. On imagine les contraintes et les difficultés de réaliser un tel film sous cette pluie battante et incessante mais c'est aussi ce qui lui donne en partie son originalité. On sait qu'on est à Buenos Aires mais finalement n'importe quelle grande ville où chacun est anonyme ferait l'affaire pour "abriter" la rencontre, la parenthèse embuée, ruisselante et détrempée de ces deux "perdus".
    Dès les premières minutes, on sait qu'Alma ment à sa mère au téléphone. Elle la rassure sur sa destination, sur son travail... mais on comprend que la maison, la vie d'Alma se trouvent dans sa voiture, qu'elle y dort, qu'elle y mange et qu'elle ne répond pas lorsque son portable sonne et que s'affiche un certain prénom. Quant à Roberto, il reçoit aussi des coups de fils. Il a une vie peut-être bien différente de ce qu'on aurait pu imaginer d'après son irruption incongrue.
    Mais qu'a t'il bien pu leur arriver ?
    C'est sans doute grâce à cette rencontre forcée et imprévue qu'ils vont être amenés à questionner l'autre puis à s'interroger sur eux-mêmes, sur leur avenir, sur leur passé. Découvrir, juste un peu, qui ils sont. La place de l'enfance ou plutôt de l'enfant, celui qu'on a, celui qu'on aura et celui qu'on a été est aussi au centre de cette parenthèse flottante et nébuleuse, douloureuse et apaisante.
    Certaines scènes sont absolument renversantes. Je n'en citerai qu'une, à la fois burlesque et tragique, celle d'un fils qui se rend au chevet d'un père qu'il n'a pas vu depuis des décennies et se trompe de lit.
    Quant aux deux acteurs Valeria Bertucelli et Ernesto Alterio, ils sont incroyables et justes et merveilleux. Avec une mention particulière à Valeria Bertucelli qui embellit de minute en minute à mesure que le film avance, et devient lumineuse, magnifique. Et pourtant la courageuse n'a pu faire de folies de toilettes et de maquillage car elle passe une partie du film sous une pluie battante.
     
    Dommage qu'une telle pépite sorte en catimini pendant l'été où la plupart des gens refusent (à tort) de "s'enfermer" (c'est pourtant l'endroit où il fait le meilleur et où l'on peut s'évader...) et dans quelques salles seulement. Traquez sa sortie dans vos cinémas car c'est ce genre de films (confronté à l'Inception(nel)), discrets, sensibles, délicats qui font vraiment la différence...
     
    Et qui m'a évoqué ces couplets de Brassens :
     
    "Chemin faisant, que ce fut tendre
    D'ouïr à deux le chant joli
    Que l'eau du ciel faisait entendre
    Sur le toit de mon parapluie
    J'aurais voulu, comme au déluge
    Voir sans arrêt tomber la pluie
    Pour la garder, sous mon refuge
    Quarante jours, quarante nuits

    Un p'tit coin d'parapluie
    Contre un coin d'paradis
    Elle avait quelque chos' d'un ange
    Un p'tit coin d'paradis
    Contre un coin d'parapluie
    Je n'perdais pas au chang', pardi

    Mais bêtement, même en orage
    Les routes vont vers des pays
    Bientôt le sien fit un barrage
    A l'horizon de ma folie
    Il a fallu qu'elle me quitte
    Après m'avoir dit grand merci
    Et je l'ai vue toute petite
    Partir gaiement vers mon oubli
    ".
     
    Mira :

  • TOY STORY de Lee Unkrich **

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    Andy l'heureux propriétaire des jouets Buzz et Woody (on ne présente plus je suppose) a beaucoup grandi et part dans quelques jours pour l'université. L'heure arrive donc où Andy doit débarrasser sa chambre des encombrants. Trois solutions pour faire sont tri : le carton pour l'université, le carton pour le grenier ou le sac poubelle. A la suite d'une fausse manip, le sac de jouets se retrouve à la benne à ordures puis dans une garderie "SunnySunshine". Si la plupart des jouets, abandonnés depuis des années par Andy devenu trop grand, sont ravis de découvrir qu'ils vont de nouveau retrouver leur raison d'être : jouer, Woody toujours fidèle à Andy ne veut absolument pas l'abandonner. D'abord seul, ses autres compagnons le rejoindront rapidement dans ses aventures pour regagner la maison, dès qu'ils se seront aperçus que les moutards de la garderie sont d'affreux morveux qui hurlent, bavent, détruisent et qui les maltraitent. Ajoutons à cela que les jouets de la garderie sont dirigés par Lotso un nounours rose qui sent la fraise qui se montre d'abord accueillant et révèle rapidement sa véritable nature de despote.

    Plein d'aventures donc, et de nouveaux personnages dont Barbie et Ken, respectivement doublés en français par Frédérique Bel et Benoît Magimel, un régal. Tout est parfait, un scenario bourré de rebondissements et d'imprévus, de la rigolade, de l'émotion à revendre, des personnages aux expressions plus qu'humaine. Le seul reproche est la durée du film qui gagnerait à être raccourci d'un bon quart d'heure... quelques "démontages" de Monsieur Patate auraient fait l'affaire. Difficile de bouder son plaisir quand même.

    Je ne l'ai su qu'après avoir vu le film, mais si vous ne l'avez pas encore vu, vous pouvez toujours vous amuser à retrouver ceci :

    Dans le film se cachent :

    - 3 voitures de Cars (Flash McQueen, un tracteur, un camion de pompier),
    - une nouvelle voiture de Cars 2,
    - Sid, le méchant de Toy Story,
    - le logo de Newt, un projet Pixar abandonné
    - 1 carte postale de Carl et Ellie, le couple star de Là Haut,
    - un camion Pizza-Planet,
    - la raie du Monde de Nemo,
    - des piles Buyn N Large (la société au centre de Wall E),
    - Boo de Monstres et Cie,
    - un Totoro.