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cinéma - Page 251

  • CELLULE 211 de Daniel Monzon ***

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    A la veille de commencer son nouveau travail de "maton", le jeune Juan Oliver se rend à la prison de haute sécurité pour la visiter et faire bonne figure devant ses futurs employeurs. Mal lui en prend car dans le même temps, le truand Malamadre bien que placé en isolement a réussi à fomenter une émeute qui ne va cesser d'évoluer au fil des jours. Lors de sa visite Juan se blesse légèrement. Ses collègues l'allongent inconscient dans la Cellule 211. Lorsqu'il se réveille ses collègues ont disparu et le voilà au milieu de ce QHS où sont regroupés les guguss parmi les plus dangereux du pays. En un quart de seconde de réflexion il n'a d'autre choix que de se faire passer pour un prisonnier fraîchement arrivé.  
    La tension est constante et même croissante dans ce thriller carcéral, genre cinématographique où les réalisateurs semblent s'amuser à taquiner jouissivement nos nerfs délicats. Distillant de façon quasi égale ultra-violence et profonde humanité Daniel Monzon complique encore l'affaire en insérant des intrigues dans l'intrigue. Même si elle sera déterminante, la prise d'otages de membres de l'ETA (qui s'estiment étrangers aux revendications) à l'intérieur de la prison par les prisonniers eux-mêmes est la partie la moins intéressante. Elle va être le déclencheur d'une situation qui va rapidement dépasser les mutins et le seul cadre de leur prison.
    La grande question demeure néanmoins : est-ce que Juan Oliver va réussir à se sortir de ce pétrin, obligé d'une part de fraterniser avec les prisonniers, dont certains très méfiants à son égard, et notamment avec leur chef dont il va devenir, grâce à ses idées lumineuses, une sorte d'alter ego, de relayer leurs revendications, et d'autre part de tenter de calmer les ardeurs des plus belliqueux ?
    Les rebondissements et péripéties ne vont cesser de se succéder intégrant également des drames plus personnels. Les caméras de surveillance à l'intérieur des bâtiments, les informations parvenant aux détenus par l'intermédiaire de la télé ajoutent encore aux tensions, au malaise et apportent une densité aux événements comme aux personnalités.
    Il faut dire que le réalisateur y va franco en nous démontrant grâce à des personnages forts et convaincants que les sauvages ne sont pas forcément du côté qu'on croit. Un homme incarcéré à vie au physique et au tempérament de machine à tuer peut faire preuve de plus d'humanité, de compréhension et de sensibilité qu'un maton n'accordant aucune circonstance atténuante ni même de considération aux prisonniers.
    Vif, nerveux, rythmé, sans temps morts l'action est constamment réamorcée grâce à de multiples péripéties, plus ou moins crédibles mais peu importe. Le constat est quand même que la prison semble être  un endroit "idéal" pour révéler la sauvagerie qui sommeille en chacun.
    Quand je vous aurai dit que ce film a raflé une flopée de Goya (équivalent spingouins de nos Cesar) que Luis Tosar est épatant en Malamadre mais surtout, surtout que le très convaincant et injustement incarcéré Alberto Amman ne se contente pas d'avoir une présence et un physique très très agréables... vous vous ruerez sans attendre sur ce film captivant !

  • LE CAFE DU PONT de Manuel Poirier **

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    J'apprends donc que Pierre Perret le chanteur a écrit un "ouvrage" relatant sa vie et en tout cas son enfance et que Manuel Poirier s'en est emparé pour nous le mettre en images. Soit. 
    C'est une surprise ! Il ne se passe strictement rien dans la vie de Pierrot et on ne voit pas comment cette enfance précise a fait que Perret est devenu l'auteur, compositeur et interprète que l'on connait. Si ce n'est qu'il apprend péniblement et sans enthousiasme à jouer du saxophone, il était manifestement plutôt cancre à l'école mais eut une enfance sans histoire entre des parents aimants et besogneux qui suaient sang et eau dans un troquet, le seul de ce village du sud-ouest, son petit frère et ses copains.
    Alors pourquoi deux étoiles me direz-vous, je vous vois venir ? Et bien parce que ce film qui n'est en rien le biopic d'une vedette du show-biz, est absolument savoureux, gentil, sans prétention et qu'il peut se déguster comme une petite madeleine. Evidemment je me demande si cette chronique du temps passé pourra plaire à ceux qui sont nés après 1970 et vous êtes nombreux mes cochons, mais pour les autres, ceux d'avant et encore bien avant, il n'est pas impossible qu'ils puissent comme moi, et à condition de ne pas être nés parigots têtes de veaux ou dans une (très) grande ville, prendre un sacré bain de jouvence, de revenez-y, de nostalgie appelez ça comme vous voudrez.
    Comme je le disais à Jules en sortant de la salle, ce film sent bon la paille et l'enfance. Il semble être tout droit sorti d'un autre âge mais sur le chemin du retour on a égrené tous les "et toi aussi tu faisais ça ?" qu'on avait à notre disposition. Et oui, quelque fois le cinéma, c'est aussi ça et on a un bout de sa vie qui défile et c'est sacrément bon. Les visites à la ferme, la découverte des cousines des copains, la pêche avec papa, le pique-nique du dimanche, la cueillette des champignons avec mémé, l'instit' sadique, la cour de récré tout ça... ça n'a l'air de rien mais c'est quand même beaucoup.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    MOON de Duncan Jones ****

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    AIR DOLL Hirokazu Kore-Eda ****

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    PHENOMENES PARANORMAUX de Olatunde Osunsanmi °

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    MES COUPS DE/AU COEUR
     
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  • DROIT DE PASSAGE de Wayne Kramer **

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    L'Amérique est une terre d'asile. Un brassage meltingpotique d'ethnies diverses et variées. D'habitude le cinéma nous narre plutôt les déboires et déconvenues le plus souvent tragiques de ce qui se trame à la frontière américano-mexicaine où les migrants risquent leur vie dans l'espoir d'un avenir meilleur. Ici on survole le parcours de plusieurs personnages de toutes origines dont certains prêts à tout et aussi à n'importe quoi pour obtenir la naturalisation. Les candidats à cette longue procédure administrative ne sont pas forcément issus de pays du tiers ou quart monde ni forcément de pays en guerre puisqu'il y a même des candidats australiens.
    La première originalité est donc ce survol des "pratiques", des risques et des aberrations en matière d'émigration, mais aussi, on peut "apprécier" un film qui n'hésite pas à raccompagner ses personnages à la frontière au lieu de jouer la carte de l'angélisme, sans pour autant forcer sur le pathos et les drames familiaux que ce genre de situations provoque. Cela dit en explorant tous azimuts différentes "affaires", on a parfois du mal à comprendre où se situe le message du film si tant est qu'il y en ait un et si, sous couvert de fournir un tableau clinique et objectif, il ne stigmatiserait pas encore davantage les populations issues de l'immigration...
    On trouve donc ici, Max Brogan, agent zélé mais humain (c'est Harrisson !) du Service d'Immigration de Los Angeles qui débarque régulièrement avec la cavalerie dans des entrepôts pour traquer le travailleur clandestin. En général, la pêche est plutôt bonne mais notre Max va  s'émouvoir du sort de la jeune mexicaine Mireya et tenter de l'aider à sauver son fils confié à une famille pas très scrupuleuse.
    Son collègue est Hamid dont la famille d'origine iranienne organise une grande fête bling bling en l'honneur de la naturalisation du père. Max découvrira alors que la soeur d'Hamid, une jeune femme libre et parfaitement intégrée est en conflit avec cette famille restée très traditionnaliste, accordant peu de liberté aux femmes.
    Une jolie avocate (Ashley Judd, trop rare) en manque d'enfant, se prendra d'affection pour une petite orpheline africaine adoptable, alors que son mari (Ray Liotta, bouffi) utilisera son petit pouvoir pour faire payer (cher) à une aspirante actrice venue d'Australie son accession à la précieuse Green Card.
    Un ado coréen compromettra gravement les chances d'intégration de sa famille en s'accoquinant avec des petits truands armés.
    C'est le cas de la petite Taslima qui est ici le plus douteux. Voilée pour aller en cours, elle sera dénoncée par le proviseur de son lycée pour avoir effectué un exposé où elle justifiait (sans pour autant les approuver) les attentats du 11 septembre 2001 ! Son ordinateur mine essentielle et révélatrice permettra au FBI qui y découvre des sites et des forums islamiques, de voir en elle sans autre analyse, une terroriste en puissance.
    Entre la mexicaine fille-mère, le coréen braqueur, l'iranien intégriste, la bangladeshi terroriste, la blonde australienne opportuniste... on feuillette un catalogue où ne sont évités aucun cliché ni lieu commun.
    On peut donc éventuellement saluer le film qui a le mérite de parler de cet état de faits qui obtient d'étranges résonnances dans le climat franco-français actuel et sourire franchement à la scène de grand messe de naturalisation avec main sur le coeur et hymne national chanté horriblement mal par un chanteur r'n'bisant à la voix chevrottante et au regard embué. 

  • UN POISON VIOLENT de Katell Quillévéré **

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    Tout le monde doute en cet été un peu gris et pluvieux au fin fond de la Bretagne. Anna adolescente de 14 ans prépare sa "confirmation" mais hésite entre son amour pour Jésus et son attirance physique pour Pierre un étonnant et très persévérant garçon de son âge. Triste que son papa ait quitté le domicile, Anna s'éloigne de plus en plus de sa mère, bouleversée d'avoir été injustement abandonnée. Tandis qu'Anna partage une grande complicité avec son grand-père, très vieil homme tendre et bougon qui ne quitte plus sa chambre, sa mère va chercher à renouer avec sa foi perdue et semer par là même le trouble dans le coeur du jeune curé du village.
    Tout semble tellement désuet et anachronique dans ce film qu'on ne sait pas trop à quelle époque l'histoire se situe réellement. Peu d'indices nous indiquent si l'on est dans les années soixante, au début du XXème siècle ou à notre époque. Anna est tiraillée entre l'amour censé élever l'esprit et celui qui révèle et libère le corps et cette alternative semble évidemment bien éloignée des préoccupations actuelles des filles de son âge, pour l'athée mécréante que je suis. Quant au père et à la mère, isolés et englués égoïstement de leur côté dans leurs problèmes d'adultes, ils ne s'embarrassent guère, contrairement aux tendances actuelles, de psychologie vis-à-vis de leur fille déchirée par ses incertitudes. 
    C'est assez étonnant de découvrir que ce film très pieux empreint d'une grande austérité parfois est le premier d'une toute jeune femme. Mais malgré ce dépouillement et une certaine gravité, il est régulièrement parcouru de frémissements, grâce à ces deux jeunes acteurs, Clara Augarde et  Youen Leboulanger Gourvil... notamment parce que la première est capable de s'évanouir lorsque son émotion est trop insupportable, le second lorsqu'il déclare sa flamme en chantant et s'accompagnant de sa guitare pour sa belle à la chevelure d'or.
    Finalement le choix d'Anna, dont une partie ne semble pas très crédible, se révèle cinématographiquement audacieux, courageux et inattendu.
    J'étais par contre beaucoup plus sceptique lors de la scène très très limite, pour le moins inconfortable et vraiment pas indispensable où le grand-père demande à sa petite-fille de lui montrer une dernière fois "l'origine du monde" !!!
    Lio est vraiment très bien même si son rôle n'est pas assez important et la musique est ensorcelante.

  • AIR DOLL de Hirokazu Kore-Eda ****

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    Nozomi est une jolie poupée en plastique. Elle partage la vie d'un homme qui vit dans un appartement d'une triste ruelle de Tokyo. Il lui parle et en prend grand soin, lui fait prendre des bains, lui lave soigneusement les cheveux, la parfume, l'habille, et le soir lui fait l'amour en s'extasiant sur sa beauté. Chaque matin, il la laisse seule mais un jour Nozomi s'anime peu à peu, prend vie et part à la découverte de la ville mais aussi des autres. Elle va donc en conséquence expérimenter tous les malheurs et tous les bonheurs d'avoir un coeur, d'éprouver des sentiments, d'avoir des états d'âme, des émotions, des douleurs, des regrets. Tous les vertiges de l'amour, à en crever l'oreiller.
     
     
    Le cinéma c'est de l'émotion disait Godard. Et ce genre de film sur le fil, inclassable, incomparable en est empli à rabord. Pour parler de l'ultramoderne solitude au coeur des grandes villes en particulier et sans doute du monde en général, Kore-Eda qui n'a pas son pareil pour nous étreindre le coeur (voir "Nobody knows" et "Still Walking") choisi un personnage improbable. Une poupée vide incarnée par une actrice stupéfiante qui prend peu à peu vie et douleurs sous nos yeux.
     
     
    Au hasard de ses déambulations diurnes d'automate, Nozomi trouve un emploi dans un magasin de location de DVD. Idée lumineuse parmi tant d'autres qui explore la cinéphilie du réalisateur et nous force à reconnaître les jaquettes de films connus. Elle n'y connaît rien en cinéma mais aidée de son charmant collègue Junichi, et grâce à son cerveau tout neuf qui va absorber mille connaissances, elle en saura bientôt long sur les films sans même les avoir vus. En se coupant accidentellement l'avant bras Nozomi va se "dégonfler" sous les yeux de Junichi. Abattu par une blessure (plus intérieure), un peu absent jusque là à ce qui l'entoure, il ne se montre pas surpris de devoir lui insuffler de l'air pour la ramener à la vie. Il aura la maladresse d'avouer à Nozomi que lui aussi, comme beaucoup d'humains sur terre, est "vide", tout comme elle. Nozomi trouve tout cela bien compliqué. Leurs secrets, leurs ressemblances et leurs solitudes vont les rapprocher et les unir. L'un devenant le guide de l'autre. L'érotisme insolite qui en découle et les lie l'un à l'autre crée une étrange relation de soumission. La fille incomplète et fragile se considère comme un erzatz dont il peut disposer à sa guise, et le garçon est conscient de son pouvoir infini de lui rendre la vie par son souffle. Cela donne lieu à des scènes inhabituelles et délicates à la fois amusantes et poignantes.
     
     
    Parfois drôle, parfois lumineux, souvent sombre, on suit au travers du regard enfantin tantôt émerveillé tantôt épouvanté, le parcours furtif et totalement désenchanté de Nozomi la poupée humaine. A noter ce beau moment plein de grâce et de douceur où Nozomi soulève le morceau de scotch que Junichi a collé sur son bras blessé et par où elle peut respirer le souffle de son amant...
     
     
    L'art du réalisateur est léger, délicat. La route de son incroyable héroïne croise celles d'un vieillard philosophe, abandonné, sous respirateur artificiel et qui continue à fumer, d'une femme d'âge mûr qui ne parvient pas à se résoudre à vieillir, d'une petite fille sans maman qui fera subir un sort implacable à sa poupée... Tous crèvent de solitude.  Le charme de ce film qui opère et se prolonge bien longtemps après la fin de la projection est terriblement envoûtant. Il nous laisse effondré devant la noirceur du destin de Nozomi d'autant plus terrible qu'il semble banal.
     
     
    Un cinéma aussi triste et aussi beau me comble.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    Cliquez sur les titres pour retrouver mes articles.

    YO, TAMBIEN de Álvaro Pastor y Antonio Naharro ***

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  • NIGHT AND DAY de James Mangold **

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    June croise Roy dans un aéroport. Plus exactement, elle le percute... car June est toujours dans le cirage et se cogne souvent. En fait leur rencontre n'a rien de fortuit et Roy en a profité pour dissimuler un mystérieux et très précieux objet dans les bagages de June. Ils se retrouvent dans le même avion et alors que June croit avoir enfin trouvé sur un coup de foudre l'homme de sa vie, Roy, poursuivi, traqué va devoir mettre les bouchées doubles pour sauver sa propre vie et protéger celle de June désormais liée à lui.
    L'argument n'a ni queue ni beaucoup plus de tête mais on s'en fiche un peu, beaucoup. Il s'agit là de la comédie sentimentale pyrotechnique de l'année ou au moins de l'été et les deux acteurs stars aux sourires à 56 dents ultra white ne ménagent pas leur peine et leurs cabrioles pour ne pas nous laisser le temps de reprendre notre souffle. Outre leur râtelier et leur forme olympique, Tom et Cameron nous laissent admirer leurs bustes irréprochables, leurs muscles huilés et profiter de leur humour. Cameron, cte grande gigue aux yeux bleu des mers du sud joue les garçons manqués et les filles romantiques avec euphorie et Tom en mode séducteur conquérant déploie tous ses talents comiques et réussit sans en faire des tonnes son grand numéro de charme.
    Dommage que les meilleures répliques se trouvent dans la bande-annonce. Ma préférée reste la désormais célèbre : "faut vous hydrater".

  • L'ÂGE DE RAISON de Yann Samuell °

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    Margaret est une working girl accomplie, wonderbra et dents qui rayent le parquet inclus ! Elle partage sa vie et son travail avec un working boy anglais qui pense comme elle que vie réussie, poésie et harmonie riment avec profit, boni et tutti frutti. Le jour de ses 40 ans, un vieux notaire vient lui apporter les lettres qu'elle s'était écrite à l'âge de raison de 7 ans. A croire qu'elle ne se faisait déjà pas confiance à l'époque puisque ces lettres ont pour but de lui remettre l'horloge biologique à l'heure au cas ou elle se serait perdue et ne serait pas devenue la princesse, l'exploratrice intergalactique ou la chasseuse de baleines qu'elle s'était promise d'être. Margaret s'appelle en fait Marguerite (parce que sa maman aimait les fleurs... elle ne devait pas savoir que ces fleurs sentent le pipi) et a décidé entre temps de ne plus jamais penser à son enfance qui n'a pas été rose bonbon tous les jours. Papa est parti et maman a essayé de lui cacher ainsi qu'à son petit frère que dans la vie, il y a des vilains huissiers qui emportent la télé mais que c'est pas trop grave si on a mis des assiettes de côté. Margaret avait un ami aussi, Philibert et ils se sont promis de s'aimer toujours, de se retrouver au casou ainsi que le trésor qu'ils ont enterré ! Margaret/guerite va d'abord résister puis se laisser séduire par le doux parfum d'enfance au chocolat que ses courriers colorés exalent...
     
    Mais qu'est-ce que c'est que ce machin ? Et à qui est-il destiné ? Mystère ! Quelles couleuvres le réalisateur essaie t'il de nous faire avaler ? Peut-être veut-il prouver à ces cinq enfants auxquels ce film est dédié pauvres gosses qu'il ne s'opposera pas à leurs rêves de princesses et de pilotes de courses ! Alors pourquoi mais pourquoi ce film censé nous faire prendre un bon bain de revenez-y, tenter nous aider à faire ressurgir l'enfant qui sommeille en chacun de nous est-il aussi agaçant, bête et dénué de toute nostalgie ? Pourquoi aussi tenter de nous faire gober qu'une fille qui mène trois conversations de front, traite ses subalternes comme des esclaves, court sans cesse entre les avions et les voitures de location pour honorer ses rendez-vous à tous les coins de la planète, souhaite être Calife à la place du Calife, parle 36 langues au moins... devient par l'opération du saint d'esprit une mère Teresa préoccupée d'humanitaire ?
    Et je ne parle même pas des scènes totalement incongrues telles celle où Marguerite court avec sa robe de soirée ("j'ai pris une taille 36, je vais encore être en apnée toute la soirée"...) sous une pluie battante et se rend au dîner complètement dégoulinante, celle où elle court (encore) avec ses talons aiguilles à contre sens sur un escalator, sans parler non plus (non, je n'en parle pas) de celle, summum de la niaiserie incompréhensible où elle casse des piles d'assiettes avec son chéri pour simuler une scène de ménage !!!
    Et pourtant les acteurs ne sont pas à blâmer, Michel Duchaussoy est tout ce qu'il y a de plus charmant, le chéri est un acteur anglais vraiment formidable, la petite fille est adorable... Et puis bien sûr, il y a Sophie plus belle, plus mince, plus élégante que jamais et capable d'exprimer avec une aisance confondante tous les sentiments et sensations qui font vibrer un être humain. Les larmes et les éclats de rire jaillissent d'elle comme par miracle. Elle est parfaite tout le temps mais quand va t'on enfin la voir dans un rôle, dans un film, avec un scenario, un personnage, un vrai ?

  • MILLENIUM 3 - LA REINE DANS LE PALAIS DES COURANTS D'AIR de Daniel Alfredson ***

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    On retrouve Lisbeth où on l'avait laissée la semaine dernière : très mal en point. Une balle dans la tête, une dans l'épaule, une dans la hanche. Avant d'être incarcérée pour meurtre, puis jugée, puis sans doute placée une nouvelle fois en hôpital psychiatrique, elle séjourne à l'hôpital sous haute surveillance, mais pas tant que ça, puisqu'elle va encore échapper de justesse à une tentative d'assassinat. Elle est soignée par un gentil docteur mamour qui trouve qu'elle est la patiente la plus rock and roll (lui il dit "divertissante") qu'il ait jamais eue. Alors que les morts et les complots continuent de s'abattre, de se déchaîner ou d'être exposés au grand jour mettant en scène les plus hautes sphères de l'Etat, Mikael Blomkvist et sa rédactrice en chef (qu'il ne va cesser de repousser alors qu'elle lui réclame non stop sa nuit d'amour), continuent l'enquête pour innocenter Lisbeth. La soeur de Mikael, avocate, entre en scène pour défendre aussi la jeune femme pas très coopérative lors des interrogatoires alors que se déchaînent contre elle des ministres, des sous ministres, un psychiatre et j'en passe...

    Ce dernier volet est de loin le meilleur. Le mystérieux DVD enregistré lors du premier épisode, tous les sévices, humiliations et injustices subis par Lisbeth sont décryptés, explicités et elle mènera sa vengeance jusqu'à la dernière bobine. On sent que Mikael aimerait exprimer des sentiments que Lisbeth feint de ne pas voir, ce qui le rend particulièrement odieux pour le reste de l'humanité, notamment ses collègues et chérie qu'il ne cesse d'exposer aux pires dangers.

    Plus de rythme, une scène de tribunal au poil, une dernière demi-heure mouvementée  permettent de clore en beauté la trilogie.

    Evidemment, la Suède ne va sans doute pas remercier les réalisateurs car ces films ne sont pas vraiment une pub engageant au tourisme tant tout y est toujours froid, sinistre, pluvieux et gris. Le mythe de la belle et du beau suédois blonds, athlétiques et bronzés en prend un sale coup aussi car ici tout le monde est moche et terne.

    Sauf l'extraordinaire Noomi Rapace (brune corbeau...mais papa est hidalgo !), parfaite, irréprochable, solide quoique frêle interprète d'un rôle de composition monstrueux. Une révélation !

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