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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 36

  • 21 JUMP SREET de Phil Lord et Chris Miller **

     21 Jump Street : photo21 Jump Street : photo

    21 Jump Street : photo
    • Ça commence au lycée où Jenko le beau gosse avec des muscles et pas trop de cerveau s'amuse beaucoup à humilier Schmidt le ptit gros gentil comme tout qui se prend pour Eminem et des rateaux par des filles jolies mais plus salopes mufles qu'un wagon de mecs à la troisième mi-temps. Ils se retrouvent à l'école de Police, 7 ans plus tard à la fin de leurs études. Ils deviennent copains comme cochons, d'abord par intérêt et complémentarité puis par réelle amitié. Leur déception est grande d'être au départ des flics à vélo chargés de surveiller les jardins publics. A la suite d'une opération qui foire, leur chef, conscient qu'ils ont conservé un physique et une cervelle d'ados leur confie une mission d'infiltration au sein d'un lycée afin d'intercepter un traffic de drogues. Les voilà donc intégrés dans l'équipe du colérique capitaine Dickson au 21 Jump Street dont les bureaux siègent dans une église au Jésus coréen... Ils reprennent le chemin du lycée. Jenko sûr de redevenir le coq de basse-cour qu'il était et Schmidt convaincu d'être à nouveau un souffre douleurs. Sauf que les codes des ados changent régulièrement et que les deux baltringues vont voir leurs rôles complètement inversés !

      D'abord, sachez que je viens seulement de découvrir qu'il y avait eu 103 épisodes de 21 Jump Street la série en plusieurs saisons et que je n'en ai pas vu UN SEUL ! Oui. C'est possible. Moi Johnny Depp je l'ai découvert dans Crying Baby et ce fut le choc, et en souvenir de cette époque, je souhaiterais qu'à présent il se ressaisisse !

      Bon, ce film ne sert strictement à rien sauf à bien se poiler. Et je ne m'en suis pas privée, malgré les baisses de rythme régulière et une fin qui n'en finit plus de finir. Mais tant pis. Il n'y avait ni punks, ni filles maltraitées et ça fait du bien de rire bêtement. Alors sachez que c'est totalement pipi caca bite couilles vomi... mais cette fois ci, c'est bien passé. Une autre fois je pourrais dire qu'un film pipi caca bite couilles vomi c'est insupportable, mais pas aujourd'hui. C'est comme ça.

      Bizarrement Jonah Hill est un peu en service minimum, mais il est agréable de constater que Tatum Channing est capable de jouer autre chose que l'endive dans des bluettes à l'eau de rose

       

      ATTENTION CA VA SPOILER 

    •  Passer la souris ci-dessous si vous souhaitez lire.

    • J'aurais aimé ne pas le savoir mais hélas je le savais. Johnny Depp apparaît pour une scène dans ce film. En fait il apparaît plusieurs fois mais on ne peut le savoir qu'à la fin... Et c'est une bonne nouvelle, il est beau, il vieillit bien, il est drôle... et il JOUE LA COMEDIE... Et ça c'est une grande nouvelle. Il peut encore faire autre chose que rouler les yeux et tituber. Il est donc absolument urgent que ce garçon abandonne pour quelque temps (je ne dis pas qu'il faut renier ses amitiés quand on en a, mais qu'il oublie un peu) TIM BURTON et les Pirates. Merci.

  • UNE ÉDUCATION NORVÉGIENNE de Jens Lien **

    Une éducation norvégienne : photoUne éducation norvégienne : photo

    • Une éducation norvégienne : photoNikolaj a 14 ans et une chance inouïe. Il vit en Norvège (ça ce serait plutôt pas de bol !) dans une banlieue acidulée avec son petit frère et ses parents hyppies. Le garçon a bien conscience en cette année 1979 de ne pas vivre de façon conventionnelle et il en semble absolument ravi, plein d'admiration pour ces parents qui considèrent le Coca comme le sang noir du capitalisme, organisent un réveillon de Noël sur le thème unique de la banane et au cours duquel ils chantent l'Internationale. Mais un drame épouvantable vient frapper la famille de doux dingues et alors que le père se met en état d'hypothermie dépressive, le fils fait la connaissance d'un punk. Délaissé par son père, Nikolaj va essayer de surmonter son immense chagrin en découvrant l'album des Sex Pistols Never mind the bollocks, adopter l'idéologie nihiliste, le mode de vie no future punk et scander le credo si t'es d'la merde tu craches. Puis le père va progressivement sortir de sa léthargie, délaisser le rock, perdre son emploi, construire une moto, sortir son fils de l'école, l'embarquer en vacances chez les nudistes, devenir plus punk que punk etc...
    • Une succession de saynètes zarbis, choquantes et ou inutiles ne font pas vraiment un film qui témoigne ou qui dénonce... mais sans juger... oh non surtout pas, juger c'est LE mal. Néanmoins l'ensemble est souvent plaisant, drôle sans être hilarant et parfois flippant (voir un enfant perdre tous ces repères, sombrer dans le porte nawak et la drogue, puis devenir tout à coup suicidaire est rarement réjouissant). Le réalisateur a donc choisi de traiter de thèmes dramatiques sur le ton de la plaisanterie sans tomber jamais dans le pathos malgré certaines situations risquées à haute teneur lacrymale. Tant mieux même si finalement on ne sait pas trop bien où il voulait en venir.
  • ALMANYA de Yasemin Samdereli **

    Almanya : photo Yasemin ŞamdereliAlmanya : photo Yasemin Şamdereli

    Almanya : photo Yasemin Şamdereli

    Cent a six ans. Il est allemand mais son grand-père est arrivé de Turquie à la fin des années 60 lorsque le gouvernement de l'Allemagne Fédérale a appelé à la rescousse des travailleurs d'Italie, d'Espagne... et de Turquie. L'institutrice place sur une carte un petit drapeau correspondant à l'origine de chaque enfant de la classe. Mais quand Cent annonce qu'il est allemand originaire d'Anatolie... la maîtresse lâche : "oups, je n'ai qu'une carte d'Europe" et isole le drapeau du petit garçon sur le tableau noir. Lors du match de foot dans la cour de récré, allemands contre turcs, Cent n'a donc pas d'équipe. Il rentre chez lui dépité après avoir fichu une rouste à ceux qui l'excluaient. Sa cousine Canan se charge alors de lui raconter l'histoire de la famille qu'elle tient de son grand-père.

    Tous les thèmes qui peuvent fâcher sont abordés et comme c'est une jeune fille qui raconte à un enfant cela prend des allures de conte idéal. On se retrouve donc en porte-à-faux devant l'optimisme et la légèreté du ton qui vire parfois un peu trop à l'angélisme. Quelles que soient les situations, et il y en a de bien graves et douloureuses, tous les membres de cette famille sur trois générations affichent un sourire et une philosophie à la limite de la béatitude. Du coup au lieu de se réjouir de ne pas être face à un nouveau film qui évoque le racisme, l'intégration, la désintégration, le rapprochement des familles, l'exil... avec une noirceur sans fond, on suit avec le même sourire bienheureux les tribulations des membres de cette famille que le grand-père embarque finalement en Anatolie à bord d'un bus à la recherche de leurs racines !

     "Nous avons appelé des ouvriers, nous avons reçu des hommes". Même l'intervention des politiciens de l'époque se teinte d'angélisme. On en rêve, c'est sûr mais la réalité est toute autre et en Allemagne comme ici, il me semble que toutes les "communautés" (désolée j'emploie ce terme, mais je crois qu'il "parle" à tout le monde) issues de l'immigration soient désignées comme porteuses de tous les maux actuels de l'Europe.

    Nonobstant cette réserve, il reste un film charmant, tendre et drôle... chaleureux même, avec des acteurs tous absolument formidables et des trouvailles burlesques qui en font son originalité. Lorsque le grand-père obtient son passeport allemand (ce qui finalement pourrait l'empêcher d'être enterré en Turquie...), le fonctionnaire qui le lui remet lui annonce qu'il va devoir à présent manger du porc et passer ses vacances aux Baléares, c'est très drôle et la réalisatrice jalonne l'histoire de cette famille d'une multitude de scènes de cette nature et le rendent ainsi singulier.

  • MAMAN de Alexandra Leclère **

    Maman : photo Josiane BalaskoMaman : photo Mathilde SeignerMaman : photo Marina Foïs

    Après s'être fait plaquer par un garçon beaucoup plus jeune qu'elle qui partageait sa vie une mère réapparaît dans la vie de ses deux filles qu'elle n'a pas vues depuis 20 ans. Les retrouvailles sont plus que grinçantes et malgré la bonne volonté des deux filles, la mère se montre déplaisante et agressive et n'a que des mots blessants à leur égard. Sandrine et Alice décident donc de kidnapper leur mère pour l'inciter à réfléchir au mal qu'elle leur a fait et continue de leur faire et la forcer à les aimer.

    Peu de surprises dans ce règlement de comptes sous tension extrême entre deux filles mal aimées et leur mère inconsciente des dégâts produits. Une chose est sûre et se confirme encore ici : TOUT est TOUJOURS la faute des mères. Point. Beaucoup de choses sont dites, dont certaines particulièrement bien senties. Mais on n'échappe pas à la caricature. Alice n'a jamais réussi à avoir d'enfant et s'est faite avorter à de nombreuses reprises par peur de reproduire le comportement maternel. Sandrine par contre a deux enfants mais n'a jamais réussi à "garder" un homme ni même à aimer. Son coeur est sec et dur.

    On a surtout ici l'occasion de voir trois actrices particulièrement bien choisies pour leur propension et leur aptitude à être grognons et irascibles. Les trois font merveille dans ce registre et chacune a à son tour son moment de bravoure explosif mais aussi quelques occasions de faire vibrer l'émotion. Je suis balaskophile sans condition. Marina Foïs joue les petits oiseaux perdus à la perfection et laisse exploser sa rage au moment où l'on s'y attend le moins. Et la bonne surprise vient également de Mathilde Seigner sombre et amère.

    Dommage que la réalisatrice abandonne un peu brusquement ces trois femmes blessées, détruites. Comme s'il suffisait d'imposer un dialogue qui n'a jamais eu lieu pour reconstruire ce que tout ce temps perdu a abîmé.

  • BABYCALL de Pal Sletaune **

    Babycall : photo Noomi RapaceBabycall : photo Noomi RapaceBabycall : photo Noomi Rapace

    Anna et Anders son fils de 8 ans s'installent dans l'appartement d'une barre HLM sinistre. Ils fuient un mari et un père violents qui les a battus, torturés. Les services sociaux s'assurent régulièrement qu'Anna emmène son fils à l'école et qu'elle va bien. Ils lui certifient que son ex mari ne pourra connaître sa nouvelle adresse et qu'elle y est en sécurité. Malgré cela, Anna est terrorisée. Elle ferme tous les rideaux de l'appartement et oblige son fils à dormir avec elle. Lorsqu'il est à l'école, elle l'attend sur un banc à l'extérieur. Mais Anders qui grandit souhaite pouvoir dormir seul dans son lit. Anna accepte mais achète un babyphone afin de pouvoir être alertée au moindre problème. Au magasin où elle achète l'appareil, elle fait la connaissance de Helge, un garçon aussi timide et solitaire qu'elle, qui prend soin de sa mère mourante. Une nuit, elle est réveillée par les cris terrifiés d'une femme et d'un enfant qui lui parviennent par le babyphone. Il s'agit d'interférences sur la fréquence. Cela évoque évidemment à Anna son propre calvaire et elle cherche à savoir d'où proviennent ces cris...

    Aucun doute cette histoire flanque les jetons. Mais il est étrange d'utiliser le thriller horrifique pour parler de la maltraitance des enfants (et des femmes). Le début est très prometteur et comme Anna le spectateur craint que chaque personne qu'elle croise ne soit pas qui elle prétend être. On est, comme elle, affolés et persuadés que le pourri va refaire surface et que le cauchemar va recommencer. Les visites du couple des services sociaux paraissent de moins en moins bienveillantes. A l'école, la présence d'Anna semble déranger. Un mystérieux petit garçon qui ne répond pas aux questions apparaît. Et Anna ne va pas bien, épouvantée qu'il arrive quoique ce soit à son fils. Et puis, on se met à douter de la santé mentale de la jeune femme. Dans sa paranoïa galopante, elle voit des choses. Est-ce son imagination ?
    Et puis le réalisateur finit par se perdre et nous perdre dans un embrouillamini de pistes illogiques qui finissent par ne pas se recouper au final !

    Dommage car Noomi Rapace, trentenaire au physique gracile d'adolescente fragile, incarne admirablement l'inquiétude d'une mère poussée au paroxysme et jusqu'à la folie. Elle est parfaite, mais seule à se dépatouiller d'une histoire incohérente.

  • LOCK OUT de James Mather et Stephen St. Leger **

    Lock Out : photo Guy Pearce, James Mather, Stephen St. LegerLock Out : photo Guy Pearce, James Mather, Stephen St. Leger

    En 2079 aux Etats-Unis les criminels sont placés dans un sommeil artificiel dans une prison spatiale. La fille du Président se rend sur place pour s'assurer des conditions humaines de détention. Alors qu'elle interroge un détenu remis en état de veille, il parvient à se libérer et prend la fille en otage. Les services secrets envoient sur place un de leurs meilleurs agents, Snow (il faut rester jusqu'à la toute fin pour connaître son prénom...) accusé d'un meurtre (qu'il n'a pas commis) et qui a le choix entre ramener la fille du Président ou croupir en zonzon. S'ajoute à ce bousin bruyant, agité et méchamment burné la recherche d'une malette mystérieusement disparue dans le premier quart d'heure.

    Autant le dire, ce film bourrin enflé à la testostérone où les réalisateurs (ils se sont mis à deux !!) cassent tous leurs jouets ne sert strictement à rien et on ne sort ni grandi ni transformé de la salle. Mais il faut reconnaître que l'humour, l'ironie et l'énergie de Guy Pearce se chargent du spectacle. La toute première scène, survoltée et hilarante laisse présager du meilleur. Hélas, ni le rythme ni le scénario ne tiennent les promesses. Cela dit, la bande de furieux complètement tarés n'hésitent pas à tirer dans le tas sans sommation et Guy Pearce prend des beignes, fait des chutes et se relève toujours avec le sourire sans presque une égratignure. Il aurait été judicieux de lui octroyer une comparse féminine un peu moins fadouille.

    Ah oui, l'acteur qui joue le Président est à mourir de rire. Rarement, en l'absence de Gérard Butler, il est donné de voir un si mauvais acteur !

  • BLANCHE NEIGE de Tarsem Singh **

     Blanche Neige : photo Julia RobertsBlanche Neige : photo Armie HammerBlanche Neige : photo

    Il était une fois un royaume sans doute imaginaire puisque tous les habitants y chantaient, y dansaient en permanence et y vivaient heureux. Hélas, la Reine mourut en mettant au monde une Princesse au teint blanc comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang et aux cheveux noirs comme l'ébène. Elle fut baptisée Blanche-Neige. Le Roi refit sa vie et prit pour compagne une Reine d'une beauté incomparable mais cruelle et jalouse comme une teigne. Grâce à ses pouvoirs maléfiques la vilaine réussit à se débarrasser du Roi et fit mener une vie de recluse à Blanche-Neige. La Blanche s'échappa néanmoins et découvrit un royaume en proie à la misère et aux taxes. En chemin, elle croisa deux garçons en fâcheuse posture qu'elle libéra. A son retour la Reine chargea un de ses serviteurs de tuer Blanche-Neige mais l'homme n'en eût pas le courage et elle fut recueillie dans la forêt par 7 brigands...

    A peu de choses près, on reconnaît bien l'histoire de la Blanche-Neige et notre enfance. Sauf que le réalisateur a l'audace et l'excellente idée de faire de son héroïne non pas une bonniche un peu couillonne  qui croque des pommes, fait la bouffe et le ménage pour des nains chercheurs d'or mais une combattante qui viendra au secours de son peuple et libèrera le Prince d'un sortilège. Rien que cette inversion des rôles est séduisante !

    L'espèce d'amas poilu sourcilière arboré par Lilly Collins (fille de...) allias Blanche-Neige m'a un peu gênée... Cela donne à son visage une étrange apparence. Désolée d'insister sur cette particuliarité mais une touffe de cinq centimètres de poils au dessus des yeux (chaque sourcil étant totalement indépendant de l'autre), je n'avais pas vu ça depuis les Ciccone, et j'ai longtemps cru qu'il s'agissait d'un postiche qu'elle finirait par retirer. Outre ce détail singulier, la petite se débrouille pas mal mais sans plus. Par contre, il est un peu regrettable que les nains ne soient ni drôles ni très intéressants.

    Les véritables atouts du film sont le Prince interprété un peu comme celui de Princess Bride par Armie Hammer qui se retrouve très souvent torse nu et met la Reine dans l'embarras, incapable qu'elle est de détourner son attention du physique avantageux du garçon. Il est également drôle, prétentieux, courageux, a une dent qui brille et ne craint pas le ridicule. Mais celle qui emporte tout ici c'est Julia. C'est bien elle la Reine et nulle autre. Elle en fait des tonnes paraît-il, et alors ? C'est exactement ce qu'il fallait. Pourrie jusqu'à l'os, elle est irrécupérable et donc irrésistible.

  • SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI de Alain Chabat **

    Sur la piste du Marsupilami : photo Alain ChabatSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Jamel Debbouze, Lambert WilsonSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Jamel DebbouzeSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Fred Testot, Géraldine Nakache

    Dan Geraldo, grand reporter, est sommé par sa rédaction de partir en Palombie où il est censé déjà être allé et d'en revenir avec un scoop sinon son émission sera supprimée. Or, Dan n'est qu'un baltringue qui a bidonné ses précédents reportages. Sur place il retrouve Pablito, un guide un peu particulier, un peu vétérinaire, entouré de plein d'enfants à qui il a promis de leur prouver l'existence du Marsupilami. En Palombie, on trouve aussi un très vieux botaniste qui va découvrir un elixir de jeunesse, son assistante dévouée et admirative mais dégoûtée par le physique du bonhomme et un dictateur (de père en fils) malgré lui.

    On retrouve ici l'esprit Canal et le style potache de Chabat qui s'en donne à coeur joie avec une équipe de potes au diapason. En moins de temps qu'il n'en faut pour dire marsupilami il met le spectateur dans sa poche et l'embarque pour des aventures complètement loufoques, parfois incohérentes, et sans doute pas toujours faciles à suivre pour les plus petits. Mais cela fonctionne pourtant et l'on rit souvent. On ne pardonnerait sans doute à nul autre cet humour parfois bas de plafond, caca-prout, le viol de Jamel par un Chihuahua... et les jeux de mots en abondance et relous, mais Chabat est unique et n'a pas son pareil pour hisser haut le non-sense. Et surtout, SURTOUT, l'entreprise ne se prend pas au sérieux. Tout le monde s'amuse et nous avec.

    Et pour les plus résistants, je dois dire que la PERFORMANCE de Lambert Wilson (dont je ne dirai rien) dans une scène d'anthologie qu'on se repassera en boucle dès que tout le monde aura vu le film, mérite à elle seule le déplacement en salle !

  • MY WEEK WITH MARILYN de Simon Curtis **

    My Week with Marilyn : photo Michelle WilliamsMy Week with Marilyn : photo Dougray Scott, Michelle Williamsmy week with marilyn de simon curtis,cinéma,michelle williams,eddie redmayne,julia ormond,kenneth brannagh

    Au sommet de sa gloire, Marilyn Monroe débarque en 1956 en Angleterre pour tourner sous la direction et au côté de Laurence Olivier Le Prince et la Danseuse. Tout récemment mariée à l'écrivain Arthur Miller, Marilyn est la proie de nombreux démons qui la fragilisent. Ses addictions, ses retards, ses caprices et son total manque de confiance en elle face à ces acteurs anglais qu'elle admire, font du tournage un cauchemar. Colin Clark jeune aristocrate fraîchement diplômé et promis à un brillant avenir ne rêve que de cinéma. A force d'obstination, il réussit à se faire embaucher sur le tournage du film en tant que 3ème assistant réalisateur. Il devient le confident de Marilyn et racontera plus tard dans un livre cette semaine auprès de la star et leur éventuelle idylle platonique.

    Pour qui connaît un peu la vie de Marilyn, la seule information sera ici de découvrir qu'elle aurait eu une aventure avec ce troisième assistant tombé instantanément (et comme tout le monde) sous le charme. Il faut dire qu'elle était irrésistible et parvenait à manipuler ceux qui l'entouraient avec la plus parfaite innocence. Même si Laurence Olivier (Kenneth Brannagh) affirme "ne te laisse pas avoir par ses airs de petites filles !", il reconnaît plus tard lui-même quelle magicienne elle est. Dès qu'elle apparaît, sa joie ou sa tristesse vampirise tout autour d'elle. Elle est le centre de toutes les attentions, de tous les regards. Et pourtant, personne ne parvient à la rassurer. Pas même Paula Strasberg, son "coach" aussi inutile qu'envahissant qui ne faisait que lui répéter à quel point elle était belle et unique sans jamais réussir à la convaincre de son talent. La présence de cette femme au côté de la star est une aberration pour les anglais qui ne comprennent rien à la fameuse méthode de l'Actors Studio.

    La bluette entre Colin Clark et Marilyn est insignifiante et anecdotique. Par contre, dès que le réalisateur se concentre sur le tournage du film dans le film, il devient beaucoup plus passionnant. Ainsi que lorsqu'il démontre à quel point la vie de Marilyn a pu être un enfer car la moindre de ses apparitions provoquait une émeute ou un attroupement. Délaissée par Arthur Miller qui commençait déjà à comprendre qu'elle ne lui laisserait plus un instant de répit, Marilyn est perdue et prête à se tourner vers le premier venu qui lui prodiguera attention et tendresse. C'est ce pauvre Colin qui s'y colle et en aura le coeur brisé. Mais apaisée provisoirement, Marilyn accomplira des prouesses, révélant quelle reine de comédie elle était. Finalement, Laurence Olivier et elle s'admirent réciproquement, sont fascinés par ce que l'autre possède ou représente. Le grand acteur rêve d'être une star tandis que la star brûle que soient reconnus enfin ses talents d'actrice. Hélas, malgré quelques beaux moments, le film finit par tourner en rond autour des retards et de la somnolence de Marilyn due à sa consommation d'alcool et de médicaments...

    Aucun reproche à faire à Michelle Williams qui n'a bien sûr pas l'aura de son modèle, mais quelque chose en elle de blessé qui la rend triste même quand elle sourit. Bravo encore à l'actrice pour sa sobre interprétation. A aucun moment elle ne force le trait ni n'insiste dans les mimiques, les clins d'oeil ou les sourires ! S'attaquer simplement à un tel mythe relève de la performance.