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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 40

  • WARRIOR de Gavin O'Connor **

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    Tommy Riordan et Brendan Conlon sont frères. Pourquoi ils ne portent pas le même nom ? Parce que Tommy a quitté le foyer avec sa ptite maman quand il était tout minot parce que papa, alcoolo, lui tapait fort sur la tête. Entre temps, maman est morte, Tommy a fait Marine en Irak pendant que Brendan fondait une gentille famille à la con avec sa chérie d'enfance qui porte des shorts ras la salle des fêtes par tous les temps et que papa, délaissé par tous entamait une cure de désintox. Aujourd'hui et depuis 1 000 jours, papa est clean mais les lardons ne pardonnent pas et ne se parlent plus non plus. Un grand tournoi de combats qui mixent boxe et arts martiaux est prévu à Atlantic City. Tommy rentre au bercail et demande à son vieux père de l'entraîner à l'ancienne sans E.P.O et Brendan proche de la faillite doit trouver du pognon pour que sa maison ne soit pas saisie. ça tombe bien, les deux frangins ont fait boxeur dans le temps et le tournoi propose 5 millions de dollars au vainqueur. Devinez qui va se retrouver en finale ?

    Je vous jure c'est pas facile de voir avec film avec un mec à côté de soi qui n'arrête pas de dire "mais que c'est con ce film... mais que c'est con !!!". Bon je dois reconnaître que moi aussi j'ai eu quelques bonnes poilades tant les dialogues sont parfois indigents et les situations complètement nazebrocs. Exemple : une conversation entre Brendan et sa moitié, pieds nus sur la pelouse (celle de devant, qui sert à rien mais qu'il faut entretenir quand même, comme ils ont tous aux States) de manière à ce que tout le quartier en profite et j'en passe. Mais il y a quand même plein de bonnes choses. D'abord les trois personnages principaux, les deux fils et leur papounet s'en veulent à mort. Et bien, contrairement aux films culs bénis méringouins, ils tiennent bon sur leurs positions et pardonnent pas comme Aimé Jacquet, et ça c'est rare. Et en plus le papounet, c'est Nick Nolte, et ce type me fend le coeur. Les problèmes qu'il a avec ses moutards dans les films c'est pas possible ! Et là, il arrête pas de vouloir leur faire des câlins pour se faire pardonner. Rien à faire. Côté frangins, on a d'une part Brendan qui a les yeux de cocker battu de Joël Egerton (jamais entendu parler... ce type on dirait toujours qu'il va se mettre à chiâler), et d'autre part Tommy qui a le regard fou de chien enragé de mon Tom Hardy. Vous voyez qui ? Tom Hardy  voyons !!! Bronson ! Quoi allez, vous voyez, le type que j'ai fait sourire quand j'ai gloussé à la conf' de presse (je dis conf' de presse maintenant, ça fait plus, genre "j'ai la carte" !) d'Inception. Ben, mon mec il dit que Tom Hardy il a l'air bête et moi je dis "non, pas vrai, je l'aime d'amour. C'est un acteur et des fois il a pas l'air bête. Et là c'est pour le rôle qu'il fait un peu néanderthal !".

    Bon, le film est long... et plus de la moitié finale qui dure une heure est consacrée au tournoi dans son intégralité. Mais moi, ces trucs là, ça me fait pleurer. Et même mon mec a reconnu que la fin on avait pas prévu. Parce que pendant tout le film on a émis des hypothèses :

    - Brendan la brêle est tué en demi finale et Tom le venge en finale,

    - Brendan et Tommy font ex aequo et partagent le magot,

    - Tommy gagne et donne pas un kopec à son frangin, bien fait pour son nez,

    - Brendan déboîte l'épaule à Tommy mais le laisse gagner quand même...

    Je m'aperçois que dans aucun de nos scenarii Brendan ne gagne, pourtant il est venu à bout par KO de la terreur communiste, un ruskof qui fait peur.

    Alors vous allez dire : "pourquoi t'as mis ** ?" si vous allez le dire ! Parce que je suis sur-excited et vous saurez bientôt pourquoi.

  • THE MURDERER de Hong-Jin Na **

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    Gu-Nam est très en colère, très triste et très perturbé depuis que sa femme l'a quitté pour chercher du travail en Corée du Sud et qu'elle ne lui a plus donné de nouvelles. Bien que chauffeur de taxi, il survit misérablement dans la ville chinoise de Yanju située entre la Corée du Nord et la Russie. Dans cette ville vivent en grande partie des chinois d'origine coréenne, péjorativement surnommés les "Joseon-Jok". Le moins qu'on puisse dire est qu'ils ne sont pas les bienvenus. Couvert de dettes de jeux, Gu-Nam accepte la proposition d'un parrain local Myun, d'aller tuer un inconnu en Corée du Sud. Il est d'autant plus attiré par ce "travail" qu'il lui permettra peut-être de retrouver sa chérie fugueuse. Au terme d'une traversée cauchemardesque pour rejoindre sa destination, rien ne va se passer comme prévu pour Gu-Nam qui sera pourchassé par plusieurs bandes rivales qui en veulent aussi au mystérieux homme qu'il doit assassiner. Et alors qu'il tarde à regagner la Chine, le commanditaire du crime va également se mettre à sa poursuite.

    Je ne vais pas prétendre que j'ai tout compris tant il y a de personnages et d'intrigues parfois obscures pour mon esprit occidental, mais il y a dans ce film, le deuxième de son réalisateur qui m'avait bien plus emballée avec "The chaser" des moments fulgurants, des  accélérations et des surprises indéniables. Hélas, il souffre, comme c'est souvent le cas depuis quelques temps d'une durée (2 h 20 mn !!!) qui fait qu'il ne parvient pas à tenir la distance et qu'il nous perd parfois en route. Avec pratiquement une heure de moins, nous aurions été face à un véritable phénomène. Néanmoins, nier les qualités d'un réalisateur qui ne se répète pas tout en imprimant quand même sa marque à son oeuvre serait malvenu. Le héros aux prises avec une misère crasse, des coréens racistes et hostiles fait preuve d'une énergie, d'un instinct de survie et d'une résistance aux épreuves époustouflants. La noirceur morale et matérielle dans laquelle il tente de survivre glace le sang et la fin tragique brusque et inattendue sont des éléments qui placent ce film dans une catégorie à part. Par ailleurs, une scène de poursuite infernale renvoie même celle de "La nuit nous appartient" de James Gray que je considérais comme un sommet du genre à une promenade de santé. Pendant plus d'un quart d'heure Gu-Nam doit échapper à une foule de poursuivants, à pieds, en voiture, en camion. On sort de cette scène aussi exténué que le personnage. C'est pour ce genre de moments que parfois aussi le cinéma est grand.

  • BLACKTHORN, BUTCH CASSIDY LA DERNIERE CHEVAUCHEE de Mateo Gil **

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    Imaginez que Robert LeRoy Parker dit Butch Cassidy ne soit pas mort en 1908 en Bolivie aux côtés de Sundance Kid mais qu'il ait survécu et coulé des jours tranquilles de vendeurs de chevaux dans ce pays, se cachant sous le pseudonyme de James Blackthorn. C'est ce que nous raconte cette dernière chevauchée et l'idée avait de quoi faire saliver l'amateur (et la trice) de westerns et de grands espaces. L'histoire commence 20 ans plus tard alors que Blackthorn décide de quitter la jolie bolivienne avec qui il partage une ferme pour rejoindre aux Etats-Unis le garçon à qui il écrit de jolies lettres, son fils peut-être ! Peu de temps après son départ, il se fait tirer dessus par un type qui lui vole son cheval. Hélas le cheval s'enfuit avec les 6 000 dollars, la fortune que Blackthorn avait amassée pendant ces années d'honnête homme. Malgré tout et après moult hésitations et retournements de situations les deux hommes vont faire route ensemble pour récupérer un magot que le jeune homme assure avoir caché après l'avoir dérobé aux propriétaires d'une mine.

    Ce film est riche et pourtant c'est une grande déception. Alors qu'on y croise des thèmes forts tels que l'exploitation des hommes par les hommes, le racisme et tout ce qui fait la grandeur du western, l'amitié, la fidélité, la vengeance, le doute et la trahison ainsi que les grands espaces, les chevauchées interminables, les saloons, les coups de feu, les discussions où l'on parle pour ne rien dire, Mateo Gil rate son coup. Et je lui en veux à mort. Son film est souvent ennuyeux. Il y mêle en de nombreux flash-backs les épisodes les plus glorieux de la vie de Butch Cassidy et Sundance Kid et de la femme qu'ils aimaient tous les deux... et là, on n'a qu'une envie, voir et revoir encore le film de George Roy Hill de 1969, réussite totale et absolue qui réunissait Paul Newman et Robert Redford, à jamais et pour toujours Butch et Kid !

    Ce n'est déjà pas si mal, certes. Mais quand même, j'aurais aimé chevaucher une fois encore avec plus de conviction au côté de Butch Cassidy, d'autant que Sam Shepard qui sauve le film in extremis, en vieux cow-boy fatigué à la voix caverneuse (et en plus il chante !) hélas accompagné d'un Eduardo Norriega complètement à côté de la plaque pouah beurcke est tout à fait convaincant.

  • L'ANGE DU MAL de Michele Placido **

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    Dans les années 70, l'Italie a eu son Jacques Mesrine. Il répondait au doux patronyme de Renato Vallanzasca et contrairement à notre Jacquot national, il purge depuis 1977 une peine de 290 ans de prison. Autant dire qu'on n'est pas près de le revoir sévir. Responsable de vols, hold-ups, séquestrations, homicides et évasions le garçon s'est attelé très tôt à la tâche et dès l'âge de neuf ans, il faisait évader les tigres d'un cirque. Depuis tout petit, de toute façon il était persuadé d'être né pour voler ! 

    Michele Placido reprend peu ou prou la même trame narrative qu'il avait utilisée pour son précieux "Romanzo criminale" mais en moins bien, moins fouillé, moins travaillé, moins politique. Curieusement la première partie qui évoque les méfaits du truand qui ne manquait pas d'imagination pour trouver de l'argent facilement est moins intéressante que la seconde où il se retrouve enfermé. Entouré d'une bande de baltringues, de bras cassés qui cèdent aux tentations de la drogue, sa petite entreprise a vite connu la crise. Ses tentatives d'évasion répétées, sa rage de vivre, de s'évader, ses provocations le rendent évidemment sympathique. D'ailleurs, son humour, son charme avaient fait des ravages à l'époque dans les coeurs féminins et il était littéralement submergé de courrier en prison. Des milliers de femmes lui écrivaient, s'offraient à lui jusqu'à vouloir l'épouser.

    Cependant la grande réussite indiscutable du film c'est le choix de l'acteur Kim Rossi Stuart mais que ce garçon est beau !!! pour interpréter ce Dom Juan de pacotille qui n'a pas énormément de cerveau mais un charisme phénoménal.

  • LES BIEN AIMES de Christophe Honoré **

    Les Bien-aimés

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    Les amours compliquées de Madeleine puis de sa fille Vera, des années 60 à nos jours, de Paris à Prague et jusqu'à Montréal en douleur et en chansons. C'est tout à fait par hasard que Madeleine s'est prostituée. Grâce à cela elle a pu assouvir son rêve de luxe et porter des chaussures que son salaire de vendeuse ne lui permettait pas d'acheter. Mais avec son coeur d'artichaut, elle est vite tombée amoureuse d'un client, un docteur étranger très beau mais très volage. Enceinte, Madeleine le suit dans son pays mais le quitte lorsque les chars russes envahissent Prague. Elle ne cessera jamais d'aimer Jaromil qui réapparaîtra parfois au fil des années, mais elle épousera François, plus rassurant, plus solide. A son tour, Vera connaîtra des amours tumultueuses. Elle ne verra jamais qu'un ami en Clément qui est fou d'elle et s'épuisera d'amour pour Henderson homosexuel et atteint du sida...

    Ah non les histoires d'amour ne sont pas simples chez Christophe Honoré et parfois elles font pire que finir mal, elles ne commencent jamais.

    Un réalisateur dont j'attends beaucoup parce qu'il a réussi à me bouleverser plusieurs fois qui me déçoit, et me voilà un peu triste. Mais je dois bien le reconnaître, la légéreté d'être de Madeleine lorsqu'elle est jeune ne passe pas l'écran. Ludivine Sagnier (dont je ne félicite pas le perruquier) lui prête son minois enfantin certes, mais son petit air pincé, son sourcil continuellement levé, ses sautillements en font davantage une gamine capricieuse qu'une grande amoureuse éprise de liberté et de l'amour. Par contre, dès qu'elle se met à souffrir, elle devient immédiatement beaucoup plus crédible. Le charme de son Jaromil n'agit pas non plus sur la spectatrice avide de beaux garçons. J'ai eu autant de mal à adhérer aux amours contrariées de Vera, incarnée avec beaucoup de fougue et d'abandon par Chiara Mastroianni belle et d'une minceur proche de l'anorexie...

    Pourtant il y a de ci de là de beaux passages pleins de fièvre et c'est dans les moments où ses personnages souffrent que Christophe Honoré retrouvent la grâce qui m'avait fait chavirer dans ses "Chansons d'amour". Les chansons d'ailleurs sont tellement copiées/collées sur celles de ce film qu'il n'y a plus aucune surprise et le charme opère donc beaucoup moins.

    Louis Garrel et Paul Schneider sont FORMIDABLES. Je sais c'est un peu court comme argument, mais franchement ils le sont !

    Et puis, il y a la dernière demi-heure, vraiment très émouvante et surtout Catherine Deneuve souverraine, impériale qui emporte toutes les scènes (trop rares forcément) où elle apparaît. Tout me plaît chez cette actrice merveilleuse, mais par dessus tout c'est sa voix qui m'enchante.

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    J'espère avoir le temps de vous parler du film que j'ai vu aujourd'hui et dont je suis encore bouleversée. Un **** évidemment !

  • COW BOYS ET ENVAHISSEURS de Jon Favreau **

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    Un poor lonesome cow boy se réveille en sursaut et en plein désert. Il est tout sale, sanguinolent et porte un étrange bracelet au poignet. Il ne se souvient de rien, ni qui il est, ni ce qui lui est arrivé. Après avoir déssoudé trois mal intentionnés il se rend à Absolution petite ville croquignolette comme seul le grand Ouest savait en faire. Absolution donc, son shérif, son pasteur, son saloon et le colonel Dolarhyde qui fait marcher tout le monde à la baguette vu que c'est lui qui a le pognon et le troupeau de bestioles mené par des gugus sans cerveau. En ville l'étranger découvre qu'il est Jake Lonergan et que sa tête est mise à prix. Peu à peu des bribes de son passé lui reviennent et alors qu'il est dans la diligence qui doit le mener à Santa Fe se faire juger, d'étranges objets volants lumineux envahissent le ciel et des habitants se font enlever. Le shérif faisant partie des kidnappés, c'est le Colonel Dolarhyde qui lève une mini troupe chargée d'en découdre avec les aliens !

    J'ai peu de temps pour vous parler de ce film, je n'irai donc pas par quatre chemins, la partie western est formidable, la partie alien complètement ratée, moche et débilette. Ce qui fait une bonne moitié aboutie quand même car le réalisateur réussit très honnêtement un bon western à l'ancienne avec absolument tous les ingrédients qui le ferait presque dater des années glorieuses du genre. Seule différence et trouvaille plutôt réjouissante, les indiens s'unissent aux cow-boys pour lutter contre les envahisseurs.

    Hélas dès que le repaire des vilains baveurs a été découvert, s'ensuit une bagarre contre les monstres chercheurs d'or gluants, belliqueux et anthropophages qui n'en finit plus de ne pas finir. Et on bâille copieusement.

    Par ailleurs, il est grand temps qu'Harrison Ford raccroche les éperons, le fouet et tout le tintouin à moins qu'il se décide enfin à ne plus grimacer continuellement ce qui est devenu sa seule et unique expression. Mais il semblerait, et la scène où il apparaît après s'être fait attendre comme si le film dépendait de ce moment le confirme, que ce garçon ait chopé un melon considérable, genre "c'est qui qu'a inventé le cinématographe ???"

    Dois-je évoquer le rôle aussi inutile qu'irritant d'Olivia Wilde qui n'est là que pour ses très jolis yeux et pour une scène d'une bêtise à pleurer où elle apparaît nue juste pour le "plaisir" de se montrer nue ? Pathétique !

    Heureusement, il y a Daniel Craig qui fait son James Bond sous stetson et qui grâce à son humour et ses attitudes décalées fait bien passer la pilule. Il est toujours dans le second degré qui convient parfaitement au film, mais hélas semble être le seul à ne pas se prendre au sérieux. Et en plus, il a la bonne idée de prendre une douche...

  • IMPARDONNABLES de André Téchiné **

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    Francis écrivain à best-sellers surmédiatisé n'en peut plus des flashs et des conférences. Il s'échappe à Venise pour une période indéterminée, le calme et la solitude étant pour lui les meilleurs atouts pour se remettre à son travail d'écriture. Mais la rencontre avec Judith, agent immobilier qui lui propose une maison à louer sur une île entre vignes et lagune va transformer cette période créative en une longue parenthèse amoureuse. Francis ne peut écrire lorsqu'il est amoureux. Il va donc se contenter de vivre son histoire qui sera néanmoins bouleversée par l'arrivée pour les vacances d'été de sa fille Alice actrice border line, ex toxico et sa petite fille. Puis Alice disparaît et Francis s'inquiète. Une détective privée alcoolique jadis maîtresse de Judith va chercher Alice...

    J'arrête là car ce n'est que le début de toutes les aventures et mésaventures qui ne vont cesser de se multiplier tout au long de ce film interminable. Et c'est ce qui ne va pas du tout. Quand on a deux Stradivarius tels qu'André Dussollier et Carole Bouquet, on ne s'amuse pas à faire jouer de la guimbarde à des seconds rôles très approximativement interprétés et à développer une foultitude d'intrigues... même s'ils sont conformes au roman (que je n'ai pas lu) dont le film est tiré. En effet, les personnages secondaires manquent à ce point d'envergure et de personnalité (un seul et unique trait de caractère, c'est un peu court) qu'on se désintéresse totalement de ce qui leur arrive. Qu'a t'on à faire de cet aristocrate décadent (et de toute sa famille dans la foulée) qui ressemble plus à un sale gosse qu'à un personnage vénéneux ? Est-ce après son passage en prison que le fils de l'amie détective se met à "casser du pédé" ou y est-il allé pour ça ? Quel est son secret ? Pourquoi en veut-il à sa mère ? D'être homosexuelle ? Pourquoi la petite fille balade t'elle sans cesse un instrument de musique dont on ne l'entrendra jamais jouer ? Et pourquoi tous les personnages se mettent-ils chacun leur tour à passer leurs nerfs sur Judith en l'accablant de tous les maux dont ils souffrent alors qu'elle est à peu près la seule de l'histoire à être honnête ? On n'en sait rien, on ne comprend pas tout et le pire de tout, on s'en fiche éperdument.

    L'idéal aurait été de se concentrer exclusivement sur la relation de Francis et Judith. Sur les mystères de l'une rendus finalement fondés par la méfiance de l'autre. Et cela aurait fait un grand film ardent devenu unique grâce à la majesté de ses interprètes. En effet, on sent André Dussollier et Carole Bouquet particulièrement impliqués, consumés par les tourments de la passion mais toujours dignes. Ils sont tous les deux magnifiques en amoureux lumineux et plus tard en couple déçu. Ils incarnent avec infiniment d'élégance et de classe l'égoïsme de l'un, la liberté de l'autre.

    Quelques jolies phrases de ci de là raniment parfois l'intérêt, lorsque Francis lance qu' "il faudrait une loi anti-fécondité ; ce serait le seul remède à la culpabilité", et une autre qui affirme que Venise est la ville où l'on oublie tout le mal de la terre même s'il y a du boulot...

    Car oui, le troisième personnage sublime qui est une énigme à elle seule, c'est la ville mythique, magique où l'action se situe. Rares sont les films qui se déroulent exclusivement à Venise et ici c'est donc un plaisir de tous les instants. Que ce soit sur l'île San'Erasmo où se trouve la maison ou dans Venise même, on ne quitte pas la Sérénissime un seul instant. Et André Téchiné a l'idée grandiose de nous égarer dans la Venise que j'aime, que je connais sur le bout des tongs, loin des gondoles et des touristes allemands en shorts.

  • KILLING BONO de Nick Hamm **

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    Je crois que même sans être fan (c'est mon cas) tout le monde connaît Bono, le groupe irlandais mythique U2 dont il est le leader et ne serait-ce qu'une chanson, l'emblématique (et magnifique) "Sunday, bloody sunday" ! Mais qui avait jusque là entendu parler de Neil McCormick, ami d'enfance de Bono à l'époque où il s'appelait encore Paul ? "Killing Bono" raconte une partie de la lamentable histoire de ce Neil McCormick qui passera plusieurs décennies à se pourrir la vie et celle de son frère (qu'il empêcha de devenir guitariste de U2 alors que Bono le réclamait) en jalousant Bono au-delà de toute raison, persuadé qu'il va créer le plus grand groupe de rock du monde. Mais plus U2 côtoie les anges et les sommets, plus Neil et son group Shook Up sombrent dans le néant. Pourtant au tout début, en 1976 alors que ces jeunes gens ont tous 16 ans, rien n'explique réellement que ce soit le groupe de Bono qui remplisse les salles et pas celui de McCormick, aucun des deux n'étant meilleur ou moins bon que l'autre. Mais beaucoup de chance, infiniment plus de jugeotte et surtout bien sûr de talent finalement ont permis à Bono et U2 de se propulser rapidement très haut. Tandis que McComick d'une arrogance qui frisera souvent la sottise ne fera qu'accumuler les mauvais choix, prendre les mauvaises décisions, frapper aux mauvaises portes, fréquenter les mauvaises personnes. Il faut le voir et l'entendre pour le croire, refuser de vendre une de ses chansons à Rod Stewart au motif que s'il la veut c'est qu'elle est bonne et que donc il peut la chanter lui-même, choisir comme date de concert de son groupe le jour même où un concert gigantesque réunissant toutes les stars du rock mondial est programmé, refuser encore de faire la première partie de Bono (qui ne reniera jamais leur amitié et tentera à plusieurs reprises de l'aider) en argumentant qu'il préfère une salle de 500 personnes venues le voir lui, que 80 000 venues pour U2... et j'en passe.

    N'ayons pas peur des mots, McCormick est un abruti de première classe qu'on a bien souvent envie de secouer fermement pour le faire redescendre sur la terre ferme. Ce serait peine perdue. Et pourtant malgré la lose qui colle à lui comme une seconde peau, malgré ses gros mensonges, ses petites trahisons, son parcours et ses comportements pathétiques, il est attachant. Et même si l'on sait que le film est l'itinéraire d'une carrière ratée, on a souvent envie que quelque chose de bon lui arrive enfin. S'attacher à un personnage aussi couillon est une prouesse dont le mérite revient sans doute à Ben Barnes (échappé avec brio du Monde de Narnia) qui s'abandonne comme rarement à un rôle de pauvre type. Tant d'orgueil et d'insolence auraient pu finir par agacer mais l'acteur réussit le prodige d'emporter toutes les scènes vers le haut. Chapeau.

    Hélas, le film souffre de pas mal de handicaps. D'abord sa longueur... deux heures, c'est bien long, d'autant que la première incroyablement répétitive semble s'éterniser. Ensuite l'interprétation réellement calamiteuse de Bono et du frère McCormick Yvan qui grimace plus qu'il ne joue. Le niveau s'élève un peu en seconde partie, lorque tout le monde a pris un peu de bouteille. Et puis la partie où Neil se met à fréquenter le "milieu" est totalement ratée. Enfin, j'ai eu du mal à comprendre pourquoi Nick Hamm avait choisi de pencher du côté de la comédie alors que la vie de Neil et de son frère n'a vraiment pas été une partie de rigolade ! Rire du malheur des autres n'est pas mon sport favori... mais pourquoi je dis ça moi ?

    Mais je le répète, grâce au talent de Ben Barnes capable de s'assombrir alors que les portes claquent et que ses partenaires grimacent, ce Neil pathétique est touchant et attachant et ne s'enlise jamais dans le ridicule !

    ....................

    P.S. : j'ai très hâte de revenir vous parler de Super 8...

  • VOYEZ COMME ILS DANSENT de Claude Miller **(*)

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    Vic est un clown de talent, voire de génie et il fait salles combles à chacun de ses spectacles funambulesques et époustouflants. Mais Vic est d'une tristesse folle et constamment insatisfait. En France il aime Elise qui essaie de le comprendre. Mais il la quitte pour tenter de donner un sens à sa vie auprès des indiens mohawks du Canada. Il y rencontre Alexandra qui est médecin. Auprès d'elle il sera heureux un temps, peut-être. Mais trouver sa place dans ce vaste monde prend chez certains êtres à la sensibilité exacerbée une dimension dramatique. Alors Vic disparaît. Grâce à quelques coups de pouce au destin et par une succession de hasards et de coïncidences, les deux jeunes femmes vont se rencontrer au Canada. Elles sont aussi différentes l'une de l'autre qu'il est possible de l'être mais le point commun qui les unit finalement est d'avoir aimé cet homme unique. Elles vont passer quelques jours ensemble, s'affronter...

    Voilà un film que j'aurais aimé adoré mais qui, hélas, ne procure aucune des émotions escomptées. Est-ce parce qu'il est tourné en majeure partie par moins 30 qu'il reste aussi froid ? Il y a néanmoins dans ce film trois bonnes raisons de se déplacer et c'est un comble que Claude Miller n'ait pas réussi un beau mélo avec les trois acteurs incandescents qu'il avait sous la main !

    Construit à partir de nombreux flash-back, le voyage d'Elise devrait nous aider à reconstituer le cheminement de Vic, mais finalement au bout d'une heure et demi on n'en saura pas beaucoup plus sur  cet homme étrange qui n'aimait pas assez la vie.

    Mais voir les trois acteurs évoluer ensemble ou séparément est au fond le but incontestable de ce voyage. Ils donnent un sens au film même si hélas il reste une grande déception car tout y semble artificiel. On ne croit pas à l'amour, on ne croit pas à la rencontre des deux femmes ni à leurs réactions mesurées, mais les acteurs réussissent malgré tout des compositions inquiètes, tourmentées.

    Les deux filles sont belles. Marina Hands auréolée d'une nouvelle blondeur est tour à tour enfantine puis femme offensée avec la même aisance. Maya Sansa, plus secrète, plus adulte peut-être est la femme blessée qui garde la tête froide malgré sa douleur.

    Et au milieu d'elles deux, l'homme et l'artiste insaisissable, James Thierrée, acrobate, musicien, danseur, acteur, héritier de génie de son merveilleux grand-père. Et on ne peut que remercier mille fois Claude Miller d'en avoir fait l'acteur principal de son film tant il impose sa présence et son charme subtils à chacune de ses apparitions. Un acteur magnétique, un artiste fascinant. Vivement que le cinéma lui accorde enfin la place qui lui revient !

    Voyez comme ils dansent

  • LOURDES de Jessica Hausner *(*)

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    Chaque jour de chaque année des pèlerins handicapés, catholiques, croyants... se rendent par milliers à Lourdes (Pyrénées, France), lieu de culte célèbre pour ses miracles. Parmi le groupe que nous suivons, se trouve une jeune femme, Christine, tétraplégique depuis de nombreuses années. Comme les autres, elle suit, aidée de son accompagnatrice bénévole le rythme des visites organisées à la grotte, aux différents offices, à la dégustation d'eau bénite etc, en attendant le miracle.

    Ne rien savoir des intentions de la réalisatrice est-il préjudiciable au film ? Je n'en sais rien. En tout cas, rarement je me suis sentie aussi mal à l'aise, avec une impression de claustrophobie quasi permanente pendant un film. Lourdes le film se passe bien à Lourdes avec de vrais pèlerins mais il y a aussi au moins trois acteurs connus. Du coup, j'ai eu du mal à situer les intentions : documentaire, observation, critique ? En tout cas, je suis sûre d'une chose, le sentiment de malaise était tenace, même si j'ai des difficultés à l'expliquer. L'impression que tout, au cours de ce voyage minuté est sinistre, que l'humanité présentée l'est encore davantage, que la foi n'est qu'un prétexte, que la charité chrétienne ou simplement humaine est hypocrite, que l'espoir est cafardeux et culpabilisant...

    Lourdes est donc ce grand cirque clinquant, une espèce de parc d'attractions avec la religion catholique pour thème. Et c'est d'une tristesse sans nom. On ressent une sorte d'exploitation de la détresse qui donne la gerbe. Les boutiques de bibelots pullulent : boulaneiges Marie (tiens, je ne l'ai pas celle là !), Jésus lumineux, cierges ou lampions... et ce grand commerce dévot/fétichiste semble s'étaler jusqu'au bout de la nuit. Il y a même un restaurant sur les hauteurs : Le Paradis !

    Christine, l'héroïne atteinte de sclérose en plaque du film participe donc régulièrement à des voyages organisés. Etant totalement immobilisée et dépendante, c'est pour elle le seul moyen de sortir de chez elle. Parmi les membres de l'ordre de Malte, il y a un jeune homme qu'elle reconnaît et qui participait déjà à un autre voyage, mais à Rome. D'ailleurs Christine trouve que ce dernier était beaucoup plus agréable car beaucoup plus culturel. Christine croit en Dieu certainement mais sa foi n'a pas la ferveur et la conviction que manifestent certains autres participants qui mettent en la Vierge Marie toute leur espérance. On suit avec effarement les différentes étapes d'un tel voyage : les repas pris en groupe dans une cantine déprimante décorée de fleurs en plastique, les interminables files d'attente pour passer devant la grotte miraculeuse, le "parcage" des pèlerins qui souhaitent  se baigner dans la piscine d'eau bénite (je suppose), les messes en plein air ou dans des salles immenses genre Zénith et j'en passe. Et le soir se coucher dans une chambre grise qu'on partage avec un autre pèlerin...

    Lorsque le miracle survient, qu'un handicapé se lève et marche, ce n'est l'euphorie pour personne. Le miraculé s'interroge sur sa légitimité et les autres aussi, les délaissés qui n'ont pas été choisis se mettent à critiquer l'élu : pourquoi elle ou lui et pas un autre ? C'est très moche. C'est la nature humaine dans toute sa laideur qui envie, convoite et dénigre.

    En ce qui concerne les acteurs, je dirais que Bruno Todeschini (dont je n'ai rien compris au comportement) ne semble pas très à l'aise dans son costume de chasseur alpin, que Léa Seydoux est toujours aussi inexistante mais que Elina Löwensohn par contre, compose une religieuse accompagnatrice mielleuse qui peut d'une réplique être cinglante et qui cache parfaitement son secret.

    Mais il y a surtout ici une actrice prodigieuse qui ne peut s'exprimer que par son visage. Elle en fait un instrument tout à fait surprenant et ce qu'elle réalise dans les deux dernières minutes, absolument terrible, bouleversant est vraiment digne des plus grandes. Sylvie Testud a bien failli me faire pleurer...