GREENBERG de Noah Baumbach **

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J'aime les super héros. Même pas honte. L'amour ça ne s'explique pas, heureusement. Mais je dois vous avouer, qu'un super héros, j'en ai un à la maison. Voici la preuve en images :
alors parfois il faut que j'aille comparer, vérifier sur l'échelle de richter des super où il se situe. C'est humain. Mais il faut bien que je vous l'avoue, ce film, il sert à rien, mais à rien du tout, du tout. On dirait une grosse boursouflure du premier. Comme s'il était resté des bobines et qu'on nous les montrait maintenant pour nous faire patienter jusqu'à Iron Man 3 qui va déchirer. Donc là, Tony Stark va mal, je veux pas vous faire peur, mais il est mourant. Son bidule qu'il a dans son sternum fume et rouille et du coup son sang est tout contaminé à plein de pourcentages toxiques mais il le dit à personne. Il préfère faire sa déprime tout seul et filer les clés de Tony Stark enterpraïse à Pepper qui devient calife à la place du calife. Elle aime bien, elle dit merci et elle passe son temps à être désagréable au téléphone comme un homme, un vrai.
Tony/Iron a d'autres soucis. L'armée voudrait pouvoir utiliser sa super armure à des fins que la morale réprouve mais lui il veut pas vendre. Il dit sans rire "J'ai privatisé la paix mondiale". Fuck zi army. Trop fort, trop drôle, trop Iron. Il ne veut pas non plus que sa super invention tombe en de mauvaises mains. Sauf que trop tard, un gros vilain russe qui a une tête et tout le reste de Westler vient lui couper sa voiture de course en deux avec de grands fouets en fer qui font des étincelles et tout. En plus il a une nouvelle secrétaire belle et mince comme Scarlett Johansonn qui lui fait des yeux comme ça mais il s'en fiche un peu, il préfère les Gwyneth. Mais c'est pas tout, Sam Rockwell veut construire des armures brillantes sans mettre des hommes dedans. C'est trop un méchant mais beau, donc ça va qui a un peu forcé sur l'autobronzant. Il est orange. J'ai compris le truc, les hommes bleu sont gentils, les hommes orange méchants.
Bon on comprend rien, ça n'a ni queue ni tête, il y a beaucoup trop de combats de ferrailles qui s'entrechoquent. Samuel L. Jackson ne sait plus quoi faire pour se ridiculiser mais moi je ne suis pas venue là pour les accessoires. Je suis là pour voir du Robert Downey Jr. Ce type là est un grand malade. Je ne connais pas d'autre acteur qui cabotine avec autant de génie. Il faut voir la première scène et son arrivée de rock star sur scène pour le croire. Et après il nous sort toute sa panoplie de Robert Downey, les clins d'oeil, les sourires fatigués, l'air de chien battu, le bagout infernal et les muscles et l'humour aussi.
Robert Downey Jr, je l'aime d'amour, basta.
Elsa est très fragile. Elle ne voit plus qu'épisodiquement son fils de 10 ans dont elle ne pourra recupérer la garde que si elle trouve un emploi stable. Hélas, les petits boulots qui l'aident tout juste à survivre ne lui permettent pas de conserver son logement dont elle est expulsée. Devenue aussi marginale que son voisin Mathieu qui n'a d'autre solution que de s'installer dans la forêt, elle dort la nuit dans sa voiture et imagine diverses combines pour pouvoir manger, se laver et se présenter aux entretiens d'embauche qu'elle rate systématiquement par manque d'énergie, de conviction, de confiance en elle...
Suivre le parcours de ces deux paumés poétiques nous plonge au coeur même d'un sujet de société très actuel et très angoissant : comment se réinsérer quand on a tout perdu ? Et on ne rêve que d'une chose, que ces deux là s'en sortent tant ils sont attachants. Mais le réalisateur ne nous donne pas à vivre le combat de deux battants acharnés à refaire surface mais de deux êtres délicats et rêveurs, doux et lymphatiques par vraiment armés pour affronter l'adversité.
Voir et entendre Denis Podalydès aborder un entretien et faire l'éloge du doute, justifier les quatre années d'interruption dans son curriculum par son besoin de prendre du recul afin de s'assurer au travers de ses nombreuses lectures si le travail est vraiment indispensable, et d'ajouter qu'au jour de cet entretien il n'est pas encore tout à fait certain qu'il le soit est d'un comique quasi surréaliste. Il faut dire que Podalydès est une nouvelle fois au top de son attitude lunaire et de son interprétation décalée.
Quant à Julie Gayet elle compose avec beaucoup de douceur et de fantaisie une partition de fille perdue, rêveuse, absente, contemplative. Victime tantôt lucide tantôt inconsciente, ses quelques larmes de désespoir et d'abattement crèvent le coeur. Elle est aussi capable de se montrer inquiétante et menaçante lors d'une scène impressionnante, anxiogène où en jouant avec son fils sur une plage, elle flirte avec la folie. Une très grande interprétation qui la rend particulièrement exquise, charmante et aimable.
Cependant en oscillant trop entre le burlesque désopilant et l'aspect beaucoup plus dramatique, le réalisateur nous laisse un peu désorientés car ses deux losers adorables accumulent les malchances en série. Ceci dit, résolu à se comporter de façon franchement optimiste, il semble nous dire qu'il est possible de se retrouver 7 fois par terre et se relever 8 fois... même si Elsa et Mathieu ne semblent pas trés bien barrés et qu'il n'y a pas de quoi en rire. C'est ce qui est gênant !
Grâce à Cinétrafic et Studio Canal, j'ai pu voir THE RED RIDING TRILOGY que j'avais raté lors de sa sortie. Ce coffret est actuellement disponible.
Avant d'être trois films cette trilogie a d'abord été un roman en quatre volumes de David Peace "Quatuor du Yorshire". L'originalité du projet vaut d'abord parce que les trois réalisateurs ont conservé le même style et la même ambiance tant dans la froideur que le minimalisme des décors, des lumières et des couleurs, assurant une cohérence à l'ensemble.
3 films et 3 dates pour brosser un tableau plutôt lugubre et peu reluisant de l'Angleterre de Madame Thatcher, avec des enchevêtrements et des événements vus parfois sous des angles différents, et pour chaque période un "héros" distinct.
1974 de Julian Jarrold : Eddie Dunford jeune journaliste enquête sur le meurtre de trois petites filles. La piste d'un serial killer est envisagée alors que l'une des fillettes est retrouvée avec des ailes de cygne cousues dans le dos. Tout en menant son enquête, Eddie va vivre une histoire d'amour avec la mère d'une des victimes et découvrir que la police corrompue semble à la fois protéger l'assassin et cacher les magouilles d'un promoteur immobilier qui veut récupérer un terrain occupé par des gitans.
1980 de James Marsh : un flic intègre de Manchester, Peter Hunter reprend l'enquête qui concerne un éventreur de femmes qui terrorise le Yorshire depuis 6 ans. Ses découvertes ne sont pas du goût de la police locale. Quant à la vie personnelle sans joie de Hunter, entre sa femme et sa maîtresse, elle ajoute encore au climat sombre et déprimant de l'ensemble.
1983 d'Anand Tucker : une nouvelle disparition de petite fille offre des similitudes avec celles de 1974 qui pousse un avocat minable à se demander si une personne inoccente n'aurait pas été condamnée. Cet "épisode" est chargé de résoudre cette série de meurtres commencée 9 ans plus tôt.