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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 52

  • Mensch de Steve Suissa **

    MenschMensch

    Sam est un expert dans sa branche : casseur de coffre-forts. Il a un ami et complice qui est aussi son chauffeur sur ses cambriolages, Tonio. Très proche de sa famille juive très unie et parfaitement au courant de ses activités, Sam a la garde de son petit garçon. Il n'a jamais connu son père dont on lui a dit qu'il était mort trois mois avant sa naissance. Il semble surtout très lié à sa mère et à son grand-père qui aimerait qu'il le rejoigne dans son entreprise familiale. Enfin, il débute une relation amoureuse avec une jeune femme rencontrée quelques mois auparavant mais qui s'étonne de ses mystères et de ses absences.

    A ce tournant précis de son existence et suite à une série d'événements et de révélations en cascade, Sam va devoir faire des choix, prendre des décisions et tenter de devenir, comme lui a toujours demandé son grand-père, un mensch, autrement dit en langage yiddish : un homme bien !

    L'avantage avec les films dont on a strictement rien lu est qu'il recèle beaucoup de surprises, on ne s'attend à rien et on se laisse porter. Je dois dire que je suis allée le voir sans rien en savoir attirée par son très séduisant casting : Nicolas Cazalé, Sami Frey et... oui, Anthony Delon. Et je n'ai pas été déçue car l'interprétation en est l'un des évidents atouts. Quant au film lui-même, il n'est pas aussi fiévreux que son trio d'interprètes principaux, mais il est largement aussi ténébreux. Il se dégage du Paris hivernal la nuit, loin des habituels ou fréquents et trop faciles clichés touristiques, une atmosphère mystérieuse et on a des les premières images la certitude que rien ne se passera comme prévu. La menace suinte à chaque scène, le danger guette. On sait à peu près rapidement d'où ou plutôt de qui il va surgir mais on doute, on redoute de découvrir sur qui il va s'abattre.

    Sans action spectaculaire, relativement nonchalant même et malgré quelques facilités scénaristiques les quelques jours dans la vie de ces "mensch" est un film plus que recommandable  bien que trop sage. Cela dit je le répète, retrouver Sami Frey, sa voix douce et caverneuse, sa mélancolie, sa colère, sa tristesse face à Nicolas Cazalé chien fou désorienté, et les surprendre en larmes tous les deux, vaut bien le détour.

    Quant au voyage je l'aurais de toute façon fait pour Anthony Delon dont je souhaite toujours que les réalisateurs se l'arrachent. Mais j'imagine qu'au lieu de le servir, sa voix, son regard, son visage, sa démarche, ses expressions... sont plus un handicap pour lui. Dommage car il a tout d'un grand.

  • Le vilain d’Albert Dupontel *(*)

    Le VilainLe Vilain

    Maniette accueille son fils comme un enfant prodige alors qu’il ne lui avait pas donné de nouvelle depuis 20 ans. Persuadé qu’il a « réussi » sa vie, elle découvre par hasard qu’il n’est qu’un petit truand poursuivi et qu’il n’a en fait été qu’un très vilain garçon depuis sa plus tendre enfance. Elle va tenter à sa manière de le remettre dans le droit chemin en faisant en sorte qu’il répare le mal qu’il a fait à quelques habitants du quartier par le passé. Dès lors le fils et la mère ne vont cesser de se tendre des pièges invraisemblables pour essayer de se débarrasser l’un de l’autre.

    Ça commence bien et même très bien et la première idée originale et astucieuse est de faire de Catherine Frot (vraiment formidable) cette vieille femme solitaire un peu ratatinée qui trouve qu’elle a fait son temps sur terre mais qu’une malédiction divine d’après elle, empêche de tomber malade et de mourir. Elle est seule à l’écran et ça fonctionne. Son allure, sa démarche, sa voix, son phrasé très particulier qui s’adapte aussi bien à une diction de petite fille que de grand-mère font des miracles.

    Et puis, Dupontel le Vilain débarque, le « couple » fonctionne à merveille et Catherine Frot a toute la repartie qu’il faut pour ne pas se laisser avaler toute crue. Puis se met en place le jeu de massacre et on y croit encore. Quelques invités de grand talent (Bouli Lanners, Nicolas Marié, Bernard Farcy) viennent faire un petit numéro et puis s’en vont.

    Hélas, malgré la durée du film (1 h 26 mn), il se met soudainement à tourner en rond, à faire du sur place et à ne plus surprendre. On sourit poliment alors qu’on aurait aimé s’esclaffer encore ou s’indigner réellement devant de la vraie méchanceté. Dupontel est juste un peu vilain, mais pas trop… Est-il obligé de nous le prouver avec autant de grimaces ?

    En tout cas, Bébert a poussé de la fonte et nous permet d’admirer longuement et sous toutes les coutures son torse vigoureux et athlétique. Très amusant !

    J'ai dit que Catherine Frot est géniale ?

    Oui.

  • Une affaire d’État de Eric Valette **

    Une affaire d'EtatUne affaire d'Etat


    Victor Bornand conseiller très privé du Président de la République française a négocié la libération d’otages français détenus dans un pays africain en échange de la livraison d’armes aux rebelles. Mais l’avion chargé d’armes est abattu en vol. Que faire ? D’autant que dans le même temps une «escort girl» est assassinée dans un parking souterrain et que les deux « affaires » se révèlent au cours de l’enquête intimement liées.
    Après « les tarés qui nous gouvernent » (voir « In the Loop »), voici les magouilles, grandes manipulations, petites trahisons et autres dessous de table de nos honorables dirigeants hexagonaux. Quelle forme étrange pour un dirigeant me direz-vous ? Mais rien que le titre UNE affaire d’État laisse supposer que c’est une parmi d’autres et les coups tordus ne peuvent mûrir que dans des esprits bien biscornus.
    Cela dit, nul doute que le nerf de ces guerres internes ou internationales sont le pouvoir et l’argent ou les deux et pas toujours dans le même ordre. Sauf si une fliquette incorruptible issue d’une «communauté» de banlieue morose, aux méthodes musclées (je te déboîte un bras et après on cause) et très très futée vient mettre un bon coup de pied dans cette pétaudière nauséabonde.
    C’est d’ailleurs (et hélas) ce personnage de femme flic interprétée de façon monolithique par Rachida Brakni qui est le moins convaincant bien qu’au centre de l’affaire.
    Pour les autres, c’est un sans faute et André-«Alors, vous m’aimez ?»-Dussollier en Monsieur Afrique, conseiller présidentiel qu’on écarte quand ça commence à sentir le moisi, est une nouvelle fois plus que parfait dans un rôle de pourri trahi et sacrifié à la cause qui n’hésite pas à utiliser les services d’un tueur à gages pour faire du nettoyage.
    Ce tueur qui, grâce à divers « contrats » qu’il exécute sans état d’âme économise sou à sou pour un projet secret, c’est Thierry Frémaux Frémont. Il est absolument époustouflant dans ce rôle essentiel où à cause de ses mensonges innombrables et gaffes irréparables, se retrouve finalement être le plus traqué. La découverte de son « secret » parvient même à le rendre touchant, humain et la façon énergique, pleine de suspens de le suivre fait qu’on se surprend à souhaiter qu’il s’en sorte.
    Et au centre de ce jeu de massacre où la vie humaine n’a pas grand poids, une madame Claude très influente tire les ficelles de quelques pantins.
    Pour la forme, on peut dire qu’Eric Valette nous la joue à l’américaine en adoptant cette façon bien particulière qu’ont les étazuniens de nous faire leurs révélations pas reluisantes (ex. : des types en pardessus noir marchent côte à côte les mains dans les poches par grand froid dans des endroits touristiques en se fournissant des renseignements fondamentaux).
    Nerveux et pas mal ficelé, ce thriller politique sombre est très intéressant.

  • L'homme de chevet de Alain Monne **

    L'Homme de chevetL'Homme de chevet

    Léo ex champion de boxe devenu alcoolique devient garde malade au chevet de Muriel, jeune femme jadis libre et indépendante, devenue tétraplégique suite à un accident de voiture. L'amour, improbable s'invite au pied du lit.

    Pourquoi le réalisateur ne s'est-il pas concentré sur la relation de son couple vedette, d'autant plus crédible qu'on sait qu'à la scène comme à la ville Sophie Marceau et Christophe Lambert s'échangent ces regards de crapauds morts d'amour ? Cette histoire d'amour atypique et cousue de fil blanc dans une Colombie de cartes postales aux couleurs et à la lumière prodigieuses, bien écrite et très bien interprétée, se suffisait largement à elle-même. Nous laisser au contact de ce beau couple qui se cherche et se trouve aurait bien suffi aux coeurs d'artichaut conquis d'avance. Evidemment, ce film est tiré d'un roman d'Eric Holder mais pourquoi Alain Monne s'est-il senti obligé d'illustrer cette histoire de boxeuse prostituée violée à 11 ans, pleine de rage ? Voulait-il nous rappeler que la Colombie n'est pas un paradis et que la misère est tout aussi pénible au soleil ? Merci, on ne s'en doutait pas.

    Bref, en un mot, ce film qui parle de dépendance extrême, du handicap, de dignité, de renaissance et d'amour est beau quand on ne quitte pas l'homme du titre, blessé lui aussi, mais bien différemment puisque encore debout, et de cette femme anéantie qui n'a plus rien et s'accroche parfois avec désespoir.

    Christophe Lambert, sa voix, son regard trouble/troublant (une coquetterie dans l'oeil des garçons est ma deuxième "fixette" (voir Andy Garcia), juste après leur nez... NDLR), sa douceur, sa nonchalance font de Léo un homme brisé, sobre (au sens "mesuré" du terme) d'une belle délicatesse.

    Quant à Sophie Marceau, que je continue d'aimer, malgré Lol, malgré De l'autre côté du lit, malgré tout... elle est capable d'être belle, drôle, autoritaire, acariâtre, injuste, énervée, douce, désespérée, vivante, impatiente etc, sans jamais quitter son lit et en restant parfaitement immobile. Je ne sais si c'est une prouesse mais si ce n'est pas une (excellente) actrice !!!

  • 2012 de Roland Emmerich **

    201220122012

    L’alignement des planètes va provoquer un glissement des plaques tectoniques. C’est scientifique et c’est pour bientôt. Enfin, prenez quand même le temps de vous faire vacciner (ce serait couillon de mourir malade !),

    c’est pour le 21 décembre 2012.

    Un gentil scientifique indien (une tronche en explications en tous genres) annonce la nouvelle à son gentil copain, un gentil scientifique américain très très joli (Chiwetel Ejiofor). Sauf que les Mayas avaient prévu cette fin du monde et que nous autres humains prétentieux du troisième millénaire, on n’est pas prêts.

    Du coup on réveille le Président des Statesses : UN NOIR À LA MAISON BLANCHE ???????????????? qui dit « Ah la la la la God Bless America ! » tout ça. Donc, ce qui est prévu c’est qu’en trois ans les puissances mondiales riches vont délocaliser en Chine (main d’œuvre pas chère et bêbête) la construction de 6 arches dont 4 seront en état de fonctionnement à l’heure H du D day. Pas des vaisseaux spatiaux, non, des Arches et que pourront y embarquer quelques milliers de représentants « utiles » de la race humaine et surtout ceux qui feront l’avance de… 1 milliard de dollars/euros !!! C’est pourquoi on voit défiler au moment de l’embarquement des émirs, la Reine d’Angleterre, des mafieux russes, un éléphant, une girafe, des bimbos et leurs chiens chiens, tout ça aussi.

    Mais avant d’en arriver là, on fait connaissance de Jackson Curtis un écrivain divorcé, père de deux enfants et qui va se révéler être très utile à l’instant T où tout va péter. Pourquoi ne dit-on pas l’instant I d'ailleurs ?

    Bon maintenant, tout le monde est prévenu, on ne pourra pas prétendre qu’on n’était pas au courant. En attendant regardons ce film très réjouissant.

    Evidemment, au passage il faut se goinfrer les sempiternelles bondieuseries catho/musulmo/bouddhistes : si on peut pas sauver notre cul, sauvons au moins notre âme ! Et l’assommant conformisme familial : comment se débarasser du mec qui a épousé la femme du héros et lui a piqué ses gosses (consternant !) ?

    Mais, un film catastrophe en chassant un autre, je ne me souviens plus (oui, j’en ai vu beaucoup, même pas honte) avoir vu autant de tremblements de terre, de tsunamis, d’éruptions en tous genres dans un seul et même film mais surtout, aussi réalistes et… oui, j’avoue, beaux, très beaux. Voir le sol s’ouvrir, des villes littéralement glisser vers le fond des entrailles de la terre, ou être englouties pas des raz de marée monstrueux, des incendies gigantesques, des immeubles s'effondrer etc, quand c’est bien fait, et là, ça l’est, c’est vraiment du beau spectacle. Le Vatican, la Maison Blanche, Le Potala,  Las Vegas… Emmerich casse tout mais affirme que les culs bénis de l’Arche vont tout reconstruire. Bon.

    Au fait, devinez ce que les français sauvent en priorité ??? *

    Autre aspect inédit, ce ne sont pas forcément les très très méchants qui meurent et la sélection naturelle est parfois bien injuste.

    Mais surtout, fait assez rare, c’est très très drôle. Voir Jackson/John Cusack (qui physiquement ressemble de plus en plus à mon ex beau-frère… et je peux dire à ceux qui ne connaissent pas mon ex beau-frère que c’est pas un compliment. Pardon.) sortir lui et sa jolie famille (bon y’a bien la pisseuse qui fait encore pipi au lit à 7 ans mais on va pas chipoter) de la rupture de la faille de San Andréas, prendre un avion en marche, conduire une limousine, un camion, et tout ça sans plier les genoux ni desserrer les mâchoires, c'est absolument à mourir de rire. Admirons aussi au passage la capacité phénoménale des aspirant survivants à rester sous l'eau ou simplement dans l'eau glacée de l'arctique (qui a rejoint le Wyoming) pendant des heures !

    En résumé, pour la fin du monde, (no panic, il vous reste trois ans je le répète), il serait très utile d'être résistant à l'eau glacée (entraînez-vous) mais aussi que vous ayez soit :

    - 1 milliard d’euros,

    - John Cusack pas loin,

    - une quelconque utilité pour reconstruire l’humanité.

    Moi, je risque rien je suis déjà sur la liste : je suis prem’s chez Wikio et VIB chez Haut et Fort. Tranquille.

     

    *La Joconde.

  • Away we go de Sam Mendes **

    Away We GoAway We Go

    Au cas où vous ne le sauriez pas, l'endroit où vous avez toutes les chances d'être heureux d'amour et d'eau fraîche c'est celui où vous viv(r)ez avec votre chéri(e) d'amour, dans une grande maison, de préférence la maison de votre enfance, providentiellement vide, au bord d'un lac où vous pourrez vous reproduire en plein conte de fées loin du bruit et de la fureur du monde et des mauvaises ondes de vos concitoyens ! C'est ce que Burt et Verona vont découvrir en parcourant quelques états américains à la recherche de leur nid d'amour. Ils vont bientôt devenir parents et souhaitent s'assurer de faire le bon choix pour voir grandir leur progéniture...

    En chemin, ils vont retrouver de la famille, des amis qui leur donneront  chacun à leur manière une vision de la famille... Au secours !!!

    Heureusement, c'est parfois drôle et toujours très bien interprété parce que face à autant de mièvrerie et de clichés, on a du mal à croire que derrière la caméra se trouve Sam Mendès.

    Le couple d'acteurs vedettes est inconnu, sans doute pour que tout un chacun puisse s'identifier et très ordinaire physiquement, d'un certain point de vue, pour ne pas dire franchement moche par certains côtés. Lui a de jolies dents mais pourrait jouer Cyrano sans prothèse, elle, a certes une amazing cascade de cheveux mais a le menton de Balladur. Comment ça, il n'a pas de menton ? Oui, justement, c'est ça ! Bon, ne nous arrêtons pas mesquinement aux physiques. Burt et Vera s'aiment d'amour et sont très Tchoupinettinous quand ils se le disent, la nuit, le jour, couchés, debout, dans le train, tout ça. Ils se comprennent sans parler mais parfois s'expliquent sans se ménager. Ils se jurent des jamais et des toujours et aussi que rien ne les séparera, car Burt et Vera adorent les adverbes définitifs. Il voudrait bien l'épouser pour avoir une garantie plus solide mais elle refuse parce que ça ne sert à rien. Le fait qu'ils ne soient pas mariés est bien le seul point qui les rend un chouya différent du commun des couples mariés...

    En chemin donc, ils vont aller voir les parents de Burt qui choisissent ce moment précis pour aller vivre plusieurs années loin des Etats-Unis. Manifestement la perspective de devenir grands-parents ne les motivent guère. Ce sont bien eux qui sont les plus rock and roll. Chacun sa vie... Puis ils retrouveront une ex collègue de Vera, Lilly (insupportable numéro hystérique d'Allisson Janney) affublée d'un mari dépressivo-défaitisto-négativo-pessimiste (en gros : on va tous mourir) et deux enfants obèses et neurasthéniques. Ensuite, ils iront chez l'une des soeurs de Burt, mariée et mère également mais dans un style baba-cool (quoique nageant manifestement dans le luxe et l'oppulence), boodhiste, zen, bougies et hippocampes, et qui déblatère de grandes théories débiles sur l'élevage de moutards. Rien que pour la prestation désopilante de Maggy Gyllenhaal (décidément superbe, polyvalente et n'ayant peur de rien) ce film est à voir. La rencontre avec la soeur de Vera provoquera quelques instants qui se veulent lacrymaux (mais ne le seront que pour les deux frangines) et la visite chez des amis à la tête d'une tribu Beneyton pour cause de fausses-couches multiples de la dame, la certitude que la vie, c'est bien comme disait la maman de Forrest Gump (revoir voir classique)...

    Bref, après cet empilement de clichés, dégoûlinant parfois de sirop d'érable, Burt et Véra décideront que l'idéal n'est nulle part et tenteront de se forger leur avenir comme ils pourront.

    Contrairement à ce qu'annonce l'affiche péremptoirement, ce film n'est pas une "Pure Merveille" mais un tout petit film, pas déplaisant, gentillet la plupart du temps, drôle souvent, et très agaçant parfois.

  • Clones de Jonathan Mostow **

    ClonesClones

    Imaginons un peu que la technologie ait été poussée si loin que chacun d’entre nous ait la possibilité de s’offrir un clone. C’est la machine qui irait au travail, sortirait en s’exposant à tous les dangers de la vie alors qu’on resterait tranquillement chez soi à vieillir et à ne rien craindre. La criminalité aurait chuté de 99% et partout ne circuleraient que des tops models répondant à tous les critères de beauté, d’élégance et de séduction (mouarf) qui ont cours actuellement… car même si vous étiez au moment de l’achat un obèse vieillissant, vous pourriez choisir d’être connecté à un clone ayant l’apparence d’une blonde à forte poitrine (par exemple, c'est pas obligé).

    Evidemment il resterait quelques « réfractaires » à la robotoisation parqués hors de la ville dans un no man’s land sous la coupe d’une pourriture autoproclamée « Le prophète ».

    C’est dans ce meilleur des mondes choisis que vit Tom, agent du FBI qui n’a plus grand-chose à perdre (puisqu’il a perdu son fils et presque sa femme…) ni à faire à part envoyer des clones en réparation. Jusqu’au jour où un clone est abattu et… nouveauté, son propriétaire meurt aussi. L’agent Tom/Bruce Willis va remonter jusqu’à la source et découvrir qui en veut aux machines et surtout à leurs propriétaires.

    D’abord tout en plastique version clonée rajeuni de 20 (ou 30 ?) ans avec mèche blonde rebelle sur le front (ridicule donc), Bruce est beaucoup plus Tchoupi quand il reprend son costume de sauveur du monde, avec ses charmantes rides au coin du regard, son crâne chauve et ses yeux humides de tristesse.

    Et on se prend à rêver ou au moins à imaginer ce qu’aurait pu être ce film si un réalisateur d’envergure (Alfonso Cuaron ???) s’était attaqué aux thèmes passionnants qui ne sont ici qu’effleurer et en aurait fait un grand grand film d’anticipation !

    Reste Bruce Willis qui semble être le seul à avoir compris de quoi il s’agissait et la joue humain plus qu’humain. Grâce lui en soit rendue.

  • Le ruban blanc de Michael Haneke **

    Le Ruban blancLe Ruban blanc

    Environ un an avant la première guerre mondiale, quelques personnages : un baron et sa femme, un médecin, un instituteur, une sage-femme, des paysans mais aussi et surtout leurs enfants, au prise avec des faits étranges et inexpliqués : une chute de cheval qui blesse son cavalier, l’accident mortel d’une paysanne, l’incendie d’une grange, le fils du baron retrouvé attaché et brutalisé, un jeune handicapé torturé…

    Qui sont les coupables ?

    Haneke ne donne pas la réponse, il la suggère en la laissant à l’interprétation du spectateur qui se doit d'être glacé d’effroi !

    Ah bon ?

    Le voici donc le film qui a ravi la Palme d’Or à celui qui la méritait au centuple « Un prophète » de Jacques Audiard, pour cause de copinage entre la Présidente du Jury et le réalisateur. Et ben dis donc, quelle affaire !

    On nous promet une histoire qui évoque la naissance du mal absolu à l’origine de la barbarie suprême du XXème siècle en nous présentant quelques enfants de 1913 qui seront les futurs adultes nazis 20 et 30 ans plus tard, et on se retrouve à se dire : ah bon ? les nazis ont été des enfants ??? Pourquoi pas tenter de nous faire croire aussi qu’ils ont eu une mère tant qu'on y est ?

    Je pense que je n’ai strictement rien compris, car moi j’y ai vu la chronique extraordinaire d’un village allemand pas si ordinaire, et réciproquement.

    Des adultes frustrés, mal dans leur peau, libidineux, engoncés dans un puritanisme hypocrite et d’apparentes bonnes manières tentent de soulager leur insatisfaction chronique et passent leurs nerfs à vif sur leurs enfants à coup de gifles, de fouets, de pieds, punitions, inceste ou les obligent à porter un ruban blanc comme châtiment pour avoir perdu leur innocence.

    Filmé dans un noir et blanc très beau, très chic, soutenu par une interprétation irréprochable y compris de tous les enfants, ce film censé être implacable et dérangeant ne recèle finalement qu’une seule scène vraiment insupportable… celle d’une pourriture de père qui « aime » trop sa petite fille de 14 ans !

  • Au voleur de Sarah Leonor **

    Au voleurAu voleur

    Bruno s’invite dans des propriétés privées dans lesquelles il n’est pas convié (comme disent les flics…). Il vivote de ces cambriolages dans une banlieue grisâtre. Isabelle est prof d’allemand dans un lycée de cette même triste banlieue parce qu’il faut bien vivre. Tous les deux semblent résignés et c’est à peine s’ils osent rêver d’autre chose. Lorsqu’ils se rencontrent, ils s’aiment comme une évidence sans mots pour le dire. En voulant échapper à la police qui le recherche, Bruno entraîne Isabelle, plus que consentante, dans sa fuite. Les deux tourtereaux vont se laisser glisser au fil de l’eau dans une barque, comme deux Robinson, au cœur d’une nature tantôt accueillante, tantôt rassurante, tantôt inquiétante…

    Ce premier film différent, atypique, singulier, audacieux par son atmosphère, sa bande-son originale est une curiosité parfois étourdissante qui lorgne du côté de Terrence Malick époque « Badlands ». Son gros défaut est de souffrir d’un scénario d’une maigreur décevante l’empêchant d’être le grand film qu’il aurait pu.

    Cela dit, cette frustration est largement compensée par la présence affolante de deux acteurs qui forment un beau couple d’une crédibilité et d'une complicité criantes et incontestables : Florence Loiret-Caille et Guillaume Depardieu.

    Evidemment il est commode de dire que Guillaume Depardieu d’une maigreur et d’une pâleur effrayantes semble déjà ailleurs. Mais son absence/présence à l’écran au-delà de toute composition d’acteur, sa douleur manifeste, sa démarche border line, sa douceur désespérée, sa nonchalance inquiète, son détachement nerveux donnent à ce film testamentaire une allure de document sur un bel acteur unique et irremplaçable qui ne ressemblait à aucun autre.

    Un clin d’œil discret, un sourire apaisé… et évidemment comme Isabelle/Florence, à la fin, on pleure…