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Sur la Route du Cinéma - Page 558

  • La science des rêves de Michel Gondry ***

    Stéphane, jeune mexicain, revient en France à la mort de son père pour rejoindre sa mère (Miou Miou) qui lui a trouvé un travail ingrat dans une fabrique de calendriers publicitaires. Inadapté à la vie réelle, Stéphane s’est inventé un univers parallèle où il filme sa vie rêvée avec des caméras en carton. Il rencontre et tombe amoureux de sa douce et tout aussi rêveuse voisine Stéphanie. Il n’est pas trop difficile pour lui de la trouver charmante puisqu’il s’agit de la délicieuse Charlotte Gainsbourg, craquante en permanence.

    L’univers de Michel Gondry est quitsch, inventif, enfantin et farfelu, peuplé de voitures en plastiques, de maisons en carton, de nuages en coton et de rivières en cellophane. Trouver un cinéma où il n’y a pas moins d’une idée par plan est tellement rare et exceptionnel qu’on a envie d’y plonger et de ne plus en sortir. Stéphane a parfois du mal à faire la différence entre sa vie sur terre et celle de ses rêves… nous aussi pour le plus grand des plaisirs. C’est visuellement magnifique et les comédiens sont suffisamment investis et convaincus dans l’histoire pour nous impliquer à notre tour.

    Gaël Garcia Bernal (surprenant et différent de film en film) a ce qu’il faut de fantaisie pour entrer de plain-pied dans l’univers magique et sentimental, dans l’imaginaire féérique de Michel Gondry.

    Que ce réalisateur de 40 ans reste un enfant, c’est tout ce qu’on a envie de lui demander ! Un bonheur !

  • J’invente rien de Michel Leclerc*

    Paul (Kad Merad, bof), rêveur, claustrophobe, agoraphobe, hypocondriaque et paresseux aime Mathilde qui le lui rend au centuple. Il vit à ses crochets et comme il l’a fait rire, elle l’entretient en souriant. Elle supporte ses excentricités jusqu’au jour où elle ne les supporte plus (« on se dispute de moins en moins bien » lui dit-elle) et lui demande de trouver du boulot. Comme Paul n’en est pas à une bizarrerie près, il décide de devenir « inventeur » !!!

    Que la comédie est un exercice difficile !!! Après une demi-heure un peu drôle et un peu  inédite… la répétition, et donc l’ennui, s’installent. Il est vrai que déjà les trentenaires irresponsables et immatures ne me faisaient pas trop rire mais les quarantenaires… pas du tout ! Ajoutez à cela un discours profondément misogyne et il n’en faut pas plus pour avoir raison de ma patience et de mon indulgence.

    Cela dit, il y a Elsa Zylberstein, belle et drôle, ce qui n’est pas incompatible, et Claude Brasseur (quoiqu’il fasse, je le trouve touchant) en beau-père qui clame « je n’aime pas la vulgarité ! » mais qui appelle sa fille « petit cul » et son gendre « branleur ».

    Pour eux deux, éventuellement !

  • BERNARD RAPP

     17 Février 1945 - 17 Août 2006.

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    Bernard Rapp fut Grand reporter, puis correspondant en Grande-Bretagne, il présente le journal télévisé de 20h sur Antenne 2 de 1983 à 1987 ainsi que plusieurs émissions littéraires. Son ton direct et son regard rieur, presqu'ironique, plaisent. Mais il fit aussi scandale lorsque, brisant un tabou, il dit la "grand messe" du 20 heures, le 18 mai 1986, sans cravate. "Je n'étais tout de même pas en caleçon", se défendit-il.

    Puis, pendant quelques années, ce sera "L'assiette anglaise", émission de rencontres et d'entretiens décontractés, mais jamais complaisants, chaque samedi en direct du Saint James Club de Paris, un bar anglais. Peu à peu, la littérature et le cinéma le happent, mais comme journaliste d'abord. Il présente une émission littéraire de haute tenue, "Jamais sans mon livre".

    Passionné de cinéma, à 50 ans, il écrit et réalise son premier long-métrage, « Tiré à part » avec le magnétique Térence Stamp, polar glaçant dont l'action se situe dans le milieu de l'édition. Une réussite.

    Avec son deuxième film, « Une affaire de goût », il convainc la critique et le public. Cette subtile étude psychologique, relate la relation perverse et cruelle entre un nanti (Bernard Giraudeau) et son goûteur (Jean-Pierre Lortit). Ce film tortueux et machiavélique est primé au Festival de Cognac et nommée 5 fois aux Césars. Le cinéaste change de registre et s'essaie à la comédie, sur un mode mélancolique dans « Pas si grave » puis cruel dans « Un petit jeu sans conséquence ».

  • Pourquoi ?

    Ention et Damnafer !

    Stupent et tremblemeur !

    J'apprends que "LUI" ***** :

    enfin, "LUI" surtout :

    sera au prochain Festival de Deauville, début septembre !

    Et moi :

    je n'y serai pas... je ne PEUX pas y être.

    P O U R Q U O I fait-il cela  ? ? ?

    Toute parole de réconfort, tout "produit" substitutif de remplacement seront les bienvenus.

    Depuis l'annonce de cette nouvelle, je suis inconsolable !

  • Brick de Ryan Johnson ***

       

    Un fondu de cinéma (il y en a…) qui aurait regardé en boucle « Mullholand Drive » et « Lost Highway » pourrait réaliser « Brick ». C’est fait, et ce film est la preuve qu’il n’est pas nécessaire de comprendre un film pour le trouver formidable. Quelle jubilation à voir ce bric à brac, ce méli-mélo compliqué, cérébral et épatant !!! Si on pouvait applaudir en salle, je l’aurais fait.

    En gros, en très très gros, Emily a d'énormes ennuis. Elle pleure. Elle appelle à son secours Brendan, son ex (teigne très myope, taciturne et solitaire mais recordman du monde de tous les acteurs pour l'"encaissage" de coups...), toujours fou amoureux d’elle. Deux jours plus tard, il la retrouve morte dans un ruisseau sous un pont. Il décide de mener l’enquête seul ou presque… juste aidé par un binoclard fort en thème.

    En dehors du fait que c’est superbement filmé, que les sons et les bruits ont un rôle à eux seuls et que ça part dans tous les sens… qu’est-ce qui rend ce grand petit (et premier) film si remarquable ??? Le casting tout simplement. La moyenne d’âge des interprètes de cette histoire doit être de 20 ans et tout le monde « joue » avec intensité et conviction une sombre histoire de « grands » dans un univers pourri par la drogue et l’argent. C'est très sombre, très noir et très virtuose.

    Très au-dessus de ce cadeau inattendu, le merveilleux acteur du non moins merveilleux « Mysterious Skin » de Greg Arakki, Joseph Gordon-Levitt confirme qu’il est en route pour la gloire. Il est urgent de suivre de près ce petit prodige absolument époustouflant !

  • Pirates des Caraïbes de Gore Verbinski **

    Oui je l'ai revu, non par masochisme (voir ma note du 3 août) mais par sacrifice pour accompagner quelqu'un qui souhaitait le voir !!! Je me suis dit "bah, pour Johnny, j'y vais". Contre toute attente, je me surprends aujourd'hui beaucoup moins sévère qu'il y a deux semaines. Evidemment le couple de bulots Keira Knightley et Orlando Bloom est toujours aussi fade et transparent mais il y a néanmoins une succession de scènes virtuoses qui m'avaient déjà beaucoup plu lors de la première vision et surtout, surtout, j'ai décidé cette fois de ne pas quitter Johnny/Jack des yeux une seconde. Ce n'est pas trop difficile il bouffe l'écran et vampirise le film d'un bout à l'autre. Il n'y a pas une de ses apparitions, pas une de ses répliques, pas une de ses mimiques qui ne déclenche l'hilarité. Il virevolte, tibube, caracole et pirouette d'une façon irrésistible et ce n'est jamais médiocre ni répétitif.

    Alors oui, pour ce one man show inimterrompu délirant, pour cet acteur génial hors du commun il faut voir ce film. Qu'il soit parfait, qu'il soit le plus beau, le plus sexy, le plus craquant, le plus charmant  ne l'empêche pas d'être un grand acteur comique, ce qui fait le plus grand bien.

    Il est par ailleurs délicieusement conseillé de savourer le dernier mot qu'il prononce et qui devrait faire chavirer les coeurs : alors que cette ****** de Lizzy lui joue le plus sale tour possible, il lui plante son regard trois bis et son sourire mi-triste/mi moqueur dans sa petite tête de fouine en lui disant :

    "P.I.R.A.T.E !",

    un délice, un bonheur, un enchantement.

  • Wolf Creek de Greg McLean **

    Je n’ai absolument aucune “expérience” de ce genre de film, aucune référence et donc aucun point de comparaison ! Je ne peux donc dire s’il est « plus » ou « moins » qu’un autre qui serait plus ou moins culte. En effet « Wolf Creek » est l’un des rares film de terreur-épouvante-gore que je vois et j’avoue qu’il se laisse voir parce qu’il est superbement filmé et que, bien que terrifiant voire traumatisant (adieu rêves de randonnée dans le désert australien !) il réserve des surprises et des frissons de bout en bout. Je reconnais avoir zappé (la tête dans les mains…) l’extraction de la moelle épinière par opinel… mais pour le reste, j’ai tenu bon !

    Le début est assez effrayant dans le sens où l’on voit une bande de « djeuns » hilares, au QI de bulot et au jeu plus qu’approximatif se torpiller en rotant et en se vautrant dans une piscine en hurlant… Rapidement deux garçons, une fille (trois possibilités…) s’extraient du groupe et partent au volant d’une guimbarde rapiécée traverser le désert australien à la recherche du cratère causé par une météorite. Arrivés à destination, à peine ont-ils le temps de s’extasier sur la beauté du site que tout fout le camp : les montres et le moteur tombent en panne. Un providentiel péquenaud sympa passe par là au volant de son pick-up et propose de les remorquer et de les dépanner. Le gentil autochtone se révèle rapidement être un psychopathe, sociopathe, sadique et sanguinaire qui n’aime pas les touristes et entend le leur faire savoir !

    C’est la nuit, la fête peut commencer !

    Âmes sensibles s’abstenir de toute urgence.

  • Hommage !

    Je les appelle affectueusement les "seconds couteaux". Ils sont les frères, les amis, les méchants, les faire-valoir... toujours à l'ombre de LA STAR, ils ont souvent la "gueule" de l'emploi. Aujourd'hui, modestement je leur donne la vedette. Dans la catégorie "on-sait-jamais-comment-ils-s'appellent", je vous présente :

    Gary Busey

    Joe Viterelli

    Peter Stormare

    Bryan Cox

    James Cromwell

    William Devane

    Illeana Douglas

    Brad Dourif

    James Earl Jones

    Robert Forster

    Graham Greene

    Jeffrey Jones

    Michaël Madsen

    David Morse

    Leland Orser

    John C. Reilly

    Will Patton

    Vincent Schiavelli

    Kurtwood Smith

    Tom Skerritt

    and my winners are :

    Tom Sizemore  et

    et surtout :

    Justin Theroux

      allez savoir !!!

  • La Tourneuse de Pages de Denis Dercourt ***

     

    Décontenancée par l’attitude de la présidente du jury (Catherine Frot) pianiste concertiste renommée, la petite Mélanie de 10 ans, bien que surdouée, rate son entrée au conservatoire et décide après cet échec de ne plus toucher un piano. Si l’on passe l’aberration de départ (il est peu probable qu’une personne puisse entrer aussi facilement dans une salle où a lieu un examen d’entrée au conservatoire pour demander un autographe !)… il FAUT voir ce film sensible, habité et envahi de musique (un trio de Chostakovitch, un nocturne de Schubert et Bach).

    Une dizaine d’années plus tard, Mélanie entre comme stagiaire chez un grand avocat (Pascal Greggory : impec !) qui se trouve être le mari de la concertiste. Très rapidement Mélanie devient indispensable au couple : pour garder leur fils, pour préparer les repas puis pour tourner les pages des partitions lors des concerts. La relation troublante, faite de fascination, d’amour et de haine qui s’installe entre les deux femmes est assez désarmante, faite de regards admiratifs, de caresses chastes, de baisers pudiques, de mains qui se frôlent. L’atmosphère est lourde car le spectateur sait que la pianiste a en quelque sorte, sans le savoir, ruiné la vie de Mélanie et que sa présence dix ans plus tard ne peut qu’engendrer la vengeance !

    On a du mal à croire que Mélanie (Déborah François) soit la jeune actrice brute de décoffrage, révélation de « L’enfant » des frères Dardenne. Elle est ici, discrète, effacée, belle et troublante.

    Mais le joyau de ce beau film cruel c’est Catherine Frot. La cruauté de l’histoire est d’autant plus intolérable que l’actrice est ici d’une fragilité, d’une vulnérabilité palpables à l’écran. Elle qui nous avait habitués aux rôles de femmes fortes, bourgeoises ou farfelues ne semble ici pas plus résistante qu’une brindille. Fine, douce, élégante, athlétique pourtant, confiante et sans défense, elle est vibrante, frissonnante, frémissante.

     Quelle belle femme, quelle actrice exceptionnelle !