DANS SES YEUX
de Juan José Campanella ****
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de Juan José Campanella ****
Pour les flics de Brooklyn, quartier chaud bouillant de New-York city, l'un des plus violents de la ville paraît-il, protéger et servir n'est jamais de tout repos. Nous allons suivre quelques jours de la vie pas rêvée de trois flics plus très bien dans leur boulot comme dans leur vie privée, trois keufs tourmentés que leur profession a usés, transformés. L'un deux, Eddie (Richard Gere) est à 7 jours de la retraite, 7 jours qu'il espère passer tranquillement sans faire de vague alors qu'on lui colle dans les pattes. de toutes jeunes recrues à former. Un autre, Tango (Don Cheadle) est infiltré depuis de trop longues années dans le milieu des trafiquants de drogue blacks où il a noué de solides mais louches amitiés et annonce à sa hiérarchie qu'il est urgent qu'on le sorte de là. Quant à Sal (Ethan Hawke), marié et déjà père de trois enfants dont la femme asthmatique est enceinte de jumeaux, il aimerait pouvoir réunir l'argent nécessaire pour déménager dans une maison plus grande et salubre.
Ces trois personnages ne travaillent pas dans la même unité mais au hasard des méandres d'un scénario en béton armé, ils vont se croiser lors d'une nuit où tous les destins vont basculer. Dès les premières scènes, on sait que les trois flics ne sont pas "viables" compte tenu des risques qu'ils vont prendre mais je vous laisse, comme je l'ai fait, découvrir qui restera en vie ou pas, vous tromper, hésiter. Le réalisateur brosse trois portraits qui semblent vraiment réalistes, pointe les difficultés, désagréments et périls d'une profession où la vie privée est forcément mise au second plan alors que les risques sont quotidiens et démesurés, que le salaire n'est pas à la hauteur des menaces et responsabilités et que la hiérarchie n'est pas toujours prête à protéger ou suivre ses hommes. Il n'élude pas pour autant les bavures ou "ratés" de certaines décisions ou interventions, mais ici, c'est davantage à la détresse des flics qu'il s'attache.
Pensiez-vous qu'un jour nous découvririons Richard Gere, séducteur invétéré, dans le rôle d'un flic qui prend sa retraite ? En tout ca, il a bien fait d'accepter ce rôle qui lui va bien au teint et je vous assure, il ne cligne presque pas des yeux. La scène assez terrible où, après 22 ans de service, il rend armes et insigne à un fonctionnaire indifférent est tout à fait révélatrice du manque total de considération pour ces hommes. Cela dit je ne pense pas qu'il n'y ait que dans l'administration que les retraités ne soient ni pleurés ni regrettés. Mais Richard/Eddie se console de sa vie ratée dans les bras d'une jolie fille qui tarifie sa tendresse et son écoute. Cette relation sera également pour lui une nouvelle source de déconvenue mais l'incitera néanmoins à réaliser un dernier coup d'éclat, comme un baroud d'honneur.
Don-Tango-ChippendaleCheadle qui a accepté une promotion en échange de son rôle d'infiltré, n'en peut plus du double jeu qu'il mène. D'autant que sa hiérarchie compte arrêter Caz (Wesley Snipes, vraiment bien), l'homme qui lui a sauvé la vie et qui le considère comme un frère. Sa femme l'a quitté et ses supérieurs se moquent éperdument de ses états d'âme. Va t'il se résoudre à trahir son très contestable ami ?
Quant à Sal (Ethan Hawke, au visage de plus en plus intéressant et magnétique) fiévreux, torturé par sa foi et angoissé de ne pouvoir réunir la somme nécessaire à l'achat d'un nouveau logement, il ne cesse de frôler la corruption tant son boulot de flic des stup' le place régulièrement en présence de sommes considérables qui proviennent du trafic de drogue. Va t'il céder à la tentation ?
Suivre le parcours de ces trois hommes inquiets est passionnant et Antoine Fuqua ne relâche jamais son intrigue. Il réussit également plusieurs scènes à haut pourcentage d'adrénaline et notamment une vers la fin, assez virtuose où l'on ne sait jamais qui on va trouver au hasard des couloirs que l'on franchit ou derrière les portes qui s'ouvrent. C'est à regret vraiment qu'on quitte les personnages poignants de ce thriller réaliste comme rarement.
Synopsis : Los Angeles. En attendant mieux, Florence Marr, qui rêve de devenir chanteuse, travaille chez les Greenberg comme assistante personnelle. Autrement dit, elle s’acquitte pour eux des tâches du quotidien les plus rébarbatives… Lorsque Philip Greenberg emmène sa femme et ses enfants en voyage à l’étranger, Florence a soudain plus de temps pour elle. Ce qui ne l’empêche pas de venir s’occuper du chien de la famille et de passer voir, par la même occasion, Roger, quadragénaire en visite chez son frère Philip. Tout aussi paumé que Florence, Roger a passé plusieurs années à New York où ses projets n’ont pas abouti. Il revendique désormais son droit de ne «rien faire»… Touchée par sa fragilité, Florence se rapproche peu à peu de cet homme en qui – curieusement – elle se reconnaît. Il se noue alors entre eux une relation improbable…
QUI EST LE PERE D'ANNE MARIE JACQUET ? II
LIFE DURING WARTIME de Todd Solondz ***
NEW YORK I LOVE YOU de Mira Nair, Fatih Akin, Yvan Attal, Allen Hugues, Shekka Kapur ***
TEHERAN de Nader T. Homayoun ***
Afin que vous ne repartiez pas bredouille si vous faites un petit détour sur ma route, je m'en suis allée voir une nouvelle fois, avec le plus grand des bonheurs non dissimulés, comment mes visiteurs arrivent chez "moi". Il y a des façons très "classiques" que je ne vous révèlerai pas. Ce sont bien évidemment celles qui m'interpellent quelque part au niveau de mon vécu que je veux partager avec vous. Je vous livre donc, telles qu'elles apparaissent dans la rubrique "référents" de ce sacré mouchard qu'est le Blog It Express, les questionnements parfois existentiels qui m'amènent mes lecteurs.
La grande question essentielle qui en tourmente un grand nombre, formulée sous toutes les formes possibles et imaginables, demeure la même depuis la sortie du film "Le Concert" :
J'en suis toujours aussi stupéfaite car l'identité du père d'Anne-Marie Jacquet est explicitement révélée dans le film. Y'a t'il tant de spectateurs qui se sont endormis devant ce film ô combien surestimé ? En tout cas, je ne dirai qu'une chose : NON, le chef d'orchestre N'EST PAS le père d'Anne-Marie Jacquet !
Les interrogations concernant le film d'Alain Resnais :
me semblent nettement plus fondées et pour ceux qui en feront la demande gentiment je veux bien leur exposer ma vision des choses. "Alors vous m'aimez ?".
Contre la requête : "Anthony Delon est moche", je m'insurge violemment. Même si je déteste les poils (où qu'ils se trouvent), si la personne qui a affirmé cette horreur ose se dénoncer, je l'extermine. C'est simple.
Pour certaines angoisses, je doute d'avoir les réponses, même si je suis un peu curieuse de savoir où sont dirigés ces lecteurs :
J'espère que les désirs sexuels de certains trouvent leurs réponses ici :
Evidemment lorsque je découvre ce genre d'interrogations : "trouvez vous alessandro nivola beau ?", je me sens obligée de me dévouer et d'aller me rendre compte sur place. Avant toute chose, sachez qu'Alessandro Nivola est un acteur américain (comme son nom ne le laisse pas deviner) né le 28 juin 1972 à Boston. Il est le petit fils du sculpteur sarde Constantino Nivola, et il revient de temps en temps dans sa ville d'origine : Orani. Ce qui, reconnaissez-le avec moi nous en fait une sacrée belle paire. Et à la question, je réponds NSPP (pour l'instant, doit faire ses preuves)
Les occasions de mirer du beau garçon ne manquent pas et je vous en remercie :
"comment gagner des places de cinéma ?"
C'est très simple. Ici le lundi, il y a "le jeu du lundi" et la plupart du temps j'ai des places de cinéma à vous offrir (d'ailleurs à ce propos, même s'il n'y a plus rien à gagner, il s'agirait peut-être de terminer celui de lundi dernier, sinon lundi je ne vous ferai rien gagner, ce qui serait dommage parce que...). La seule exigence étant de se munir de lunettes de plongée ou d'une loupe.
"comment être membre du jury d’un festival de cinéma ?"
Et là, ce n'est pas difficile non plus. Je vous ai déjà parlé d'un concours pour lequel il n'y aura qu'UN élu pour toute la France et ça se passe ICI et vous avez encore le temps de vous remuer jusqu'au 11 mai.
Mais au gré de ma promenade ce qui s'est imposé comme la requête la plus choupinette (mais lui n'a pas l'air d'accord !) est :
"cleand eestwood"
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J'aime les super héros. Même pas honte. L'amour ça ne s'explique pas, heureusement. Mais je dois vous avouer, qu'un super héros, j'en ai un à la maison. Voici la preuve en images :
alors parfois il faut que j'aille comparer, vérifier sur l'échelle de richter des super où il se situe. C'est humain. Mais il faut bien que je vous l'avoue, ce film, il sert à rien, mais à rien du tout, du tout. On dirait une grosse boursouflure du premier. Comme s'il était resté des bobines et qu'on nous les montrait maintenant pour nous faire patienter jusqu'à Iron Man 3 qui va déchirer. Donc là, Tony Stark va mal, je veux pas vous faire peur, mais il est mourant. Son bidule qu'il a dans son sternum fume et rouille et du coup son sang est tout contaminé à plein de pourcentages toxiques mais il le dit à personne. Il préfère faire sa déprime tout seul et filer les clés de Tony Stark enterpraïse à Pepper qui devient calife à la place du calife. Elle aime bien, elle dit merci et elle passe son temps à être désagréable au téléphone comme un homme, un vrai.
Tony/Iron a d'autres soucis. L'armée voudrait pouvoir utiliser sa super armure à des fins que la morale réprouve mais lui il veut pas vendre. Il dit sans rire "J'ai privatisé la paix mondiale". Fuck zi army. Trop fort, trop drôle, trop Iron. Il ne veut pas non plus que sa super invention tombe en de mauvaises mains. Sauf que trop tard, un gros vilain russe qui a une tête et tout le reste de Westler vient lui couper sa voiture de course en deux avec de grands fouets en fer qui font des étincelles et tout. En plus il a une nouvelle secrétaire belle et mince comme Scarlett Johansonn qui lui fait des yeux comme ça mais il s'en fiche un peu, il préfère les Gwyneth. Mais c'est pas tout, Sam Rockwell veut construire des armures brillantes sans mettre des hommes dedans. C'est trop un méchant mais beau, donc ça va qui a un peu forcé sur l'autobronzant. Il est orange. J'ai compris le truc, les hommes bleu sont gentils, les hommes orange méchants.
Bon on comprend rien, ça n'a ni queue ni tête, il y a beaucoup trop de combats de ferrailles qui s'entrechoquent. Samuel L. Jackson ne sait plus quoi faire pour se ridiculiser mais moi je ne suis pas venue là pour les accessoires. Je suis là pour voir du Robert Downey Jr. Ce type là est un grand malade. Je ne connais pas d'autre acteur qui cabotine avec autant de génie. Il faut voir la première scène et son arrivée de rock star sur scène pour le croire. Et après il nous sort toute sa panoplie de Robert Downey, les clins d'oeil, les sourires fatigués, l'air de chien battu, le bagout infernal et les muscles et l'humour aussi.
Robert Downey Jr, je l'aime d'amour, basta.
Ibrahim quitte sa province où il laisse sa femme enceinte pour tenter de trouver du travail à Téhéran. Hélas dans celle ville bouillonnante de plusieurs millions d'habitants la vie n'est pas aussi simple qu'il l'a imaginée. Il se résout à faire la manche dans les rues et il loue un bébé à la mafia locale car il est persuadé que les gens sont plus généreux si on mendie avec un bébé dans les bras. Un jour de forte chaleur, Ibrahim préfère laisser le bébé à son co-locataire, un jeune homme pas très équipé en neurones qui se le fait voler par une prostituée qu'il a prise pour une étudiante. Retrouver le bébé ou payer la somme équivalente à la mafia, voilà à quoi Ibrahim est confronté. Deux missions absolument périlleuses et vraiment pas gagnées d'avance ! Et ce garçon venu de la campagne va devoir plonger dans un monde inconnu de lui et approcher des mafieux, des proxénètes, des truands pour s'en sortir.
Ce premier film très abouti est une véritable curiosité et on a autant envie de s'attarder sur son histoire pas banale et menée rondement avec énormément d'énergie et de nombreux rebondissements que sur la façon dont il a été filmé. En effet, le réalisateur, farouche opposant au président Ahmadinejad qu'il rend responsable de tous les maux et de l'état actuel de l'Iran, n'ayant aucune autorisation pour tourner, s'est quand même résolu à le faire de façon clandestine. Tourner en 18 jours un vrai polar qui traite d'un trafic de bébés organisé par des mafieux sans scrupules en évoquant en même temps l'état de la société, le manque de travail et ignorer la loi relèvent de la prouesse. Et cet exploit est d'autant plus admirable que le film est une réussite remarquable qui tient le spectateur en haleine avec des personnages qui semblent s'exposer de plus en plus aux ennuis avec affolement à mesure que l'histoire progresse.
Malgré la liberté et l'audace de Nader T. Homayoun, j'étais surprise, lorsque la femme d'Ibrahim le rejoint de constater à quel point ils sont complices et manifestement heureux ensemble et pourtant restent toujours très distants physiquement. J'ai appris plus tard qu'il était interdit de filmer un homme et une femme qui se touchent. Les acteurs sont toujours sous la contrainte de la censure islamique, les femmes ne peuvent apparaître sans voile. C'est ce genre de compromis que le réalisateur a dû admettre pour ne pas exposer les acteurs ou son équipe. Cela paraît à la fois inconcevable et révoltant mais dans ce pays, tourner un film est dangereux.
Découvrir Téhéran, ville tentaculaire, son métro, ses embouteillages, ses quartiers chics, ses bas-fonds et sa misère et s'immerger dans un polar aux multiples péripéties jusqu'à la toute dernière scène (magnifique) qui réserve la toute dernière surprise est une aventure pas banale et réellement captivante.