Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinéma - Page 267

  • Complices de Frédéric Mermoud ****

    ComplicesComplicesComplices

    Vincent, 19 ans est retrouvé mort dans le Rhône, des marques de strangulation au cou, une profonde plaie au genou sans doute causée par une batte de base-ball. Sa petite amie, Rebecca a disparu. Deux flics, Hervé et Karine enquêtent et retracent le parcours de Vincent et de Rebecca au cours des deux derniers mois. Il se prostituait, elle était encore lycéenne.

    Je ne saurais dire ce qui est le plus captivant dans ce film où tout est impressionnant de maîtrise.

    S’agit-il d’un film déconstruit ou reconstruit ?

    En tout cas si dès les premières images, Vincent mort n’est plus qu’un cadavre bouffi et tuméfié et qu'on craint de « tomber » une nouvelle fois sur une histoire de loubards, il n’en est rien. Rapidement on remonte quelques mois en arrière et on retrouve Vincent (Cyril Descours, un ange renversant !) dans un cyber café. Il « drague » le client sur Internet. C’est dans ce café que son regard croise celui de Rebecca (Nina Meurisse, exceptionnelle) et c’est l’amour. Instantanément. Vincent note le numéro de Rebecca, ils se revoient, l’évidence, ils s’aiment.

    Le réalisateur, dont c’est le premier film, ne cessera d’alterner entre le cheminement de l’enquête et la vie des deux tourtereaux avant qu’elle ne bascule violemment et définitivement dans l’horreur.

    Il ne s’agit pas pour autant d’un énième polar classique, ce qui serait déjà pas mal tant l’enquête est passionnante et nous permet d’explorer un thème pas courant : la prostitution masculine chez de très jeunes garçons. C’est aussi, c’est encore, c’est surtout un film qui observe, décortique et met en parallèle la psychologie des deux jeunes gens souvent insouciants et celles des deux enquêteurs quadras pas mal cabossés par la vie. Les seconds se projetant pas mal dans les premiers jusqu’à y voir un peu le résultat de ce qu’auraient pu être leurs propres erreurs et même jusqu’à se dire qu’ils pourraient être leurs enfants !

    Rebecca, d’abord affectée d’apprendre que Vincent se prostitue le rejette puis souhaite partager avec lui ses rencontres. Ils vont donc jouer à ce jeu dangereux mais lucratif, avec beaucoup d’insouciance puis d’imprudence.

    Ils boivent des vodka/pomme et mangent des fraises tagada… font preuve d’une maturité saisissante du point de vue de leurs pratiques sexuelles et ne sont par ailleurs pas encore tout à fait sortis de l’enfance notamment dans leur rapport puéril à la nourriture. Mais les jeux d’adultes vénéneux auxquels ils se livrent les font plonger dans une spirale de violence inattendue et irréversible.

    On connaît l’issue concernant Vincent mais il reste néanmoins plein de zones d’ombre : qui l’a tué, où est Rebecca ? Ce suspens haletant est maintenu de bout en bout, et les incursions dans la vie de Karine et Hervé les deux flics, n’est pas l’aspect le moins passionnant de l’histoire. Ils sont collègues et amis mais Karine aveuglée par sa solitude ne  voit pas le désarroi d'Hervé lorsqu’elle lui raconte les rencontres qu’elle fait sur « Meetic ».

    Parler de désir, de séduction, de solitude, de rapports amoureux, de sexe mais aussi de cœurs qui battent, pas forcément à l’unisson, dans un polar, est vraiment formidable et inédit. Ce premier film est une totale réussite.

    La faute en incombe évidemment aussi à Emmanuelle Devos et Gilbert Melki, plus que parfaits l’un comme l’autre. Il faut notamment voir le macho Melki se faire tripoter par un très beau jeune homme ! Mais leurs tête-à-tête au restaurant ou autour d’une table de ping-pong sont plus éloquents que bien des discours.

    Et puis les deux jeunes acteurs, amoureux dans le film, empoignent leur rôle avec beaucoup d’audace, d’énergie et de conviction. On peut dire qu’ils n’ont pas froid aux yeux et parviennent à faire admettre des scènes osées pas courantes avec un naturel déconcertant.

    Polar et film d’amour à la fois, ce film porte admirablement son titre car la complicité des 4 acteurs principaux déchire l’écran. La toute dernière scène, la toute dernière réplique sont vraiment poignantes.

     

     

    Je précise que ce premier film fera l’ouverture du Festival d’Annonay le vendredi 29 janvier et si toute la sélection est de ce niveau… vivement !

  • La Dame de Trèfle de Jérôme Bonnell ***

    La Dame de trèfleLa Dame de trèfleLa Dame de trèfle

    Argine et Aurélien sont plus et pire qu’amoureux, ils sont frère et sœur. Ils sont aussi orphelins et vivent ensemble depuis toujours dans la campagne normande, dans la maison familiale sans doute. Comme Argine est un peu fêlée des pâtes, c’est Aurélien qui bosse chez un fleuriste et qui tente aussi d’arrondir les fins de mois (ce qu’il cache à sa sœur) en fourguant du cuivre volé. Un jour, un casse (qu’on ne voit pas) tourne mal et un des complices d’Aurélien qui doit disparaître vient lui réclamer l’argent qu’il lui doit. Aurélien ne peut pas payer immédiatement…

    Jérôme Bonnell déjà remarquable avec son très sensible et très pudique « J’attends quelqu’un » revient avec ce film sombre et inquiet né d’une envie de polar. Mais au-delà de l’histoire qu’il raconte avec des événements quotidiens et des rebondissements soudains et imprévisibles, il s’attache encore une fois à la famille, aux liens apparemment indéfectibles à la limite de l’inceste, qui unissent ses deux héros.

    Le frère et la soeur vivent ensemble, certains jours ils se parlent à peine, Aurélien part au travail, Argine apprend mollement l’anglais sans qu’on sache dans quel but, elle boit et s'amuse beaucoup puis ils se retrouvent chaque soir au café du village. On pense qu’Aurélien protège sa déconcertante et imprévisible sœur. Il l’observe de loin lorsqu’elle apaise sa frénésie sexuelle, son désir de plaire. Elle mène de front plusieurs histoires sentimentales qui ne la satisfont guère (et on comprend...). Elle se fait avorter. Aurélien l’accompagne toujours. Et de son côté, sans rien lui révéler, aussi réservé et silencieux qu’elle est extravertie et exubérante, il doit tenter de régler le problème colossal qui le confronte à Simon (Darroussin, sale type pour une fois, mais très bien).

    Parfois pourtant Argine et Aurélien laissent libre court à leur légèreté comme lors de ce beau moment où ils dansent sur une valse de Vienne. Instant de grâce et d’insouciance enfantines au cœur du drame qui va surgir dans une sorte d’escalade vers la violence.

    Argine est une personne pas ordinaire qui porte un prénom étrange, c’est celui de la Dame de Trèfle des jeux de carte, la seule qui ne porte pas un nom tiré de la bible. C’est la très instinctive et craquante Florence Loiret Caille dont on a l’impression qu’elle improvise chaque scène qui est cette fille irrésistible, fragile, déroutante et impulsive. On aimerait à présent la voir dans un rôle un peu moins border line. Quoique non, pas forcément. Cette fille capture et bouffe l’écran.

    Quant à Aurélien, c’est Malik Zidi qui lui apporte sa douceur, sa timidité et sa mélancolie.

    Ils sont tous les deux différents, opposés mais en harmonie.

  • Mr Nobody de Jaco Van Dormael ***

    Mr. NobodyMr. NobodyMr. NobodyMr. NobodyMr. Nobody
    Mr. NobodyMr. Nobody

    En 2092 Nemo Nobody a 118 ans et il est le dernier humain vivant sur terre, les autres étant programmés pour être «semi immortels». Considéré à juste titre comme un cas unique, Nemo, alité et mourant est filmé 24 h/24 afin que la population puisse suivre en direct ses derniers instants. Un journaliste parvient à l’approcher et recueillir le récit de sa vie, de ses vies…
    Lorsqu’il a 8 ans Nemo vit avec ses parents qui se sont beaucoup aimés mais ne se supportent plus et se séparent. Sur le quai d’une gare, ils exigent du petit garçon qu’il fasse ce choix déchirant de rester avec son père ou partir avec sa mère.
    L’avenir et la vie toute entière de Nemo vont dépendre de cette décision brutale mais décisive.
    Le réalisateur s’intéresse davantage, et c’est tant mieux, aux vies sentimentales possibles de Nemo son héros. Au fil de tous les hasards et coïncidences décortiqués dans un incessant va et vient entre les différentes histoires et les différents âges du personnage (8 ans, 15 ans, 34 ans et 118 ans) mais jamais de façon chronologique, le réalisateur nous immerge totalement dans toutes les alternatives qui feront de la vie de Nemo un rêve ou un cauchemar, une réussite ou un échec ! Et le personnage explore ainsi quelques façons d’aimer, par dépit, par compassion, par amour, par devoir…

    Les cœurs d’artichaut, les romantiques, les midinettes, les rêveurs, les sentimentaux ont toutes les chances il me semble de se laisser happer par ce film, les autres risquent de le trouver naïf, inutile ou prétentieux… en fait je ne sais comment ils le trouveront et je m’en fiche car vous avez compris dans quelle catégorie je me situe.
    D’autant qu’au-delà de l’aspect narratif, le réalisateur nous plonge dans de multiples univers et multiplie les trouvailles visuelles qui ne sont pas toujours inédites mais font néanmoins de ce film une véritable curiosité envahie de bonnes surprises. Tantôt kitsch, vintage, réaliste ou d'anticipation, les différentes époques sont particulièrement soignées. Il n’est pas non plus impossible de refaire un petit tour mélancolique voire nostalgique du côté de sa propre histoire tant il joue sur les odeurs, les gestes, les souvenirs et mille détails de l’enfance qui marquent ou conditionnent la vie future de chacun.
    Puis vient le temps des amours enfantines et adolescentes, le temps des promesses et des serments impossibles à tenir ou qu’on tient quoiqu’il en coûte.
    L’atout supplémentaire et essentiel tient au casting, à l’excellence de l’interprétation et au charme XXL des différents interprètes autant des enfants, des adolescents que des adultes. Je citerai en priorité Toby Regbo (Némo à 15 ans) passé inaperçu dans le dernier Harry Potter mais étonnant de romantisme et de maturité ici, la désormais incontournable mais parfaite Juno Temple, Rhys Ifans très émouvant dans le rôle du père, mais aussi les trois femmes de Nemo, la délicieuse et délicate
    Linh Dan Pham fragile et touchante Jeanne épousée par dépit et donc sacrifiée, Sarah Polley très émouvante dans le rôle pas facile et pas très valorisant d’Elise l’épouse dépressive que Némo aime au-delà de tout, protège et tente d’aider, et puis Diane Kruger qui est Anna, peut-être la plus aimée de toute, celle qu’il perd, qu’il retrouve peut-être ou pas… Allez voir !
    Et puis évidemment Jared Leto qui ne se contente pas d’être un très joli garçon mais se plie admirablement aux exigences de ce rôle multiple et décline avec conviction toutes les incertitudes, la complexité et la fragilité de ses personnages. Il nous entraîne et nous étourdit parfois en nous démontrant que la vie est émaillée de choix décisifs qui l'enrichissent, l'embellissent ou la gâchent, que parfois on aimerait ralentir le temps et d’autres fois l’accélérer… C'est tout simple, mais c'est beau !

  • INVICTUS

    ah ah ah !!! je vous ai bien eus n'est-ce pas ? Et non, je n'ai toujours pas vu le film de mon Chéri d'Amour exceptées les quelques minutes qu'il m' nous a offertes en avant première mondiale au Festival de Lyon des Lumières de la Ville.

    Film-Invictus-Morgan-Freeman-Matt-Damon-Clint-Eastwood_pics_809.jpg

    Je dois vous dire qu'après une journée (ou deux) en mode "la vie réelle"-c'est-LE-mal, l'enfer, les autres où j'étais d'humour tristouille avec toute la panoplie assortie (je ne vous raconte pas, c'est trop triste) je suis de nouveau d'humeur badine (enfin pas tant que ça)... Et je vais simplement aujourd'hui partager des textes avec vous. D'abord "Invictus" de William Ernest Henley qui est le poème favori de Nelson Mandela et sa traduction littéraire en français.

    Out of the night that covers me,

    Black as the pit from pole to pole,

    I thank whatever gods may be

    For my unconquerable soul.

     

    In the fell clutch of circumstance

    I have not winced nor cried aloud.

    Under the bludgeonings of chance

    My head is bloody, but unbow'd.

     

    Beyond this place of wrath and tears

    Looms but the Horror of the shade,

    And yet the menace of the years

    Finds and shall find me unafraid.

     

    It matters not how strait the gate,

    How charged with punishments the scroll,

    I am the master of my fate:

    I am the captain of my soul.

     

    William Ernest Henley

     

    Traduction littéraire : 

    Dans la nuit qui m'environne,

    Dans les ténèbres qui m'enserrent,

    Je loue les Dieux qui me donnent

    Une âme, à la fois noble et fière.

     

    Prisonnier de ma situation,

    Je ne veux pas me rebeller.

    Meurtri par les tribulations,

    Je suis debout bien que blessé.

     

    En ce lieu d'opprobres et de pleurs,

    Je ne vois qu'horreur et ombres

    Les années s'annoncent sombres

    Mais je ne connaîtrai pas la peur.

     

    Aussi étroit soit le chemin,

    Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
    Je suis le maître de mon destin,

    Le capitaine de mon âme

    nelson-mandela.jpg
    Edit de 18 h 30 : j'ai vu Invictus. Verdict : * * * *

     ...........................................................................

    Par ailleurs, le Doc m'a fait une prescription et m'ordonne de vous faire partager le texte suivant que j'ai découvert chez lui et qui m'a clouée de bonheur (si tant est évidemment qu'on puisse être cloué de bonheur...).

    Le voici, il est de Robert Desnos :

    "Nous venions de naître.
    0001011_gal_003_med.jpgcv843xy7.jpg
    Nous apprîmes à lire dans les Misérables et dans le Juif errant. Un impatient désir d'amour, de révolte et de sublime nous tourmentait. (...)
    1236978765_charlie_chaplin__les_lumiere_de_la_ville__1931.jpg

    Pour nous, pour nous seuls, les frères Lumière inventèrent le cinéma.
    6a00d8341cabfb53ef00e54f525c568834-640wi.jpg
    Là, nous étions chez nous. Cette obscurité était celle de notre chambre avant de nous endormir. L'écran pouvait égaler nos rêves. (...)
     

    2821206074_348e05bfde.jpg

    C'est pour ça que nous nous refuserons à considérer le spectacle de l'écran autrement que comme représentation de la vie désirée au même titre que nos rêves, c'est pourquoi nous nous refuserons à croire qu'aucune règle, aucune contrainte, aucun réalisme puissent le ravaler au rang où l'écriture est tombée depuis que les romanciers, bons commerçants, ont jeté le discrédit public sur les poètes ;

    56718-1-les-noces-funebres.jpg


    c'est pourquoi nous demandons au cinéma d'exalter ce qui nous est cher, et seulement ce qui nous est cher ; c'est pourquoi nous voulons que le cinéma soit révolutionnaire."

    gjc9otcv.jpg
  • 1 X 2 places à gagner pour I LOVE YOU PHILIP MORRIS de Glenn Ficarra et John Requa

    a pris au moins une bonne résolution en ce début d'année :

    être généreux.

    Qu'il en soit remercié !

    Vous pouvez donc gagner une invitation pour deux personnes pour voir :

    19138506_jpg-r_160_214-b_1_CFD7E1-f_jpg-q_x-20090710_025938.jpg
    Ce film sort le 10 février.
    Pour cela, vous devez me dire de quel film est tiré l'image ci-dessous et comme toujours UNE SEULE REPONSE PAR PERSONNE, tant que je n'ai pas dit si c'était juste ou pas !
    1.jpg
    The bubble d'Eytan Fox trouvé par king72
    18825075_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20070907_093333.jpg

    Synopsis : L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant du codétenu Phillip Morris. Steven Russell est prêt à tout pour ne jamais être séparé de l'homme de sa vie. Ce qui implique notamment de ne pas moisir en prison. Jusqu'où peut-on aller par amour ? Très loin si l'on en croit l'histoire incroyable de Steven Russell, un génie de l'évasion rattrapé par son romantisme.

  • J'aime ce blog

    de crâneur

    Ma photo

    et ceux qui ont parfois la curiosité de cliquer sur les liens que je possède dans la catégorie "Professionnels de la profession" connaissent sans doute Benoît Gauthier (Auteur, scénariste, metteur en scène, biographe, journaliste de cinéma)  qui "Autour des films et du cinema" nous fait part de ces "Coups de coeur souvent, coups de griffe parfois..."

    Il a toujours une façon bien à lui de présenter ses voeux et comme il n'est pas encore trop tard, voici ceux de 2010 (en 53 secondes chrono) :

    Avec Fabien Lemaire, il a également réalisé un livre de portraits

    "humain où chacun est unique et tous divers".


    UNIQUES ET DIVERS -

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    LA MERDITUDE DES CHOSES de Felix Van Groeningen ***

    19202694_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20091123_033636.jpg

    19202086_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20091120_011255.jpg

    19182433_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20091013_032433.jpg
    19075368_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20090316_054826.jpg
    ...................................................................
    MES COUPS AU COEUR
    EstherEstherLa Merditude des ChosesBright StarUne vie toute neuve